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...Et
en passant par
TetezamitaKely
...Les
8 Familles
et
leurs voeux 2003
(vu sur le site
www.rainizafimanga.com)
"Les
'Grands' parlent d'idée
les 'médiocres'
parlent d'évènements
les 'misérables'
parlent contre les personnes..."
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LE JIR - ARTICLE DU 16/01/03
L'Afrique n'évitera pas la potion libérale
Le Forum sur la loi américaine sur la croissance et les possibilités économiques en Afrique (African growth and opportunity Act) a été officiellement ouvert hier à Port-Louis par le représentant américain au Commerce Robert Zoellick. "L'Agoa a pris un excellent départ, mais beaucoup reste à faire", a-t-il déclaré.
L'Agoa est un programme datant de l'an 2000 visant à développer les échanges commerciaux entre les États-Unis, pays le plus riche du monde, et le continent le plus pauvre de la planète, l'Afrique. A ce jour, 38 pays d'Afrique bénéficient d'un accès privilégié au marché américain pour certains produits. Ces pays sont représentés à Maurice par des ministres dont les travaux doivent se poursuivre jusqu'à demain.
Des groupes de lobbying, organisations humanitaires et des délégués du secteur privé, sont également présents pour mener des discussions en marge du forum. Les opposants à une mondialisation libérale doivent également faire entendre leurs voix notamment lors d'une manifestation qui s'est déroulée hier à Port-Louis.
"La part de l'Afrique sub-saharienne dans le commerce mondial est passé de près de 4% dans les années 60 à moins de 2% aujourd'hui", a souligné M. Zoellick dans son discours d'ouverture. "En conséquence, les pays et les habitants d'Afrique n'ont pas participé à la prospérité croissante qui a accompagné le développement du commerce mondial lors des dernières décennies", a-t-il rappelé.
"Nous croyons que le libre-échange, combiné avec des politiques d'aides, offre le meilleur espoir d'honorer l'engagement du président Bush pour faire entrer les démunis du monde dans le cercle du développement", a ajouté M. Zoellick.
"L'Agoa a pris un excellent départ, mais beaucoup reste encore à faire pour exploiter toutes ses potentialités", a-t-il poursuivi.
AUGMENTER LES INVESTISSEMENTS
Le Premier ministre mauricien Anerood Jugnauth a pour sa part indiqué aux participants que "l'Agoa est un succès majeur". "Les exportations libres de toutes taxes de l'Afrique sub-saharienne vers les États-Unis ont atteint 8,2 milliards de dollars l'année dernière", s'est-il félicité. Selon lui, l'Agoa "a la possibilité de créer un commerce dynamique entre l'Afrique et les États-Unis en assurant un accès sûr, prévisible et préférentiel au marché américain".
Le chef du gouvernement a également mis l'accent sur la nécessité d'investir en Afrique pour enfin faire décoller le continent. "On ne peut libérer les potentialités de l'Afrique sans investissement. Le fait que les pays d'Afrique sub-saharienne continuent d'être à la traîne pour attirer des investissements directs étrangers, est un motif d'inquiétude", a-t-il souligné. "Il y a des possibilités illimités pour des investissements dans la région et les règlements ont déjà été libéralisés dans la majorité de nos pays", a-t-il assuré.
A QUI PROFITE L'AGOA ?
La loi de l'Agoa donne un accès privilégié jusqu'en 2008 au marché américain dans certains secteurs d'activités aux pays africains qui acceptent les lois de l'économie libérale. Elle doit inciter les pays d'Afrique à ouvrir leur économie en faisant tomber les barrière protectionnistes. Dans l'esprit de ses créateurs, l'Agoa doit être en fait une autoroute pour l'Afrique en vue de rejoindre la mondialisation libérale.
Depuis l'entrée en vigueur de l'Agoa, les importations américaines en provenance d'Afrique, hors pétrole, ont grimpé de 50%, selon le représentant au Commerce des États-Unis Robert Zoellick.
De 14 milliards de dollars en 1999, les importations ont atteint 21,3 milliards en 2001. Pour les sept premiers mois de 2001, les exportations africaines de vêtements vers les États-Unis se sont élevées à 100 millions de dollars, en hausse de 20% par rapport à la période correspondante de l'année 2000.
Quelques pays ont particulièrement bien tiré leur épingle du jeu. Les exportations automobiles de l'Afrique du Sud ont ainsi été multipliées par seize ces deux dernières années. Au Kenya, les exportations dans le secteur textile ont atteint 45 millions de dollars en 2000, 71 millions en 2001 et 100 millions pour les neuf premiers mois de 2002.
EXPRESS
DE MADA Jeudi 16 janvier 2003
EXPRESSION:
Affirmer et imposer des compétences
C'est donc à un autre combat, celui pour la réduction de la pauvreté et les inégalités sociales, que le prochain gouvernement doit s'atteler. Le choix des hommes sera donc prépondérant pour conduire ce combat.
Un combat qui n'a jamais été gagné par l'ancien régime et qui s'est même traduit dans de nombreux secteurs, comme l'agriculture, l'éducation et la santé, par une véritable déroute par rapport à l'héritage reçu et aux promesses faites.
Ce changement, dont on espère qu'il se manifestera déjà dans la désignation des nouveaux ministres, car à pratiques politiques nouvelles il faut des hommes nouveaux, a été voulu pour le peuple qui a placé sa confiance dans le président Marc Ravalomanana, et pratiquement en lui seul, pour le conduire.
C'est dire que le chef de l'Etat, dont on sait qu'il aura très largement inspiré et marqué de son empreinte la formation du gouvernement, n'a pas droit à l'erreur, bien qu'il soit face au dilemme de satisfaire les attentes de la population et de ne pas mécontenter plus que de raison les différents courants politiques qui l'ont soutenu et, surtout, les
dirigeants qui les incarnent.
Cette alchimie politique à cours dans tous les pays du monde où la démocratie existe ou est en marche. Il y a toujours une, deux ou plusieurs personnalités qui sont forcémement laissées sur la touche. De même que ce que l'on appelle dans les pays sous développés le nécessaire "équilibre ethnique" n'est qu'un équilibre régional dans les pays développés quand l'ensemble de la représentation nationale doit normalement figurer dans la répartition des portefeuilles lors de la formation d'un gouvernement par exemple.
Il serait pour le moins surprenant, regrettable et affligeant que la contestation ou le mécontentement puissent venir des hommes politiques qui pour avoir atteint la stature de "ray-am dreny" n'en sont pas pour autant les mieux placés pour donner l'impulsion nécessaire à la réalisation d'un vrai changement et d'un réel développement. On attend d'eux, au contraire, qu'ils tiennent auprès de leurs partisans, le plus souvent circoncrits à leur espace électoral, un discours favorable à cette politique de relève, de renouvelement et de rajeunissement de la classe dirigeante et gouvernante.
Il ne faut pas confondre, en effet, l'utilité d'un député à l'Assemblée nationale, pour assurer la défense des intérêts de sa région et dont le cumul doit participer effectivement au développement du pays, et sa compétence technique, et si possible non politique, pour permettre que les projets programmés soient réellement réalisés.
C'est tout l'enjeu de la formation de ce gouvernement dont on attend, il faut bien le dire, des miracles, et si possible rapides, que de devoir imposer à la classe politique élue et affirmer devant la population exclusivement des compétences techniques.
UN GOUVERNEMENT DE CHOC ET DE COMBAT POUR LA CROISSANCE EST ATTENDU DANS LA JOURNÉE
Pour les grands secteurs qui sont les priorités déclarées du président Marc Ravalomanana, comme les infrastructures, l'aménagement du territoire, les transports, ou bien l'enseignement, des super-ministères sont annoncés en coulisses avec pour assister les super-ministres le nombre nécessaire de secrétaires d'Etat.
On sait, par exemple, que par mesures d'économies budgétaires, le nombre de départements ministériels sera réduit, comme l'a d'ailleurs confirmé sur la radio nationale le premier ministre Jacques Sylla, qui a précisé qu'il y aura vraiment de "nouvelles têtes".
En effet, les ministères jugés les plus importants dans la stratégie présidentielle ne seront certainement pas confiés à des politiques, à des élus, mais plutôt à des techniciens issus de la société civile et ayant la totale et indispensable confiance du chef de l'Etat.
Pour marquer le changement promis, et donc attendu par la population, il convient, en effet, de commencer d'abord par le choix des hommes. Ou des femmes puisque l'on évoque même la possible nomination, par exemple, de l'une d'entre elles à la défense ! Quand on veut s'assurer d'un soutien, d'un engagement et d'une adhésion absolue à une politique, ce sont souvent les esprits qu'il faut d'abord marquer.
Deux événements politiques majeurs précéderont le
week-end.
Le nouveau gouvernement dont la structure et la composition n'obéiraient pas aux critères traditionnels en la matière, sera connu ce jour. "Il sera conçu comme un gouvernement de choc et de combat pour la croissance". La cérémonie de présentation des vœux des corps constitués, le plus grand événement politique de l'année, se tiendra demain au palais d'Etat d'Ambohitsorohitra. Le président Marc Ravalomanana répondra aux grandes interrogations sur le contenu concret de sa politique générale en présence du corps diplomatique et (surtout) des membres du nouveau gouvernement. Jacques Sylla, reconduit Premier ministre, a annoncé hier l'imminence des noms. "Le nouveau gouvernement sera d'un effectif réduit" devait-il déclarer "Et il y aura de nouvelles têtes". Le Premier ministre a reçu hier en fin d'après-midi, la dernière cohorte des membres de son ancien gouvernement. Les ministres de l'Enseignement secondaire, de l'Agriculture, des Postes ou de la Jeunesse et Sports, ont bouclé le long défilé ministériel ouvert avant-hier aux portes du cabinet du chef de gouvernement. Des mouvements ont été enregistrés. Tous les élus de la province de Fianarantsoa se sont donnés rendez-vous en fin d'après-midi à Anosy devant le ministère de l'Enseignement secondaire et de l'Education de base. Selon des sources, ils seront reçus par le Premier ministre en début de soirée avec à leur tête, le ministre Dieudonné Michel Razafindrandriatsimaniry, élu à Fianarantsoa II. Même si des audiences de coloration provinciale ont déjà été accordées par Mahazoarivo, celles des élus de Fianarantsoa peut apparaître comme exemplaire des appréhensions pour l'avenir d'un champion déclaré porte-bannière provincial, dans la conjoncture d'un remaniement-choc avec la réduction du nombre de ministères, une "suggestion" des bailleurs de fonds. Selon des sources, des super-ministères regrouperont logiquement tout ce qui sera du domaine infrastructures, par exemple. Travaux publics, transports et aménagement du territoire. La même logique pourrait faire advenir un mammouth Education nationale avec Enseignement supérieur, éducation de base et secondaire et technique. Ou un super-Mammouth financier genre Bercy français, Finances ou Economie avec le Budget. Le paysage gouvernemental entraînera une recomposition en secrétariats d'Etat ou une nouvelle dimension accordée aux Directions générales.
De ce point de vue, le critère du soutien inconditionnel au régime ou d'un appui électoral devrait faire la place aux considérations techniques en termes de compétences et d'efficacité au détriment d'une vision en clans, coteries, mouvances politiques ou au pire, en partage de gâteau. Les rumeurs de frictions -"passagères "- confirment que l'esprit dans lequel a été mené la formation du nouveau gouvernement a heurté des habitudes mentales. Une nouvelle (et apaisante) redistribution des cartes n'aurait pas touché aux super-ministères. Le gouvernement dans la logique présidentielle ne peut être qu'un instrument de travail ou un "think tank" et non un panel représentatif de la reconnaissance. Dans le domaine des infrastructures qui lui semble essentiel ou les finances, des technocrates habiles à évoluer dans les hautes sphères internationales supplanteront des ingénieurs. La logique poussée jusqu'au bout, une Alliot-Marie Michèle pourrait s'installer à Ampahibe comme ministre de la défense nationale. La chose n'a pas gêné en France. Les législatives anticipées ont été une forme de chèque en blanc présidentiel considéré comme garanti par la confiance de la Nation. Ce qui face à des considérations politiques gênantes, lui permettrait de passer outre. Aujourd'hui, le point d'interrogation majeur sera : jusqu'où ira le président Ravalomanana ?
Le sénat déménage d'Anosikely pour Analamahitsy
Initialement prévue pour samedi 13 janvier dernier, la cérémonie d'échanges de vœux entre le personnel, les sénateurs et le président du Sénat Rajemison Rakotomaharo, s'est finalement tenue hier. Un report de quelques jours pour permettre à tous les sénateurs d'être présents, car certains d'entre eux étaient encore retenus dans leur circonscription respective. N'empêche que sur les 90 sénateurs élus et/ou nommés selon leur situation, il y eut quand même quelques absents. Ce qui n'a pas altéré les festivités prévues pour ces échanges de vœux. Au menu quelques discours de souhaits, beuverie et bouffe, et remise de cadeaux au "raiamandreny".
On a appris des différentes interventions, notamment celle de Rajemison Rakotomaharo, que le siège du Sénat sera transféré d'Anosikely à Analamahitsy. Plus précisément, dans les anciens locaux de l'ambassade de Russie. Le président du Sénat indique que les tractations pour l'occupation des lieux ont déjà été faites, et que les travaux de réaménagement du site sont en cours, dont priorité sera donnée aux locaux de travail des sénateurs et leurs logements… surtout pour ceux venant des provinces. Ces réaménagements sont prévus être terminés vers la fin de ce mois. A terme, une cantine sera également mise en place. Rajemison Rakotomaharo explique par ailleurs que, ce déménagement tient à des raisons plus pratiques… ne serait-ce que pour éviter les embouteillages sur la RN 7 lorsque des cérémonies officielles se déroulent au palais d'Anosikely, lequel sera désormais affecté sinon "loué" à d'autres fins. En attendant, l'on note que l'annonce de ce déménagement a été très applaudie par l'assistance qui, par la voix du doyen des membres du bureau permanent du Sénat, a fait part auparavant de certains autres problèmes qui entravent la bonne marche des affaires de cette deuxième institution de l'État: des problèmes de matériels, de transports, et d'autres logistiques. Rajemison Rakotomaharo y a répondu que "le maximum sera fait pour que tous ces problèmes soient résolus dans les meilleurs délais…" Le ton est, en tout cas, annoncé: une grande partie de ces problèmes sera solutionnée, mais pour l'instant, il faudra pour les uns et les autres "faire avec les moyens du bord" comme l'a fait remarquer le président Rajemison.
UN BILAN POSITIF
Au-delà de cet impératif de déménagement du Sénat, Rajemison Rakotomaharo a livré quelques réflexions, relatives à son mandat depuis les six mois qu'il était à la présidence de cette institution. Comme bilan de ses actes et activités, le président note: "… Je peux dire que le bilan est positif, vu que la période d'activités du Sénat est encore très limitée. Depuis mon accession à la présidence de cette institution, laquelle est de six mois exactement à l'heure actuelle, il se trouve que nous n'avons pas eu de problème particulier pour l'adoption des lois. Mais cela ne veut pas dire que les lois qui ont été adoptées au niveau de l'Assemblée nationale le sont systématiquement au niveau du Sénat. Car tous les textes qui nous ont été soumis, ont été débattus en profondeur avant leur adoption. Mais comme l'a souligné tout à l'heure le vice-président du Sénat, le renforcement de la collaboration entre les deux chambres du Parlement est plus que jamais indispensable…"
DU NOUVEAU RAPPORT DES FORCES
Ainsi satisfait du mandat qu'il a exercé à la tête du Sénat, Rajemison Rakotomaharo conforte, plus ou moins, que le poste qu'il occupe à l'heure actuelle, lui sied parfaitement. Il explique: "… Comme je le disais à l'instant, je n'ai pas rencontré de problèmes majeurs. Donc pour l'instant, je ne vois aucune raison de solliciter un autre poste. Vu aussi que mes collaborateurs, aussi bien les sénateurs que le personnel, ont fait montre d'une détermination à œuvrer pour la bonne marche des affaires du Sénat. Dans ces conditions, je ne peux que conclure que ce poste me sied favorablement…"
Concernant sa vision du nouveau rapport des forces au niveau du Parlement, le président du Sénat déclare : "… Au niveau de l'Assemblée nationale, ce rapport des forces est très positif en faveur de Tiako i Madagasikara et du Firaisankinam-pirenena. Et cette situation initiée à partir de l'Assemblée nationale, va être, bien sûr, débattue au niveau du Sénat. Mais je ne pense pas, tel que cela s'est présenté au cours de ces six mois, que cela va poser des problèmes particuliers. Donc, j'espère que tout va se passer dans l'ordre et en toute sérénité suivant la législation en vigueur…".
Travaux publics - 7000 km de routes goudronnées pour 2003
Une année difficile, certes, mais couronnée de succès également, avec un bilan positif. Ce sont les explications du ministre des T.P., Jean Lahiniriko, lors des échanges de vœux qui se sont déroulés hier, au Capitole Ivato.
En guise de succès durant l'année 2002, figurent la réhabilitation de la route Vangaindrano-Ambinanindrano, faite à 100%, la portion Maroroy-Ankaramania à 80%, et les trois RIP qui rejoignent Ambositra-Ranomena à 95%.
Dans l'objectif global d'atteindre la libre circulation des biens et des personnes, et la consolidation du partenariat avec les bailleurs de fonds, des accords de crédits avec l'Ida (Banque mondiale) pour le transport en milieu rural ont été effectués, ainsi que des signatures de conventions de financement avec l'Afd et le Japon.
D'autre part, les études Apd des pistes Ippte dans les 6 provinces pour 7000 km sont terminées. Et pour les travaux de réhabilitation, 223 km de routes en terre battue dans les faritany de Fianarantsoa, Mahajanga, et dans la zone d'Antsirabe. Pour les routes bitumées, 478 km ont été faites, sur les Rn 6, Rn 34, Rn 44, et Rn 3a. En ce qui concerne les ouvrages de franchissement, 10 ponts dynamités ont nécessité 638 milliards Fmg, et sur la Rn 4, 8 ponts ont été construits et réhabilités d'une valeur de 160 milliards Fmg.
Les autres activités sont, entre autres, l'indemnisation des expropriés pour la construction du petit boulevard mise en vigueur par le VIIIe Fed, la mise en place du crédit Fenu, la construction de l'axe principal de la ville de Toliara, de l'axe principal de Sainte-Marie et la Rn 2a, Ambohimalaza, Anjeva, Ambatomanga.
Sur le plan politique, Jean Lahiniriko est élu député dans le Sud. On se demande quel rôle il va jouer maintenant, rester ministre ou député à Tsimbazaza ?
AGOA - Davida Rajaon à Maurice
La participation de Madagascar au Forum de l'Agoa dans sa seconde édition qui se tient a Maurice est incontournable dans la mesure ou nos exportations vers les Etats-Unis ont enregistre une augmentation de l'ordre de 60 % en 1 an.
Au départ, le Mdspia (ministère du Développement du Secteur Prive, de l'Industrialisation et de l'Artisanat) anime en personne par le ministre Davida Rajaon, principal concerne par l'Agoa a été contacte par l'US Trade Representative en ce qui concerne la participation de Madagascar a cet événement. De ce point de vue, les partenaires véritables du Mdspia ont été, en premier lieu, Rosa Whitaker, qu'on peut appeler sans équivoque " Madame Agoa aux Etats-Unis ", ensuite le " Corporate Council on Africa ", entre autres, le Chairman Stefan Hays.
Si la participation du secteur prive a été rendu effectivement possible, c'est grâce a l'obtention du programme d'appui au secteur prive sur financement de la Banque mondiale, qui, initialement était prévu ne couvrir que la somme de 2 millions de dollars pour définitivement atteindre les 10 millions de dollars. Ce qui a , en fin de compte, permis aux 55 opérateurs prives dont 30 exposants a l'intérieur du " Village Madagascar " de participer a cet événement.
DÉVELOPPER
L'INTÉGRATION VERTICALE
Ce second Forum de l'Agoa marque, d'une part, le réveil des pays africains , en particulier de Madagascar, et d'autre part, celui des américains vis a vis de Madagascar. Mais malgré tout, Madagascar doit encore se préparer avant 2004 pour être prêt a satisfaire les exigences de la Loi américaine qui, a partir de cette date, ne permet plus aux entreprises malgaches de bénéficier de ces avantages que si la matière première utilisée provient d'un pays de l'Afrique sub-saharienne qui est aussi éligible aux avantages de l'Agoa. Dans cette optique, Madagascar doit, autant que faire se peut, réaliser son intégration verticale ( ex: développer Hasyma pour avoir une production suffisante de coton pour ne pas dépendre d'autres pays pour cette matière). Et malgré que la croissance élevée dans certains pays de l'Asie ( Viet-Nam,…) gène quelque peu les pays africains, tant que le pays bénéficie des avantages de l'Agoa, il possède encore de grosses marges de manoeuvre car aujourd'hui, on ne se trouve qu'a 10 % de nos capacités.
LE GUICHET UNIQUE
C'est dans cet esprit qu'il faut comprendre toutes les actions entreprises par le Mdspia dans le cadre de la préparation et ensuite dans la participation au second Forum. En effet, dans toutes les circonstances, que ce soit à l'Université de Maurice (Reduit) pour l'aspect gouvernemental du Forum, ou au Radisson Hotel pour le cote secteur prive, ou encore au Port franc de Port-Louis en ce qui concerne l'exposition commerciale, le Mdspia s'est volontairement mis a l'écart en jouant le rôle de facilitateur. Selon le ministre Davida Rajaon, son département oeuvre principalement dans le but de savoir comment faire venir tous les investisseurs présents au Forum a Madagascar. Comment ? Entre autres, en regardant ce que font les autres stands ( politique de marketing agressive ou non, …).
De plus, après tous les efforts déjà faits, on s'attend a ce que les américains réalisent leur promesses d'aider tous les pays qui font prévue de dynamisme dans le sens de l'Agoa, ce sont des aides qui doivent atteindre les 600 millions de dollars. Ces aides ne sont forcement pas de l'argent, elles peuvent se faire sous la forme d'une aide a la formation des services des douanes ou d'allégement des procedures,…
Et pour tout parfaire, Davida Rajaon a ajoute qu'on doit mettre en place, le plus vite possible, le " guichet unique " des investisseurs, qui serait une sorte d'agence d'orientation des investissements. Tous les moyens requis dans ce sens seraient déjà prêts.
Par ailleurs, on peut croire que les premiers responsables du pays mettront tout en oeuvre pour y parvenir. La décision du Président Ravalomanana de mettre a la disposition du secteur prive l'avion présidentiel pour participer a l'Agoa est un signal fort de sa volonté d'aider le secteur prive.
Fianarantsoa - Pluies diluviennes
Décidément, ceux qui ont eu le marché des études entrant dans le cadre des réhabilitations ou des constructions des canalisations dans la ville de Fianarantsoa en association avec l'Agetip, ne pouvaient sans doute insérer dans leur projection les pluies diluviennes qui se succèdent et qui sont à même de provoquer d'importants dégâts. De toutes les façons, ce ne sont pas toutes les canalisations de la ville qui sont concernées par ces réhabilitations, ce qui fait que des circuits ne peuvent pas être maîtrisés. En clair, les débordements sont des réalités incontournables et que si les voies d'eau de la ville haute ne font pas l'objet d'une étude particulière, les débits resteront incontrôlables. Les calculs sont réels mais les jonctions avec les canalisations des quartiers hauts sont une autre histoire.
Cela dit, à Ampasambazaha, seule la boue laissée par les torrents marquait la journée du dimanche 12 janvier. Quoi qu'il en soit, elle recouvrait la route de l'axe central d'un tapis de couleur brique de trois à quatre centimètres d'épaisseur, constaté le lendemain lorsque les employés de la commune urbaine se sont affairés pour l'enlever et dégager les bouches d'égouts. Dimanche encore, lorsque les trombes d'eau ont cessé, deux petits enfants de 6 et 3 ans environ regardaient avec étonnement les eaux sortir d'une ouverture d'un mur de clôture. Soudain le mur s'est effondré, ensevelissant les deux petits. L'aîné était dans un état grave nous disait un des sauveteurs tandis que le second enfant a pu sortir sans trop de gravité. Ils ont été cependant hospitalisés. Le même jour, plusieurs habitations du côté de Mokana ont dû être abandonnées par suite d'inondations. Dans la nuit du lundi à mardi vers 23 h 30, une autre maison en terre (peta-potaka) n'a pas résisté. Les deux occupants, des personnes en situation très difficile puisque l'une a été considérée comme aliénée mentale, ont été ensevelis. La femme a succombé, l'homme présumé être son conjoint a pu sortir dans la nuit même après avoir reçu les soins que nécessitait son état auprès du Centre hospitalier régional.
Ce n'est qu'un aperçu d'une petite partie de la situation dans la ville. Nous ignorons si d'autres dégâts se sont produits quelque part mais il est probable que dans les régions de Fianarantsoa II, productrices de riz entre autres Masoabe, Vinanitelo, Vohimarina Lamosina, ces pluies diluviennes de dimanche et de lundi, aient apporté leur lot d'inondations.
Météo - Temps pluvieux, déjà un mort à Tana !
Le temps qu'il fait actuellement est un déplacement de la zone de convergence intertropicale du Nord-ouest vers les Hautes-terres et vers le Nord, dans la région de la Sofia. Aidé par le mousson du Nord-ouest, qui emmène des vents humides et chauds, le temps sera toujours pluvieux, pendant quelques jours.
Hier dans la soirée, la pluie a provoqué des coupures de courant et des inondations dans divers quartiers de la capitale, notamment dans les bas-quartiers à Andravoahangy, Besarety, Isotry, Antohomadinika, 67 Ha, Tsaralalàna, Ampefiloha, Ankadimbahoaka.
A Ankorahotra, le petit pont qui mène à Ampahibe n'a pas tenu le coup, entraînant la mort d'un enfant emporté par les eaux. Son corps n'a pas encore été retrouvé hier soir.
On craint fort la montée des eaux, dont la cote d'alerte sera atteinte d'ici peu. Toutes les populations en bordure des rivières devraient prendre des précautions et fuir les environs afin d'éviter les accidents. Les crues sont maintenant très fortes.
Conjonctivite virale et bactérienne
La maladie des yeux dénommée conjonctivité a commencé à se répandre dans la capitale, après avoir frappé les régions d'Antsiranana et Mahajanga. Selon les enquêtes effectuées par le département de Santé et de la Population au sein de la Délégation spéciale de la province d'Antananarivo, sous l'égide du Commisaire général Samuel Rabemahaleo, au sein des centres de santé de la capitale et ses environs, on a enregistré environ 500 cas de maladies des yeux toutes confondues, la conjonctivite virale et bactérienne y figure depuis le mois d'octobre 2002. Il s'agit d'une inflammation de la conjonctive, la membrane muqueuse transparente qui tapisse l'intérieur des paupières et les unit au globe oculaire, et continue jusqu'à la cornée. Cette maladie contagieuse existe dans le pays chaque année, notamment durant la saison chaude et humide favorisant son épidémie. La plupart des cas de maladies est la conjonctivite virale qui se présente sous forme d'inflammation de l'un des yeux d'abord, suivie d'une irritation et d'écoulement continuel de larmes ainsi que l'enflure de la cornée donnant l'envie de se frotter les yeux et risque de contaminer l'autre œil. Si le malade n'est pas traiter à temps, la maladie devient une conjonctive bactérienne. Toutes les catégories de personnes peuvent attraper cette maladie due au moindre irrespect de la propreté et de l'hygiène.
PRÉCAUTIONS
Face à cette situation, afin d'éviter la propagation de cette maladie contagieuse, des dispositions ont été prises par ce département sur les précautions à prendre: laver toujours les mains avec du savon surtout après avoir eu un contact avec d'autres personnes, éloigner les enfants des endroits malpropres, consommer des aliments riches en valeur nutritive, éviter l'usage du citron pour laver les yeux, et la consultation immédiate des médecins spécialistes en cas de signe de maladie. Il a été mentionné par le responsable que le respect de l'hygène et de la propreté de la maison et ses environnants constitue également un moyen d'éviter la propagation de la maladie, et ce avec la sensibilisation effective dans chaque fokontany et quartier. Dans les établissements scolaires, des mesures restrictives ont été entreprises pour les élèves de se soigner. Au sein de la Délégation de la province d'Antananarivo présidée par le Général Ferdinand Razakarimanana, des stratégies de lutte ont été menées en collaboration avec les responsables du fokontany et le gouvernement malgache. Ainsi, des équipements sanitaires mobiles seront affectés dans les régions chaudes et humides en vue de soigner et de traiter les malades. Il a profité également de l'occasion pour exhorter la population à ne pas utiliser n'importe quel médicament mais surtout à consulter les médecins, car "Mieux vaut prévenir plutôt que guérir".
Mise en place du "Fokonolona"
Le Pds de la province autonome d'Antananarivo Ferdinand Razakarimanana et son équipe devront finaliser avant le 11 février de cette année, la mise en place du fokonolona dans les 3304 fokontany de la province Antananarivo. 11 février, date de commémoration de la mort du Colonel Richard Ratsimandrava, promoteur de cette forme d'organisation sociale et territoriale susceptible de devenir un moyen d'administration adapté à la coutume et à la mentalité des Malgaches. Ce pari a été révélé hier, à la presse à Ambohidahy pour éclairer l'opinion publique sur les rumeurs qui vont bon train disant qu'il y aurait de mésentente entre le ministère de l'Intérieur et la Délégation spéciale de la province autonome d'Antananarivo quant à l'application de la réglementation sur le fokonolona nouvellement dictée par le Gouvernement.
En tant que capitale du pays, Antananarivo voudra donc, devenir la phare des six provinces dans cette entreprise. "Depuis la publication de cette réglementation, nous avons déjà œuvré dans ce sens", a affirmé le commissaire général chargé de l'administration territoriale et de la décentralisation Victor Razafindradrakoto. Il a également souligné que cette structure devra permettre aux communautés de base, habitants des hameaux qui forment les quartiers, de participer activement au développement rapide et durable du pays. "C'est pourquoi, les populations de toutes les collectivités territoriales où j'ai sillonné depuis mon arrivée à la tête de l'administration de la province, ne cessent de revendiquer sa mise en place" , a indiqué le Pds Ferdinand Razakarimanana.
The "School of tomorrow" - Une école modèle à Madagascar
En effet, chaque élève dispose d'un petit bureau et de ses propres livres dans lesqueks il effectue ses devoirs. Le maître ou la maîtresse, devient dans cette école comme un simple superviseur, néanmoins qualifié et formé selon les normes internationaux, qui surveille le déroulement du travail de chaque élève.
Cette méthode paraît-il, connaît actuellement un grand succès aux Etats-Unis et dans les pays anglophones. Cette école à expression française sera donc installée pour la première fois dans un pays francophone comme le nôtre. L'Association Madagascar Island Mission octroie en outre des bourses d'études pour des enfants issus de famille en difficulté, car le coût des études par enfant revient très cher, en effet rien que pour les livres, il faut compter dans les 200 dollars par enfant par année scolaire.
L'inauguration, qui aura lieu ce samedi à Mandroseza, sera assistée par des hautes personnalités de l'Etat malgache, des représentants des missions diplomatiques ainsi que des Ongs internationales à Madagascar y seront également présents.
nosintsika - vaovao avy @ lafy valon'ny Nosy
16/01/2003
Une ère nouvelle commence
Avec une majorité confortable à l'Assemblée nationale, le chef de l'État
dispose désormais de toutes les cartes pour passer de la parole aux actes.
Et faire oublier à la Grande Île une sombre année 2002.
«A vec Tiko, donnez plus de goût à vos fêtes de fin d'année. » Distribués
sur tout le territoire de la Grande Île, les produits laitiers vita gasy
(made in Madagascar) ont le vent en poupe. Tout comme le patron de
Tiko, Marc Ravalomanana, dont le parti Tiako'i Madagasikara (« J'aime Madagascar
»), TIM, a remporté la majorité absolue des sièges à l'Assemblée nationale
à l'issue des législatives du 15 décembre dernier. Ce mouvement, qui est
aujourd'hui la première formation politique du pays, dispose désormais de
l'assise nationale qui lui manquait. Six mois après le départ de Didier
Ratsiraka, force est de constater que l'espoir suscité par le fringant
président n'est pas retombé. Le taux de participation a atteint 62 % à
Antananarivo ; à l'échelle du pays, entre la moitié et les deux tiers des
inscrits sont allés voter. Bref, l'appel au boycottage lancé par une partie
de l'opposition n'a pas été entendu. Si l'on ajoute aux voix de Tiako
celles récoltées par ses alliés - le parti de l'ancien Premier ministre
Norbert Ratsirahonana et celui de l'ancien ministre Evariste Marson -, nul
doute que la mouvance présidentielle dispose d'une marge de manoeuvre plus
que confortable.
Ce qui ne va pas sans provoquer les critiques de la partie adverse.
D'aucuns avancent que la tenue des législatives a été retardée en raison de
manoeuvres politiciennes. Et reprochent au chef de l'État d'avoir attendu la
création et l'implantation nationale de son mouvement avant de déclencher
le processus électoral. Or, « selon la Constitution, le président de la
République n'a pas le droit de diriger un parti politique, précise un
membre de l'opposition. Mais cette disposition n'a pas empêché Ravalomanana
de se comporter comme un chef de parti. Avant même que ne débute la
campagne, il a sillonné quotidiennement le pays pendant quelques semaines,
s'arrêtant dans des localités où les candidats du TIM avaient à affronter
des concurrents sérieux. Au cours de ces tournées, le chef de l'État a
demandé aux populations de « bien voter » ou de « voter utile ». Pour
celles-ci, ces recommandations présidentielles ne peuvent se traduire que
par « votez pour le TIM ». Le chef de l'État, qui doit logiquement rester
au-dessus des partis, n'a pas su éviter d'adopter une attitude partisane.
Face au TIM, favorisé par le scrutin uninominal à un tour, l'opposition se
retrouve plus démunie que jamais. L'Avant-Garde pour la rénovation de
Madagascar (Arema), la formation de Ratsiraka, au pouvoir pendant vingt-trois ans, est aujourd'hui en pièces. Son noyau dur ayant appelé au
boycottage des élections, aucun candidat ne se présentait officiellement
sous ses couleurs. Mais certains ont tout de même tenté leur chance à titre
individuel, comme Roland Ratsiraka, ex-maire de Toamasina, fief de son
oncle. Ce qui n'a fait qu'aggraver le fossé entre l'aile modérée du parti,
dirigée par Pierre Raharijaona, et la tendance radicale.
Parmi ceux qui ont accepté d'affronter le rouleau compresseur présidentiel,
le Leader Fanilo, dirigé par Herizo Razafimahaleo, s'inquiète du « retour
du monopartisme » dans l'Hémicycle. Le « vote de confirmation » attendu par
le pouvoir s'est transformé en raz de marée. Au point que certains amis du
régime se présentant sous leur propre étiquette ont été balayés par la
vague « ravalomaniaque ». C'est le cas de l'ancien ministre et conseiller
du président, Tovonanahary Rabetsitonta, ou encore de Manandafy
Rakotonirina, figure de la vie politique malgache ralliée à
Ravalomanana, qui n'a recueilli que 5,7 % des voix dans sa circonscription
d'Antananarivo. Bref, les partis qui voulaient marquer leur différence
après avoir contribué à l'accession au pouvoir de Ravalomanana ne sont pas
récompensés de leurs efforts. Au risque de susciter certaines inimitiés à
l'égard du chef de l'État, ce scrutin pourrait donc déboucher de facto sur
une redistribution des cartes au sein de la mouvance qui provoqua l'alternance en juillet dernier. Si Ravalomanana a gagné les législatives,
il s'est aussi fait de nouveaux adversaires.
Faute d'avoir pu mettre réellement en oeuvre sa politique de « développement
rapide et durable de Madagascar », le nouveau président a profité des six
derniers mois pour préparer l'avenir. Il a commencé par former son équipe,
sans oublier de faire le tri. Dans son entourage tout d'abord, en plaçant
certains de ses proches à des postes clés, puisant notamment dans le vivier
de ses ex-collaborateurs, tant au sein du groupe Tiko qu'à l'hôtel de ville
de Tana. À titre d'exemple, Guy Rajemison, son adjoint lorsqu'il était
maire de la capitale, est devenu président du Sénat. Au sein du
gouvernement ensuite : en confiant la direction de l'équipe ministérielle à
Jacques Sylla, diplomate et métis catholique originaire de Toamasina,
Ravalomanana a réussi à court-circuiter ceux qui l'accusaient de vouloir
instaurer une hégémonie protestante et merina (sa communauté d'origine)
dans les rouages de l'État. Plus de la moitié des maroquins ont toutefois
été attribués à des personnalités originaires des hautes terres. Au sein de
sa majorité enfin, avec l'alliance électorale - doublée d'une certaine
proximité idéologique - avec l'ex-Premier ministre Norbert Ratsirahonana.
Dans le même temps, le nouveau régime a commencé à faire le ménage. Lors du
Conseil des ministres du 18 décembre, 17 officiers supérieurs ont reçu une
promotion et 25 officiers accusés de désertion ont été radiés des rangs de
la Grande Muette. Concernant les dignitaires de l'ancien régime, plusieurs
ont été arrêtés pour atteinte à la sûreté de l'État à la suite des
événements du premier semestre 2002, et deux candidats de l'opposition ont
été interpellés... Au-delà de ce cas très spécifique, Amnesty International a
dénoncé plus généralement la situation des détenus dits « de sécurité »,
c'est-à-dire de ceux arrêtés durant la crise. Plusieurs dizaines de
militaires et de miliciens ratsirakistes ont été appréhendés entre juin et
août. Et, à Antanimoro, la maison d'arrêt de la capitale, des proches de
Ratsiraka - à commencer par l'ex-Premier ministre Tantely Andrianarivo -,
mais aussi d'anciens gouverneurs et des généraux restés fidèles à l'Amiral,
attendent leur procès. Selon Amnesty, entre 400 et 500 personnes seraient
actuellement en détention préventive. Or le gouvernement n'en reconnaît
officiellement que 144. « C'est la première fois que cette organisation de
défense des droits de l'homme ausculte et diagnostique avec autant
d'intérêt les us et coutumes judiciaires de notre pays, s'étonne la presse
malgache. Certains ont été surpris, voire choqués, que ce rapport sorte
précisément dans la semaine d'ouverture de la campagne des législatives »,
précise-t-elle, tout en l'attribuant à « la mobilisation des exilés
politiques dans le seul but de discréditer le pouvoir en place et de tenter
de l'affaiblir ».
Réelle ou supposée, cette menace extérieure ne semble pas peser sur le
régime. Après avoir envisagé l'amnistie de Ratsiraka, le régime estime que
l'ancien président pourrait bien avoir - en tant que citoyen - à répondre
de certains de ses actes devant la justice de son pays. Sans s'appesantir
sur le sujet. Pas de paranoïa mal placée, ni de ressentiment sciemment
entretenu. Le gouvernement préfère afficher un optimisme qui peut paraître
excessif. Le mot d'ordre est au développement, rapide et durable.
Ravalomanana veut montrer à ses concitoyens qu'il entend rompre avec les «
vieilles pratiques », et, en bon capitaine d'industrie, prêche pour que
chacun adopte une « nouvelle façon de travailler ». Non sans céder parfois
à quelques facilités démagogiques. Décrit volontiers comme « paternaliste »
par ses détracteurs, ce protestant pratiquant n'hésite pas à intervenir sur
les sujets de société les plus divers. S'il avoue une certaine aversion
pour les concours de beauté que rêvent de remporter les jeunes filles de la
capitale, il n'hésite pas à parler publiquement du préservatif comme moyen
de lutte contre le sida. Entre mystique religieuse et ferveur populiste,
Ravalomanana sait plaire à toutes les générations... au risque de choquer le
Conseil malgache des Églises réformées, qui a activement milité pour son
élection.
Grand communicateur dans l'âme, « Marc » ne néglige aucun détail, surtout
s'il est convaincu que ses électeurs y accordent de l'importance. Ce fut
notamment le cas avec l'utilisation d'urnes transparentes dans tous les
bureaux de vote aux dernières élections. C'est ce qui a fait dire à
beaucoup que, pour la première fois, le pays avait de vraies élections. Ce
qui ne veut pas nécessairement dire qu'il n'y a pas eu des irrégularités,
notamment dans l'élaboration des listes électorales.
Mais au-delà des slogans, c'est de la reconstruction du pays qu'il est
question aujourd'hui. Sur le plan économique, la crise de 2002 a coûté 500
millions d'euros et s'est soldée par un taux de croissance de - 12 % en
2002. Pour redonner espoir à la population, le gouvernement se lance dans
les prévisions les plus optimistes. Au ministère de l'Économie et des
Finances, on table sur une hausse du PIB de 7 % en 2003. Pour l'heure, la
population en attend les retombées, se bornant à encaisser avec de plus en
plus de difficultés les effets quotidiens de l'inflation (+ 12 % en 2002).
Pour rendre la pilule moins amère, les autorités multiplient les petits «gestes », comme la baisse du prix du kilo de sucre. Mais pour le moment, la
conjoncture internationale pénalise les produits d'exportation (notamment
le girofle, le café, la vanille ou les litchis), et les 100 000 employés
des zones franches licenciés lors de la crise n'ont pas tous, loin de là,
retrouvé leur emploi.
Dans l'attente du retour des investisseurs étrangers, le gouvernement est
parvenu à louvoyer jusqu'aux législatives. Libéré de cette formalité, il
attend d'en toucher les dividendes. La communauté internationale, qui avait
exigé la tenue de cette consultation comme un préalable nécessaire à son
soutien financier, va pouvoir mettre la main à la poche sans états d'âme.
Et débloquer la première tranche des quelque 2,4 milliards de dollars de
crédits promis à Paris en juillet dernier. Une manne dont les premiers
effets devraient être rapidement visibles. Dès le 17 décembre, le pouvoir
annonçait le déblocage par la Banque mondiale et l'Agence française de
développement de plus de 100 milliards de FMG (environ 16 millions de
dollars) pour la réhabilitation du marché et de la gare routière d'Anosibe,
un quartier populaire de la capitale. Reste à opérer le vrai redémarrage de
l'économie pour lequel Marc Ravalomanana dispose désormais de la stabilité
politique nécessaire.
Jean-Dominique Geslin
EXPRESS
DE MADA mercredi 15 janvier 2003
La politique c'est aussi du courage
C'est le contraire qui aurait été tout simplement étonnant puisqu'en politique quand il y a des élus, il y a forcémement, aussi, des déçus.
Alors que l'ancien premier ministre Norbert Ratsirahonana, qui porte quand même comme un gros péché politique de n'avoir rien fait pour sauver le président Albert Zafy qui l'avait nommé, que l'ancien ministre Marson Evariste et même, dit-on, le président du Sénat Rajemison Rakotomaharo ne soient pas contents, et suffisamment pour que cela se sache, ne surprendra personne.
Quand une page d'histoire d'un pays est tournée, c'est ce que l'on dit de la période actuelle sans que l'on en soit tout à fait convaincu encore, il est normal que les "images" qui allaient avec ne figurent plus dans les pages suivantes. Si le changement, l'alternance ne doivent plus être que des mots vides de sens, il est tout à fait normal que l'ouverture se fasse non seulement vers des hommes politiques nouveaux et vierges mais également pétris d'une morale qui ne doit plus être celle du passé.
Pour les deux plus anciens, vieux briscards de la politique de ces quarante dernières années, l'heure de la sagesse a sans doute sonné. Soyons enfin sérieux ! Si l'heure de la relève est également venue, leur place n'est plus dans l'action mais dans la réflexion.
C'est évidemment d'un renouveau politique que le pays a besoin. Ils ne l'incarnent pas, ou plus, ni l'un ni l'autre dans l'opinion, ce serait donc une erreur politique que de leur confier à nouveau de nouvelles responsabilités nationales, et d'autant plus que leur passage aux affaires n'a pas laissé d'impérissables souvenirs.
Pour exliquer ce choix, il faut sans doute se souvenir, ce que le président Marc Ravalomanana a fait, qu'il y a près d'un an, fin février 2002, quand il a fallu trouver un Premier ministre pour conduire un gouvernement qualifié, à l'époque, d'insurrectionnel, dans une situation où rien n'était encore gagné d'avance..., on ne se bousculait pas aux portillons de Mahazoarivo qui restait, encore, à conquérir.
La politique, la vraie, ce n'est pas seulement des exploits d'anti-chambres, de couloirs ou d'alcôves. C'est quand même un peu, aussi, parfois, de courage physique.
CHARLES ANDRIANTSITOHAINA : "JACQUES SYLLA, C'EST L'HOMME QU'IL FAUT À LA PLACE QU'IL FAUT"
Pour avoir été immédiatement, dès l'annonce de sa candidature à l'élection présidentielle de 2001, un partisan engagé au côté du candidat-président Marc Ravalomanana, qu'il connaît depuis très longtemps et dont il a suivi l'ascension rapide à la direction de l'entreprise Tiko, l'ancien "patron des patrons", longtemps à la tête du Groupement des entreprises de Madagascar (GEM), attend, espère le développement harmonieux et généralisé du pays depuis pratiquement 40 ans et la première République de Philibert Tsiranana. Sans jamais avoir été au premier rang de la scène politique, il n'en a pas moins agi, de façon permanente et avec beaucoup de constante, pour permettre à l'économie nationale de réaliser, un jour, ce décollage maintes et maintes fois annoncé et promis.
En tant que "ray-amandreny", il a nous a semblé utile de recueillir son avis sur la reconduction de Jacques Sylla comme Premier ministre par le président Marc Ravalomanana, sous le seul angle qui vaille aujourd'hui, à savoir celui d'un exécutif fort, déterminé, cohérent et parfaitement uni pour lutter rapidement et avec efficacité contre cette pauvreté qui mine le pays.
Après avoir connu, vécu et tiré les leçons de tous les événements politiques et des querelles de personnes qui ont découragé la population et appauvri le pays, Charles Andriantsitohaina dit aujourd'hui sa conviction que "Jacques Sylla est l'homme qu'il faut à la place qu'il faut". Et explique pourquoi.
Sollicité pour donner un éclairage plus humain que fondamentalement politique sur la nomination, pour la troisième fois consécutive, de l'avocat et saint-marien Jacques Sylla comme premier ministre, Charles Andriantasitohaina accepte immédiatement. Au-delà des réactions de la classe politique, qui vont du mutisme absolu, mais sans doute éloquent, aux vociférations extrêmes, et donc inopérantes, il paraissait intéressant d'obtenir un commentaire, certes partisan car engagé, mais plus proche des attentes économiques qui constituent aujourd'hui l'urgence pour le pays, maintenant que la paix politique semble établie. Quant à la paix sociale qui doit nécessairement l'accompagner pour assurer la stabilité politique recherchée, elle passe obligatoirement par la relance immédiate de l'économie. Pour ce regard-là, Charles Andriantsitohaina nous a paru le mieux placé et le plus crédible.
- L'Express de Madagascar. - D'abord, la reconduction de Jacques Sylla comme premier ministre vous a-t-elle surpris, compte tenu des mécontentements qu'elle ne manquera pas de provoquer dans la classe politique ?
- Charles Andriantsitohaina.- Je n'ai pas été consulté, mais si je l'avais été, j'aurais encouragé ce choix. Je suis partisan de Sylla, d'abord parce qu'on se connaît bien. On a eu l'occasion de travailler ensemble lorsqu'il était ministre des affaires étrangères d'Albert Zafy. Je connais l'homme, son honnêteté, sa droiture et je pense que c'est l'homme qu'il faut à la place qu'il faut.
- Ces considérations strictement personnelles ne sont pas forcémement suffisantes pour...
- Tenez : qui se serait attendu à la nomination de Sylla la première fois ? Fin février 2002. En pleine tourmente et sans assurance, à l'époque, de l'emporter. Il est vraiment sorti de l'ombre et ça c'est grâce au discernement de Marc Ravalomanana, qui a pu déceller, attirer un homme qui peut être avec lui, en tandem, en collaboration franche, totale avec lui. Et je crois qu'il l'a trouvé. Par ailleurs, depuis que Sylla est à la tête du gouvernement, il n'a pas commis de faux pas. Il est toujours d'une certaine réserve, d'une grande pondération.
- Ce sont effectivement des qualités que l'on reconnaît à Jacques Sylla mais gouverner un pays, c'est aussi s'engager, prendre des risques ?
- De courage, il n'en a pas manqué ne serait-ce que pour avoir non seulement pris le ministère de la défense à Ampahibe et être allé, en plus, quand même à l'aventure risquée à Mahazoarivo avec tous les dangers que cela pouvait présenter. Il est allé au devant des hommes qui gardaient Mahazoarivo sans état d'âme et avec beaucoup de courage. C'est également un homme loyal. C'est certainement pas quelqu'un qui fera des entourloupes ou des manoeuvres contre le président Ravalomanana.
- On dit du premier ministre que sa connaissance des mécanismes économiques n'est pas de nature à satisfaire les bailleurs de fonds lors des discussions ?
- Ecoutez, j'étais présent le 27 juillet à Paris lors des négociations avec le Club des Amis de Madagascar. J'ai pu constater la maîtrise que cet homme avait des dossiers; comment il expliquait le développement rapide et durable de Madagascar voulu par Marc Ravalomanana; comment il entendait le conduire. J'étais là et j'affirme qu'il a convaincu tout le monde. Gaston Ramenason (ndlr : actuel président du GEM et de la BMOI) était là également, et lui aussi a été favorablement impressionné.
Je suis un habitué de ces forums, ces conférences etc..., mais je peux dire que c'est la première fois que j'assistais à un réunion internationale de ce genre aussi bien préparée par la partie malgache, aussi minutieusement préparée. Non seulement les dossiers étaient bons, parfaits, mais en plus les explications données par les uns et les autres après leurs exposés étaient convaincaints. Et ça, c'est grâce à Sylla qui supervisait tout. Il faut voir la minutié de cet homme quand il prépare un dossier.
- Pour vous, c'est incontestablement un bon choix ?
- Ce que je souhaiterais maintenant, après tous ces événements douloureux, ces péripéties pénibles, c'est que les deux hommes préparent des projets à moyen terme, voire à long terme. Nous en avons fini avec les élections.
Marc Ravalomanana a franchi, traversé tous les obstacles, un à un, avec Sylla. Il faut maintenant que l'on songe à l'avenir, et à l'avenir lointain de ce pays et qu'on arrête un peu avec toutes ces élections qui provoquent, entraînent des divisions.
- Dans les années 60, vous avez certainement connu son père ?
- J'ai effectivement connu son père, Albert Sylla, ministre des affaires étrangères. C'est la même trempe, le même gabarit. La droiture. Jacques Rabemananjara (ndlr : alors ministre de l'agriculture) et Albert Sylla étaient vraiment de très grands amis. Et comme je travaillais avec Jacques, j'étais en collaboration directe avec son collègue des affaires étrangères.
Son fils a exactement la même texture d'esprit.
- Vous comprenez quand même que le choix d'un homme sans passé politique puisse en contrarier quelques-uns ?
- Le président Ravalomanana et le premier ministre Sylla, c'est un tandem qui doit tenir la route. Il ne faut plus que le pouvoir soit handicapé par des états d'âme de ceci ou de cela. Le président et son premier ministre doivent uniquement se préoccuper de l'avenir du pays. Sylla est honnête, compétent, profondément chrétien : qu'est-ce que vous vouliez de plus pour Ravalomanana ? Quand Sylla a été nommé la première fois, j'ai été le premier surpris. Je ne m'y attendais pas du tout. Je savais qu'il n'était pas dans la mouvance directe de Ravalomanana. Comment, pourquoi a-t-il été le chercher ? Il y a eu certainement un déclic entre les deux hommes un jour, quelque part.
Propos recueillis par Christian Chadefaux
Les consultations ont pris fin - Tout est possible et rien n'est sûr
Les partis et les leaders politiques se refusent à toute déclaration publique et font patienter jusqu'à la semaine prochaine. La donne totalement nouvelle ne permet pas les supputations. Elle interdit de s'appuyer sur les seules bases de la logique des vieilles démocraties comme quoi la composition du gouvernement obéit immanquablement à une majorité parlementaire. Le gouvernement prévu sortir avant vendredi s'inscrit dans la durée et sa formation sera moins soumise aux critères de l'"évolution de la situation sur le terrain". Le "terrain" a cessé d'évoluer, après les législatives anticipées, qui installent le régime, et la classe politique a connu un renouvellement par le vide. Tout est possible, même le contraire, et rien n'est sûr, d'où la prudence des états-majors et le silence des analystes. Selon des sources proches de Mahazoarivo, les consultations ont pris fin. "Le Premier ministre ne reçoit plus personne". Aucune information n'a filtré sur les audiences et les états-majors escomptent sur le schéma du "spoil system" qu'adopterait un président dont le coeur bat quelquefois au rythme des States. Le "système des dépouilles" permet au président (américain) de faire bénéficier ses amis, d'avantages ou de postes, sans faire scandale. Le nouveau gouvernement sera peu lié par des considérations d'équilibre, ethnique, régionale ou autre, mais fera au moins la lumière sur l'ossature des véritables forces qui ont soutenu Ravalomanana tout au long de la crise post-électorale et vont continuer à le soutenir. Malgré l'écrasante suprématie du "Tiako i Madagasikara", la logique du "spoil system" devrait favoriser le parti Avi. Son chef, Norbert Lala Ratsirahonanana, s'est sacrifié plus d'une fois pour celui qui sera le président Ravalomanana. Une fois, quand il s'est désisté de la course à la présidence, puis immolé l'identité de son parti pour le "Firaisankinam-pirenena". Sans compter le poids de son expérience des arcanes politiques, législatifs ou internationaux. De ce point de vue, l'exemple d'une reconduction de M. Reboza Julien, ministre de l'Aménagement du territoire et seul ministre marqué à l'exception du Mfm Rakotovazaha, "passera" comme naturelle, d'autant que le député Avi d'Amboasary sud, isolé à une époque, dans la marée rouge Arema du Grand Sud, a géré son département sans tamtam mais en bon père de famille pragmatique et consciencieux, comme devrait le faire un représentant du peuple, nommé à un poste de responsabilité. Le cas du "député" Reboza comme celui du "député" Sylla s'inscrit dans la logique des grandes démocraties qui soumettent d'une façon ou d'une autre, les grandes responsabilités à une nécessaire contre-épreuve populaire. Les salons rapportent que le pointage de douze ministres le 15 décembre participe de cet esprit et qu'il est pour le moins hasardeux de considérer les législatives comme un simple moyen de faire passer de nécessaires limogeages. D'autres forces quoiqu'évidentes sont difficilement cernables mais l'on s'interroge sur la façon dont le nouveau gouvernement exprimera sa reconnaissance du rôle formidable joué par la communication. Là aussi, des sacrifices ont été offerts, des images professionnelles immolées pour la Cause voire du patrimoine dilapidé. Sans communication, la vraie Ange de la Victoire, en fin de compte, il n'y aura pas eu la foule du treize mai, une foule qui s'est transformée depuis les législatives, en une Nation qu'il faudra conforter et remobiliser pour les batailles à venir. Car la vraie ossature du nouveau gouvernement procédera d'une vision sur le long terme et jouera plus sur les cordes de la performance et de l'efficacité que sur la politique politicienne sans pour autant faire l'économie de la politique de la reconnaissance. :
Mission d'observation électorale (UE)
"Une appréciation globalement positive du processus électoral". C'est en ces termes que Tana de Zulueta, membre du Sénat italien et Chef de la mission d'observation électorale de l'Union européenne à Madagascar a conclu, concernant les dernières législatives du 15 décembre dernier.
La mission se félicite du fait que les contestations portant sur le déroulement du scrutin ont été formulées dans le cadre des institutions existantes et en utilisant les canaux prévus par le dispositif légal en vigueur. Et d'autre part, l'équipe de l'Union européenne a constaté que le climat politique qui a caractérisé la phase de consolidation des résultats de ces élections contraste nettement avec la grave crise qui a marqué la phase postérieure au scrutin présidentiel d'il y a un an. Ceci constitue un développement assurément positif dans le cadre de la consolidation des institutions démocratiques nationales.
MANIFESTATIONS ISOLEES
La période post-électorale s'est déroulée d'une façon généralement calme. Elle a néamoins donné lieu à des manifestations isolées de la part de certains candidats déclarés vaincus sur base des résultats provisoires publiés par le ministère de l'Intérieur le 23 décembre dernier. Ces manifestations étaient notamment liées aux questions de l'importante différence de moyens dont disposaient les candidats, de la confection des listes électorales et des cartes d'électeurs, de la délivrance des ordonnances et à certains cas de pression et d'intimidation dont ont fait l'objet des électeurs et des candidats.
Pour les prochaines élections, la mission d'observation européenne, constatant que les incohérences et les incertitudes déjà relevées subsistent toujours, avance que cette situation peut être liée à un manque de communication fiable entre les différents niveaux de l'administration. Une situation qui pourrait être manipulée.
Concernant les requêtes, la Haute Cour Constitutionnelle a fait apparaître que dans plusieurs cas, les plaignants n'étaient pas toujours informés sur les conditions de forme requises pour introduire une requête. Et à propos du Conseil national électoral, cette institution a eu une portée limitée, étant souvent absente sur le terrain.
La mission espère que les cas qui relèvent de la compétence des juridictions pénales seront présentés aux tribunaux compétents pour un traitement approprié, ceci devant permettre de traiter les cas isolés de pression et d'intimidation qui se sont produits à Madagascar pendant la période pré-électorale. La mission espère également que les situations qui ont fait apparaître un manque manifeste de neutralité de la part de l'administration locale feront l'objet d'un examen approprié et, que le cas échéant, les responsables de manquement seront sanctionnés.
Un rapport final comprenant toutes les observations et les recommandations pour l'amélioration des élections à Madagascar sera publié dans les prochaines semaines.
Tana ville d'eau et de lumière
Affublé de tout temps à Antsirabe, l'appellation Ville d'eau convient aussi à Tana. Mais en attendant l'éclosion d'une source thermale sur l'avenue de l'Indépendance, il faudra d'abord se contenter de ce superbe instantané de notre photographe Claude Rakotobe qui a conjugué l'eau à la lumière, l'art à la manière pour donner ce petit chef-d'œuvre.
MONTÉE DES EAUX - UNE SITUATION À RISQUE
Suite aux pluies incessantes qui ont frappé la Grande Ile durant le week-end, notamment dans la capitale et ses environs, la montée des eaux est devenue à risque depuis dimanche dernier. Selon les explications fournies par les responsables de la direction provinciale des Travaux publics sise à Ambatomena, l'inondation ne serait pas encore à craindre malgré l'abondance de la pluie engendrant toutefois la montée des eaux.
Le niveau d'eau enregistré durant ces derniers jours a atteint un niveau de 1m 30 dimanche jusqu'à 1m 96 hier pour le cas de la rivière d'Ikopa à Anosizato, le point de référence. Quant à la rivière de Sisaony à Ampitatafika, le niveau a atteint 2m 28 dimanche dernier jusqu'à 2m 98 hier, toujours selon la situation hydrologique de l'Autorité pour la protection contre les inondations de la plaine d'Antananarivo ou Apipa, qui assure 24h/24h le suivi de l'évolution des crues qui se déversent sur la capitale et ses environs avec des matériels de contrôle ultramodernes. Cette situation serait à risque si la pluie persistait, d'après les responsables qui sont en train de mener des vérifications sur l'état des digues aux environs de la capitale. Par ailleurs, les inondations risquent de s'aggraver dans les bas quartiers comme ceux d'Andavamamba et d'Anatihazo Isotry ainsi que dans certains quartiers où l'état délabré des routes fait souffrir les usagers et les piétons à savoir Tsaralalàna, 67ha, Isotry, Anosibe, Besarety, Andravoahangy...
Rappelons que la situation révélée du pont d'Anosizato constitue l'échelle de référence sur la montée des eaux. Pour information, si le niveau d'eau atteint 3m, la situation est en menace de danger et si le niveau atteint plus de 3m, le danger est déclaré.
Politique nationale de la population
Une convention de financement d'environ 55,5 milliards Fmg a été signée, hier, entre le ministère de la Population et le Fnuap. Il s'agit d'un financement pour la période 2003-2004, destiné à continuer le programme national de la population et du développement social. Un programme lancé en 1996 qui a pour objectif de mettre en œuvre la politique nationale de la population (Pnp) initiée par le gouvernement malgache en 1991.
Les deux parties ont décidé de procéder à cette nouvelle initiative, notons que l'apport du gouvernement malgache s'élève à 2,350 milliards Fmg tandis que celui du Fnuap est à hauteur de 211.000 Usd, soit l'équivalent de 32 milliards Fmg pour l'année 2003 et 137.118 Usd (21 milliards Fmg) pour 2004, afin de rendre efficace cette politique qui devra faire l'objet d'une amélioration et d'une réactualisation. Vu le changement inattendu et imprévisible qui a bouleversé le monde, à savoir le phénomène de la mondialisation et de la globalisation, la recrudescence de l'épidémie du Sida etc.
À cet effet et à travers cette convention, le Fnuap appuyera le ministère de la Population dans l'élaboration d'une politique qui devra répondre à ce changement.
COOPÉRATION SATISFAISANTE
À cette occasion, le représentant résident du Fnuap Bernard Coquelin n'a pas manqué d'apporter son appréciation sur sa mission de 6 ans à Madagascar. Il a affirmé que la coopération entre les gouvernements qui se sont succédé depuis et l'organisme qu'il a représenté est satisfaisante. De même, il a loué les travaux accomplis par le gouvernement Sylla à travers les oeuvres réalisées par son ministre de la Population actuel Félicien Jacob Andriampanjava. "Le bilan de ce ministère est encourageant" a-t-il indiqué.
Bernard Coquelin de souligner que le Fnuap attend impatiemment le rapport sur le progrès de Madagascar par rapport aux objectifs du Sommet du millénaire de Johannesburg. Une mission que le ministère de la Population devra assumer de concert avec les départements ministériels.
À noter que Bernard Coquelin vient de terminer sa mission à Madagascar pour aller rejoindre, d'ici peu, un nouveau poste en Indonésie.
Forum AGOA
C'est Madagascar qui sera le plus fortement représenté au niveau ministériel parmi la trentaine de pays d'Afrique subsaharienne participant aux réunions " Government-to-Government " dans le cadre du 2e forum de l'AGOA. Il est prévu que six ministres malgaches fassent le déplacement pour parler des opportunités d'investissement et de relance de l'économie malgache.
Madagascar déléguera les ministres Benjamin Radavidson Andraiamparany (Economie, Finances et Budget), David Rajaon (Développement du Secteur privé), Marcel Ranjeva (Affaires étrangères), Edouard Aldina (Recherche scientifique), Haja Nirina Razafinjatovo (Postes et Télécommunications) et Yvan Andriasandratriniony (Agriculture et Elevage) pour le forum. La délégation ministérielle malgache comprendra également une douzaine de hauts officiels. La Grande Île aura l'occasion lors d'un atelier de travail prévu ce 14 janvier au port-franc de présenter ses perspectives de développement et les opportunités à saisir sous l'AGOA.
Tout comme Madagascar, le Botswana et le Cameroun auront aussi l'occasion de faire, à l'hôtel Radisson, une présentation de leurs cadres respectifs des affaires devant des opérateurs privés. La délégation ministérielle du Botswana, forte de huit membres, sera dirigée par Jacob Nkate, ministre du Commerce et de l'Industrie. Celle du Cameroun, qui comprendra une dizaine de personnes, sera menée par Maigari Bello Bouba, ministre d'Etat pour le Commerce et le Développement industriel.
Parmi les autres délégations étrangères, celle du Gabon comptera quatre ministres dont Jean Remy Pendy Bouyiki, ministre du Commerce et Paul Toungui, ministre des Finances. Le Niger se propose également de se faire représenter par quatre ministres avec pour chef de délégation Seini Oumarou, ministre du Commerce et de l'Industrie. L'Ouganda annonce aussi le déplacement d'un nombre semblable de ministres : Gerald Sendaula (Finances), Sam Kuteesa (ministre d'Etat aux Finances), Kisamba Mugerwa (Agriculture), Edward Rugamayo (Tourisme).
Avec la récente confirmation de la participation kenyane, on peut s'attendre à au moins 250 participants, dont une soixantaine de ministres, dans les différentes délégations africaines pour les réunions ministérielles qui se dérouleront à l'auditorium Octave Wiehe.
LES OGM AU MENU
Le volet agriculture du deuxième forum sur la loi américaine de la croissance et des opportunités en Afrique (AGOA) se déclinera en deux parties - l'une sur le raccordement de l'agriculture africaine aux marchés régionaux et internationaux et l'autre sur l'avenir de la biotechnologie en Afrique. Ces deux conférences auront lieu à l'hôtel Radisson Plaza, à Pointe-aux-Piments.
Concernant l'avenir de la biotechnologie en Afrique, les participants à cet atelier de travail étudieront, le 16 janvier, le potentiel ainsi que les risques pour le commerce et la sécurité alimentaire. L'objectif étant de stimuler une discussion équilibrée sur les bénéfices et risques liés à l'utilisation de la biotechnologie dans le domaine agricole. On y parlera également des expériences avec le développement des règlements en matière de sécurité biologique et d'autres facteurs qui affectent le commerce, de même que l'acceptation des produits biologiques par les consommateurs.
Parmi les intervenants à cette conférence, il y a le président de l'organisation Bread for the World, David Beckmann, entre autres.
Sous ce même chapitre, les deux questions qui dominent les débats actuellement sont la mauvaise performance de l'agriculture liée à la pauvreté grandissante et la capacité de la biotechnologie, en tant qu'outil prometteur, à résoudre les crises de sécurité alimentaire qui affectent l'Afrique. On parle également de ses conséquences sur la riche biodiversité naturelle de ce continent.
Selon des organisations internationales, la production alimentaire et sa disponibilité restent toujours la plus basse en Afrique. Avec une population actuelle de 520 millions de personnes - 1,3 milliard dans 25 ans, selon les projections - l'Afrique rencontre déjà d'énormes difficultés à maintenir un niveau adéquat de consommation alimentaire. Cette situation ne serait pas due à un manque de nourriture mais plutôt à la pauvreté et le très bas pouvoir d'achat des Africains. Déjà, plus de 200 millions de personnes souffrent de la malnutrition chronique, avec un taux de 10 % de la mortalité infantile, comparée à 0,8 % dans les pays riches.
Une telle situation plaide en faveur de l'utilisation de la biotechnologie dans l'agriculture africaine, ce qui est contraire, selon les scientifiques agricoles, aux besoins des pays industrialisés.
Secteur textile
Une séance de pré-Agoa s'est déroulée samedi dernier à Antsirabe, où le président Marc Ravalomanana a inauguré une usine textile en zone franche dénommée "Cottonline", en partenariat avec les Malgaches, les Américains, Sri-lankais, Européens, Canadiens et autres investisseurs étrangers. "L'importance de la concurrence" a été le leitmotiv lancé par le dirigeant malgache, qui pense que Madagascar sera un des centres des affaires dans le monde pour un développement durable et pour la croissance.
Dans cette perspective, le secteur privé joue un rôle primordial dans les secteurs productifs en vue d'éradiquer la pauvreté. Le président Ravalomanana a fait appel aux investisseurs étrangers de venir à Madagascar où des efforts ont été déjà déployés pour faciliter leur venue et leur accueil dans les meilleures conditions.
Dans cette nouvelle usine, 1700 ouvriers seront recrutés en 2004, s'ils sont encore à 650 pour cette ouverture. En tout, 500 machines sont disponibles.
Force est de constater que la délégation américaine de la commission "Ways and Means" ainsi que la présence de l'ambassadeur américain Wanda Nesbitt démontrent la volonté d'aller de l'avant avec l'Agoa pour Madagascar. "Une seule issue pour le développement du pays. On connaît depuis la première réunion de l'Agoa à Washington, l'année dernière, les grandes idées lancées par Ed Royce, membre de la commission Relations internationales et président du sous-comité Afrique pour le développement.
VANF
Que d'eau, que d'eau ! Par NASOLO-VALIAVO Andriamihaja
Entre-temps, et comme je l'avais abondamment rappelé, je m'étais obstiné en faveur de mes chères rizières et de mes chères collines : " Iny Betsimitatatra iny " (26 aogositra 1997), " Quand les collines se noient dans la plaine " (10 janvier 2000), ?Entre Ikopa et la Seine : le choléra ou Haussmann? (19 janvier 2000), " Omeo métro amin'izay Antananarivo " (29 aprily 2000), " L'urbanisme d'Antananarivo ou le triangle de la quadrature du cercle " (23 octobre 2000), " Antananarivo recherche Haussmann, désespérément ! " (10 août 2001), " Le laisser-empirer ou l'urbanisme pathologique d'Antananarivo " (13 août 2001), " La culture au quotidien " (19 janvier 2002).
Depuis, dans le droit-fil de ce que certains appellent mon "
ultra-conservatisme ", je ne me suis toujours pas lassé pour persister et signer : " Assumer le passé " (24 octobre 2002), " Remblayez, remblayez toujours ! " (11 novembre 2002), " Arrêtez le massacre ! " (29 novembre 2002).
Le tout, dans l'indifférence générale. Évidemment. Pour attirer l'attention dans un pays où la conscience publique est si peu éduquée (elle a été à dessein entretenue dans ce sous-développement intellectuel depuis quatre décennies), il faut être ministre de l'aménagement du territoire ou de la ville sinon, au moins, directeur d'un quelconque office censé défendre la plaine d'Antananarivo.
L'idée est simple : Antananarivo est une île au milieu d'un lac de rizières ; l'immense plaine initiale du Betsimitatatra constitue une cuvette fermée par les collines caractéristiques de l'Imerina ; quand on arase les collines pour remblayer les rizières, forcément la cuvette déborde et l'eau inonde tout alentour. C'est schématisé à l'extrême,
mais sans doute me demanderait-on de détailler avec des arguties techniques que je ne me ferai pas mieux comprendre. Car, enfin, la réalité est là, évidente, flagrante, accusatrice : quelques heures de pluie suffisent pour qu'à chaque fois Ampefiloha, Antohomadinika, Besarety, Andravoahangy, etc., se retrouvent les pieds dans l'eau. En
voyant cette station-service de Total submergée à Andravoahangy, quel automobiliste serait assez suicidaire pour s'y approvisionner en carburant coupé d'eau boueuse malgré les discours rassurants de ceux qui aménagent la plaine et la ville ? Je suis peut-être con, mais alors expliquez-moi ce que signifient les sigles A.P.I.P.A. (Autorité pour la Protection contre les Inondations de la Plaine d'Antananarivo). De quelle protection s'agit-il et de quelles inondations s'il ne s'agit pas de celles-ci ?
Je n'ai sans doute pas fait beaucoup d'études (en tout cas, pas celles-là), mais mon bon sens élémentaire s'insurge qu'on puisse laisser se perpétuer les remblais (voyez du côté de la route des hydrocarbures) tout en pontifiant sur des études et des planifications dont on distingue mal les ambitions urbanistiques, et dont on désespère du courage d'une rupture salutaire avec la logique coloniale d'une urbanisation de la plaine de l'ouest.
L'A.P.I.P.A. avait souhaité la bonne année aux habitants
d'Antananarivo. Ceux de la ville basse en apprécieront l'humour à moins que ce ne soit du cynisme.
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