Revenir au MadaVôvô du jour >>

voir

Journée internationale des enfants 

L'Edito : «Partout à travers la planète, les enfants... »     805177    26/05/2008

      Journée internationale des enfants victimes innocentes de l’agression

   « Partout à travers la planète, les enfants n’ont pas tous la même chance. Beaucoup d’entre eux sont victimes de pauvreté, de malnutrition et même de violence.
      « Le 19 août 1992, l’Organisation des Nations Unies choisissait le 4 juin pour souligner la tragédie que vivent des milliers d’enfants à travers le monde. C’est la "Journée internationale des enfants victimes innocentes de l’agression". »

      Comment lutter pour que tous les enfants du monde puissent vivre sans être l’objet d’agressions de toutes sortes ? 

     Mais, auparavant, qu’est-ce qu’un enfant ? Le mot « enfant », étymologiquement vient du latin infans qui signifie « qui ne parle pas ». L’ infans, pris dans ce sens latin recouvrait la catégorie de ce que nous appelons un enfant en bas âge. A l’heure actuelle, le terme d’enfant est beaucoup plus largement entendu et ce, depuis la définition qui lui est donnée par la Convention de l’ONU du 20 novembre 1989 sur les Droits de l’Enfant dite encore Convention Internationale des Droits de l'Enfant (ou CIDE). En effet, désormais, l’enfant est considéré comme « tout être humain âgé de moins de dix – huit ans, sauf si la majorité est atteinte plus tôt » (Article 1er).
       Le terme « enfant » pris dans ce sens n’a donc rien à voir avec celui servant à désigner une relation familiale. Dans ce second sens, il n’y a pas de limite d’âge. Notre propos ne s’attachera donc ici qu’à la violation des droits de l’enfant entendu comme jeune personne de dix-huit ans.
      Il s’agit d’une prise de conscience internationale que l'Enfant, en raison de sa fragilité, a besoin d'une attention et d'une protection spéciale. C’est aussi une ferme détermination dans notre devoir de garantir un monde plus juste à ces enfants et de déployer nos efforts pour préserver l'avenir. 

       A ce jour, la Convention internationale des droits de l’enfant a été ratifiée par presque tous les pays à l'exception des Etats-Unis et de la Somalie. La France l’a ratifiée en 1990. et, Madagascar le 19 mars 1991.
        Soucieux de concrétiser ainsi leur vision, les dirigeants du monde (159 gouvernements participants, dont 71 Chefs d’Etat ou de Gouvernement) se sont réunis à New York les 29 et 

.... Le Dossier sur La JI des enfants cliquez ici >>

30 septembre 1990, pour le Sommet mondial pour les enfants, à l’initiative Canada, Egypte, Mali, Mexique, Pakistan et Suède, avec l’appui de l’UNICEF et d’autres institutions de l’ONU, sous les auspices de Monsieur Kofi ANNAN, Secrétaire général des Nations Unies. Ce Sommet pour les enfants avait abouti au Document final contenant la Déclaration mondiale et le Plan d’action (Objectifs à atteindre à l’an 2000) en faveur de la survie, de la protection et du développement de l’enfant.
       
Depuis, 1990, année du Sommet mondial de l’ONU pour l’enfance, l’Assemblée générale des Etats Unies a tenté d’évaluer les progrès accomplis.

Ainsi par exemple, du 8 au 10 mai 2002, s’est déroulée à New York une Session extraordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies. Malheureusement, lors de cette Session, il s’est avéré que la plupart des engagements pris à l’époque du Sommet mondial de l’ONU pour l’enfance, n’ont pas été respectés. Or, il est évident qu’il n’y a pas lieu de transiger dans le domaine de la protection de l’enfance.
       S’il y a eu prise de conscience des droits de l’enfant, l’exploitation et la violence n’ont pas disparu. Il a été dénoncé que non seulement les enfants endurent la faim et la misère, meurent de maladie et de malnutrition, mais ils sont aussi victimes de la guerre, ils sont abandonnés par leurs parents et condamnés à rester sans foyer, privés de la chaleur de leur famille, et, subissent de nombreuses formes de violence et d’oppression de la part des adultes. Comment est-il alors possible de rester indifférent face à la souffrance de tant d’enfants, d’autant plus que, d’une manière ou d’une autre, une telle 

Enfant victime de l'esclavage

souffrance est provoquée par des adultes ? 
        La lutte contre ces multiples formes de violences est une exigence fondamentale ainsi que contre d’autres qui sont en train de proliférer avec les conséquences dramatiques subséquentes. Il s’agit notamment de s’attaquer aussi bien :       
                         - à la « pollution morale » de l’environnement qui, du point de vue spirituel, empêche les enfants de respirer un air pur. Il incombe aux familles et aux Etats de ne point se soustraire aux exigences dite d’une « écologie humaine ».
                        - à la violence psychologique à l ‘école ;
                        - qu’à la violence physique. 
       
LA LUTTE CONTRE LA « Pollution morale »
        En effet, il apparaît de toute évidence que :
« quand les valeurs morales sont impunément bafouées, quand l’atmosphère est chargée artificiellement d’érotisme et que la sexualité humaine est banalisée et vidée de son sens au point d’induire les enfants à des « styles de vie » et des comportements inqualifiables dans un climat de permissivité alarmant, alors les risques de violences se multiplient. C’est déjà un grand retard, car les victimes sont déjà très nombreuses, qu’il semble que beaucoup commencent à réagir, à revoir leurs attitudes et à renforcer les règles législatives pour en éviter les conséquences dévastatrices. 

 « En diverses occasions, le Conseil Pontifical pour la Famille a organisé des Congrès internationaux sur l’enfance : - La dignité de l’enfant et ses droits (Rome, 18 – 20 juin 1992) ; - l’exploitation sexuelle de l’enfant dans la prostitution et la pornographie (Bangkok, 9 – 11 septembre 1992) ; - La famille et le travail des mineurs (Manille, 1 – 3 juillet 1993) ; - Les enfants de la rue (Rio de Janeiro, 27 – 29 juillet 1994) ; - l’adoption internationale (Séville, 25 – 27 février 1994)…- Les enfants, printemps de la famille et de la société « (Rome, 11 – 13 octobre 2000) ; - Le Symposium sur « les enfants dans les conflits armés : la responsabilité de chacun » le 5 juin 2001 aux Nations Unies, etc….La pleine reconnaissance de la dignité de l’enfant, de tous les enfants (images de Dieu), dès le premier moment de leur conception (lutte contre les foeticides) , semble s’être perdue et doit être retrouvée. La vraie mesure d’une société est la mesure avec laquelle elle reconnaît et protège cette dignité et les droits humains, et assure le bien-être de tous ses membres, et spécialement des enfants. Une société est 

Enfant victime de la guerre

saine et présente une apparence authentiquement humaine, quand tous les individus reconnaissent la famille en tant que cellule  de base de la société et principale pourvoyeuse et éducatrice de l’enfant, comme le proclame la Convention sur les droits de l’enfant (1989) ».(La documentation catholique- 21 juillet 2002- N°2274, page 668). 
      
L’enfant est sujet de droit
      « Le bien supérieur de l’enfant » doit prévaloir et est un critère précieux qui prend racine dans sa dignité personnelle : l’enfant est une fin, et pas un instrument, un moyen, une chose ; il est un sujet de droits, à commencer par le droit fondamental à la vie dès sa conception, un droit que rien ni personne ne peut lui contester, comme l’affirme le paragraphe 9 du Préambule de la Convention.
       « Le processus de développement humain sous tous ses aspects, physique, émotif, spirituel, intellectuel et social, est le fruit d’une synergie entre famille et société. Leur collaboration efficace est le seul moyen de protéger l’enfant contre les injustices, les abus et l’oppression, pour qu’il soit à même de partager et de contribuer au bien commun de l’humanité. Réaliser cela est une grande entreprise, toujours en construction, qui révèle l’esprit véritable et l’état de santé des sociétés, et apporte des remèdes opportuns contre les injustices et les besoins.
        « Le bien supérieur de l’enfant » exige sa relation adéquate à la famille fondée sur le mariage, berceau et sanctuaire de la vie, lieu de la croissance personnelle, de l’affection, de la solidarité, lieu du droit et de la transmission entre générations de la culture. En étant au service des enfants, la communauté internationale doit s’engager à « défendre la valeur de la famille et le respect de la vie humaine dès sa conception. Il s’agit de valeurs qui appartiennent à la grammaire fondamentale du dialogue et de la coexistence humaine entre les peuples. – En conséquence, le Saint – Siège soutient que les droits de l’enfant doivent être reliés aux droits de la famille. ».(La documentation catholique- 21 juillet 2002- N°2274, page 668).
        
LA LUTTE CONTRE La violence psychologique à l’école

         « Si un enfant subit la critique
              Il apprend à condamner
              Si un enfant est en butte à l’hostilité
              Il apprend à se battre
              Si un enfant est tourné en ridicule
              Il apprend à être timide
              Si un enfant rencontre la tolérance
              Il apprend à être patient
              Si un enfant est encouragé
              Il apprend à se faire confiance » (Texte écrit sur un mur d’école en Ecosse).

Enfant victime de violence

         C’est à se demander à la lecture de ce texte si les étudiants de l’ IUFM (Institut Universitaire de Formation des Maîtres) ne devraient pas en faire une étude. Ce questionnement vient à l’esprit face à certains propos tenus par des enseignants à destination de leurs élèves. L’on s’interroge davantage quand il est préconisé ceci : 
                - « Il faut tout sanctionner, même les écarts verbaux ! Les profs doivent être respectés ! » (Claude Allègre, Figaro Magazine du 23 janvier 1999.) 
               - La question se pose alors de savoir si « La réciproque pourrait-elle être vraie ? Ou la Loi n’est-elle faite que pour les adultes ? »

Il faut admettre, en effet, comme postulat de départ que « Le premier rôle des enseignants devrait être toujours et avant tout de contenir les angoisses, de rassurer et de restaurer l’estime de soi ». Dès lors, l’enfant pourra dépasser son inhibition ou son ses appréhensions porteuses d’exclusion et de violences. A côté de cela, si l’enseignant (te) suit à la lettre la méthode pédagogique de Célestin Freinet qui a influencé l’enseignement notamment primaire jusqu’à nos jours, il aurait à cœur de favoriser le plus possible le rythme de chaque enfant et de lui donner également la soif d’apprendre. Or, tel n’est pas le cas. En effet, la tendance est de « couler tous les enfants dans la même appréciation et la même responsabilité collective. » Aussi, n’est-il pas rare d’ entendre fréquemment ces généralités : « On ne peut rien en tirer, ce sont des bons à rien, tous des graines de voyous ». 

Enfant victime de maltraitance physique et morale

Ou pire, les propos de ce principal de collège, un jour de rentrée en sixième : « Alors, les p’tits connards, prêts à travailler cette année ? » .
              Il s’agit là ni plus ni moins d’injustice relevant d’ une maltraitance psychologique très difficile à déceler et pourtant la plus pernicieuse qui soit. En effet, face à de telles violences verbales, comment un enfant peut-il avoir confiance en lui, si dès le CP, quelqu’ un, au lieu de vous encourager, vous crie dessus, souvent en hurlant , en plus de cela : « Vous êtes tous des bornés, des nuls ».
             Il serait bien ici de citer Andrée Ruffo qui avance : « Dans les écoles, trop souvent, l’action éducative demeure fondée sur les mêmes règles qui prévalent dans beaucoup de familles : l’adulte sait tout et l’enfant ne sait rien. Quelle importance donne-t-on à la véritable éducation, qui consiste à aider un enfant à grandire et à aller au bout de lui - même, en établissant une vraie communication entre un enseignant et un élève, dans le respect réciproque et la dignité ».        

       Ce n’est alors point respecter l’élève quand l’enseignant s’adresse à une adolescente en ces termes : « Vous, Mademoiselle, vous finirez vendeuse de soutiens-gorge, car vous en avez plus dans les seins que dans la tête ». Il en est de même, si une autre est traitée de « graine de salope », ou encore lorsque l’on profère « C’est parce que vous êtes trop grosse que vous fumez ? Allez donc ouvrir la fenêtre, au moins vous serez bonne à quelque chose ».       De toute évidence, ces enfants auront inconsciemment le sentiment que la société les rejette et ne sait pas les protéger. Au pire, ils risquent de ne jamais comprendre la richesse de la démocratie, ne connaissant que la suprématie de la force sur le droit. Certes ? il y a des punitions, des paroles lancées sous le coup de la colère ou du stress. Cependant, compte tenu de la fragilité de l’enfant encore en phase de se construire, de telles façons de réagir sont rarement positives pour l’enfant. Force est de reconnaître qu’il en est aussi de purement gratuites qui viennent à l’encontre même du respect réciproque enseignant-élève. Ainsi, en est-il de ces propos tenus à une petite portugaise : « Tu ramasseras les papiers, après le cours ; ça ne te gêneras pas, ce travail est dans tes gènes ! ».
       Que pourrait-on attendre d’un élève à qui on a répété tout au long de sa scolarité qu’il était nul ? Ou bien il se laisse écrasé, ou il risque de se rebeller.

Enfants victimes de pauvreté et malnutrition

  Il est même détruit, dans la plupart des cas. Il semblerait, eu égard à cet état de choses que notre système scolaire revenir petit à petit à ce qu’il était autrefois ; c’est-à-dire lorsqu’il s’appelait Instruction Publique. L’enfant disparaît de plus en plus devant l’élève. 
       « Réduire un enfant à sa seule réussite scolaire, c’est bien souvent perpétuer la violence qu’il subit dans son milieu familial » (Josette Hazard). Ainsi, concernant le cas d’un enseignant qui insiste pour qu’un enfant affamé ou violenté soit attentif à son cours de mathématiques, par exemple, il devient tout simplement un bourreau aux yeux de l’enfant –élève. « Alors, que dire du comportement de ceux qui en plus, ne le respectent pas et le mettent plus bas que terre ? » (Josette Hazard – « Les mots à ne pas dire ») 

             Pour ce qui est de la LUTTE CONTRE la violence physique et la maltraitance : la Protection de l’enfance.
          Le retentissant Rapport sur l’impact des conflits armés sur les enfants, présenté à l’Assemblée générale en 1996, par Graça Machel a démontré combien les conflits armés portaient atteinte aux droits des enfants de toutes sortes de manières. A cette occasion, il a fortement souligné que les pays déchirés par un conflit ne sont souvent que la partie apparente de l’iceberg. Le rapport a insisté avec force notamment que : 

          « dans toutes les régions du monde, des enfants sont maltraités, victimes de négligence et exploités. Personne n’avait pris la mesure exacte de l’ampleur de ces phénomènes jusqu’à tout récemment. Les sévices sexuels, par exemple, sont un secret bien gardé dans toutes les sociétés et apparaissent au grand jour tout bonnement parce qu’on commence à prendre au sérieux le témoignage des enfants. Ces sévices font souvent l’objet d’opérations mercantiles et la traite d’enfants destinés à la prostitution atteint des proportions alarmantes. » 
       « Le concept des droits de l’enfant est peut être le flambeau qui nous guide vers l’avenir mais il révèle aussi que les enfants sont trop souvent victimes des activités humaines les plus pernicieuses et les plus dégradantes. »
       Eu égard à cet état alarmant de la situation des enfants dans le monde, l’ UNICEF parle de la «protection de l’enfant», en faisant référence à « la prévention et à la lutte contre la violence, l’exploitation et les mauvais traitements infligés aux enfants, y compris l’exploitation sexuelle à des fins commerciales, la traite et le travail des enfants et les pratiques traditionnelles préjudiciables, comme les mutilations génitales féminines/ l’excision (On estime 

Peut-on enfermer des enfants?

que plus de 130 millions de femmes et de filles aujourd’hui en vie ont subi des mutilations génitales) et le mariage des enfants. Les programmes de protection de l’enfance de l’UNICEF ciblent également les enfants qui sont tout particulièrement à la merci de ces mauvais traitements, parce qu’ils vivent par exemple sans la protection de leurs parents, ont eu maille à partir avec la justice ou vivent en période de conflits armés.
        Les violations du droit des enfants à être protégés se produisent dans tous les pays et constituent, en plus de violations des droits fondamentaux de la personne humaine, des obstacles très importants à la survie et au développement de l’enfant, qui sont insuffisamment reconnus et signalés. Les enfants victimes de violence, d’exploitation, de maltraitance et de soins insuffisants risquent de mourir, de subir des problèmes de santé physique et mentale, de contracter le VIH/SIDA, d’avoir des problèmes éducatifs, d’être déplacés, sans-abri ou vagabonds et de ne pouvoir assumer correctement à l’âge adulte leur rôle de parent. » (UNICEF)
      Des engagements sont alors pris pour que le XXI siècle soit sous de meilleurs auspices. Il s’agit notamment d’instaurer un environnement protecteur qui contribuera à prévenir et à combattre la violence, la maltraitance et l’exploitation des enfants. Cette instauration comprend huit composantes essentielles : 
1 - renforcer l’engagement des gouvernements et leur capacité à garantir le droit des enfants à être protégés ; 
2 - promouvoir l’adoption et l’application de législation adéquate ;
3 - combattre les mentalités, coutumes et pratiques préjudiciables ; 
4 - favoriser, notamment à l’aide des médias et des partenaires de la société civile, un libre débat portant sur les questions relatives à la protection de l’enfance ;
5 - renforcer les compétences, les connaissances et la participation des enfants ; 
6 - accroître la capacité d’action des familles et des communautés ; 
7 - fournir des services essentiels de prévention, de réadaptation et de réinsertion, notamment des soins de santé de base, une éducation et une protection ; 
8 - et établir et mettre en oeuvre un suivi, un compte-rendu et une surveillance continuels et efficaces.

      En France, le choix est fait : le besoin de protection contre l’Etat est rarissime. Une « toute petite réserve» pourrait être observée face à certaines insuffisances législatives en matière de droit pénal des mineurs, ou des empiètements des Services de l’Assistance éducative sur les libertés de leurs usagers, notamment. La France envisage donc les relations entre l’enfant et l’Etat sous l’angle de la protection due par ce dernier et ce, telle que recommandée par l’UNICEF. C’est la raison pour laquelle, elle a ratifié la Convention sur les droits de l’enfant, adoptée par l’ONU le 20 novembre 1989. Il n’en est pas ainsi du cas des Etats-Unis car ceux-ci qui ont refusé de ratifier afin de ne point supprimer la peine de mort pour les enfants (Article 37 CIDE.), ni créer un enseignement gratuit (Article 28 CIDE.). D’autres Etats considèrent aussi comme injustifiée l’interdiction d’engager des enfants de moins de quinze ans dans l’armée (Article 38 CIDE). 
      Brièvement, en France, la problématique s’articule sur deux axes. D’abord sur la protection générale de tous les enfants, puis sur la protection particulière des enfants menacés. Dans la Protection générale de tous les enfants, l’Etat assure deux missions principales que sont l’éducation et la santé, sachant que la protection de l’une et de l’autre justifie aussi une réglementation restrictive du travail des enfants. Notons également l’innovation consistant en la mise en place d’un « Défenseur des enfants » (Loi du 6 mars 

Si si !!! Je confirme Amandine !!! T'exploite ma fille !! lol 
Même les tapis elle a dû aspirer......
La preuve en images....

2000), chargé de détecter et de signaler tous les cas où la protection de l’enfant est mise en défaut. Plus exactement, il a une double mission à la fois de veille générale sur la situation des droits de l’enfant en France, et de réception de réclamation émanant de l’enfant lui-même. 
     Bref, en présence par exemple de faits de maltraitance dévoilés, le « défenseur des enfants » transmet le signalement aux autorités compétentes. 
Depuis sa nomination en juin 2006 Madame Dominique Versini, Défenseure des enfants, reçoit des courriers d’enfants et d’adolescents lui exposant en confiance leurs souffrances ou leurs interrogations à l’occasion de moments difficiles de leur vie : séparations des parents, placements en foyer ou en familles d’accueil, problèmes de santé, discriminations, violences … De même des lettres de parents de grands-parents, d’associations lui parviennent car toutes leurs démarches ont échoué …En gros, recevoir une réclamation concernant un enfant entraîne l’intervention de son équipe au plus près de la vie de la famille et des institutions qui ont pris des décisions le concernant…
Leur fil rouge demeure la préservation de l’intérêt supérieur de l’enfant qu’il faut parfois négocier avec les différents intervenants. Quant à leur méthode, celle-ci repose sur un principe de neutralité et d’impartialité, avec une double démarche de médiation inter-institutionnelle et de conseil ou d’orientation pour les enfants et leurs familles.
     
Il en découle des observations mettant en exergue de nouvelles problématiques de société ou de dysfonctionnements des institutions. Lesdites observations de la Défenseure des enfants sont alors au cœur des rapports thématiques annuels à remettre au Président de la République et au Parlement comme la proposition de mettre en place « un statut des tiers qui partagent ou ont partagé la vie d’un enfant » 

ou la demande d’une stratégie nationale pour la prise en charge des adolescents en souffrance.

Parallèlement, la Défenseure des enfants a également très vite compris la nécessité d’aller au plus près des enfants et des adolescents pour leur faire connaître la Convention internationale des droits de l'enfant et débattre avec eux de la façon dont ils vivent leurs droits au quotidien. C’est la raison pour laquelle des équipes dites de jeunes ambassadeurs ont été créées. Et, toujours dans le même esprit ont été créés des outils pédagogiques sur les droits de l’enfant pour les élèves, les enseignants et les animateurs. 
Aussi, pour aller jusqu’au bout de sa logique dans sa démarche partenariale avec la jeunesse, Madame Dominique Versini, à l’occasion des 20 ans de la Convention internationale des droits de l’enfant, lance-t-elle une «Grande consultation nationale» pour donner la «Parole aux jeunes» de moins de 18 ans. Elle recueillira leurs points de vue et leurs propositions parce que les pouvoirs publics les interrogent rarement sur les questions de société qui les concernent directement comme l’éducation, la santé, la justice, les discriminations.
Leurs propositions et recommandations seront alors gravées dans «le Livre d’or de la Parole des jeunes», et, la Défenseure des enfants s’engage à les remettre officiellement le 20 novembre 2009 au Président de la République et au Parlement pour les 20 ans de la Convention internationale des droits de l’enfant.                 

"Yepa" enfant soldat

       A cet effet, la Défenseure des enfants invite donc tous les jeunes à faire vivre leurs droits en participant nombreux aux débats du forum Internet www.paroleauxjeunes.fr.
Parallèlement, dans son agenda, elle rencontrera plus de 1500 jeunes en direct en organisant 8 forums thématiques en Martinique, dans la Vienne, en Isère, dans le Rhône, en Ille-et-Vilaine, dans le Bas-Rhin, à la Réunion et en Ile-de-France. 
Et, enfin, le 20 novembre 2009, il y aura un Grand Rendez-vous à Paris «Parole aux jeunes» avec des délégations de jeunes de tous ces départements : des débats avec des personnalités conscience de notre temps et un concours de slam avec Grand Corps Malade seront au programme.
      Pour ce qui a trait à la Protection particulière de l’Enfant par l’Etat, cela touche les enfants menacés. Elle est organisée en deux secteurs qui traitent d’une part de l’enfance en danger , des enfants maltraités, et, d’autre part, des enfants délinquants. Nos propos s’attacheront uniquement, en quelques mots sur l’enfance en danger et enfants maltraités. Ce faisant, il s’agira : 

               - de la protection administrative qui est mise en œuvre par les Conseils généraux (Loi du 10 juillet 1989) avec l’aide d’un secteur associatif. Elle regroupe l’ensemble des interventions individuelles et collectives de nature essentiellement préventive. L’accord des personnes bénéficiant de ces interventions s’avère nécessaire. En tout cas, ce type de protection repose sur la notion de risque de danger en matière d’éducation, d’entretien, de santé et de sécurité ou moralité. C’est le service de l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE) qui assure cette mission et concerne la plupart des enfants en risque. 
                 - de la protection judiciaire (Ordonnance de 1945) qui regroupe les interventions individualisées à partir d’une décision de Justice ; du Jude des enfants plus exactement. Ce type de protection vise à contrôler l’exercice de l’autorité parentale sans toutefois y porter atteinte . Il s’agit d’apporter aide et accueil à la famille, qui n’a pas accepté en premier lieu l’aide proposée par les services de la protection administrative. Dans tous les cas de maltraitance, il s’impose tout naturellement. Il en va ainsi car, il l’exigence de protéger la victime en la personne de l’enfant va de soi.
      
La création du Snatem (Service National d’Accueil Téléphonique de l’Enfance Maltraitée) en référence à l’article 71 de la loi du 10 juillet 1989), constitue un élément important du dispositif de protection de l’enfance. En effet, ce service téléphonique (N° Vert 119 ou 0800 

05 41 41) permanent et gratuit, dénommé « Allo Enfance Maltraitance », est créé dès 1990 afin de permettre à tout citoyen d’évoquer à tout moment, auprès des professionnels spécialisés, une situation de mauvais traitements à enfants. Ce dispositif téléphonique est mis à disposition des départements pour qu’ils puissent remplir pleinement leur mission de prévention et de protection à l’égard des mineurs victimes de mauvais traitements. Il s’adresse de façon la plus large possible à l’ensemble de la population civile. « Parmi les centaines de milliers d’appels reçus chaque année par le téléphone national, plus de 40 000 situations d’enfants reçoivent une aide personnalisée : des enfants concernant 33 000 situations d’enfants ou de familles reçoivent des conseils individualisés (aides immédiates) ; et 7 500 enfants font l’objet d’une transmission au Conseil général pour action (comptes rendus d’appels téléphoniques). L’enquête porte donc uniquement sur ces transmissions directes aux départements, pour identifier les spécificités de la population repérée par le Snatem ».
      Toujours est-il que l’utilisation de ce dispositif varie selon les départements. En effet, le Snatem complète les moyens mis à la disposition de la population pour signaler les enfants en danger.
      Qu’en est-il du contenu des appels ? Le Snatem effectue un premier tri parmi les appels avant de transmettre une information au Conseil général. Majoritairement, les informations recueillies concernent des présomptions de maltraitances : 56 % de maltraitances contre 44 % de risques. En comparaison des informations qui parviennent directement au Conseil général par courrier ou lors d’entretiens, l’on est en face majoritairement de présomptions de risques de 76 % et de 24 % de maltraitances.
       Les maltraitances repérées sont surtout des violences physiques (Abus sexuels, incestes, etc…Bien souvent les auteurs sont des adultes ; des membres de la famille ou des personnes dans l’entourage même de l’enfant ; c’est-à-dire père, beau-père, grand père, frère, cousin, ami de la famille ou personne qui en assure la garde) et des négligences graves pouvant être constatées par les « signalants » que sont les voisins et les personnes anonymes. Par contre les violences sexuelles y apparaissent moins.

La pratique de l'excision, ou ablation du clitoris, est un crime : elle est extrêmement douloureuse et entraîne des infections, la stérilité, voire la mort

  S’il appartient donc aux professionnels sociaux ou autres professionnels et de santé de protéger les enfants (Donc Education nationale, santé, associations, police…), cette mission ne pourrait être bien remplie le plus souvent qu’avec le concours de l’ensemble de la population, plus particulièrement concernant le repérage.
     
Quoi qu’il en soit, il s’avère encore et plus que jamais impérieux de prendre au sérieux , et, donc d’appliquer la Déclaration qui dit notamment que « Le bien-être des enfants exige des mesures politiques au niveau le plus élevé. Nous sommes résolus à prendre ces mesures. » – (Déclaration du Sommet mondial pour les enfants 30 septembre 1990.)
      Quid de Madagascar ? Il ressort du « Rapport National sur la mise en œuvre à Madagascar du Plan d’ Action pour le Monde digne des enfants +5 » (Janvier 2007 -UNICEF) que dans sa politique de développement, Madagascar s’approprie plus que jamais des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) (Cf. plus haut). « Ainsi, malgré l’absence d’un Plan d’Action national spécifique pour un Monde Digne des Enfants, les Objectifs et Cibles du Plan d’Action pour un Monde Digne des Enfants sont intégrés aux objectifs nationaux, d’abord dans le Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté, DSRP 2003-2006, puis dans le Madagascar Action Plan, MAP 2007-2011, nouveau plan quinquennal de développement, lancé en novembre 2006 » par le Président de la République malgache, Marc Ravalomanana.
      « Par ailleurs, les jeunes eux-mêmes ont été invités à se pencher sur les défis à relever pour l’atteinte des ODM, dans une perspective régionale et internationale, à travers notamment la participation de représentants de la jeunesse malgache au 5ème forum pour le développement de l’Afrique, sur le thème « Jeunesse et leadership au XXIe siècle », qui s’est tenu à Addis-Abeba, du 16 au 18 novembre 2006. »

       Face à cette volonté forte de Madagascar, s’avère-t-il encore important de souligner que la Grande Ile hérite de la « civilisation des ancêtres » une considération particulière à l’égard de l’enfant ? En effet, tant dans l’expression populaire que dans la façon d’appeler familièrement cette catégorie de personnes dans la société traditionnelle, sinon « l’enfant est roi » du moins il est appelé «menaky ny aina» (Graisse de l’existence). En outre, il faut aussi rappeler, que la famille traditionnelle malgache assurait par sa discipline, son sens de la hiérarchie sociale et ses fortes structures (Le « Fokonolona » et la famille), une protection efficace quoique inorganisée de l’enfant. Le Droit de l’enfant ne semble pas avoir constitué pour les coutumes et pour les anciens législateurs malgaches une matière particulière différente du Droit de la famille. L’enfant est tout naturellement protégé par les structures familiales et par la cohésion de la cellule sociale au sein de laquelle il se développe. 
       Nul n’ignore donc l’intérêt profond que les Malgaches manifestent pour les enfants. Les lois écrites et l’étude des coutumes font apparaître que le Droit traditionnel comporte de nombreux éléments dont le caractère commun est de sauvegarder l’intérêt de l’enfant.
Quand bien même, la protection de l’enfant est ainsi naturellement assurée, au lendemain de l’Indépendance, un effort de rajeunissement des textes s’ est imposait en la matière tout comme dans d’autres domaines du Droit, à Madagascar. Puis, au cours de son histoire, compte tenu notamment de sa situation géo- politique dans la région et de sa participation engagée dans le concert des nations, l’Etat malgache fait également siens :
· la Charte Internationale des Droits de l'Homme, 
· la Charte Africaine des Droits de l'Homme et des Peuples, 
· les Conventions relatives aux Droits de la Femme et de l'Enfant, qui sont toutes considérées comme partie intégrante de son droit positif. (Préambule de la Constitution de la République de Madagascar – 2007)

ALERTE A MADAGASCAR
Halte au tourisme sexuel et à la pédophilie

C'est en réponse à cette situation préoccupante que GD Madagascar, en partenariat avec le ministère du tourisme et des acteurs de la protection de l'enfance dont l'UNICEF, mène une campagne nationale de lutte contre le tourisme sexuel impliquant les enfants

Force est pourtant de constater l’existence, à l’époque contemporaine, de certaines pratiques dont celles supposées rendues par des juridictions coutumières violant les normes juridiques internationales et celles relatives aux abus contre les enfants jumeaux. 
      
En effet, dès lors que Madagascar ait fait sien « la Charte Internationale des Droits de l'Homme », il va sans dire que notre Etat ait aussi adhéré au Pacte international des droits civils et politiques ainsi qu’ au Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels également adopté en 1966. Il en va ainsi car les deux Pactes constituent la «Charte internationale des droits l’homme» par laquelle l’Assemblée générale a codifié la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948.
      Or, Etat partie au Pacte international relatif aux droits civils et politiques (le Pacte), Madagascar doit présenter au Comité des Droits de l’Homme, à l’instar des autres Etats partie, des rapports périodiques sur la situation des droits de l’homme dans le pays, en application de l’ article 40 de cet instrument juridique international.
      Le Pacte, adopté en 1966 par l’Assemblée générale de l’ONU et entré en vigueur en 1976, soit 10 ans plus tard, compte 161 États parties. Dans le système des Nations Unies, le Comité des Droits de l’Homme, est un organe de suivi. A ce titre, il est chargé d’examiner périodiquement les rapports présentés par les États parties sur les mesures d’ordre législatif, judiciaire, administratif ou autres qu’ils auront arrêté et qui donnent effet aux Droits reconnus dans le Pacte et sur les progrès réalisés dans la jouissance de ces Droits. Pour ce qui concerne le Pacte international des droits civils et politiques l’examen portera surtout sur la protection et de la promotion des droits civils et politiques. Des représentants de ces États présentent donc leur rapport avant de répondre aux questions orales et écrites des experts du Comité.

C’est en 2007, au Siège des Nations Unies, à New York, que fut présenté le troisième rapport périodique de Madagascar. Cela intervient donc après la présentation du deuxième rapport de l’État partie en 1991. Certes, les experts du Comité ont souligné leur regret qu’il ait fallu une quinzaine d’années à Madagascar pour leur remettre son troisième rapport-bilan en matière d’application et de respect des normes relatives aux droits de l’homme civils et politiques. Néanmoins, ces experts eux-mêmes se sont félicités d’un certain nombre de mesures prises par l’État en application du Pacte. La délégation malgache, en la personne e de mesures prises par l’État en application du Pacte. La délégation malgache, conduite par le Garde des Sceaux, Ministre de la Justice, Madame Lala Henriette Ratsiharovala, a, dans sa présentation du rapport, fait particulièrement valoir les efforts entrepris à Madagascar, dans le domaine judiciaire et pénitentiaire. 
       Dans le troisième rapport périodique de Madagascar, il est fait mention de l’impact de la crise qui a secoué le pays en 2002 après le scrutin présidentiel ; des effets dévastateurs des cyclones et des inondations ; de la hausse du coût du pétrole et du riz sur le marché international, et de la dépréciation de la monnaie malgache. Ce sont là des paramètres à prendre en compte. En effet, tant d’évènements ont provoqué une forte dégradation de la 

Les jumeaux de Mananjary seront mieux considérés grâce à une loi en leur faveur.

L'Etat compte mettre fin à une pratique ancestrale chez les Antambahoaka, selon laquelle il est tabou d'élever des jumeaux, en légiférant en faveur de leur protection

situation économique de l’île. 

       Cependant, en dépit de toutes les difficultés auxquelles il a été confronté, l’État malgache a déployé tous ses efforts pour améliorer la situation des droits humains sur son territoire. Il en va ainsi de la ratification de la Convention contre la torture en décembre 2005 et des deux protocoles additionnels à la Convention sur les droits de l’enfant.      
     
Lors de l’entretien consécutivement à la présentation du rapport il a été demandé des éclaircissements au sujet notamment :
                  - du statut et du sort souvent réservés aux jumeaux à Madagascar. Par exemple, dans la région de Mananjary la naissance gémellaire y est considéré comme « fady » (Maudit). « L’expert du Bénin a évoqué le fait que, dans son propre pays, il arrive qu’en cas de naissance gémellaire un des jumeaux soit tué à la naissance en raison de certaines superstitions ». Un des membres de la délégation malgache a assuré que cela n’était jamais arrivé à Madagascar. Toutefois, il a été reconnu qu’effectivement, dans certaines régions de l’île, l’ostracisme frappe les jumeaux lesquels sont parfois abandonnés avant d’être recueillis dans des orphelinats spécialement ouverts par l’État. 
       Une précision à ce propos, à Mananjary à la fête de la « SAMBATRA » qui signifie littéralement « Je suis heureux », l’ethnie villageoise des Antambahoaka, a conservé certaines traditions musulmanes. Aussi, pratique –t-elle tous les 7 ans, pendant tout le mois d’octobre, les fêtes rituelles de la « Sambatra » qui est une circoncision collective des jeunes garçons. Or, étant considérés « fady », les jumeaux ne participent point à de telles fêtes rituelles. En outre, considéré comme ne faisant pas partie du groupe, ils ne sont « RIEN ». Et, par voie de conséquence, les jumeaux ne sont pas non plus circoncis.
       Mais le gouvernement actuel s’ est déjà attelé à la tâche aux fins de légiférer cette situation des jumeaux – fady pour éviter qu’ils ne fassent plus l’objet d’abandon. Pour ce faire, une campagne de sensibilisation va être menée. 
                 - de l’esclavage qui touchent aussi des enfants et qui, en dépit de son abolition, inscrite dans la Constitution malgache, persiste encore dans le pays sous certaines formes, notamment à travers l’emploi sous-rémunéré -ou pas du tout- ; c’est l’esclavage domestique.
     

                                                                              Fafah Ratovonony de VSG - LaComm'

 

Revenir au Sommaire des Dossiers les + de MadaVôvô