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souhaite à tous
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Joyeuses fêtes de fin d'année
"Hier
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Demain
est un mystère
Aujourd'hui
un cadeau..."
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... le monde entier a les yeux braqués sur Madagascar et
ses élections...
o LEMONDE.FR | 16.12.02 | 10h27
Le parti de Ravalomanana vers une large victoire
Le scrutin, supervisé par des observateurs internationaux, s'est déroulé sans encombre.
Le parti du président Marc Ravalomanana et ses alliés se dirigent vers une nette victoire aux élections législatives qui se sont déroulées dimanche à Madagascar, indiquent les résultats préliminaires du scrutin communiqués lundi par le ministère de l'intérieur. Le parti présidentiel, Tiako I Madagasikara ("J'aime Madagascar"), est assuré de remporter une "majorité de 60 à 70 % des 160 sièges à l'Assemblée nationale", a déclaré au téléphone le ministre de l'intérieur, Jean-Seth Rambeloarijaona. Il a également estimé que le taux de participation à l'échelon national serait de "50 à 60 %". "Ce n'est pas mal", a-t-il assuré. C'est en tout cas conforme à la participation aux précédents scrutins législatifs : 55,56 % en juin 1993 et 60,13 % en mai 1998, selon les chiffres donnés par le Journal officiel de Madagascar.
SUCCÈS À ANTANANARIVO
Dans le bastion de Ravalomanana, la capitale Antananarivo dont il était le maire, les premiers résultats montrent que le TIM et ses alliés ont raflé les 12 sièges en lice. Ces élections, considérées comme un test important pour restaurer la stabilité dans l'île après six mois de crise, ont été supervisées par des observateurs internationaux qui ont jugé qu'elles s'étaient déroulées sans encombre. Le scrutin a eu lieu près d'un an jour pour jour après l'élection présidentielle controversée du 16 décembre 2001, qui a finalement abouti à la chute du président sortant Didier Ratsiraka et à l'arrivée au pouvoir de Ravalomanana au début de l'été.
"Je suis heureux d'avoir contribué à l'obtention d'une majorité à l'Assemblée nationale", a déclaré le ministre des communications, Mamy Rakotoarivelo. Il a souhaité ensuite que l'on n'en revienne pas "aux vieilles pratiques" et espéré que cette victoire ouvrirait la voie à une "nouvelle façon de travailler". "Il est temps de remiser derrière nous les querelles politiques et de travailler ensemble au développement de ce pays", a-t-il déclaré. Le TIM était opposé à ce qui reste de l'Avant-Garde pour la rénovation de Madagascar (Arema), le parti de M. Ratsiraka, au pouvoir pendant vingt-trois ans. L'Arema s'est fragmentée depuis le départ en France de l'ancien président. Le noyau dur du parti ayant appelé au boycottage des élections, aucun candidat ne se présentait officiellement sous ses couleurs. Mais une centaine de membres de l'Arema briguaient tout de même l'un des 160 sièges en lice. Les élections législatives de dimanche se sont déroulées dans le calme, aucun incident majeur n'ayant été signalé par le ministère de l'intérieur et les observateurs internationaux.
Ce scrutin constituait un important test de popularité pour le président
Ravalomanana, arrivé au pouvoir en juillet après une crise politique longue de sept mois. Il devait confirmer, cette fois-ci dans les urnes, le formidable élan populaire qui l'a porté jusqu'à la présidence, mettant un terme au règne sans partage de Didier Ratsiraka, qui avait gouverné quasiment sans interruption depuis 1975. Ce scrutin anticipé avait en outre été exigé par les bailleurs de fonds pour débloquer la grande partie des près de 2,4 milliards de dollars promis pour redresser l'économie de la Grande Ile.
Avec AFP et Reuters
o LE MONDE | 16.12.02 | 12h35
Madagascar : test électoral réussi pour Marc
Ravalomanana, président d'une île sinistrée
Les législatives se sont déroulées dans le calme.
LE JIR - ARTICLE DU 16/12/02
A Madagascar , le scrutin s'est déroulé dans le calme
Les législatives anticipées à Madagascar ont eu lieu hier dans le calme. Quelques irrégularités mineures ont été constatées, mais aux yeux de la communauté internationale, elles ne remettront en cause ni les résultats finaux, ni le fait que la légitimité et la légalité de Marc Ravalomanana apparaissent désormais incontestables. En ce qui concerne Tananarive, les scores devraient être connus dès aujourd'hui. Dans les provinces, selon le ministère de l'Intérieur, il faudra attendre une dizaine de jours.
A l'heure où nous mettions sous presse hier soir, les premiers résultats des élections législatives partielles commençaient à parvenir au bureau centralisateur dans la capitale malgache.
Ces résultats - ceux des circonscriptions de Tananarive - "font penser à un raz de marée de la coalition pro-Ravalomanana. Ce qui pourrait s'expliquer par une volonté des militants de confirmer leur volonté de changement", écrivaient Christian Lehmann et Eric Ratsimbazafy (madonline.com).
Que les candidats soutenant ouvertement le président malgache obtiennent d'excellents scores dans l'Imerina ne surprendra personne. Le regard, dès aujourd'hui, se tournera en direction des provinces. "A Tamatave, les candidats du TIM et de l'AREMA sont au coude à coude", poursuivaient les journalistes du site Internet qui ont suivi en direct la soirée électorale.
Selon nos confrères, le ministère de l'Intérieur pense pouvoir fournir dès ce matin les résultats pour l'ensemble de la capitale et, dans dix jours, pour le reste du pays. "On pensait que le taux de participation serait bas. Les résultats de la capitale semblent pourtant montrer une tendance à une plus forte participation que lors des dernières élections législatives et communales (environ 70%)", ajoutait ‹madonline.com›.
Le scrutin s'est ouvert hier à 7h (heure locale), les 6 143 483 électeurs commençant dans la matinée à se rendre dans les plus de 17 042 bureaux de vote, qui ont fermé à 18h. Plus de 3 000 candidats, dont à peine 10% de femmes, issus de partis politiques structurés ou de formations indépendantes, briguaient les 160 sièges de la future assemblée, contre 150 dans la législature sortante élue en mai 1998 sous le régime de Didier Ratsiraka.
"NOUS AVONS TENU NOTRE PROMESSE"
Le ministère de l'Intérieur a signalé hier en début d'après-midi qu'un incident avait eu lieu à Ilalaka, la cité du saphir (province de Tuléar). Un groupe d'individus s'est opposé à l'ouverture des deux bureaux de vote de la localité qui sont restés fermés jusqu'à midi. La gendarmerie locale est intervenue pour rétablir le calme.
Aucun autre problème n'a été relevé, tant dans la capitale - où aucune présence des forces de l'ordre n'était visible - que dans les provinces, selon le directeur de cabinet du ministre de l'Intérieur.
Les différentes radios, publiques et privées, ainsi que des témoignages d'habitants des chefs-lieux de province ont confirmé que le scrutin avait lieu dans la sérénité, à l'image d'une campagne électorale qui n'a été marquée par aucun incident majeur et pour laquelle la population n'a pas manifesté un grand enthousiasme.
Quelques témoignages en provenance de l'intérieur du pays ont toutefois fait état de dysfonctionnement au niveau de l'organisation, concernant notamment l'établissement des listes électorales. Selon ces témoins, des personnes se sont présentées à des bureaux de vote, mais ne figuraient pas sur les listes. Certains ont toutefois pu déposer leur bulletin dans l'urne, après avoir reçu dans l'urgence une nouvelle carte.
Vers 9h30, le président Ravalomanana a voté au lycée Jules-Ferry, tout près de son domicile à Antananarivo. Il a déclaré que ces premières élections sous sa présidence se déroulaient "dans la transparence et la légalité". Accompagné de sa femme et de sa fille, le chef de l'État s'est ensuite rendu au temple protestant, proche du lycée.
"Tout se passe bien. Nous avons tenu notre promesse. Grâce à Dieu, les élections législatives anticipées se déroulent bel et bien. Le moment est venu de modifier les pratiques anciennes car le monde entier a les yeux braqués sur Madagascar et ces élections, nécessaires pour le développement du pays, ne sont que des applications des accords de Dakar I et II. La présence de nombreux observateurs internationaux est très importante", a-t-il déclaré.
Le scrutin, qui se déroulait pour la première fois à Madagascar dans des urnes transparentes, était placé sous la surveillance d'une centaine d'observateurs internationaux, fournis majoritairement par l'Union européenne. Tana de Zulueta, chef de la mission d'observation de l'Union, qui compte 84 observateurs répartis sur tout le pays, a confirmé en début d'après-midi que les opérations de vote se déroulaient normalement.
"Nos observateurs, qui sont équipés de valise satellitaire pour les communications, ont pour instruction d'informer immédiatement en cas d'incident grave. Comme il n'y a eu aucun appel, j'en conclus que tout se déroule normalement pour l'instant", a indiqué l'Italienne.
UN ENJEU PRIMORDIAL
Ce scrutin, organisé à la demande de la communauté internationale, était un enjeu primordial pour le nouveau régime. Les bailleurs de fonds ont en effet promis aux autorités malgaches près de 2,4 milliards de dollars pour redresser l'économie. Ils n'ont pour l'heure versé qu'une infime partie de cette somme, conditionnant le reste au bon déroulement de l'élection.
Tiako'i Madagasikara (J'aime Madagascar), le parti du président créé il y a moins de six mois, était donné favori de cette élection. La victoire du camp présidentiel - qui regroupe d'autres partis - fait peu de doute aux yeux des observateurs malgaches et étrangers, la popularité de M. Ravalomanana étant restée intacte depuis son accession au pouvoir.
En revanche, le parti fondé par Didier Ratsiraka en 1975, l'AREMA (Avant-garde de la rénovation malgache), qui a longtemps régné sans partage sur la vie politique, s'est présenté divisé et ne retrouvera pas son hégémonie passée. Son aile dure - représentée par Pierrot Rajaonarivelo, secrétaire national du parti actuellement à Paris - a appelé au boycottage alors qu'une autre, ne critiquant que très civilement le nouveau régime, présentait une centaine de candidats. Outre l'AREMA, un Front du refus de quelques partis marginaux, dirigé par l'ancien président Albert Zafy, avait également appelé au boycottage.
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les
RDV du réveillon....
(vu sur le site
www.rainizafimanga.com)
"Les
'Grands' parlent d'idée
les 'médiocres'
parlent d'évènements
les 'misérables'
parlent contre les personnes..."
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Express
Mada mardi 17 décembre 2002
UNE VICTOIRE LÉGI... TIM ! RAVALOMANANA OBTIENT LA MAJORITÉ RECHERCHÉE
Le président Marc Ravalomanana sort, en effet, vainqueur de cette élection législative anticipée, qui lui a été imposée par une communauté internationale soupçonneuse. Sous le regard d'observateurs internationaux son pouvoir est renforcé par les urnes, sa légalité et sa légitimité confirmées de façon éclatante.
Dans la capitale, dont nous analysons les résultats complets mais officieux, les douze sièges de députés à pourvoir font, en effet, au TIM et à son allié l'AVI. Toutes les autres formations politiques proches de l'Alliance et de la mouvance sont "out". Quant aux partis, comme le MFM, qui voulaient marquer avec raison leur différence après avoir largement contribué à l'accession au pouvoir de Marc Ravalomanana, ellers ne sont pas récompensées de leurs efforts et de leurs soutiens par l'électorat de la capitale.
De quoi demain la vie politique, parlementaire, sera-t-elle faite ? C'est la question que ne peuvent éluder les vrais démocrates du pays, inquiets, mais sans véritable raison pour le moment, de nouvelles dérives absolutistes. La personnalisation du pouvoir est devenue une évolution indiscutable de la pratique politique.
La stratégie politique adoptée par le pouvoir pour se trouver une majorité parlementaire a été redoutable d'efficacité. Cette future majorité sera, en effet, plus que "absolue" et "raisonnable" pour reprendre le souhait du premier ministre Jacques Sylla.
Pour cela, plusieurs combines - mais la politique en est une grande - ont été utilisées afin de dérouter l'électorat. Cela dit, il reste logique qu'après avoir soutenu Marc Ravalomanana pendant les six mois de crise, la capitale lui offre une majorité plus que confortable dans la transparence la plus totale.
Pour parvenir au même résultat, il semble qu'en province les partis affiliés au chef de l'Etat aient utilisé des moyens un peu plus déloyaux, comme ces abus d'ordonnances qui provoquent à Toliara, en particulier, un véritable tollé. "Nous ne reconnaîtrons pas cette élection et nous en tirerons les conséquences" explique une coalition de candidats battus.
Dans l'attente des résultats pour l'ensemble du pays, l'analyse de ceux obtenus dans la capitale et ses six arrondissements, divisés en deux pour obtenir 12 circonscriptions à un siège au scrutin uninominal, montre bien que la vie politique à Antananarivo, qui devrait être pourtant le phare de la démocratie, se réduit désormais à un seul parti : le TIM et son compère l'AVI dans l'Alliance nationale du "Firaisankinam-Pirenena", qui trustent respectivement 40,09% des voix pour 9 sièges pour le TIM en "solo" et 21,75% pour les 3 sièges restant pour le "cheval de Troie", qui voit d'ailleurs le fils de l'ancien premier ministre Norbert Ratsirahonana entrer en politique et également au Palais de Tsimbazaza. L'avenir dira s'il gèrera mieux sa carrière politique que son illustre père face aux extra-terrestres...
LES COCUS DU "DEAL"
Une question, pour le principe : comment se fait-il que des candidats qualifiés de "Firaisankinam-pirenena" dans la liste officielle publiée par le Journal Officiel, se retrouvent élus sous l'étiquette "TIM" pur ? On aurait pu attendre la constitution des groupes à l'Assemblée pour révéler aux électeurs la gentille entourloupe. En cumul, l'Alliance nationale obtient plus de 60% des voix sur Antananarivo intra-muros.
Relevons au passage le record électoral pour l'instant, détenu par le ministre de la communication Mamy Rakotoarivelo qui voit ses efforts et sa peine récompensés avec plus de 80% des voix dans le IIIe arrondissement (sous-section A).
Pour rester dans la mouvance présidentielle, les grands "cocus", et on le sentait venir, sont les recalés de l'Alliance, ceux du "HBM" : Alain Ramaroson, "Tovo" Rabetsitonta et consorts doivent avoir "les boules". On verra plus tard, sans doute, de quels strapontins ou hochets ils seront gratifiés par la République de Marc Ravalomanana pour services rendus.
Plus inquiétante pour la démocratie, même si on ne partage ni ses idées, ni sa stratégie mobilisatrice sans vrais lendemains, la débâcle du MFM, dont le chef est battu sans appel dans le 1er arrondissement (section A) seulement 1.749 voix pour 5,69% ! "Manandafy" accuse le coup, même si beau joueur il a le commentaire chaleureux pour la confirmation de la légitimité et de la légalité de Marc Ravalomanana.
Plus prudent, le Leader Fanilo n'était présent que la capitale qu'à titre symbolique et son résultat est donc conforme à sa présence sur le plan électoral dans une zone politique où il a perdu de son influence progressivement.
L'AREMA TOUJOURS LÀ!
Les "indépendants", et là c'est quand même une bonne nouvelle, sont également laminés. En revanche, le parti du général Désiré Ramakavelo, également battu, n'a pas pourtant perdu son "Ame" pour une première tentative dans des conditions électorales l'on savait forcément périlleuses et pour les téméraires qui voulaient se risquer, au nom de vraies valeurs politiques, à la jouer "solo".
Enfin, la vraie surprise quand même, c'est le score de l'Arema, même si le chef qui lui reste, Pierre Raharijaona, est battu. Après le "pack" Tim-Avi, le parti de l'ex-président Ratsiraka arrive en seconde position, mais bien loin derrière avec seulement 17.782 voix pour 6,03% seulement.
On regrettera que certaines personnalités remarquables aient été emportées dans la tempête de ce renouveau politique dont on ne sait pas vraiment sur quel débat d'idées fécond il débouchera pour le progrès de la démocratie.
Il est, en effet, surprenant que le berceau et le creuset de la vie militante du pays, là où se sont faits et défaits les régimes, Antananarivo, soit devenu à ce point adepte de la pensée quasi-unique...
Les politologues analyseront plus tard ce réfllexe qui marque un réel repli de la vie politique et démocratique, dans l'espoir, sans doute, qu'un "front uni" se révèle plus efficace que toutes les tentatives passées de dispersion politique.
DES COMPTES PAS RONDS !
Dans les résultats imprimés pour la Commune urbaine d'Antananarivo, qui ont été remis hier matin au journal au Palais des sports, et qui sortaient, normalement, tout droit d'un ordinateur, il est pour le moins surprenant de découvrir que les additions sont souvent fausses !
Réussir, en effet, à ce qu'un ordinateur ne sache plus compter..., est une performance informatique qu'il convenait de souligner.
C'est, en effet, le b.a ba d'un statisticien électoral de faire en sorte que le total des voix corresponde, à la voix près, au nombre des suffrages exprimés. Ce n'est pas le cas pour plusieurs circonscriptions, sans que l'on sache où sont passées les votes en plus ou en moins.
Élections legislatives
CINQ INDIVIDUS ARRÊTÉS APRÈS L'INCIDENT D'ILAKAKA
Ilakaka aura été le seul site où l'on ait enregistré de sérieux problèmes lors de l'élection de dimanche. En effet, des individus ont tenté d'annuler le scrutin en s'opposant à l'ouverture des deux bureaux de vote de la capitale du saphir où plus de 4000 électeurs sont inscrits. Finalement, après l'intervention des forces de l'ordre, lesdits bureaux de vote ont pu être ouverts respectivement à 16 h 30 et 17 h. Les électeurs ont alors voté jusqu'à minuit. Aux dernières nouvelles, cinq personnes ont été arrêtées suite à cet incident.
De sources locales, les fauteurs de troubles seraient des opposants à Maherlah, un candidat indépendant dirigeant la liste "Niry Mahery Lahy". Maherlah, de son vrai nom Benjamain Ravelonirina, est une personnalité bien connue de la ville-champignon pour y avoir ouvert une boîte de nuit, introduit l'eau courante et installé un système de téléphone par satellite. Jusqu'à hier, nous ignorons le résultat du vote à Ilakaka. Mais apparemment, les adversaires de Maherlah semblent s'être trompés de cible car d'après les premiers résultats recueillis dans la circonscription d'Ihosy, c'est un autre candidat indépendant qui mène la course, Louis Joseph Rakotoarimavo, tête de liste "Tsy atoro fa hita".
Important commerçant et transporteur d'Ihosy, "Tsy atoro fa hita" engrange 1502 voix contre 566 voix pour l'Arema, dirigé par le député sortant, Urbain Manjarimanana. Ensuite vient le Tim, de Romain Rahodimby Brian, avec 564 voix, Niry Mahery Lahy avec 479 voix, le vétérinaire Joseph Rakajilahy a 240 voix, le Hbm 103 voix, Alexandre Rakotomamonjy (maire de Ranohira), 80 voix, le Mfm conduit par l'ancien chef de province Gabriel Manonjo, 79 voix et le Mavana, 30 voix. Il s'agit de résultats très partiels car ne concernant que 13 bureaux de vote sur 155, soit 5403 sur plus de 43 000 inscrits.
Législatives à Sambava-ville
Les derniers résultats fournis par "la Coupole" du ministère de l'Intérieur, hier, confortent Jaosoa Jean Pascal dans la pôle position. Dans 58 bureaux de vote, où se sont exprimés 18.591 votants pour 29.748 inscrits, le candidat de Tiako i Madagasikara a en effet obtenu 7404 voix, contre 4733 pour Ahamada Masy Méline, candidate indépendant et en deuxième position, et 2111 pour Ianonjafy Marcellin, sous les couleurs du Herim-bahoaka mitambatra. Notons que Sambava-ville compte plus de 200 bureaux de vote.
A l'instar de "la Coupole", l'antenne locale du Comité nationale des élections (Cne) publie ses résultats. Et le moins qu'on puisse dire est qu'entre les chiffres du Cne et ceux du ministère de l'Intérieur, ce ne sont pas les disparités qui manquent, mais qui s'expliquent peut-être facilement : ce ne sont pas les mêmes bureaux de vote. Ce qui saute assez aux yeux quand pour 68 bureaux de vote, le Cne mentionne 14.163 votants pour 14.436 inscrits. Mais quand ces mêmes résultats placent Ahamada Masy Méline en tête de la course, avec 4842 voix, dévançant, dans l'ordre, Jaosoa Jean Pascal (4626 voix) et Ianonjafy Marcellin (1135 voix), la sagesse ne peut qu'inciter à attendre la publication des résultats complets pour se prononcer définitivement.
Législatives à Toamasina-port
Contrairement aux premières tendances publiées hier, le taux de participation pour la circonscription de Toamasina I a été fort. Deux jeunes politiques accèdent à la députation : Anita Ndahimananjara, membre de l'Avi et candidate pour le Firaisankinam-pirenena, est élue à Toamasina I/a et José Maso est élu à Toamasina I/b pour le compte du Toamasina Tonga Saina. Ainsi, au moins à Toamasina I la parité homme/femme est atteinte. Pour d'autres, le réveil hier matin fut particulièrement douloureux, c'est le temps des grosses désillusions.
"Elle est belle notre députée !". Dans le bureau de campagne de " la solidarité nationale" les militants sont sur un petit nuage et la fatigue accumulée lors de cette nuit blanche, passée à compter et recompter sans fin les bulletins des électeurs, s'est évaporée. Madame la députée, qui fut ministre de l'Enfance et de la condition féminine pendant 8 mois et connut un échec aux législatives de 1996 à Maroantsetra, est-elle allée se reposer un moment et réfléchir à ses prochains défis. Fidèle Randrianandraina, le directeur de campagne tempère : "Elle est belle, mais surtout elle a des idées !". A la mairie, sur le grand tableau des résultats, les 27,58% de Anita Ndahimananjara sont inscrits en dessous de la mention "Tim" ; certes, "Firaisakinam-pirenena" cela aurait été trop long pour rentrer dans la case en question mais remarquons tout de même que l'"Avi" cela rentrait aisément, aussi bien que "Tim" en tout cas. Dans cette circonscription de Tamatave I/a, le candidat du Toamasina Tonga Saina , Norbert Aviza, accuse 6 points de retard avec 21,52% des suffrages exprimés.
L'AREMA ET LE HBM AU FOND DU TROU
Puis viennent à égalité de vote, à la deuxième décimale près (10,94%), l'Indépendant Razafy Ratsivalaka, débarqué du Tim sans ménagement, et "l'opposant" Fulgence Fanony, porte drapeau de la liste "Iray Toamasina Fanony". Certains "incontournables" ont recu une énorme claque. Les têtes de listes de l'Arema et du Hbm, André Etienne et Michel Soratra recueillent respectivement 2,77 et 0.93%. La circonscription de Toamasina I/b s'incline sur le terrain de la participation : 63,12% contre 69,78% pour Toamasina I/a, et nous propose le même "duo" mais dans un ordre différent : ici c'est le candidat du Toamasina Tonga Saina, José Michel Maso, qui arrive en tête avec 32.96% des votants tandis que la parachutée de dernière minute, Marcelline Tombozafy cristallise 29,44% des bulletins pour le Tim. De leurs côtés, l'Arema et le Hbm continuent leurs descentes aux enfers avec un petit 3,12% crédité à Paul Moasary et un minuscule 1% pour Jean-Claude Chan Hong.
REGLEMENTATION DE LA PROPRIÉTÉ FONCIERE ET REFECTION DES ROUTES
Le Leader Fanilo résiste bien pour sa part et confirme sa vocation à être "une alternative politique" avec 8,73% des suffrages se portant sur la candidature de Alphonse Toto. Pour l'anecdote, notons que deux candidat ont fait chou-blanc : les indépendants Razafimanantoanina Aurélien à Tamatave I/a et Jean Bastiste Ndremitsara à Tamatave I/b. Un zéro pointé, mais l'Express leur tire son chapeau ; ils ont eu la grandeur d'esprit de ne pas voter pour eux. Les deux députés fraichement élus, si bien-sûr la Hcc confirme ces résultats après la vérification des procès-verbaux et l'étude de possibles réclamations, connaissent leurs priorités : la mise en place d'une réglementation précise sur la propriété foncière pour Anita Ndahimananjara et la réfection des infrastructures routières ainsi que "la fin des arrestations illégales et l'obtention de l'amnistie générale" pour José Maso. Voila qui promet quelques échanges animés à la Chambre basse.
Résultats de l'élection
Sauf changement, et à l'image des résultats provisoires obtenus jusqu'ici, dans les différentes circonscriptions électorales, la mouvance présidentielle est sur la voie d'obtenir la majorité qu'elle s'est projetée au sein de la future Assemblée nationale. Une mouvance où les candidats du Firaisankinam-pirenena et particulièrement du Tim (Tiako i Madagasikara) caracolent en tête, distançant même largement leurs concurrents.
C'est aussi le cas à Mahajanga I, qui compte deux sièges à pourvoir. Résultats prévisibles selon la plupart des réactions, mais de toutes les façons, ce ne sont encore que des résultats officieux, car les résultats définitifs et donc officiels, seront publiés par la Haute cour constitutionnelle.
En attendant, voici les résultats complets pour les deux circonscriptions électorales de Mahajanga I, recueillis hier, à 18 heures 30, auprès de la préfecture où siègent également les Crmv (Commission de recensement matériel du vote).
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Résultats élections députés, Fiv, Mahajanga I.
Circonscription électorale N° 109 : 9. candidats en présence 26. B. V. sur 26 inscrits, 27.520, votants : 15 868. Blancs et nuls : 565. Suffrages exprimés : 15,303. Voix obtenues par chaque candidat :
- Randrianarivo Louis (Tim) : 7.937 voix.
- Abdulah (Tiako Mahajanga) : 2.306.-
- Ratovoarisoa Edmond (Hbm) : 1.170.-
- Amana Nahoda (Indépendant) : 1.115.-
- Amable André Benjamin (Madcons) : 864.-
- Lalao Théodore (Mfm) : 776.-
- Rakotoarinala Roger (Amafitez) : 560.-
- Beranto Maurice (Undd) : 393.-
- Ibrahim Said (Akfm) : 182.-
Résultats élections députés, Fiv, Mahajanga I.
Circonscription électorale N° 109 Bis : 11. candidats en présence : 25. B. V. sur 25. Inscrits : 32.303. Votants : 17.958. Blancs et nuls : 625. Suffrages exprimés : 17.333. Voix obtenues par chaque candidat :
- Soalahy (Tim) : 7.867 voix
- Rakotondramanana H. (Hbm) : 2.182.-
- Arilaza Razafimahaleo (Indép.) : 1.700.-
- Andriantseheno Roland (Indép.) : 1.424.-
- Andriamamonjy Max (Indép.) : 980.-
- Rakotoson Jean Paul (Rpsd) : 829.-
- Edmond Logarnissen (Mfm) : 768.-
- Rakotoniaina Nadison (Indép.) : 527.-
- Ravelontsalama Charles (Leader) : 314.-
- Lucien (FEIM) : 513.-
- Razafindraibe Edmon M. (Akfm) : 201.
Résultats officieux des législatives à Fianar I
Le choix des électeurs Fianarois s'est il finalement fixé sur le parti et non sur la personne même du candidat ? Tout porte en effet à croire que ce fut le cas à l'écoute d'un certain nombre de votants peu de temps avant la consultation et après l'annonce des résultats. " Nous avons choisi Tim au dépens du candidat, disait un fonctionnaire retraité qui en a fait son cheval de bataille durant les propagandes, sa propre propagande auprès de ses amis et connaissances. Toujours est il, continua-t-il, que ce soutien n'est pas gratuit pour les élus puisqu'il leur faudra respecter leurs engagements en appuyant dans la mesure de leur responsabilité et dans le cadre leur devoir, les projets de développement rapide du président Marc Ravalomanana. Je suis satisfait de cette large victoire du Tim mais ne croyez surtout pas que mes craintes se sont effacées. Le fait qu'il n'y a pas de mandat impératif pour ces nouveaux élus laisse planer le doute quant à leur sincérité. En effet, d'un moment à l'autre, ils peuvent changer d'avis et dans les débats qui seront sanctionnés par des votes secrets, ils peuvent bien rejoindre le camp d'en face et engager un empêchement à la Zafy Albert " (sic).
Pour ce qui concerne l'avance confortable et confirmée du Tim sur ses adversaires, les appréhensions quant aux voix qui se perdraient à la suite de l'implosion du parti lors des primaires, ne se sont pas réalisées. Mieux, la participation massive et les différences flagrantes ont démontré que l'électorat a fortement sanctionné ceux qui comptaient suivre la voie de la dissidence. A 9 158 voix dans la ville basse, ce qui représentent 52,78 % des suffrages exprimés, le Tim a réalisé une performance telle que l'ensemble des toutes les voix obtenues des 15 autres candidats et/ou associations, dépassait à peine son score. 3 adversaires à 0 % et des miettes, 6 à 1 %, 2 à 2 %, 1 à 5 %, 2 autres à 7 puis à 9 % et le second à 11 %, il est clair que l'équilibre n'a jamais existé entre les concurrents en lice. Idem pour la ville haute avec 9 225 voix contre 10 117 pour l'ensemble de ses 12 autres adversaires dont 2 à 0 %, 3 à 1 % et le reste respectivement à 2 - 3 - 4 - 6,66 et 6,91 - 7 et 15 %.
Mais on ne peut focaliser cette consultation de proximité uniquement sur cette performance qui pourrait cacher une autre, celui de l'Arema en troisième position dans les deux circonscriptions avec respectivement 1 565 voix dans la ville basse et 1 395 dans la ville haute. L'autre surprise elle, venait d'un indépendant Virapin Ramamonjisoa qui a aussi réalisé une performance non négligeable. Homme de confiance de Pierrot Rajaonarivelo, Virapin qui, à peine touche la trentaine, a très peu fait de la propagande. Il a sans doute adopté une autre forme d'approche mais laquelle ? De toutes les façons, il se trouve en deuxième position derrière le Tim avec 2 986 voix dans la ville haute. Dans tous les cas de figure, on notera la principale leçon qui consiste à révéler qu'une élection n'est pas une aventure. Enfin, nul ne peut contester l'effectivité de la forme transparente de cette consultation. Les suspicions sur les bourrages classiques aux régimes bananiers sont effacées.
Résultats officieux de Fianarantsoa I
Circonscription 62
Ville basse - 16 candidats - 26 bv/26 - 27 531 incrits - 17 795 votants - 446 blancs et nuls - 17 349 suffrages exprimés - taux de participation : 64,63 % :
1° TIM 9 158 voix 52,78 %
2° DOKOTERA ANDRE 1 971 voix 11,36 %
3° AREMA 1 565 voix 09,02 %
Circonscription 62 bis
Ville haute 13 candidats - 35 bv/35 - 29 368 inscrits - 19 910 votants - 568 blancs et nuls - 19 342 suffrages exprimés - taux de participation : 67,79 % :
1° TIM 9 225 voix 47,69 %
2° Indépendant Virapin Ramamonjisoa
2 986 voix 15,43 %
3° AREMA 1 395 voix 07,21 %
EXPRESSION
Alors..., On dit "merci" à l'union africaine ? !
Il est vraisemblable que l'histoire retiendra non seulement l'avénement de Marc Ravalomanana comme président de la République dans des conditions agitées et difficiles, mais plus encore pour l'avenir les profonds bouleversements qu'ils sont en train d'entrainer dans les pratiques électorales de la population.
Un majorité trop absolue à l'Assemblée nationale, surtout si elle est soudée autour d'un homme et d'un parti, revient effectivement à transformer la réprésentation populaire à une chambre d'erengistrement, et donc à réduire à peu de chose la vie parlementaire. Cette conception de la politique est évidemment importée, calquée sur des principes qui ont été imposés à la population par la période coloniale puis par ses héritiers. Il n'est donc pas impossible que l'on revienne en douceur à une vie politique qui sertait plus conformes à l'histoire du pays et aux us et coutumes de ses habitants.
En politique, il n'y a que le résultat qui compte. Nul ne viendra, en effet, chercher grief au président Marc Ravalomanana s'il s'avère que sa méthode est, enfin, la bonne pour assurer le développement réel du pays et de sa population.
On peut sérieusement imaginer que le fatras démocratique venu de l'étranger soit évacué pour revenir, un jour, à une forme "sacralisée" du pouvoir.
Arriver au pouvoir est déjà considéré comme une performance qui atteste de qualités peu courantes qu'il convient donc de respecter. Cette aura, cet état de grâce dont jouit aujourd'hui le président Marc Ravalomanana ne sont guère différents de celle et celui dont a bénéficié en son temps, l'ancien président Didier Ratsiraka.
C'est pour ne pas avoir compris que cette dévotion, cette admiration n'étaient pas éternelles et lui imposait véritablement de penser et de faire le bien du peuple qu'il s'est trouvé à deux reprises chassé du pouvoir.
Tout dépendra donc pour son avenir politique de la façon dont le chef de l'Etat usera du pouvoir. Si ses promesses sont tenues, dans les délais raisonnables, sa longévité à la tête du pays sera assurée. On ne change pas d'un chef qui donne satisfaction à son peuple pour le simple plaisir de changer.
Voilà donc confirmer par les urnes, qui restent quand même une bonne chose pour apprécier une popularité, et par deux fois en un an, jour pour jour, le désir de changement exprimé le 16 décembre 2001 par une majorité de la population.
Dans la logique des pressions étrangères qui ont été exercées sur lui, le président de la République a non seulement montré à la communauté internationale que son pouvoir était bien accepté et voulu, mais plus encore qu'il s'était sans doute renforcé en un an.
Alors... on dit "merci" à l'Union africaine ?!
Élections législatives
Du moins d'après les chiffres, la victoire qu'aurait acquise Marc Ravalomanana au premier tour des élections présidentielles du 16 décembre 2002 est donc confirmée par les législatives. Les résultats officieux qui arrivent peu à peu à la Coupole confirment que, sauf revirement étrange de la situation, le Président de la République aura une majorité confortable à l'Assemblée Nationale. Il aura donc toute latitude pour gouverner dans la stabilité, en devant toutefois regarder avec attention les éternels trublions de toutes les Républiques, à commencer par le MFM, grand spécialiste du soutien à géométrie variable.
Le raz-de-marée Firaisankinam-pirenena/TIM était donc prévisible, dans un scrutin marqué par l'absence d'une véritable opposition et d'un véritable débat. Aucun parti n'a présenté de programme, ni de projet de société. Ayant été les seuls à bénéficier d'une logistique de campagne à peu près correcte, les candidats du Firaisankinam-pirenena ont éclipsé tous leurs adversaires, rendant les dés jetés (ou bien pipés ?) d'avance. En plus de la logistique, la plupart des personnalités ayant un minimum de notoriété se sont tous engouffrés dans la locomotive du TIM, sans aucun doute de peur de rester à quai. Les électeurs ne s'y sont d'ailleurs pas trompés : au lieu de voter pour la foultitude de partis et de groupuscules se réclamant de la majorité
présidentielle, ils ont préféré utiliser le "bulletin officiel" au lieu de remettre leurs suffrages à des entités de peu d'envergure telles que le HBM, le KMSB, le TEZA, l'AME, ou encore l'AMF-3FM du folklorique Révérend de service.
RENOUVELLEMENT DE LA CLASSE POLITIQUE
On assiste donc également à l'émergence partielle d'une nouvelle classe politique, où l'on voit des jeunes technocrates comme Haja Razafinjatovo ou Mamy Rakotoarivelo s'implanter de manière solide. Outre la confiance qu'on peut raisonnablement leur accorder au vu de leur expérience académique et professionnelle antérieures, ils bénéficient aussi de l'espoir d'une partie de la population désireuse d'effacer du paysage les dinosaures et les moulins à paroles. Toutefois, il reste à espérer que nos nouveaux députés ne décevront
pas cet espoir légitime, tout comme l'a fait lors d'une précédente législative Dadou, leader de la fameuse (à l'époque) liste Miranandro et qui a fini député itinérant, passant beaucoup plus de temps à l'étranger pour ses affaires qu'auprès de ses électeurs du IIIème arrondissement, utilisés comme un marchepied pour un peu de notoriété et d'avantages.
D'ailleurs dans ce cadre, il est étonnant de voir tous ces ministres faire des pieds et des mains pour obtenir un siège de député, en sachant pertinemment qu'il le quitteront au premier appel venu pour le gouvernement. Or l'électeur a voté pour la tête de liste, et non pour ses colistiers. Abandonner un siège de député est donc, qu'on le veuille ou non, une trahison envers l'électorat. Outre le renouvellement de la classe politique, on attend donc également l'assainissement d'une certaine pratique de la politique, qui devrait être plus respectueuse des électeurs et plus honnête, si toutefois faire de la politique honnête n'était pas en soi un paradoxe.
LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE SATISFAITE
Ayant été posée comme élément essentiel de la sortie de crise, cette législative anticipée permet de rassurer la communauté internationale au vu de son bon déroulement relatif. Certes, malgré l'autosatisfaction ronflante des responsables du ministère de l'intérieur, plusieurs anomalies iront grossir le rapport des observateurs, sans toutefois que les conditions de transparence, de liberté et de justice ne soient globalement remises en cause. Les écarts et dérapages ne doivent toutefois être occultés, tant durant la propagande que durant le jour du scrutin, et prouvent que Madagascar a encore du chemin à faire en matière de démocratie.
Les regards se tournent maintenant vers l'Union Africaine, dernier bastion resté inconquis par Marc Ravalomanana et qui devrait logiquement reconnaître enfin le pouvoir en place à Madagascar. Des observateurs de cette organisation internationale régionale ont pu constater les conditions de réalisation du scrutin. Au point de vue des listes de candidats et des bulletins présents, l'Arema était bel et bien dans la course, même si la plupart du temps elle était représentée par d'illustres inconnus, à part leur secrétaire national adjoint Pierre Raharijaona, d'ailleurs vaincu.
Toutefois, tous les AREMA présents dans cette bataille législative auront au moins eu le mérite de vouloir jouer le jeu de la démocratie, et doivent être félicités pour cela. Quant aux autres, qu'ils sachent que les absents ont toujours tort, et que l'obstination envers et contre toute raison tend vers de l'infantilisme primaire.
Autre remarque : le bon résultat du Firaisakinam-pirenena/TIM ne devrait pas l'autoriser à pavoiser, car à Madagascar les résultats des élections ne sont pas fournis avec la garantie à long terme ou le service après-vente. Elu président à 62% des voix en 1989, Didier Ratsiraka sera balayé deux ans plus tard par des mouvements populaires. Elu président à 66% des voix en 1993, Albert Zafy sera empêché par les députés en 1996. Les structures Arema conquérantes et omniprésentes (Assemblée nationale, Sénat, Conseil provincial, gouvernorat) jusqu'en 2001 éclateront en quelques semaines.
La vie politique malgache est donc ainsi faite que le combat pour la stabilité est un combat de tous les jours. Et cette victoire du Firaisankinam-pirenena/TIM aux législatives ne doit pas faire oublier à ses dirigeants qu'à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire.
Agenda 2003
La société civile constitue l'acteur principal dans le processus de développement, selon le thème de l'Agenda 2003 "Pas de développement accéléré sans la société civile", présenté par la Fondation Friedrich Ebert hier au Hilton Madagascar. Il s'agit d'une innovation dans le sens de la bonne gouvernance, de la démocratisation et de la participation de la société civile en faveur du développement et de la démocratie. La société civile englobe les associations et groupements d'intérêts, les organisations intermédiaires, les organisations syndicales, les associations de défense des droits de l'Homme, les organisations de citoyens, les associations des femmes, les mouvements de défense de l'environnement, les organisations paysannes, les instituts de recherche, les médias ainsi que le secteur privé.
L'Agenda a été conçu suite à une série d'ateliers de réflexions sur le thème de développement participatif en général, impliquant la société civile, les partis politiques et l'Etat. La participation entre ces acteurs à la mise en oeuvre des programmes et projets de développement et le soutien du renforcement des capacités, afin de développer le potentiel des acteurs ainsi que la mise en place des mécanismes de consultation efficaces constituent les éléments essentiels, qui doivent régir la participation des organisations de la société civile dans le processus de développement. Face à l'Etat et aux partis politiques, les organisations de la société civile doivent prendre elles-mêmes les initiatives pour mettre à profit les possibilités de participation. Elles doivent s'organiser et créer des alliances stratégiques entre elles, les défis de la réalisation du développement accéléré nécessitent la synergie des efforts de tous les acteurs.
CENTRE DE COMMUNICATION
La Ffe a pour mission de faire le relais avec ses partenaires et apporte sa contribution par le biais de l'appui des initiatives et des activités avec les diverses institutions. Parmi les bénéficiaires figurent le ministère de la Communication en créant un centre de communication pour les journalistes à Maibahoaka-Ivato. Un centre visant à la préparation à la relève des journalistes pour la démocratie, la décentralisation et le développement durable, selon les explications du représentant de la Ffe Klaus Peter Treydte.
Toujours dans le cadre des perspectives de la Ffe en 2003, il a profité de l'occasion pour annoncer que l'accord d'amitié entre le Royaume malgache et l'Empire Allemand date de 120 ans. Cet accord a été signé le 15 mai 1883 par la reine Ranavalona II et Guillaume I, et a une valeur fondamentale dans l'histoire des deux pays, donc mérite une grande célébration. Concernant le bilan financier 2002 de la Ffe, 500.000 euros soit plus de 3 milliards Fmg a été consacré à la réalisation de ses activités, dont les 40% pour les séminaires et ateliers sur le développement des institutions étatiques, 40% au développement de la société civile et les 10% pour la réhabilitation du centre à Maibahoaka.
Eau potable et assainissement
Mettre le secteur de l'eau et de l'assainissement en première ligne de la stratégie de lutte contre la pauvreté, ainsi que de mobiliser la participation de tous les acteurs, en particulier les enfants et les femmes au niveau des communautés, les agences des Nations Unies, les Ong, le secteur privé et tous les ministères concernés. Tels sont les objectifs du lancement de la campagne Wash (Water Sanitation and Hygiene) à Madagascar, dont le Comité national de l'eau prendra en charge la réalisation des activités à entreprendre en matière de développement du secteur eau et assainissement.
Ce Comité a été créé après le Sommet de Johannesburg dont sa première activité consiste à mener une mobilisation plus large à tous les niveaux, pour que l'eau et l'hygiène trouvent la priorité dans la vie quotidienne. "L'eau, l'hygiène et l'assainissement peuvent sauver des vies - l'eau, l'hygiène et l'assainissement pour la population: les femmes et les enfants d'abord - les réformes sont cruciales pour l'amélioration des services de l'eau et de l'assainissement pour les pauvres - l'eau et l'assainissement sont des points d'entrée pour la réduction de la pauvreté", sont les thèmes-clés de la campagne Wash, d'après les explications du représentant de Water Aid à Madagascar Dorcas Pratt hier lors de la conférence-débat sur l'eau et l'assainissement. Les activités devront être appuyées sur des projets d'adduction d'eau potable existant pour intégrer l'assainissement et l'hygiène. Les trois messages devront être respectés à savoir le lavage des mains au moment critique, l'élimination sûre d'excréta, le transport, le stockage et la manipulation sûrs de l'eau jusqu'à la consommation.
PAUVRETÉ
D'après le concept formulé par le Dsrp, la pauvreté peut-être définie à partir de l'eau et l'assainissement. Selon les enquêtes de l'Instat, 5 millions de journées de travail perdus à Madagascar, dus à des cas de maladies liées au manque d'assainissement. 3,5 millions de journées de travail sont perdus chaque année à cause de l'assainissement. Les pertes économiques dues à ces problèmes s'élèvent à 93% des dépenses du ministère de la Santé et à 300 fois des dépenses publiques. Face à cette situation, le Comité national donne une priorité à cette campagne de réduire de moitié le nombre de population n'ayant pas accès à l'eau potable. En 2015, Madagascar a relevé le défi d'accroître le taux de desserte en eau potable de 56% en l'an 2000 à 80% en 2015 en milieu rural, et de 95% à 100% en milieu urbain, soit de 64% à 84% dans tout Madagascar, et ces résultats doivent être atteints. De même sur le taux d'accès aux installations d'évacuation d'excreta, de 70% en milieu rural en l'an 2000 à 80% en 2015, et de 98% à 100% en milieu urbain."S'il n'y a pas d'eau, il n'y a pas d'avenir". A cet effet, des initiatives ont été entreprises par le gouvernement en mettant en place ce Comité de l'eau ainsi que le Fonds national de l'eau pour la prise de responsabilité aux usagers de l'eau et les parties prenantes, à savoir la population, les différents organismes et institutions, le gouvernement et les partenaires financiers et la société civile.
Environnement/eaux et forêts
La loi et la responsabilisation. Deux mots-clés des ministres Charles Rabotoarison et Alibay Johnson lors d'un entretien à bâtons rompus en marge d'une mission commune dans les régions d'Andapa et d'Antalaha. Une rencontre sur le terrain, qui a permis de faire le point sur les actions enclenchées ces derniers temps, notamment sur les fronts de la lutte contre les feux de forêts et contre le pillage de la biodiversité.
Campagne contre les feux : Des résultats encourageants
La campagne contre les feux de forêts et de brousse, lancée officiellement par le Président de la République fin septembre 2002, a enregistré des résultats positifs. Il y a eu en effet une baisse significative de ce fléau au niveau de tout le pays, toutefois les ministres Rabotoarison et Alibay ont reconnu que la lutte se doit d'être intensifiée, mieux agencée. N'empêche, au vu des départements ministériels qui s'y sont impliqués et l'importance des moyens mis en œuvre, la campagne aura démontré en premier lieu que l'appel à l'élan national a reçu un écho favorable, et qu'il s'agit maintenant de mieux gérer une telle synergie pour assurer la victoire. En tout cas, des photos satellites seront bientôt disponibles, qui serviront, entre autres, à l'inévitable comparaison avec des documents analogues datant de 2001 sur 71 sous-préfectures classées de façon décroissante pour l'intensité des feux enregistrés, dont en tête de liste, celles de Vohimarina et d'Ankazobe, respectivement dans la province autonome d'Antsiranana et celle d'Antananarivo.
Mais en toile de fond, c'est toute la problématique du défrichement, de la culture sur brûlis, qui est remise en question. Cela signifie une surface géographique qui va de la plaine du Sambirano, au nord, rejoignant la dorsale de la forêt humide de l'Est, pour descendre jusqu'aux portes de l'Androy. A inclure dans cette aire de " zones à haut risque ", les forêts sèches de l'ouest et du sud-ouest de la Grande Ile. Parallèlement, le gouvernement s'attache à vulgariser des alternatives plus profitables à l'homme et plus bénéfiques pour la terre car, dans la situation actuelle, la production agricole - notamment rizicole - par le biais d'une telle pratique est dérisoire. Le ministre Alibay Johnson devait rappeler à ce propos que la chappe de fumée qui avait enveloppé Antananarivo, vers la mi-novembre, provenait des feux pratiqués dans la région de Beforona, zone tristement réputée pour son défrichement. Le " zéro labour " est la solution avancée : elle nécessite cependant un apport matériel plus conséquent pour assurer une gestion durable des surfaces défrichées. Le ministère de l'Agriculture sera, bien évidemment, la locomotive en la matière. Parallèlement, il s'avère indispensable d'apporter des appuis aux communautés des zones concernées en terme de sécurité alimentaire, d'où une intégration attendue des actvités des organismes opérant déjà dans le secteur, comme le projet Seecaline, mais cette fois dans les zones à défrichement. Enfin, et non des moindres, la sensibilisation sera poursuivie à tous les niveaux au même titre que la répression, car notre patrimoine national ne peut souffrir de deux poids, deux mesures, personne n'étant au-dessus de la loi. A cet effet, des brigades mixtes de contrôle sont en place pour mieux agencer la lutte contre les feux de forêts, mais aussi pour assurer un meilleur contrôle de la circulation des produits forestiers.
Civisme et réflexe environnemental
Pour le ministre de l'Environnement, la responsabilisation passe aussi par le transfert de la gestion des ressources forestières aux communautés de base. C'est la signification qu'il a donnée en premier lieu à l'attribution, toute récente, de contrats à sept communautés de base des communes rurales d'Ambodiangezoka et de Marovato, dans la sous-préfecture d'Andapa. L'implication de ces sept communautés de base est d'autant plus importante que l'on sait qu'elles sont toutes situées dans le corridor forestier de Betaolana, une zone de transition très menacée entre le parc national de Marojejy et la réserve naturelle d'Anjanaharibe-Sud. Les recherches et les différentes découvertes nous ont démontré que Madagascar a déjà perdu beaucoup de ses richesses en biodiversité et que la responsabilité que nous assumons en termes de conservation et de gestion durable des ressources naturelles est une noble mission envers une richesse reconnue de par le monde comme un patrimoine mondial. Référence inévitable à la notion de " mission ", le Gl Charles Rabotoarison de rappeler que les gendarmes assument une fonction de police administrative de protection de l'environnement, mais devraient à ce titre bénéficier d'un renforcement de ses capacités. Répartis dans le pays profond, les éléments de la gendarmerie, tout comme ceux de l'armée, ont en effet un rôle de sensibilisation de proximité dans l'exercice de leurs fonctions : une responsabilité qui, alliée à celle des agents des Eaux et forêts et ceux des organismes œuvrant dans le secteur, devrait contribuer au renforcement du civisme et à l'instauration du réflexe environnemental. A ce sujet, le ministre Rabotoarison s'est déclaré très impressionné par l'implication volontaire des clubs de jeunes et d'autres associations de la région d'Andapa dans les activités d'entretien des infrastructures du parc national de Marojejy.
Mieux gérer nos richesses en biodiversité
Les découvertes de différents trafics touchant la faune et la flore malgaches ont défrayé la chronique ces derniers temps. Premier responsable de la mise en œuvre de la Cites, Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction , le ministère des Eaux et forêts a pris des mesures d'assainissement du secteur. La collecte est interdite pour cette année, et des inspections sont menées dans les centres dits " d'élevage en capture ". La découverte faite dans un organisme de ce genre installé dans la région de Mampikony occupant des tortues " marquées " et " ramassées dans une réserve naturelle " est révélatrice à plus d'un titre. Désormais, la délivrance des permis se fera sur instruction de dossier, un processus dans lequel le Comité scientifique, organe interministériel de suivi du commerce des espèces protégées, assumera un rôle de premier plan en basant ses décisions sur une évaluation de la population de l'espèce concernée.
De même, prochainement, l'exportation du bois brut sera interdite, une mesure qui touchera particulièrement des essences comme le palissandre, dans le but de favoriser, voire d'imposer, le travail de ces bois dans le pays d'abord, pour que les produits puissent être nantis d'une valeur ajoutée à l'exportation. D'une manière générale, le ministre Alibay Johnson a insisté sur le professionnalisme qui doit être de rigueur, tant pour les agents de son département qu'au niveau des opérateurs. La part du marché du bois peut paraître minime par rapport à celle des autres secteurs, mais elle se doit d'être rentabilisée pour obtenir des effets directs sur le développement. Il faut toutefois reconnaître qu'en dépit de son niveau actuel, le volume des transactions dans le secteur est une source potentielle de corruption, et c'est justement l'autre front auquel s'attaque le département des Eaux et forêts.
Le rapport d'Amnesty International
Nous poursuivons la publication de larges extraits du dernier rapport d'Amnesty International sur les violences politiques commises par les deux camps lors de la longue crise post-électorale qu'a connu le pays au cours du premier semestre de cette année.
Le présent extrait traite surtout des conditions d'arrestation et de détention dans l'affaire dite des "Evénements 2002".
Quatre employés de la SIRAMA, la société sucrière d'Etat, ont été arrêtés le 27 juin à Nosy-Be par une vingtaine de soldats, apparemment après avoir été accusés d'avoir fourni une aide logistique à l'administration locale, fidèle à l'ex-Président, pendant la période de crise politique. Lors de leur arrestation, les soldats les ont battus, maltraités et ont volé leurs affaires personnelles. Ils ont été détenus dans une cellule du commissariat de Nosy-Be jusqu'au 1er juillet, puis transférés par avion jusqu'à la capitale Antananarivo. Pendant le transfert en avion ils ont encore été roués de coups. Ils ont été placés en détention à la " Brigade Spéciale de Betongolo " à Antananarivo le 13 juillet où ils ont été interrogés, puis ont été inculpés par le Tribunal d'Antananarivo le 17 juillet. Immédiatement
après, ils ont été placés en détention préventive à la Maison de Force de Tsiafahy.
UNE PRISE DE CONSCIENCE
Le Président Marc Ravalomanana et le Ministre de la Défense Jules Mamizara ont appelé l'armée à ne pas commettre d'abus pendant l'opération de " pacification " dans les provinces. Des représentants des autorités de Madagascar ont reconnu, dans des discussions avec les représentants d'Amnesty International, qu'il y avait eu " quelques dérapages " commis par les réservistes, et qu'ils prendraient des mesures pour que les arrestations dans les provinces se déroulent dans la légalité. Jules Mamizara a déclaré le 28 Septembre que 700 réservistes qui avaient commis des abus pendant les opérations militaires avaient été sanctionnés. Cependant, Amnesty International n'a pas pu obtenir d'informations précises quant à ces sanctions : on ne sait pas si les auteurs présumés d'actes de torture ou de mauvais traitements ont été suspendus de leur poste, ou s'ils ont été traduits en justice.
En vertu des lois internationales, toutes les allégations et les rapports faisant état de torture doivent faire l'objet d'une enquête indépendante et impartiale et les auteurs présumés doivent être traduits en justice. Les victimes de torture doivent obtenir réparation et recevoir une aide médicale appropriée. Selon les informations d'Amnesty International, aucune allégation de torture sur les personnes arrêtées suite à la crise politique n'a fait l'objet d'une enquête.
IIRÉGULARITÉS LORS DES ARRESTATIONS
Durant la crise, Amnesty International a reçu de nombreux rapports faisant état d'arrestations arbitraires d'opposants à Didier Ratsiraka, notamment dans les provinces. Veve (voir rubrique precédente) a été détenu au camp Pardes d'Antsiranana avec 19 autres personnes. La plupart de ces personnes, suspectées de soutenir Marc Ravalomanana, ont été arrêtées par des membres des forces de sécurité et des partisans de Didier Ratsiraka au début du mois
d'avril. Elles ont été arrêtées sans mandat d'arrêt, torturées ou maltraitées et transférées au camp de gendarmerie Pardes à Antsiranana sans avoir été informées des raisons de leur arrestation. Elles ont été détenues sans charges pendant plusieurs semaines, avant que leur cas ne soit transféré dans les juridictions de leur résidence d'origine. Elles n'ont jamais fait l'objet de poursuites judiciaires en règle .
Après la reprise des provinces par l'armée de Marc Ravalomanana, des dizaines de personnes ont été arrêtées sans mandat d'arrêt, sans qu'il y ait eu d'enquête préalable, et par des soldats qui n'ont reçu aucune formation quant aux procédures d'arrestation. Les cas de Venance Raharimanana et des quatre employés de la SIRAMA sont représentatifs de ce qui s'est passé lors d'autres arrestations. Il y a des rapports qui font état du rôle du KMMR dans les arrestations à Mahajanga. Selon ces rapports, des membres du KMMR auraient eux-memes désigné à l'armée un certain nombre de personnes à arrêter. Il semble que ces personnes aient été arrêtées arbitrairement, sans enquête préalable ou simplement pour régler des comptes personnels.
En vertu de la loi en vigueur à Madagascar, les agents de la police judiciaire ont le droit d'arrêter des personnes en relation avec les investigations qu'ils effectuent. Les agents de la force publique, de la gendarmerie et des forces de police et de sécurité peuvent arrêter des personnes soupçonnées d'avoir commis des crimes ou délits mais doivent les emmener dans les plus brefs délais devant l'officier de police judiciaire.
Les officiers de la police judiciaire ne peuvent garder une personne que 48 heures, période légale de la garde-à-vue . Les personnes en garde-à-vue peuvent bénéficier d'un examen médical à la demande de l'officier de la police judiciaire chargé de l'enquête .
Amnesty International déplore que les normes légales malgaches concernant les procédures d'arrestation n'aient pas été respectées.
Irrégularités relatives au contact des détenus avec le monde extérieur.
L'ACCÈS A UNE ASSISTANCE MÉDICALE ADÉQUATE
Nombre de personnes détenues après la crise n'ont pas eu accès à une assistance ou des soins médicaux adéquats, y compris les personnes blessées après avoir été torturées ou maltraitées. Les conditions de détention, l'absence de normes adéquates en matière d'hygiène et de nourriture et le surpeuplement des prisons sont autant d'obstacles à une assistance médicale appropriée pour les détenus. C'est une situation qui requiert des mesures d'urgence.
Amnesty International est au courant de la mort en détention d'au moins une personne arrêtée suite à la crise politique. La mort est probablement due aux conditions de détention. Bernardin Tsano, un employé de la SIRAMA à Nosy-Be, a été arrêté avec d'autres personnes à la fin du mois de juin. Il a été transféré à Tsiafahy le 17 juillet. Il est mort le 22 juillet des suites d'une crise d'asthme, provoquée par la poussière, l'humidité mais surtout le surpeuplement de la cellule dans laquelle il était enfermé. Son corps a été rendu à sa famille. Il n'y a eu aucune enquête à la suite de sa mort, ni aucune mesure de la part des autorités pour limiter le surpeuplement ou améliorer les conditions d'hygiène à Tsiafahy. Selon les autorités pénitentiaires, un médecin vient examiner les détenus de Tsiafahy deux fois par semaine et conseille leur hospitalisation si besoin est. La décision d'hospitaliser un détenu est prise par le gardien-chef de la prison. En cas d'urgence médicale, le gardien-chef appelle l'administration pénitentiaire centrale à Antananarivo qui envoie alors un docteur. A cause de l'isolement de Tsiafahy par rapport à la capitale, un docteur peut mettre une demi-heure à une heure pour se rendre à la prison. Il n'y a pas d'équipement médical ou de médicaments ni d'infirmerie pour séparer les malades du reste des détenus à Tsiafahy. Un détenu a même affirmé que la seule personne capable de lui donner conseil était un autre détenu médecin de profession.
Venance Raharimanana (mentionné auparavant) a été transféré à l'hôpital après avoir été retrouvé par sa famille. Il a reçu un diagnostic indiquant un traumatisme crânien avec des risques de perte de conscience. Malgré son état de santé il a été déféré au Parquet d'Antananarivo qui l'a inculpé de " diffusion de fausses nouvelles " et d' " provocation aux crimes et delits" et l'a placé sous mandat de dépôt à Antanimora, la prison centrale d'Antananarivo. Il a été détenu là malgré les préoccupations du médecin de la prison quant à son état de santé. Le médecin de la prison et un avocat ont écrit au Tribunal d'Antananarivo pour demander l'hospitalisation de Venance Raharimanana, étant donné le manque d'équipement médical adéquat à
la prison. Il n'y a eu aucune réponse à ces requêtes. Les représentants d'Amnesty International ont appris par le gardien-chef d'Antanimora que l'autorisation de transférer les détenus à l'hôpital doit émaner du Tribunal, pour des raisons de sécurité. Le Procureur du Tribunal de Première Instance d'Antananarivo a déclaré aux représentants d'Amnesty International que des ordres ont été donnés aux autorités pénitentiaires de transférer les malades à l'hôpital, mais qu'ils n'avaient peut-être pas été exécutés faute de personnel pour assurer la garde des prisonniers. Amnesty International déplore le fait que Venance Raharimanana n'ait pu avoir accès à des soins médicaux adéquats, malgré plusieurs tentatives d'attirer l'attention des autorités sur son état de santé alarmant.
(À SUIVRE)
NDLR.- Nous poursuivrons dans notre prochaine édition la publication de larges extraits du rapport d'Amnesty International sur Madagascar.
Abolition du travail des enfants
Les problématiques des droits des enfants à Madagascar, en particulier la situation des enfants des rues ont été évoquées hier durant la table-ronde portant sur le travail des enfants des rues, organisée par l'Alliance française de Tananarive et l'association Manaode dans le cadre du programme d'action Ipec/Bit pour l'abolition du travail des enfants.
La discussion a été axée sur les problèmes de non-enregistrement de la naissance des enfants âgés de 0 à 5 ans, environ 25% entraînant de graves conséquences sur la scolarisation. Selon les explications du responsable de l'antenne de l'association Manaode Christine Alves, ses enfants ne peuvent pas fréquenter les écoles publiques car ils sont dépourvus d'acte d'Etat-civil, donc leurs droits d'être enregistrés comme un citoyen malgache ainsi que leurs droits à l'éducation sont bafoués. Même si des opérations de jugement supplétif ont été menées pour résoudre ce problème d'Etat-civil appuyées par l'Unicef, cette stratégie devrait être renforcée avec la participation effective des autorités et responsables des localités concernées. Concernant le travail des enfants, on enregistre actuellement 1.300.000 enfants travailleurs à Madagascar, tant en milieu rural qu'urbain, et plus dans le secteur informel qui est difficilement contrôlable que formel. Il a été évoqué que les enfants ayant accès à un travail doivent avoit l'âge minimum de 15 ans, selon la convention signée par Madagascar sur l'abolition du travail des enfants. D'après les intervenants, dont entre autres Anne Marie Coquelin du Service de coopération et d'action culturelle (Fsd), le représentant de l'Ipec/Bit et le représentant du ministère du Travail, il faut pérenniser les actions déjà entreprises pour l'amélioration des conditions de vie des enfants. Il s'agit d'opter comme priorités la formation professionnelle des parents pour leur donner du travail, afin que leurs enfants puissent être scolarisés. D'autre part, des suggestions ont été énoncées comme l'identification des cas dans les localités, renforcer les actions pour éliminer les pires formes de travail, améliorer les conditions de travail des enfants, exiger la volonté politique. Par contre, un programme institutionnel pour l'abolition du travail des enfants a été élaboré afin de mener une campagne nationale de sensibilisation, d'interdire les enfants de moins de 15 ans de travailler, avec des supports de communication d'une part; et surtout de vulgariser le texte portant sur la lutte contre les pires formes de travail avec les principaux acteurs concernés.
Notons que le court métrage intitulé "Donnez-moi ma chance" a été présenté durant cette table-ronde. Un film de 17mn réalisé par Cathérine Ponchelet, présidente de Manaode sur les enfants à Madagascar, notamment sur les enfants des rues accueillis par cette association.
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