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web-libre.org 11/09/2008
Général Gabriel Ramanantsoa : portrait de cet homme politique malgache

      Gabriel Ramanantsoa a été pour la jeune République malgache indépendante, l'acteur d'une transition politique nécessaire dans un contexte très tendu. Originaire des Hauts Plateaux de Madagascar, ce militaire de carrière est né dans son fief d'Antananarivo le 13 avril 1906 et décéda à Paris le 9 mai 1979. Merina de par son ethnie, Gabriel Ramanantsoa est alors un enfant de la haute société tananarivienne puisqu'il est issu d'une importante famille d'aristocrates de la capitale. 
En quelque sorte prédestiné aux fonctions militaires, celui-ci est en effet un militaire de carrière dans l'armée française de l'époque. C'est ainsi que notre homme gravit lentement mais sûrement les marches au sein de l'armée française, car il faut savoir qu'il intégra la très estimée Ecole militaire de Saint-Cyr l'an 1932. Il parvint alors au grade de colonel de l'armée française. 

      Mais le contexte politique d'alors fut tel qu'à l'aube de l'accession de Madagascar à l'indépendance tant convoitée, il décida un retour au pays natal pour des raisons de nationalisme et de patriotisme.

Homme réservé, très fortement conservateur et désintéressé de la politique, le général sera néanmoins bientôt propulsé dans l'arène politique un peu malgré lui. L'avènement de la République malgache en 1958-1959, et plus tard l'indépendance de Madagascar, le 26 juin 1960, allaient bouleverser la vie et la carrière de ce militaire peu enclin à la politique. Accédant en peu de temps au rang de général, Gabriel Ramanantsoa sera alors destiné à suivre les pas du premier président de la République malgache, Philibert TSIRANANA. 
      
Devenu président de cette République nouvelle en 1959, Philibert Tsiranana a pourtant fait l'objet de vives contestations populaires au début des années 1970. C'est alors qu'une grève généralisée en 1972 a provoqué la démission du premier président de la République de Madagascar, laissant vacant un pouvoir que beaucoup lorgnaient déjà, notamment du côté du pouvoir militaire. C'est pour faire face à ce désordre ambiant qu'on a fait appel au général Gabriel Ramanantsoa en tant que général de corps d'armée couronné de plusieurs années d'expériences dans les rangs de l'armée française. 
      Ainsi, dans un premier temps, le général sera consacré chef d'état-major des armées, un poste-clé qui lui vaudra d'être reconnu comme un meneur acerbe et fougueux. C'est à cette époque donc que les autres stratèges militaires et hauts gradés le remarqueront et le pousseront sans plus tarder vers la haute fonction qui semblait lui être prédestinée. Suite à la révolte populaire de mai 1972 qui vit la démission de Philibert Tsiranana, Gabriel Ramanantsoa, alors à la tête des armées, sera propulsé au poste de premier ministre sous la pression des hauts dignitaires de l'armée qui voyaient en lui le stratège militaire idéal pour maîtriser la situation socio-politique précaire dans laquelle se trouvait le pays. Homme de raison et patriote averti, le général ne refusera pas cette nouvelle fonction qui lui incombait et l'a assumé durant un temps très bref. 

Mais la vacance du pouvoir suprême était un élément d'incertitude qu'il fallait contenir car la population malgache attendait un successeur qui soit à la fois le redresseur de la Nation en perte de vitesse et le renouveau politique qui manquait cruellement, après 13 années au pouvoir du président Philibert Tsiranana. 
       Ainsi, eu égard à la pression populaire et à l'impatience de la plèbe devant la débandade généralisée que connaissait le pays, Gabriel Ramanantsoa accepte les pleins pouvoirs suprêmes et accède de ce chef au statut de deuxième Président de la République de Madagascar, le 11 octobre 1972, date à laquelle il prit officiellement ses fonctions. Le général assumera alors à ce titre les fonctions de commandement du gouvernement transitoire et militaire. L'oeuvre politique du général chef d'Etat sera 

alors marquée par un certain retour à la malgachisation, entraînant ainsi globalement un certain enfermement et une certaine régression de la situation économique. Trois années durant, de 1972 à 1975, le général aura ainsi tenté tant bien que mal de relancer la politique économique du pays et de mener à bien une transition constructive.        
       Mais ses bonnes intentions n'ont pas eu raison de la contestation généralisée qui s'est produite l'année 1975 et s'est soldée par une tentative de coup d'Etat infructueuse à son encontre. La raison de cet échec est due à la politique conservatrice et figée que le général a appliquée à l'échelle macroéconomique du pays. Se retirant alors de la scène politique, il démissionne et remet les pleins pouvoirs le 5 février 1975, à son ministre de l'Intérieur de l'époque, le colonel Richard Ratsimandrava. Après qu'il fut décédé à Paris le 9 mai 1979, son corps fut rapatrié à Madagascar où il reçut les honneurs nationaux. 
                               Article écrit par Toli  - Le Mardi 09 Septembre 2008                                                                 

 

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