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GRAPHOLOGIE
Montre-moi comment tu écris et je te dirai qui tu es 

Pour bien des gens, la graphologie prétend « lire » l'avenir dans l'écriture. Mais sa pratique ne saurait être mise entre les mains des amateurs. Il s'agit d'une science sérieuse qui révèle tant de secrets. Néanmoins, il semble grave d'accuser quelqu'un selon les « révélations » de son écriture. 

D'après Jamin Crépieux, graphologue, une écriture a toujours une direction, une dimension, une continuité, une forme, une ordonnance, une pression et une vitesse. La direction est montante, convexe, concave ou sinueuse… La dimension est petite en hauteur ou espacée en largeur. Concernant la continuité, l'écriture peut être disjointe ou groupée… 

Ces caractéristiques ne suffisent pas pour définir les qualités ou les défauts d'une personne. Elles ne valent que dans leur rapprochement. Certes, les optimistes ont l'écriture qui monte, les pessimistes ont l'écriture qui descend et les personnes qui écrivent des lettres à demi-tracées font tout à moitié. Cependant, les caractères découverts par les graphologues dans les écritures sont presque toujours la résultante de plusieurs indices. Par exemple, si le tracé incliné est arrondi, il permet de déceler la tendresse. Si au contraire, il est anguleux, il devient indice d'acharnement. Cela montre qu'il y a de profondes différences dans l'analyse de deux écritures qui se ressemblent. Et une légère nuance suffit à changer la conclusion du graphologue. 

Cela montre aussi qu'il est dangereux de prétendre deviner un caractère sur un seul échantillon d'écriture. En effet, un tracé peut se rencontrer de façon accidentelle. Une grande fatigue peut déterminer un tracé boueux ou saccadé. L'impatience, l'énervement, la colère et l'anxiété introduisent des tracés occasionnels qui ne sont pas forcément interprétables. 

Les troubles glandulaires, l'hypertension, une intoxication, des affections de la vue ou de l'ouïe peuvent entraîner une modification de l'équilibre psychophysiologique qui se traduit par des changements de l'écriture. 

Il peut y avoir également des causes extérieures. On écrit à la hâte sur un coin de table encombré : à chaque bout de ligne, la main bute contre une pile de livres. Le graphologue qui étudiera cet écrit ne pourra pas deviner ces circonstances. Il verra les fins des lignes descendantes, serrées et pourra conclure, selon les autres caractères associés, que le scripteur manque de confiance en soi.

Graphologie de salon
Les conseils de prudence n'empêcheront pas les amateurs de pratiquer une «graphologie de salon», un peu comme on se mêle de la médecine en disant à un ami souffrant : «C'est un coup de froid, prends donc de l'aspirine». Dans ce cas, il vaut mieux considérer cela comme un jeu. 

La manière la plus ingénieuse de pratiquer la graphologie de salon est d'étudier des modèles d'écriture appartenant à des personnages historiques et de les analyser. Par exemple, il est passionnant de découvrir que le graphisme de Napoléon est celui d'un ambitieux, d'un stratège, amoureux, volage et coléreux ; que Berlioz était un artiste et un poète sensible jusqu'à la susceptibilité ; et que Clemenceau était ferme, énergique, résolu, opiniâtre, bourru mais sensible. On ne risque ainsi de se brouiller avec personne. 

Quelques graphologues pensent que les gestes de l'écriture, qu'ils soient conscients ou inconscients, sont gênés dans leur accomplissement par la position du bras sur la table et de la main sur le papier.

Méthode de recrutement
Certains patrons cherchant à engager du personnel insèrent une annonce et demandent une réponse manuscrite. Cette réponse est alors soumise à l'examen d'un graphologue, dont le rapport décide si l'on doit convoquer ou non l'intéressé pour un entretien. 

L'écriture, dit-on, est l'expression graphique de notre pensée, le mouvement de la main régi par le cerveau. C'est un geste comme tous les autres. Il peut trahir la personnalité de son auteur. Par exemple, il suffit de voir certains individus pour savoir à qui l'on a affaire : ils sont «francs comme l'or» ou ils ont «une tête de faux témoin». On en voit qui trottinent à petits pas et d'autres qui marchent à grandes enjambées en balançant les bras. On peut dire «bonjour» d'un court salut de la tête ou la main largement ouverte. Toute une psychologie est étayée sur l'étude des mouvements : la façon de s'asseoir, ce qu'on fait de ses mains, la manière dont on coupe sa viande…Il y a mille indices révélateurs du tempérament et du caractère. Pourquoi en serait-il autrement de l'écriture ? 

Cela dit, la bonté et la mollesse ont dans l'écriture comme dans la vie, des caractères communs. Et entre nous, avec un peu d'astuce, on peut donner un visage trompeur à son écriture pour apitoyer le patron en faveur d'un congé exceptionnel. 

Moyen de communication

«Les paroles s'envolent, l'écriture reste» dit-on. En effet, le message écrit continue d'exister après avoir été transmis, reçu et suivi d'effet. Cela inclut toute forme graphique ou sonore qu'il est possible de consulter à nouveau après un certain temps : lettre, livre, film, disque… C'est la situation banale dans laquelle on se trouve en écoutant lire une épître de Saint Paul. 

La question est de savoir si le message à retardement que l'on reçoit est bien celui qui a été émis il y a quelques années. Autrement dit, le code qui permet de le comprendre est-il celui qui a été utilisé au moment de l'émission ? La réponse est non. Le message retardé est devenu autre, même si les différences sont minimes.

Par exemple, les antiquités égyptiennes frappent par leur beauté tout visiteur qui ignore les symboles et l'écriture employée. Mais l'émotion qui émane du profane n'a pas grand rapport avec ce que voulait dire l'artiste ancien. Un message avait été lancé, un autre est compris. Pourtant, quelque chose a été communiqué, imprévisiblement, par delà les siècles.

Long parcours
Les adultes ont perdu le souvenir de la peine prise à apprendre à lire et à écrire. La tenue du stylo est déjà difficile alors qu'il faut encore former les lettres, écrire dans l'alignement…Il est donc évident qu'un enfant nerveux ou turbulent qui supporte mal l'immobilité scolaire, se pliera difficilement à la discipline calligraphique. 

Lorsque le fait d'écrire est entièrement assimilé et qu'il est devenu automatique comme celui de marcher, le dessin de l'écriture, son graphisme semble envahi d'impulsions ou de retenues directement issues du caractère et du tempérament de l' «écrivain». Celui qui prétend analyser ces mouvements pour en tirer des conclusions ne doit jamais perdre de vue que lorsqu'on entreprend d'écrire, c'est dans un but précis : tracer des symboles connus en vue d'être compris de ceux qui vont les lire. Exemple simple, celui d'une lettre comme le «g». Une personne très active, à l'écriture rapide, accentue le geste vers la droite ; la lettre est déformée mais reste compréhensible. 

Dossier réalisé par Rotsy Raobelina  (Les Nouvelles 02/05/2008 )

 

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