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DR demande le cessez le feu... mais ne renonce pas

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Reconnaissance de la France

3 juillet 2002

Le calme revient...

4 juillet 2002

5-6 juillet 2002

Recueil des News sur Madagascar  qui nous parviennent 5-6 juillet 2002

 

 

 

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Les infos du jour

(patience les extraits se chargent...)

LES JOURNAUX                                    ...  De nos correspondants à Mada

SUR LES ONDES de ce jour 5/7/2002 : RFI, Africa N°1, ...

-Entrée triomphale des troupes de Ra8 à Diego, acclamées coe libérateur par la polulation

-les partisans de DR ont pris la poudre d'escampette par la mer et par avion pour Taomasina

-Rassuré hier par la reconnaissance de la France et il ya une semaine par les USA, Ra8 s'apprete à attaquer Taomasina le dernier bastion et la terre d'accueil des derniers  partisans de Dr.

-La  recherche les 71 otages de Gara et Coutiti se poursuit.

-DR et sa famille , Xavier, son neveu Bruno ainsi qu'une 20aine de ses amis ont quitté ce jour 5/7/2002 à 8h45 leur fief Taomasina pour Seychelles =>Destination Paris.


NOSINTSIKA 6/7/2002

Akory aby,

Les nouvelles vues uniquement sur MBS, désolé, en garant ma voiture dans la file d'achat d'essence, j'ai raté les autres. D'ailleurs, heureusement que MBS délivre à 21 h des nouvelles en Français.
-
Ratsiraka a fui avec son épouse, son fils, son frère et toute sa clique (environ une vingtaine de personnes ?). Il a été accueilli aux Seychelles pour une durée de 48 h. Le moyen de transport utilisé n'est pas bien défini : avion ? hélicoptère ? voie maritime ou mixte. Ravalomanana a demandé au MAE Seychellois de lui délivrer la liste des personnes qui accompagnent Ratsiraka.
Rappelons que
José, Lalatiana Ravololomanana et un autre dont le nom m'échappe se sont enfuis vers La Réunion sur le voilier l'Albatros. Betsimifira, Tsaranazy, Maharante, Soaline... ont été débarqué du navire Mauritius à destination de La Réunion, on ne sait pas s'ils se sont finalement enfuis avec Ratsiraka. L'armée légale est déjà à Toamasina. Ra8 avait affirmé qu'elle était bien armée et prête à affronter les miliciens. 
Je ne peux le confirmer : on raconte que Lahady Samuel (ex-Gouv Toamasina) aurait fait un discours annonçant la levée des barrages. Des Zatovo auraient également fait un communiqué dans lequel ils s'apprêteraient à donner main forte à la reconstruction du pays [ndlr : après l'avoir détruit !]
L'express affirme qu'il y aurait eu, auparavant, un premier accrochage à Toamasina entre armée légaliste et miliciens.
- Les troupes légales sont ovationnées en entrant à Diégo.
- L'Ambassadeur d'Algérie est venu rendre visite au Pdt. Lors du point de presse accordé par la suite par ce dernier, il n'a pas été fait mention des résolutions concrètes prises avec l'Ambassadeur. Le Pdt s'est contenté de dire que la discussion a porté sur la coopération entre les deux pays.
- La Directrice du Département Afrique auprès du MAE Allemand a également rendu visite au Pdt, assisté du représentant résident du PNUD. La discussion a abouti à la confirmation de la coopération future entre les deux pays, en matière d'aide d'urgence (réhabilitation des routes et des ponts, forum des opérateurs économiques Allemands et Malgaches...), de coopération dans d'autres domaines (famine, santé...)... 
- Le Pdt a ensuite livré dans un point de presse qu'il est satisfait de la tournure des événements, qu'il est prêt à travailler avec d'autres pays, que Madagascar est attaché à l'Afrique, mais ne saurait obliger l'OUA de décider en sa faveur.
- Le Conseil des Ministres suivi d'un Conseil de Gouvernement de mercredi dernier a, entre aute, redéfini les attributions du VPM et l'organisation des différents Ministères.
- La passation de service a eu lieu entre la nouvelle Secrétaire d'Etat auprès du Ministère de la Population et de la condition féminine et de l'enfance.
- MBS a rapporté la tenue, cette fois-ci à l'Académie Nationale, d'un troisième atelier de travail et d'échanges entre ONG Françaises (représentées par SURVIE / Agir ici, CEDETIM, et CIMADE) et Société Civile de Madagascar. Le sujet traité a été "les enjeux institutionnels de la lutte contre la Françafrique". Il a été évoqué la nécessité de mettre en exergue les valeurs propres des nations afin de se protéger des mécanismes fallacieux de la Françafrique. Cet après-midi, le dernier atelier-débat a été tenu à l'Assemblée Nationale dont le thème est "les enjeux politiques..." ayant vu la participation de quelques députés (une dizaine).
- 24 entités dont plusieurs partis politiques se sont réunis afin de réfléchir sur les moyens de faire valoir et régner effectivement le Fihavanna. La réunion a permis d'élaborer une proposition qui sera soumise à la future consultation nationale.

That's all folks !

Fraternellement

Nampoiniaina RABENASOLO


L'Express de Madagascar - 05/07/02

"Diégo" fête sa délivrance - Premier accrochage à l'est, et le Sénat "désarématisé" 
Au nord, c'est la fête. Les forces armées sont entrées, dans la grande tradition des images de libération des villes occupées, à Antsiranana hier en fin de matinée, et les habitants les plus enthousiastes ont même pu revêtir le tee-shirt à l'effigie du candidat Marc Ravalomanana devenu président et monter sur un engin blindé afin d'immortaliser la scène. Là encore, mais un peu moins qu'à Mahajanga, la résistance des partisans de Didier Ratsiraka aura été symbolique et d'arrière-garde. 
Sur le front est, vers Toamasina, un premier accrochage sérieux a eu lieu à un trentaine de km avant Brickaville, signale plusieurs sources concordantes privées ni dementies, ni confirmées à l'état-major desforces armées. Des miliciens ou des militaires auraient pris à revers les éléments précurseurs de la colonne qui fait route vers le grand port, dernier bastionde l'amiral. Le port où deux anciens ministres du gouvernement Andrianarivo et le gouverneur de Toliara ont été empêchés, semble-t-il par les "Zatovo", d'embarquer à bord du "ferry-boat" qui assure la navette maritime avec la Réunion et Maurice. Il s'agit de Fredo Betsimifira, Houssen Abdallah et Jean de Dieu Maharante. Exil interdit : le climat à Toamasina est à la résistance des seuls éléments les plus extrêmistes. 
Alors que l'attention se portait sur le nord et sur l'est, le président de la République par décret a nommé 28 des 30 sénateurs de son quota, abrogeant du même coup la nomination par son prédécesseur en avril 2001 des sénateurs non élus. 
Enfin, si les relations franco-malgaches sont à nouveau "au beau fixe", celles avec les Etats Unis sont particulièrement ensoleillées, comme on a pu le constater hier au Hilton pour la célébration de l' "Independance Day" américain.

Abrogations, nominations, confirmations 
Le conseil des ministres tenu jeudi dernier n'a pas encore vu la participation de Horace Constant "reconduit" ministre de la privatisation par le président Marc Ravalomanana. Il a accueilli la nouvelle venue, Mme Méline Rasoarinoro, secrétaire d'Etat chargée de la condition féminine. Parmi les principales décisions prises, figure le deuxième mandat octroyé à Gaston Ravelojaona comme gouverneur de la banque centrale. On relèvera aussi une nouvelle structure au sein du ministère de la sécurité publique. L'ancien directeur de la police judiciaire, le commissaire Ramamonjisoa Bertrand, est nommé directeur général de la Lutte contre la corruption. Au titre du ministère de la Défense nationale, un décret porte sur une mobilisation partielle et un rappel des réservistes dans le service national pour l'année 2002. Au titre du ministère des Affaires étrangères, des ambassadeurs "sautent" officiellement. L'ambassadeur de Madagascar auprès de la république fédérale allemande et le représentant permanent auprès de l'Unesco à Paris. Pour les grosses boîtes publiques, Rasidy René devient directeur général de la Jirama, Ratsimihety Gabriel, directeur général de l'Office malgache des hydrocarbures et Raharinirina Aimé, administrateur délégué. Puis toute une série d'abrogation de décrets qui continue de faire le ménage dans les structures étatiques.: 
Mamy Nohatrarivo 

Nouveau Président de la république 
Le parlement a été l'objet d'une discrète opération de "retouche". Un communiqué signé par Raymond Ramandimbilahatra, porte-parole de la présidence de la République, a informé hier de la nomination de 28 nouveaux sénateurs, sur le quota du président de la République. Deux sièges restent à pourvoir. Le communiqué n'a pas précisé le sort des anciens sénateurs nommés par Didier Ratsiraka, alors président de la République. Le cas de figure révélé hier par le porte-parole, est inédit. Il ne semble pas avoir été expressément prévu ni dans la Constitution ni dans les lois organiques régissant le Sénat. L'article 95 de la loi fondamentale portant dissolution "pour causes déterminantes" ne concerne que l'Assemblée nationale. Pour le reste, la loi organique 2000-01 du 05 janvier 2001 ne prévoit pour le Sénat que les cas d'incompatibilité, de déchéance, d'invalidation, de démission (d'"office") ou de condamnation. 
"IL FAUT ATTENDRE LE DÉCRET" 
Interrogée sur la question, Mme Gisèle Rabesahala, nommée sénatrice par Didier Ratsiraka, n'a pas voulu faire de déclarations. "Il faut attendre de voir le décret avant de faire un quelconque commentaire". Un sénateur élu qui a requis l'anonymat, précise que "le titre est en rapport avec un mandat et non avec une fonction dont le bénéficiaire peut être relevé". Il attendrait "avec impatience" le dispositif de l'arrêt de la Haute cour constitutionnelle -"qui censure l'acte"- validant le décret présidentiel. Le secrétariat général de la présidence s'est référé à la formule d'usage qui conclut traditionnellement les actes officiels. "Toutes dispositions contraires au présent (décret)...sont et demeurent abrogées". 
Le communiqué en trois points portent sur la légitimité des nominations effectuées par le président Marc Ravalomanana. Elles seraient justifiées par "l'évolution des affaires nationales, fruit des efforts du gouvernement du président Marc Ravalomanana pour un retour à la paix intérieure...et à la normalisation des relations de coopération internationale de Madagascar, avec le concours des grands pays dont notamment la France et les Etats Unis". Il les justifie aussi par "les aspirations du peuple malgache assoiffé de changement et de développement rapide dans la transparence, la bonne gouvernance et un Etat de droit". Il valide enfin la légalité des nominations par l'article 77 de la Constitution qui autorise le président de la République à nommer le tiers des membres du Sénat mais fait l'impasse sur la question d'un mandat qui normalement devrait courir jusqu'en 2006 à moins de s'appuyer, selon un juriste, sur le principe que "un décret (présidentiel) peut annuler un autre". DES
PERSONNALITÉS ÉMERGENTES 
Dans la liste des nouveaux sénateurs, percent des personnalités émergentes. Pour la province d'Antananarivo, on relève des grands noms du conseil municipal de la capitale. Rabe François est vice-président du conseil municipal, pasteur de la paroisse d'Ambatoroka et président du conseil d'administration de la Salfa, le volet développement des oeuvres de l'église Fjkm. Benjamin Ramamonjisoa est président de la commission finances du conseil municipal et directeur financier de la société Tiko. Rasamoely Frédéric est un nom de la finance, administrateur auprès de la Banque centrale. Figure aussi le président de la caste nobiliaire Andriandranando. Pour Diégo-Suarez, Joseph Yoland est président du Conseil municipal de Nosy Be, qui a été en butte aux menaces du lieutenant-colonel Coutiti. Pour Fianarantsoa, on relève un membre de la garde rapprochée de Voninahitsy Jean Eugène, le commissaire de police Organés Rakotomihantarizaka. La province de Mahajanga est dotée de MM Rambeloson Alfred, ancien député, ancien ministre de l'information de Norbert Ratsirahonanana et opérateur touristique avec l'hôtel "Les Roches rouges". Sojay Bachir est professeur d'université. Un des leaders de la campagne électorale de Marc Ravalomanana à Toamasina, M. Medar, est médecin dentiste. Les supputations sur le président du sénat, deuxième personnage de l'Etat pour être le président de la République pi en cas d'"accident" vont bon train. 

Mamy Nohatrarivo 

Agriculture commerciale 
Si beaucoup pensent que le milieu rural et le secteur agricole sont moins touchés par la crise actuelle étant donné que ce milieu dépend peu de l'économie de marché et qu'il est ainsi faiblement touché par les problèmes de transport, ce n'est pas toujours le cas, car une certaine partie de la population rurale dépend entièrement du revenu des cultures de rente pour leur existence. Effectivement, une étude effectuée dans le cadre du "Programme ILO" qui est appuyé par le "Cornell University" (USA) relative à l'impact de la crise sur l'agriculture commerciale montre que, dans le cas de la filière coton à Mahajanga, les effets de la crise dans ce secteur ne sont pas négligeables. 
Selon cette étude, avant la crise, la situation était déjà difficile pour la filière, et se traduisait par l'incapacité de la Hasyma à payer son paysannat pour la récolte de la campagne 2001. La Hasyma, rappelons-le, est une entreprise semi-publique s'occupant de l'encadrement des paysans planteurs, de la fourniture d'intrants et de pesticides, de l'égrenage de la coton-graine, ainsi que de la commercialisation du coton. Entre autres, cette situation résulte de la chûte soutenue des cours mondiaux depuis maintenant six ans. Or toute chûte importante se traduit par des pertes pour Hasyma dans la mesure où le système appliqué pour la fixation des prix d'achat de la future récolte auprès des paysans-producteurs est ce qu'on appelle communément " le prix garanti". 

MANQUE DE CRÉDITS 
Avec la crise, l'impact le plus important a été la difficulté de trouver du crédit pour payer les paysans-producteurs. En effet, en raison de la crise, la BTM-BOA, fournisseur de crédit habituel, était réticente vu le niveau de risque que cela représente pour elle. Et plus tard, après négociations, si cette banque aurait été d'accord sur le principe, il semble qu'elle ne dispose pas de la somme requise, environ six milliards Fmg, à cause d'un manque de liquidité au niveau de la Banque centrale, elle-même. Les conséquences sont catastrophiques pour les milliers de paysans -producteurs encadrés par la Hasyma à Mahajanga. Beaucoup ont abandonné la culture du coton: l'estimation de la surface totale à atteindre pour la campagne 2002 (2487 ha) indique que cette surface totale est inférieure à la moitié ( 43 %) de la réalisation en 2001 (5732 ha). 
Par ailleurs, les revenus des paysans vont diminuer à cause du prix d'achat de la coton-graine, fixé à 1650 Fmg le kilo, contre 2100 Fmg en 2001, ce qui constitue une baisse de 450 Fmg par kilo. 
Sur un autre plan, le retard dans l'acheminement des engrais de la Hasyma vers les champs, à cause notamment des pluies et des barrages, a fait que beaucoup de planteurs ont décidé de faire les semis sans engrais, compte tenu d'une forte contrainte de temps. Or, on obtient avec l'utilisation d'engrais, des rendements élevés , pouvant dépasser les deux tonnes à l'hectare ou même près de trois tonnes. On peut donc tabler sur une baisse certaine du rendement et de la production pour la prochaine récolte, déjà fortement amoindrie par une forte diminution des surfaces. 

DES MILLIERS DE FAMILLES SANS RESSOURCES 
On constate aussi une forte augmentation des coûts d'exploitation des grands planteurs privés. Ces planteurs sont fortement mécanisés. Mais à cause des barrages il a été très difficile de faire parvenir le gas-oil au niveau des plantations. Même si l'on y parvient, son prix est très élevé. Ceci a pour effet de décourager les planteurs privés, et se traduit aussi par une baisse drastique des surfaces cultivées. Ceci conduit à un environnement moins compétitif. 
Pour bien estimer les impacts sur le paysannat, il faut tenir compte de la situation des paysans producteurs encadrés par la CCB (Cultures cotonnières de la Bemarivo), filiale du groupe Socota, dont la vocation est la culture et l'égrenage du coton. Sa production est exclusivement destinée à la Cotona. La crise politique , ayant entraîné une forte baisse de la demande , ainsi que de la trop longue léthargie due aux grèves ont fait que la Cotona ait du diminuer fortement sa production. Une partie du personnel a été mis au chômage technique , et la demande en coton - fibre, input principal et out put de la CCB a diminué. D'après les données fournies par la CCB, 150 cadres moyens ont été licenciés, et pour le paysannat, entre 2500 et 3000 familles sont brutalement sans ressources. 
Tout compte fait, cette analyse a montré que les effets de la crise dans le secteur de l'agriculture commerciale sont identiques à ceux ressentis dans le secteur urbain de la zone franche. 
Les répercussions au niveau de la filière coton sont d'autant plus graves qu'elle participe à d'autres niveaux tel que le textile, ... 
Recueillis par : Ranaivo Lala Honoré 

Célébration du 226e "Independance Day" 
"J'ai toujours considéré très significatif le fait que nous ne célébrons pas le jour où nous avons gagné notre indépendance, mais le jour où nous l'avons proclamée"... C'était donc le 4 juillet 1776. 
Pour le 226e "Independance Day", le discours de l'ambassadeur des Etats Unis, Wanda L. Nesbitt; a été tout de finesse, de nuance et d'allusion, sans jamais insister sur le fait que le président George W. Bush a été le premier chef d'Etat d'une grande puissance mondiale à gratifier le nouveau président de la République de Madagascar d'un "Dear Président Ravalomanana". 
Mais là était bien, quand même, le sens de cette célébration, énormement suivie, comme on s'en doute par de très nombreux invités, au premier rang desquels le premier ministre Jacques Sylla, à la tête d'une forte délégation de son gouvernement. 
Mme Wanda L. Nesbitt, en effet, n'a pas manqué dans son discours de souligner que "pendant plus de deux cents ans, (son) pays a été guidé par les principes de liberté et d'égalité, ainsi que par l'exemple de (ses) "aïeuls". Les "razana" ne sont pas loin. 
Et que "la Déclaration d'Indépendance" a été écrite "par un groupe composé de riches et pauvres, de fermiers et d'intellectuels, issus de différentes régions, ayant différentes ambitions". Et que "la seule chose qu'ils avaient en commun était la détermination à prendre leur destin en main et le courage de traduire leurs rêves en réalité". Nos clivages divers, sociaux et ethniques, ont également existé ailleurs avant d'être transcendés. "Si tous les hommes sont nés égaux, l'histoire américaine a prouvé que si on leur donne la chance, des hommes ordinaires peuvent accomplir des faits extraordinaires". 
FAIRE REPARTIR LA CROISSANCE 
Pour cette nouvelle ère de l'histoire de Madagascar, "les Etats-Unis seront toujours à vos côtés, pour vous aider et vous encourager dans vos efforts", à souligné Mme l'ambassadeur, confirmant que son pays avait bien "l'intention de poursuivre ses programmes ainsi que les autres programmes en cours" tout en espérant en même temps pouvoir dialoguer ouvertement avec le gouvernement sur les étapes qui doivent être franchies pour aider Madagascar à reprendre sa croissance et sur la manière dont les Etats-Unis peuvent apporter leur contribution à cet effort". 
"La clé pour l'avenir de Madagascar se trouve dans le développent durable", a déclaré Wanda L. Nesbitt tout en relevant que dans cette voie "l'African Growth and Opportunities Act, ou AGAO" - et "Africa Bill" - a aidé Madagascar "à dédoubler ses exportations vers les Etats Unis en une période remarquable courte, faisant de Madagascar un modèle démontrant comment des politiques de commerce créatives peuvent entraîner une explosion de la croissance, d'une manière beaucoup plus efficace que l'aide bilatérale classique". 
Enfin, l'ambassadeur des Etats-Unis à confié que "depuis son arrivée à Madagascar, elle a "appris à plusieurs reprises l'importance du "fihavanana" (consensus et bonnes relations) et plus récemment j'ai commencé à apprendre ce que c'est que le "fahamarinana" (vérité et principe)". Et que "la réconciliation amène à déterminer la manière dont ces deux principes doivent être équilibrés". 
Bref, "les Etats-Unis sont prêts à jouer leur rôle". 
"GRAVÉE DANS LE COEUR ET L'ESPRIT" 
Dans sa réponse, le Premier ministre a immédiatement déclaré que la lettre du président américain George W. Bush à son homologue malgache "se situant dans la logique des conclusions des travaux présentés par votre ambassade en ce qui concerne les résultats proclamés par la Haute cour constitutionnelle, votre volonté de coopérer avec le président de la République et son gouvernement a marqué un tournant décisif dans la lutte du peuple malgache pour plus démocratie, de justice et de paix". Et M. Jacques Sylla a souligné que "cette heureuse initiative restera longtemps encore gravées dans le coeur et l'esprit de tous les Malgaches et de leurs dirigeants". 
M. Jacques Sylla avait auparavant relever que les Etats-Unis d'Amérique avaient " surmonté les problèmes occassionnés par la disparité de leurs origines, les guerres, les crises économiques et les cataclysmes naturels pour se hisser parmi les plus grands". 
Au plan bilatéral, le Premier ministre a souhaité que la coopération américano-malgache "exemplaire par son importance et sa multi-sectorialité continue à s'épanouir". Cette coopération "embrasse des domaines aussi variés que la promotion des droits de l'homme et de la démocratie, la protection de l'environnement, l'encouragement d'une politique de planification humaine, la santé, l'éducation, avec un soin particulier sur celle des jeunes filles, la lutte contre la pauvreté et la sécurité". Sur ce dernier volet, M. Sylla a évoqué la concrétisation prochaine de la remise à l'Etat malgache de six vedettes garde-côtes "pour lutter contre le terrorisme international et pour une meilleure surveillance des côtes malgaches". 
COOPERATION AUSSI AVEC LES ALLIÉS 
Après cet échange de propos engageant pour l'avenir des relations entre les deux pays, l'ambassadeur Wanda L. Nesbitt a fait une conférence de presse qui, dans l'ensemble, a confirmé l'essentiel de ce qui venait d'être dit, tout en précisant, par exemple, que si la décision de Washington de reconnaître M. Ravalomanana relevait strictement du gouvernement américain, la collaboration de tous les alliés des Etats-Unis sur la crise malgache avait été étroite et permanente et qu'il continuerait d'ailleurs à en être ainsi. 
Traces ou indices d'une présence terroriste internationale à Madagascar, quelles que soient ses formes, blanchiment d'argent sale, relais ou refuge ? "On reste vigilants avec la collaboration entière des autorités du pays". Et pour plus d'investissements américains privés à Madagascar, "il faut rétablir la confiance dans un climat politique stabilisé". 
On notera, enfin, l'efficacité des sympathiques responsables du service de presse de l'ambassade des Etats-Unis, ainsi que l'application d'un principe qui gagnerait à être généralisé, celui de l'invitation ou de l'accréditation nominative des journalistes, comme cela se pratique dans tous les pays démocratiques, afin que les points de presse et conférences de presse puissent se dérouler dans les meilleures conditions de sérieux et de professionnalisme.

Diégo-ville 
La grande joie populaire, celle d'une population affranchie et libérée du joug et de la terreur des miliciens ratsirakistes, a accompagné hier l'entrée officielle des troupes de l'armée régulière dans la ville de Diégo. C'est vers 14h30 que le cortège militaire, escorté de deux blindés légers, a été accueilli, du côté du gymnase couvert, par une foule monstre qui a laissé libre cours à son enthousiasme. "Je n'ai jamais vu autant de monde rassemblé et mobilisé à Diégo. En plus, toutes les tribus y étaient représentées : Antakarana, Merina, Betsileo, Betsimisaraka, etc. Je m'aventure à même avancer que près de 90% de la population antsiranaise est descendue dans la rue pour acclamer l'arrivée des soldats pacificateurs", s'est exclamé un policier qui avait la charge, en compagnie de ses nombreux pairs, du maintien de l'ordre. Les soldats, accueillis en héros, ont été au centre de toutes les convoitises et tous les intérêts. "Bon nombre de gens se sont fait prendre en photo aux côtés de ces hommes en treillis. D'autres plutôt fascinés par la présence des deux mini-blindés, qu'ils avaient jamais, sans nul doute, constaté de visu de leur vie, se sont amusés à s'en approcher et monter dessus pour le besoin d'une prise de photo", raconte un père de famille qui ne voulant certainement pas manquer l'événement, s'est mêlé, sans se faire prier, à cette compacte masse de citoyens en liesse. Le cri "Vive les libérateurs !" a été même entendu durant cette marche triomphale des 180 soldats légalistes dans la ville de Diégo. Et le tee-shirt blanc à l'éffige de Mars Ravalomanana, interdit pendant la période de terreur des partisans de Didier Ratsiraka, a été enfilé avec sourire par quelques personnes. 
Mandat d'arrêt international à l'encontre de Gara et consorts 
C'est à la place de l'Hôtel de ville que la tête ce long défilé mélangeant militaires, engins de guerre et civils, s'est arrêtée. C'est là que les divers discours ont été successivement prononcés par le maire de Diégo, Noël, le vice-président de l'Assemblée nationale, Tomboravo Georges, le Général Behajaina Petera, et le Pds (Président de la Délégation spéciale), Jaosoa Jean Pascal. L'intervention de ce dernier a été surtout axée sur le caractère légal de sa nomination par le président Marc Ravalomanana. C'est par sa bouche que la population antsiranaise a appris que l'ancien gouverneur Gara Laurence Jean Robert, le Lt-Colonel Coutiti, le Lt-Colonel Rahitso, le Lt-Colonel Balbine, la députée Soaline et le sénateur Portos (écroué actuellement à Mayotte) font l'objet d'un mandat d'arrêt international. Sa décision de mettre fin au couvre-feu décrété par Gara a été saluée par la population. Un bal populaire était alors prévu hier en soirée à la même place pour célébrer la victoire des troupes de l'armée gouvernementale et remettre sur les rails les folles nuits de la capitale septentrionale. 
:Steve Maniry

Représentant résident du Pnud depuis 4 ans 
Adama Guindo, représentant résident du Programme des Nations Unies pour le Développement, est un diplomate qui a joué un rôle de premier plan durant la crise politique des six premiers mois de l'année à Madagascar. Présent à Madagascar depuis 1998, ce docteur d'Etat en science politique nous livre ses impressions à la veille de son départ définitif pour son nouveau poste à Haïti. Il sera par ailleurs décoré pour ses services rendus à Madagascar lors d'une cérémonie qui se déroulera au ministère des affaires étrangères le vendredi 5 juillet. 

CINU - Vous allez quitter Madagascar très bientôt. A votre avis, qu'est-ce qui a changé entre le pays où vous êtes arrivé en 1998 et celui que vous allez quitter en 2002 ? 
Adama Guindo - Je pars très comblé. J'ai vu Madagascar traverser une période très spéciale de 1998 à 2002. C'est un pays très attachant que j'ai parcouru de long en large avec beaucoup de bonheur, et sans me tromper je peux dire que j'ai été en communion avec les Malgaches. J'ai compris les problèmes des gens parce que je ne suis pas resté dans mon bureau à lire les rapports. J'ai eu à me déplacer de façon très fréquente sur le terrain partout à Madagascar, m'asseoir avec les autorités locales, avec les paysans, avec des gens de très modeste condition pour comprendre comment ils vivent et voir comment on peut les assister dans leur désir de changement et de développement. J'avoue que c'est une expérience très exaltante. 
CINU - Peut-on tirer des leçons de cette expérience malgache ? 
A.G. - Bien sûr on peut tirer de façon très succincte un certain nombre de leçons. La première est une leçon d'abnégation et d'humilité. Je pense que quand on travaille dans un pays il est très important d'être à l'écoute des gens de ce pays. Ce sont à la fois les bénéficiaires et les acteurs du développement, et ce n'est qu'avec eux que l'on peut bâtir un programme de développement. Deuxièmement, je pense que les derniers événements ont montré de façon nette une très grande soif de justice, de vérité et de démocratie à Madagascar. Cela me rappelle beaucoup les années 1991 au Mali, qui est mon pays d'origine, lorsque la dictature militaire y était tombée avec la même soif de justice et de démocratie qui animait les gens. Je pense qu'aujourd'hui on peut dire sans se tromper que les Malgaches de façon très décisive ont indiqué clairement qu'ils voulaient un approfondissement de la démocratie dans leur pays. Cela est très important parce que pour nous aux Nations Unies, et en particulier au niveau du Programme des Nations Unies pour le Développement, démocratie rime avec développement. Tant que les gens n'ont pas la possibilité de faire des choix éclairés il est difficile d'asseoir des programmes de développement qui puissent être menés jusqu'à terme. Troisième leçon, au niveau des programmes de développement que nous avons menés, il y a beaucoup de choses qui ont été faites. A titre d'exemple, au niveau du PNUD on a eu trois gros programmes, un programme de lutte contre la pauvreté, un programme de bonne gouvernance et un programme environnemental. 
CINU ˆ Quel est le bilan de ces programmes de développement ?
A.G. - Tous ces programmes à mon avis ont apporté avec réussite un appui substantiel aux populations auxquelles ils étaient destinés et, dans les voyages, dans les échanges que j'ai eus avec les populations, avec les autorités locales, il est apparu très clairement que le programme répondait à des besoins réels au niveau des populations. Ensuite, je pense qu'il faut souligner avec force la façon dont nous avons réussi à mouler l'assistance du Système des Nations Unies pour mieux appuyer les priorités de développement à Madagascar. Ce fut bien sûr l'UNDAF, le cadre de coordination de l'assistance du Système des Nations Unies. Mais à Madagascar l'UNDAF n'est pas resté comme dans la plupart des pays un cadre purement théorique. Nous avons à l'issue de l'UNDAF formulé des programmes opérationnels conjoints entre Madagascar et les Nations Unies dans le domaine de la prévention et de la gestion des catastrophes naturelles, dans le domaine de l'éducation, dans le domaine du VIH/SIDA, autant de domaines importants qui conditionnent la vie des gens. 
Je me réjouis que les Nations Unies aient pu sous ma direction mettre en place ces programmes conjoints de coopération qui répondent de façon précise à des besoins réels sur le terrain. Enfin j'aurai une pensée très forte pour la presse et les médias. Dès mon arrivée en 1998 il m'était apparu de façon très claire que les meilleurs partenaires pour ceux qui s'occupent de développement sont les médias. Je pense qu'il est très important de souligner la qualité des relations que nous avons entretenu avec l'ensemble des organes de presse à Madagascar et les actions d'encouragement, de formation, de participation que nous avons développées ensemble avec les journalistes mérite d'être soulignée. Cela est maintenant devenu une donnée permanente de l'action du PNUD et je demeure convaincu que malgré mon départ ces actions se poursuivront. Je saisis l'occasion pour remercier tout notre réseau de journalistes de leur collaboration franche et compétente. 
CINU - Pensez-vous que les événements récents aient cassé un ressort dans le développement du pays ? 
A.G - Non, je ne pense pas. Il faut regarder ces choses-là de façon séquentielle. Six mois dans la vie d'un homme c'est beaucoup, mais six mois dans l'histoire, c'est juste un petit obstacle. Il faut donc voir cela dans le moyen et le long termes. Dans le moyen et le long termes vous allez voir que ces six mois vont se résorber très rapidement. Et finalement, le bilan qu'il faut tirer de cela, c'est qu'il vaut mieux partir sur des bases solides et saines, même si c'est au prix de six mois de difficultés qui n'auront pas de conséquences négatives sur le moyen et le long termes. 
CINU - Vous avez été un acteur privilégié de la recherche d'une sortie de crise, à la croisée de l'ONU, de l'OUA et des acteurs nationaux. Quelles leçons peut-on tirer du cas malgache en matière de relations internationales ? 
A.G - C'est une bonne question parce que nous étions dans une situation où les Nations Unies se sont retrouvées très rapidement au confluent des différents acteurs politiques nationaux, mais également des partenaires internationaux présents sur place, et au-delà de cela bien entendu le Secrétaire général des Nations Unies, le Secrétaire général de l'OUA, et plus tard le système des facilitateurs conduits par le président Wade. Tous ces gens-là avaient besoin de se parler, de se concerter, et tous ces gens ont placé une confiance naturelle dans le système du coordonnateur résident à Madagascar qui a joué ce rôle de correspondant entre les différentes parties, rôle absolument essentiel. Pur maintenir le dialogue il fallait que l'information passe, il fallait que les parties se rencontrent, il fallait que les conférences internationales se tiennent, donc on était au carrefour de tout cela et on a pu bâtir un partenariat indispensable qu'il soit national ou international pour que le dialogue puisse se produire et que Madagascar retrouve la sérénité. Moi je tire un bilan absolument satisfaisant de cette façon de faire. Nous avons su rester neutre dans cette phase qui était assez difficile compte-tenu des émotions des uns et des autres, nous avons à la fois donné une possibilité aux différentes parties de s'exprimer et de se parler, soit à travers nous, soit lorsque nous avons facilité l'organisation de Dakar I ou de Dakar II. Je pense que ces moments étaient très importants dans la recherche de sortie de crise à Madagascar et aujourd'hui on peut tirer un bilan tout à fait positif de l'action des Nations Unies pour la sérénité, la tranquillité et le redémarrage du processus démocratique à Madagascar. 
CINU - La presse considère que la reconnaissance par les grandes puissances présentes au sein du Conseil de Sécurité va à l'encontre de la position de l'OUA et place l'ONU dans une position inconfortable. Quel est votre sentiment ? 
A.G. - Il faut relativiser les choses. Comme je l'ai dit tantôt, les Nations Unies ont joué un rôle de premier plan dans le processus de résolution de la crise, tant sur place qu'à Dakar. Ensuite il faut se rappeler que les Nations Unies sont la somme des voix des Etats qui la composent. Je reste convaincu qu'au niveau du Comité d'accréditation qui se tiendra pendant la session ordinaire de l'Assemblée générale en septembre prochain tout se passera bien. Les Nations Unies ont pour Madagascar un message d'espoir, de partenariat et d'action. D'ailleurs, dès le 26 juillet une réunion des "Amis de Madagascar" va se tenir afin de mobiliser la communauté internationale pour la reconstruction du pays. J'ai déjà indiqué ma disponibilité à y participer. 
Interview recuellie par Erick Rabe 
Ndlr.- Eric Rabe est directeur du Centre d'information des Nations Unies, ou Cinu.

Crise malgache 
L'abbé Pierre, personnage emblématique de la lutte contre l'exclusion et la pauvreté en France, et le Père Pedro, qui mène depuis de longues années le même combat à Antananarivo, ont lancé, mercredi à Paris, un appel pour un retour rapide à la paix à Madagascar. 
"Par respect et avec l'amour que nous portons à cette Grande Ile et à tous ses habitants, nous prenons la parole pour appeler une nouvelle fois le gouvernement français à reconnaître officiellement le nouveau président issu des élections du 16 décembre 2001 et, en même de temps, à condamner haut et fort les actes terroristes et les violations des droits de l'homme commis par l'ancien régime", écrivent les deux ecclésiastiques. 
Ils demandent à la France de peser de tout son poids pour arrêter les violences. "La France (doit) s'engager du côté du peuple malgache qui a légitimement exprimé son désir de changement social et politique pour combattre plus vite la pauvreté et la corruption dans le pays", implorent encore les deux hommes d'église. 
L'abbé Pierre et le Père Pedro estiment que "la France étant, par l'histoire, proche de Madagascar, elle a aujourd'hui le devoir d'être à l'avant-garde et en premières lignes pour aider les Malgaches à avoir droit à l'alternance démocratique, à aider, par tous les moyens dont elle dispose, à la reconstruction du pays et de son économie exsangue". 
Ils demandent qu'une "condamnation sans ambiguïté soit lancée contre tous ceux qui ont tué, torturé, pris des otages, détruit des ponts, des pylônes électriques à haute tension et des barrages de toutes sortes, entraînant l'étranglement de l'économie nationale". 
Tout en reconnaissant que l'avenir des Malgaches dépend d'abord d'eux-mêmes, les deux serviteurs de l'évangile exhortent aussi le gouvernement français à "aider à la réconciliation nationale" dans ce pays". 
Pour eux, "les Malgaches ne comprendront jamais que la France, qui a tant fait pour leur pays dans le passé, ne soutienne pas et ne vienne pas en aide à un jeune pouvoir qui porte seul aujourd'hui, toutes les promesses d'un avenir meilleur pour des millions de gens". 
Recueillis par 
:F. R
otages 
Quel sort leur a été réservé ? Que sont-ils devenus ? Où sont-ils ? Voilà autant de questions que les observateurs se posent sur les 71 otages (tous des originaires des Hauts-Plateaux) pris et attachés le 24 juin dernier, par Coutiti et ses sbires, aux grilles de la Résidence du Gouvernorat d'Antsiranana. Les témoignages recueillis sur place divergent. Si certains affirment qu'ils ont été tous relâchés contre une rançon, d'autres en revanche avancent qu'une bonne partie est toujours retenue et qu'on n'en a pas eu de nouvelles depuis. Les nouvelles autorités, administratives et militaires, qui viennent d'investir la ville de Diégo, sont appelées à se mettre sur les traces de ces 71 "captifs", afin d'apporter toutes les lumières sur cette arrestation arbitraire en masse, commise par la bande armée de Coutiti, et informer l'opinion sur ce qu'ils seront vraiment devenus.:
Steve Maniry 

Brèves… 
AFRIQUE - L'ELYSÉE FAIT LE MENAGE 
Un confrère, que nous remercions nous signale que par arrêté du 3 juillet portant cessation de fonctions et nomination à la présidence de la République française, publié au JO du 4 juillet, il est mis fin, sur leur demande, aux fonctions de M. Michel Dupuch, conseiller à la présidence de la République, et de M. Jean-Claude Antonetti, conseiller technique. M. Dupuch dirigeait la cellule "Afrique" à l'Elysée. 
:
Matières premières
67.645 tonnes, c'est le volume de la production africaine de sisal en 2001, selon les statistiques de la Fao. Le Kenya, la Tanzanie et Madagascar restent les premiers producteurs, avec respectivement 25.000, 20.500 et 15.000 tonnes. Parmi les autres producteurs africains figurent Madagascar, le Maroc, l'Afrique du Sud, l'Ethiopie, le Mozambique, l'Angola, la République centrafricaine, le Malawi et la Guinée. La culture de cette plante s'accroit sur le continent, suivant la remontée des cours qui, après une pétiode d'incertitude, se maintient à un bon niveau depuis 2000. Selon les variétés, les prix varient de 800 à 550 dollars la tonne. L'Afrique produit environ un quart du sisal commercialisé dans le monde. Son principal concurrent est le Brésil, crédité de 183.000 tonnes par an, soit près de la moitié des stocks disponibles. Mais les qualités africaines sont reconnues comme meilleures. 
Un concurrent indirect fait toutefois de l'ombre aux producteurs du continent : la fibre synthétique que les industriels européens ont tendance à préférer aux matières agricoles. A la différence des Américains, qui en restent grands consommateurs. Réputé pour sa solidité, le sisal a de nombreux usages. Il sert notamment à la confection d'emballages (sacs pour les exportations de café et de cacao par exemple). Le sisal sert aussi dans la fabrication de câbles industriels. Aux Etats-Unis, les câbles d'ascenseurs doivent obligatoirement contenir du sisal. 
:
Un des "effets Pierrot Rajaonarivelo" 
Selon des sources concordantes parvenues tard dans la nuit en provenance de Toamasina, la levée du barrage de Brickaville a été à l'ordre du jour de la réunion de l'Omc/Far de la province tenue hier sous la présidence du gouverneur Lahady Samuel. Si ce revirement majeur des autorités de la dernière des provinces indépendantistes est confirmé, il confirmerait dans la foulée, un "effet Pierrot Rajaonarivelo" dans la conjoncture de crise dont le barrage de Brickaville sera retenu par l'histoire comme le plus fort symbole. Le vice-Premier ministre de gouvernement Tantely Andrianarivo, secrétaire général du parti Arema est l'une des fortes personnalités oeuvrant dans le cadre du mouvement (incompris) de la Réconciliation nationale. Les autorités provinciales seraient actuellement en contact avec Victor Sikonina, nommé président de la délégation spéciale par le président Marc Ravalomanana. Significatif, des protestations parviennent depuis le Grand port contre l'"utilisation abusive" de leurs noms dans un communiqué qui avait dénoncé "une trahison" de Pierrot Rajaonarivelo vis à vis du fondateur de l'Arema, le président sortant Didier Ratsiraka. Le gouverneur de la province autonome de Toliara réfugié à Toamasina, Maharante Jean de Dieu, s'est déclaré étonné de voir son nom figurer dans le communiqué des "caciques" réunis sous la présidence du général Jean Jacques Rasolondraibe, ministre de l'intérieur du dernier gouvernement Andrianarivo et nommé Premier ministre pi par Didier Ratsiraka. "J' ai assisté à la réunion mais n'ai rien voulu signé". L'on apprend en dernière heure que Roland Ratsiraka, maire de Toamasina et neveu du président sortant fera un point de presse cet après-midi. 
PREMIERS ACCROCHAGES SUR LE TERRAIN 
Sur le terrain, des correspondances particulières rapportent des premiers accrochages "sérieux" au niveau du petit village de Ranomafana, à une trentaine de kilomètres de Brickaville, en amont du pont Bailey d'Ivolo sur la Rn 2. "Des coups de feu ont été rapportés vers 11 heures du matin. Depuis 15 heures, la traversée du pont Bailey est interdite tout comme les 3 km de la déviation". L'état-major de l'armée n'a pas confirmé ni infirmé. Un journaliste de Toamasina contacté au téléphone affirme que les troupes régulières appuyées par des véhicules blindés légers font mouvement vers Brickaville. Un fonctionnaire de la capitale sucrière évalue à plus d'un régiment -150 hommes- les irréguliers mobilisés pour la défense du pont-barrage d'Ivolo. "S'il y a bataille, elle sera meurtrière". Dans sa déclaration, Pierrot Rajaonarivelo avait lancé un appel aux militaires pour qu'ils "fassent une approche au sein même de l'Armée, selon leur structure et leurs règles pour une solution rapide ". La journée d'aujourd'hui pourrait être décisive. 
: Mamy Nohatrarivo

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Africa News - 04/07/02
Ravalomanana Receives French Approval

UN Integrated Regional Information Networks ; ANALYSIS; July 4, 2002 ; Johannesburg 
Analysts on Thursday said it was only a matter of time before Madagascan President Marc Ravalomanana was fully in control of the Indian Ocean island following the signing of bilateral agreements with French officials on Wednesday.
After months of seeking French recognition for his government, the diplomatic scales were tipped in Ravalomanana's favour after a meeting with French Foreign Minister Dominique de Villepin in the capital, Antananarivo.
A communiqué issued by the French embassy detailing four aid agreements signed by de Villepin and Ravalomanana's administration, refered to Ravalomanana as the "President of the Republic".
"The first of these projects concerns the development of Antananarivo, a project which the President of the Republic, in his former capacity as mayor of the capital, has always shown great interest," the communique said.
Both Ravalomanana and former president Didier Ratsiraka have been vying for the presidency since the disputed 16 December elections. The stalemate deteriorated into military clashes between the two camps along the east coast and in the north of the country.
The meeting with the French official came a day after troops loyal to Ravalomanana moved a step closer to military victory when they captured the northern port city of Antsiranana, one of the last remaining strongholds of Ratsiraka. Only the eastern province of Tamatave remains under Ratsiraka's control.
France has until now been hesitant to recognise Ravalomanana as the legitimate leader of the island of 16 million people.
Political analyst at the University of Madagascar, Didier Ramakavelo, told IRIN: "French recognition is a meaningful show of support for Ravalomanana. There can be no doubt now that he will rule over a united Madagascar in the very near future."
French support for the new administration is significant as the country is a major trading partner and important source of aid. The endorsement, observers say, will help to rebuild the country's economy which has been battered by the ongoing political crisis.
The United States, Germany, Japan and Australia have recently recognised Ravalomanana's government. The Organisation of African Unity (OAU) has yet to give its nod of approval.
In a meeting in Ethiopia last month, the OAU refused to recognise either of the two political rivals as the legitimate leader of the island and reiterated their call for fresh elections.
Whether African leaders will rethink their position remains to be seen. However, fresh elections were "out of the question now," a French diplomat in Antananarivo told IRIN.
"Why would the frontrunner [Ravalomanana] want to start the race again?" Ramakavelo asked.
Ravalomanana reshuffled his government on Wednesday to appoint two ministers from Ratsiraka's AREMA party. The two appointments came after the party's secretary-general defected to the Ravalomanana camp.
Aid agencies in the capital, Antananarivo, told IRIN that the overall situation was calm.
"Fuel can now be purchased from gas stations and the prices have gone down," UN Development Programme Representative, Adama Guindo, said.
Roadblocks placed around the capital by Ratsiraka loyalists cut off fuel supplies to Antananarivo.
Commentators will now be watching whether the self-made millionaire will deliver on his promises to lift the eighth poorest country in the world out of poverty.


Libération - 04/07/02
Rattrapage français à Madagascar: Paris a enfin reconnu le président élu Marc Ravalomanana. 
par Louis HENRIQUET; jeudi 04 juillet 2002
Antananarivo, correspondance
Huit jours après l'épisode de la chaise vide aux cérémonies marquant le 42e anniversaire de l'indépendance malgache, la France a finalement reconnu Marc Ravalomanana comme nouveau président élu, hier à l'occasion de la visite éclair du ministre des Affaires étrangères, Dominique de Villepin. Jusqu'ici Paris avait choisi de s'aligner sur la position de l'Organisation de l'unité africaine (OUA), en pleine tentative de médiation entre Ravalomanana et le président sortant Didier Ratsiraka qui disputait la victoire électorale à son rival.
"Speedy Villepin". S'adressant "à tous les responsables de la réconciliation nationale et de la reconstruction du pays", le ministre - "Speedy Villepin" comme l'ont appelé les Malgaches - n'a guère fait allusion à la brouille, plaçant ses interventions sous le signe "de l'amitié, de la solidarité et de la fidélité de la France à l'égard de Madagascar". Dans la tradition malgache des cadeaux qu'on offre quand on vient de l'étranger, le chef de la diplomatie a signé quatre conventions avec son homologue, le général-ministre Marcel Ranjava, portant sur 4,76 millions d'euros destinés aux secteurs de l'aménagement urbain d'Antananarivo, de la santé, de la recherche et du social. Quelque 15 millions d'euros devraient suivre, sans compter une aide budgétaire et la participation de la France à l'initiative de désendettement des pays pauvres très endettés (IPPTE) dès 2003.
De son côté, Ravalomanana a simplement relevé "le signe fort de la reprise de la coopération [avec la France]" en espérant "qu'elle continuera toujours dans ce sens". Désormais reconnu comme Président par Paris, Ravalomanana a remercié son homologue Jacques Chirac pour son "aide dans la résolution de la crise malgache". Bref, tout le monde aurait donc fait un mauvais rêve, la communauté française de Madagascar en particulier, forte de 26 000 ressortissants, scan dalisée par cette "chaise vide" qui risquait de compromettre ses intérêts économiques, et souvent affectifs, dans l'ancienne colonie.
Villepin a tout de même eu droit devant le siège du ministère des Affaires étrangères à un comité d'accueil: une vingtaine de personnes, curieux compris, avec deux pancartes, dont l'une annonçait : "De Villepin oust ! tu nous dégoûtes"... Aucun graffiti haineux n'est venu s'ajouter sur les murs de la capitale déjà pourvus de quelques "Les Blancs sont tous des colons" ou "Ravalomanana notre seigneur, on veut pas OUA, ONU, Français".
Remaniement. Que s'est-il passé en une semaine pour que les "conditions" posées par Paris - formation d'un "vrai" gouvernement de réconciliation nationale - ne constituent plus un obstacle à la reconnaissance de Ravalomanana par l'ex-puissance coloniale? Apparemment consciente de son erreur, la France s'est satisfaite d'un remaniement effectué la veille au soir de l'arrivée de Villepin et de la promesse d'élections législatives anticipées. L'OUA persiste, elle, dans son refus d'accorder une chaise au prochain sommet de Durban à Ravalomanana tant que de nouvelles élections ne l'auront pas confirmé au pouvoir.
Entre la France et Madagascar, depuis des lustres, on a toujours préféré les scènes de ménage à un divorce consommé, d'autant que la pension alimentaire reste toujours importante, même pour simple et fréquente incompatibilité d'humeur. 


MIDI MADAGASCAR 5/7/2002

Madagascar-Etats-Unis: Vers une plus grande ouverture aux investisseurs américains
"L'année qui nous attend va être passionnante, offrant une opportunité sans précédent de collaborer beaucoup plus étroitement que nous ne l'avions jamais fait dans le passé". Cette déclaration de l'ambassadeur des Etats-Unis, SEMme Wanda Nesbitt, est plus que révélatrice. 
Val Andriamahaitsimiavona 
Ce fut, hier au Hilton Madagascar, lors de la réception officielle à l'occasion du 226e anniversaire de la déclaration de l'Indépendance des Etats-Unis. Première grande puissance à avoir reconnu le régime Ravalomanana, les Etats-Unis bénéficieront ainsi d'une ouverture plus grande sur le plan de l'investissement à Madagascar. "Nos deux pays s'accordent sur le fait que la clé pour l'avenir de Madagascar se trouve dans le développement économique durable, et nous nous sommes engagés à soutenir toute marche menant vers cet objectif", a ajouté SEMme Wanda Nesbitt. "Personne ne pourra effacer les pertes économiques subies depuis ces six derniers mois, mais en travaillant ensemble, on peut aider Madagascar à profiter pleinement, une nouvelle fois, des opportunités disponibles sous le programme de l'AGOA. J'ai énormément de confiance à la force du secteur privé, quand on lui assure une concurrence saine, pour générer une croissance avec beaucoup plus de rapidité et d'efficacité que n'importe quel autre mécanisme", a-t-elle expliqué avant de continuer, lors d'une conférence de presse, que les deux gouvernements vont bientôt déterminer quel genre de coopération et de programme est à concrétiser dans le cadre de la coopération.
Sur le plan politique concernant Madagascar, l'ambassadeur des Etats-Unis a fait savoir, tout en respectant le choix des autres, que son pays a pris des décisions qui émanent du gouvernement américain. Indépendamment de la France et de l'OUA dont les Etats-Unis ne sont pas membres. Le Premier ministre Jacques Sylla, a, quant à lui, loué la volonté des Etats-Unis exprimé le 26 juin dernier. "Cette heureuse décision restera gravée dans le cœur et l'esprit de tous les Malgaches". En tout cas, la célébration de l'"Independence day" a permis aux deux pays d'engager de nouvelles perspectives qui s'annoncent dans le cadre du changement. A la lumière de cette déclaration de Wanda Nesbitt : "Et tout comme nous avons traversé des périodes turbulentes dans notre histoire, Madagascar est actuellement engagé dans une lutte historique qui devrait aboutir à des pratiques et des politiques qui reflètent les réalités d'une nouvelle époque". 


Tribune - 04/07/2002
SÉJOUR DU MINISTRE DE VILLEPIN: RAVALOMANANA ACCEPTÉ PAR LA FRANCE
M. De Villepin, en compagnie de l'ambassadeur français, reçu par M. Ranjeva au MAE

"Les avoirs malgaches gelés à la Banque de France seront très bientôt débloqués. Ce n'est plus qu'une question de jours ou de semaines". C'est le ministre français des Affaires étrangères, Dominique de Villepin, qui l'a affirmé hier. Les deux parties se penchent déjà sur les modalités.
Ce n'est pas l'unique signe qui indique que les problèmes entre la France et le pouvoir dirigé par Marc Ravalomanana sont résolus, sinon en voie de l'être. En effet, quatre accords ont été également conclus, hier, entre les deux pays. Les documents relatifs à ces conventions, qui représentent une enveloppe globale de 31 milliards Fmg, ont été signés respectivement par Dominique de Villepin pour la France et Marcel Ranjeva pour Madagascar. 
Ces 31 milliards Fmg se répartissent comme suit : cinq milliards pour l'accord sur l'amélioration de l'environnement urbain ; quinze milliards pour le secteur santé ; quatre milliards pour l'enseignement et la recherche ; sept milliards destinés aux plus démunis, au titre du Fonds spécial de développement. En outre, 100 000 euros vont être remis à vingt deux ONG qui oeuvrent dans le domaine social. Ces accords servent à appuyer la sortie de Madagascar de la crise, a précisé le ministre français. Et en la matière, il a d'ailleurs annoncé qu'en complément de ces conventions, un plan plus complet de réconstruction va recevoir un appui exceptionnel de la France. 
DÉBLOCAGE DES AVOIRS…
Dominique de Villepin a tenu à préciser que son pays a toujours été aux côtés des Malgaches durant toute la crise. Pour le prouver, il a rappelé, au cours de la conférence de presse qu'il a donnée hier après-midi, à l'Ambassade de France, le don récent de treize tonnes de médicaments et d'un million d'euros d'aides alimentaires. " Je suis venu ici pour exprimer au peuple malgache, l'amitié, la solidarité de la France à l'égard de Madagascar ", devait affirmer le ministre. Et afin de signifier l'importance politique de sa visite, Dominique de Villepin a tenu à préciser: " Je suis le premier membre du gouvernement des pays étrangers à avoir signé des conventions de financement depuis le début de la crise, et j'en suis fier ". 
Ce n'est pas tout. Le ministre français a été reçu successivement par le Premier ministre Sylla et le président Ravalomanana. Le mot reconnaissance n'a pas été prononcé de manière formelle mais beaucoup estiment que cela va sans dire… D'ailleurs, le président Ravalomanana a précisé qu'aucune coopération n'est possible entre deux partenaires sans reconnaissance réciproque.
En tout cas, le marché interbancaire de devises (MID) va pouvoir refonctionner avec le déblocage des avoirs extérieurs de Madagascar par Washington et Paris. 
Sam. R.

Ambassadeurs Malagasy: Remplacés par des chargés d'affaires
Après la visite du ministre Dominique de Villepin, on croit savoir que les ambassadeurs malgaches, dont la nomination a été abrogée par le gouvernement Sylla, ne seront plus reconnus par les autorités du pays où ils résident. Il s'agit notamment de Malala Zo Raolison (Paris), Georges Rufin (Italie), Tsilanizara (Maurice), Christian Rémi Richard (OUA), Maxime Zafera (Genève), etc. Concernant spécialement l'ambassadeur malgache à Paris, il serait mêlé de près dans l'organisation de l'envoi des fameux dix mercenaires à Madagascar, heureusement stoppés à Dar-Es-Salaam. En tout cas, des chargés d'affaires vont diriger nos représentations à l'extérieur en attendant la nomination par Marc Ravalomanana des nouveaux ambassadeurs. 


Dépêches AFP - 05/07/02
Les soldats de M. Ravalomanana accueillis en héros à Antsiranana 
Les troupes du président malgache Marc Ravalomanana ont été acclamées jeudi par la population du grand port d'Antsiranana (nord), l'ex-Diego Suarez, qui était l'avant-dernier bastion du président sortant Didier Ratsiraka, a constaté un journaliste de l'AFP. Un détachement de 180 hommes est entré dans la ville en défilant, a indiqué le général Petera Behajaina, qui emmenait ce cortège en tant que commandant de la Région militaire d'Antsiranana. Le reste des militaires étaient restés au-dehors, pour sécuriser les abords, a-t-il précisé. Pendant ce temps, une colonne de l'armée du nouveau président est tombée dans une embuscade sur la route menant à Toamasina, l'ex-Tamatave, le dernier réduit de M. Ratsiraka. Deux soldats de M. Ravalomanana auraient été tués, selon une équipe de télévision qui a elle-même essuyé le feu des assaillants. L'armée de M. Ravalomanana avait pris "Diego" la veille de la reconnaissance officielle de M. Ravalomanana, mercredi, par le ministre français des Affaires étrangères, Dominique de Villepin. Le nouveau président a entamé le renouvellement des institutions en nommant jeudi 28 nouveaux sénateurs. Sur 90 membres, le Sénat en compte 30 dont la nomination appartient au président de la République. M. Ratsiraka est toujours retranché, depuis quatre mois, à Toamasina, le grand port de la côte est, son ultime bastion, avec ce qui reste de son gouvernement et ses proches. Quatre d'entre eux ont encore fui ces derniers jours en bateau pour se réfugier sur l'île française de la Réunion, et trois autres ont été empêchés de prendre le bateau jeudi par de jeunes miliciens du président sortant. Les éléments précurseurs des troupes de M. Ravalomanana et des militaires qui avaient déjà rallié son camp à Antsiranana s'étaient emparés mardi des points stratégiques de la ville, sans aucune résistance en dehors de l'aéroport, à 7 km du centre-ville, où des combats ont fait un mort, un soldat du camp Ratsiraka. La veille, les autorités ratsirakistes et les officiers qui dirigeaient le dernier carré de militaires fidèles à M. Ratsiraka avaient déserté la ville. Ils avaient été suivis presque immédiatement par les nombreux jeunes miliciens recrutés et armés par le régime de M. Ratsiraka. Ces miliciens avaient transformé "Diego" en ville morte ces dix derniers jours, se livrant à des violences et pillages en toute impunité, selon de très nombreux témoignages. Jeudi après-midi, les troupes de M. Ravalomanana ont été présentées à une foule de plusieurs milliers de personnes, sur la place de la mairie, la Place Foch. "Vivent les libérateurs", criaient les habitants, à proximité d'un véhicule blindé léger sur lequel des enfants et des femmes arborant des tee-shirts à l'effigie de M. Ravalomanana congratulaient les soldats armés. "Il n'y a jamais eu autant de monde sur cette place depuis la venue du général De Gaulle, en 1958", se rappelait le vieux Joseph, qui fait figure de mémoire locale. "Les gens ont commencé à sortir mercredi soir seulement, quand ils ont été sûrs que les miliciens étaient partis", témoigne un expatrié français. "C'était le règne de la +voyoucratie+, on leur avait donné une Kalachnikov et ils se payaient sur le dos de la bête", assure Jean-Marc, un de ses collègues expatriés. "Les miliciens du lieutenant-colonel Ancelin Coutiti sont venus à l'université rafler et tabasser plusieurs de mes étudiants, qu'ils ont emmenés comme otages parce qu'ils étaient des hauts-plateaux", témoigne un professeur d'université Merina qui veut rester anonyme. "Depuis dix jours, je me terrais, je ne suis sorti que ce matin et je ne peux laisser éclater ma joie, car je suis sans nouvelles de ces étudiants". "On craint le pire", souffle-t-il. Coutiti est l'un des officiers les plus extrémistes du camp Ratsiraka. Depuis six mois, il écumait tout le nord du pays à la tête de commandos militaires et miliciens, arrêtant, tabassant, torturant et tuant ceux qu'il soupçonnait d'être des partisans de M. Ravalomanana. Les soldats ont pour mission de "nettoyer" la ville des miliciens éventuellement cachés et de rechercher les traces de 71 otages que Coutiti avait enchaînés le 24 juin aux grilles du gouvernorat. Plusieurs d'entre eux avaient été libérés contre une "rançon" mais on est sans nouvelle des autres.

 

 

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