Les
Echos de nos correspondants à Mada et d'ailleurs
...
le monde entier a les yeux braqués sur Madagascar ...
DISCOURS
ET COMMUNIQUES (12)
Les dessous de
Francafrique... Rendez vous avec
Monsieur X ?

écoutez
l'émission du samedi 4 avril 2009
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FranceInter.com
samedi 4 avril 2009
Madagascar et La France (1)
Et la France dans tout cela ? ai-je demandé à Monsieur X, paraphrasant Jacques Chancel, lorsque j’ai pris connaissance des derniers événements de Madagascar. La France qui, malgré l’indépendance de l’Île rouge, a conservé avec son ancienne colonie des liens étroits, autant passionnels qu’économiques… La France qui, sans toutefois l’avouer, ne pouvait que se réjouir de voir un président qui ne l’aimait guère,
Ravalomanana, être chassé du pouvoir… La France enfin qui demeure le principal bailleur de Madagascar où réside toujours 25.000 de nos compatriotes. |
Alors, en attendant la réponse de mon interlocuteur, il faut observer que cette île grande comme la France, connaît régulièrement des crises politiques qui voient s’affronter pendant des semaines, parfois des mois, des hommes qui revendiquent également la légitimité du pouvoir. Autre observation préliminaire : Madagascar, qui occupe une position stratégique dans
l’Océan indien, est potentiellement riche et possède de nombreux atouts économiques. Et pourtant une partie de sa population vit encore dans la misère et l’île a même connu des périodes de famine !
Un dernier mot avant d’écouter Monsieur X : la France a aussi laissé de terribles souvenirs à Madagascar où personne n’a oublié qu’en 1947, la répression d’une révolte indépendantiste par les troupes françaises a provoqué la mort de cent mille Malgaches… Un bain de sang passé quasiment inaperçu en métropole mais qui n’a cessé de hanter la mémoire des habitants de l’île.
par Patrick Pesnot le samedi de 13h19 à 14h01
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africanmanager.com
03/04/2009
L'OIF prononce la suspension de Madagascar
- PANA
L'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) a décidé, jeudi à Paris, de la suspension de Madagascar de ses activités, affirmant que le processus qui a permis l'arrivée de l'opposant Andry Rajoelina au pouvoir constitue une rupture de l'ordre constitutionnel.
Dans une résolution adoptée à l'issue de son Conseil permanent,
l'OIF précise que la suspension concerne toute la coopération multilatérale, "à l'exception des programmes qui bénéficient directement aux populations civiles".
Les programmes susceptibles d'aider la Grande Ile de l'océan Indien à rétablir la démocratie ne seront pas, non plus, |

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concernés par la mesure de
suspension, poursuit la résolution.
La session extraordinaire du CPF recommande également au secrétaire général de
l'OIF, M. Abdou Diouf, de maintenir le dialogue avec les acteurs politiques et sociaux ainsi que le reste de la communauté internationale afin de permettre la tenue d'élections libres et transparentes dans "les délais les plus rapides".
Pour l'OIF, il appartient aux "autorités de fait" au pouvoir à Antananarivo de préciser "clairement et dans les meilleurs délais", le calendrier et les modalités de retour à une vie constitutionnelle et véritablement démocratique.
L'Union africaine (UA) et la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) ont également prononcé la suspension de Madagascar de leurs rangs.
romandie.com 31/03/2009
Madagascar suspendu de la Communauté de développement d'Afrique australe
- ©AFP
MBABANE - Les dirigeants d'Afrique australe ont décidé lundi d'exclure Madagascar de leur organisation "jusqu'au retour de l'ordre constitutionnel" dans ce pays, en signe de protestation contre la prise de pouvoir
d'Andry Rajoelina.
"Le sommet extraordinaire suspend Madagascar de toutes les institutions et des organes de la communauté jusqu'au retour du pays à l'ordre constitutionnel", a indiqué à la presse son secrétaire exécutif Tomaz
Salomao, appelant au retour de Marc Ravalomanana à la tête du pays.
"Le sommet extraordinaire exige que l'ancien maire d'Antananarivo M. Andry Rajoelina quitte le bureau du président de toute urgence afin de reinstaller sans discussion Marc
Ravalomanana", a-t-il poursuivi à l'issue d'un sommet des dirigeants du bloc régional au Swaziland.
"Le sommet extraordinaire a souligné qu'en cas de refus (...), la SADC devrait en collaboration avec l'Union africaine et les Nations unies envisager d'autres options pour restaurer la normalité constitutionnelle", a prévenu M.
Salomao.
Le bloc régional a également appelé "la communauté internationale à ne pas reconnaître la nomination de M. Rajoelina et de faire pression sur les autorités de Madagascar".
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A Antananarivo, quelque 15.000 partisans du président déchu de Madagascar, Marc
Ravalomanana, se sont à nouveau rassemblés lundi pour réclamer son retour et contester la prise de pouvoir de son opposant Andry
Rajoelina, qui a pris la tête d'une Haute autorité de transition.
Lâché par l'armée et affaibli par un mouvement de contestation populaire emmené par M.
Rajoelina, l'ex-président avait démissionné le 17 mars et transféré les pleins pouvoirs à un directoire militaire. Ce dernier les avait aussitôt transférés à M.
Rajoelina, une démarche que la Haute cour constitutionnelle a ensuite validée.
Le 21 mars, M. Rajoelina avait prêté serment devant 40.000 personnes dans le stade municipal de la ville..
La crise politique à Madagascar, qui est l'un des 15 Etats membres de la
SADC, a fait plus d'une centaine de morts depuis fin janvier, et paralyse le pays notamment au niveau économique.
Le 19 mars, l'Afrique australe avait déjà refusé de reconnaître les nouvelles autorités de transition malgaches et menacé de les sanctionner. Elle avait alors dépêché M. Salomao sur cette île de l'océan Indien, pour qu'il élabore des stratégies de réponse à la crise.
Elle a, dès l'ouverture du sommet lundi, qualifié d'"inacceptable" le changement de régime à Madagascar.
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mada 01/04/2009
Discours de Ravalomanana
au sommet extraordinaire de la SADC le 30 mars
(Traduction libre)
Votre Majesté le roi Mswati III
Votre Excellence, le président Motlanthe,
Votre Excellence, le secrétaire exécutif de la SADC,
Vos Excellences,
Chers Ministres,
Mesdames et Messieurs, |

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J’aimerais remercié sa Majesté le roi Mswati III et le president Motlanthe pour avoir convenu de tenir ce sommet extraordinaire de la SADC.
A différentes occasions, la SADC a pu évaluer la situation sur le terrain et rendu compte de la réalité à sa Majesté le roi et au président Molanthe.
La mission ministérielle menée par le ministre des affaires étrangères du royaume du Swaziland a pu aussi évaluer la situation qui était déjà très tendue. C’est pourquoi ce sommet est très important pour le peuple de Madagascar. Son avenir dépend de ce qui va en ressortir.
Votre Majesté, vos Excellences, je n’ai jamais démissionné, j’ai été forcé de transmettre mon pouvoir sous la menace d’armes ce 17 mars.
Ma famille et moi étions encerclés par des soldats qui menaçaient nos vies. Mon fils et sa femme ont été obligés de se cacher dans la forêt.
Le seul échappatoire pour nous était de quitter le pays.
Andry Rajoelina, l’ancien maire de la capitale, Antananarivo, a pris le pouvoir par le terrorisme. Il a provoqué des actes de violences et de destructions sans précédents. Et cela depuis le 26 janvier.
La radio et la télévision nationales ont été brûlées et plus de 20 magasins et centres commerciaux ont été pillés et brûlés. Rajoelina a utilisé sa propre radio et chaîne de télévision pour appeler à des troubles.
Grâce à ces stations, il a répandu des rumeurs contre le gouvernement.
Il a utilise cette stratégie pour :
1. Terroriser la population et
2. Déstabiliser le pays
L’économie est dans une situation catastrophique. Des centaines d’entreprises ont du fermer à cause des pillages. Les forces de sécurité n’ont pu arrêter cette vague de destruction par manque de matériels anti émeutes. Ils ont été submergés par la gravité de cette violence organisée.
Andry Rajoelina déclara très tôt qu’il voulait prendre le contrôle du pays. Le 31 janvier il dit au pays tout entier qu’il était le nouveau leader et déclara à l’administration et aux forces de sécurité qu’elles étaient désormais sous ses ordres. Et jour après jour, il organisa des démonstrations quotidiennes pour le secteur public et le secteur privé.
Le 7 février, il s’autoproclama “President de la Haute Autorité de Transition”. Il nomma un premier ministre qui mit en place un gouvernement. Tout ceci se déroula durant des manifestations de rue. Par la suite il essaya de prendre le palais présidentiel et les ministères mais en vain.
Au fûr et à mesure que ses intentions de prendre le pouvoir de manière illégale devenaient flagrantes, et que la violence persistait, il commença à perdre des soutiens. Dans des discours, il commença à menacer des citoyens : ceux qui ne voulaient pas participer avaient leurs maisons marquées. Son équipe commença à menacer des ministres, des députés, des sénateurs, et des gérants de média. Deux journaux arrêtèrent de publier.
Il annonça ensuite qu’il prendrait le pouvoir à l’aide des forces armées. Le dimanche 8 mars, il organisa une mutinerie au sein d’une faction de l’armée. Des sous officiers se rebellèrent contre leurs supérieurs. Certains officiers avaient été pris en otage dans un camp de l’armée.
Sa ministre de la Justice lança des mandats d’arrêt contre des membres du gouvernement. Avec l’aide des mutins il prit le bureau du Premier Ministre le 13.
Trois jours plus tard, les soldats mutins prirent le palais présidentiel dans la ville.
Le mardi 17, il envoya des troupes prendre le palais présidentiel à Iavoloha où je résidais et où je travaillais. Ils dispersèrent des milliers de mes partisans en dehors du palais avant de l’attaquer.
Le même jour, les soldats mutins ont attaqué une réunion. Ils ont pointé leurs armes sur des diplomates, des hautes personnalités de l’Eglise et de l’armée. Ils ont même pris un haut gradé de l’armée et un pasteur en otage. Ils réclamaient que le pouvoir soit transmis à Rajoelina.
Dès qu’il s’empara du pouvoir, Rajoelina dissout le Parlement. Il modifia aussi la Constitution en changeant le structure de la Haute Cour Constitutionnelle. En conséquence, 10 des 11 membres étaient nommés par lui et son gouvernement.
Le peuple de Madagascar ne veut pas d’un régime non démocratique. Depuis une semaine, les gens manifestent contre cela et réclament mon retour. Plus de 30 000 personnes ont manifesté ce samedi. Malheureusement, la violence et l’intimidation continuent de prévaloir. Après les manifestations de samedi, un groupe de soldats rebelles et des miliciens ont chassé les personnes qui manifestaient pacifiquement dans la capitale à Antananarivo. Ils ont tiré sur des manifestants. Il y a eu 7 morts et plus de 30 blessés. Des personnes sont portées disparues. Certaines ont été arrêtées.
Votre Majesté, vos Excellences, je suis si attristé par cela. Madagascar s’en sortait si bien. Nous étions classé parmi les économies les plus dynamiques d’Afrique subsaharienne avec un taux de croissance au dessus de 7%. Désormais il y a une véritable perte de confiance en les affaires à Madagascar. Les investisseurs fuient, la communauté internationale retire son soutien. Ce sont les populations les plus pauvres de Madagascar qui vont en souffrir le plus. Elles ne le méritent pas.
Votre Majesté, vos Excellences, ces derniers mois ont été une période très très douloureuse de ma vie. Je suis attristé par les pertes en vies humaines, par la destruction incompréhensible de tout ce que nous avons accompli.
Votre Majesté, vos Excellences, la seule solution à cette crise est le retour au pouvoir du gouvernement démocratiquement élu. C’est ce que le peuple de Madagascar réclame. C’est pourquoi il y a eu des manifestations quotidiennes dans différents endroits du pays pour demander mon retour. Le coup d’Etat et l’actuel régime sont en train de détruire Madagascar tous les jours. Une partie de l’armée est hors de contrôle. Les fonctionnaires sont en grève. Les fonds du gouvernement ont été retirés. La population refuse de payer des taxes à un gouvernement non élu.
Pour toutes ces raisons, je demande votre aide pour sauver Madagascar du chaos et de l’anarchie. J’ai besoin de votre aide pour revenir dans mon pays. La situation qui prévaut à Madagascar est inacceptable. L’Etat de droit et la démocratie doivent être restaurés.
Une fois revenu au pouvoir, je prendrai les mesures suivantes :
1. Mettre en place un gouvernement de consensus et inclusif
2. Mettre en place une Commission Électorale indépendante
3. Restructurer et reformer l’armée et la police avec l’aide de la SADC et d’autres partenaires
4. Améliorer l’atmosphère des affaires
5. Assurer que l’Etat de droit soit respecté
6. Tenir des consultations nationales sous la forme d’un référendum ou d’une élection présidentielle anticipée
En conclusion, je fais un appel solennel à la SADC pour qu’elle intervienne pour déloger les insurgés et restaurer la démocratie dans mon pays.
Je remercie le président Motlanthe, le président de la SADC, le roi Mswati III, le président des comités en charge de la politique, de la défense et de la sécurité de la SADC, et tous les chefs d’Etat et de gouvernement qui ont assisté à ce sommet.
Merci pour votre présence merci pour votre compassion. J’ai pleinement confiance en la solidarité et le soutien mutuel entre membre de la SADC.
Merci.
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Les
Echos à Paris
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Les Ex Exilés ne veulent pas rester à quai
Dans un communiqué parvenu hier soir à notre rédaction, Pierrot Rajoanarivelo et Tantely Andrianarivo, secrétaire général de l'Arema et premier ministre sous Didier Ratsiraka annoncent leur prochaine arrivée à Madagascar " Nous allons rentrer au Pays et nous allons collaborer avec toutes les bonnes volontés... "
Cela répond directement à l'amnistie pour les éxilés politiques décidait par Andry Rajoelina le jour de son installation. Mais ce retour n'est pas qu'un retour au "tanindrazana", c'est aussi un retour sur la scène politique du pays. Les deux signataires entendent participer à la transition et entendent même peser sur le nouveau pouvoir. Ainsi ils déclarent ne pas " laisser à la nouvelle équipe toute latitude pour travailler".
(Sobika.com) |
Communiqué conjoint
de Tantely Andrianarivo et Pierrot Rajaonarivelo
31 mars 2009
COMMUNIQUE
Plusieurs personnalités malgaches représentatives du monde politique, associatif, universitaire et religieux, se sont réunies à Paris ce samedi 28 mars 2009 pour se concerter sur :
* La conduite à tenir face aux risques actuels d’implosion qui menace le pays,
* Les mesures à prendre pour les éviter,
* Les moyens permettant d’aboutir à une paix civile, une justice sociale à travers une véritable réconciliation, où règneront la liberté d’expression et d’entreprendre, et la prospérité personnelle et collective attendue par tous le Malgaches depuis l’indépendance.
Après un débat ouvert et démocratique où chaque personnalité a pu librement exprimer ses opinions et ses particularités, l’ensemble des participants:
* Se félicite de la fin du régime dictatorial basé sur l’exclusion de Monsieur Marc Ravalomanana, et remercie tous les acteurs qui y ont contribué, en particulier la population malgache sans distinction, le Président de la Haute Autorité de Transition, Monsieur Andry Rajoelina, le FFKM, et l’opposition politique qui a milité depuis 2002 en dépit d’une répression sévère et arbitraire.
* S’incline devant ceux qui ont perdu leurs vies pour la Nation et remercie
l’Armée d’avoir pris ses responsabilités pour mettre fin à l’escalade de violence.
* Ne peut rester plus rester dans le silence qu’il a observé depuis ces derniers événements pour laisser à la nouvelle équipe toute latitude pour travailler
* Réitère leur volonté de mettre leur expérience au service de la nation malgache et leur décision dès à présent de participer activement au redressement du pays.
C’est ainsi que:
* Nous sommes prêts à apporter notre contribution à la réussite d’une transition concertée avec l’ensemble des acteurs de la vie nationale malgache.
* Nous attirons l’attention de tous que le retour au régime dictatorial de Monsieur Marc Ravalomanana n’est en aucun cas une solution pour sortir de la crise actuelle.
* Nous allons rentrer au Pays et nous allons collaborer avec toutes les bonnes volontés susceptibles de se joindre à nous dans cette œuvre de réconciliation et de redressement national concertés.
* Un comité de rédaction et de suivi a été mis en place
* Une nouvelle concertation élargie à d’autres participants sera organisée dans les plus brefs délais et un plan d’action pour la mise en oeuvre de ces résolutions sera établi à cette occasion.
Enfin, l’assistance a reconnu et loué l’effort particulier qui a été fourni par chacun en acceptant et en respectant nos différences pour mieux construire nos valeurs communes, gage d’un esprit démocratique.
Monsieur Tantely ANDRIANARIVO Monsieur Pierrot RAJAONARIVELO
CONSEIL
DE L'UNION EUROPÉENNE Bruxelles, le 20 mars 2009
Déclaration
de la présidence au nom de l'Union européenne sur les événements
récents à Madagascar - 7762/09 (Presse67)
/ P35/09 / (OR.en)
L'Union
européenne est gravement préoccupée par les événements récents
à Madagascar,
qui ont mené à la destitution par la force du président démocratiquement
élu, M. Marc Ravalomanana.
L'UE appelle les parties malgaches à respecter entièrement les
dispositions de la Constitution relatives à la vacance du pouvoir
présidentiel.
L'UE réaffirme son attachement au respect des principe
constitutionnels et démocratiques, de l'État de droit et des
droits de l'homme et condamne toutes les tentatives visant à
s'emparer du pouvoir par des voies non démocratiques. |

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FR
PRESSE : Rue de la Loi, 175 B – 1048 BRUXELLES Tél.: +32 (0)2 281 6319 Fax: +32 (0)2 281 8026
press.office@consilium.europa.eu http://www.consilium.europa.eu/Newsroom
7762/09 (Presse 67) 1
AFRICAN UNION
UNION AFRICAINE UNIÃO AFRICANA
P.O. Box: 3243, Addis Ababa, Ethiopia, Tel.:(251-11) 551 38 22 Fax: (251-11) 551 93 21
Email: situationroom@africa-union.org, oau-ews@ethionet.et
COMMUNIQUE DE LA 181ème REUNION
DU CONSEIL DE PAIX ET DE SECURITE
Le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine (UA), en sa 181ème réunion
tenue le 20 mars 2009, a adopté la décision qui suit sur la situation à Madagascar.
Le Conseil :
1. Rappelle les communiqués PSC/PR/Comm.(CLXXIX) et PSC/PR/Comm.
(CLXXX) adoptés lors de ses 179ème et 180ème réunions tenues respectivement les 16 et
17 mars 2009 ;
2. Rappelle également le communiqué du Sommet extraordinaire de l’Organe de
la Troïka sur la coopération en matière de politique, de défense et de sécurité de la
Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), tenue à Ezulwini, au
Swaziland, le 19 mars 2009 ;
3. Constate qu’à la suite de la démission du Président Marc Ravalomanana, sous
la pression de l’opposition civile et de l’armée, le transfert du pouvoir a été fait en
violation flagrante des dispositions pertinentes de la Constitution malgache, et que les
décisions subséquentes de conférer les fonctions de Président de la République à
M. Andry Rajoelina constituent un changement anticonstitutionnel de Gouvernement. Le
Conseil condamne fermement ce changement anticonstitutionnel de Gouvernement,
qui |

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marque, à nouveau, un grave recul dans les processus de démocratisation en cours
sur le continent et renforce l’inquiétude suscitée par la recrudescence du fléau des
coups d’Etat en Afrique, telle qu’exprimée lors de la 12ème session ordinaire de la
Conférence de l’Union tenue à Addis Abéba du 1er au 4 févier 2009;
4. Décide, conformément à la Déclaration de Lomé sur les changements
anticonstitutionnels de Gouvernement et à l’Acte constitutif de l’UA, de suspendre la
participation de Madagascar aux activités de l’UA jusqu’à la restauration de l’ordre
constitutionnel dans ce pays. Le Conseil exprime en outre sa détermination à imposer
toutes les mesures prévues par la Décision d'Alger de juillet 1999, la Déclaration de
Lomé de juillet 2000, l'Acte constitutif de l'UA et le Protocole relatif à la création du
Conseil de paix et de sécurité, y compris des sanctions, à l’encontre des auteurs du
changement anticonstitutionnel et de tous ceux qui contribuent au maintien de
l’illégalité, si l’ordre constitutionnel n’est pas rétabli ;
5. Demande à tous les Etats membres de l’UA et à la communauté internationale
dans son ensemble de rejeter totalement ce changement anticonstitutionnel et de
s’abstenir de toutes actions qui pourraient conforter le régime illégal en place à
Madagascar. Le Conseil demande au Président de la Commission de travailler
étroitement avec la SADC et l’ensemble des partenaires de l’UA, notamment les
Nations unies et le Conseil de sécurité, l’Union européenne et l’Organisation
internationale de la Francophonie, pour oeuvrer à la restauration rapide de l’ordre
constitutionnel et de prendre toutes les initiatives qu’il jugera nécessaires à cet effet ;
6. Réitère sa demande pour que toutes les mesures nécessaires soient prises pour
assurer la sécurité et la dignité du Président Marc Ravalomanana et de sa famille, ainsi
que celles de ses proches, respecter les libertés individuelles et collectives, prévenir
tout acte de violence ou d’intimidation, et protéger les biens ;
7. Invite le Président de la Commission, conformément à la décision
/ Assembly/AU/Dec.220(XII) adoptée par la 12ème session ordinaire de la Conférence de
l’Union, tenue à Addis Abéba du 1er au 4 février 2009, de présenter à la prochaine
session ordinaire de la Conférence des recommandations concrètes en vue de mieux
prévenir et sanctionner les changements anticonstitutionnels de Gouvernement. Le
Conseil demande au Président de la Commission de lui présenter un rapport
intérimaire sur cette question ;
8. Décide de rester saisi de la question.
181EME REUNION
20 MARS 2009 ADDIS ABEBA, ETHIOPIE / PSC/PR/COMM.(CLXXXI)
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