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Lutte contre le Tourisme sexuel à Madagascar

Non au tourisme sexuel

Madagascar veut être une destination saine

     La Grande Ile veut redorer son blason touristique et s’attaque à un problème majeur : le tourisme sexuel. Le ministre du Tourisme, Roger Mahazoasy, a décidé de lancer un programme de lutte et a mis sur pied des brigades spéciales de sensibilisation.

       mardi 22 juillet 2003, par Olivia Marsaud  (Afrik.com 2 juillet 2003)

        Pour que la destination Madagascar ne soit plus associée au tourisme sexuel, le ministre du Tourisme a décidé de lancer un programme de lutte ciblé. Un mini-atelier sur la lutte contre les fléaux touristiques (drogue, VIH/sida, maladies sexuellement transmissibles, pédophilie et tourisme sexuel) s’est tenu à Toamasina du 17 au 21 juin derniers afin de sensibiliser les opérateurs et les responsables locaux. Il a été l’occasion pour Roger Mahazoasy le ministre du Tourisme de réaffirmer sa volonté de lutter contre les déviances du tourisme.

           Afrik : Votre ministère vient de lancer un programme de lutte contre le tourisme sexuel, en quoi consiste-t-il ?

Roger Mahazoasy : Le programme concerne surtout la sensibilisation de tous les acteurs touristiques (hôteliers, restaurateurs, transporteurs, autorités locales …) et par extension les communautés villageoises pour la prévention de ce fléau.

         Afrik : Quels sont vos moyens de lutte contre le problème ?
Roger Mahazoasy : En premier lieu, des descentes effectuées par les agents du ministère, membres d’une cellule pour la lutte contre les fléaux touristiques, dans les sites touristiques. Surtout dans les zones dites « rouges ». Ce qui permet de sensibiliser les acteurs par des formations et nous informons sur les dangers et les lois en vigueur, en distribuant des affiches, des autocollants, des préservatifs… En second lieu, par des partenariats avec les ONG oeuvrant dans la lutte contre ce fléau. En outre, notre département travaille avec des organismes internationaux tels que l’Onusida, le Bit-Ipec et l’Unicef. Des supports de sensibilisations adaptés sont prévus : dépliants, brochures, tee-shirts, projection de films produits localement.

        Afrik : Pouvez-vous vous permettre d’appliquer une politique répressive (notamment envers les touristes qui descendent dans les grands hôtels) alors même que vous tentez de relancer le tourisme sur l’île ?
Roger Mahazoasy : Il ne faut pas oublier que le tourisme sexuel ne constitue pas notre fer de lance, donc si c’est nécessaire, à la suite des avertissements, nous devons appliquer les réglementations en vigueur. Si les délits sont prévus par les textes, les sanctions sont appliquées à la lettre.

        Afrik : Quelle est la législation en vigueur concernant le tourisme sexuel ?
Roger Mahazoasy : Concernant le tourisme sexuel proprement dit, il n’existe pas de textes ou ceux-ci restent flous, mais la loi (code pénal) condamne le proxénétisme, la pédophilie et surtout l’exploitation sexuelle des enfants qui est sévèrement punie par la loi. On peut mentionner aussi les conventions pour les droits des enfants dont Madagascar est signataire.

        Afrik : Peut-on parler de tourisme sexuel « organisé » à Madagascar ? Des réseaux ont-ils été mis à jour ?
Roger Mahazoasy : Oui et non, en naviguant sur Internet on peut dénicher des sites mentionnant l’existence de ce(s) réseau(s) mais jusqu’à ce jour on n’arrive pas à avoir des preuves tangibles sur le terrain.

        Afrik : Y-a-t-il des chiffres concernant le tourisme sexuel sur l’île ? Si votre ministère décide d’affronter le problème c’est qu’il doit être assez important.
Roger Mahazoasy : Les chiffres officiels n’existent pas encore mais, d’après les bruits qui courent, cette menace est devenue une réalité. Donc, pour entraver sa croissance, on doit agir tout de suite et montrer aux touristes que la destination Madagascar est une destination saine. Une étude sur l’exploitation sexuelle des enfants a été menée par l’Unicef et le Bit-Ipec mais les chiffres ne sont pas encore publiés.

        Afrik : Où se concentre le tourisme sexuel sur l’île ?
Roger Mahazoasy : D’après les informations reçues auprès de nos représentants, c’est surtout sur les sites balnéaires que l’on rencontre les fanatiques de cette pratique, mais aussi dans d’autres régions où la pratique est favorisée par les rites, les coutumes et la pauvreté.

        Afrik : Le tourisme sexuel à Madagascar concernerait les Occidentaux mais aussi des ressortissants de pays plus proches comme La Réunion et même des nationaux. Est-ce excat ?
Roger Mahazoasy : Comme partout dans le monde, ce sont les étrangers qui sont les plus visibles et ce sont eux les organisateurs du tourisme sexuel via les sites Internet.

        Afrik : Certains évoquent des voyages sexuels organisés depuis l’Europe vers Madagascar, êtes-vous au courant ?
Roger Mahazoasy : C’est toujours d’après les rumeurs que nous avons pris connaissance de cela. Nous n’avons toujours pas de preuves irréfutables, mais les ministères de la Justice, de la Sécurité publique, des Provinces et du Tourisme collaborent pour aboutir à un résultat.

        Afrik : Jusqu’à présent, Madagascar a-t-il lutté efficacement contre le tourisme sexuel ?
Roger Mahazoasy : L’île a déjà lutté contre ce fléau, mais dans une ampleur moindre qu’aujourd’hui. Dans la phase actuelle de relance du tourisme, cette lutte a été amplifiée et mieux structurée. La phase d’élaboration du plan national figure en bonne place dans nos actions futures.

Toute personne auteur d'acte sexuel sur un enfant de moins de 18 ans sera poursuivie à Madagascar et dans son pays d'origine.

L'Edito : «  Les jeunes malgaches 1ères proies de la Misère et du Tourisme sexuel ...  »   

       La misère est une maladie qui poussent les gens à faire tout pour avoir de l'argent . Dans des pays où la constante est la pauvreté, le tourisme sexuel affecte des centaines de milliers d’êtres humains dont une part non négligeable d’enfants.

       La pauvreté et les guerres sont les principaux facteurs de développement du tourisme sexuel. À Madagascar, et en Zambie, où il se développe en ce moment à une vitesse vertigineuse la majorité des enfants qui traînent dans les rues se prostituent. (Routard.com)

       Il est bon de rappeler après ces dernières élections municipales du Maire d'Antananarivo que Madagascar enregistre actuellement un taux alarmant de chômage dont 483.000 chômeurs et 3 millions de sous employés.

       C'est dire à quel point la pauvreté dans notre pays a confortablement ancré ses racines. Les premières victimes de cette précarité sont les jeunes puisqu'ils constituent la majeure partie de la population malgache.
C'est un constat que beaucoup ont déjà fait, l'écart entre les riches et les pauvres s'est agrandi et a ouvert la porte à toutes les convoitises, les tentations à des fins alimentaires. 
J'entends ici pointer du doigt le tourisme sexuel dont nos enfants sont les proies. Animés de leurs simples instincts de survie, les parents eux mêmes encouragent leur progéniture à aller à l'encontre de la moralité, à 

faire abnégation de leur enfance pour satisfaire éphémèrement les besoins vitaux... manger un peu, se laver avec une savonnette parfumée, se vêtir.

 Pour illustrer cela, voici les propos recueillis de Helene Peronny :
         
Avec le développement du tourisme, la pauvreté grandissante et l’absence de moyens policiers, Madagascar devient une destination touristique sexuelle de plus en plus recherchée. Les Européens y viennent pour les jeunes filles, mais aussi pour les petits garçons...Nous sommes au bar d’un grand hôtel d’Antananarivo. Depuis près d’une heure, une jeune fille attend, en sirotant vaguement un jus d’orange. Un vazaha (ndlr : un étranger, par extension un Blanc), s’installe à ses côtés. Trouver un client n’aura pas été bien long... Face à eux, un autre couple, déjà formé, discute. La jeune fille malgache, bardée de bijoux, a tout au plus 17 ans. Son partenaire européen en affiche au moins 70... 
          Des scènes comme celles-ci ne sont pas rares à Madagascar. L’île rouge a la réputation auprès des touristes et des coopérants d’être "un endroit facile" pour trouver des filles.          Quant aux jeunes filles malgaches, elles n’ont souvent qu’un but : épouser un Blanc. "Se marier avec un vazaha, c’est la vie sauvée", disent-elles."La principale cause de la prostitution 

dans l’île, c’est la pauvreté. Les filles feraient n’importe quoi pour sortir de la misère", explique Jean Tsaboto, auteur pour le ministère du Tourisme, d’une étude sur le tourisme sexuel à Madagascar. 

       "Dans les années 80, la misère était tellement criante ici que les filles ont pris l’habitude de se prostituer pour une savonnette. Aujourd’hui, la prostitution reste essentiellement alimentaire. Les filles se prostituent pour faire vivre la famille", ajoute le commissaire Marc Girardot, du service français de Coopération policière internationale.
        Or Madagascar rêve de devenir une grande destination touristique pour sortir de la pauvreté. Le défi, pour l’île rouge, signataire de la déclaration de Manille contre l’exploitation des enfants, va maintenant être de concilier enjeux économiques et moraux.
Voilà la réalité que nous avons sous nos yeux à Madagascar.Comment pouvons nous lutter contre cela? C'est une bataille perdue d'avance diront certains, en affirmant que ce combat revient aux autorités. 

Que nenni dit HAZOMANGA !!!

         Le progrès d'une société a pour auteur son propre peuple car ce sont des hommes et des femmes qui oeuvrent derrière toutes ces organisations. Il appartient donc à chacun de se mobiliser à son échelle, dans son propre entourage, de nouer une chaîne de solidarité car un fardeau lourd devient plus léger à soulever à plusieurs. "NY ENTANA ZARAINA MORA ZAKA" (en malgache)

        C'est d'ailleurs ce en quoi l'association KINTANA croit profondément, je vous invite à visiter leur site :

http://www.kintana-assos.com/catalogue/index.html

         Aujourd’hui l’association Kintana aide à la réinsertion des prostituées malgaches.
HAZOMANGA souhaite vivement se rallier à cette cause et vous encourage à oeuvrer dans ce sens, même de manière indirecte en faisant obstacle au tourisme sexuel à Madagascar.

Rejoignez nous!!! .... suite Cliquez-ici              

 Stéphanie Delmotte de Paris 

Sécrétaire Générale de HAZOMANGA

 ... Et encore et encore "nody ventiny ny rano nantsakaina", Stéphanie  a répondu à notre appel pour publier des Editos, maintenant à qui le tour? On vous attend edito men et edito women. Merci d'avance !    

 

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