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L'Histoire ... Les activités médicales en Imerina

L'ÉVOLUTION DES ÉCOLES DE MÉDECINE AUTOCHTONES  ( www.asnom.org)
Les gouverneurs généraux demandent la mise en place d’une assistance médicale largement répandue, même au prix d’une formation plus rapide et moins ambitieuse, essentiellement pratique.

Dans certains pays, des établissements d’enseignement de la médecine existaient déjà, organisés par le pouvoir local, par des médecins de marine (Inde) ou par des missions chrétiennes.
A Tananarive, au lendemain de la pacification, une école est créée où sont admis les élèves de l’école de la mission chrétienne anglophone.
Médecin auxiliaire (Madagascar 1902) Il faut aussi rappeler qu’en cette fin de XIX° siècle, en Europe et en France en particulier, la médecine est souvent exercée par des auxiliaires et des sous gradués, aux études vagues et parfois modestes, dont les titres sont officiers de santé, ou chirurgien auxiliaire. Le doctorat d’État devient obligatoire en 1885.
Outre-mer, le plus souvent, l’école de médecine indigène est créée dans la capitale du territoire, au voisinage immédiat si ce n’est dans les murs de l’hôpital. Après quelques années, une section pharmacie est ouverte. Le recrutement se fait au niveau du brevet élémentaire et une première année de "préparation spéciale" se déroule dans un lycée. La validité du diplôme délivré en fin d’études est uniquement locale.
Plus tard, à partir des années 1950, recrutant des bacheliers, l’enseignement devient universitaire; l’école de médecine est jumelée avec une faculté française : trois premières années outre-mer et les années suivantes dans la faculté jumelle. Le diplôme est délivré par la faculté française. C’est un doctorat français. Des enseignants universitaires français prennent la relève du Corps de santé colonial. Mais une collaboration étroite s’instaure et des médecins et pharmaciens coloniaux, après avoir passé avec succès les concours

Médecin auxiliaire (Madagascar 1902) 

 universitaires d’agrégation, sont intégrés dans le corps professoral de ces établissements.
Enfin, après l’indépendance, l’école de médecine s’émancipe totalement et délivre ses propres diplômes de doctorat mais sans validité "de plein droit" en France. Les diplômes nationaux délivrés permettent cependant de suivre des spécialisations à l’étranger au même titre que les mêmes diplômes des facultés françaises. C’est une faculté nationale avec des enseignants nationaux, fonctionnant sur le modèle français.
Avec le recul, on peut parfois regretter, que ces facultés, notamment en Afrique noire, n’aient pas conservé l’approche pragmatique que le Corps de santé colonial avait imprimée aux écoles indigènes.
L'Ecole de Médecine à Madagascar
Au lendemain de la conquête de Madagascar, en septembre 1896, 43 élèves médecins suivent l’enseignement d’une école de médecine créée, en 1880, par une mission protestante anglaise : la "Médical missionary academy" qui ferme alors ses portes.

Le général Galliéni, résident général, crée le 16 Décembre 1896, sur proposition de Clavel*, directeur du service de santé, l’école de médecine de Tananarive. Le support hospitalier est l’hôpital indigène d’Ankadinandriana.
Les débuts sont laborieux car les étudiants ne parlent pas le français et des traducteurs sont nécessaires. A l’ouverture le directeur est Mestayer* et le professeur principal est Jourdran*, ancien interne de hôpitaux de Bordeaux. Le corps enseignant comprend deux médecins et deux pharmaciens coloniaux ainsi qu’un médecin malgache, Rasamimanana, ancien élève de l’école de santé militaire de Lyon.
Les élèves sont recrutés par concours au sortir de l’école Le Myre de Villiers et de quelques institutions privées. En 1903, est prise, pour la première fois, la décision de lier par contrat les diplômés autochtones et l’administration coloniale, ce qui sera une règle générale pour les écoles de médecine indigènes à venir. Les émoluments sont revus à la hausse et l’obligation est faite d’exercer à plein temps une médecine gratuite pour les autochtones. Jusqu’à la fermeture de l’école en 1976, le Corps de santé colonial assure l’essentiel de l’enseignement et la direction. 
Comme pour les autres "écoles indigènes", l’objectif est de former des "médecins auxiliaires", destinés à l’AMI. Le diplôme, certificat d’aptitude de "praticien indigène", a valeur administrative mais non universitaire. En janvier 1929, l’école et l’hôpital sont transférés dans les nouveaux bâtiments de Befelatanana qui de 

École de médecine à Madagascar 

 nos jours, reste un hôpital universitaire.
D’emblée, le succès est éclatant. Au premier janvier 1905, en huit ans, le diplôme de fin d’études est décerné à 58 médecins (cinq ans d’études) et à 39 sages-femmes. En 1964, peu après l’indépendance, sur 608 praticiens exerçant dans la Grande Île, plus des deux tiers (439) ont été instruits sur place. Au 1er janvier 1970, l’école avait formé 1233 médecins, 72 dentistes, 37 pharmaciens et 34 aides anesthésistes. Environ 180 médecins malgaches ont pu compléter leurs études et obtenir le doctorat en médecine.
En 1961, une faculté de médecine et pharmacie est ouverte à Tananarive. Pendant quinze ans, sur décision du gouvernement malgache, les deux filières de formation coexistent. L’école est fermée en 1976.

                         Extrait de www.asnom.org


Les Nouvelles 14/06/07
L'Histoire en histoires : Les activités médicales en Imerina 
Bien avant l'arrivée des Français, l'Imerina disposait d'un service médical bien organisé, grâce aux missionnaires anglais travaillant pour le compte de la London Missionary Society, une entité anglaise se donnant comme but la propagation du protestantisme dans le monde vers la fin du XVIIIè siècle. 
Le premier médecin anglais n'arriva à Antananarivo qu'en 1862 alors que les prédicateurs et les enseignants étaient déjà installés depuis 1818, après la signature du traité passé avec le roi Radama ler. Ce médecin missionnaire, Andrew Davidson, venait de la faculté de médecine d'Edimbourg et dès le lendemain de son arrivée, il donna ses premières consultations le 1er septembre 1862 dans la maison qu'on lui attribuait à Ambohimanoro. Face à l'ampleur de la tâche, ce médecin savait qu'il ne pourrait soigner à lui seul tous les malades d'Antananarivo, encore moins tous ceux de l'Imerina aussi prit-il sur lui l'initiative de former des jeunes du pays à la profession médicale en demandant au gouvernement de lui donner les élèves les plus brillants des écoles. 
On sait que tous les établissements scolaires d'Antananarivo furent fermés durant plus de trente ans, par la reine Ranavalona lère, après l'expulsion des missionnaires anglais en 1837, et ne furent rouverts qu'au lendemain de sa mort en août 1861. En tout cas, si le docteur Davidson avait pu réaliser son projet de formation de médecins locaux, c'est parce que les parents avaient fait travailler en secret leurs enfants en prenant des précepteurs à domicile durant tout ce temps. 
La première promotion de médecins formés se composait de trois éléments: il s’agit des docteurs Andrianaly, Rainiketamanga Ramarobandro et Ravalomanda qui reçurent chacun une affectation : Andrianaly devint l’assistant du docteur Davidson à l’hôpital d’Analakely ouvert le 25 juillet 1865 en donnant des soins aux malades et des cours aux nouveaux étudiants ; Rainiketamanga fut affecté à la cour royale pour soigner la reine Ranavalona II et le premier ministre Rainilaiarivony et leurs familles tandis que Ravalomanda fut envoyé dans le pays betsileo.
La promotion suivante se composa de trois médecins également : il s’agit des docteurs Rahamefy, Razakarivony et Rakotoamboa. Le premier aida le docteur Davidson à l’hôpital d’Ankorahotra appelé Saint Peter, puis effectua des consultations à Ambohimanga une fois par semaine. Ce docteur Rahamefy était très connu et apprécié et il dut ouvrir une salle de consultation à son domicile ; le second, Razakarivony, fut chargé de la santé de la population d’Ambohidratrimo tandis que Rakotoamboa dirigea un autre hôpital sis à Avaradrova. Dans la troisième promotion se trouvaient les docteurs Rajaonah, Radafine, Razafimaholy, Andrianilana, Radaoro, Rabefierana, Ramanankoraisina et Raharinosy. 
Il y eut aussi un autre domaine dont il fallait s’occuper à tout prix : il s’agit des femmes qui devaient accoucher et dont le sort fut confié jusque là à des matrones et aux femmes expérimentées des villages. (…)
Le docteur Davidson ouvrit alors dans son école de médecine et hôpital d'Analakely une section pour la formation des sages- femmes et quelques femmes d'Antananarivo passèrent leur examen d'entrée le 15 juillet 1875 pour des études d'une durée de trois ans. Ce fut le début de la pratique de la médecine européenne dans le pays mais vu le nombre restreint du personnel formé, les guérisseurs traditionnels et les matrones soignaient la population et jusqu'à nos jours, 129 ans plus tard, l'on continue à recourir à leurs compétences, faute de médecins ou de sages-femmes et aussi à implorer la protection de Dieu, dans les régions enclavées et isolées. Il y eut une interruption pendant trois ans de la formation des médecins et des sages- femmes à la suite d'une brouille qui provoqua le départ du médecin missionnaire entre lui et le premier ministre Rainilaiarivony mais les choses reprirent en 1881 avec l'arrivée du docteur Fox qui reprit la direction de l'hôpital d'Analakely le 20 avril 1881 et l'équipe s'étoffa avec le docteur Allen qui commença son travail le 28 juillet 1885. 

Le docteur Gulberg ouvrit aussi un autre hôpital à Andohalo pour le compte de la mission norvégienne et on y soigna des malades et on y forma également du personnel médical. Après le départ de ce médecin, remplacé par son compatriote, le docteur Thesen, la mission ouvrit un autre hôpital à Antsirabe , un établissement dirigé par le docteur Ebell. Ce fut à ce moment là que les trois missions, LMS, FFMA et NMS, décidèrent d'un commun accord de donner une formation unique à tous les médecins malgaches et de créer une entité désignée sous le nom de Medical Missionary Academy qui fixait le programme des cours pour les étudiants et les étudiantes et les critères d'admission aux futurs praticiens. Ils étaient huit nouveaux médecins à recevoir leur diplôme le 17 septembre 1886 au collège normal (actuel palais de justice de Faravohitra) au cours d'une grande cérémonie à laquelle assistèrent le premier ministre Rainilaiarivony et le résident général de France, Le Myre de Vilers . Ces médecins s'appelaient Ralarosy, Andrianavony, Ravelonahina, Andriamboavonjy, Ramarosy, Rajohanesa, Ratsitambariaka, Rasamba et tous les diplômés formèrent plus tard une association dénommée Malagasy Medical Missionary Society.

   Ces médecins et sage -femmes ne touchaient pas un salaire ni mensuel ni annuel : ils devaient s'établir à leur compte et comme le pays est vaste, certains n'hésitèrent pas à s'installer en dehors d'Antananarivo comme à Ankazobe, dans le Vonizongo, ou dans le Mandridrano, dans la région de l'Itasy ou à Moramanga où ils créèrent leur propre clientèle. 
Tout le monde le sait : les études médicales sont longues et difficiles, aussi les jeunes de cette époque préférèrent-ils se tourner vers l'enseignement pour devenir des maîtres d'école ou des pasteurs car les demandes dans ces deux domaines étaient en augmentation rapide avec la construction de nombreux temples dans tout l'Imerina, à partir de 1869, année de l'adhésion de la reine Ranavalona II à la religion protestante. Ce travail commencé par les missionnaires protestants fut poursuivi ensuite par l'administration française qui créa des hôpitaux et des dispensaires dans tout le pays mais jusqu'à maintenant, l'offre ne suit pas la demande et de nombreuses régions n'ont pas de couverture médicale malgré les efforts consentis par les dirigeants successifs mais sans doute, un jour, ce souci sera relégué aux oubliettes. 
Jeanne Rasoanasy


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http://dokotera.free.fr
La population médicale à MADAGASIKARA en 1896 
L'Ile de Madagasikara devient colonie française en Septembre 1896.
La monarchie Malagasy, qui a toujours voulu la formation de médecins aux techniques européennes, est abolie en 1896, mais son vœu perdure dans la pensée politique du premier gouverneur général de la Colonie : le général Galliéni.
L'Ile a une superficie de 588.000 km2 sur laquelle se répartit une population de 2 millions d'habitants. 
En France, la même année, la superficie de 555.000 km2 est couverte par une population de 38 millions d'habitants. 
Le développement sanitaire de l'Ile est donc une priorité. Former des médecins et les répartir sur toute l'Ile sont les corollaires. 
Jusqu'alors les soins médicaux étaient dispensés par d'anciens disciples de maîtres de la médecine traditionnelle magalasy, ou de docteurs en médecine venus de l'Ile Bourbon, de l'Ile Maurice ou d'ailleurs et par des médecins diplomés d'une institution des Missions Protestantes étrangères : " The Medical Missionary Academy".

Il est difficile de recenser les médecins traditionnalistes malagasy et d'en fixer le nombre. Par contre, le nombre de médecins diplomés est évalué à 40. Une vingtaine d'entre eux exercent à Antananarivo, la capitale et dans ses environs immédiats. Plus intéressant est le nombre de médecins en formation à la Medical Missionary Academy. Ils sont 43. Or cette école de Médecine ferme ses portes en 1896, sous le statut Colonial de l'Ile. Son remplacement devient donc une urgence.

La création de l 'Ecole de Médecine d'Antananarivo : le 11 décembre 1896 
Trois mois à peine après le début de l'ère coloniale, le général Galliéni signe le décret de création de cette école, sur la proposition du Docteur Clavel, Directeur du Service de Santé de Madagasikara.
Le projet est audacieux, mais parfaitement élaboré. Le cycle d'études s'échelonne sur cinq années. Le programme d'études est calqué sur celui de l'Ecole de Médecine de Montpellier.
Il s'y ajoute de la petite chirurgie, des techniques de bandages, analogues au programme de l'Externat des Hôpitaux des villes de Facultés Françaises.
Le diplôme, délivré au terme du cycle d'études, est celui de " Docteur en médecine au titre de Madagasikara ". Les praticiens recevront l'appelation honorifique de " Dokotera ", dérivé du terme français : Docteur.

L'école ne manque pas de prestige. Elle est située dans le quartier de la haute ville, entourant le palais royal, sur le versant tourné vers l'est, et connu sous le nom d'ANKADINANDRIANA.

Installé au début dans l'ancienne demeure d'un noble, son aménagement témoigne d'un grand désir de modernité.
En effet, son laboratoire de parasitologie et de bactériologie témoigne de sa vocation de médecine tropicale. Son laboratoire d'électricité médicale et de radiologie est analogue à celui d'un grand hôpital parisien. Sa bibliothèque et son musée de pièces anatomiques ne peuvent que susciter la curiosité intellectuelle de ses étudiants.
Cet enseignement, à la fois complet, adapté à la pathologie locale, et classique, n'est pas l'œuvre comme on serait en droit de le croire d'agrégés des Ecoles de Médecine, mais de jeunes Médecins qui ont tous une trentaine d'années.
Trois d'entre eux viennent de l'Ecole Principale du Service de Santé de la Marine de Bordeaux.
A la sécurité de carrière de Médecin ou de Pharmacien de Marine, ils ont préféré l'originalité pleine d'inattendus de la vie de Médecin des Colonies.Il leur faut puiser au fond de leurs ressources et créer sans arrêt.
L'un deux, Jourdran a été Interne des hôpitaux de Bordeaux et a présenté une thèse sur " la septicémie puerpuérale " : il se charge de l'enseignement de l'obstétrique.Mais il manque un chirurgien généraliste : la jeune équipe requiert et obtient les services d'un ancien interne des hôpitaux de Paris, présent à Antananarivo pour raisons familiales. C'est le Docteur Fontoynont qui sera plus tard directeur de cette Ecole.
Mais la vraie difficulté est pour tous la méconnaisance de la langue malgache. Ils associent à leur équipe un jeune confrère malagasy qui a fait ses études de médecine à Lyon : le Docteur Rasamimanana.
Outre son bilinguisme, il apporte son expérience de médecin de l'Armée Royale 

Le Palais royal. L'école devait être à l'emplacement de la croix en bas de l'image

Malagasy : il se charge de l'enseignement de la pathologie externe et de la petite chirurgie.
Le Docteur Rasamimanana est le premier malagasy Docteur en médecine. Il est le symbole d'un lien entre le passé désormais révolu et le présent.
La priorité du présent est de valider les anciens diplômes ou les années d'études interrompues de l'ancienne Ecole : The Medical Missionary Academy.
La période de politique libérale de la médecine de Janvier 1897 à Octobre 1900 
Pendant cette période, tous les médecins récemment diplômés seront libres de choisir le lieu géographique où ils désirent exercer. Ce n'est que justice pour les étudiants qui se soumettent librement au contrôle des connaissances pour valider un nouveau diplôme.
En Décembre 1897, deux médecins sont diplômés après une année d'études. L'un deux choisit d'exercer à Miarinarivo dans la région occidentale des hauts-plateaux, le second choisit de rester à Antananarivo.
En Octobre 1898, trois sont diplômés après 18 mois d'études : deux d'entre eux choisissent de rester à Antananarivo, un seul accepte de quitter la capitale pour aller servir à Fihaonana sur la route de Mahajanga, mais toujours sur les hauts-plateaux.
En Octobre 1899, les cinq diplômés, après deux ans d'études, choisissent de rester à Antananarivo.
Force est de constater que l'attrait de la capitale et des hauts-plateaux est très fort et qu'une politique libérale de santé n'est pas conciliable avec la nécessité d'un quadrillage médical de toute l'Ile. 

La période de politique dirigée de l'assistance médicale d'Octobre 1900 à Mars 1905  
La politique dirigée se doit de créer un corps de médecins attachés à l'administration par un contrat.
Car des priorités sanitaires se conçoivent autour des afflux de population dans 
les régions agricoles du Nord-Est (Lac Alaotra) et du Sud (Ambositra), 
le long des axes routiers en cours de tracement de Mahajanga au Nord-Ouest, de Toamasina à l'Est, d'Antsirabe au Sud, 
le long du chantier de chemin de fer T.C.E. (Tananarive-Côte Est) 
et le long du creusement du Canal de Pangalanes sur la Côte Est de Farafangana à Toamasina. 
Le terme de " Médecins indigènes de colonisation " est choisi pour désigner ce corps qui est créé le 15 Octobre 1900.
Le recrutement s'opère un peu au mérite après délibération d'un jury du corps enseignant de l'Ecole de Médecine d'Antananarivo, mais surtout sur Concours proposé aux médecins qui ont validé leur 5ième année d'études.
Ce concours s'adresse surtout aux étudiants ayant effectué le cycle d'études de l'Ecole locale, mais exceptionnellement en 1903, trois jeunes médecins diplômés en France viendront présenter leur candidature et seront tous reçus.
Ce trois Docteurs en médecine seront nommés directement dans la 3ième classe de médecine de colonisation avec une solde annuelle de 1800 francs.
En effet, les médecins de colonisation sont répartis en 4 classes ou 4 échelons :
La 4 ième classe bénéficie d'une solde annuelle de 1500 francs.
La 2ième et la 1ière classe bénéficient de soldes annuelles de 2100 francs et 2500 francs.
Le transport et le logement sont assurés gratuitement par l 'Etat. Une trousse d'instruments est donnée lors de la nomination.
Leur rôle est complexe : ils assurent les soins médicaux et chirurgicaux gratuits aux indigènes, aux enfants des écoles, aux fonctionnaires, ainsi qu'aux malades des hôpitaux. 
Ils ont un rôle éducatif en matière d'hygiène auprès des populations indigènes et immigrées. Ils sont chargés des vaccinations antivariolique dès 1900 puis antipesteuse à partir de 1934. Ils se chargent, en particulier, de la prophylaxie antipaludique car la lutte contre le paludisme sera une priorité pendant des décennies…
Hygiénistes et cliniciens à la fois, ils rendent compte de l'état sanitaire à la Direction du Service de Santé par des rapports mensuels.
Finalement, le médecin de colonisation est un notable qui a une bonne place dans la hiérarchie sociale. Le recrutement a de plus en plus de succès : ainsi qu'en témoignent les succès aux concours et les nominations dans la période allant de 1900 à 1904.
En 1900 : Quatre passent le concours et rejoignent les postes désignés suivants : dispensaire d'Antananarivo, dispensaire d'Ambositra, dispensaire de Fianarantsoa (capitale du sud) et dispensaire d'Ambatondrazaka (Lac Alaotra).
En 1901 : Quinze candidats sont nommés et rejoignent les postes suivants : Sept au chantier de chemin de fer de la côte Est, un au dispensaire d'Ambatolampy, un à la léproserie de Manankavaly, un à l'hopital d'Arivonimamo, un au dispensaire de Mahitsy (route de Mahajanga), un à la léproserie d'Ambohidatrimo, un au dispensaire de Fianarantsoa et même la lointaine ville de Vohemar (actuelle Vohimarina) reçoit un médecin pour son dispensaire.
En 1902 : Onze médecins sont nommés au concours et rejoignent l'hopital d'Ankazobe sur la route de Mahajanga, l'hôpital d'Ambohimasoa (dans la province du Sud), l'hôpital de Mahitsy, l'hôpital d'Ambohimsina (Sud), Les dispensaires de Maroantsetra (au Nord de la baie d'Antongil), de Soanierana-Ivongo (sur la côte Est dans la partie Nord).
En 1903 : Les huit médecins nommés rejoignent les hôpitaux de Fihaonana, de Faratsiho, de Moramanga, de Betafo à l'Ouest d'Antsirabé, les dispensaires de Fenoarivo et d'Imerimandroso (Lac Alaotra), et enfin le chantier de chemin de fer de la côte Est.
En 1904 : Seize médecins sont nommés : le chiffre est considérable et une majeure partie de l'Ile commence à être occupée médicalement : des postes nouveaux sont crées, tels que Fort-Dauphin (Actuelle Taolanaro), Ambohimanga du Sud, Ambinanindrano (à l'Est d'Ambositra), l'hôpital de Manjakandriana sur la voie ferrée du T.C.E, l'hôpital d'Ambositaa, l'hôpital d'Andevoranto et de Vatomandry sur le canal des Pangalanes, les hôpitaux d'Ihosy et de Fanjakana au Sud…

La période de politique dirigée de l'assistance médicale d'Octobre 1900 à Mars 1905  
L'extension géographique de l'occupation sanitaire est indéniable. Il faut ajouter que la plupart des médecins seront aidés par des Sages-femmes, car dès le début de l'Ecole d'Ankadinandriana, une promotion d'élèves Sages-femmes accompagnera chaque promotion de médecins.
Enfin il faut noter qu'il s'établit une hiérarchie de soins médicaux, passant du dispensaire, à l'hôpital rural, à l'hôpital provincial et à l'hôpital central. L'amélioration des voies de communication favorise cette hiérarchisation.
En 1905, l'hôpital central de Fianarantsoa, capitale du Sud, est bâti. Le gouvernement y projette l'ouverture d'une Ecole de Sages-femmes, puis d'une Ecole de Médecine pour former des médecins originaires du Sud de Madagascar.
Mais une difficulté vient enrayer le projet. La faiblesse de recrutement d'élèves d'un niveau suffisant aboutit à la fermeture de l'école de Médecine. Ces difficultés sont palliées momentanément par le fait que les médecins originaires des Hauts-plateaux contribuent à pourvoir tous les postes, même les plus éloignés de la capitale.
Puis les problèmes de recrutement vont s'amenuiser progressivement en une quinzaine d'années. Toutes les provinces, où qu'elles soient, accèderont à un niveau suffisant de culture, pour que de futurs médecins y soient recrutés.
En 1905, un premier palier est atteint dans la médicalisation de l'Ile. Une belle œuvre se projette dans le futur.
L'extension géographique revêt l'aspect d'un H majuscule dont la branche droite suit la côte Est de l'Ile, la branche gauche l'arête des Hauts-plateaux et la branche horizontale l'axe de la 1ière partie de la voie de chemin de fer Tananarive côte Est (T.C.E.). C'est la topographie des contrées de grand développement économique.
Les titularisations médicales apportent aux jeunes gens choisis un espoir d'avenir et une promotion sociale. Malheureusement, à partir de 1905, leurs prérogatives commenceront à être limitées. Même l'appellation de " dokotera " leur sera contestée.
C'est la raison pour laquelle cette étude historique s'arrête à 1905, parce que l'esprit originel de la création de l'Ecole de Médecine n'est plus respectée…
Bayonne, le 24 Novembre 2000.


Les nouvelles 06/12/2007

AGRÉGATION EN MÉDECINE : Une grande première

Un concours national d'agrégation en médecine humaine aura lieu pour la première fois les 11, 13 et 14 décembre prochains à Iavoloha. Ayant signé en bonne et due forme l'engagement sur l'honneur pour un contrat de cinq ans, 51 candidats ont été préselectionnés à ce concours pour l'obtention d'un diplôme d'Agrégation. Les admis seront, par la suite, affectés dans des centres hospitaliers universitaires et centres hospitaliers de référence des régions, à l'exemple du CHRR de Fort-dauphin (Photo), et constituent la relève des professeurs agrégés en exercice.
Une grande première dans l'histoire de la médecine : un concours national d'agrégation est organisé à partir de cette année. 57 médecins spécialistes vont y participer du 11 au 15 décembre à Iavoloha pour l'obtention du diplôme d'agrégation.

Ils sont au total 57 médecins spécialistes malgaches, répartis dans trois grandes disciplines à savoir les sciences fondamentales, la médecine et les spécialités médicales et la santé publique, la chirurgie et les spécialités chirurgicales, ayant été préselectionés pour subir les épreuves. Le concours, s'étalant sur trois jours, comportera trois épreuves éliminatoires. Les membres du jury sont composés d'éminents professeurs dont huit internationaux afin de «mettre les programmes diplômant en conformité avec les normes et standards internationaux», a expliqué le Doyen de la faculté de médecine, le Pr Paul Rajaonarivelo. 
Les 11 et 13 décembre se dérouleront l'exposé des titres et travaux et l'épreuve théorique. Ils seront suivis de l'épreuve clinique ou de laboratoire ou encore d'une étude de cas ou de dossiers techniques ou de capacités managériales dans les hôpitaux de Befelatànana et de l'Hjra, à l'Institut national de la santé publique et communautaire (INSPC) et au laboratoire national de référence (LNR) le 14 décembre. La proclamation officielle des résultats aura lieu le 15 décembre, cérémonie lors de laquelle seront connus les nouveaux promus à l'agrégation en médecine. Les candidats devront obtenir des notes à l'issue des épreuves éliminatoires soit une moyenne de plus de 12 sur 20 pour l'obtention du diplôme.
Critères de séléction
«Mais les candidats ne peuvent pas participer à ce concours sans avoir signé l'engagement sur l'honneur attestant qu'ils acceptent de servir la Nation en tant qu'agent de l'Etat durant cinq ans et leur décision d'affectation quand ils seront admis à ce concours», a bien précisé le Pr Paul Rajaonarivelo. Cet engagement figure parmi les critères de sélection des candidats participants au concours. En fait, les spécialistes seront affectés dans des centres hospitaliers universitaires (CHU) d'Antananarivo et de Mahajanga, de Toamasina et de Fianarantsoa, nouvellement construits, et de Toliara et d'Antsiranana qui sont en cours de création, sans omettre les centres hospitaliers de référence des régions (CHRR). 
«Les candidats doivent être aussi des enseignants chercheurs modèle de la faculté de médecine, sérieux, et avoir des connaissance des besoins de la Nation en matière de santé publique. Ils n'ont jamais été traduits en conseil de discipline ou jugés au tribunal», selon le ministre Jean Louis Robinson. Plus précisément, «la participation au concours nécessite de fortes et riches expériences de la part des candidats en médecine en général», a-t-il rajouté. Pour y être admis, le candidat devrait suivre huit années d'études en médecine puis en internat qualifiant pour quatre ans dont une année de stage à l'université de Bordeaux. Ensuite, il participe au concours de cliniquat de quatre ans dont une année de stage à l'extérieur. Et enfin, le candidat doit avoir le profil d'un chef de clinique et d'un maître de conférence plus spécialisé.
Relève du corps professoral
Parmi les principaux objectifs du concours national d'agrégation figure le renforcement des capacités des ressources humaines en spécialistes dans le domaine de la santé et de l'enseignement des sciences de la santé. Et ce, dans le but d'assurer la relève du corps professoral au niveau de l'enseignement supérieur notamment en médecine. Depuis plus de quarante ans, toutes les agrégations décernées aux spécialistes malgaches ont été organisées soit en France, soit au sein du Conseil africain et malgache pour l'enseignement supérieur (Cames) tous les deux ans. 
Depuis 1982, environ une trentaine de professeurs agrégés malgaches font partie des promotions, mais ne répondent pas encore aux besoins de la Nation. Une quinzaine sont en activité à Antananarivo et deux seulement à Mahajanga. Environ une cinquantaine de services touchant les disciplines confondues doivent être créés dans les CHU à Antananarivo, par exemple, nécessitant un professeur titulaire, un professeur agrégé, des chefs de cliniques et d'internats qualifiants. Des besoins qui nécessitent le renouvellement du personnel en permanence. 
Et c'est la raison d'être de ce concours régi par le décret n°2007- 448 du 21 mai 2007 et organisé à l'initiative de la présidence de la République et du ministère de la Santé.
Noro Niaina

Cours d'Anatomie

Cours à l'Hopital d'Antananarivo

 

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