
Olivier
et Fanja "Les Fous de la Diagonale"
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Edito
: «
La Diagonale des Fous...
» 1107371
03/07/2011
Le Grand Raid présente la traversée intégrale de l'Île de La Réunion du sud au nord, dit aussi ''La Diagonale des Fous''. C'est une aventure toujours exceptionnelle. Elle représente beaucoup
pour l'Île car elle s’est inscrite dans son patrimoine.
Et pour le plaisir , en 2007 nous étions à l'arrivée en « finishers » !!!
Dans
ce dossier nous n'avons pas représenté toutes les étapes, juste les plus importantes en dénivelé et/ou connues ou difficiles. Cette année il y aura 46 étapes avec le détail dans le pdf ci-joint
(ravitaux, kiné, infirmier etc). www.grandraid-reunion.com
Le Grand Raid :
G comme Géant…
Le grand raid, appelé également diagonale des fous est un des ultra trail les plus difficile au monde.
A peu près 163 km et 9600 m de dénivelé positif.
Ceux qui le font sont généralement considérés comme des gens pas très bien dans leur tête, et c'est plutôt
vrai :-); Il y a entre 2300 et 2500 coureurs au départ de la course. Le taux d'abandon se situe entre 30 et 40%.
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Une course de cette ampleur doit bien entendu se préparer longtemps à l'avance, c'est à dire au minimum 6 mois avant le départ pour des personnes ayant une activité physique régulière, plus d'un an pour les autres.
L'entrainement les six mois précédent la course doit ressembler à :
Entre 4 et 10 h de sport cardio / semaine (vélo, natation, course à pied, body
pump, body combat etc...)
Un maximum de randonnées de plus de 20 km (une toutes les deux semaines)
Plusieurs trail d'entrainement, avec bien sur le plus de dénivelé possible, et de longueur croissante (25 km, 35 km, 40 km et 70 km par exemple). Le X-trail de Courchevel ou la cimasalazienne de la réunion
sont par exemple idéales pour terminé l'entrainement (La dernière grande course de préparation doit être au maximum réalisée 1 mois et demi avant le grand raid, le temps de récupérer).
En ce qui me concerne, j'ai participé à 3éditions du grand raid :
2007 (48h35, 148 km, 9020 m) ,
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2008 (42h37, 152 km,9300 m) et 2010 (163 km, 48h30,9656 m).Voici mes impressions:
Edition 2007
Mon premier grand raid, le départ de cap méchant est à
minuit. J'ai une très grosse envie de dormir, il y a beaucoup de monde. Ca y est, le départ est donné, je part beaucoup trop vite, mais ça je ne m'en rendrais compte que trop tard. Les dix premiers kilomètres passent à toute vitesse, puis c'est la première montée sur les flans du volcan, pour l'instant ça va encore.
Rendu en haut du volcan, après 2400 m de montée, le froid saisi, je suis trempé par la sueur, mais bon, je m'attendais à pire.
Après 40 rudes km supplémentaires, me voila à Cilaos, Fanja est là, ça me redonne le moral, elle a fait les premiers
40km du raid et m'attend, je m'aperçois que j'ai très mal aux jambes. Les irritations se font également beaucoup trop sentir.
Il faut repartir après 4h de pause, ce n'est que la mi-course. J'aborde une partie de l'itinéraire que je ne connais pas, et qui se révèle plus dure que ce que je croyais.
Le Taibït est passé, voila Marla, j'ai très très mal aux jambes. Ce n’est pas grave, il faut continuer, un petit massage à Trois Roches me fait du bien,
malheureusement la montée vers Roche Plate m'achève. Deux obsessions : dormir, puisque cela fait plus de 48h que je suis éveillé, et avoir moins mal aux jambes. Des gentils bénévoles m'installent sur un lit de camp. Mes jambes se contractent automatiquement et me font vraiment souffrir, impossible de trouver le sommeil, donc
c'est reparti pour l'horrible Bronchard. Arrivé à la Nouvelle, c'est l'hypoglycémie et l'hypothermie ensemble, beaucoup de coureurs abandonnent ici, j'essaye de récupérer dans ma couverture de survie mais ça ne va vraiment pas.
Les boissons chaudes et le manger me sauvent, je n'arrêterai pas la course ici, a moi le Sentier Scout.
La descente est longue, raide, interminable, mes genoux me font souffrir le martyre. Après Aurère, voilà Deux Bras, vite une douche, un massage par les kinés, et un repas. Malheureusement pour les jambes, c'est trop tard.
La montée de Dos D'Ane n'est qu'un long calvaire, heureusement ma
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dulcinée m'y attend et prend soin de moi.
Après cette trop courte pause, je suis reparti, je ne connais pas l'itinéraire, et en fait c'est dur!
Moi qui croyais que l'affaire était dans le sac. La Plaine
d'Affouche est beaucoup plus . vallonnée
qu'on le croit, c'est éreintant. Illusion d'optique le Colorado, dernier
ravitaillement avant la descente finale apparaît tout proche, quelle
erreur!
Incroyable, le Colorado est là, j'ai trop mal, le chemin de croix final commence, c'est atroce. Plus qu'un seul kilomètre, Fanja est la et m'aide a faire le faire, je n'en peux plus, voilà l'arrivé, je m'écroule.
La souffrance est partout dans le corps, impossible de me changer, même pas faim, mais quel bonheur!
Après trois nuits blanches, la fatigue ne va pas tarder à me rattraper, irritations, crampes, douleurs diverses, tout est la, par contre, je suis euphorique, fierté d'avoir réussi l'épreuve, sentiment de bien être, et impression incroyable d'avoir réussi à dépasser des limites (sommeil, volonté, physique etc..)
Pendant presque trois mois après le grand raid, je souffrirai de tendinites au plantes des pieds très désagréables et de grosses douleurs aux genoux, la prochaine fois, c'est promis, je me préparerais mieux.
Edition 2008
La, il y a eu un entrainement de ouf.
Je ne pars pas trop vite ce coup ci. A Cilaos il pleut, j'ai envie d'abandonner mais ça me passe.
Très fatigant aussi, mais par contre le physique à suivi. Je suis assez content de moi et me dis
que je pourrai très certainement améliorer mon temps lors de la prochaine édition.
Pas de souffrance physique après l'épreuve. Et toujours cette inondation de bonheur à la fin de la course
Edition 2010
Nous nous sommes beaucoup entrainés avec Fanja cette année.
Le Départ est correctement géré, tout va bien, à Cilaos mon frère m'attend et m’annonce que Fanja a
arrêté au 70ème km, je pète la forme. A Trois Roches c'est le drame, les deux pieds dans l'eau! Ils gonflent instantanément, mes pompes sont trempées, 3km plus tard, c'est le calvaire. A Dos
d'Ane j'ai tellement mal que je veux abandonner. Remontage de bretelle par ma chérie au téléphone, je continue.
Pause salvatrice à la possession avec Fanja et mon super frangin. Les toubibs me soignent
les pieds et les prennent en photo, ils ont rarement vu des pieds aussi gonflés que ça. |
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Je repars, mais malgré les dafalgans et autres
antidouleurs, c'est clairement horrible.
Je souffre plus que lors de la première édition. Le Colorado, Ouf, Fanja a déposé Gaëtan qui m'accompagne pendant la dernière descente. Voici le stade de la redoute qui pointe
son nez, c'est fini, j'ai bobo, place à la «dodo».
Mes pieds ne me feront pas souffrir très longtemps après.
Toujours le même bonheur d'avoir réussi à terminer.
...Suite
du Dossier Page 2
Olivier
Bayle Des Courchamps de Maine et Loire (Rz5)
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Et encore et encore "nody ventiny ny rano nantsakaina", Olivier a répondu à notre appel
de publier des Editos, maintenant à
qui le tour? On vous attend edito men et edito women. Merci d'avance !
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