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les
RDV du réveillon....
(vu sur le site
www.rainizafimanga.com)
"Les
'Grands' parlent d'idée
les 'médiocres'
parlent d'évènements
les 'misérables'
parlent contre les personnes..."
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L'EXPRESS
DE MADA mardi 31 décembre 2002
LE MONTANT DU BUDGET EST ENFIN RÉVÉLÉ
: 15.000.000.000.000 FMG
Au Conseil du gouvernement
Il s'agit respectivement des crédits relatifs au Budget général de l'État, aux Dépenses d'investissement, aux Budgets annexes, aux Opérations des comptes particuliers du Trésor, aux Opérations génératrices de contre - valeur et assimilées et aux Opérations en capital de la dette publique.
Le communiqué qui a été transmis à la rédaction rappelle par ailleurs que l'ordonnance n°2002-005 portant loi de Finances 2003 a été promulgée le 19 décembre 2002 par le Président de la République, Marc Ravalomanana.
BUDGET 2003 : ÉQUILIBRÉ À 14.841.086.625.000 FMG
Dans le budget 2003, les dépenses et les recettes s'équilibrent à quatorze mille milliards huit cents quarante et un million quatre vingt six mille six cents vingt francs malgaches (14.841.086.625.000 Fmg). Concernant les dépenses, ce budget donne la priorité aux infrastructures, notamment routières et aux secteurs sociaux et productifs. Au niveau des recettes, il a été mentionné que les exonérations résultant des déclarations présidentielles sont reconduites et inscrites dans la Loi de Finances 2003. De même, des mesures spécifiques sont prévues pour être mises en place afin de ne pas pénaliser les opérateurs économiques en matière de Tva, principalement les entreprises franches.
Comme nous l'avons déjà mentionné dans l'une de nos précédentes éditions, le budget correspondant à la Loi de Finances 2003 est prévu pour être opérationnel le 2 janvier 2003 afin de remettre au gouvernement et aux autres institutions de l'Etat d'être immédiatement opérationnels dès le début de l'année.
SECTEUR MINES : CRÉATION D'UNE NOUVELLE TAXE
La restructuration du secteur minier a entraîné l'introduction d'une taxe intitulée "Droit spécial sur les transactions minières" (Dstm), perçu au profit du Budget général de l'Etat et dû par les opérateurs non résidents et titulaires de la carte acheteur de pierres de Madagascar. Le taux et les modalités d'assiette et de recouvrement du Dstm seront fixés par arreté conjoint du ministre du Budget et du ministre chargé des Mines.
FORUM DE L'AGOA : APPEL À MANIFESTATION
D'INTÉRÊT
Le ministère du Développement du secteur privé, de l'industrialisation et de l'artisanat a indiqué au cours de ce Conseil qu'un Forum sur l'Agoa se tiendra à l'île Maurice du 13 au 17 janvier dans le cadre duquel Madagascar bénéficiera d'un stand de 250 m2. A cet effet, le ministre a demandé à tous les départements ministériels concernés de sensibiliser les entreprises privées de leur ressort afin qu'elles se manifestent le plus vite possible dans le cas où elles seraient intéressées à participer à ce Forum.
EXPRESSION:
Que chacun se souhaite les voeux appropriés pour assurer son propre changement
C'est une tâche immense parce qu'il convient de faire comprendre, admettre aux couches qui ont le plus profité de tous les régimes que la gabegie est terminée, le règne de l'individualisme excessif terminé, qu'il revient à chaque citoyen de se soucier du bien commun et du devenir du pays.
D'autres chefs d'Etat, sans doute, furent animés des mêmes bonnes intentions mais n'eurent pas la volonté, la manière d'imposer leurs vues face à des courants d'intérêts conservateurs et réactionnaires dont on sait que leur résistance passive est le plus grand obstable à la réalisation d'un vrai programme de développement humain durable.
C'est, en effet, sur la société elle-même qu'il faut agir pour convaincre ses membres les plus réfractaires à toute évolution, qui ne soit pas uniquement la leur, de la nécessité de modifier leurs comportements pour assurer l'évolution de l'ensemble.
Tant que le pauvre, et Dieu sait qu'il y en a, ne voit pas le riche modifier sa façon d'être dans la société, il ne peut pas lui même croire à la nécessité de se redresser, une fois pour toute, pour participer, avec l'aide de
l'Etat, à son propre devenir.
C'est ainsi que les églises qui furent si bien inspirées de participer activement, et hors des normes politiques et démocratiques généralement admises, à la fin d'un régime qui n'avait rien apporter au peuple, ou si peu, se doivent aujourd'hui, cette tâche accomplie, de poursuivre la lutte pour conduire sur la voie du progrès.
C'est, en définitive, le même discours qui revient à chaque bouleversement politique, à chaque avénement d'un nouveau chef
d'Etat, à savoir que celui-ci ne fera pas tout tout seul, qu'il ne parviendra pas à réaliser son programme sans la participation active, engagée, militante au besoin, pour le changement et pour le développement.
A l'aube d'une année nouvelle, après les risques pris et les sacrifices consentis à des degrés différents, ce message d'un engagement plus fécond, plus sincère et plus volontaire de chacun d'entre nous aux côtés du Président de la République ne devrait pas réitéré, maintes et maintes fois, tant il devrait couler de source.
Les voeux ne seront de bonheur, de réussite, de santé, de prospérité pour le plus grand nombre de Malgaches que si chacun, en son for intérieur, décide qu'il est temps, que le moment est venu de changer ses pratiques quotidiennes, élémentaires dans la conduite de sa propre vie.
Que chacun se souhaite les vœux appropriés pour cela, pour assurer son propre changement.
Résultats des élections
On est maintenant fixé sur le fait que les résultats officiels des élections législatives du 15 décembre dernier, ne seront connus et proclamés que l'année prochaine. Du moins au cours des premières semaines. Car au niveau de la Haute cour constitutionnelle, on indique qu'il reste encore les résultats de quatre fivondronana ou circonscriptions à attendre. Ces résultats sont attendus incessamment, mais eu égard au délai de vingt jours imparti à la Hcc pour la publication officielle des résultats des élections… après la réception du dernier pli émanant des Crmv (Commission de rencensement matériel des votes), l'on peut avancer que ceux-ci ne le seront qu'au cours de la deuxième semaine de la nouvelle année 2003. La Hcc précise toutefois qu'elle fera le maximum pour que ces résultats soient connus et donc proclamés sans attendre ces 20 jours.
En ce qui concerne les différentes requêtes déjà déposées et relatives à certaines irrégularités qui ont pu entacher la sincérité du vote, la Hcc fait savoir qu'elle rendra également sa décision afférente à ces plaintes… en annexe des résultats.
Message présidentiel pour 2003 - L'année du renouvellement de la classe politique
La grande question sera de savoir si le nouveau chef de l'Etat estime qu'un tel renouvellement lui suffit pour atteindre ses objectifs et que le pays pourrait faire l'économie d'une nouvelle constitution. La politique étant l'art du possible, le message que le président Ravalomanana adressera ce jour, à la Nation sera decortiqué à la mesure des attentes.
Marc Ravalomanana inaugurera ce jour, la première année pleine de son mandat de Président de la République. Le 31 janvier de l'année dernière, alors candidat à la présidentielle du 15 décembre 2001, il avait souhaité que l'année 2002 soit celle du changement pour lequel s'est "durement" battu "un peuple mûr et assoiffé de développement". 2002 aura été d'abord, celle de la victoire, scellée par la cérémonie d'investiture tenue le 6 mai au stade de Mahamasina. Le message que le président Ravalomanana adressera à la Nation sera jaugée ce soir à l'aune des fortes attentes qui l'ont propulsé à la magistrature suprême et aussi des 25 messages que de son prédecesseur aura prononcés chacun des 31 janvier de ses 25 années de mandat. Les premières attentes porteront logiquement sur des mesures classiques. Le dernier 31 janvier, l'amiral avait annoncé des cadeaux mais qualifiés de cadeaux de circonstances et taxés
d'arrières-pensées électorales : hausse générale des salaires des fonctionnaires de 40.000 Fmg, baisse (minime) du prix des carburants ou amnistie. Le président Ravalomanana pourrait se contenter du courant porteur des thèmes du changement fondamental et du développement rapide et durable. Des gages ont déjà été donnés : les projets routes qui démarrent sur les chapeaux de roue -et qui ont pu servir de thèmes de propagande- ou un style de gouvernance qui privilégie la démarche de proximité et l'action immédiate. À
Antsiranana, le Président a abaissé le tarif des tickets communaux, financé l'assainissement du marché à hauteur de 50 millions et décidé de la nomination de personnes ressources pour la défense des interêts de la province.
Le dernier conseil de gouvernement de l'année annonce déjà les couleurs de l'année 2003. Les institutions ne traîneront pas les pieds, le budget sera opérationnel dès le 2 janvier. Le chef de l'Etat démarre son mandat muni des instruments nécessaires pour une politique socio-économique précise qui a été proclamée urbi et orbi. Les débuts de l'an neuf seront riches en évènements politiques. La proclamation des résultats officiels des législatives par la Haute cour constitutionnelle mettra en place une nouvelle Assemblée nationale qui complètera le Parlement, le Sénat étant déjà en place avec Rajemison Rakotomaharo, comme président et second personnage de l'Etat. Le président de l'Assemblée nationale, troisième personnage de l'Etat, sera connu dès la première session extraordinaire. Moins que le sort de Paraina Auguste, président "insurrectionnel", des interrogations essentielles devraient recevoir à court terme, des réponses : le sort de Jacques Sylla, Premier ministre, et des onze ministres sur 31, élus députés de Madagascar sans compter la nouvelle destinée politique d'acteurs majeurs de l'avènement de Marc Ravalomanana au pouvoir. Manandafy Rakotonirina, Norbert Lala Ratsirahonana, Tovonanahary Rabetsitonta ou, dans une moindre mesure, Marson Evariste qui est déjà nommé ambassadeur mais a été élu député ou Alain Ramaroson. Des impatiences se font jour sur les nouvelles têtes qui scelleront le renouvellement de la classe politique malgache. Plus que les titulaires des porte-feuilles, la structuration du gouvernement sera particulièrement attendue dans le sens de la logique d'une stratégie d'efficacité et des attentes des bailleurs de fonds quant à une réduction drastique du nombre de ministres. Un questionnement résiduel portera sur l'avenir des présidents de délégation spéciale tant au niveau des communes qu'au niveau, surtout, des provinces. Il faudrait auparavant répondre à la question si le président Ravalomanana estime que le pays peut faire l'économie d'une nouvelle constitution. Le message présidentiel sera décortiqué en attendant le jour J que sera la présentation des voeux des corps constitués, au palais
d'Etat.
VANF
La messe est dite Par NASOLO-VALIAVO Andriamihaja
Pourtant, si on arrêtait de chipoter à l'excès ! L'histoire retiendra en ce qui les concerne, et au sortir d'une crise qui faillit dégénérer, ce commentaire laconique : " globalement positif ".
Sans doute, dans les traités de science politique disséquerait-on les causes et les implications de ces seulement 40% que le parti présidentiel aura recueillis sur quatre millions de suffrages exprimés.
Dans les faits, en tous cas, à l'Assemblée Nationale, on comptera bel et bien 132 députés acquis à Marc Ravalomanana sur un total de 160.
Dans la théorie, on épiloguera longtemps sur l'iniquité du scrutin majoritaire uninominal à un tour, mais dans la pratique, n'importe quel Exécutif serait bien content de gouverner avec une majorité législative de 82%.
Comme énoncerait " l'intelligence droite et bornée ", le bon sens du paysan dans Émile Zola, " on n'a qu'une idée, voyez-vous, celle que le gouvernement soit solide pour faire aller les affaires ; et alors, n'est-ce pas ? histoire de ne point se tromper, le mieux est d'envoyer au gouvernement le député qu'il demande? " (1)
Le but avoué était de s'assurer la stabilité. Les méthodes retenues ? mode de scrutin, personnalisation autour de Marc Ravalomanana ? ont parfaitement réussi à atteindre cet objectif. Finalement, l'étalage des tee-shirts à l'effigie de Marc Ravalomanana n'est pas plus condamnable que l'implication personnelle de George W. Bush dans les récentes élections américaines pour s'assurer une double majorité parlementaire.
Si on peut émettre quelque réserve, c'est sur la faible personnalité des députés malgaches ou des sénateurs américains qui ne peuvent se passer d'un tuteur ou d'un parrainage.
Imaginez-vous le tollé si Didier Ratsiraka avait ramené autant de députés Arema à l'Assemblée Nationale ? Un vrai scandale ! Cette fois pourtant, pour les mêmes causes, il n'y eut pas les mêmes conséquences médiatiques ni la même appréhension dans l'opinion publique. Marc Ravalomanana aura donc déjà réussi à réconcilier le peuple avec le pouvoir, une sympathie jadis acquise à Didier Ratsiraka, mais qui n'avait pas résisté à l'usure du pouvoir.
Maintenant que la stabilité est donc assurée, il devrait suffire à Marc Ravalomanana de ne pas retomber dans les travers qui ont perdu Didier Ratsiraka : ministres magouilleurs et d'autant plus serviles pour étouffer leurs forfaits ; entourage plus courtisan que conseiller ; refus de la remise en cause et tentation de l'omniscience ainsi que de l'infaillibilité ; instrumentation d'un corps constitué (l'armée hier, les églises aujourd'hui) au risque d'en ruiner le rôle d'encadrement social.
Madagascar ne peut se permettre le luxe d'une autre crise ouverte en 2003. La majorité, la grande majorité, a voulu ce changement et dans ces conditions-là. L'assiduité sur la Place du 13 mai s'est retrouvée dans le taux de participation du 15 décembre 2002 : 67%. Notre hésitation d'intellectuels devra sans doute se décider à accepter l'inopportunité encore d'une attitude moderne, de sa posture critique, de son devoir de scepticisme, de son doute salutaire mais tellement inconfortable.
(1) Émile Zola, La Terre, Fasquelle, 1971, p.356
NOSINTSIKA
31/12/2003
Jeune Afrique 08/12/2002
Madagascar Pays en voie de redressement
Dans un climat politique apaisé, le gouvernement se met au travail. Les
partenaires étrangers se mobilisent. Doucement, l'île sort de la crise.
On n'attendait pas grand-chose de bon du nouveau pouvoir malgache installé,
en mai dernier, dans un étrange climat où se mêlaient la mystique religieuse
et la ferveur populiste. Les séances d'exorcisme des nonnes luthériennes
dans les bureaux des nouveaux ministres pour les débarrasser des mauvais
esprits laissaient mal augurer de la rationalité économique de l'équipe
formée par le président Marc Ravalomanana et son Premier ministre Jacques
Sylla. Ce préjugé était erroné. Pour l'instant, la conduite d'une politique
avisée a permis d'éviter le pire à un pays économiquement et socialement
ravagé par la crise politique née de l'élection présidentielle ratée de
décembre 2001.
Entre un sortant mauvais perdant, Didier Ratsiraka, et un outsider mal élu,
Marc Ravalomanana, Madagascar a hésité plusieurs mois et frôlé la guerre
civile. La destruction des ponts et les barrages dressés autour de la
capitale par les partisans du président sortant ont progressivement asphyxié
l'économie du pays. Six mois après la fin des hostilités, les dégâts
demeurent impressionnants. On estime que le coût de la paralysie et des
destructions atteint 500 millions d'euros, soit l'équivalent de l'aide
publique au développement versée en 2000.
Les stigmates sont visibles dans l'effondrement de la croissance qui
reculera, en 2002, de 12 % et dans l'inflation qui oscillera entre 12 % et
14 % après une flambée des prix de certains produits de première nécessité
atteignant 200 % au plus fort de la crise. Le budget 2002 ne sera exécuté
qu'à 42 %, et seulement un tiers des investissements publics seront
réalisés. Le volume des échanges extérieurs sera divisé par deux.
L'impossibilité d'exporter pendant de longues semaines a provoqué la
fermeture d'entreprises textiles « franches » comme Floréal
Knitwear, repartie à Maurice, ou le fabricant de jeans Novel, de Hong Kong, qui ont
choisi de quitter l'île, trop agitée à leur goût. « Cent mille employés sur
les 130 000 que comptaient les entreprises franches ont été mis en chômage
technique, analyse Jean-François Bijon, chef de la mission économique de
l'ambassade de France à Antananarivo. Mais on estime que 50 000 emplois ont
d'ores et déjà été restaurés. Quatre entreprises seulement sur cent quarante
ont choisi de partir définitivement. On voit également apparaître de
nouveaux projets : les délocalisations des productions textiles pendant la
crise, vers le Sri Lanka notamment, ont attiré l'attention d'entrepreneurs
asiatiques sur les opportunités de l'île ; ceux-ci ont pris conscience que
Madagascar pouvait devenir une base fort intéressante puisqu'elle leur
permettait de profiter de facilités douanières avec l'Europe (accords de
Cotonou) ou avec les États-Unis (Agoa). »
Néanmoins, le secteur du tourisme a été sinistré à 90 % et la baisse des
prix des denrées agricoles a fait chuter le revenu agricole de moitié. Le
pourcentage de la population vivant sous le seuil de pauvreté pourrait être
retombé à son niveau de 1997, soit 75 %, après avoir reculé à 69 % en 2001.
Confronté à cette situation catastrophique, le gouvernement semble avoir
fait les bons choix. Il a, en premier lieu, privilégié la reconstruction des
ouvrages d'art détruits et l'amélioration des voies de communication, dont
l'état déplorable est un frein aux exportations. À l'heure actuelle, on
circule à Madagascar comme avant la crise, et les chantiers se multiplient
pour rendre les pistes carrossables.
Deuxième priorité, bien normale pour un président de la République qui est
aussi un chef d'entreprise averti : aider les sociétés à surmonter l'épreuve
de la trésorerie exsangue provoquée par l'arrêt de l'activité. Depuis le 1er
octobre, le gouvernement a lancé une campagne de remboursement de la TVA et
de paiement des dettes de l'État vis-à-vis de ses fournisseurs. Selon les
estimations, les deux tiers des arriérés ont été soldés grâce à l'aide
internationale. « Cette mesure a ralenti les défaillances d'entreprises,
commente M. Bijon. Elle a également stoppé la crise sociale qui pointait au
mois de septembre et amorcé un début de reprise. » Mais dans le monde
patronal, on pense qu'il est encore possible de faire mieux : « Nous
continuons à vivre des problèmes de trésorerie redoutables, déclare
Joséphine Andriamamonjiarison, conseillère économique du Groupement des
entreprises de Madagascar. La liquidation des arriérés ne suffit pas et nous
aurions souhaité que le Fonds de garantie, créé avec l'aide de l'Agence
française de développement, débouche sur l'attribution de prêts bonifiés. Il
n'a pas été possible de passer outre aux exigences des institutions de
Bretton Woods. Mais nous avons tout de même obtenu que le secteur textile
bénéficie d'une détaxation sur ses importations de matériels et de matières
premières, ce qui va permettre de relancer les entreprises franches. »
Les bailleurs de fonds tout comme les pays amis ont approuvé et accompagné
ce dispositif. À Paris d'abord, en juillet, les « amis de Madagascar »,
réunis sous l'égide de la Banque mondiale, ont promis environ 2,7 milliards
d'euros sur quatre ans, dont 900 millions d'engagements antérieurs. 1,3
milliard d'euros seront apportés par la Banque mondiale. Tous les
partenaires de Madagascar ont accepté de jouer le jeu de la confiance afin
d'engager les fonds au plus vite ; cela suppose d'en contrôler l'usage a
posteriori, comme cela se pratique avec des pays plus stables, comme la
Tunisie. Cette bonne volonté générale a déjà permis de débloquer 800
millions d'euros. Tout le monde a mis la main à la poche : en tête, l'Union
européenne, suivie par la Banque mondiale, la Banque européenne d'investissements, Maurice, la France et les États-Unis. Chaque intervenant
a choisi un domaine de prédilection : la remise en route de l'administration, l'amélioration de la trésorerie des entreprises privées,
l'informatisation des douanes, la lutte contre les insectes acridiens,
l'éducation, la santé ou la rénovation du réseau routier. Soixante pour cent
des financements sont constitués par des prêts à des conditions
privilégiées, le reste comprenant des dons non remboursables.
La prochaine échéance est fixée à la fin du premier semestre 2003. En effet,
c'est à cette période que l'on pourra voir si le gouvernement malgache s'est
bien tiré de l'épreuve des élections législatives du 15 décembre, au terme
desquelles le président Ravalomanana espère la victoire de ses partisans
regroupés dans le parti politique Tiako 'i Madagasikara (« J'aime Madagascar
»). Il faudra bien attendre six mois pour vérifier aussi que le pouvoir
s'attaque aux réformes administratives, pratique la transparence et combat
la corruption. La mise en route des privatisations, annoncées en 1995,
devrait concerner en priorité l'opérateur de télécommunications Telma, la
compagnie Air Madagascar, les entreprises sucrière et cotonnière Sirama et
Hasyma, ainsi que le chantier naval Secren.
Si tout se passe bien, si la confiance envers Madagascar se raffermit,
notamment sur le continent africain, où l'on a peu apprécié l'autoproclamation de Marc Ravalomanana, alors le taux de croissance espéré
de 8 % aura de bonnes chances de devenir réalité. Et la Grande Île pourra
retrouver, à la fin de l'année prochaine, le niveau de développement qu'elle
avait atteint en 2001. Pourtant, le rythme de croissance ne semble pas
suffisant pour faire face efficacement à une démographie qui progresse
d'environ 3 % par an. De même, si le président veut mettre son pays à l'abri
des caprices météorologiques qui perturbent, en ce moment, la récolte des
litchis ou des problèmes d'insécurité qui nuisent à celle de la vanille, il
devra se montrer beaucoup plus audacieux. Mais une chose après l'autre :
l'équipe dirigeante a réussi à éviter la faillite pure et simple, après le
désastre du premier semestre ; elle n'a pas commis de fautes caractérisées
et fait preuve d'une bonne volonté à toute épreuve. En soi, il s'agit déjà
d'une performance qui laisse espérer que Madagascar parviendra à ne plus
succomber à ses démons familiers, ceux de l'amateurisme en matière
économique, de la corruption et des jeux de pouvoir.
Alain Faujas
EXPRESS
DE MADA 30 décembre 2002
EXPRESSION:
Préserver le meilleur pour se prémunir du pire
Les éditorialistes reviendront à profusion, sans doute, sur la crise, la fin d'une époque stérile, calamiteuse, le
changement de régime, les espoirs qu'il suscite après l'immense et magnifique mouvement qui a porté Marc Ravalomanana à la tête de la Présidence de la République du pays.
Toute fin d'année apporte aussi son regard d'ensemble sur le monde tel que l'année qui s'achève le laisse, pas brillant et sans doute bien moins riche de perspectives heureuses que fin 2001, avec ces guerres nouvelles qui se profilent à l'horizon, qui n'ont pas évacué les anciennes mais au contraire ajoutent à l'horreur.
Le terrorisme aussi, religieux plus que politique désormais pour le plus sanglant, le plus extrêmiste au point que l'on se demande si ce n'est pas précisément l'usage absurde qui est fait de la foi qu'il faut juguler.
Et puis, ces expériences d'illuminés d'une secte qui se sont mis en tête de réaliser des clones de l'espèce humaine pour atteindre cette perfection qui ne peut être que malfaisante. L'horreur absolue sur laquelle, pourtant, des poltiques ont encore des états d'âme.
On se dit, quel hâvre de paix, de sagesse, de sérénité, de tolérance et d'humanisme que Madagascar et les Malgaches dans ce monde de fous.
Pourquoi, en effet, le rejoindre l'autre monde des autres vivants si c'est pour vivre les horreurs qui s'abattent sur lui ?
On attend donc du nouveau régime, des hommes pour beaucoup nouveaux qui se sont engagés derrière le président Marc Ravalomanana, et on espère uniquement pour la bonne cause, la seule qui vaille, celle du pays et de sa population, qu'ils trouvent les moyens de faire progresser le niveau de vie du plus grand nombre sans que le pays, et ce qui fait sa beauté et sa richesse humaine uniques, ne perde ou ne vende son âme.
Si des croyances sont désuettes, archaïques et constituent encore des freins à l'acceptation de nouvelles orientations sociales ou économiques, il faut bien sûr les combattre en douceur mais avec une détermination énergique et durable, une volonté sans faille et rapide, dans le respect de l'individu tant qu'une autre lumière que celle à laquelle il croyait par ignorance n'est pas venue lui indiquer un autre chemin possible que celui de massacrer la nature, par exemple, d'asservir son prochain etc...
On peut dire ce que l'on veut, que cette façon de vivre, de concevoir la vie, ce sens de la dimension et de la condition humaine sont incompatibles avec le développement, expliquent, par leur empreinte ou leur pesanteur culturelles, les retards incompréhensibles que connaît le pays en indicateurs de développement humain, on se dit aussi qu'il doit y avoir une façon de préserver le meilleur de nous mêmes pour se prémunir du pire des autres.
BILAN DES LÉGISLATIVES - MAJORITAIRE EN SIÈGES MINORITAIRE EN VOIX
C'est évidemment le mode de scrutin uninominal à un tour, et pas le rapport des voix, qui a propulsé au Palais de Tsimbazaza autant de députés - 132 sur 160 - de ce qu'il convient d'appeler la mouvance présidentielle.
Cette analyse est importante, essentielle - elle a d'ailleurs été déjà faite, sans doute, par les politologues d'Ambohitsirohitra - car elle relativise, d'une part, la portée de la victoire politique du régime, et conduit, d'autre part, le président de la République à accélérer son programme de développement rapide du pays, dans toutes ses composantes régionales.
A la décharge du président Marc Ravalomanana, il est clair qu'il n'a pas eu le temps matériel et "financier" de réaliser la moindre de ses promesses, exception faite des exonérations sur certains intrants de base indispensables à la relance de l'économie. Ne pas l'admettre relèverait de la pure mauvaise foi.
En sièges, c'est plus que parfait : 132 députés sur 160. La majorité plus qu'absolue, grâce à un mode de scrutin, l'uninominal à un tour, dont on savait qu'il favoriserait le nouveau grand parti présidentiel, dans la logique des habitudes électorales d'une grande partie de l'électorat qui, profondément légitimiste, vote traditionnellement pour le pouvoir en place.
En voix, à l'échelon national, c'est beaucoup moins évident puisque les députés de "Tiako'i Madagasikara", avec ses alliés élus Avi et Rpsd de la "Firaisankinam-pirenana" plus les suffrages exprimés qui se sont portés sur les "Herim-Bahoaka Mitambatra" n'obtiennent pas pas la majorité des voix, qui revient à l'ensemble de toutes les autres formations politiques et para-politiques.
Sur les 4.045.902 suffrages exprimés (récapitulatif du ministère de l'intérieur, résultats complets mais encore officieux), les candidats élus présentés sous les couleurs du "TIM" et de ses alliés n'ont finalement recueilli que 1.607.060 voix, contre 2.438.842 pour l'ensemble des autres listes non élues dont il faut préciser, d'ailleurs, qu'ils ne sont pas tous dans l'opposition, mais plutôt en marge du pouvoir, y compris chez l'Arema, Leader Fanilo et le MFM.
A défaut de résultats détaillés et complets, dont aucune copie n'a été délivrée à la presse par la Coupole, cette analyse se limite à donc à déduire des suffrages exprimés les voix obtenues par les candidats élus, et seulement ceux élus, de la "Firaisankinam-Pirenena" au sens large, pour obtenir une approximation de celles obtenues par "les autres". Il est certain que pour être plus affinées, cette analyse devrait porter sur les voix des élus mais aussi celles des candidats de "L'Alliance" qui ont été battues. C'est la raison pour laquelle, en l'état des résultats disponibles, aucun pourcentage ne sera donné.
ANTSIRANANA APRES "TANA"
L'analyse est cependant intéressante car on y retrouve les vieux clivages politiques et, finalement, une lecture conforme aux réalités de la crise post-électorale du début de l'année et de l'après-crise à partir de juillet. Là où l'on a le moins "bien" voté, c'est évidemment ailleurs que dans la province d'Antananarivo.
En effet, à l'exception de la province d'Antananarivo qui donne la majorité de ses voix aux candidats des listes présidentielles et de la mouvance, toutes les autres provinces affichent des résultats nettement moins favorables, toujours en voix et pas en sièges, donc majoritairement en faveur des autres candidats des autres listes mais non élus.
Après Antananarivo, c'est la province d'Antsiranana dont les électeurs se révèlent être les plus proches et les plus favorables au nouveau régime, n'en déplaise à l'ex-président Albert Zafy.
En toute logique, cette fois, on trouve ensuite la province de Mahajanga qui donne ses voix en majorité aux listes qui n'ont pas adhéré à "L'Alliance nationale".
FIANARANTSOA A "MAL" VOTÉ !
C'est ensuite dans le sud, dans la province de Toliara que les candidats proches du pouvoir résistent encore bien en voix, bien que les autres listes l'emportent en suffrages exprimés.
La grosse surprise, et sans doute la grosse déception, vient de la province de Fianarantsoa où l'on a le plus "mal" voté, avant Toamasina bien sûr.
Enfin, et c'est logique, c'est dans la province de Toamasina que les listes pro-Ravalomanana passent très nettement au-dessous des 50%. C'est aussi dans cette province d'ailleurs que les six députés "d'opposition" sont élus, trois pour l'Arema et trois autres pour les listes "T.T.S", dont on dit qu'elles sont proches de Roland Ratsiraka, maire de Toamasina.
Mais tout cela est finalement conforme au paysage politique du pays, à savoir que les provinces autre qu'Antananarivo, où le reflexe régionaliste a tout particulièrement joué, sont plus et restent certainement en attente de résultats tangibles de la part du président Ravalomanana et de son gouvernement.
CONFORMES AUX RÉALITÉS
C'est la raison pour laquelle, avec désormais l'appui et la confiance de ces mêmes bailleurs de fonds qui lui ont quand même beaucoup forcé la main, le chef de l'Etat a décidé de mettre le "turbo" dès les premiers jours de 2003 pour "booster" le processus de développement par des réalisations concrètes, seuls gages d'assurer la stabilité politique du pays ailleurs qu'à Tsimbazaza, dans la mesure où l'on sait parfaitement que ce n'est jamais à l'Assemblée nationale, exception faite, car il en faut bien une, de l'empêchement du professeur Albert Zafy, que se font ou se défont les régimes.
Enfin, n'en déplaise aux dénonciateurs de fraudes et autres contestataires, essentiellement issus des listes de candidats "conjoncturels" puisque dans l'ensemble les chefs de "grands" partis ne sont pas montés au créneau sur ce sujet là, et même si l'on peut, à l'occasion, rediscuter, au Parlement, de l'équité du mode de scrutin retenu pour assurer la représentativité nationale, débat qui est aussi encore celui de démocraties avancées, ces résultats en voix et en suffrages exprimés attestent de la régularité, dans son ensemble, du scrutin. Les différentes sensibilités y sont représentées même si cela ne se traduit pas en sièges à la chambre basse.
Les différents clivages politiques traditionnels, ethniques et religieux, y sont particulièrement bien représentés, à l'exception de la province de Fianarantsoa où le vote n'est pas conforme à ce que l'on attendait d'une province qui s'est immédiatement solidarisée autour d'Antananarivo pour s'opposer aux manoeuvres terroristes et de déstabilisation de l'économie de l'ancien régime.
Mais comme le but de cette élection législative anticipée, autant pour le président Ravalomanana que pour les instances financières internationales, était de trouver une majorité à l'Assemblée nationale, en mesure d'assurer la stabilité politique nécessaire à la réalisation d'un programme de développement rapide et important, l'objectif est atteint et c'est, dans l'immédiat, l'essentiel : le chaos et la chienlit promis ne sont plus du tout d'actualité depuis que leurs instigateurs et fomenteurs ont pris le large.
Législatives du 15 décembre
Ils étaient une vingtaine de personnes sur le plateau face à la presse samedi au Plazza Hôtel d'Anjoma. Une assistance en majorité composée de membres du parti Mfm et d'anciens membres sinon de sympathisants. Mais l'important pour cette délégation à ossature donc "mafana", c'est qu'à partir des anomalies et des infractions qu'ils auraient identifiées avant et pendant les élections du 15 décembre dernier, ils demandent l'annulation du scrutin. "Nous sommes les porte-parole des autres candidats qui partagent la même vision que nous, dans cette consultation", disaient-ils, en parlant en ordre dispersé sans qu'il y ait eu apparemment organisation dans les interventions. Fait d'ailleurs prouvé par ce point d'ordre lancé par un confrère et rappelé ensuite par un candidat battu de la ville haute du Mfm Gilbert Raderandraibe, celui là même qui n'a pas accepté que la presse désigne les perdants de candidats malheureux sans qu'il puisse pour autant proposer un qualificatif qui sied.
Nous avons pu malgré tout, retenir quelques points intéressants dans leurs déclarations respectives. Ainsi, un candidat indépendant de Fianarantsoa I Ville haute a signalé que le président Marc Ravalomanana a foulé la Constitution alors qu'il doit être le Président de tous les Malagasy. Dans quelles mesures ? Autre remarque, Norbert Lala Ratsirahonana qualifié de persona non grata dans le Vatovavy en pour avoir tenu des propos (nous citons) qui ne respectent pas les us et la sagesse locaux, des propos qui seraient consignés dans des cassettes audio. La démission du ministre de l'Intérieur également a été réclamée par un intervenant. Une information pouvant faire l'objet d'un scoop venait d'un autre représentant : l'urne aurait été transportée à bord d'une pirogue et placée au beau milieu de la rivière… Ensuite un registre pour bovidés qui aurait servi de cahier d'enregistrement des électeurs. Dans ce document, les noms de 39 personnes ont été portés alors que durant la présidentielle de 2001, il y aurait eu 260 inscrits. Mais cet aveu rapporté par un membre de la délégation d'Ambalavao Tsienimparihy semble être suffisant pour comprendre ce qui s'est passé durant les périodes que chacun connait. "Nalahelo ny Arema ka nilaza taminay fa hay mbola misy mahavita zava-doza noho ny nataonay" en traduction libre : l'Arema a exprimé sa profonde tristesse en reconnaissant que d'autres pouvaient faire des choses pires qu'eux (…) en ce qui concerne les élections. Libre ainsi à chacun d'interpréter cette confession. Mais les pressions et autres menaces d'affectation de la part des fonctionnaires ou des chefs Cisco restaient des sujets récurrents de cette rencontre avec les membres de la presse dont une partie est venue spécialement d'Antananarivo avec les journalistes de la Tvm qui célèbrent le 35e anniversaire de la station publique. Enfin, le directeur de cette conférence de résumer en 5 points la nature des conclusions qui poussent les battus à justifier leur demande d'annulation du scrutin dans les 23 fivondronana de la province autonome de Fianarantsoa : - l'absence de sincérité - l'inégalité des candidats durant les propagandes et devant la législation - l'absence de neutralité de l'administration - Les erreurs dans la confection des listes électorales par le ministère de l'Intérieur - les fraudes électorales.
Relance de l'économie
Dans le cadre de la politique de redressement économique du pays, dans l'objectif d'une croissance rapide et soutenue, le secteur privé doit jouer le rôle moteur de la croissance et fer de lance du développement. Ce secteur privé, affaibli par les nombreux mois de crise, aujourd'hui relève la tête pour répondre à ce défi. Mais encore faut - il remarquer qu'il n'importe pas seulement de produire, mais encore et surtout de vendre. Cependant, face à un marché local encore trop limité pour absorber toute les roductions nationales et compte tenu des profits pouvant être réalisés par le biais des exportations, toutes les unités productrices doivent nécessairement se tourner vers les marchés extérieurs.
Madagascar possède des atouts spécifiques qui peuvent lui permettre de relancer le développement de son économie en exploitant ces marchés d'autant plus que certains avantages comparatifs présentent encore d'importantes marges de croissance ( le principal étant, entre autres, une main d'oeuvre habile, offrant un raport qualité / coût très compétitif). Et dans certains marchés, Madagascar bénéficie d'un accès préférentiel.L' accès préférentiel à différents marchés extérieurs découle de l'adhésion de Madagascar à des conventions internationales, notamment, vers l'Europe dans le cadre de la Convention de Cotonou entre l'Union Européenne et les pays ACP, et pour laquelle les produits en provenance de Madagascar pénètrent en franchise de droits si les critères relatifs aux règles d'origine sont satisfaits.
ADHÉSION À LA SADC
C'est aussi le cas vers les pays industrialisés grâce aux dispositions du SGP (Système généralisé de préférences) qui prévoient des tarifs préférentiels ou d'entrées en franchise de droits pour une gamme étendue de produits.
Les exportations malgaches peuvent aussi bénéficier d'un accès préférentiel vers la région avoisinant Madagascar, pour les pays membres de la COI (Commission de l'Océan Indien) et ceux du COMESA (Common market of eastern and southern Africa), envers lesquels les barrières tarifaires et non tarifaires sont complètement démantelées depuis fin 2000. La déclaration faite dernièrement à l'Île Maurice par le Président de la République, Marc Ravalomanana, sur sa volonté d'intégrer Madagascar à la SADC (Southern Africa development Communauty) complètera les marchés régionaux auxquels le pays peut accéder.
Madagascar bénéficie de même de facilités pour ses exportations vers les États - Unis pour 1 800 produits en ayant été qualifié pour l'AGOA ( Africa growth and oppportunity act) qui prévoit l'entrée en franchise de douanes et sans contingentement sur le marché américain des différentes marchandises en provenance des pays qualifiés.
Zone franche
Le groupe CIEL Textile Limited (Ctl), qui comprend les unités de Floréal et d'Aquarelle, a enregistré des pertes de Rs 401 M pour l'exercice financier se terminant au 30 juin 2002. Une grosse partie de ces pertes, soit Rs 316,4 M, est due à la crise politico-sociale à Madagascar, où toutes les unités du groupe se sont retrouvées à un certain moment en panne technique. "Nous gérons actuellement les effets de la crise", déclare Arnaud Dalais, président du conseil d'administration du groupe, dans son rapport annuel avant d'annoncer que des efforts sont déployés pour renverser la vapeur en 2002-2003.
L'exercice financier écoulé a été l'un des plus difficiles qu'a connu le groupe Ctl à ce jour. Alors qu'il entamait avec confiance une phase de restructuration, le groupe a vu ses efforts annihilés par la crise malgache. Le chiffre d'affaires a chuté de 18,5%, soit de Rs 5,5 milliards à Rs 4,5 milliards. Les pertes opérationnelles se sont élevées à Rs 109 M contre Rs 99,6 M pour la précédente année financière et, en comptabilisant les pertes à Madagascar, l'impôt et la part des "minority interests", le groupe se retrouve avec des pertes totales de Rs 401 M par rapport à Rs 55,6 M en 2000-2001.
Passant en revue la situation dans la Grande Île dans son rapport en date de novembre 2002, Arnaud Dalais rappelle que Madagascar a fait partie, depuis 1989, des plans d'expansion du groupe dans la région, et que sa proximité de la principale base opérationnelle à Maurice constituait un avantage compétitif. La production à Madagascar offrait également la flexibilité requise aux plans de production et de marketing du groupe en général. "The prolonged period of uncertainty in that country was most unfortunate and deeply damaging to the group's overall operational activities", souligne-t-il. Le groupe a pu, malgré tout, exporter 7 millions d'unités grâce aux efforts inlassables de ses employés. Les commandes furent ensuite transférées aux unités mauriciennes. Les problèmes rencontrés dans la Grande Île ont provoqué des ruptures dans les systèmes opérationnels des unités du groupe à Maurice mais la direction de Ctl s'efforça de mettre à exécution des mesures de réduction des coûts d'opération.
Nouvelles opportunités
Analysant la situation dans les diverses Business Units du groupe, Harold Mayer et Eddy Yeung, les chief operations officers pour les secteurs vestimentaire et filature respectivement, relèvent dans leur rapport qu'en ce qui concerne les pull-overs, les exportations ont été inférieures aux prévisions, 5,5 millions d'unités contre 6,9 millions estimées, cela en raison des problèmes de production à Madagascar. Le transfert des commandes à Maurice a provoqué une hausse des coûts, tenant compte du fret et des heures supplémentaires. "The Madagascar crisis came at a very unfortunate moment" font-ils remarquer, vu que l'entreprise avait auparavant enregistré des progrès au niveau de la confection et du marketing de pull-overs. MM. Mayer et Yeung sont d'opinion que le règlement du problème concernant le Knit to shape sous l'Africa Growth and Opportunity Act ouvrira de nouvelles opportunités pour le groupe. Ils soulignent également que l'Agoa a été utile au groupe en terme d'exportation de tissus aux fabricants textiles de la région.
S'agissant de la production de T-shirts et polo-shirts, les opérations ont été également affectées par la crise malgache, les unités demeurant au chômage technique depuis avril 2002. Il a fallu augmenter les capacités à Maurice pour faire face à une production de 12 millions de pièces pour 2002-2003. Cependant, la situation pour 2003 se présente sous les meilleures auspices au vu des commandes enregistrées. Harold Mayer et Eddy Yeung passent aussi en revue l'impact de la crise malgache sur la production de chemises et de sous-vêtements et laissent entendre que le groupe pourrait envisager un partenariat avec des entrepreneurs étrangers pour la confection des bottoms.
Parlant des perspectives, Arnaud Dalais déclare que l'attention est braquée sur l'objectif que s'est fixé Ctl pour le moyen terme : transformer le groupe en une organisation bien structurée afin qu'il puisse faire face aux défis de la libéralisation de l'économie mondiale. Le groupe, ajoute-t-il, s'est engagé à fournir des produits de qualité à des prix compétitifs et cela ne pourra se réaliser qu'à travers un "right sizing" des opérations et des mesures de réduction des coûts.
Programmes Dette Nature & Ldi
" Tanala tsy an'ala ", littéralement signifie " Peuple des forêts sans forêt " : voilà comment un villageois d'Ambodiara-Dihy de la Commune d'Ambolomadinika, sous-préfecture d'Ikongo - Fort Carnot a exprimé la triste réalité de la dégradation forestière dans cette région Tanala.
Cette prise de conscience s'est traduit par un engagement de trois villages Ambodiara, Antsatrana et Ambalagoavy à gérer d'une manière Participative et Communautaire la forêt restante dans leur terroirs respectifs.
Le Programme Dette Nature et ainsi que le Programme LDI Fianarantsoa, tous deux financés par USAID, en collaboration avec le Service des Eaux & Forêts ont appuyé les villageois dans le processus de gestion durable de la forêt durant l'année 2002.
Les efforts entrepris par toutes les parties prenantes ont abouti à un acte de transfert de gestion entre les Communautés de Base (COBA) des trois villages et le Service des Eaux & Forêts, une cérémonie qui s'est déroulée à Ikongo le 9 Décembre 2002 en présence des autorités locales.
Les festivités, qui ont vu la forte participation de la population locale, marquent certainement le début d'un processus vers un meilleur contrôle du patrimoine forestier national, un processus combien prometteur mais dans lequel tout un chacun doit s'armer de patience et de persévérance .:
Entre les lignes
o Les résultats d'une enquête judiciaire ordonnée depuis le mois de septembre, à l'encontre du Ccl, Centre commercial et des loisirs, Antanimena, semblent pour l'instant, rester sous le boisseau. Cet établissement né lors de l'arrivée massive des Chinois "nouveaux" a été très vite l'objet de lourdes suspiscions. Sous les feux des projecteurs, le massage (à l'asiatique) qui figure parmi ses prestations et la particulière attirance qu'il exerce sur les jeunes. Il a été fermé par arrêté du ministère de l'intérieur le 17 septembre dernier. "Pour raison de sécurité et d'ordre public et, pour attentat aux moeurs".
o L'Omnis, Office des mines nationales et des industries stratégiques, et la Hunt oil company, son partenaire depuis 97-98, quittent Bemolanga, la région des rêves malgaches d'hydrocarbures. Mais se maintiennent dans la région de Tsimiroro, limitrophe. Le contrat de partage de production signé le 2 décembre 98 entre l'Omnis et la Hunt oil portant sur Bemolanga ainsi que le permis minier d'exploration accordée pour la même région à l'Omnis ont été annulés par décret du président de la République. Le contrat de même type continuera néanmoins de jouer mais pour la région de Tsimiroro où l'Omnis dispose de'un périmètre d'exploration de 11341 km2. Le chef de l'Etat ayant "constaté" par decret "l'approbation de l'avenant n° 3 conclu le 27 fevrier" dernier.
o Les compétences de l'Apipa, Autorité pour la protection contre les inondations de la plaine d'Antananarivo, ont été étendues aux sous-préfectures de l'Avaradrano, de l'Atsimondrano et d'Ambohidratrimo. Elles sont desormais représentées au Conseil d'administration de l'Apipa, qui vient d'être renouvelé pour trois ans par arrêté du ministre de l'Amenagement du territoire. Ces dispositions complètent le système ultramoderne d'alerte précoce mis en place, il y a quelques mois, au centre nerveux de l'Apipa à Anosizato. Les zones rouges d'où proviennent des menaces contre la capitale, en saison des pluies, dépassent sa ceinture immédiate et vont jusqu'au lac Tsiazompaniry, dans l'Atsimondrano, aux chutes de Farahantsana, dans la sous-prefecture d'Ambohidratrimo ou aux sites de remblaiement illicite dans les commune périphériques.
o Les affectations ou sanctions disciplinaires dont tout fonctionnaire, agent de l'Etat, magistrat ou militaire ont été victimes entre le 22 décembre 2001 et le 12 mars 2002, ont été rapportées. Selon les termes du décret N°2002-417 signé par le Premier ministre Jacques Sylla, elles ont été qualifiées de "mesures administratives prises à titre de sanction dans le cadre du mouvement populaire pour la vérité et la transparence". Le bénéfice du décret sera accordé sur requête de l'interessé qui sera retabli dans sa situation ante.
o Entreprises franches ne signifient pas uniquement textiles et effets d'habillement comme on semblait le croire. La dernière vague d'agréments peut contribuer à donner de bonnes idées. Elle comporte des unités d'assemblage de montres, de traitement de données informatiques, de menuiserie d'aluminium, de torrefaction de café ou de fabrication de tapis. La liste n'est pas exhaustive.
Télévision nationale malagasy - An 35
Signe du temps, deux casques d'écoute des cameramen rafistolées, des câbles qui traînent à même le sol avec une outrageuse domination des chatterton ces rubans adhésifs inséparables aux bons techniciens malagasy, trois caméras analogiques bonnes pour les musées d'antiquité et ridicules face aux nouvelles technologies du numérique, c'est grosso modo l'environnement au sein duquel les techniciens, opérateurs et journalistes de la TVM ont travaillé durant les trois jours cadrant dans la célébration du 35° anniversaire de cette station publique et en duplex avec Antananarivo à partir du Zomatel Anjomà Fianarantsoa. Et nous passons du technicien du son séparé de celui de l'image opérant à l'étage supérieur sans compter les bruits des 4x4 et des autres véhicules qui passent et repassent dans l'enceinte du parking, des bruits parasites d'origines diverses. Nous avons failli oublier la caméra de la TVM locale qui marche à la batterie d'une motocyclette et dont l'eau acidulée a déjà trouée un certain nombre de pantalons. Un véritable travail de funambule puisqu'il faut également surveiller les paraboles sur le toit de l'immeuble. Voilà ce que nous a donné cette équipe de la TVM qui a presque réussi l'impossible, un vocabulaire qui doit sortir de son répertoire tant que les conditions climatiques le permettent. Mais ce qui étonne plus d'un c'est comment en 35 ans la TVM a-t-elle pu ...survivre et plus encore, obtenir des prix. A coup sûr, à la place de leurs confrères malagasy, les techniciens étrangers auraient pu jeter les gants depuis belle lurette. L'exercice était vraiment difficile or le résultat, nous l'avions tous suivi en direct.
Cela dit, avec cette décentralisation, nous souffla à l'oreille le Sénateur Velonaody Fabien lors du lancement de la célébration, la TVM est l'illustration presque parfaite de l'unité nationale. Elle a la possibilité d'émettre sur tout le territoire national soit par faisceaux soit par satellite. Autrement dit, elle peut faire rapprocher les gens, leur histoire, leur diversité, les spécificités régionales... C'est par ailleurs un élément clé dans le processus qui s'insère dans les programmes de développement durable et rapide, une situation qui n'est pas malheureusement, mise en exergue. Or en tant qu'interface véhiculant des informations transversales et verticales dans les deux sens, la TVM apporte les éléments dont la population, les techniciens, les chercheurs, les cadres ont en besoin. De toutes les façons, la TVM est intégrée dans la vie courante des gens qu'une coupure entraîne de facto des mécontentements systématiques. Les autres TV privées sont complémentaires mais ne peuvent en aucune manière se substituer à la chaîne publique. Mais en 35 ans, la TVM a formé les téléspectateurs qui sont devenus aujourd'hui, exigeants à tel point qu'ils demandent des produits de qualité, compétitifs. Quoi qu'il en soit, les obligations de résultats demandées à toute l'équipe nécessitent des obligations de moyens de la part du gouvernement. Pour terminer, le Sénateur souhaite un émetteur plus puissant pour la capitale du fait qu'il reçoit très mal la TVM chez lui à la sortie nord de la ville.
VANF
Moi, je vous entends ! Par NASOLO-VALIAVO Andriamihaja
Je pense ce que je veux de George Walker Bush, sauf que cette fois-là, il avait répondu exactement ce qu'il fallait aux siens.
À Madagascar, qui écoute le petit peuple ? Qui prête oreille à ses malheurs quotidiens, même et surtout en dehors des périodes électorales ? Qui donc écoute les Malgaches à Madagascar ?
Je suis trop souvent sollicité par des missives anonymes et des
complaintes qui se veulent discrètes concernant ce qui se passe dans les entreprises aux mains d'étrangers. Incriminer un nom en particulier, faute de témoignage, serait de la diffamation. Mais, passer sous silence la coïncidence troublante de ce qu'on raconte
pourrait également contribuer à la perpétuation de certaines mœurs.
Quand les autorités malgaches invitent les investisseurs étrangers à s'installer à Madagascar, ont-ils pensé à dresser des termes de référence concernant le simple respect des personnes ? Éblouis par les millions bienvenus de dollars, a-t-on tendance à fermer les yeux sur les pratiques féodales de certaines entreprises franches ? L'opportunité salutaire de créer des milliers d'emplois suffit-elle donc pour qu'on se détourne pudiquement sur le comportement en terre conquise de nombre de personnels expatriés ?
Vazaha, Karana, Chinois et autres nouveaux capitalistes (Mauriciens, Sri-Lankais, Thaïlandais) qui écument ces contrées exotiques de trop de pauvreté, les pouvoirs publics de ce pays ont-ils pris la peine de les édifier sur les mœurs et coutumes du pays, à moins que ceux qui nous gouvernent n'aient abdiqué toute dignité en même temps qu'ils baissaient barrières tarifaires et fiscales ? À combien de millions d'investissements lourds estime-t-on le droit de porter la main sur les " petites mains " malgaches ? Au bout de combien de milliers d'emplois créés s'octroie-t-on le privilège de battre insulte ? À partir de quel pourcentage de participation dynamique et concrète au " développement rapide et durable " se met-on au-dessus des lois sur le travail ?
Qu'on incrimine plus particulièrement les sociétés aux mains d'étrangers ne doit pas occulter les mauvaises conditions matérielles ou psychologiques qui n'épargnent pas non plus des entreprises bien
malgaches. Là encore, c'est à l'État de fixer les règles et de veiller à leur application pour que le social ne soit pas purement et simplement sacrifié sur l'autel du capital.
Cette chronique est de trop peu d'importance pour suffire à défendre la cause de tous ces anonymes qui n'ont aucun recours que le silence honteux ou l'omerta craintive. Du haut de leur petitesse, ces gens-là aimeraient sûrement entendre une voix amie et autorisée
s'élever enfin pour leur dire " moi, je vous entends ! ".
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