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 Une vague énorme se propage sur l'océan
La secousse tellurique d'une magnitude de 9 degrés sur l'échelle de Richter a provoqué la formation d'une vague énorme qui s'est propagée sur l'Océan indien et qui est venue s'échouer sur les côtes de pays riverains provoquant la dévastation sur les côtes.


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TFI 10/01/2005
Asie, deux semaines après… 
Le bilan des victimes est désormais de 156 000 tués, dont de nombreux enfants. Il devrait s'alourdir. La crainte des épidémies est pour l'instant écartée. L'aide internationale, y compris financière, commence à parvenir à tous les sinistrés.   Mis en ligne le 09 janvier 2005 
Les victimes
Deux semaines après les tsunamis qui ont ravagés plusieurs pays d'Asie, le bilan des morts confirmés s'établissait dimanche à 156 000 mais devait encore s'alourdir. Parmi les onze pays concernés, l'Indonésie est le plus touché avec 104 000 morts et 15 420 disparus. Au Sri Lanka, où un alerte au cyclone a été déclenchée dimanche, on compte 30 000 morts et 4900 disparus. Le bilan officiel en Inde est de 15 600 victimes, dont 5600 disparus. En Thaïlande, 5300 personnes sont mortes et 3445 disparues. Des ressortissants de plus de 50 pays sont morts dans les raz de marée, dont 20 pays européens.
Aucune épidémie ne s'est déclarée jusqu'à présent. Mais dans les régions les plus reculées, de nombreuses victimes sont sans soins et le terrain reste propice aux maladies. Par ailleurs, un million et demi d'enfants ont souffert des raz de marée, selon l'Unicef. Beaucoup de survivants se retrouvent orphelins ou sont traumatisés. Des informations ont fait craindre un trafic d'enfants mais jusqu'à présent peu de cas se sont vérifiés. Le gouvernement indonésien a réagi rapidement en interdisant les adoptions et introduisant des contrôles des mouvements des enfants.
Aide internationale
Après un début plutôt lent, les secours se sont mis en branle avec l'aide de l'armée américaine et d'autres forces. Des goulets d'étranglement sont apparus sur des aéroports en Indonésie et au Sri Lanka et des problèmes de logistique freinent l'acheminement de l'aide entre les aéroports et les sinistrés. L'Inde s'est singularisée en refusant l'aide étrangère. La Thaïlande se distingue par sa rapidité à surmonter l'épreuve.
Les gouvernements se sont lancés dans une surenchère publique des dons qui dépassent les quatre milliards de dollars. Mais beaucoup de promesses sont assorties de conditions. Parmi les promesses les plus importantes, on compte celles de l'Australie, du Japon et de l'Allemagne. Outre les gouvernements, particuliers et entreprises ont versé des dons de centaines de millions d'euros.
Une grande conférence internationale jeudi à Jakarta a promis de reconstruire les régions saccagées et créer un système d'alerte aux tsunamis dans l'Océan indien. Les donateurs se retrouvent mardi à Genève pour transformer les promesses en dons concrets. De nombreux dirigeants se sont aussi rendus dans les pays touchés. La Grande-Bretagne a annoncé vendredi que les sept pays les plus industrialisés du monde avaient décidé de soutenir un moratoire de la dette extérieure des nations victimes des raz de marée.
Dégâts à l'environnement
Le long des côtes, l'environnement a beaucoup souffert des tsunamis. Des coraux se sont retrouvés sur des collines, des zones de pêche ont été dévastées, des arbres déracinés. Des scientifiques ont souligné que là où des récifs coralliens et mangroves avaient été protégés, ils ont en partie absorbé les vagues. Mais là où ils avaient disparu, le choc a été frontal. Le Programme de l'ONU pour l'environnement (PNUE) a débloqué un million de dollars pour une aide immédiate liée à l'environnement.
AFP 


EuroNews  08/01/2005

Six milliards de dollars promis aux pays sinistrés
Kofi Annan poursuit sa visite dans les zones dévastées par les tsunamis du 26 décembre. Après l'Indonésie, le secrétaire général de l'ONU est arrivé au Sri Lanka, deuxième pays le plus touché avec plus de 30 000 morts. Proportionnellement c'est même le pays le plus affecté. La population sri-lankaise vit le long des côtes, d'où le nombre important de sinistrés : un demi-million de personnes sont aujourd'hui dans des camps, parfois sans eau potable, ni latrines, ni médicaments. Le montant des dommages s'élève à 1,3 milliards de dollars pour ce seul pays.Du côté des aides extérieures, 6 milliards ont été promis à l'heure qu'il est par les gouvernements, les particuliers et les organisations. Un record, mais qui reste encore à concrétiser. Kofi Annan a appelé les dirigeants du monde entier à tenir parole. Parallèlement le G7 annonçait vendredi officiellement unmoratoire sur le remboursement de la dette des pays sinistrés.


France 2  08/01/2005

Séïsme en Asie: près de 160.000 morts 
Le bilan des raz-de-marée en Asie était samedi de 160.000 morts, selon les autorités gouvernementales
Après une révision à la baisse due à une erreur dans le bilan en Indonésie, le nombre des morts dans ce pays a finalement été revu à la hausse: il s'établissait samedi à 107.039 morts et 15.420 disparus.

Indonésie: 107.039 morts 

Le monde est au chevet de l'Indonésie où les secours renforçent un gigantesque pont aérien pour des centaines de milliers de sinistrés au nord de l'île de Sumatra.
Selon l'Onu, plus d'un million de personnes à Sumatra dépendent de l'aide extérieure pour être nourries. Le gouvernement indonésien estime que 200.000 survivants sont sans abri. Des régions côtières immenses à l'ouest de la pointe de Sumatra resteront inaccessibles par la route pendant au moins trois semaines.
"Le bilan sur la côte occidentale de Sumatra va croître de façon exponentielle. Nous ne connaîtrons jamais le chiffre définitif. On peut parler de dizaines de milliers de morts. Je dirais juste que, à ce stade, cela nous dépasse", a indiqué le responsable de l'Onu.
Il a également tenu à saluer l'élan de solidarité internationale, tout en appelant les pays à tenir leurs promesses de dons, comme l'avait fait avant lui le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan.
Sri-Lanka: 30.680 morts 
Le raz-de-marée dévastateur qui a frappé les rivages de l'océan Indien a tué 30.680 personnes dont 117 étrangers au Sri Lanka, selon les autorités. 4.883 personnes sont portées disparues. Les autorités ont estimé que le bilan final pourrait dépasser les 42.000 morts. Il y a plus de 578.224 personnes déplacées.
Seule conséquence positive possible du tsunami : il va peut-être renforcer le processus de paix avec les séparatistes tamouls qui tiennent le nord de l'île. La présidente srilankaise Chandrika Kumaratunga, a ainsi estimé jeudi que "la menace de guerre est plus éloignée qu'elle ne l'était le 25 décembre", veille du raz-de-marée.
Thaïlande: 5.305 morts 
Le bilan du raz-de-marée en Thaïlande serait de 5.288 morts - 2.578 Thaïlandais, 2.516 étrangers et 211 personnes dont il n'a pas été possible de déterminer l'appartenance à l'un des deux groupes - et 3.498 personnes toujours portées disparues (2.776 Thaïlandais et 940 étrangers), selon le ministère de l'Intérieur.
Le Premier ministre Thaksin Shinawatra a estimé que le bilan définitif pourrait atteindre 7.000 à 8.000 morts. "Huit mille sera un maximum", a répondu le chef du gouvernement, invité d'une radio gouvernementale, à un journaliste qui lui demandait si le nombre de Thaïlandais et d'étrangers tués risquait d'augmenter. "Beaucoup des disparus sont présumés morts et je crois que le nombre de disparus sera ramené à seulement un tiers de ce que nous avons maintenant", a poursuivi Thaksin.
Inde: 10.001 morts confirmées 
Le dernier bilan en Inde est de 10.001 morts confirmées, selon le gouvernement. New Delhi. Par ailleurs 5.689 personnes sont portées disparues. 379.630 personnes sans abri sont hébergées dans 606 camps.
L'Etat le plus touché reste le Tamil Nadu (sud-est de l'Inde continentale), dont le district côtier de Nagapattinam compte à lui seul 5995 victimes.
832 morts ont été comptabilisés dans les lointains archipels d'Andaman et Nicobar, et le bilan pourrait y être beaucoup plus lourd car l'essentiel des disparitions sont rapportées dans ces îles proches de l'Indonésie. 
90 répliques du séisme ont été ressenties aux Andaman et Nicobar depuis le 26 décembre, épuisant les habitants déja gravement touchés, selon les services météorologues locaux. 
Le gouvernement indien estime jusqu'à présent pouvoir gérer la situation sans faire appel à l'aide internationale.
Les autres pays concernés par la catastrophe 
L'archipel des Maldives, 300.000 habitants, petit paradis touristique de l'océan Indien, a été également touché par les raz-de-marée. 82 personnes ont été tuées, 26 disparus. Quelque 12.000 habitants sont sans abri dans l'archipel où 13.00 personnes ont été évacuées.
Les infrastructures ont été totalement détruites dans 13 des 202 îlots habités et 29 stations balnéaires (qui occupaient un îlot chacune), sur un total de 85.
Les Maldives sont un archipel de 1.192 îlots éparpillés sur 800 km à hauteur de l'Equateur et sont vulnérables à toute hausse du niveau de la mer en raison de leur très faible altitude.
En Malaisie, les raz-de-marée ont fait 68 morts au nord-ouest du pays, notamment sur deux îles touristiques et 299 blessés. L'île de Penang est la plus touchée avec au moins 21 morts, dont deux étrangers, et jusqu'à une trentaine de bateaux de pêche étaient portés disparus, selon les autorités.
Sur Langkawi, une autre île un peu plus au nord, à la frontière thailandaise, un homme de 70 ans confiné dans un fauteuil roulant s'est noyé à son domicile inondé, qu'il n'a pu fuir, a indiqué la police locale.
Au Bangladesh, un père et son enfant sont morts dans le naufrage d'un bateau de touristes, selon des responsables locaux.
En Birmanie, 50 morts et 17 villages de pêcheurs ont été détruits. Alors que les organisations humanitaires internationales présentes à Rangoun s'attendent à un bilan beaucoup plus lourd, les Américains ont affirmé que des images satellites de la côte birmane était rassurantes. 
Les raz-de-marée ont aussi touché la côte est de l'Afrique.
En Somalie, au moins 298 personnes ont été tuées, selon des informations diffusées vendredi par les autorités qui précisent que 17.000 familles sont déplacées. Cent bateaux de pêcheurs ont disparu, ainsi que "de nombreuses autres personnes", selon l'Onu sur place.
Les fortes vagues ont aussi affecté les côtes de la Tanzanie, où elles ont fait dix noyés.
Au Kenya, un homme s'est noyé près de Mombasa.
Séïsme: étrangers morts ou portés disparus 
Plus de 419 ressortissants étrangers sont confirmés morts et 9.000 ressortissants étrangers, en majorité européens, restent portés disparus

Europe
morts disparus
Allemagne 60 1.000
Autriche 10 443
Belgique 6 65
Croatie 1 1 

Suisse 23 105

Danemark 7 62 Espagne 3 
Estonie 3

Finlande 14 177
France 22 99

Grande-Bretagne 41
Grèce 7
Hongrie 5
Irlande 1 
Italie 20 338
Luxembourg 2
Norvège 12 79
Pays-Bas 7 30
Pologne 5 19
Portugal 8
République tchèque 1 15
Suède 52 702
Autres pays

Afrique du Sud 4 16
Australie 14 77
Brésil 2
Canada 5 150
Chine 3 15
Corée du Sud 12 8
Etats-Unis 15
Hong Kong 9 62
Israël 3 7
Islande 11
Japon 23
Nouvelle-Zélande 3 4
Philippines 3 20
Singapour 8 15 
Turquie 1 9


Aide des Etats à l'Asie : 4 milliards de dollars 
Le sommet de Jakarta jeudi 
L'aide des Etats aux pays d'Asie ravagés par les tsounamis du 26 décembre a atteint 4 milliards de dollars
Onu, qui a pris la tête de l'opération de secours, a chiffré jeudi au sommet de Jakarta sur la coordination du soutien international, à près d'un milliard de dollars l'aide d'urgence pour les besoins de 5 millions de déplacés.
Cette aide immédiate (à utiliser durant les 6 prochains mois) sera attribuée en priorité aux pays les plus touchés.

L'aide des pays 
L'Australie arrivait toujours en tête jeudi des pays donateurs dans le monde avec 760 millions de dollars, talonnée par l'Allemagne (665 millions de dollars).
Suivent le Japon (500 millions de dollars) et les Etats-Unis (350 millions de dollars).
Pour l'Union européenne, le président de la Commission européenne, José Manuel Durao Barroso, a indiqué jeudi que le montant total de l'aide (aide des Etats membres et de la Commission européenne) "serait autour de 1,5 milliard d'euros" (2 milliards de dollars).
La Commission européenne a augmenté jeudi son aide, la portant à un total de 473 millions d'euros (627 millions de dollars) dont 350 millions d'euros pour la reconstruction et 123 millions pour l'aide d'urgence.
Les dons publics les plus élevés en Europe proviennent de Norvège (180 millions de dollars), de Grande-Bretagne (93,8 millions de dollars), du Danemark (75 millions de dollars), de Suède (73,6 millions de dollars) et de France (49,8 millions d'euros).
En Asie, la Chine a promis 63,5 millions de dollars, et l'Inde, elle-même victime des tsunamis et qui a refusé les offres de dons étrangers, a promis 23 millions de dollars.
Outre les aides annoncées par les Etats, les institutions internationales comme le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale participent à l'effort quasi général.
Le FMI a annoncé mercredi qu'il était prêt à débloquer jusqu'à un milliard de dollars d'aide financière pour les pays les plus touchés. La Banque mondiale a porté pour sa part sa contribution initiale de 250 millions de dollars à 500 millions de dollars pour la reconstruction des pays victimes des raz-de-marée.
La Grande-Bretagne qui préside depuis le 1er janvier le G8, a proposé un "moratoire immédiat sur le remboursement de la dette" des pays affectés par la catastrophe naturelle qui représente 2,2 milliards d'euros par an. Et pour le Sri Lanka, qui est le deuxième pays le plus lourdement frappé, elle a proposé d'annuler l'intégralité de sa dette auprès des organisations internationales.
Une aide privée sans précédent 
A cette aide publique décidée par les Etats, s'ajoute une aide privée sans précédent venant des particuliers, stars, sportifs (l'International Board de rugby a par exemple décidé de verser 100.000 livres au Programme alimentaire mondial de l'ONU), associations, entreprises ou villes, qui exerce aussi un effet d'entraînement sur les gouvernements.
Ainsi, la mobilisation sans précédent en Grèce, en Italie, en France, en Allemagne, a poussé les gouvernements à augmenter les aides annoncées initialement.
L'Allemagne détient le record de l'aide privée, avec plus de 150 millions d'euros (près de 200 millions de dollars) devant la Grande-Bretagne (141,87 millions d'euros) et les Pays-Bas (112,14 millions d'euros).
Mais l'ampleur de l'aide internationale, publique et privée, suscite aussi, chez certaines ONG ou responsables européens, des craintes de détournement de fonds ou de leur mauvaise utilisation.
Les promesses d'argent sont "la partie facile", mais il est "bien plus difficile" de garantir que les sommes annoncées soient effectivement payées, puis "dépensées avec sagesse", a déclaré jeudi le ministre britannique des Affaires étrangères Jack Straw.
L'Union européenne a mis en place des procédures de contrôle à travers les accords de coopération existant de longue date avec certains des pays destinataires de l'aide.
Enfin, l'armée américaine a annoncé avoir dépensé environ 40 millions de dollars dans les opérations de secours.
Internet: mises en garde du FBI 
Le FBI (police fédérale américaine) a mis en garde jeudi contre les arnaques sur internet extorquant de l'argent sous couvert d'aide aux victimes des tsunamis en Asie. "Ne soyez pas arnaqués!", prévient le FBI sur la page d'accueil de son site internet, soulignant l'existence "d'une variété d'arnaques sur le net impliquant la sollicitation d'argent pour venir en aide aux victimes des tsunamis".
La police fédérale américaine met ainsi en garde le public contre les sites internet frauduleux affirmant collecter de l'argent pour les victimes, les courriels proposant d'aider à localiser des disparus en échange d'une rémunération ou les courriels de gens s'affirmant responsables gouvernementaux étrangers et demandant que l'argent soit déposé sur des comptes en banque étrangers.
Elle conseille aussi de faire attention aux individus qui affirment être des survivants et de ne pas ouvrir les photos de la catastrophe qui peuvent être envoyées avec les courriels d'inconnus car elles peuvent contenir un virus.
Le FBI, qui affirme avoir reçu des plaintes, conseille d'adresser les dons directement aux organisations humanitaires qui ont pignon sur rue.


Wanadoo.mg  04 janvier 2005

Catastrophe asie : Bush choisit son père et Clinton pour lever des fonds privés

Le président américain George W. Bush a chargé lundi ses deux prédécesseurs, son père George Bush et Bill Clinton, de lever des fonds privés pour venir en aide aux victimes des raz-de-marée en Asie.

Le président américain George W. Bush et ses deux prédécesseurs George Bush et Bill Clinton, le lundi 3 janvier 2005 à Washington     © AFP 

L'événement : George W. Bush manifeste ainsi de nouveau sa volonté de voir les Etats-Unis jouer un rôle de premier plan pour aider les quelque 145.000 victimes, selon un bilan provisoire, des raz-de-marée qui ont touché principalement l'Inde, l'Indonésie, le Sri Lanka et la Thaïlande.
"Je suis reconnaissant aux anciens présidents Clinton et Bush d'accepter de prendre cette grande responsabilité et de servir à nouveau notre pays", a dit George W. Bush lors d'une allocution à la Maison Blanche entouré de ses deux prédécesseurs.
"La plus grande source de générosité des Américains n'est pas le gouvernement mais leur bon coeur", a-t-il assuré. Il avait décidé la semaine dernière de débloquer une aide d'urgence de 350 millions de dollars pour les pays touchés.
Cette nouvelle initiative permet également au président républicain, réélu en novembre pour un second mandat de se poser en rassembleur. Bill Clinton est un démocrate qui jouit encore d'une forte popularité aux Etats-Unis.Son père, qui avait été président de 1989 à 

1993, a affirmé lors d'un entretien accordé à CNN que son fils "n'avait pas pour but" de se faire de la publicité avec cette initiative.

En vacances dans son ranch texan de Crawford (sud) au moment de la catastrophe, George W. Bush avait initialement tardé à réagir. Il avait toutefois rapidement enclenché la vitesse supérieure en décidant d'envoyer son secrétaire d'Etat Colin Powell dans la région puis en annonçant l'aide de 350 millions de dollars.

Le président américain a détaillé lundi la logistique mise en place par Washington avec le déploiement dans la région sinistrée d'un porte-avions, de plusieurs unités de l'armée américaine et de nombreux avions de transport.
"Les ravages dans la région défient l'entendement", a-t-il souligné, ajoutant: "Les Etats-Unis sont en contacts étroits avec les gouvernements des pays touchés et l'Amérique joue un rôle de premier plan dans les opérations d'aide et de secours".
Les Etats-Unis se situent très loin parmi les pays riches pour leur aide humanitaire et au développement publique rapportée en pourcentage du Produit National Brut (PNB).
Mais les dons privés aux organisations non gouvernementales (ONG) leur permettent de remonter à la 7e place mondiale, à égalité avec la Norvège et la France, selon le Centre pour le développement mondial, un institut de Washington.
C'est cette manne que George W. Bush entend mettre à profit. "Pour accroître les dons privés, j'ai demandé à deux des citoyens américains les plus respectés de conduire une campagne nationale de levée de fonds. Tous deux anciens présidents, ils connaissent la bonté de notre peuple et ont eux-mêmes un grand coeur", a-t-il souligné lundi.
M. Powell est arrivé à Bangkok lundi, accompagné d'un autre membre de la famille Bush, le gouverneur de Floride (sud-est) Jeb Bush, frère du président. La Floride est fréquemment touchée par des cyclones et il a été choisi en raison de son expérience en matière d'opérations de secours après des catastrophes naturelles.
George W. Bush s'est également rendu lundi dans les ambassades à Washington des pays touchés pour y signer les registres de condoléances, accompagné de son père et de Bill Clinton.
"Cela a eu beaucoup d'effet sur les gens et cela en aura dans les pays touchés. Ils pensent que l'Amérique est avec eux", a assuré Bill Clinton à CNN.
©AFP 


RFI   30/12/2004

Catastrophes naturelles

Sumatra : la mort, la douleur, le chaos
En dépit d’une mobilisation sans précédent, la région nord de l’île indonésienne de Sumatra est plongée dans un profond chaos. L’aide humanitaire internationale arrive difficilement pour cause de destruction partielles des principales infrastructures. En raison des circonstances exceptionnelles, dans cette région où persiste un foyer de guérilla, l’armée indonésienne apporte un concours sans précédent aux secours des populations sinistrées.

De notre envoyé spécial à Banda Aceh (nord de l’Indonésie).

Une infirmière, la blouse maculée de sang, déambule dans les couloirs de l’hôpital militaire de Banda Aceh. Elle enjambe les blessés couchés sur des couvertures qui, seules, les séparent d’un sol humide et crasseux. « Nous manquons de tout », explique la jeune femme, « de lits, de médicaments, de nourriture, d’eau potable et de personnels ». Les quatre docteurs et la vingtaine d’infirmières sont sur la brèche depuis dimanche pour soigner plaies et fractures osseuses. « Nous n’avons dormi, poursuit Ibou Srina, non seulement nous n’étions pas préparés à affronter une telle catastrophe mais il a fallu en plus accueillir les blessés des quartiers où les hôpitaux ont été dévastés».
Chaque soir, les réserves de médicaments sont épuisés et chacun vit dans l’angoisse de la suspension du pont aérien humanitaire qui a débuté mardi soir sur le tarmac de l’aéroport militaire de Banda Aceh. L’armée indonésienne, très présente dans la région, en raison d’un conflit qui l’oppose aux indépendantistes locaux, a été la première mobilisée. Deux avions Hercules ont fait la rotation avec Medan, la principale ville de Sumatra, située à deux cent kilomètres plus au sud. Mais les premiers médicaments ne sont arrivés que lundi dans la soirée. « La fille du gouverneur est morte et les autres officiels comptent aussi de nombreuses victimes dans leur famille, ils leur a fallu un peu de temps pour digérer ce choc », explique Noni, une journaliste locale, pour justifier la lenteur des premiers secours.

L’unité dans l’épreuve
Les militaires indonésiens, souvent critiqués pour les multiples violations des droits de l’homme commises dans la région, ont été cette fois-ci à la hauteur de leur devoir. Ils ont pallié la lenteur de l’aide internationale, dont les premiers éléments ne sont arrivés que mercredi matin, évitant à la population une nouvelle catastrophe. Surtout, ils ont pris en charge l’épouvantable tâche de ramasser les six mille cadavres de la ville et de les enfouir dans les fosses communes. « Nous trouverons peut être dans cette épreuve la source d’une nouvelle unité nationale », espère le colonel Sjfrie qui coordonne la distribution de l’aide alimentaire et médicale.
Les hangars qui bordent l’unique piste d’atterrissage de l’aéroport militaire stockent les colis et les cartons qui arrivent en provenance de toutes les îles de l’archipel, mais aussi de Malaisie, de Singapour, d’Australie et de Nouvelle-Zélande, les pays les plus proches. Les organisations non-gouvernementales, telle Médecins du Monde et Médecins sans Frontières - Belgique, font partie des équipages. « Je n’ai jamais rien vu de comparable », affirme Sabine Rens, la responsable de l’équipe MSF. « Je crains même que nous n’ayons vu que la face visible de l’iceberg », poursuit la jeune fille qui estime « que des centaines ou des milliers de corps vont peut être remonter à la surface des rivières dans les semaines à venir ».
« Certains villages rayés de la carte »
Les risques d’épidémies, de choléra et de malaria, notamment, sont encore loin d’être écartés. Dans certaines régions de l’ouest d’Aceh, la zone la plus proche de l’épicentre du séisme, où les villes et les villages sont parfois séparés de plusieurs centaines de kilomètres de jungle, la situation est d’autant plus préoccupante que les autorités n’en ont toujours aucune nouvelle. « Nous avons survolé certains villages qui ont été rayés de la carte », explique le colonel Sjfrie.
La région est accessible uniquement par les routes et les rivières. Mais les ponts sont effondrés et la navigation entravée par les milliers troncs d’arbres arrachés par les tsunamis. Reste la mer par laquelle un convoi humanitaire peut transiter. « C’est encore difficilement concevable en raison du risque de nouveaux séisme», explique le colonel Sjfrie. Depuis dimanche, la terre a tremblé une dizaine de fois à Aceh.
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Les cadavres des victimes du tremblement de terre et du raz-de-marée sont regroupés à Banda Aceh en Indonésie.
(Photo:AFP)


LCI 31/12/2004

Asie : le bilan pays par pays 
Le nombre de morts du raz-de-marée et des séismes en Asie du Sud-Est a atteint jeudi après-midi le terrible chiffre de
125 000. Le pays le plus touché est l'Indonésie avec plus de 80 000 morts. 

corps allongés à même le sol, recouverts de draps, non loin de l'hôtel Sofitel de Khao Lak, en Thaïlande - DR

Indonésie : c'est le pays le plus touché : au moins 80.000 personnes ont trouvé la mort dans le nord de l'île indonésienne de Sumatra, selon le dernier bilan officiel donné jeudi après-midi par le ministère de la Santé. Ce nouveau bilan confirme que la côte nord-ouest de Sumatra a le plus souffert, notamment le district d'Aceh Jaya. Les morgues à ciel ouvert se multiplient. C'est désormais la course contre la montre pour éviter les épidémies. 
Sri Lanka : plus de 29.000 morts confirmées ont été comptabilisées par le gouvernement après les raz-de-marée qui ont frappé les trois quarts des côtes, et qui auraient fait également plus de 20.000 blessés dans la région. Ce bilan inclut au moins 73 étrangers et les 1.500 passagers d'un train entièrement submergé sur la côte.

Inde : selon le dernier bilan, 10.850 personnes sont mortes, dont 6.073 dans l'Etat du Tamil Nadu. Les autorités craignent que ce bilan soit encore très loin de la réalité, car on compte des dizaines de milliers de disparus, notamment sur les îles Andaman et Nicobar. 

Thaïlande : 1.829 personnes, dont la moitié au moins pourraient être des touristes étrangers, ont été tuées par les vagues qui ont dévasté le sud touristique du pays et 5.288 autres sont portées disparues, selon le ministère de l'Intérieur. La catastrophe sans précédent a également fait 9.754 blessés. Parmi les zones les plus touchées : les stations balnéaires les plus populaires de la mer des Andamans, comme Phuket, Krabi et le "paradis" de Phi Phi. 
Malaisie : 65 morts, dont au moins deux touristes, et plusieurs disparus ont été signalés dans les îles touristiques de Penang, principalement, et de Langkawi. On était sans nouvelles d'une trentaine de bateaux de pêche. La catastrophe a aussi fait au moins 183 blessés.
Maldives : ces îles, situées à plus de 2.000 km de l'épicentre, ont également été touchées. Il y aurait au moins 67 morts et 75 disparus, selon les autorités. Six îles ont été complètement détruites et quelque 12.000 personnes sont sans abri. L'archipel est fréquenté par des dizaines de milliers de touristes à cette période de l'année.
Birmanie : au moins 90 personnes ont perdu la vie dans le sud-est et des chalutiers sont perdus en mer. Mais les organisations humanitaires internationales à Rangoun s'attendent à un bilan final "beaucoup plus élevé". 17 villages ont été entièrement détruits.
Afrique : les raz-de-marée ont eu des répercussions jusque sur la côte orientale de l'Afrique. En Somalie, pays le plus touché, on dénombre 132 victimes. "Il y a aussi plus de 50.000 personnes qui ont été déplacées par la vague tueuse, et la région la plus touchée (de Somalie) est celle du Puntland (nord-est), mais les destructions concernent tout le long de la partie sud de la Somalie", a ajouté le Premier ministre. Par ailleurs, un homme s'est noyé près de Mombasa, au Kenya, et 40 pêcheurs ont été retrouvés morts en Somalie tandis que 60 sont portés disparus. Au moins 10 personnes sont mortes noyées en Tanzanie. 
Bangladesh : un père et son enfant sont morts dans le naufrage d'un bateau de touristes, selon des responsables locaux.


LE MONDE 31/12/2004

Asie : l'aide internationale parvient avec difficulté
LEMONDE.FR | 30.12.04 | 19h24 
Le seuil des 125 000 morts a été franchi jeudi, quatre jours après le séisme et les raz de marée qui ont déferlé sur le littoral de l'océan Indien. La densité de population et la dévastation font craindre l'apparition d'épidémies tout aussi meurtrières que la catastrophe elle-même.

L'ampleur des dégâts et le manque d'infrastructures adaptées dans les pays touchés ont créé une situation humanitaire d'urgence, à laquelle la communauté internationale tente de répondre en versant des millions de dollars d'aide et en dépêchant sur place des équipes de secours et des moyens logistiques. 
Le bilan des morts s'est alourdi de plus de 50 % pendant la seule journée de jeudi, alors même que les autorités ne connaissent pas encore avec précision la situation de certaines zones reculées en Inde et en Indonésie. Près de 5 000 touristes étrangers, Suédois et Allemands pour moitié, sont portés disparus. Les autorités thaïlandaises ont annoncé qu'au moins 2 230 étrangers avaient trouvé la mort dans le Sud touristique du pays. La France déplore 22 morts, 244 blessés et 560 ressortissants qui n'ont pas donné de nouvelles.

 Au sein du ministère de la santé indonésien, on a déclaré à Reuters que près de 80 000 personnes étaient mortes dans la province d'Atjeh, la plus proche de l'épicentre du séisme survenu dimanche au large de l'île de Sumatra.
MOUVEMENTS DE PANIQUE
Dans cette province, deux nouvelles secousses ont créé des mouvements de panique. Des rumeurs infondées sur l'imminence de nouveaux raz de marée ont provoqué des scènes similaires au Sri Lanka, où l'on dénombre plus de 27 000 morts, et en Inde, où 13 000 personnes ont péri.
Les organisations humanitaires préviennent toutefois que le pire est peut-être encore à venir. Plus que les corps en décomposition, les experts sanitaires redoutent la contanimation de l'eau, ce qui pourrait favoriser la propagation d'épidémies de dysenterie, de paludisme, de dengue, de choléra, de thyphoïde et d'infections respiratoires.
Face à ces risques, une soixantaine de pays se sont engagés à verser immédiatement 220 millions de dollars (161 milliards d'euros) et à participer sur le terrain à cet effort humanitaire, qui pourrait devenir le plus important de l'Histoire. Les dégâts entraînés par la catastrophe sont estimés à 14 milliards de dollars.
La Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge a lancé un nouvel appel à hauteur de 59 millions de dollars.
"L'ampleur de la catastrophe grandit d'heure en heure. Les dégâts sont inimaginables", a déclaré le secrétaire général de Fédération, Markku Niskala, ajoutant que la somme réclamée par son organisation permettrait de venir en aide à deux millions de personnes. L'Organisation mondiale de la santé, selon laquelle jusqu'à cinq millions de personnes n'ont plus accès aux services de base en Asie du Sud-Est, estime ses besoins immédiats à 40 millions de dollars.
Le président du conseil italien, Silvio Berlusconi, a souhaité une réunion extraordinaire du groupe des huit pays les plus industrialisés (G8), afin d'examiner l'aide à apporter et de discuter d'une réduction de la dette des pays touchés.
UN SEUL HÔPITAL À ATJEH
De son côté, le Club de Paris examinera le 12 janvier un moratoire sur la dette de ces pays, a-t-on appris jeudi de source proche de ce groupe d'Etats créanciers. L'Association des pays d'Asie du Sud-Est (Asean) se réunira dès le début de la semaine prochaine pour tenter de coordonner les efforts de secours et de reconstruction, a annoncé Singapour.
Pour les humanitaires, l'urgence est d'autant plus forte que les infrastructures sanitaires manquent dans cette région et que cette situation a été aggravée par les dégâts entraînés par le séisme et les tsunamis. L'OMS rapporte ainsi qu'un seul hôpital reste en état d'accueillir des patients dans la province d'Atjeh, où se font déjà ressentir des pénuries d'électricité et de carburant et où de nombreuses routes sont désormais impraticables.
L'ONU AUX COMMANDES ?
Face à ce "défi", certains exhortent l'ONU à diriger l'ensemble des efforts de la communauté internationale. "Etant donné l'échelle et l'ampleur de la crise, il est essentiel que l'ONU prenne fermement la direction des opérations", estime Jasmine Whitbread, directrice de l'ONG britannique Oxfam.
La Commission européenne, qui a déjà versé 33 millions d'euros pour les victimes de la catastrophe, souhaite également que l'ONU "joue un rôle prééminent" dans ce domaine et qu'elle convoque une conférence des pays donateurs. Le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, a écourté ses vacances pour revenir à New York superviser les opérations de secours, et les Nations unies lanceront un appel le 6 janvier.
L'ONU reconnaît pour l'instant que la distribution de l'aide humanitaire se heurte à l'insuffisance des moyens sur le terrain. "Nous faisons très peu pour le moment", admet Jan Egeland, coordinateur des efforts de secours à l'ONU. "Il faudra peut-être 48 à 72 heures supplémentaires pour être en mesure de répondre aux dizaines de milliers de personnes qui auraient aimé bénéficier de cette aide aujourd'hui - ou hier plutôt, a-t-il ajouté. Je pense que la frustration va croître dans les jours et les semaines à venir." 
Avec Reuters


France2 31/12/2004

ONG: du "jamais vu" pour les dons 
Les dons à destination des sinistrés en Asie affluent depuis lundi dans les associations

Les dons affluent, et pour la première fois en France, les donateurs utilisent internet en priorité.
"C'est complètement exceptionnel, c'est à hauteur de la catastrophe", dit-on au Secours populaire, "on est largement au-dessus des opérations habituelles", selon la Croix-Rouge.
Les dons s'élèvent en moyenne à cent euros, mais ceux de plusieurs milliers d'euros ne sont pas rares.
Pour les ONG, le succès des opérations via internet laisse espérer de nouveaux donateurs, plus jeunes, qu'il s'agira de fidéliser.
La Croix-Rouge a dépassé le million d'euros de dons sur internet depuis dimanche. C'est à la fois "exceptionnel", mais ne représente "que" deux avions 

cargo, comme celui qui est parti ce jeudi de Bordeaux avec 40 tonnes de matériel.

Médecins sans Frontière a collecté 800.000 euros (80% sur internet), le Secours populaire 227.000 euros (sur 2.735 dons), le Secours catholique 380.000 euros (3.341 dons) en 48 heures sur le web.
Le Secours islamique, très actif également, n'a pas de bilan mais a débloqué sur son fonds d'urgence 200.000 euros, dès dimanche.
A la différence des ONG britanniques, réunies en comité et qui peuvent annoncer jeudi avoir collecté 21,3 millions d'euros, les ONG françaises ne sont pas coordonnées pour les collectes. "La coordination se fait sur le terrain. Aujourd'hui, on sait exactement ce que fait chaque association et lundi, nous étions tous réunis au Quai d'Orsay", rappelle Michel Brugière (MdM).
De l'argent, surtout pas de dons en nature et même pas, pour l'instant, d'offre de bénévolat, demandent les associations, au risque de décevoir les bonnes volontés, et l'on explique qu'envoyer des sacs de riz ou des couvertures en Asie, cela coûte plus cher que de les acheter là-bas, et ne fait pas vivre l'économie locale.
Pour trouver des volontaires, les ONG puisent dans leur fichier, comme MdM qui a envoyé 10 personnes à Sumatra, 8 au Sri Lanka, et tablent sur leurs correspondants sur place.
Il ne faut pas craindre de dépasser les besoins. "Nous garantissons que les dons resteront affectés à cette catastrophe, y compris dans cinq ans", affirme le Secours catholique qui rappelle que les dons recueillis lors du drame du Rwanda ont servi encore, dix ans après, à la reconstruction.


RFI 31/12/2004

Aide internationale : la surenchère
Les Nations unies approuvent la création d’une coalition internationale par les Américains pour venir en aide aux victimes des tsunamis. Traditionnellement, ce sont les agences de l’organisation internationale qui portent secours aux sinistrés. Le tsunami du golfe du Bengale prend désormais une tournure politique.
Le président Bush a annoncé que les Etats-Unis, l’Australie, le Japon et l’Inde allaient prendre la tête d’une coalition internationale pour fournir de l’aide aux pays de l’océan Indien dévastés dimanche par les raz-de-marée. Alors que le bilan s’élève désormais à plus de 120 000 morts, le président américain a invité d’autres pays à rejoindre cette coalition. Le responsable des affaires humanitaires au siège des Nations unies, à New York, a réagi favorablement à la création de cette coalition. Jan Egeland a indiqué : « cela vient compléter d’une excellente manière nos efforts de coordination ».

A Puket, deux cargos russes ont apporté plus de 3500 litres d'eau.
(Photo : AFP)

«Un pays pingre»
Avant l’annonce de cette initiative américaine, l’office de coordination des affaires humanitaires (OCHA) de Genève était en train de mettre au point sa stratégie d’intervention sur le terrain en coopération avec la direction des Nations unies. A Genève, l’initiative américaine suscite une réaction agacée au moment où toutes les agences spécialisées des Nations unies attendent des informations de leurs représentants sur le terrain pour cibler les besoins. Tandis que les experts évaluent et que les pays de l’océan Indien pleurent leurs morts, plusieurs pays veulent montrer leur compassion pour les sinistrés. D’abord les Etats-Unis, qui avaient été traités de « pingre » par Jan Egeland, secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires à l’ONU et coordinateur des secours d’urgence. Avant de travailler aux Nations unies, Jan Egeland a fait presque toute sa carrière à la Croix Rouge. Il a une expertise indiscutable de ce type de catastrophe.

Du jour au lendemain, de 15 millions de dollars, l’aide américaine est passée à 35 millions de dollars. « Nous sommes une nation humaine et généreuse… notre pays continuera d’aider ceux qui souffrent », a déclaré le président américain. Comme piqué au vif par la critique du haut responsable de l’ONU, Bush lance donc une coalition nouvelle chargée de trouver de nouveaux financements pour secourir les victimes des tsunamis. Cette coalition inédite regroupe le Japon, pays riche qui a une grande expérience des catastrophes naturelles ; l’Inde, touchée par la vague et qui a choisi les pays (dont la France) qui peuvent l’aider à faire face ; et l’Australie, alliée traditionnelle de Washington. Pour l’aide internationale, « ces pays sont parmi les plus importants », a répliqué Jan Egeland, qui indique avoir également des contacts « avec nos partenaires de l’Union européenne et de l’Asean (Association des nations d’Asie du Sud-Est). Je vois se dessiner une opération très vaste, avec potentiellement quelques 50 ou 60 pays donateurs ».
Surenchère dans la générosité
Kofi Annan n’a pas encore réagi à la création de cette coalition qui risque fort de déposséder les Nations unies de leur rôle politique dans l’organisation des secours. Les différences agences de l’ONU organiseront la logistique tout en travaillant avec les grandes organisations financières internationales. Mais ce sont les chefs de gouvernement des pays donateurs qui tireront le bénéfice politique de l’aide fournie.
Le mouvement lancé par les Etats-Unis donne lieu à une sorte de surenchère dans la générosité. Une cinquantaine de pays a déjà promis environ 220 millions de dollars de dons. Par ailleurs le cas de la Somalie (50 000 personnes ont été déplacées) sera examiné par le Club de Paris, organisme informel qui réunit les 19 principaux créanciers publics, au cours d’une réunion, le 20 janvier. La situation économique de l’Indonésie, la plus affectée par la catastrophe et très endettée, sera également abordée au cours de cette réunion. Le FMI (fonds monétaire international) devrait lui aussi faire un geste à l’égard de ce pays. Un report des remboursements de sa dette pourrait être décidé, ainsi que pour le Sri Lanka.
Le président français Jacques Chirac a lui aussi appelé à un moratoire sur la dette des pays frappés par les raz-de-marée. Ce concours de bonnes volontés devrait permettre aux survivants de recommencer leur vie. 


WANADOO.MG  31/12/2004

Cataclysme sans précédents en asie
Tsunamis: près de 120.000 morts, 5 millions de déplacés
JAKARTA (AFP), le 30-12-2004
Plus de 120.000 personnes sont mortes dans les tsunamis de dimanche et, quatre jours plus tard, les inquiétudes se concentrent sur les quelque 5 millions de déplacés, selon l'OMS, souvent sans abri, privés de nourriture ou d'eau potable et donc vulnérables aux maladies.
Face à l'ampleur de la catastrophe, la mobilisation internationale est sans précédent. Plus de 250 millions d'euros ont déjà été débloqués, les gouvernements envisagent d'alléger la dette des pays ravagés et les organisations non gouvernementales continuaient jeudi d'acheminer du matériel dans la région.
La Banque mondiale a annoncé qu'elle allait débloquer 250 millions de dollars d'aide aux sinistrés des raz-de-marée en Asie du Sud et du Sud-Est.
Cependant, ces efforts restent très en deçà des besoins, puisque les Nations unies ont demandé une aide de plus de 1,6 milliard de dollars. 
Et les secouristes -- partagés entre la recherche, l'identification et l'enterrement des corps d'un côté, et le soutien aux survivants de l'autre -- ne parvenaient toujours qu'au compte-goutte dans les zones les plus reculées.
La situation était particulièrement dramatique dans le nord de l'île indonésienne de Sumatra. Située en face de l'épicentre du séisme, la région d'Aceh a perdu près de 80.000 habitants et 80% de la côte ouest de la province a été détruite, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).
Les déplacés se comptent en centaines de milliers dans la zone. Déjà traumatisés, ils ont dû affronter dans la nuit des répliques sismiques. 
Mais surtout, la plupart d'entre eux n'ont pas pu recevoir l'aide internationale, en raison de la coupure des routes et d'une grave pénurie d'essence. Affamés, certains ont commencé à fouiller la couche de boue pour trouver des noix de coco ou du riz.
Autre danger: les épidémies liées à l'emploi

Tsunamis: Washington prêt à aider sur la longue durée, affirme Powell
WASHINGTON (AFP), le 30-12-2004
Les Etats-Unis sont prêts à aider sur plusieurs années les pays dévastés par les raz-de-marée en Asie, a souligné jeudi le secrétaire d'Etat Colin Powell, tout en se déclarant favorable à des mesures d'urgence comme des allégements de dette.
Dans une interview à l'AFP, le chef de la diplomatie américaine a annoncé qu'une conférence de pays donateurs pour venir en aide aux nations sinistrées de l'Asie du Sud et Sud-Est pourrait avoir lieu dès la semaine prochaine. 
"Le besoin est urgent", a dit M. Powell en soulignant que l'aide s'étalerait sur "plusieurs années". La catastrophe a provoqué la mort de près de 120.000 personnes, selon un bilan provisoire, et en a déplacé 5 millions.
"Une conférence est en préparation à très court terme. L'Union européenne l'a proposée et je crois qu'elle pourrait avoir lieu la semaine prochaine", a ajouté M. Powell sans préciser ni la date, ni l'endroit, ni les participants.
Le secrétaire d'Etat, qui quittera ses fonctions début 2005 pour être 

remplacé par Condoleezza Rice après sa confirmation par le Sénat, a également indiqué que Washington était favorable à l'idée d'alléger la dette des pays sinistrés. 
"C'est une proposition intéressante et c'est le genre de proposition que nous devons examiner", a dit le chef de la diplomatie américaine, interrogé sur les initiatives allemande et française.
"Je ne puis pour l'instant confirmer ce que les Etats-Unis pourront faire mais il est évident que l'allégement de la dette est quelque chose que la communauté internationale doit prendre en considération", a-t-il ajouté. 
Le chancelier allemand Gerhard Schroeder a plaidé mercredi pour un moratoire sur la dette de la Somalie et de l'Indonésie, afin d'aider ces pays "à court terme". Le président français Jacques Chirac a demandé jeudi à son gouvernement d'appuyer "le principe d'un moratoire sur la dette" des pays frappés par ce désastre. 
La question devrait être discutée à la prochaine réunion du Club de Paris, le 12 janvier. 
M. Powell a rejeté les critiques, notamment dans les médias américains, selon lesquelles Washington aurait réagi tardivement à cette gigantesque catastrophe et mettrait en oeuvre des moyens insuffisants. 
Les Etats-Unis ont débloqué à ce jour 35 millions de dollars, moins que certains pays européens. "La presse veut en faire une compétition, une histoire d'enchères et c'est très dommage", a dit le secrétaire d'Etat. 
Dans un éditorial intitulé "Sommes nous pingres? Oui", le quotidien new-yorkais s'est indigné que les 35 millions de dollars "ne représentent qu'une goutte d'eau de misère dans l'océan et correspondent au budget pitoyable que les Etats-Unis consacrent à l'aide non-militaire à l'étranger".
"Nous allons répondre aux besoins", a affirmé M. Powell en ajoutant qu'il ne pouvait encore chiffrer l'aide supplémentaire que pourra apporter Washington. 
M. Powell a souligné que les Etats-Unis travailleraient en coordination avec les Nations unies qui auront le rôle moteur pour acheminer l'aide internationale malgré la décision de Washington de former une coalition internationale de secours. 
"Je dirais que les Nations unies auront la responsabilité de mener les efforts internationaux", a dit M. Powell après s'être entretenu par vidéoconférence avec le secrétaire général des Nations unies Kofi Annan et plusieurs responsables américains chargés de l'aide internationale. 
En vacances dans son ranch texan, le président George W. Bush, qui a attendu trois jours avant de parler publiquement du séisme, avait annoncé mercredi que les Etats-Unis avaient formé un groupe de secours avec trois autres pays, l'Inde, l'Australie et le Japon. 
"Nous avons dit au secrétaire général que ce groupe venait en complément des efforts de l'Onu", a déclaré M. Powell en précisant que cette coalition "s'agrandira". 
Aux Etats-Unis, des dizaines de millions de dollars de dons privés affluent pour venir en aide aux victimes des tsunamis en Asie, sur fond de polémique sur la "pingrerie" du gouvernement américain.
La Croix-Rouge américaine a déjà reçu plus de 18 millions de dollars de dons, précise-t-elle sur son web, tandis que l'organisation humanitaire CARE USA annonce plus de 3,5 millions de dollars de dons.
Les images du drame sont diffusées à longueur de journées sur les chaînes américaines d'information en continue, alors que les Etats-Unis comptent 14 morts pour l'instant parmi leurs ressortissants.
Des initiatives individuelles ont également été prises à tous les niveaux, dans des cafés et restaurants, notamment par des immigrants originaires d'Inde, du Sri Lanka et d'Indonésie.
Des entreprises américaines se sont aussi jointes à l'effort, notamment le secteur pharmaceutique. Le numéro un mondial pharmaceutique Pfizer a promis 10 millions de dollars et environ 25 millions sous forme de médicaments.
D'autres entreprises ont suivi: les laboratoires Abbott (4 millions de dollars), Johnson et Johnson (2 millions), et Brystol-Myers Squibb (1 million).
Le numéro un mondial de la finance Citigroup a annoncé 3 millions de dollars de dons, le géant de la distribution Wal-Mart 2 millions, le numéro un mondial des équipements pour réseaux internet Cisco 2,5 millions, le géant pétrolier ExxonMobil 5 millions.
Les grands noms américains de l'internet se sont mobilisés en proposant sur leur site de venir en aide aux victimes.
Sur sa page d'accueil, le moteur de recherche Google a mis en évidence un lien qui renvoie sur des sites d'information évoquant la catastrophe mais propose aussi des donations à plusieurs organisations humanitaires, dont Oxfam ou Médecins sans frontières.
Le distributeur en ligne Amazon.com a noué un partenariat avec la Croix-Rouge américaine pour l'aider à collecter des fonds auprès du public. Jeudi à 21H00 GMT, quelque 88.400 paiements avaient été enregistrés pour un montant de plus de 5,5 millions de dollars, selon le site.
En Californie, le site AuctionDrop invite les personnes à donner leurs appareils photos numériques, ordinateurs et autres appareils électroniques usagés pour qu'ils soient mis sur le site de vente aux enchères eBay, l'argent étant ensuite versé à CARE.
Le président George W. Bush et les organisations humanitaires ont insisté pour que les dons se fassent en argent plutôt qu'en nourriture ou en vêtements.
Ces dons privés versés par des dizaines de milliers d'Américains et par des entreprises dépassent largement l'aide de 35 millions de dollars annoncée par le gouvernement américain.

 

 

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