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... le monde entier a les yeux braqués sur Madagascar ...  

Big News... Le Pape est mort (EuroNews 03/04/2005)
Il était 21h37, ce samedi soir quand le coeur du souverain pontife a cessé de battre. Quelques minutes plus tard, le décès du pape a été annoncée sur la place Saint-Pierre de Rome par le cardinal Camillo Ruini, le vicaire de Rome. Quelque 70 000 fidèles venus assister pour la seconde nuit consécutive à une veillée de prières étaiemt alors présents. Le dernier bulletin de santé du Vatican, publié en fin de journée faisait état d'une forte fièvre mais soulignait que Jean-Paul II n'était pas dans le coma, même s'il avait des débuts de pertes de conscience.
Son agonie avait débuté jeudi soir, quand, souffrant d'une infection urinaire, il a été victime d'une septicémie avec un arrêt cardiaque. Depuis, son état n'avait cessé de se dégrader, sa mort devenant la seule issue.
Jean-Paul II avait 84 ans. Il était le 264ème pape de l'histoire, le premier pape polonais, le premier pape slave venu de l'est après 455 ans de souverains pontife italiens. Il avait été élu le 16 octobre 1978...  en savoir + >>

 *** 29 Mars sur  L'Histoire de Mada sur rainizafimanga.COM - Nature et Environnement >>

LaGazette  03/04/2005

Jean Paul II: Le Pape de notre démocratie part

Le monde pleure ! Même la Chine qui reste le bastion du communisme que Jean Paul II a cherché à séduire durant ses 26 ans de pontificat n’est pas restée insensible durant l’agonie du chef de l’Eglise catholique. Et à Madagascar, du moins dans la capitale, la vie s’est quelque peu suspendue, hier, après l’annonce par la radio catholique Don Bosco de l’« état critique » du Saint Père qui sera relayé en fin de matinée par TV Plus à travers la chaîne câblée française LCI. Jean Paul II n’est pas seulement la star médiatique que l’on a ici l’habitude de voir et d’apprécier, sur le petit écran, par sa piété et son image sympathique. C’est aussi celui qui à chaque 25 décembre, dédiait de la Place Saint Pierre son « Arahaba tratry ny noely » au peuple malgache. 

Jean Paul II est enfin et surtout celui qui a catalysé l’essence de la démocratie à Madagascar. 
Simples observateurs ou politiciens estiment, en effet, que sans la visite de Jean Paul II en 1989, les soulèvements de 1991 n’auraient jamais eu lieu. Point fort de sa tournée dans la Grande Ile (28 avril au 1er mai 1989), à Antsonjombe, où plus d’une centaine de milliers de personnes ont assisté à la grand-messe, il avait exhorté le courage et la persévérance au peuple malgache. Son « sahia ary aza matahohotra » aura été un message fort pour l’opposition d’alors qu’était l’Alliance démocratique, composée par les anciens candidats malheureux à la précédente élection présidentielle tenue, quelques semaines plus tôt. D’ailleurs si les leaders de ce mouvement, dont Manandafy Rakotonirina, Richard Andriamanjato et feu Marojama Razanabahiny Marojama n’étaient pas reçus en audience par Jean Paul II en personne, de hauts fonctionnaires du Vatican accompagnateurs du Pape avaient discuté avec eux. En fait, la visite du Saint Père aura été l’« onction suprême » au travail mené par le FFKM depuis quelques années contre le régime de Didier Ratsiraka, Jean Paul II lui-même s’étant engagé contre ce genre de 

gouvernance (lire en page 7 la biographie du Pape tirée sur le site de l’Eglise catholique de France).
 Du fin fond de la brousse comme en plein cœur des cités urbaines, prêtres (surtout) et pasteurs avaient commencé à sensibiliser les fidèles sur les dérives du régime. Dans les églises comme dans les temples, les sermons contournaient la censure qui ne fut levée qu’en février 1989, à quelques semaines de l’élection présidentielle mais aussi de la venue du Pape qui partout dans le monde, a marqué de son empreint le changement vers la démocratie, vers la liberté. 
Français Mitterrand qui avait aussi visité Madagascar après le fameux discours de La Baule sur la démocratie étant, l’opposition naissante prend confiance et réussit finalement à amasser la foule sur la Place du 13 Mai en 1991. La Convention du 31 octobre de la même année qui avait conduit à la transition, n’aurait été rendue possible sans l’intermédiation du FFKM. Mais dix ans après, le pays connaîtra le même problème politique. Cette fois-ci, le FFKM choisit son camp, celui de Marc Ravalomanana dont le rôle au sein du FJKM (en tant que vice-président) et surtout le récent discours sur la théocratie, sont pourtant très controversés aujourd’hui. 
Bref, Jean Paul II aura été le père de notre démocratie, que l’on accepte ou non. Au-delà de la tristesse humaine, c’est sans doute la raison pour laquelle les fidèles pleurent et prient pour lui. Une messe est prévue cet après-midi à 16 heures 30 à la cathédrale d’Andohalo. C’est sans doute une occasion de voir ce que nous aurons utilisé du patrimoine démocratique légué par Jean Paul II à

Madamaki 03/04/2005

La visite du pape Jean Paul II à Madagascar    Par Jeannot RANDROSO
Avec plus de 200 visites dans 131 pays et 1.172 000 km, celui qu'on a surnommé à juste titre « le pape voyageur » ou « pape sans frontière » a porté son message sur tous les continents, sans se laisser arrêter par des situations politiques explosives ni par le poids des années. Avec un pontificat sous le signe des voyages, le pape Jean-Paul II ( le 264ème pape de l'église catholique) aura sans contredit été « le pèlerin de Dieu ».

Trois mois après le début de son pontificat, en 1978, Karol Wojtyla se met déjà à parcourir la planète pour prêcher la parole de Dieu, en commençant en sol italien, à Assise, où il se recueille sur le tombeau de saint François.
Son périple autour du monde commence véritablement en République dominicaine, aux Bahamas et au Mexique. Son pays natal, la Pologne, reçoit sa première visite officielle quelques mois plus tard. Du Brésil aux États-Unis, en passant par la France, Madagascar, l'Ukraine, Haïti, la Côte-d'Ivoire, l'Inde et les îles Salomon, Jean-Paul II a foulé le sol de plus d'une centaine de pays.
Quant à sa visite à Madagascar 
Le voyage apostolique de Jean Paul II à Madagascar (à Antananarivo et à Fianarantsoa) a duré quatre jours, du 28 avril au 01 mai 1989. C’était pour le souverain pontife l'occasion de béatifier la bienheureuse Victoire RASOAMANARIVO (1848 Mort: 21.08.1894) et d'aller à la rencontre des fidèles d’un pays où un pape n'avait jamais pu se rendre.

Le dimanche 30 avril 1989, lors de la visite du Jean-Paul II à Madagascar, tout le monde avait presque les larmes aux yeux à Antsojobe- Analamahintsy lorsque il a pris dans ses bras et embrassa un petit quatre ami (enfant de la rue). 
Cette visite du pape Jean Paul II dans la grande île restera à jamais dans les mémoires des malgaches.
[Source :madamaki.com]


afrique-express.com 14/03/2002 (n°246)

Le pape pour le dialogue 
Le pape Jean Paul II a appelé le 3 mars les leaders politiques de Madagascar à retrouver la voie du dialogue : "Je suis confiant dans la retenue et la non violence du peuple malgache et j'exhorte les dirigeants à reprendre avec confiance et courage la voie du dialogue pour trouver rapidement une solution à la grave crise, pour le bien commun", a déclaré le pape dans son intervention sur la place Saint Pierre après l'Angélus. 


www.gillesartigues.com

Le pape et l’océan Indien
Les voyages de Jean Paul II dans nos îles du Sud-Ouest de l’océan Indien nous ont aidés à écrire et à vivre un nouveau chapitre de l’Histoire de l’Eglise catholique dans nos îles. Ils ont contribué à une meilleure prise de conscience de l’identité de chaque diocèse, de l’ensemble de la zone et d’une catholicité qui interdit tout repli suicidaire sur nos mondes insulaires. 

De ce point de vue, les discours et les homélies du Saint Père constituent des jalons essentiels que nous n’exploitons pas assez. Son passage rapide aux Seychelles en décembre 1986 constitue une leçon de dialogue et d’interpellation d’un régime marxiste, pour le bien de l’Eglise et de l’ensemble de la population. Fin avril 1989, le pape visite Madagascar, encore en proie à une forme de dictature qui ne disait pas son nom. Il a encouragé les Malgaches à progresser vers la démocratie, à travailler à l’unité et à respecter leur environnement naturel. Début mai 1989, sa visite à la Réunion aura invité l’île à s’ouvrir sur l’océan Indien. Dans la foulée, le diocèse a mis en place son conseil diocésain de pastorale et renforcé sa commission diocésaine de pastorale familiale. Cinq priorités ont été dégagées : familles, jeunes, vocations, engagement social et formation. Ces priorités de 1989 ont été reprécisées suite au grand jubilé de l’an 2000 : vivre ensemble, Parole de Dieu, familles et dimension sociale. Entre-temps, nous avons eu la constitution de la commission diocésaine Justice et paix. En octobre 1989, Jean Paul II visite l’île Maurice et va jusqu’à Rodrigues. Le message est clair : la nation mauricienne ne peut construire son unité qu’avec la prise en compte de ses diversités... et les plus éloignés méritent une attention spéciale. Depuis, l’île Rodrigues a conquis son autonomie. Jean Paul II a une relation spirituelle particulière avec nos îles de l’océan Indien. Je n’oublierai jamais sa première béatification dans la basilique Saint-Pierre à Rome. 

Il s’agissait de celle du Père Laval, spiritain, “apôtre de la nation mauricienne”. Et il a dit publiquement ce jour-là qu’il mettait son pontificat sous la protection de ce missionnaire. C’est très peu connu et émouvant. Et depuis, il a béatifié Victoire Rasoamanarivo à Madagascar et le Frère Scubilion à la Réunion. Il nous a donné en exemples de sainteté : un prêtre missionnaire au service du laïcat, une laïque qui a fédéré les énergies et a permis à l’Eglise de tenir en temps de persécution, un religieux éducateur - évangélisateur - réconciliateur qui a travaillé à l’émancipation des esclaves. Avec tous les catholiques du diocèse, nous rendons grâce à Dieu pour les 25 ans du pontificat de Jean Paul II. Nous prions pour sa personne et pour son ministère. Que Dieu lui donne les forces nécessaires pour qu’il remplisse sa mission jusqu’au bout de l’amour, jusqu’à cette heure qui lui ouvrira le passage sur l’autre rive de la vie. C’est le souhait que l’on peut formuler pour éviter les interprétations et les querelles qui pourraient survenir après une “démission”... dans quelles conditions ? L’Eglise n’est pas une entreprise humaine qui se juge à l’efficacité économique et à l’image médiatique. C’est une famille qui, à l’instar de toutes les familles, doit savoir gérer la vieillesse et la maladie du “patriarche”. Maintenant, personne ne peut prétendre prédire l’avenir et connaître la volonté de Dieu. Que la volonté du “Père des Cieux” se réalise pleinement pour nous tous et pour ce pape qui est un géant jusqu’au bout, malgré sa faiblesse, lui, notre pape bien aimé ! Joie et Espérance Justice et Paix


Midi Mada 03/04/2005

PAPE. L’annonce de la mort du Pape Jean Paul II a causé une immense tristesse dans le monde. Et à Madagascar. 
Prières et recueillement dans les églises malgaches
Grande tristesse un peu partout dans le monde après l’annonce du décès du Pape Jean Paul II samedi soir, à 21h37. A Madagascar, la triste nouvelle a affecté non seulement les fidèles catholiques mais également ceux des autres confessions. Toutes les églises catholiques locales ont consacré une ou plusieurs messes pour accompagner le Pape dans sa dernière lutte et après l’annonce de son décès. Samedi après-midi à 16h, la cathédrale d’Andohalo a réuni fidèles, religieux et religieuses ou encore des hautes personnalités pour prier pour le souverain pontife. Unis en une seule voix en priant Dieu pour qu’il dispose selon sa volonté.     Hanitra R.
Messes 
Dimanche matin, l’annonce du décès du souverain pontife déjà faite, une messe a été dite à l’ECAR Antanimena où prières et recueillement ont animé les simples fidèles, hommes d’église ou personnalités de l’Etat dont le président de la République, présent à Antanimena dimanche. Dans les temples protestants, des prières ont également été dites, hier, pour le repos de l’âme du Pape. 
L’événement de son passage en 1989 est encore gravé dans les mémoires et les impacts de cette visite sur la vie nationale n’ont pas été moindres. Aujourd’hui, nombre de Malgaches, chrétiens ou non, se sentent vivement attristés. 
Pour sa part, le cardinal Gaetan Razafindratandra est parti la nuit dernière pour Rome, assister aux funérailles du Pape Jean-Paul II. Il participera également à l’élection du nouveau souverain Pontife. Rappelons que l’élection du successeur d’un Pape se tient 15 à 20 jours après la mort du dernier.


Jean-Paul II a incontestablement marqué le continent africain. Le souverain pontife qui fit 110 voyages durant son règne, en consacra 40 à ce continent où ses visites furent toujours très remarquées. L’Afrique avait une place à part dans le cœur du Pape. Nos correspondants nous retracent certains moments africains de son pontificat.
Jean-Paul II portait un grand intérêt au continent africain. Il s’était rendu en Côte d'Ivoire, au Kenya, en Centrafrique, au Niger, au Cameroun. Kasongo Mwema Yamba Yamba évoque le rôle que Jean Paul II a joué en Afrique.
En avril 1989, le Pape s’était rendu à Madagascar. Sa visite avait marqué les catholiques malgaches mais aussi les musulmans de l’île.

Les «grandes» nations, un peu orgueilleuses parfois, comme la nôtre, passent souvent à côté de cela. Mais lorsque j’étais à Madagascar, j’ai été frappé par l’enthousiasme provoqué par la visite du Pape. En quatre années de vie sur l’île, je n’ai pas vu un chef d’État prendre la peine de visiter ce pays, abandonné à sa pauvreté. Le Pape, lui, était venu, et il avait pris son temps pour rencontrer chacune des quatre provinces ecclésiastiques. Enfin, le ministère de Pierre, c’est de se faire serviteur de l’humanité, tous azimuts : serviteur de la justice, des pauvres, de la vie, de la liberté. 

 

Jean Paul 2
Portrait (pas trop méchant) d'un pape polonais

Jean Paul II     Alias :
Karol Wojtyla pour l’état civil,
Wujek (mon oncle) lorsqu'il était vicaire,
Iohannes-Paulus II, officiellement,
Jean Paul 2 pour ceux qui n'aiment pas les chiffres romains,
Jean Paul Dieu pour ses plus fervents partisans,
Le "sportif de Dieu" au début de son pontificat,
Le pape des jeunes pour les moins jeunes,
jpii pour les catholiques branchés,
Le "cyber-pape" pour les visiteurs de www.vatican.va,
Le "pape voyageur" pour les journalistes,
Le "serviteur souffrant" à la fin de son pontificat,
Le suzerain poncif pour les irrévérencieux,

Karol Wojtyla est né en Pologne en 1920 près de Cracovie.
Elu grand chef de l'Eglise catholique romaine le 18 octobre 1978, il devient Jean-Paul II le 22 octobre, soit 25 ans exactement avant le jubilé de son pontificat. Il est le premier pape slave de l'histoire, mais ce n'était sans doute pas un hasard.


Qui est Jean Paul II ?
- Un adorateur, presque idolâtre, de la Vierge Marie ("Totus tuus", tout à toi, telle est sa devise), plus particulièrement de la Vierge Noire de Czestochowa et accessoirement de celle de Fatima. Peu rancunière, cette dernière aurait détourné la balle qui le visait lorsqu'il a été victime d'un attentat le 13 mai 1981.
- Un stakhanoviste de la canonisation avec près de 500 saints à lui tout seul, soit beaucoup plus que tous ses prédécesseurs réunis. La plus petite communauté a maintenant son saint, au point de se demander si ce n'est pas une tentative de réintroduire le paganisme et les lares, dieux protecteurs du foyer domestique.
- Une star mondiale, à la tête d'une entreprise - Eglise de spectacle, en tournée quasi permanente, avec ses fans-clubs et sa claque.
- Un PDG oecuménique qui lança, en vain, plusieurs tentatives d’OPA (Offre Publique d'Achat) sur d’autres religions chrétiennes, orthodoxes notamment.
- Le pourfendeur du communisme, qui, dit-on dans les milieux bien-pensants, a fait tomber la muraille de fer, grâce aux coups de boutoir portés par sa carrure d'athlète.
- En allié tacite, voire plus, des U.S.A., il a été beaucoup plus discret et silencieux face aux régimes répressifs d'Amérique latine : San Salvador, Chili (il a fait l'honneur de sa bénédiction à Pinochet). Au Nicaragua, il s'est abstenu de condamner les actions terroristes des "Contras" et a relevé de leurs fonctions quatre prêtres qui soutenaient le gouvernement sandiniste.
- Un pape intransigeant et rétrograde en matière de morale, notamment sur l'usage du préservatif, en pleine campagne de lutte contre le SIDA. Ce qui lui a valu de sévères critiques de la part de catholiques progressistes.
- Un grand ré-évangélisateur, portant la bonne parole de la religion dite "universelle" aux quatre coins du monde.
- Un confiscateur de la jeunesse, omettant, avec la complicité de la presse et surtout de la télévision, le C de Catholique qu'il convient d'ajouter aux JMJ (Journées Mondiales de la Jeunesse... Catholique).

Malade et fatigué, il poursuit sa mission en forçant l'admiration.
Pourquoi ne prend-il pas une retraite bien méritée ?
Est-ce pour mettre toutes les chances de son côté en vue d'une canonisation plus rapide ?
Est-ce pour donner l'exemple à un clergé vieillissant qui ne se renouvelle plus ?
Est-ce pour retarder l'éclatement d'une Eglise catholique tiraillée par de multiples courants ?
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Actualité : Jean-Paul II

La vie de Jean-Paul II

vendredi 1er avril 2005.

Élu en 1978 sous le nom de Jean-Paul II, premier pape polonais de l’histoire, il sera attaché à donner une plus grande visibilité à l’Église à travers son action pastorale. Aimé ou détesté, il ne laissera jamais indifférents. Une chose est certaine, il a marqué l’histoire des hommes ! Retour sur sa vie.

De Karol à Jean-Paul II

Karol Wojtyla naît en Pologne en 1920 près de Cracovie dans une paroisse pauvre. Il est le deuxième fils d’Émilia Kacrorowska et de Karol Wojtyła, officier en retraite. Très tôt, il perd sa mère (1929) puis son frère aîné (1938). Il suit des études de lettres à l’université Jagellon de Cracovie, où il se spécialise en philologie polonaise. L’occupation allemande entraîne la fermeture de l’université. Le futur Pape doit travailler comme ouvrier, d’abord dans une carrière de pierre, puis dans une usine chimique. Parallèlement, il maintient ses activités littéraires, participant à la création d’une troupe de théâtre clandestine, le « Théâtre rhapsodique ».

Une vie pour Dieu, la prêtrise

En octobre 1942, la vie de Karol est marquée par son entrée au séminaire clandestin de Cracovie, créé par le prince archevêque Adam Stefan Sapieha

-  Travail obligatoire à l’usine Solvay aux mains des nazis le jour
-  Théologie et philosophie la nuit

Une vie polonaise à risque sous l’Occupation, marqué par les convois des juifs qu’il voit partir pour le camp voisin d’Auschwitz.

Ordonné prêtre à la Toussaint 1946 à l’âge de 26 ans, il est envoyé pour se former à l’étranger et passera huit mois à Niegowic. Karol Wojtyla revient rapidement à Cracovie, qu’il ne quittera plus... jusqu’en 1978 ! Une vie sacerdotale dans une Pologne qui devient communiste. Ce sera pendant trente ans une lutte incessante contre un pouvoir et une idéologie s’efforçant par tous les moyens de limiter la liberté de pensée et d’action de l’Église.

Il sera non seulement prêtre, mais aussi poète, écrivain et professeur universitaire (1953).

L’épiscopat

Août 1958, Pie XII le nomme, à trente-huit ans, évêque auxiliaire de Cracovie. Sa devise épiscopale : Totus tuus (de saint Louis-Marie Grignion de Montfort). Elle signifie : Tout à toi Marie.

Aimé comme évêque ; il n’hésitera pas à s’opposer avec fermeté mais sans violence aux autorités communistes.

1962-1965 sont un nouveau tournant pour le futur Jean-Paul II. Il participe au Concile Vatican II ou il sera un acteur important et devient archevêque (cardinal en 1967).

Travailleur infatigable, Karol Wojtyla met rapidement - trop vite aux yeux de nombreux évêques polonais... - Cracovie à l’heure conciliaire :
-  La liturgie est repensée.
-  L’apostolat des laïcs est mis en avant.
-  Recherche de nouvelles expressions pastorales
-  Soutien à la presse catholique.

Il fait culminer tout ce travail dans une démarche synodale. Sept ans de travaux sont prévus de 1972 à 1979. Un synode qu’il ouvre Karol Wojtyla et qu’il clôturera Jean-Paul II.

Evêque de Rome

Le 16 octobre 1978, il est élu pape de l’Église catholique romaine et prend le nom de "Jean-Paul II". La surprise est très grande : il est le premier pape slave de l’histoire et le premier non-italien depuis Adrien VI en 1522. A la messe d’inauguration de son ministère pontifical, il séduit tout de suite lorsqu’il lance : " N’ayez pas peur ! Ouvrez toutes grandes les portes au Christ ! ". Cette audace, il la gardera durant tout son pontificat.

1981, l’attentat

Le 13 mai 1981, Jean-Paul II est victime d’un attentat. Des coups de feu sont tirés contre le pape sur la place Saint-Pierre à Rome, devant une foule de 20 000 fidèles. Jean-Paul II attribuera sa miraculeuse survie à l’intervention de la Vierge de Fatima et ne renoncera pas aux déplacements et à l’action diplomatique. Il circulera désormais parmi la foule dans une voiture blindée surnommée la « papamobile ». Une fois rétabli, Jean-Paul II n’hésitera pas à rencontrer son agresseur pour lui pardonner son geste. Un sacré exemple pour nous !

La chute du communisme

Son soutien aux dissidents de l’ex-bloc soviétique, en particulier au syndicat Solidarność de Lech Walesa ainsi que le symbole de son élection, joue un rôle important dans l’effondrement des régimes communistes en Europe de l’Est à la fin des années 80.

Soucieux de la place de l’homme, il se mettra au service des droites de l’homme, dénonçant aussi bien l’oppression totalitaire que l’embargo américain sur Cuba. Il interviendra aussi pour tenter d’empêcher les conflits (Liban, Golfe, Balkans, Afghanistan) ou pour condamner la peine de mort.

Apôtre de la nouvelle évangélisation

Jean-Paul II a fait plusieurs fois le tour de la planète ; défiant parfois la logique ou la prudence. Il annonce une seconde évangélisation, qui doit s’opérer à la fois dans la chrétienté déchristianisée et dans le monde encore peu touché par le christianisme (mais en annonçant la personne de Jésus et non notre culture).

Des 104 voyages de Jean-Paul II, il en est peu qui furent anodins. Son premier voyage en 1979 fut dans un Mexique anticlérical (au point que les évêques durent l’accueillir en tenue civile) et le départ d’une libération pour l’Église mexicaine. Il n’a reculé devant rien, ni devant les dictatures, dont il a forcé le respect, ni devant les pressions anticléricales (comme en France, oeuvre d’une minorité tonitruante), ni devant le souci de la Curie romaine qui lui rappelle son épuisement, ni devant les risques politiques comme lors du pèlerinage en Israël/Jordanie/Palestine.

Ce pape a quelque chose de St François Xavier, évangélisant les territoires d’Asie jusqu’à tomber d’épuisement. Il manifeste encore une liberté supplémentaire lors de son voyage à Jérusalem, sa liberté intérieure, puisqu’il manifeste son désir de s’y plonger dans la prière. Il y réalise également des pas étonnants vers les communautés juives et musulmanes. Il manifeste effectivement partout où il passe sa volonté d’être artisan de paix, ce qu’il réalise effectivement quand il passe malgré l’incrédulité de tous.

Apôtre de la " nouvelle évangélisation ", il mobilise les jeunes en créant les grands rassemblements périodiques des Journées Mondiales de la Jeunesse (JMJ), et frappe les esprits par des initiatives spectaculaires : la rencontre de prière pour la paix à Assise.

Les noms de Karol Wojtyla

Les alias donnés à Jean-Paul II sont à quelque part un beau résumé de ce qu’il est :

-  Karol Wojtyla pour l’état civil,
-  Wujek (mon oncle) lorsqu’il était vicaire,
-  Iohannes-Paulus II, officiellement,
-  Le "sportif de Dieu" au début de son pontificat,
-  Le pape des jeunes pour les moins jeunes,
-  jpii (ou jp two) pour les catholiques branchés,
-  Le "cyber-pape" pour les visiteurs de www.vatican.va,
-  Le "pape voyageur" pour les journalistes,
-  Le "serviteur souffrant" à la fin de son pontificat,

A n’en pas douter, Jean-Paul II restera dans l’histoire comme un homme de Dieu qui aimé les hommes, les jeunes et Dieu !

Pour en savoir plus sur la mission du pape : http://jeanpaul2.cef.fr.

Extrait de   www.pasaj.ch


France 2  03/04/2005

Son charisme était évident. Jeune homme, il était passionné de théâtre. De cette période, il a conservé le sens de l'auditoire et lorsqu'il s'adresse aux foules, chacun a le sentiment que le pape s'adresse à lui. Le succès a été immédiat, notamment en Amérique Latine, où les médias, particulièrement inventifs, l'ont surnommé "l'athlète de Dieu", "le globe-trotteur de l'Evangile".
Jean Paul II n'était pourtant pas très grand: 1,76 mètres. Mais les photographes l'ont transformé en géant pendant les premières années de son règne, et l'image a tenu jusqu'à l'attentat du 13 mai 1981.
Le Pape Jean-Paul II était un grand sportif et sans doute le plus athlétique de tous les papes de l'histoire. 
Au cours de ses 27 années au Vatican, il a rencontré de nombreux sportifs, dont les célèbres Harlem Globetrotters. 
Les images récentes d'un homme diminué par la maladie et ayant beaucoup de difficulté à se déplacer ont fait contraste avec l'homme sportif qu'il a été. Jean-Paul II était un grand sportif. D'ailleurs le sport a occupé la majeure partie de sa vie.Des jours où on le surnommait "Lolek le Gardien" jusqu'à sa mort, le Pape a pratiqué de nombreux sports dont le kayak comme voyage spirituel

Les grandes dates du pontificat de Jean Paul II 
1978
16 OCTOBRE: élection de Karol Wojtyla, premier pape polonais de l'histoire de l'Eglise, sous le nom de Jean Paul II. Il succède à Jean Paul Ier, mort prématurément après 33 jours de pontificat.
1979
2 JUIN: première visite du pape dans sa Pologne natale. Jean Paul II prie au camp d'extermination nazi d'Auschwitz.
30 NOVEMBRE: première rencontre entre le pape et le patriarche orthodoxe de Constantinople Dimitrios 1er, lors d'une visite du chef de l'Eglise catholique en Turquie.
1981
13 MAI: Le Turc Mehmed Ali Agca tente d'assassiner le pape à Rome pour des motifs restés mystérieux. A l'époque, on avait évoqué une possible action de certains services secrets d'Europe de l'Est, ce qui n'a jamais été prouvé. Jean-Paul II est grièvement blessé, touché à l'abdomen, à la main gauche et au bras droit.
1982
15 SEPTEMBRE: Jean Paul II rencontre pour la première fois le leader de l'OLP, Yasser Arafat, au Vatican. Onze autres rencontres suivront.
1983
2-10 MARS: visite en Amérique centrale où le pape parle des droits de l'homme. Lors de son passage au Nicaragua, il est hué par les activistes du régime sandiniste (marxisant).
16 JUIN: il visite pour la deuxième fois son pays natal, défiant l'état de siège imposé par le régime communiste polonais.
28 DECEMBRE: Jean Paul II rencontre en prison, à Rome, son agresseur, Mehmed Ali Agca.
1984
29 NOVEMBRE: signature au Vatican du traité de paix entre l'Argentine et le Chili, conclu grâce à la médiation du Saint-Siège.
1986
13 AVRIL: pour la première fois, un pape se rend dans une synagogue. L'événement historique a lieu à Rome.
27 OCTOBRE: il préside une journée mondiale de prière pour la paix, à Assise, avec la participation de responsables de toutes les Eglises et des religions du monde entier.
1987
1er-6 AVRIL: Jean Paul II se rend au Chili et rencontre le dictateur militaire qui gouverne le pays, le général Augusto Pinochet.
1989
1er DECEMBRE: Mikhaïl Gorbatchev au Vatican. Premier face-à-face du chef de l'Eglise catholique et du chef du Kremlin.
1992
12 JUILLET: Jean Paul II est opéré d'une tumeur bénigne à l'intestin.
1993
FEVRIER: au cours d'un voyage en Afrique, Jean-Paul II renouvelle l'opposition de l'Eglise au préservatif, affirmant que "la chasteté est le seul moyen pour mettre fin à la plaie tragique du sida". 
4-10 SEPTEMBRE: le pape se rend pour la première fois dans l' ex-URSS en visitant la Lituanie, la Lettonie et l'Estonie.
30 DECEMBRE: signature d'un accord fondamental entre le Saint-Siège et Israël, premier acte juridique entre les deux Etats.
1994
29 AVRIL: nouvelle hospitalisation du pape pour une fracture du fémur droit, à la suite d'une chute dans sa salle de bains.
25 OCTOBRE: établissement de relations officielles entre le Saint-Siège et l'OLP.
1995
12 JANVIER: à Manille, à l'occasion d'une journée mondiale de la jeunesse, le pape est acclamé par plus de 4 millions de personnes, la plus grande foule de son pontificat.
1996
7 OCTOBRE: Jean Paul II est hospitalisé pour une appendicectomie.
1998
23 JANVIER: Jean Paul II rencontre Fidel Castro à Cuba.
12 MARS: le pape signe le document "Souvenons-nous: une réflexion sur la Shoah".
2000
12 MARS: dans un geste sans précédent d'"auto-purification", Jean Paul II demande pardon à Dieu pour les fautes et les erreurs passées de l'Eglise, notamment celles commises contre les juifs.
MARS: le pape effectue un pèlerinage historique en Terre sainte, 36 ans après Paul VI. Il renouvelle sa demande de pardon à Dieu à l'égard des fautes commises par l'Eglise envers les juifs.
2001
JUIN: le pape effectue une visite pastorale en Ukraine, en dépit des rapports difficiles entre catholiques et orthodoxes et des protestations du patriarcat de Moscou.
2002
11 FEVRIER: Jean Paul II crée 4 nouveaux diocèses en Russie. Le patriarcat de Moscou dénonce cette décision comme une "action inamicale".
2003
FEVRIER: Jean Paul II lance un appel à ne pas se résigner, affirmant que la guerre en Irak "peut être évitée". Il reçoit les dirigeants de plusieurs pays leur demandant de mettre en oeuvre tous les efforts pour éviter une guerre en Irak.
11-14 SEPTEMBRE: le pape apparaît très affaibli durant sa visite en Slovaquie. Les inquiétudes sur sa santé vont croissant et des prélats commencent à évoquer publiquement la perspective de sa mort.
OCTOBRE: cérémonies du 25ème anniversaire du pontificat et béatification de mère Teresa
2004
14 MARS: le pontificat de Jean Paul II devient le troisième de l'histoire de l'Eglise catholique par sa durée. 
14-15 AOUT: Jean Paul II effectue un pèlerinage à Lourdes à l'occasion du 150ème anniversaire de la proclamation du dogme de l'Immaculée conception de la vierge Marie.

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Madagate 04/04/2005

Jean-Paul II : 1920 - 2005 Son testament pour les Malgaches
Du vendredi 28 avril au lundi 1er mai 1989, c’était la première fois qu’un souverain pontif a visité la Grande île. Il s’agit du Pape Jean-Paul II, également premier Pape élu de la religion catholique romaine non italien. Pour lui rendre un ultime hommage, Madagascar Tribune vous offre des extraits de son discours à Ambohitsorohitra qui constitue un authentique testament pour les Malgaches. Le mettre en pratique est une autre paire de manche...
Extrait de son discours à Ambohitsorohitra (28 avril 1989)

“Affirmer la personnalité originale du pays”
“(...) De grand coeur, au moment de ce premier contact, je souhaite aux Malgaches un progrès constant sur le plan spirituel, et moral comme sur le plan économique et social, pour qu’ils voient satisfaites leurs attentes et pour qu’ils connaissent tous la prospérité et la paix. Les nobles traditions de ce peuple et sa culture ancestrale sont les gages de sa cohésion et de ses aptitudes à affirmer la personnalité originale du pays, dans le concert des Nations, tout en mettant en valeur les précieuses ressources humaines et physiques de la Grande île. Avant tout, ma venue sur cette terre à une portée pastorale. Comme Evêque de Rome, ayant reçu la charge de veiller à l’unité de l’Eglise catholique, je désire rencontrer, à son invitation, l’Eglise qui est à Madagascar. Je salue avec affection ses pasteurs présents ici, Monseigneur le Cardinal Victor Razafimahatratra, Archêque d’Antananarivo et Monseigneur Albert Tsiahoana, Président de la conférence épiscopale, ainsi que les évêques et les personnalités religieuses qui les accompagnent. Avec les fidèles malgaches, nous allons nous unir dans la prière, dans la profession de la Foi au Christ, dans le témoignage évangélique.

“Esprit de dialogue, de recherche de la vérité”
Et je viens affermir mes frères dans la Foi, comme le Seigneur en a donné mission à l’Apôtre Pierre. Il y a bien plus d’un siècle à présent, l’annonce de l’Evangile a été inaugurée par les missionnaires d’Europe. Ils sont encore nombreux aujourdh’ui à servir l’Eglise dans ce pays (...). Dans cette Eglise, c’est une grande joie pour moi de célébrer la première béatification d’une fille de cette terre, Victoire Rasoamanarivo, chrétienne exemplaire, vénérée par ses frères et soeurs comme modèle et inspiratrice pour la Foi et la Charité, pour la participation active et responsable de tous à l’animation de la communauté. En arrivant dans la Grande île, je vais aussi à la rencontre de chrétiens appartenant à d’autres communautés ecclésiastiques qui entretiennent des relations amicales et ouvertes avec les catholiques. Dès maintenant, je souhaite les saluer et les assurer que je viens dans un esprit de dialogue, de recherche de la vérité, d’action de grâce pour le Baptême et la Foi qui déjà nous unissent. La coopération des chrétiens dans plusieurs domaines montre qu’une fraternité vivante se construit. J’en vois un signe éloquent dans la très ancienne traduction de la Bible, qui a permis aux Malgaches l’accès au message chrétien dans leur langue est qui est saluée comme un évènement culturel et spirituel remarquable de votre histoire.

Education de la jeunesse
Le souci du bien-être, de l’épanouissement et la dignité de l’Homme me rend proche aussi des membres de ce peuple qui n’ont pas adhéré à la foi chrétienne. Qu’ils soient assurés de mon respect pour leurs convictions de conscience et mon estime pour leur bonne volonté et leur tolérance, dans un pays qui s’efforce de promouvoir une pleine liberté religieuse (...). Les évêques de ce pays ont engagé tous leurs frères à travailler avec détermination dans le champ du redressement national. J’encourage volontiers ces orientations qui vont dans le sens de ce que les premiers chrétiens sur votre terre, ont cherché à réaliser. En particulier, ils participent avec dévouement à l’éducation de la jeunesse, nombreuse et dynamique, parfois inquiète dans son désir de réussir son entrée dans la vie active avec les meilleurs atouts. Pour la formation professionnelle comme pour soutenir une bonne maturité morale et spirituelle, les écoles chrétiennes espèrent rendre un véritable service à la Nation.


Solidarité de tout le peuple
Dans la droite ligne de l’esprit évangélique, les chrétiens tiennent aussi à se consacrer au soin des malades et au soutien des plus pauvres, des plus délaissés de leurs frères. Je sais que 

leur désintéressement et leur efficacité dans ces domaines sont reconnus, et je souhaite qu’ils poursuivent généreusement ces actions (...). Je viens animé de confiance et d’espérance. Je souhaite profondément que ma vie pastorale soit utile à votre pays. Je la conçois comme un service qui est la sienne de réaliser la communion et de contribuer à la solidarité de tout le peupe (...). Je prie le Dieu Tout-Puissant de bénir ceux que leurs respnsabilités ont mis au service de la Nation et d’accorder ses bienfaits à tous les Malgaches “.


Madeleine Ramaholimihaso témoigne
“J’ai exercé plusieurs mandats dans les structures de l’église catholique au niveau mondial. D’abord, j’avais été nommée en 1977 par le Pape Paul VI membre du Conseil Pontifical pour les Laïcs. Papa Jean Paul II m’avait reconduite en 1978 et il m’avait également nommée depuis 1999 membre du Conseil des auditeurs internationaux auprès de la Préfecture des affaires économiques du Saint-Siège. Je suis la seule femme des cinq membres de ce conseil. Ainsi, nous avons pu exprimer dans des petites réunions de travail les interrogations, voire les contestations des militants d’actions catholiques que nous étions, sans que le souverain pontife s’en offusque.
Ce dont je voudrais témoigner, c’est de l’humanité d’un pasteur attentif à ce qui se vit à la base . C’est un homme de prière. J’ai eu le privilège d’être avec lui pendant une demi heure avant qu’il ne dise la messe. Nous avons prié en silence dans sa chapelle privée. Puis à table, il m’a dit d’emblée: Parles-moi de Madagascar. Constamment à l’écoute, il s’est contenté de poser quelques questions pour en savoir davantage sur la culture malgache. Il avait une mémoire phénomenale car par la suite, lorsqu’il nous recevait en groupe en étendant lamain, il me situait: Madeleine de Madagascar! Par la suite, j’ai eu à donner en sa présence le témoignage d’un foyer mixte au cours d’un synode des evêques sur la famille. Est-ce pour cela que j’ai été membre de la délégation du Vatican à l’Assemblée Générale du Conseil Eoucuménique des églises Catholiques au Canada, puis par la suite pendant huit ans membre du groupe mixte de travail de ce groupe? En tout état de cause, notre famille a interpreté ces nominations comme une volonté d’ouverture et de dialogue entre confessions différentes. En présence du Saint-Père, vous êtes saisis d’émotion, frappés par la spiritualité d’un homme charismatique doté d’une capacité de concentration unique.”
Recueillis par Jeannot Ramambazafy       [ Posté par : madagascar-tribune.com 


La Gazette   04/04/2005

Madeleine Ramaholimihaso : « J’ai côtoyé Jean-Paul II »
Madeleine Ramaholimihaso, née Ramanandraibe, est le dernier ressortissant malgache reçu par Jean-Paul II. C’était en décembre dernier au Vatican, quand elle s’y est rendue pour faire l’état des comptes du Saint-Siège. Expert comptable de renommée internationale qui fut déjà vice-présidente de la Fédération Internationale des Experts Comptables francophones, elle figure parmi les cinq membres (elle en est la seule femme) de l’instance qui se penche sur les finances du Vatican. Madeleine Ramaholimihaso est le seul ressortissant malgache admis dans les profondeurs de la résidence pontificale et à rencontrer périodiquement le Pape. Nous l’avons interrogée sur ce qu’elle sait de Jean-Paul II dans l’intimité. 
- La Gazette (*): Madeleine Ramaholimihaso, on vous présente souvent comme étant « le conseiller du Pape ». Ce titre correspond-il à la réalité ? 
- Madeleine Ramaholimihaso (-) : “Je suis plutôt un membre d’un dicastère. Un dicastère, c’est au Vatican une sorte de ministère dont les membres sont désignés par le Pape. Mais comme on me voit souvent au Vatican depuis qu’en 1979, j’ai fait partie du Conseil Pontifical pour les Laïcs, les gens m’ont donné ce titre qui n’est pas toujours approprié.” 
* Mais vous rencontrez bien périodiquement le Pape… 
- “Oui car deux fois par an, le Conseil des Auditeurs Internationaux dont je suis membre s’occupe des comptes du Saint-Siège. La fonction n’est pas rémunérée et peut-être pour cette raison, le Pape a une attention spéciale pour les cinq membres de cette instance. Nous rencontrons le Pape quand nous en faisons la demande, soit individuellement soit collectivement. Mais il nous reçoit aussi lors de la présentation du rapport d’audit.” 

* Vous avez été membre de cette instance de longue date ? 
- “Je l’ai été depuis Paul VI. Par la suite, Jean-Paul II m’a reconduit à mon poste. Les membres de cette instance ont demandé à ce que leur mandat ne soit plus renouvelé pour permettre à d’autres consultants d’occuper le poste. Je quitte donc mes fonctions d’audit au Vatican dans un an.” 
* Si on comparait ces deux papes… 
- “Paul VI était plus formel et plus guindé. Quand nous lui présentions la conclusion de nos travaux, il lisait sa réponse, nous serrait la main puis s’en allait. Jean-Paul II était plus humain. Il nous demandait de parler de notre travail, de nos difficultés dans notre tâche.” 
* Quelles étaient vos impressions à l’annonce du décès de Jean-Paul II ? 
- “De la tristesse et de l’émotion. C’était quelqu’un qui avait une grande capacité d’écoute et qui se souciait de savoir les réalités de nos pays respectifs. Il m’appelait Madeleine de Madagascar, et même s’il avait déjà fait le voyage dans l’île, il m’interrogeait sur la vie des habitants, sur les cultures locales, sur le fonctionnement de l’Eglise… C’était un privilège de travailler avec lui.” 
* On dit que vous comptez parmi ceux qui ont vécu dans l’intimité de Jean-Paul II ? 
- “On a beaucoup exagéré mon rôle. Il nous recevait dans ses appartements privés, souvent pour le petit déjeuner, il nous posait beaucoup de questions et voulait s’informer sur tout. Sa phrase préférée était ‘Parlez-moi de …’”. 
* On dit que vous avez été la représentante de Jean-Paul II dans certaines circonstances… 
- “On m’a demandé de représenter le Pape dans certaines conférences internationales du Guidisme, c’est-à-dire du scoutisme féminin catholique. J’ai pris la parole en son nom.” 
* Avez-vous joué un rôle quelconque lors du passage de Jean-Paul II dans l’île en 1989 ? 
- “Je suis intervenue pour que l’on reçoive les leaders de l’Alliance Démocratique (NDLR : Manandafy Rakotonirina et Razanabahiny Marojama qui étaient les candidats malheureux de l’élection présidentielle contestée de mars 1989 contre Didier Ratsiraka), même si ceux-ci n’étaient pas inclus dans le programme. Le nonce apostolique, Mgr Marchetto, était contre mais j’ai insisté pour que l’on tienne compte de l’existence d’une opposition dans l’île, et ceci, car Jean-Paul II était le pape de l’ouverture démocratique. Les chefs de l’Alliance Démocratique furent finalement reçus par le cardinal Casaroli qui était le n°2 du Saint-Siège. Ce qui n’était pas peu.” 
* Quel est le souvenir que vous garderez de Jean-Paul II ? 
- “Celui d’une grande figure du catholicisme qui avait beaucoup de qualités. L’émotion suscitée actuellement par sa disparition est tout à fait justifiée.” 


Missionnaire Laic 06/04/2005 ( http://mlaoi.mepasie.org/ )

Jean Paul II: MADAGASCAR
En apprenant la mort du Pape Jean-Paul II, le cardinal Armand Gaétan Razafindratandra, archevêque d’Antananarivo dit : « Un Pape merveilleux qui est resté dans le cœur des Malgaches. Tous se souviennent avec affection de son voyage effectué à Madagascar en 1989, au cours duquel le Pape a béatifié Victoire Rasoamanarivo (1848-1894). 


Tribune 08/04/2005

Histoire: Jean Paul II (1920 - 2005)
Un Pape qui a vraiment bouleversé l’Histoire de l’Humanité ! 

C’est aujourd’hui vendredi qu’auront lieu, à Rome, les obsèques de ce Pape hors du commun des mortels, qui a boulversé l’Histoire de l’Humanité toute entière. Ultime hommage de notre part. Pour la postérité.
Un Pape polonais, acteur de l’effondrement du communisme et de la transition démocratique 
Originaire d’une église qui a été confrontée au marxisme dans toute sa violence et qui n’a pas fléchi, il commence son pontificat en sachant que le marxisme a cessé d’apporter une espérance et qu’il est en train de mourir. Il apporte un soutien particulier à son compatriote Lech Walesa et au syndicat Solidarnosc contre le régime communiste. Cette lutte, il la paiera par un attentat le 13 mai 1981 qui lui enlèvera une bonne part de sa force physique impressionnante. Il se met au service des droites de l’homme, dénonçant aussi bien l’oppression totalitaire que l’embargo américain sur Cuba. Ses encycliques sociales (laborem exercens (1981) ; sollicitudo rei socialis (1991) et centesimus annus (1991) sont inspirées de ses expériences aux quatre coins du monde, avec une critique saine, aussi bien du marxisme que du capitalisme. Jean-Paul II a fait avancer la doctrine sociale de l’Église plus qu’aucun pape avant lui.

Un Pape pèlerin pour la seconde évangélisation 
Jean-Paul II a fait plusieurs fois le tour de la planète, défiant parfois la logique ou la prudence. Il annonce une seconde évangélisation, qui doit s’opérer à la fois dans la chrétienté déchristianisée et dans le monde encore peu touché par le christianisme. Des 90 voyages internationaux de Jean-Paul II, peu furent anodins. Son premier voyage en 1979 fut dans un Mexique anticlérical (au point que les évêques durent l’accueillir en tenue civile) et le départ d’une libération pour l’Église mexicaine. Il n’a reculé devant rien, ni devant les dictatures, dont il a forcé le respect, ni devant les pressions anticléricales ), ni devant le souci de la Curie romaine qui lui rappelle son épuisement, ni devant les risques politiques comme lors du pèlerinage en Israël/Jordanie/Palestine. Ce pape avait quelque chose de St François Xavier, évangélisant les territoires d’Asie jusqu’à tomber d’épuisement. Il manifeste encore une liberté supplémentaire lors de son voyage à Jérusalem, sa liberté intérieure, puisqu’il manifeste son désir de s’y plonger dans la prière. Il y réalise également des pas étonnants vers les communautés juives et musulmanes. Il manifeste effectivement partout où il passe sa volonté d’être artisan de paix. Ce qu’il réalise effectivement quand il passe malgré l’incrédulité de tous. 
Un Pape philosophe et théologien, avec des idées respectées dans les milieux intellectuels 
Jean Paul II appartenait à un courant philosophique personnaliste. Le personnalisme est une vision de l’homme surtout développée par Mounier dans les années 30 en réaction contre les données modernes que sont l’individualisme, le collectivisme et le totalitarisme. Il affirme l’originalité et l’intimité du sujet, appelé à suivre l’exemple du héros et du saint, en insistant sur la dimension collégiale de la personne dans sa vocation communautaire (au sens large). Sa dernière encyclique (septembre 1998) vise à réconcilier foi et raison.
La continuation de Vatican II : un Pape inflexible
Jean Paul II était présent à Vatican II et est profondément dans l’Esprit du concile. Tout d’abord par son sens de la collégialité épiscopale (mise en valeur au concile) : en témoignent les nombreux synodes d’évêques qu’il convoque. Il est aussi attentif à définir une barrière entre ce qui doit rester immuable dans l’Église (l’annonce du salut et la morale qui en découle pour ceux qui suivent le Christ) et l’adaptation nécessaire au monde. 
Un Pape soucieux d’oecuménisme, et de dialogue inter religieux
Étant slave, il était imprégné de culture catholique et orthodoxe et il s’efforcait de multiplier les contacts, notamment sur le terrain de la prière et de la charité. Il avait un grand souci de respecter ses frères orthodoxes, en particulier dans la réévangélisation des pays communistes. Plus loin que l’œcuménisme, il a instauré un dialogue inter religieux par les rencontres d’Assise, où des représentants de toutes les religions sont venus prier pour la paix. Plus loin que le dialogue, le pape marqua des pas de réconciliation à l’occasion du jubilé de l’an 2000 et lors de son voyage en Terre Sainte. La demande de pardon qu’il a déposé au mur des lamentations et la cérémonie à Yad Vashem (musée et mémoire de la Shoah à Jérusalem) sont des pas immenses vers la réconciliation. Lors de ce voyage, il est parvenu également à dire fermement la nécessité pour les palestiniens d’avoir une Nation, tout en gardant un dialogue ouvert avec la communauté juive.
Souci constant de la préparation du Grand Jubilé
On retrouve ce souci de fêter dignement le 2000ème anniversaire de l’incarnation de Jésus-Christ dès ses premiers textes pontificaux. Il souhaitait que ce jubilé voit un renouvellement de la foi trinitaire chez les chrétiens. Il insistait beaucoup sur cette foi trinitaire dans ses encycliques Redemptor hominis (1979) sur le Fils, Dives in misericordiae (1980) sur le Père, et Dominum et Vivificantem (1986) sur l’Esprit Saint. Après le succès du jubilé, il relanca l’élan missionnaire par son encyclique à l’aube du troisième millénaire : «il nous faut de nouveaux saints pour l’an 2000, il faut s’ancrer davantage dans la prière». Aux JMJ 2002 à Toronto, le pape lance cet appel : «le XXIème siècle qui commence aura été marqué par deux événements : le jubilé de l’an 2000 et son formidable élan de réconciliation et les attentats du 11 septembre 2001 : à vous de faire en sorte que le jubilé soit l’événement le plus marquant».
Un Pape mal aimé des médias et d’une partie des catholiques
En premier lieu, il y a une pression constante sur l’opinion publique (via les médias) de groupes d’influence intra-église (progressisme=volonté d’adaptation absolue au monde, ex : journal golias) et extra-église (réseau Voltaire). La théologie de la libération amèna la guerre en Amérique du sud. L’affaire de l’intégrisme (ou Lefebvrisme) avec le refus de Mgr Lefebvre de reconnaître Vatican II et le sacre de 5 évêques hors de la communion de l’Église. Son appel à une seconde évangélisation rencontra un refus de certains catholiques. Son combat pour la morale conjugale est celui qui rencontra le plus d’hostilité, dans la droite ligne d’humanae vitae. Mais également sa défense (encyclique Veritatis Splendor : la mission du Fils et de l’Esprit doit faire son chemin dans les consciences, liberté et vérité sont liées) d’une morale qui ne repose pas que sur la raison mais sur l’ordre de la nature et la révélation de Jésus-Christ, Dieu fait chair. 

Un Pape qui avait du charisme auprès des jeunes 
Les JMJ (journées mondiales de la jeunesse) rassemblent tous les deux ans une foule enthousiaste depuis 1985. Les jeunes se sont rassemblés sur tous les continents : Compostelle, Czestochowa, Denver, Manille, Paris, Rome, Toronto. De plus en plus affaibli et diminué par la maladie, Jean Paul II ne perdit pas le contact avec les jeunes et semblait animé d’une énergie nouvelle en leur présence. Les jeunes continuèrent de se rassembler autour du vieil homme épuisé pour ce qu’il représentait au-delà des apparences.
Une dévotion sans faille à Marie vers une civilsation de l’amour
En témoigne sa devise (Totus tuus) et la superbe encyclique qu’il lui consacra (redemptoris mater 1987) et la place qu’il lui accorda dans la préparation du jubile. Le pélerinage de foi de Marie est l’exemple de sainteté sur lequel s’appuya le Saint Père. Jean Paul II ne faisait pas que dénoncer la civilisation de mort qui découle de l’individualisme forcené, il annonca aussi une civilisation de l’amour. Il a veillé, en premier lieu, à redonner son plein sens à l’amour humain en poursuivant l’œuvre commencée par Paul VI avec Humanae Vitae et en luttant contre ce qu’il appellait «la mentalité contraceptive», au point que ce discours occulta dans les médias tout ce qu’il a pu dire d’autres.

Un Pape qui avait du charisme auprès des jeunes 
Les JMJ (journées mondiales de la jeunesse) rassemblent tous les deux ans une foule enthousiaste depuis 1985. Les jeunes se sont rassemblés sur tous les continents : Compostelle, Czestochowa, Denver, Manille, Paris, Rome, Toronto. De plus en plus affaibli et diminué par la maladie, Jean Paul II ne perdit pas le contact avec les jeunes et semblait animé d’une énergie nouvelle en leur présence. Les jeunes continuèrent de se rassembler autour du vieil homme épuisé pour ce qu’il représentait au-delà des apparences.
Une dévotion sans faille à Marie vers une civilsation de l’amour
En témoigne sa devise (Totus tuus) et la superbe encyclique qu’il lui consacra (redemptoris mater 1987) et la place qu’il lui accorda dans la préparation du jubile. Le pélerinage de foi de Marie est l’exemple de sainteté sur lequel s’appuya le Saint Père. Jean Paul II ne faisait pas que dénoncer la civilisation de mort qui découle de l’individualisme forcené, il annonca aussi une civilisation de l’amour. Il a veillé, en premier lieu, à redonner son plein sens à l’amour humain en poursuivant l’œuvre commencée par Paul VI avec Humanae Vitae et en luttant contre ce qu’il appellait «la mentalité contraceptive», au point que ce discours occulta dans les médias tout ce qu’il a pu dire d’autres. La civilisation de l’amour passe par une nouvelle évangélisation, mais aussi par la mise en lumière de nombreux témoins pour notre siècle d’où le nombre incroyable de béatifications (un millier) et de canonisations (environ 300) qu’il a proclamé. L’avenir de l’humanité et du christianisme passe par la famille (Lettre aux familles).


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