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Tour de France 2006 ...
Sports.fr
24/07/2006
Le
jour de gloire de Landis
Par WILLIAM MONTJEAN
Après les sept succès consécutifs de Lance Armstrong, le Tour de France reste américain. Floyd Landis succède en effet à celui dont il fut l'équipier il y a quelques années. Le coureur de la Phonak a pu savourer tout au long de la vingtième et dernière étape le bonheur de porter le maillot jaune et de l'amener en vainqueur sur les Champs-Elysées.
Cette étape de prestige s'est logiquement conclue au sprint avec la victoire du Norvégien Thor Hushovd devant le maillot vert Robbie
McEwen.
Hushovd a fini en force.La Grande boucle est bouclée ! Vainqueur du prologue à Strasbourg et premier porteur du maillot jaune, Thor Hushovd s'est offert un deuxième succès sur ce Tour 2006, en s'imposant dans l'ultime étape, sur les Champs-Elysées. Le Norvégien a fait parler sa puissance sur la plus belle avenue du monde pour devancer Robbie
McEwen, maillot vert et patron du sprint avec trois victoires d'étape au compteur, mais qui s'est sans doute retrouvé un peu tôt seul devant et qui s'est fait déborder par le coureur de Crédit Agricole. Un succès de prestige pour le Norvégien qui le consolera largement de son échec dans la quête d'un deuxième maillot vert d'affilée.
L'étape, comme de coutume, n'avait véritablement démarré qu'à l'entrée des coureurs sur les Champs-Elysées après une longue procession en région parisienne, depuis Sceaux, en passant par le Mont Valérien, Asnières ou encore Boulogne. Pour son entrée sur les Champs, le peloton avait voulu rendre hommage à son doyen, Viatcheslav
Ekimov, qui a eu l'honneur d'entrer le premier sur la grande avenue parisienne histoire de boucler en beauté son quinzième et |
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dernier Tour de France, à 40 ans, à quelques mois de sa retraite sportive. Les attaques s'étaient ensuite succédées, chaque coureur essayant tour à tour de se faire remarquer,
Beneteau, Da Cruz, Commesso, Millar, Voeckler, Wegmann... Un groupe de quinze avec notamment Gilbert,
Popovych, Portal ou Charteau allait un temps compter une vingtaine de secondes d'avance sur le peloton mais, privé de sprint massif depuis Dax, celui-ci faisait le forcing pour la conclusion que l'on connaît.

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Landis dans les annales
Pour son ultime Tour de France dans l'organisation, Jean-Marie Leblanc, qui aura tout connu depuis le final de 1989 et les huit secondes entre Fignon et Lemond, le scandale Festina en 1998, les dominations sans partage d'Indurain et Armstrong pour finir par ce Tour décapité pour des raisons de salubrité publique, a sans doute apprécié à sa juste valeur la victoire finale de Floyd
Landis. Cet autre Américain, en l'absence des "stars", a réussi à rendre passionnant un Tour de France qui s'annonçait pour le moins plombé par ce nouveau scandale de dopage. Le coureur de la
Phonak, donné pour mort après son coup de pompe de La Toussuire, a en effet signé le lendemain vers Morzine un exploit déjà entré dans les annales du cyclisme. Son maillot jaune, il l'a arraché au destin de la plus belle des manières en remettant à l'honneur des vertus incontournables du cyclisme, le courage et le panache.
Un triomphe pour le maillot jaune.Sur le podium des Champs-Elysées, Floyd Landis était entouré par le pugnace Oscar Pereiro et par Andreas Klöden, deux coureurs qui, avec leurs équipes respectives, Caisse
d'Epargne et T-Mobile, ont eu le mérite, tout comme la CSC de Carlos Sastre ou la Rabobank de Denis
Menchov, d'animer une course débridée sans leader outrageusement dominateur. |
L'issue de cette vingtième étape, revenue à Thor
Hushovd, a démontré également que même le plus véloce des
sprinteurs, Robbie McEwen, logique maillot vert, n'était pas imbattable.
L'Australien remporte le classement par points pour la troisième fois et, en l'absence
d'Alessandro Petacchi et profitant de la méforme de Tom Boonen, s'est assuré du titre de roi du sprint.
Mickael Rasmussen est, lui, le roi de la montagne pour la deuxième année consécutive. Après avoir travaillé pour son leader Denis
Menchov, le Danois n'a eu besoin que de l'étape de La Toussuire, pour laquelle il avait obtenu l'autorisation de jouer sa propre carte, pour s'octroyer le maillot à pois. Après un raid de 177 kilomètres, Rasmussen s'est affirmé comme le digne successeur de Richard
Virenque. Excellent grimpeur également, Damiano Cunego a conquis son maillot blanc de meilleur jeune dans les Alpes puis l'a confirmé dans le dernier chrono. S'il n'a pas réussi à remporter d'étape comme il l'espérait, l'Italien, vainqueur du Giro en 2004, a pu constater par lui-même qu'il avait les épaules assez larges pour le Tour de France. |

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