Express
14/10/05
CRASH DE L'HÉLICOPTÈRE - UNE COMMISSION
D'ENQUÊTE SUR PIED
L’accident a plutôt requinqué Marc Ravalomanana.
Le président Ravalomanana joue à fond la communication politique pour faire la lumière sur l'accident d'Imerina Imady. Les profits politiques ne sont pas non plus à écarter.
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Un mal pour un bien. Le président Marc Ravalomanana ordonne la création d'une commission d'enquête sur le "crash" à Imerina
Imady. Le chef de l'Etat souhaite ainsi faire toute la lumière sur l'accident, tout en tentant d'engranger quelques profits politiques dans la gestion du dossier.
"Comme dans tout accident, il y aura une enquête minutieuse pour en identifier la cause", déclare le président Ravalomanana en marge d'un conseil des ministres à Ambohitsorohitra hier.
Mercredi, l'hélicoptère emmenant le couple présidentiel dans ses tournées habituelles, a connu un problème au moment de l'atterrissage à Imerina
Imady, à Ambositra. L'aile arrière de l'appareil a pris feu après l'inclinaison de l'aéronef. Une fois ses occupants sortis, l'hélicoptère a pris feu sur son ventre. D'après les explications officielles, l'appareil accidenté est
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maintenant hors d'usage.
Le président Ravalomanana confie l'enquête au ministère de la Défense. Le chef de l'Etat n'a pourtant pas fourni d'autres éléments d'information sur le dossier. Il a seulement affirmé que ce département ministériel se chargera de la désignation de la composition de la commission, sans plus.
Rétombées politiques.
Avec cette décision, le chef de l'Etat veut couper court aux rumeurs autour de l'accident. Le président Ravalomanana a déjà livré son "impression" de l'accident à l'opinion publique. Mais avec un peu de recul, les informations autour ce cet accident restent confuses. Un quotidien de la place avait déjà "corrigé" les "supputations" faisant croire au pilotage de l'appareil par le président Ravalomanana en personne. Hier, le chef de l'Etat lui-même avait rectifié indirectement la "conjecture" lors de son récit.
Mais la surenchère et la montée d'un cran de la tension politique actuelle ont entrouvert d'autres spéculations politiques. La réaction du sénateur Vaovao Benjamin, le jour de l'accident, est édifiante quant à l'état d'esprit et l'ambiance politique qui règne. "Tout est bien qui finit bien, soupire le membre du comité directeur de l'Arema. Comme ça, on n'inventera pas une mauvaise foi de l'opposition à l'encontre du président Marc
Ravalomanana".
Marc Ravalomanana, plus que jamais déterminé à aller de l’avant.

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Le président Marc Ravalomanana n'a pas motivé la décision d'ouvrir l'enquête. Dans son entourage, on signale seulement que l'ouverture d'une enquête après un tel événement est normal. D'autres proches
d'Ambohitsorohitra affirment également que l'accident "n'a rien de politique".
Ce qui est sûr, c'est que le chef de l'Etat joue à fond ce dossier pour doper la communication de la présidence. Le séjour de Jacques Wilkins, expert canadien en communication politique de
l'Ecole nationale d'administration publique, en terre malgache au moment du "crash" pourrait influer sur la gestion par la présidence du dossier.
Au mieux, le chef de l'Etat donne l'impression de positiver l'accident en jouant sur la corde sensible. "Rares sont ceux qui sont sortis indemnes de
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ce genre d'accident", lance le président
Ravalomanana, qui y voit comme un signe du destin. Après avoir livré son impression, le locataire
d'Ambohitsorohitra a exprimé son souhait de "terminer jusqu'au bout les actions qu'il a entamées".
Iloniaina A.
Les Nouvelles 13/10/2005
Marc Ravalomanana sort indemne de l’atterrissage renversant de son « hélico »
Il est entre 15 h 30 et 15 h 45, hier à Imerina’Imady, près de Fandriana, où le chef de l’Etat faisait une tournée des communes, quand, à la suite d’une erreur de pilotage d’un second appareil, l’hélicoptère du président Ravalomanana s’est retourné au moment de l’atterrissage. Plus de peur que de mal, puisque le couple présidentiel est sorti indemne de cet accident. Le chef de l’Etat a immédiatement tenu, sur place, à peine remis d’une émotion vite maîtrisée, à intervenir sur les ondes de la radio et de la télévision nationales pour couper court à toute rumeur malveillante.
Accident à l’atterrissage à
Imerin'Imady de l'hélicoptère présidentiel |
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En route pour une nouvelle tournée, dans la région de l’Amonron'i Mania cette fois-ci, aux marches nord du Betsileo, l'hélicoptère présidentiel a fait un crash dans l'après-midi d'hier. Aucun blessé à déplorer. Et Marc Ravalomanana a malgré tout tenu à approcher le peuple pour recueillir ses doléances.
Alors qu'il faisait cap hier après-midi vers la commune d'Imerin'Imady, dans la région de Fandriana et la zone nord du Betsileo, l'hélicoptère qui avait à son bord le couple présidentiel s'est « craché » à l’atterrissage, vers 15 h 30/ 15 h 45, à cause d'un manque de coordination entre les pilotes des deux appareils du convoi présidentiel.
Après que le premier hélicoptère, où étaient installés les membres de la délégation, dont le ministre de la Décentralisation et de l'aménagement du territoire, ait atterri dans un nuage de poussière, celui du président a suivi la manœuvre avec précipitation, créant un cafouillage, puis un choc fatal, inévitable.
La garde rapprochée du chef de l’Etat et de son épouse, à bord elle aussi, a fait preuve de beaucoup de professionnalisme dans son intervention, tant et si bien que la première Dame du pays n'avait rien perdu de son élégance à sa descente de l'hélicoptère, posé sur le côté, les roues en l’air. Par contre, on n'a pas manqué de noter un léger boitillement du numéro un de l'exécutif, mais peut-être due à la foulure dont il a été victime suite à un match de tennis durant sa dernière tournée.
Les deux hélicoptères ont été très sérieusement endommagés, mais aucun blessé n'est à déplorer, selon la déclaration officielle donnée par le locataire d'Ambohitsorohitra dès son arrivée au palais, après qu’un nouvel appareil soit venu le chercher sur le lieu de l’accident vers 17 h.
A Ambohitsirohitra, le président Ravalomanana a été accueilli par la grande famille du gouvernement, du Premier ministre aux présidents du Sénat et de la Haute cour constitutionnelle, en passant par le vice-président de l'Assemblée nationale, les ministres, et les membres du cabinet.
Tout ce beau monde s'est pressé devant les caméras de nos confrères de la télévision nationale, un sourire plaqué aux lèvres, pour féliciter le Président de s'en être sorti indemne. Ce dernier ne s'est pas départi de son expression favorite malgré les circonstances et s’est dit “heureux de rencontrer le peuple malgache”.
Mirana R.(stagiaire) |