NOSINTSIKA
13/11/2002 AMNESTY INTERNATIONAL
demande des actions concrètes....
AMNESTY INTERNATIONAL COMMUNIQUÉ DE PRESSE
AI Index: AFR 35/006/2002 (Document Public) Nr du Service de Presse : 204
11 novembre 2002
Madagascar : Amnesty International demande des actions concrètes en faveur
des droits humains
Dans son discours à la nation le 8 novembre, date de la clôture du dépôt des
candidatures pour les prochaines élections législatives, le Président Marc
Ravalomanana a appelé aux respects des droits humains des personnes détenues
et poursuivies en justice suite à la crise politique traversée par le pays
récemment.
Amnesty International prend acte de cette déclaration mais rappelle aux autorités malgaches que des mesures concrètes doivent être prises en vue
de faire respecter ces droits.
« Le respect des droits humains, et en particulier le droit de ne pas
être soumis a la torture ou à des mauvais traitements, le droit de ne pas
être arrêté de manière arbitraire et l'égalité de tous devant la loi, est
crucial, y compris dans la gestion des consequences de la crise politique,»
a déclaré Amnesty International.
Amnesty International demande notamment que :
- des enquêtes indépendantes et impartiales soient ouvertes sur toutes les allégations de torture et de mauvais traitements sur les
personnes soupçonnées d'avoir commis des crimes et délits, lors de leur arrestation;
- les membres des forces de sécurité qui sont soupçonnés de torture ou de mauvais traitements soient suspendus jusqu'aux résultats de
ces enquêtes, qui devraient être rendus publics ;
- les auteurs présumés de ces actes de torture et de mauvais traitements soient traduits en justice selon les normes internationales
d'équité ;
- toutes les forces de sécurité responsables d'arrestations reçoivent des instructions publiques quant aux droits des personnes
arrêtées, en particulier le droit d'être informées des raisons de son arrestation et
de la nature des accusations qui pèsent contre elles, le droit de bénéficier de
l'assistance d'un médecin et d'un avocat, et de la présomption d'innocence ;
- les personnes qui sont en détention préventive sous des chefs
d'inculpation qui ne reposent sur aucun fondement soient libérées ;
- l'intimidation d'opposants politiques et de personnes jugées comme étant critiques du gouvernement, et notamment les menaces
d'arrestation qui pèsent sur eux, cesse ;
- les personnes accusées de crimes et délits lors de la crise politique aient la garantie d'êtrejugées equitablemement, par un tribunal
indépendant et impartial et en ayant le droit d'êtreassistées par un avocat
à tous les stades de la procédure judiciaire.
Contexte
Plusieurs centaines de personnes sont actuellement en détention préventive
à Madagascar, suite à des accusations qu'elles auraient commis des crimes et
délits lors de la crise politique trversée par le pays récemment. La majorité de ces détenus sont des personnalités politiques ou militaires de
l'ancien gouvernement, ainsi que des civils soupçonnés de les avoir soutenus
pendant la dispute électorale. La crise politique a été provoquée par des
élections présidentielles disputées en Décembre 2001 entre Didier Ratsiraka,
Président sortant et son principal adversaire Marc Ravalomanana. Ce dernier
a
été investi Président de Madagascar le 6 mai 2002.
Amnesty International publiera d'ici peu un document résumant ses préoccupations principales quant aux poursuites judiciaires de
l'après-crise à Madagascar.
LE JIR - ARTICLE DU 10/11/02
Madagascar : Interview exclusive du président Marc Ravalomanana
A cinq semaines d'élections législatives cruciales pour son avenir politique et celui de Madagascar, le président de la République malgache Marc Ravalomanana a accordé une interview exclusive au "Journal de l'île". Il a confié, entre autres, qu'une demande d'extradition de Didier Ratsiraka
auprès de la France n'était pas à l'ordre du jour.
-Madagascar vient de fermer ses aéroports de province pour raisons de sécurité. Quelles sont exactement les menaces qui pèsent sur la Grande Ile et craignez-vous pour votre vie ?
- Personne n'est totalement à l'abri, mais il ne s'agit pas de moi personnellement. Les mesures temporaires qui ont été prises relèvent d'un impératif de sécurité en général car selon plusieurs sources informées, notamment françaises, il y a des menaces. On a évoqué le cas de mercenaires.
- Selon vous, Didier Ratsiraka et les durs de son régime espèrent-ils encore reconquérir le pouvoir à Madagascar ? Avez-vous des renseignements sur ces personnes ?
- C'est à M. Didier Ratsiraka qu'il faut poser la question.
- Une pétition demandant l'extradition de Didier Ratsiraka circule en ce moment à Madagascar et aurait recueilli plusieurs dizaines de milliers de signatures. Envisagez-vous à terme une demande formelle d'extradition auprès de son pays d'accueil, la France ?
- Nous n'en sommes pas encore là pour le moment.
- La lutte contre la corruption et ses dérivés est une de vos grandes ambitions. Les politiciens, les hommes d'affaires, l'administration et la justice malgache sont souvent soupçonnés par la population, à tort ou à raison, de s'arranger entre eux. Le gouvernement emploie-t-il les moyens appropriés pour réduire rapidement ce fléau dans des proportions acceptables ?
- La lutte contre la corruption nécessite une panoplie de mesures car cette corruption est multiforme et se situe à des niveaux différents. Le Conseil de lutte contre la corruption vient d'être créé et il est rattaché à la présidence de la République. Ce conseil est chargé de concevoir la stratégie de lutte contre la corruption et les textes y afférents. Mais déjà, pour ceux qui occupent des fonctions au niveau le plus élevé, il est désormais obligatoire de faire une déclaration de patrimoine.
- Le Boeing Repoblikan'i Madagasikara et ses conditions d'achat font couler beaucoup d'encre. Les explications fournies par le vice Premier ministre Narisoa Rajaonarivony n'ont pas convaincu grand monde. Quelle est la position de l'État malgache sur cette affaire ?
- Cet avion est un outil de travail, mais il est aussi un symbole de la souveraineté nationale et la souveraineté nationale n'a pas de prix.
- La reprise en main d'Air Madagascar par Lufthansa Consulting et les premières mesures décidées par les Allemands suscitent beaucoup d'interrogations. Certains y voient une amorce de privatisation déguisée...
- Lufthansa Consulting a une mission bien précise : le redressement d'Air Madagascar. Ils sont d'ailleurs déjà intervenus dans d'autres pays comme le Gabon par exemple.
- Comment est perçue votre volonté d'ouvrir le pays vers l'extérieur par la population malgache et surtout par ses élites ?
- Les Malgaches savent que nous ne pouvons vivre en autarcie. L'heure est à la globalisation et nous devons nous inscrire dans ce processus. Nous avons beaucoup à donner à l'extérieur et nous avons aussi beaucoup à recevoir, notamment l'expérience et le savoir-faire dans certains domaines. Cette ouverture doit être une opportunité à saisir par les Malgaches .
- Le problème de la possession de la terre par les étrangers est récurrent à Madagascar depuis plusieurs siècles. A leurs yeux, pour résumer, c'est un frein qui les empêche d'investir. Quels sont vos projets dans ce domaine ?
- C'est quand même faire un raccourci de dire que le problème de la possession de terre par les étrangers est un frein aux investissements. Il y a des dispositifs qui permettent aux investisseurs de s'installer en toute sécurité pendant de très longues périodes : le bail emphythéotique par exemple. Et cette pratique a parfaitement marché dans les pays de l'Asie du Sud-Est. Ceci étant, la question foncière doit être abordée et étudiée d'une manière globale, car c'est un élément essentiel du développement durable.
- La nécessité de créer un État de droit fort - ce qui implique plus de fonctionnaires mieux formés et mieux rémunérés - et le cap affiché par le gouvernement de se diriger vers une société libérale - où le poids de l'État serait moindre - ne sont-elles pas paradoxales ?
- Non. C'est un État de droit fort qui peut garantir aux acteurs économiques un cadre stable et sécurisant où va régner la compétitivité. C'est un État fort qui peut créer un climat de confiance pour redynamiser le secteur privé et lui donner un nouvel élan.
- Les législatives auront lieu à a mi-décembre 2002. Si l'on considère que la crise a pris fin en juin dernier, ce laps de temps paraît trop court à beaucoup d'observateurs neutres pour organiser ce scrutin dans les meilleures conditions...
- L'organisation de législatives anticipées est un engagement que j'ai pris notamment devant la communauté internationale. On dit beaucoup de choses sur la tenue de ces élections. Il vaut mieux juger sur pièce. La communauté internationale qui apporte son soutien dans l'organisation de ces élections en sera témoin.
-Comptez-vous apporter des modifications à la Constitution que Didier Ratsiraka avait taillé à sa mesure ?Éventuellement, lesquelles ?L'autonomie
des provinces sera-t-elle renforcée ?
- La révision de la Constitution n'est pas une priorité du moment.
- Le MFM a toujours milité pour le découpage territorial en 28 régions. Ce parti, qui vous a soutenu, verra-t-il ce souhait, partagé par beaucoup, se concrétiser ?
- Tout cela est lié à une révision constitutionnelle.
- Quel est votre avis sur le conflit sur les vols de zébus entre MM. Pety et Sambiheviny, tous les deux "barons" du régime, pour utiliser les termes de la presse malgache ? Ce genre de problème ne risque-t-il pas de nuire à l'image du pouvoir ? En dernier ressort, êtes-vous décidé à trancher ?
- Le président de la République n'a pas à interférer dans toutes les querelles de personnes et disputes qui peuvent survenir. C'est normal qu'il y en ait. Cela peut aider à la recherche de la vérité.
- Plusieurs membres de l'Arema seraient en passe d'endosser les couleurs du TIM, le parti présidentiel. Comment
analysez-vous ces ralliements de la onzième heure ?
- Si des personnes veulent réellement œuvrer pour le développement rapide et durable de ce pays, il n'y a pas à leur fermer la porte.
- A l'instar du président du Sénat, beaucoup de cadres techniques de Tiko occupent aujourd'hui des postes clés dans le paysage politique. Peut-on parler, comme le font certains confrères malgaches, de
"tikoïsation" du régime ?
- Vous me parlez de "beaucoup" de cadres techniques de Tiko qui occupent des postes clés. Beaucoup, c'est combien ? Trois ?
- La communauté internationale dans son ensemble vous reconnaît désormais comme président de la République à l'exception de quelques pays africains. Quels sont les grands axes de la politique étrangère malgache dans les domaines diplomatique, militaire et économique ?
- Nous voulons tirer parti du processus de globalisation tout en préservant et renforçant la souveraineté nationale.
- Les bailleurs de fonds bilatéraux et multilatéraux aident Madagascar financièrement. Outre les investissements privés et humanitaires, cet argent reste aujourd'hui indispensable au développement de la Grande Ile. Comment pouvez-vous leur garantir que ces fonds ne soient pas en partie détournés comme c'était le cas auparavant ?
- La lutte contre la corruption, c'est bien là notre grand défi. Transparence, bonne gouvernance et respect de l'État de droit sont les meilleures garanties pour qu'il n'y ait plus de détournement, tant des fonds octroyés par nos partenaires mais aussi des ressources publiques en général.
- La diaspora attend beaucoup du changement de régime. Pourtant, aujourd'hui, peu d'entre eux semblent décidés à s'impliquer en revenant au pays afin de le faire bénéficier de leurs compétences. Votre gouvernement a-t-il des projets dans ce domaine ?
- C'est vrai que beaucoup de ressortissants malgaches craignent parfois le retour au pays. Je pense que le climat de confiance que nous voulons restaurer, l'environnement stable et sécurisant pour les investissements que nous mettons en place est aussi et d'abord pour les Malgaches .
- Quatre mois après la fin de la crise politique et économique, quel bilan tirez-vous de l'activité gouvernementale et de la répercussion de ses actions sur la population ?
- Le gouvernement a d'abord travaillé pour le retour de la paix, de la sécurité et la restauration de l'unité nationale, sans quoi l'on ne pouvait même pas envisager la reconstruction du pays. Il a ensuite été procédé aux différentes négociations avec partenaires et bailleurs de fonds pour qu'ils retrouvent la confiance en ce pays et soutiennent le redémarrage économique. Je crois que nous avons franchi avec succès ces étapes successives.
Ultimatum à la justice
Le président Ravalomanana a lancé vendredi un ultimatum au ministère de la Justice en l'invitant à faire examiner sans délais les dossiers des prévenus en vue de les faire juger le plus vite possible.
Il a également sommé l'institution de libérer immédiatement les détenus politiques arrêtés et incarcérés à l'occasion des affrontements politiques du début de l'année en cours, au moins ceux contre lesquels l'administration judiciaire ne détiendrait pas de preuves tangibles. Selon le président malgache, tous devraient être jugés très vite puis condamnés ou libérés, selon les décisions de la justice. "Madagascar étant un État de droit, sa justice doit respecter les lois et les droits humains", a rappelé M. Ravalomanana.
Cette intervention fait notamment suite aux récentes visites effectuées par le comité international de la Croix-Rouge (CICR) dans diverses prisons de l'île que ces décisions présidentielles ont été prises, afin de donner suite aux doléances de cette institution internationale.
Le CICR a constaté que la plupart des prisonniers sont des prévenus attendant depuis de longues années leur jugement au niveau des tribunaux. Rien qu'à
Antanimora, la prison d'Antananarivo, on compte plus de 1 500 prévenus sur 2 500 prisonniers. Or, cet établissement pénitencier est conçu pour 800 prisonniers.
Ce phénomène est enregistré dans toutes les prisons des grandes villes. Force est de constater que la justice malgache n'a pas respecté, et ce depuis des années, les droits de l'Homme en laissant croupir en prison des centaines, voire des milliers, de personnes. La corruption et la lenteur administrative sont aussi les causes de ce retard des jugements.
Face à son peuple et à son destin
A l'issue des prochaines législatives, Marc Ravalomanana saura enfin si il a gagné son coup de poker face à la communauté internationale en traduisant de manière claire et nette dans les urnes le mouvement populaire du premier semestre 2002.
Si aucun trouble majeur ne survient durant la campagne électorale et si le déroulement du scrutin est satisfaisant aux yeux des observateurs étrangers, la manne promise par les bailleurs de fonds tombera dans la corbeille présidentielle.
Et ce quelle que soit la composition de la future Assemblée nationale, où les députés ont depuis longtemps pris l'habitude de savoir d'où vient le vent...
Après, viendra le temps de tenir les promesses, car le peuple est aujourd'hui à bout de patience. Marc Ravalomanana ne l'ignore pas, lui qui voyage régulièrement dans les provinces en martelant aux Malgaches, avec parfois des accents churchilliens, que l'État ne pourra pas tout faire et qu'ils doivent se prendre en main.
Il n'ignore pas non plus que quand on est pauvre, on ne maîtrise pas entièrement son destin. Et Madagascar est plus pauvre que jamais, dépendant de l'argent et des investissements extérieurs. Et là aussi, il y a des paroles à honorer...
Le développement rapide, axe majeur de la politique présidentielle, ne pourra être amorcé qu'avec ce soutien. Il appartiendra ensuite aux Malgaches de le rendre durable.
Le défi n'est pas mince. Face à son destin et face à son peuple, l'heure de vérité va bientôt sonner pour Marc Ravalomanana. Et pour Madagascar.
http://fr.news.yahoo.com/021106/108/2u4bw.html
Madagascar : le président déchu ne désarme pas

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L'île de Madagascar sort d'une crise politique qui l'a menée au bord de la guerre civile. Suite aux élections présidentielles de décembre 2001, Marc
Ravalomanana, homme d'affaires, et Didier Ratsiraka, le président sortant, se sont disputés la légitimité du pouvoir pendant plus de six mois. L'ancien président s'est enfui vers la France en juin 2002, laissant à son rival un pays économiquement dévasté. Il multiplie cependant les tentatives de déstabilisation du nouveau pouvoir. En particulier, il a fait appel à des mercenaires français, proches du célèbre "soldat de fortune" Bob
Denard. Et il semble ne pas vouloir en rester là. |
Pascal Chaigneau, directeur du Centre d'études diplomatiques et stratégiques, est proche du nouveau pouvoir malgache. Il revient sur l'expédition avortée des mercenaires français en juin et la situation politique sur la Grande Ile.
« Ces mercenaires se sont arrêtés en Tanzanie grâce à une coopération entre le Ministère français des Affaires étrangères et les autorités malgaches. C'était Marc Garibaldi, ancien bras droit de Bob Denard, qui les encadrait. Mais il y a eu d'autres tentatives depuis les Comores et depuis l'Afrique du Sud. Il y a des raisons de penser que d'autres stratégies de déstabilisation, voire d'élimination physique des nouveaux dirigeants par des mercenaires étrangers existent encore. Ce risque est suffisamment pris en compte par les autorités malgaches et françaises pour que tous les vols à destination de Madagascar atterrissent dans la capitale de façon à avoir un contrôle de sécurité » assure-t-il. Des informations concordantes, provenant de services de renseignement et d'associations malgaches, font état de la constitution d'un nouveau groupe de mercenaires, qui pourraient s'attaquer directement au pouvoir actuel.
L'ancien président Ratsiraka garde en effet une influence forte à Madagascar à travers l'appareil de son ancien parti politique, l'Arema, et ses réseaux personnels restent actifs. « La capacité de
l'Arema à exercer une attitude de nuisance est réelle » estime Pascal
Chaigneau. « D'autant plus que des éléments de l'Arema à l'étranger ont comme stratégie une déstabilisation, un pourrissement, et comptent bien ne pas être immobiles pendant les législatives du 15 décembre » poursuit-il. Dans ce pays considéré comme l'un des plus corrompus au monde, l'ancienne équipe au pouvoir avait largement distribué ses faveurs aux fidèles. Et la lutte anti-corruption initiée par le nouveau chef de l'Etat n'est pas pour plaire à tout le monde. Mais en rappelant récemment qu'elle ne reconnaîtra le nouveau pouvoir en place que par la tenue de nouvelles élections présidentielles, l'Union Africaine donne quelques espoirs de retour à l'ex-président qui, depuis 1972, a bâti un pouvoir sans partage pour lui et sa famille.
Un « réfugié » encombrant pour la France
L'acharnement de Didier Ratsiraka à refuser la victoire de son jeune rival pourrait menacer la qualité des relations franco-malgaches. Et ce d'autant plus que l 'ancien colonisateur a gardé ses distances dans cette course à la légitimité. « La posture la plus cohérente pour la France serait d'utiliser la stratégie appliquée au général Aoun (général libanais réfugié en France, ndlr) : nous te donnons l'accueil, mais la contrepartie c'est le silence » analyse Pascal
Chaigneau. « La France, poursuit-il, ne peut pas être le lieu depuis lequel le général Bozizé (Centrafrique, ndlr) ou l'amiral Ratsiraka, puissent parler, critiquer, condamner, voire agir contre les autorités nationales extérieures. La France est une terre de refuge, mais il ne faut pas accepter qu'une stratégie de déstabilisation ou de provocation continuent de s'y exercer. »
Le séjour parisien de Ratsiraka fait aussi grincer des dents à Madagascar. Si la France reste le premier partenaire économique de Madagascar, « il est tout à fait dans l'intérêt des Malgaches de ne pas considérer la France comme la seule alternative. Il y a eu un "déficit de France" pendant les six mois de crise, il est tout à fait logique que les Malgaches en tirent les conséquences et cherchent à diversifier leurs partenaires. »
Vincent Riou Fabrice Pozzoli-Montenay ©Digipresse 2002
MIDI
MADA 13/11/2002
Rajemison Rakotomaharo, Ratsirahonana et Marson Evariste
Un " Triumvirat " à la tête du Firaisankinam-pirenena
Quatre jours après la clôture du dépôt de candidatures pour les élections législatives, le cartel " Firaisankinam-pirenena ho fanarenana an'i Madagasikara" a organisé une conférence de presse, hier, à l'hôtel Hilton-Madagascar. Rajemison Rakotomaharo, qui a représenté Tiako i Madagasikara, en tant que " co-président ", comme il l'a annoncé au cours de cette réunion, était entouré à cette occasion par Norbert Ratsirahonana, président national du Asa Vita no
Ifampitsarana, à sa droite, et à sa gauche, par Marson Evariste, leader du Rassemblement Pour la Social Démocratie. Ils ont expliqué tour à tour les raisons et les objectifs de cette nouvelle plate-forme. .
Dominique R
" Firaisankinam-pirenena " réunissant les partis, Tiako i Madagasikara, Asa Vita no Ifampitsarana et le Rassemblement Pour la Social Démocratie, a adopté un bulletin unique, pour les prochaines élections législatives. Une plate-forme marquée par la prédominance de TIM sur l'AVI et le RPSD, estiment des observateurs. Et pourtant, Norbert Ratsirahonana est formel : " Le Rpsd et l'Avi ne sont pas inféodés au TIM " . C'est la réplique à la fois de Norbert Lala Ratsirahonana et de Marson Evariste, face aux critiques lancées contre eux et leurs partis. " Tous les trois (Rajemison Rakotomaharo, Ratsirahonana et Marson Evariste), nous sommes co-présidents du Firaisankinam-pirenena. Et chaque parti constituant cette alliance, existe bel et bien par lui-même", a fait remarquer Ratsirahonana. Pourtant, des remarques ont été faites par des journalistes, sur la présentation du bulletin unique, où les noms de l'Avi et du Rpsd ne figuraient pas. Des journalistes, au cours de cette conférence, ont aussi noté que le bulletin de ce cartel porte uniquement la couleur du Tiako i Madagasikara.
Tactique politique
Concernant toujours cette plate-forme, " si on n'avait pas entendu beaucoup parler de Firaisankinam-pirenena auparavant, cela relèverait plutôt d'une tactique politique ", a signalé
Ratsirahonana. Selon ce dernier, le soutien apporté au président Marc Ravalomanana traduit les aspirations populaires. Sur une autre question d'un journaliste, sur l'absence du Mfm au sein de cette plate-forme, Ratsirahonana et Marson Evariste ont répondu qu'ils en ont longuement discuté avec Manandafy, mais ce dernier a préféré faire cavalier seul. Le président national du Mfm a dû se plier aux décisions du " Vovonana ", rapporte le président national de l'Avi.
Confiants
Quant aux objectifs du " Firaisankinam-pirenena ", ils sont sans équivoque : primo, consolider le pouvoir de Marc Ravalomanana. Secundo, stabiliser le régime actuel. Tertio, la plate-forme reste convaincue qu'un parti unique ne pourrait pas faire face au redressement du pays. Quarto, l'importance d'unir tous les efforts, pour éviter que l'Arema ne soit majoritaire. Cependant, le numéro Un de l'Avi a tenu à préciser que l'alliance qui vient de se créer, ne signifie pas pensée unique. Pour ce qui est des divers partisans du président de la République, les co-présidents du Firaisankinam-pirenena restent toujours confiants quant au regroupement des forces vives qui ont soutenu Marc Ravalomanana, du moins pour ceux qui siégeront à la Chambre basse. Au nom de l'unité dans la diversité…
EXPRESS
MADA 12 novembre 2002
LÉGISLATIVES ANTICIPÉES - PRÉSENCE TRÈS DISSUASIVE DE LA MISSION EUROPÉENNE
Une conférence de presse tenue à l'hotel Colbert a annoncé les couleurs. Le processus électoral sera suivi depuis les préparatifs administratifs du scrutin jusqu'à la période postélectorale en passant par le vote et le décompte des voix. La finalité sera des élections dans les normes et la transparence mais vu l'étendue du territoire et le nombre des bureaux de vote, il semble que la présence de l'Union européenne sera essentiellement d'ordre dissuasif même si quelques-uns des observateurs feront l'expérience de la brousse et de zones difficiles d'accès. Parmi les révélations saillantes, les communications politiques dans les médias d'Etat et les principaux médias privés feront l'objet d'une analyse quantitative et qualitative. De plaintes éventuelles pour faire l'objet d'un suivi. L'équipe de coordination - formée de 5 membres - qui a tenu un point de presse hier, précède 14 observateurs de long terme (Olt) attendus demain et qui seront déployés dans les chefs-lieux de province. Les jours précédant le vote, 46 observateurs de court terme ainsi que 5 membres du Parlement européen, assureront le suivi des derniers évènements de la campagne, le scrutin et le dépouillement. Il a été déclaré hier que la mission pourra contribuer à dissiper les possibles tensions avant, pendant et après le scrutin et à prévenir d'éventuelles irrégularités et actes de violences liés au processus électoral. À l'issue du scrutin, la mission livrera lors d'une conférence de presse, ses premières conclusions avant un rapport final plus détaillé.
Arrivée à Antananarivo le 6 novembre dernier, l'équipe de coordination de la Mission d'observation électorale de l'Union européenne (Moe-UE) a tenu, cet après-midi, sa première conférence de presse à l'hôtel Colbert. " Nous sommes à Madagascar pour que les élections du 15 décembre prochain se déroulent dans les normes et dans la transparence ", a déclaré le chef de mission Tana de Zulueta, membre du sénat italien. Les autres membres sont Francisco Cobos Flores, chef de mission adjoint, Vincent de Herdt, expert légal, Andrea Malnati, expert Média, Delphine Blanchet, coordinatrice des observateurs, et Francesco Torcoli, expert logistique.
C'est en réponse à une invitation officielle des autorités malgaches que l'Union européenne a décidé de déployer une mission pour les élections législatives. Le but de cette mission est de renforcer la transparence et la confiance dans le processus électoral par la présence et le travail d'information des observateurs européens. La Moe-UE espère également que cette présence pourra contribuer à dissiper les possibles tensions avant, pendant et après le scrutin et à prevenir d'éventuelles irrégularités et actes de violence liés au processus électoral. A l'issue du scrutin, la Moe-UE présentera, dans une conférence de presse, ses premières conclusions sur l'observation du processus électoral. Dans une deuxième phase, un rapport final sera préparé, détaillant les conclusions et recommandations de la mission.
Le 13 novembre prochain, 14 observateurs de long terme (Olt) arriveront à Madagascar et se déployeront dans les 6 provinces après avoir participé à deux journées de formation. Les tâches principales des Olt consisteront à observer, au niveau local, le bon déroulement de la campagne électorale et les préparatifs administratifs du scrutin, ainsi que le vote, le décompte des voix et la période post-électorale. Les Olt, divisés en 7 équipes de deux experts, assureront l'observation au niveau provincial à partir des grandes villes comme Antananarivo, Toamasina, Toliara, Taolagnaro, Fianarantsoa, Mahajanga et Antsiranana.
Les jours précédant l'élection, 46 observateurs de court terme (Oct) ainsi que 5 observateurs membres du Parlement européen, seront déployés pour surveiller les derniers évènements de la campagne, le scrutin et le dépouillement. Ces observateurs resteront à Madagascar pour une durée de 10 jours.
Les tâches de la Moe-UE comprennent le suivi du processus électoral de son début jusqu'à la proclamation des résultats. L'observation du processus impliquera des contacts périodiques et réguliers avec les autorités électorales, les partis politiques, les autorités civiles et de sécurité, ainsi que les représentants des médias et de la société civile, et ce à tous les niveaux : national, provincial et municipal. Il y a par ailleurs le suivi des manifestations publiques et de toute activité de campagne. La mission analysera quantitativement et qualitativement les communications politiques dans les médias d'Etat et dans les principaux médias privés, et fera le suivi des plaintes éventuelles concernant le processus électoral, ainsi que le traitement du contentieux électoral et de l'annonce officielle des résultats.
En tout cas, les experts européens sont en connaissance de cause des problèmes électoraux malgaches, entre autres, les listes électorales et les cartes d'identité. Ils seront en contact permanent avec les observateurs nationaux et le Cne, organe incontournable et interlocuteur principal pour le bon déroulement des élections. On pense aboutir à des élections transparentes dans le pays qui, selon Tana de Zulueta, n'a pas eu d'observateurs internationaux depuis 10 ans.
Elections législatives
L'agitation locale autour des prochaines élections législatives tend à occulter l'importance de porter
également sur ces élections un regard à la lumière de la communauté internationale. On se rappelle que
l'organisation de ces législatives anticipées fait partie du plan de sortie de crise proposé par les cinq chefs d'Etat facilitateurs (MM. Bongo, Wade, Gbagbo, Campaore et Sasssou Nguesso) lors de la réunion de Dakar II (8-9 juin 2002), et ce après le refus de Marc Ravalomanana de se soumettre à nouveau à un scrutin d'ordre présidentiel. L'acceptation de ce plan de la dernière chance allait enfin entraîner une vague de reconnaissances internationales, sauf du côté de l'Union Africaine.
JAUGER PAR LES URNES LE POUVOIR DE MARC RAVALOMANANA
Cette reconnaissance de l'assise du pouvoir de Marc Ravalomanana sur le pays s'est toutefois faite en
perspective de la tenue de ces fameuses élections législatives qui doivent en principe légaliser par les urnes aux yeux de la communauté internationale un pouvoir acquis par des chemins tortueux mais qualifiés de légitimes. La communauté internationale, obligée de
reconnaître contre mauvaise fortune bon cœur la vérité du terrain, attend donc avec impatience les résultats
de ces élections législatives qui sont censées confirmer que Marc Ravalomanana et ses partisans contrôlent effectivement le pays. Tel est donc le véritable enjeu de ce scrutin, qui va permettre de mesurer l'étendue du pouvoir de Marc Ravalomanana et de ses partisans, mais également de vérifier la cohésion et la solidité de cette mouvance
présidentielle bâtie sur les bases du patchwork hétéroclite qu'était le KMMR. Sur ce dernier plan, les petites guérillas de mots entre le parti présidentiel TIM et ses anciens alliés à commencer par le MFM ont démontré que l'union politique autour de Marc Ravalomanana n'est qu'une union de façade, et comme toutes les façades mal conçues, elle est amenée tôt ou tard à se lézarder. D'ailleurs le refus de plusieurs partis de se présenter sous une bannière commune leur permet de garder leur indépendance au sein de la future assemblée nationale, et de fluctuer au gré des
vents et des intérêts des rangs de la mouvance présidentielle à ceux de l'opposition, comme il est d'usage à Madagascar.
SECOND ENJEU : ORGANISER UNE VERITABLE ELECTION DEMOCRATIQUE
Mais les futures élections législatives ont encore un autre enjeu, car l'essentiel aux yeux de la communauté
internationale est qu'elles soient organisées dans les véritables règles démocratiques, autrement dit en présentant les garanties de transparence et de sincérité. Outre le folklore des observateurs internationaux et des urnes transparentes dont on peut douter de la véritable efficacité, le véritable indicateur d'élections démocratiques est la participation équitable de toutes les forces
politiques de quelque importance dans le pays. Ainsi, une élection sans l'Arema ne pourra pas être considérée par la communauté internationale comme crédible. C'est donc sur ce point que l'aile encore fidèle à Didier Ratsiraka au sein de l'Arema va jouer, car participer à ce scrutin aura comme conséquence de donner à Marc Ravalomananana la clé de la dernière porte vers une reconnaissance internationale complète.
Il est donc fort compréhensible que l'Arema en tant que parti se fasse prier pour se présenter aux élections, bien que des éléments modérés se soient présentés sous d'autres labels. D'ailleurs la presse officielle médiatise à outrance ces candidatures indépendantes pour tenter de faire croire que l'Arema est présente dans la course et que les législatives seront normales. Or le dernier communiqué officiel en date du 8 novembre montre que la position à ce jour est la non-participation. Manière de planter une épine
dans les pieds de Marc Ravalomanana, qui sait qu'il a besoin de la participation de l'Arema pour valider cette élection aux yeux de la communauté internationale. De nos jours, le véritable pouvoir démocratique ne se conquiert ni au bout du fusil ni au bout de la rue, mais dans les urnes. Celles du 16 décembre 2001 ayant donné un résultat flou (sauf pour ceux dont la foi déplace les montagnes), on attend donc un éclaircissement de celles du 15 décembre 2002.
Au-delà du symbole que représenterait cette validation, l'accès aux financements promis lors de la réunion des Amis de Paris en juillet est également conditionné par une légalité obtenue par les urnes.
L'enjeu des élections législatives est donc double : démocratique, mais également économique.
Les évolutions de ces derniers mois ont montré que la situation se normalisait et que la crise était bel et bien finie. Toutefois, le feu qui couve sous la braise risque de se rallumer à l'occasion de ces législatives. Marc Ravalomanana doit donc surveiller la situation de près comme du lait sur le feu. Mais dans ce domaine, ce n'est pas un néophyte.
Midi de Madagascar 12/11/02
Marc Ravalomanana à Taolagnaro
Ouverture d'une ambassade canadienne bientôt
" Il y a un mois, j'ai signé un contrat avec Quit Fer, qui va exploiter l'ilménite à Taolagnaro. En contrepartie, ils vont construire un grand port près de l'aéroport, et l'ouverture d'une Ambassade canadienne à Madagascar est même prévue ". C'est ce que le Président de la République, Marc Ravalomanana, a annoncé à la population de Taolagnaro, venue en masse l'acclamer depuis l'aéroport jusqu'à la mairie, hier après-midi.
B.A.
Cette déclaration du Chef de l'Etat s'inscrit dans la tournée dans le sud du pays, qu'il a entamée samedi dernier par la ville de Toliara. Hier, il a visité les fivondronana de Betioky sud, d'Ampanihy, de Beloha Androy, de Tsihombe et d'Ambovombe. Outre les problèmes d'accès à l'eau potable, des problèmes de communication ont été révélés dans ces différentes régions, car ces contrées ne reçoivent ni le téléphone, ni la radio, ni la télévision. Le Chef de l'Etat avait ainsi annoncé qu'il ferait venir sur les lieux le ministre de la communication pour constater de visu tous ces problèmes et y apporter une solution.
Problèmes quotidiens
Car même dans la ville de Taolagnaro, la chaîne nationale est mal captée par la population qui s'est plainte, par maire interposé, au Chef de l'Etat. Randrianiaina Georges Mamy, maire de la commune urbaine de Taolagnaro, a en effet révélé tous les problèmes que vit la population de Taolagnaro au quotidien, dont l'invasion de puces dans la ville, devenue un véritable problème de société. Il a également soulevé le mauvais état des rues de la ville, et la réparation de l'axe principale est estimée, selon lui, à 500 millions fmg. Il n'a pas omis de demander la réparation des routes reliant Taolagnaro aux autres contrées voisines, à savoir Ihosy, et Manantenina et la mise en place de vols reliant Taolagnaro à La Réunion. En réponse à ses desiderata, Marc Ravalomanana a fait remarquer que la priorité du régime était la construction et la réparation des routes, et ayant emmené avec lui le ministre des travaux publics et le Directeur de l'Agetipa, il a recommandé à ces derniers de tenir compte de ces doléances.
Législatives
Concernant les législatives, Marc Ravalomanana, nettement plus calme qu'à Toliara, a conseillé de " laisser la population faire librement son choix " pour les élections. " Je saurai collaborer avec toutes les tendances ", a-t-il poursuivi, non sans ajouter que même avec les politiciens coriaces, il a su travailler. Il a également fait remarquer que s'il y avait divergence d'idées, il faudrait se rapprocher et non s'affronter. " C'est le développement qui prime ", a-t-il ajouté. On aura remarqué au cours de ces visites présidentielles, que les élus locaux n'ont guère obtenu les faveurs du Président. Il a fustigé le maire, le Pds et les ministres à Toliara, et dans ses tournées dans les fivondronanana, il n'a donné la parole qu'aux maires. Certains élus, aussi bien à Toliara qu'à Taolagnaro, se sont sentis frustrés, mais le Président a déjà annoncé que pour lui, il faudrait plus agir que parler. A Toliara, après la " tempête présidentielle " de samedi, le Directeur Général de la société titulaire du projet de réhabilitation des rues est descendu sur les lieux hier matin, et a visité le chantier à entreprendre avec le ministre des travaux publics. " Nous n'avons reçu les détails de ce projet que le 07 novembre " a déclaré le Directeur de cette société, ce qui met en cause le maître d'œuvre du projet.
Remettre en cause
A l'approche des législatives, cette tournée du Président de la République dans le sud, et qui va s'étendre à d'autres régions, remettra sûrement en cause beaucoup de campagnes. Ses visites fauchent en effet l'herbe sous les pieds des candidats pour les prochaines campagnes, qui ont l'habitude de faire des promesses dans tous les domaines aux populations de leur région d'origine. Dans la ville de Taolagnaro, 12 candidats vont se lancer dans les législatives, dont 7 à Taolagnaro A et 5 à Taolagnaro B. Dans le premier arrondissement, vont participer aux élections une association appelée Liaraike, soutenue par le vice-président du Sénat, Soja Jean André, dit Kaleta, une association appelée Tsimanavaka, et d'autres partis tels que le Farimbona, le Fmv, le Fm 90 (parti du candidat Bruno Josvah qui va se lancer à Taolagnaro B), le Leader Fanilo, le Tim et une autre association qui aura comme candidat Ratsiambahotra Tahiry, directeur informatique du ministère du transport. Dans le deuxième arrondissement, vont également participer le Liaraike, le Fm 90, le Leader Fanilo, le Tim et une autre association oeuvrant dans le social. Ce jour, le Président de la République poursuit sa tournée dans différents fivondronana de Taolagnaro, avant de s'envoler vers la partie ouest de la province, à Morondava, sauf changement de dernière minute…
Premiers contacts des observateurs
internationaux avec les partis
L'équipe de coordination de la mission d'observation électorale de l'Union Européenne a procédé, hier et avant-hier, à leurs premiers contacts avec les partis politiques malgaches, en l'occurrence, l'Arema, Leader-Fanilo, Avi et Rpsd. Cette équipe est composée d'un chef de mission et de 5 experts spécialisés dans les affaires électorales.
Dominique R
Rappelons que tout de suite après son arrivée, le 06 novembre dernier, l'équipe de coordination a rendu visite aux membres du Conseil National Electoral. Elle n'a pas non plus oublié de s'informer auprès des observateurs nationaux, pour s'enquérir des expériences de ces derniers. En un mot, ces observateurs internationaux auront des contacts périodiques et réguliers avec tous les intervenants, qui sont touchés de loin ou de près par les prochaines élections législatives.
Suivi
Les tâches de la Mission d'Observation de l'Union Européenne (MOE-UE) comprennent le suivi du processus électoral depuis son début jusqu'à la proclamation finale des résultats. L'observation du processus implique, entre autres, les activités suivantes : un suivi des manifestations publiques et de toute activité de campagne, ainsi que des plaintes éventuelles concernant le processus électoral. La MOE-UE participera également à l'observation du scrutin du 15 décembre prochain, du dépouillement dans les bureaux de vote et de la consolidation des résultats au niveau des circonscriptions. Elle fera aussi un suivi sur le contentieux électoral. Concernant toujours les prochaines élections législatives, 14 observateurs internationaux viendront dans le pays, le 13 novembre prochain. Ils seront déployés dans les 6 provinces du pays à partir du 16 novembre, selon l'équipe de coordination de la MOE-UE.
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NOSINTSIKA
14 novambra 2002
09/11/02 MADAGASCAR
LA LETTRE DE L'OCEAN INDIEN N° 1017
Le président Marc Ravalomanana est aux petits soins avec les représentants
des bailleurs de fonds, qui se sont engagés à débloquer les financements en
faveur de Madagascar Soucieux de voir les bailleurs de fonds débloquer rapidement les
financements pour lesquels ils se sont engagés en juillet dernier en faveur
de Madagascar, le président Marc Ravalomanana est aux petits soins avec leurs représentants. Au point que la Banque mondiale semble au poste de
commande à Antananarivo, son représentant local Hafez Ghanem jouant le rôle
d'une sorte de conseiller occulte du chef de l'Etat malgache, tandis qu'un
ancien fonctionnaire malgache de la Banque, Zaza Ramandimbiarisona, en est
devenu le conseiller officiel pour les questions économiques (voir p.8). En
outre, plusieurs experts internationaux ont investi le palais d'Ambohitsorohitra pour se trouver aux côtés du président malgache. Pour
leur laisser de la place, les responsables de la Direction générale de la
documentation et de l'information extérieure (Dgdie) ont déménagé, alors
que les conseillers malgaches du chef de l'Etat sont installés dans les
bâtiments de l'ancien ministère de la culture et de la communication. De
fait, les institutions de Bretton Woods ont déjà imprimé leur marque sur
plusieurs décisions du président et du gouvernement malgaches (réduction de
50% du budget de fonctionnement pour presque la moitié des ministères en
2003, mise à l'écart récente d'un vice-premier ministre fâché avec les
chiffres de la dette malgache, limogeage de fonctionnaires des douanes pour
pallier à la lenteur de la collecte des recettes etc.).
Le FMI plus réticent. Malgré les apparences d'unanimité, la Banque mondiale
et le Fonds monétaire international (FMI) ne sont pas tout à fait sur la
même longueur d'onde à propos du nouveau régime malgache. Emilio Sacerdoti
(FMI) s'est pour l'instant toujours aligné sur Ghanem (Banque), mais il
reste plus méfiant que celui-ci sur les failles possibles du régime de Ravalomanana en matière de gestion financière. Lors de sa visite à
Antananarivo, en juillet dernier, Sacerdoti avait été effaré par la lenteur
des rentrées des recettes douanières malgaches. Dans un mémorandum rédigé à
l'issue de cette mission, il avait réclamé la réalisation d'un audit des
finances publiques, qui est depuis lors effectué avec une certaine lenteur
par l'inspection générale de l'Etat. L'attelage actuel du ministère des
finances, du budget et de l'économie, apparaît également un peu lourd avec
Benjamin Andriamparany Radavidson comme ministre, et ses deux secrétaires
généraux (Guy Razafinony à l'économie et Bernard Razakariasa aux finances).
Premier couac. Surtout, le récent rajout de la direction du secrétariat technique à l'ajustement structurel (STA) aux tâches de Razafinony, en
remplacement de Daniel Ramarokoto, a surpris les bailleurs de fonds.
Razafinony est parfois jugé d'un caractère indécis et confus, certains de
ses anciens collaborateurs dans différents ministères l'ayant surnommé le
"ventre mou" du ministère. Mais ce sont surtout ses relations familiales qui font grincer des dents. Non seulement il est le beau-père du ministre
de l'industrialisation David Rajaon Alisata, mais sa femme est une cousine
proche de Lalao Ravalomanana, l'épouse du chef de l'Etat.
Un ministre imprévisible. Le ministre de l'économie et des finances n'est
pas, non plus, toujours exempt de critiques, surtout lorsqu'il donne l'impression d'en faire parfois un peu trop à sa tête. Ainsi, Radavidson a
bloqué le processus de nomination du nouveau secrétaire exécutif de l'agence d'exécution du projet micro-finances, parce que le candidat qui
avait ses faveurs ne figurait pas en bonne place. Son candidat est Jean Baptiste
Rakotondrasoa, actuel intérimaire au secrétariat exécutif de cette agence, après avoir été l'adjoint de l'ex-secrétaire exécutif, Renaud
Rahagafotsy Rajaonah, décédé cette année. Rakotondrasoa a travaillé à la
Banque Nationale pour l'Industrie/Crédit Lyonnais et au staff de la
représentation de la Banque mondiale à Antananarivo, sans y laisser une forte impression. Ce blocage de Radavidson irrite certains des bailleurs de
fonds (Banque mondiale, Union européenne, PNUD) qui financent le développement du micro-crédit, lequel figure en bonne place parmi les
moyens d'accélérer le développement local. Pourtant, cela n'est pas de nature à provoquer une rupture entre les institutions de Bretton Woods et
le gouvernement malgache.
EXPRESS
MADA 13 novembre 2002
Elections législatives
En vue d'obtenir la majorité aux prochaines élections législatives du 15 décembre prochain, une alliance politique dénommée "Firaisankinam-pirenena" composée de Tiako i Madagasikara, de l'Avi et du Rpsd a été présentée, hier matin au Hilton. Ce nouveau parti, hétéroclite de surcroît, se présente, avant tout, comme une manifestation de soutien au président Ravalomanana, pour devenir, après, le porte-parole de la population.
C'est clair et net. L'essentiel pour le Président de la République est d'obtenir la majorité parlementaire coûte que coûte et à n'importe quel prix. Il ne voudrait pas quiconque le perturber pour élaborer son programme de développement rapide et durable sous les yeux perçants des bailleurs de fonds. Avoir entre les mains le pouvoir législatif, et du moins la chambre basse, pourrait bien signifier une forme de diktat, mais aussi désignifier la notion de démocratie, et bannir l'opposition.
Trois partis politiques s'unissent pour les prochaines législatives à Madagascar du 15 décembre prochain sous la bannière d'une nouvelle appellation d'unité nationale, le "Firaisankinam-pirenena" dans l'objectif d'obtenir la majorité parlementaire en faveur du président de la République, Marc Ravalomanana. Il s'agit de "Tiako i Madagasikara" (Tim) représenté par le président du Sénat, Rajemison Rakotomaharo, de l'Avi de Norbert Lala Ratsirahonana, , et du Rpsd de Marson Evariste. La déclaration de ce rassemblement a été faite ce matin à Antananarivo, à la fin de la date limite des dépôts de candidature. Cette entente tripartite présentera un candidat unique dans chaque circonscription électorale des 6 provinces malgaches. Le "Firaisankinam-pirenena" sera donc présent dans toutes les circonscriptions électorales de Madagascar. Rien que pour l'Avi, il y aura 22 candidats dans 160 circonscriptions.
"C'est après de longs moments de réflexion que cette décision d'entente a été prise" afin de soutenir le pouvoir actuel, de donner une importance aux résultats des élections présidentielles du 16 décembre 2001, et de respecter les aspirations populaires, entre autres, d'éliminer totalement le pouvoir de l'ancien président Ratsiraka" a déclaré Norbert Lala Ratsirahonana. Il est tout à fait évident que des ententes et des concessions ont été établies entre ces trois partis politiques, considérés comme les plus influents en ce moment à Madagascar, lorsque l'Assemblée nationale sera mise en place. Le parti Mfm de Manandafy Rakotonirina n'a pas rejoint cette alliance, espérant faire cavalier seul pour ces législatives. Une décision prise par les "rouges et experts" lors de leur grande réunion tenue en septembre dernier. Et le parti Arema de l'ex-président Ratsiraka a décidé de ne pas se présenter, laissant ses membres "errer" dans des initiatives personnelles avec des candidatures au nom des " indépendants ".
En tout cas, à la fin des législatives, chaque parti du "Firaisankinam-pirenena" reprendra sa place initiale, et l'union disparaîtra.
ETHIQUE
Il reste à savoir si les prochains élus à l'Assemblée nationale respecteront l'éthique parlementaire, dont les attitudes et les comportements enregistrés depuis des années n'ont pas satisfait les citoyens, las de les écouter débattre de leurs 4X4, de leurs indemnités et de leurs avantages durant des heures, voire même des mois, lors des sessions parlementaires, et s'absenter ensuite.
En tout cas, Norbert Lala Ratsirahonana a évoqué que des troubles se sont souvent perpétrés au sein de cette institution, notamment en 1991 et en 1996. Est-ce qu'ils vont vraiment représenter le peuple ou soutenir le président? La réplique est que "Ravalomanana apporte les aspirations populaires" dixit les leaders Avi et Rpsd.
En tout cas, la notion de "base politique" au niveau des candidats est inconnue au sein de ces formations politiciennes. Sachez qu'il n'est pas question de retour des dinosaures, comme Norbert Lala Ratsirahonana a-t-on répondu, mais des connaissances sur le savoir-faire et la pratique. Cela s'apprend, mais ne s'improvise pas. C'est un des échecs de la vie politique à Madagascar.
Pour revenir au "Firaisankinam-pirenena", les couleurs du bulletin sont celles de "Tiako i Madagasikara", jaune sur fond bleu. D'ailleurs, ce nom est inscrit au bas du bulletin, en jaune. Avi et Rpsd n'y figurent pas du tout. Bien que des explications aient été fournies sur la conception de ce bulletin, bon nombre d'observateurs auraient compris la mascarade. Et ces élections feront preuve de garantie du pouvoir de Ravalomanana au sein de la communauté internationale.
EXPRESS
MADA 11 novembre 2002
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FUREUR PRÉSIDENTIELLE - LES GRANDS TRAVAUX TRAîNENT À TOLIARA
Intervenant en public samedi dernier sur la place dite "Marimar", Toliara, le président Ravalomanana est "tombé" sur des personnalités telles que le maire Biahary
Redogone, les ministres Lahiniriko (Travaux publics) et Julien Reboza
(Amenagement du territoire) et le président de la délégation spéciale, Thierry
Raveloson. Le président a fait part de sa "déception". |
Tout le monde a été mis dans le même sac pour n'avoir pas pris leurs responsabilités respectives -alors que "ce n'est pas l'argent qui manque"- dans la réalisation de grands travaux annoncés par le président en juillet dernier. Lors de la cérémonie d'investiture du pds Thierry Raveloson, le président de la République les avait promis dans le cadre de la réhabilitation et l'assainissement de la commune urbaine de Toliara. Le démarrage des travaux avait fait, en octobre, l'objet d'une cérémonie présidée par le ministre Lahiniriako. Le discours du patron des Travaux publics avait étonné à l'époque. Il n'avait fait aucune mention des travaux mais avait dirigé des tirs nourris sur des manifestants dont les banderoles critiquaient les velleités du Tim de se conduire en parti unique. Le panneau signalétique officiel donne à la societé Colas un delai de 12 mois et désigne comme "maître de l'ouvrage", la commune urbaine de Toliara, et les "misères" rapportées comme faites au pds Thierry Raveloson, ont été mises en relation avec sa candidature "indépendante" aux prochaines legislatives.
Le Président de la République, en visite officielle à Toliara, a fait part de sa "déception" sur l'état d'avancement des travaux de réhabilitation de la ville de Toliara. Le chef de l'Etat est "tombé" sur des personnalités telles que le maire Biahary Redogone, les ministres Lahiniriko des Travaux publics et Reboza Julien de l'Aménagement du territoire, et le président de la délégation spéciale Thierry Raveloson. L'on rapporte que le président Ravalomanana ne s'est jamais montré publiquement aussi furieux contre des hauts responsables et grands commis de l'Etat. En juillet dernier, lors de la cérémonie d'investiture du Pds Thierry Raveloson, le président Ravalomanana avait promis que les rues de Toliara seront rénovées avant la fin de l'année, que des bicyclettes - elles sont actuellement au port - seront vendues à bas prix et que les marchés connaîtront de grands travaux de réhabilitation. Mais les choses ne se sont apparemment pas déroulés comme prévu, car actuellement, on n'en est qu'au début des travaux. L'état des lieux ressemble un peu à celui qu'on a connu récemment dans la capitale, avec des trous un peu partout, des trottoirs qui sont enlevés avant d'entamer les travaux de réhabilitation proprement dits.
PAS BESOIN D'ELOGES, MAIS DES RESULTATS
Il y a le fait qu'en annonçant son programme de développement rapide, Marc Ravalomanana espérait certainement que tout allait marcher normalement. Mais les réalités de l'heure, du moins en ce qui concerne ses promesses pour Toliara, semblent loin de refléter cette rapidité. Ainsi, il a clairement signifié à ces responsables pré-cités, qu'il est très déçu du déroulement des travaux qui étaient quand même prévus depuis plusieurs mois. Avec fermeté, il a déclaré : "… Je n'ai pas besoin de vos éloges, mais je veux des résultats. Ne me dites pas que la faute est à l'entreprise qui effectue les travaux. Ce n'est pas l'argent qui nous manque, mais si cette entreprise ne peut honorer ses engagements, cherchez-en une autre qui pourra le faire bien et vite, car je veux que ces travaux soient terminés avant la fin de cette année…". On note que le ministre Jean Lahiniriko a été expressément invité à s'expliquer sur les raisons de ce retard sinon de cette défaillance dans la conduite des travaux.
FAIRE OU NE PAS FAIRE
Cette demande d'explication s'est poursuivie avec tous les concernés, dans les locaux de la mairie, à l'issue du meeting avec la population. Une population visiblement satisfaite des propos tenus par Marc Ravalomanana qui n'a pas mâché ses mots à l'endroit de ces hauts responsables tuléariens : "… Si vous n'êtes pas à la hauteur des responsabilités qu'on vous a confiées, démissionnez tout simplement, mais je ne peux pas accepter plus longtemps qu'on dupe ainsi la population…". En clair, il s'agit pour ces responsables de jouer le jeu, sinon de faire ou ne pas faire ce développement rapide recherché par le chef de l'Etat.
Aussitôt après cette rencontre (ou ce discours musclé) avec la population de Toliara, Marc Ravalomanana a rallié la commune rurale de Bezaha (Betioky-Atsimo), puis Bekily. Une descente pratiquement inopinée, mais où il a pu s'enquérir des réalités qui prévalent sur place, notamment en ce qui concerne les besoins des populations, toujours dans le cadre de son programme de développement rapide. La réhabilitation des routes, l'amélioration des télécommunications et une meilleure circulation des informations à travers la rénovation des relais-émetteurs des radio et télévision nationales dans un premier temps, puis la mise en place de stations privées locales, ont été parmi les travaux annoncés aux populations de ces deux localités. Tandis qu'hier, Marc Ravalomanana et sa suite ont communié ensemble dans la petite paroisse Fjkm
d'Ifaty à qui il a promis une aide pour la rénovation de l'édifice qui aura également une nouvelle cloche très prochainement. Aujourd'hui, le président de la République continue son périple vers d'autres fivondronana du Sud.
LE TIM SUR TOUS LES FRONTS
Cette tournée présidentielle dans la province de Toliara n'a pas été sans incident. C'est qu'elle aurait pu passer pratiquement inaperçue au niveau des premiers responsables locaux (maire, Pds, préfet et les autres administrations dont la Police et l'armée), lesquelless n'ont été informées de cette arrivée du chef de l'Etat qu'au dernier moment. Et encore que l'information ne leur est parvenue qu'à travers, rapporte-t-on, de rumeurs persistantes qui ont couru dans la ville depuis vendredi dernier.
Officiellement donc, auune de ces autorités n'a été tenue au courant de cette visite de Marc Ravalomanana à Toliara, et qu'elles se sont trouvées écartées de fait de tous les préparatifs afférents à un tel déplacement présidentiel, car souligne-t-on, tout a été organisé et concocté par les membres du Tim (Tiako i Madagasikara) local.
On indique par ailleurs que certains responsables locaux du Tim se comporteraient comme s'ils étaient les véritables dirigeants à Toliara, et se permettent ainsi des actes qui n'ont rien à voir avec leurs fonctions habituelles… jusqu'à donner des ordres soi-disant venant du président de la République, à différentes autorités de la ville et de la province de Toliara. Une autre révélation porte sur le fait que ces responsables et même de simples membres du Tim interviennent pratiquement partout pour intimider et "forcer" des gens à adhérer au parti, au risque d'avoir des problèmes, car ils seraient devenus les nouveaux maîtres des lieux. L'opinion locale en général pense toutefois que de telles pratiques ont fait leur temps, "mais le problème est que cela semble pire qu'avant à l'heure actuelle".
Sur un autre plan, on note que le Pds Thierry Raveloson n'a pas eu droit au micro, lors du meeting avec la population qui s'est tenu sur la place "Miramar". De même qu'aucun des ministres qui ont accompagné Marc Ravalomanana, sauf Jean Lahiniriko qui a été sollicité expressément comme précité. Motif : parce qu'ils sont candidats aux prochaines législatives, et qu'ils ne devaient point intervenir au risque de faire de la propagande anticipée.
Le Rova renaitra-t-il un jour de ses cendres ?
Le site historique du Rova.
Et force est de constater que la réhabilitation du Rova en est encore à ses balbutiements. De même, sept ans après le terrible incendie, les investigations policières, si elles existent encore, restent sans résultats. Certes, la responsabilité de cet état de fait incombe en grande partie à l'inaction des autorités sous l'ancienne présidence ; Le programme de reconstruction lancé en 1999 et financé par la Banque mondiale et la souscription d'Antananariviens bienveillants s'est perdu dans les méandres de l'Etat, et l'argent s'est "envolé". D'autre part, il est évident que les impératifs politiques, économiques et sociaux dominent les préoccupations gouvernementales et cela se justifie facilement. Et bien sûr, Marc Ravalomanana comme son ministère du Tourisme n'ont pas encore soufflé leur première bougie d'exercice. Mais lorsque l'on connaît l'impact potentiel du secteur touristique, potentiel puisque actuellement paralysé, sur l'économie malgache (entrée de devises, création et pérennisation d'emplois directs et indirects...), la réhabilitation du principal centre d'intérêt historique et culturel de la capitale est incontournable et urgent.
URGENT D'ATTENDRE
Samedi matin, la "causerie" organisée par l'Ofnac (Office national des arts et de la culture), la direction de "l'Opération Rova" et le Mjam (Mouvement des jeunes pour l'avenir de Madagascar) au Falda d'Antananarivo était symptomatique de la situation actuelle, paradoxale et subie : il est urgent d'attendre! Devant un auditoir de jeunes étudiants griffonnant leurs notes, les maîtres d'œuvre ont préféré parler d' "un auditoire confidentiel et de spécialistes", les débats se sont principalement résumés à un exposé, fort intéressant d'ailleurs, de l'historien-auteur-journaliste et directeur de l'Ofnac, Julien Rakotonaina, sur l'historique du site, son intérêt architectural (disparu en presque totalité) et culturel, le rôle pivot qu'il joue dans la destinée malgache et le nécessaire "travail de mémoire" que ceci exige. Oui, le Rova, dont les fondations remontent au 17e siècle, était composé du Palais de la Reine ou "Manjakamiadana" mais aussi, et on l'oublie parfois, de huit autres bâtisses, dont le "Tranovola" et le
"Manampisoa" érigés respectivement sous Ranavalona 1ère et la reine Rasoherina. Oui, il a été le symbole du mariage harmonieux des savoir-faire malgache, français et britannique avec les apports successifs des architectes Jean Laborde et James Cameron. Oui, il réunissait les sépultures des rois et reines de Madagascar. Mais le "travail de mémoire" ne suffit pas, et n'est pas une fin en soi.
LA NOSTALGIE NE DOIT PAS ÉTOUFFER L'ACTION
Le peuple malgache, à l'image de sa tradition de "retournement des morts", a besoin de matérialisation, de contact physique avec l'objet pour pouvoir le commémorer et le célébrer. Or le nouveau directeur national de "l'Opération Rova", Marcel Andriantsitohaina, n'a rien de concret à avancer : "Nous sommes encore en pleine passation de pouvoir, ensuite viendra le temps de la négociation avec le ministère de la Culture et les bailleurs de fonds. Nous avons déjà quelques contacts avec l'Italie et la Réunion". Pour l'instant, les Britanniques ne semblent donc pas disposés à participer à la réhabilitation d'un ouvrage auquel, pourtant, l'un de leurs illustres architectes avait participé en concevant la maçonnerie en pierre. Samedi dernier, plus de sept ans après l'incendie criminel du Rova, tous les intervenants semblaient apaisés, comme s'ils acceptaient cet état de fait, contemplatifs d'une splendeur passée. La nostalgie ne doit pas étouffer l'action. Et on se demande si l'électrochoc nécessaire au lancement d'un programme de réhabilitation du site s'est vraiment produit. Il appartient aux Malgaches de veiller à sa survenance.
Conseil national électoral
Dès ce jour, le Conseil national électoral sera à pied d'oeuvre mais l'on ignore s'il aura les moyens de ses ambitions. Aujourd'hui, ses membres sillonneront différents "fokontany" de la capitale ainsi que les circonscriptions de l'Avaradrano et de l'Atsimondrano. Le problème reste entier pour les provinces et a fortiori, les zones enclavées. Des sources proches des services des finances et budget citent la somme de deux milliards comme chiffre indicatif sur le budget qui sera alloué au Cne. Une première prévision aurait porté sur 5 milliards de francs. Le Conseil national electoral a déclaré samedi au Hilton Madagascar, qu'il ouvrira un bureau de liaison dans chacun des 111 chefs-lieux de "fivondronanana" de Madagascar. Selon le président Randrezason, le Cne s'efforcera de couvrir l'ensemble du territoire national avec toutes les garanties d'impartialité et d'indépendance. Une rencontre a été organisée samedi avec Pierre Weiss, coordonnateur de la mission d'observation de l'Union européenne. Une assistance "technique" a été acquise mais il semble que le Cne, exerçant une fonction relevant de la souveraineté nationale, ne pourra esperer du moins pour l'instant, une contribution financière. Rappelons que la mission européenne bénéficie d'une première tranche de 195.000 euros, l'équivalent de plus d'un milliard de francs malgaches. :
Législatives - L'Akfm en lice
A savoir, Antananarivo-Avaradrano, Mahajanga I, Analalava, Ambato-Boéni,
Maintirano, Mitsinjo, Midongy-Est, Farafangana et Sambava. Mais il a été souligné par les participants que, vu la conjoncture politique actuelle, ces élections législatives anticipées ne devraient pas encore se tenir du fait de l'insécurité, la non-conformité de la loi électorale, l'incompétence des responsables assurant l'enregistrement des candidats et autres. Pour l'Akfm, l'organisation d'une conférence portant sur l'examen des affaires nationales et la refonte du code électoral devrait être la priorité nationale. Toujours est-il que sur ces élections, le parti exige la démocratie en appliquant le scrutin de liste à la proportionnelle au plus fort reste au lieu du scrutin uninominal à un tour, qui n'est pas du tout démocratique.
Par ailleurs, des résolutions ont été adoptées par le Bureau national de coordination du parti où ont été dénoncés les problèmes engendrés par la crise politique de 2001-2002, entre autres, les violences perpétrées à l'endroit des anciens dirigeants politiques, la mise en place des barrages, l'implication du pays dans une logique de guerre, les poursuites et arrestations menées contre des politiciens et dirigeants préalablement à toute enquête, la libération des détenus sans preuves d'inculpation, le chômage et autres… L'Akfm n'a jamais changé ses principes en faveur du respect de la paix et de la sécurité, et continuera toujours de le perpétuer par le biais de l'éducation des citoyens. Enfin, le parti exhorte le pouvoir actuel à mener un changement en faveur de la population par le biais des projets de développement socio-économique reflétant une bonne gouvernance.
Législatives : paticipation record pour 4 sièges.
Très peu de femmes et beaucoup de jeunes, c'est la première remarque qu'on puisse faire à l'examen des têtes de listes. Seconde remarque, les ambitions se sont manifestées sous des listes parallèles en signe de défi contre des nominations sévèrement critiquées. Troisième, une défection qui n'est pas des moindres au sein d'un grand parti politique. Quatrième, quelques candidatures qui pourraient être assimilées à de la figuration puisqu'une élection répond à certains paramètres et non à des coups de têtes ou des impulsions sur fond de mirages.
Pour ce qui est de la ville basse, code 62 de Fianarantsoa I, les voix sont éparpillées que ce soit du Tim et assimilés ou de l'Arema dont des membres se sont également présentés. Une erreur stratégique qui pourrait coûter très chère et favoriser les illustres indépendants et membres d'associations à l'affût d'un quelconque créneau sauf bien sûr ceux qui disposent d'un capital de mauvaise attitude et comportement durant la crise. A ceux là, la centaine de voix qu'ils obtiendront n'est pas exagérée. Même topo avec une légère différence pour la ville haute, code 62 bis. Sur les 12 candidats, les gens peuvent identifier au moins 4 qui auraient eu des accointances voire plus avec l'Arema. Une autre situation qui mettrait en péril les possibilités de cet ancien parti au pouvoir.
A Fianarantsoa II code 64 qui regfroupe 22 communes de Lalangina et d'Isandra, on note la présence à la tête di Tim du Ministre de l'Education de base Dieudonné Michel Razafindrandriatsimaniry qui dispose déjà d'une base avec son association Fitambolagnela. 10 autres candidats complètent la liste dont l'ancien député Rémi Ramarolahy qui représente l'Arema. Pour le code 64 bis des 11 communes de Vohibato, 8 sont sur la liste dont l'ancienne Député Charlotte Harivao Ramanoelina du Fmt et l'ancien responsable du Leader Fanilo Rafaralahy Xavier Théophile en tête de liste pour une association dénommée Isavola
Mandroso.
Fonds d'intervention pour le developpement :
Un chèque de 396.990.000 francs vient d'être remis par le Fid (Fonds d'intervention pour le développement) à la Commune rurale pilote de Befeta dans le Fivondronana d'Ambohimahasoa, le 6 novembre dernier pour un projet bien ficelé retenu par le Fid.
Un projet éligible nécessitant un immense soutien pour qu'il réussisse et pour que la deuxième année puisse s'engager dans d'excellentes conditions.
Le montant de ce chèque sera intégralement versé au compte de la commune rurale et servira à financer la réalisation de 5 ouvrages classés parmi les priorités du Pdc. Le centre vétérinaire pour le centre de Befeta, les barrages d'Andranovory et de Tsimanarirazana et les ponts d'Isaha Tangimaso et d'Ambalatiaray sont les ouvrages qui doivent répondre aux aspirations premières de la population locale.
C'est un financement qui entre dans le cadre du Fid IV, la composante Financement direct des communes (Fdc). Un volet où le Fid sort grandi d'une nouvelle approche qui responsabilise les communes cibles et les oblige, à partir de ces responsabilités, à focaliser leurs intérêts sur ces investissements qui conditionnent un aspect de l'iceberg du développement durable.
Cette approche finalement, quitte celle qui devait auparavant construire des infrastructures à partir des demandes des populations et passe dans un système de financement mettant davantage les bénéficiaires face à leurs responsabilités avec l'apport de leur participation. Maintenant la commune doit opérer en véritable structure de décision qui peut lancer une forme d'appel d'offres local, après l'élaboration d'un projet retenu par le Fid et l'intérêt de la population qui devient investisseur par sa participation, est doublé si bien qu'elle se sentira et se comportera en tant qu'actionnaire avec un certain pouvoir pour suivre l'avancement des travaux dans le but de pouvoir bénéficier des retombées positives des réalisations.
La preuve de cet intérêt, les témoignages que nous avons pu recueillir sur place au niveau même des paysans qui font état de la lourdeur des participations réclamées par la commune, lesquelles constituent 10% des apports. "Nous aurions pu débattre sur la façon dont la commune devrait réduire le poids qui pèse sur nous pour notre participation. Au début, c'était supportable mais nous pensons tous maintenant qu'il faille réellement trouver une autre alternative plus adaptée voire plus conseillée", disait un paysan qui était le porte-parole de ses pairs accroupis autour d'une petite maison. Une réaction qui va dans le sens de l'intéressement et de la responsabilisation tout comme celle cette fois-ci, d'une institutrice qui confirmait le fait que la participation pour le centre vétérinaire est à la portée de tout le monde. Cependant, pour la construction d'un barrage, elle a dû débourser 17.500 francs plus les moellons et le sable. Elle nous disait par ailleurs que par ouï-dire d'autres actuellement paient une participation de plus de 30.000 francs sans compter les moellons et le sable, ce qui est extrêmement pénible pour les paysans. Quoi qu'il en soit, l'institutrice de nous dire que malgré ce poids, la population est consciente de l'importance et des avantages qu'apporteront les infrastructures après leur réalisation.
Enfin, le montant des projets s'insère dans une enveloppe globale de 2.200.000.000 francs pour 5 ans et rien que pour la commune de Befeta, sélectionnée parmi les 10 de la province autonome de Fianarantsoa. C'est un financement non remboursable mais déterminé par un certain nombre d'impératifs dont le respect des conditionnalités réclamées par le Fid, la gestion dans la transparence totale, l'établissement de rapports, le droit de regard... La poursuite de ce financement dépend de la bonne gestion de l'année en cours. En clair, une mauvaise gestion court-circuite le processus.
M. Yves Rajaonarisoa, le directeur de la communication et de l'appui à la communauté du Fid, remplaçait le directeur général lors de cet évènement auquel le directeur régional Thomas Razafimanantsoa et son équipe de Fianarantsoa ont apporté toute leur contribution dans la réalisation de cette première étape du lancement officiel du Fdc. Le Pds a fait également le déplacement. Le maire Raymond Emilien Raharinjatovonirina a un défi à relever à partir du moment où il a pris en mains le chèque dont le montant, signalait le Pds Pety
Rakotoniaina, équivaut à… 396… bœufs castrés (omby vosotra !) décidément...
Midi de Madagascar 11/11/02
Législatives: COMBAT ENTRE PRO-RAVALOMANANA A TANA !
Sur 12 députés sortants à Tana-ville, la moitié n'est plus candidat ou l'est encore (c'est selon). Ceux qui briguent un second mandat se présentent tous dans les mêmes circonscriptions où il ont été élus. Après avoir sûrement évalué leur audience dans chaque quartier - à l'aune notamment du nombre de voix obtenues en 1998 - pour choisir cette fois-ci, leur sous-section.
R.O.
Ne sont plus candidats à Tana, Ratsirahonana Norbert Lala (député Avi sortant élu dans le IIe arrondissement); Ny Hasina Andriamanjato (Fanavaozana - IIe); Andriambelo Fredy Rajaofera (Miranandro - IIIe); Ramanantsoa Herivelona (Arema - IVe); Rabarijaona Henri. R. Victorien (Avi - IVe); Rabary Ramalalanirina (Avi - Ve); Gilbert Raharizatovo (Vivre - VIe). L'autre moitié qui brigue un second mandat dans la capitale est composée de : Ramino Paul Abraham qui se présente non plus sous les couleurs de l'Avi, mais du Tim dans la sous-section A du Ier arrondissement. Ranaivosoa Andriamiadana Désiré a troqué également le dossard de l'Avi contre celui du Firaisan-kinam-pirenena dans la sous-section B du Ier arrondissement. L'élu sortant de l'Avi, Randrianarivony Edmond, est aussi candidat du Tim dans la sous-section B du IIIe arrondissement. Même le secrétaire général de l'Avi, Laurent Ramaroson, se représente devant les électeurs du Ve arrondissement (sous-section B) sous le label Tim. Rabenandrianina Louis a aussi laissé aux vestiaires, le maillot de l'Avi pour étrenner celui de Firaisam-pirenena ho fanarenana an'i Madagasikara dans le VIe arrondissement, sous-section A.
Fusion Tim - Avi?
Le parti de Norbert Ratsirahonana qui avait raflé 8 sièges sur 12 à Tana en 1998, craignait-il d'être jugé sur les "Asa Vita" par les électeurs ? Sinon comment expliquer autrement l'absence de l'Avi en tant que parti qui avait pourtant annoncé au début, presque en même temps que le MFM, son intention de faire cavalier seul avant de changer finalement d'AVIs. Cette valse-hésitation (un pas en avant, un pas en arrière) rappelle le désistement de Norbert Ratsirahonana à l'élection présidentielle en faveur de Marc Ravalomanana et pourrait cette fois-ci, constituer un "dingana lehibe" vers la fusion de l'Avi avec le Tim. En tout cas, le groupe parlementaire Avi sera rayé de la carte politique de l'Hémicycle de Tsimbazaza puisqu'on imagine mal, des députés élus sur étiquette Tim ou Firaisan-kinam-pirenena ou autre, partager le même groupe AVI.
2 pasteurs
Parmi les députés sortants de Tana qui sont encore candidats, figure aussi Rakotondravelo Jean Victorien, le suppléant de Herivelona Ramanantsoa à Tsimbazaza, qui va essaiera de garder le siège de l'Arema dans le IVe arrondissement, sous-section B. Entre autres, il aura en face de lui, Ramalason Amédée de Firaisankina et non moins président du syndicat des boulangers qui pourrait mettre ses adversaires dans le pétrin; le contrôleur général de police retraité, Robilala Jeannot (Indépendant) qui risque d'épingler plus d'un prétendant. Sans oublier Ratsimandresy Solofo du Tim. Ou encore Rochel Andriambelomiadana qui se présente sous les couleurs de Mavana et non de Leader Fanilo. De toute façon, les 12 sièges à pourvoir à Tana se joueront moins entre la nouvelle mouvance présidentielle et l'opposition (s'il y en a) qu'entre les pro-Ravalomanana eux-mêmes. Ainsi, dans le 1er arrondissement, sous-section A, les 2 pasteurs, Ramino Paul (Tim) et Rafransoa Victory Maxime (Hanova Isika); l'ancien prisonnier politique Ramaroson Gaston (HBM) pour ne citer qu'eux, se disputeront l'unique siège à pourvoir. Idem pour les Manandafy Rakotonirina (MFM), Andrianalijohn Ndriamanampy (HBM), Ranaivosoa Andriamiadamanana Désiré (Firaisan-kinam-pirenena) dans la sous-section B du même arrondissement.
Seul contre tous
Dans la sous-section A du IIe arrondissement, la partie s'annonce serrée entre Ihanta Randriamandrato (Teza), Rabenja Davidson (HBM), Andrianarivony Setra Rivo (MFM)… Duel fratricide également dans la sous-section B entre Rakotomazava Joseph (Tim), Ratsirahonana Lala Harijaona (Firaisan-kinam-pirenena), Tovonanahary Rabetsitonta (HBM)… Dans le IIIe arrondissement, sous-section A, le porte-fanion du Tim, Mamy Rakotoarivelo sera opposé aux Rabemanana Jean Gaston (MFM), Razafinimanana Bruno Adrien (KMSB), Andriamanamahefa Bruno (Mavana), un homme d'affaires proche de Ratsirahonana, Rahelison Jean de Britto (HBM)… Même topo dans la sous-section B avec Andriantsilavo Avonel (HBM), Ramakavelo Désiré (AME), Randrianarivony Edmond (Tim)… Le candidat de l'Arema, Fraignier Douglas paraît seul contre ou entre tous.
Indépendants
Dans le IVe arrondissement, sous-section A, sont en lice, Andriantsilavo Christian (Tim), Rakotomanana (MFM), Rakotoarison Andriamanantsoa (HBM), Rasolomamonjiarison Nicolas (KMSB), Rasolondraibe Herman (AME)… Sans sous-estimer les candidats indépendants Ratsivalaka Michelle et Rabalison Dora, qui sont très connues dans le domaine social. Ou encore Ramahandridona Myriame (Fihavanantsika). Floraison d'indépendants et d'associations également dans le Ve arrondissement, sous-section B, pour ne citer que l'ancien journaliste de TVM, Rivo Randriamasihaja, Raharison Benja (Mavana), Rasolofo Andrianandrintsaina (Fihavanantsika), Razafindranaivo (Analamanga). Ils vont se mesurer aux candidats des partis comme Randriamampianina (Tim), Robert Don Jules (MFM) et Randriamiharisoa Hajaniaina (KMSB). Le combat s'annonce serré également dans le Ve arrondissement, sous-section B entre le député Avi sortant, Laurent Ramaroson (Tim) et l'actuel ministre Olivier Rakotovazaha (MFM). Dans le VIe arrondissement, sous-section A, le député Avi sortant, Rabenandrianina (Firaisam-pirenena ho fanarenana an'i Madagasikara) essaiera de conserver son siège face à la sœur ennemie Ravaorivelo Aimée (HBM), quoique les Indépendants puissent grignoter des voix à l'un et à l'autre.
Majorité
La sous-section B du Ve arrondissement sera aussi le théâtre d'explications entre partisans de Ravalomanana avec le transfuge du Fanavaozana, Ravalisaona Clément (AME), Pierre Andrianantenaina (Farimbona), Randrianjarivo Matio (Tim), Rabesaiky Luc Marie (MFM). Tous les candidats présentés par des partis ou groupements proches du nouveau régime, rêvent certainement, un an après, presque jour pour jour, d'engranger les voix obtenues par Marc Ravalomanana au soir du 16 décembre 2001, même si s'agissant d'élections de proximité et surtout de scrutin uninominal majoritaire à un tour, il faut s'attendre à l'émergence de notables locaux, indépendamment de leurs étiquettes. En tout cas, au-delà de cette lutte fratricide entre ses partisans, le principal combat pour le pouvoir sera d'assurer une majorité stable à l'Assemblée nationale. Quitte à y exorciser la majorité à géométrie variable à l'aide de "mpiandry".
" L'organisation des législatives est l'affaire de tous ",
selon le préfet de police Ralevason Hary Tiana
A cinq semaines des élections législatives, et avec la clôture du dépôt de scrutin vendredi dernier, les employés de la préfecture d'Antananarivo-Ville n'ont pas chômé pour réceptionner les dossiers des candidats, à ce scrutin. Ainsi, pour les préparatifs de ces élections, le Préfet de Police, Ralevason Hary Tiana, a fait un tour d'horizon de la situation qui prévaut dans la capitale. Cela fait 14 mois qu'il est à la tête de la Préfecture d'Antananarivo-Ville, dont le nombre des électeurs avoisine les 500.000, pour 1.200.000 habitants environ.
Dominique R
Midi-Madagasikara : Quels ont été les problèmes que vous avez rencontrés dans l'organisation et dans la préparation des prochaines élections législatives ?
Ralevason Hary Tiana : Il n'y a pas eu trop de problèmes, ce n'est qu'une question de volonté et de moyens. Il faudrait surtout tenir compte du facteur temps. Toutefois, j'ai remarqué qu'il y avait deux sortes d'observation dans la réalisation des élections. Il y a l'observation passive, qui n'attend que la défaillance de l'organisation, et l'observation constructive, qui essaie de solutionner tous les problèmes qui pourraient faire obstacle au bon déroulement du scrutin.
Midi : Quelles sont les dispositions que vous avez prises pour instaurer une élection libre et transparente dans la capitale ?
R.H.T : Les dispositions légales sont déjà prises. J'ai émis le maximum possible de communiqués. J'ai fait appel aux électeurs, aux représentants des partis et aux ONG qui s'occupent de l'observation des élections pour qu'ils participent dans l'organisation du processus électoral. Et c'est pour cette raison, qu'on a aussi augmenté le nombre des bureaux de vote. Auparavant, ils étaient 394, actuellement le nombre des bureaux de vote est de 412. On a aussi pris l'établissement des listes électorales. C'est nous-mêmes qui avons confectionné les listes électorales, pour réduire les erreurs. Toujours pour la bonne marche des élections, les élections des membres des bureaux de vote auront lieu les 16 et 17 novembre prochains. Quant à leur formation, cela se fera à partir du 25 novembre 2002. On procèdera par 2 arrondissements par jour, un le matin et un l'après-midi.
Midi : Comment voyez-vous la participation des intervenants dans cette période pré-électorale ?
R.H.T : Il y a deux catégories d'intervenants, d'un côté l'administration et de l'autre côté la société civile et les partis. J'insiste sur la participation de la société civile et des partis pour que l'organisation des législatives soit une affaire de tous, car je constate une faible collaboration de leur part. On doit constater la manière démocratique dans cette élection. Je souhaite que les législatives se déroulent dans le calme et surtout dans le respect des dispositions légales et réglementaires.
Super Braderie de la Grande Ile: des arriérés de paiement dénoncés par d'anciens partenaires
Alors que la seconde édition de la Super Braderie de la Grande Ile est prévue de se tenir à partir du 21 novembre prochain, des voix s'élèvent contre les organisateurs de la manifestation." Nous ne sommes pas du tout contre les consommateurs qui espèrent trouver des choses à moindre prix, nous nous insurgeons contre les organisateurs de cette manifestation, qui n'ont pas respecté jusqu'à présent leurs engagements vis-à-vis de leurs fournisseurs, prestataires de services y compris", a indiqué à la presse un groupe de personnes se sentant victimes de MBA, l'association organisatrice de la Super Braderie de la Grande Ile dont la dénomination n'est pas sans rappeler une autre manifestation organisée bien avant.
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Selon ces partenaires, les organisateurs n'ont pas, en effet, honoré les contrats qui se chiffrent à plusieurs centaines de millions de francs. Le public se souvient d'ailleurs qu'au lendemain de la manifestation, au début du mois de juin dernier, de fortes rumeurs se sont répandues quant au tirage de la tombola vendue par les organisateurs des mois à l'avance. Non seulement, le tirage a été fortement contesté car tous les bulletins n'auraient pas été versés dans l'urne, mais en plus les prestataires s'étaient rendus devant le Palais de Justice pour réclamer leurs dus.
Quelque temps après, le président de l'association MBA ainsi que sa fille qui n'est autre que la trésorière, ont eu du reste des démêlés avec la Justice. "Ils ont été placés sous mandat de dépôt, ce qui suppose la gravité de leurs actes", ajoute-t-on en précisant que cette décision judiciaire vient de l'émission d'un chèque sans provision signé par le père et la fille, "chèque destiné justement à payer une prestation servie dans le cadre de la manifestation".
Lors du point de presse tenu par les "victimes", qui comprend à la fois des fournisseurs et prestataires de services, il a été expliqué que ce chèque a été émis pour le paiement des chapiteaux livrés pour abriter les 250 stands offerts aux participants. Une infime partie de la commande a été cependant payée et devant la situation qui prévalait - lire les difficultés manifestes de paiement par les organisateurs, les fournisseurs des chapiteaux ont porté plainte.
"Une ordonnance de saisie a été prononcée par la Justice le 7 juin", soit quelques jours seulement après la clôture de la première édition de la Super Braderie de la Grande Ile au Palais des Sports de Mahamasina. Etrangement, les initiateurs de la manifestation ont décidé de surpasser la décision judiciaire en utilisant les mêmes chapiteaux à Mahajanga. 15 des 125 chapiteaux dont le paiement n'a pas été honoré et faisant l'objet d'une saisie conservatoire, "auraient été également vendus à Le Marocain pour la manifestation Tremplin".
"Qui peut outrepasser une décision de Justice si on n'est pas au-dessus de la loi", fait-on encore remarquer en révélant qu'une "bonne partie des personnes victimes de l'arnaque, ont préféré abandonner leurs poursuites judiciaires devant le sentiment d'impuissance et de "bras long" de l'autre partie".
Interrogés par la presse, les organisateurs de la Super Braderie de la Grande Ile qui n'est pas à confondre avec la Grande Braderie de Madagascar dont l'idée a été manifestement reprise, ne renient du reste pas l'existence de la saisie conservatoire. Ni encore l'utilisation des chapiteaux, faisant l'objet de saisie, à Mahajanga en juillet dernier. "Comment pourrons-nous rembourser nos dettes sans organiser de manifestations ?", ont-ils souligné pour expliquer l'utilisation des chapiteaux en dépit de la décision judiciaire et sans doute pour argumenter la manifestation prévue le 21 courant…
Sur ces derniers, ils ont déclaré que 52 millions de FMG ont été déjà payés au fournisseur sur les quelque 300 millions dûs en contestant par ailleurs le comptage du huissier sur le nombre de chapiteaux qui sont jusqu'à présent à la garde des dirigeants de MBA. Ces derniers ont par ailleurs affirmé que tous les lots tirés de la tombola ont été retirés par leurs bénéficiaires sauf la villa dont l'heureux gagnant ne se serait pas manifesté jusqu'à présent.
"Nous ne voulons pas empêcher les commerçants de vendre leurs marchandises surtout dans une période difficile mais nous voulons alerter l'opinion et surtout les pouvoirs publics sur les pratiques de cette association", concluent lesdites "victimes" en anticipant peut-être le "sabotage" décrié par
MBA.
Privatisation: encore la braderie ?
Alors que le Gouvernement est en train de négocier avec les bailleurs de fonds le financement de son programme économique, syndicalistes et travailleurs s'interrogent sur la poursuite de la privatisation
Sa
"C'est inévitable". Les délégués du personnel et syndicalistes de certaines entreprises publiques sont de plus en plus résignés en matière de privatisation, compte tenu des exigences des bailleurs de fonds et de la tendance mondiale mais aussi des expériences nationales récentes. Ceux de la SOLIMA dont la privatisation est déjà consommée, continuent cependant de donner de la voix. "Notre secteur a servi de premier vrai laboratoire de privatisation à Madagascar et nous voulons alerter l'opinion et surtout les pouvoirs publics pour bien réfléchir sur le processus", disent-ils.
D'après eux, quelque 800 travailleurs sont laissés sur le carreau après la privatisation. "Et pourtant, en dépit des rénovations apportées par les repreneurs au niveau des stations-service, le client n'est pas aussi bien servi que du temps où la SOLIMA assurait encore le service", disent-ils. On parle, par exemple, du cas du Sud où le pétrole lampant s'achèterait à 3 fois plus le prix normal à cause d'une fuite du bac de stockage qui ne permettrait pas d'approvisionner normalement la région. "Les repreneurs du lot logistique ne font aucun investissement", conclut-on. On parle aussi des difficultés d'approvisionnement dans la région de SAVA où les prix des carburants continueraient d'avoisiner ceux pratiqués pendant la crise. On parle, enfin, des récriminations des utilisateurs du carburant aviation et du fuel dont les prix intérieurs ne seraient pas comparables à ceux pratiqués dans les îles voisines. "Les repreneurs sont-ils vraiment à la hauteur des besoins du pays?", se demandent-ils en souhaitant que "la gestion et l'exploitation du patrimoine restant de la SOLIMA soient confiées au personnel actif pour d'autres activités".
Cette question qui a été maintes fois évoquée, ne se résume pourtant pas à la seule qualité de service. Les syndicats des autres secteurs et tous ceux qui suivent de près la privatisation surveillent également les prix de cession. Ces réactions sont d'autant plus compréhensibles qu'apparemment, la privatisation est soumise aux mêmes procédures selon lesquelles après l'adjudication officielle, le contrat n'est signé qu'après négociation où prix et délai sont discutés.
Pour ne prendre que le cas de la SOLIMA (lots pétroliers), les documents circulant dans les milieux politique et économique indiquent par exemple que pour une offre initiale de 86 millions de dollars, le prix de cession suivant le contrat signé est de 42 millions de dollars et le prix de cession définitif estimé est de 36 millions de dollars (suivant l'hypothèse haute, c'est-à-dire le prix maximum escompté). Ces prix comprennent la raffinerie, la logistique et la distribution. Avec tout son réseau, ses dépôts, ses camions-citernes et navires, et son personnel, le patrimoine pétrolier malgache n'aura-t-il donc coûté que 36 millions de dollars?
Toujours est-il que l'autre problème évoqué par les syndicalistes se trouvent au niveau du paiement. Il se trouve en effet que des différences énormes existent entre les prévisions et les réalités. Pour ne prendre que l'année 2001 qui a été dite année de croissance et de privatisation, les inscriptions budgétaires en matière de ventes de titres de participation (c'est-à-dire de privatisation) se chiffraient à 409 milliards FMG. Les réalisations atteignaient cependant le quart à peine (voir tableau).
Les mêmes documents font du reste apparaître qu'entre 1999 et 2001, le pays n'a guère encaissé. Environ 24 millions de dollars en devises et 31 milliards FMG ont été encaissés dans le cadre de la privatisation, soit près de 200 milliards FMG (non compris les recettes de la privatisation de la BFV et de la BTM). Cette année, environ 50 milliards FMG sont récoltés, y compris la liquidation de l'ex-Solimotel.
En tout cas, les chiffres sont assez éloquents pour traduire la situation qui aura été sans doute créée par l'absence d'un prix plancher. Un système que les employés de Telma auraient souhaité établi pour leur entreprise. Du reste, après que les responsables aient annoncé que le repreneur annoncé, il y a un an, est confirmé, c'est l'effervescence au sein de la compagnie nationale. Des discussions seraient en cours au sein de l'entreprise pour ne pas parvenir à l'inévitable.
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