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"DARAFIFY, LE PIED TE GRATTE !"
La tradition orale (également
culture orale, patrimoine oral ou encore patrimoine immatériel pour l'Unesco)
est une façon de préserver et de transmettre l'histoire, la loi et la littérature
de génération en génération dans une civilisation qui n'a pas de système d'écriture
ou qui, dans certaines circonstances, choisit de ne pas l'utiliser. La tradition
orale est souvent considérée comme faisant partie du folklore d'un peuple.
«Il était une fois dans un pays des sept mers, sept collines, sept vents un géant nommé Darafify. Selon la légende quand ce géant tomba dans la mer, l’île bleue a surgi.» Comme ce géant, tout système comporte ses faiblesses. Cette année est cruciale pour la concrétisation des promesses faites aux millions de Malgaches et les projets sont nombreux, encore faut-il
faire attention aux signes qui peuvent aider à viser plus juste.
CONTE MALAGASY : L’ILE BLEUE, ROUGE, VERTE
- Culture par Beby Ramanisa ...
ARIRA, ARIRA ! IZAHO MPAMAKY… NY VAOTAVO ! IANAREO
MPIHAINO".
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Il était une fois dans un pays des sept mers, sept collines, sept vents un géant nommé Darafify.
Selon la légende quand ce géant tomba dans la mer, l’île bleue a surgi.
Angano, angano, arira, arira.Darafify est un géant dont la tête arrive jusqu’au ciel et quand il fait un pas, il atteint l’autre bout du monde.
Un jour, un pauvre paysan alla dans la forêt pour couper du bois. Il vit un tronc d’arbre énorme et décida de l’abattre. Au premier coup de hache, Darafify crût que c’était une piqûre de moustique et n’y prêta pas beaucoup d’importance. Le paysan continua à couper et Darafify se gratta la jambe de temps en temps sans se soucier. Le sang commença
à couler, couler, couler et devint un ruisseau rouge, une rivière rouge et Darafify tomba dans la mer.
Quand elle était petite, ce conte qui se trouvait dans les manuels de lecture d’école l’avait toujours désespérée. Elle s’était demandé pourquoi Darafify n’avait pas fait pas plus attention et pourquoi ne s’était-il pas aperçu qu’on était en train de lui couper la jambe ? Elle aurait voulu lui crier, eh ! mais regarde donc, tu saignes ! Ce ne sont pas des moustiques, c’est un bûcheron ! Bouge ta jambe, fais un pas ! Mais non, Darafify ne bougea pas et tomba dans la mer. Ce héros dont elle ne voyait que la jambe l’avait rendue triste chaque fois qu’elle ouvrait le manuel à cette page-là et elle détesta ce petit bûcheron qui avait tué son géant.
C’est ainsi, dit-on, que la chute de Darafify dans l’océan a provoqué les vagues, et c’est pour cela que la mer ne s’arrête pas de bouger. Contes, contes, légendes, légendes, ce n’est pas moi qui ai menti, ce sont les anciens.
L’Ile bleue, dit-on donc, a surgi de l’océan quand Darafify est tombé dans la mer, c’est pour cela qu’elle a la forme du pied gauche de
Darafify, sa plante de pied gauche. Angano, angano.
Selon la légende, sur une des collines des alentours
d’Antananarivo où vivaient les rois, on peut voir encore l’empreinte du pied d’un géant dans un rocher, de Darafify peut-être ? Cependant la trace n’est pas énorme comme dans son imagination d’enfant. C’est décevant, en plus, il paraît que le nom du géant est différent,
Rapeto. Ce n’est pas logique, se dit-elle, de voir l’empreinte de Darafify sur l’île si l’île même a la forme de
ses pieds. Elle ne croit pas à cette histoire
d’empreinte. Elle préfère l’histoire de Darafify et du bûcheron, de la Forêt et du bûcheron.
L’Ile Bleue, Nosy Manga, dit-on, était couverte de forêt jusque sur les Hautes |
Madagascar (mada) est aussi appelé l'île rouge en raison de la couleur de sa terre. Partout, cette terre latéritique, chaleureuse, est une invitation à la découverte de la flore et de la faune, à pied ou en 4x4.
image
extrait de www.madascope.com |
Terres. D’où l’ancien nom de la capitale, Analamanga , la forêt bleue ; le village des rois de
l’Imerina, Ambohimanga, la Colline Bleue.
Comme la couleur bleue (manga), en malagasy est liée à la notion du bien, beau et de l’agréable, manga feo (belle voix), olomanga (personne célèbre), elle imagina cette île d’une beauté sans pareil. Si aujourd’hui malgré toutes les destructions qu’elle a souffertes elle est encore belle, comment était-elle auparavant? Des milliers d’espèces d’oiseaux, de fleurs, de plantes parfumées, de fruits, d’animaux, d’insectes, de reptiles qui n’existent nulle part ailleurs parmi des rivières, des ruisseaux bleus, des chutes d’eau dont la limpidité fait mal aux yeux.
C’est ce bûcheron qui est le coupable, maintenant les rivières sont devenues rouges comme des veines remplies de sang et la terre est rouge comme des braises ardentes. Au feu ! au feu !
L’Ile Rouge ! L’Ile Rouge ! Rouge du sang de mes ancêtres, tombés pendant la résistance contre les envahisseurs blancs, rouge du sang de ceux qui meurent de faim, de maladies, d’exploitation, de soif de justice…
Ce joli conte de Darafify est devenu cauchemar pour la petite fille. C’est la faute au bûcheron, crient les autorités. C’est la faute au bûcheron crient les étrangers. C’est la faute au bûcheron, crie les écologistes ! Ne coupez pas les arbres, ne brûlez pas la forêt, sauvez les orchidées, les lémuriens, les lézards, les caméléons ! Mais les
gasy, les bûcherons, les paysans, comment les sauver ?
Mais ils ont oublié que tout est déjà consumé et consommé depuis longtemps.
J’ai planté un oranger et quelqu’un a volé mes oranges. C’est Sohitika la voleuse. Non, c’est l’Ogre.
Il était une fois un ogre, qui s’appelait Trimobe. Qui peut bien être cet Ogre ? ? Heureusement il s’en est allé, et mon île, notre île, sera verte à nouveau avec ses oiseaux verts dans la forêt verte,
Maintsoanala, il était une fois un soleil, deux soleils, sept soleils et une île verte…
Angano
angano, arira arira , Tsy izaho no mpandainga fa ny tany aloha
Conte!
conte ! qui ment? ce n'est pas moi qui ment! ceux sont les gens
d'autrefois ! ....
suite
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Mirtille
...
Et encore et encore "nody ventin'ny ny rano natsakaina",
Mirtille a répondu à notre appel
de publier des Editos, maintenant à
qui le tour? On vous attend edito men et edito women.
Merci d'avance!
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