Chers
lecteurs LaComm' vous souhaite

Joyeuses
Pâques
Didier
Ratsiraka à Tuléar
Dans un discours aux accents martiaux, Didier Ratsiraka en tournée de
travail à Tuléar, a déclaré lundi que "nous ne nous laisserons plus
faire"... (et que) "si l'on vient nous attaquer, nous combattrons
jusqu'au dernier et jusqu'au bout". Le président sortant devait
particulièrement insister dans ses différentes interventions que "il
s'est offert en sacrifice... pour que les générations futures ne
deviennent la proie d'une secte". Parlant d'une partie de la population
d'Antananarivo qu'il perçoit comme "en état d'hypnose", M.
Ratsiraka a fait un rapprochement avec les adeptes du Temple solaire en
France, aux Usa ou au Canada "qui obéissaient au doigt et à l'œil,
offraient leurs enfants à un Grand maître et allaient jusqu'au suicide
collectif". Cela justifie pour une partie, devait-il expliquer à un
conseiller provincial, que l'on doit user des armes avec discernement.
"Beaucoup ne sont pas responsables d'eux-mêmes". D'après Didier
Ratsiraka, un grave danger menace le pays. "200 000 ou 300 000
personnes manifestent et tout Madagascar risque d'être asservi par un
système de secte". Accueilli avec les honneurs militaires, le
président de la République accompagné de Mme Céline Ratsiraka et de
trois ministres, a débarqué dans la capitale du Grand sud à 16 h 30 à
bord d'un avion aux armes de la compagnie charter "exécutive
aérospacial". La foule massée dans la cour du siège du gouvernorat a
largement débordé sur toute l'avenue du front de mer et la place de la
stèle érigée en l'honneur du vieux nationaliste Monja Jaona. Beaucoup de
chapeaux féminins et de jeunes arboraient un bandeau rouge et un petit bout
d'homme du haut de ses 14 ou 15 ans, portait un sabre d'un demi mètre.
"Il y a des ennemis qui avaient menacé". Le choix du lieu est
symbolique du choix "irréversible" selon Didier Ratsiraka, de
l'autonomie des provinces. "La situation prouve que les Provinces
autonomes existent et qu'elles ont pu fonctionner"sans se référer à
la capitale. Il a confirmé les pouvoirs étendus des gouverneurs des
Provinces autonomes. "Pour le moment, que chaque province garde pour
elle tous les fonds issus des taxes et des impôts. Oui, le gouverneur peut
démettre tout fonctionnaire en service dans sa province, à quelque niveau
que ce soit". Cela dit devait-il affrmer, les Malgaches doivent se
considérer comme des frères mais "au cas où l'on viendrait (ici)
pour détruire et verser notre sang, alors du sang sera versé". Se
défendant d'être à l'origine des barrages qui asphyxient actuellement
Antananarivo et des capitales provinciales - "on ne fait pas du
chantage avec des carottes et du navet" - il a encouragé les
autorités provinciales à les renforcer car "pour ramener des égarés
dans le droit chemin, cela permet de faire l'économie de sang versé. Au
moins les Malgaches ne se tireront pas dessus". Il s'est nénamoins
défendu d'être à l'origine du blocage actuel de la Nation. "Je ne
suis coupable que de vouloir défendre la Constitution et respecter les lois
en vigueur".
"AMIRAL AUX CINQ ETOILES" POUR UN SECOND TOUR
Interpellant Marc Ravalomanana et son camp, le président sortant devait
affirmer avec force que "ils doivent comprendre et accepter qu'il n'y
aura aucune solution en dehors d'un deuxième tour". M. Ratsiraka
averti solennellement que si l'on fait "illégitimement" endurer
de grandes souffrances au peuple, il se souviendra qu'il est "un amiral
aux cinq étoiles, non pas quatre mais cinq étoiles" (sic).
"Parce que vous n'avez pas gagné au premier tour - ils savent que
personne n'a gagné au premier tour - vous tenez en otage tout Madagascar et
les six provinces ensemble, vous faites perdre 12.000.000 de dollars par
jour à l'économie et les salariés risquent de ne pas toucher leur
paie". Après avoir énuméré les exactions dont ses partisans et ses
propres enfants ont été victimes, Didier Ratsiraka a parlé lors d'une
séance de travail avec le Conseil provincial, d'une "limite
d'élasticité" au-delà de laquelle "nous montrerons alors que
nous savons aussi y faire en la matière". Jusqu'ici, le président
sortant a déclaré avoir montré de la retenue et de la tolérance.
"Sinon on va encore parler d'amiral rouge ou de dictateur". Didier
Ratsiraka a été averti des événements de Fianarantsoa dans l'avion du
retour au moment même du décollage. Il a dû redescendre sur le tarmack
pour une meilleure écoute. Son entretien avec le gouverneur Emilson, a
duré près d'une demi-heure.
Mamy Nohatrarivo
(ENCADRE-)
REVELATIONS DEPUIS LE GRAND SUD
o "Il y a encore un président de la République qui agit en président
de la République" en étant à l'écoute de ses concitoyens. Le
président sortant a présenté ainsi le programme de son séjour qui
comportait une première action dans la lutte contre une infestation
acridienne de 120 000 ha. Il a par ailleurs rassuré les fonctionnaires.
"Vous serez payés". Il devait annoncer que la solde des
militaires, des gendarmes et des policiers est d'ores et déjà assurée. Il
a octroyé 75 millions pour un mieux dans l'exercice de leurs fonctions.
L'Aes ou Alimentation en eau dans le sud a bénéficié de 150 millions.
o Didier Ratsiraka confirme qu'une puissante station de radio télévision
sera bientôt opérationnelle à partir de Toamasina. Elle couvrira toute
l'île. L'absence de vols extérieurs de la compagnie aérienne nationale -
due semble-t-il, à une pénurie de fuel - avait quelque peu retardé son
fonctionnement. Un responsable technique décrit le matériel comme "du
tout numérique de très haute gamme, supérieure à la Mbs de Marc
Ravalomanana". Une quinzaine de journalistes et caméramen effectuent
depuis plus d'un mois une formation accélérée sur le terrain. Une
société spécialisée dans la construction en dur œuvre actuellement dans
les fondations des pylones.
o Le candidat Ratsiraka révèle qu'il a été "de nombreuses
fois" contacté au téléphone par son challenger Marc Ravalomanana. Le
président sortant déclare à Tuléar qu'il refuse tout dialogue tenu hors
du territoire national. "Pourquoi aller à Paris, Addis-Abeba ou
Genève ? Iavoloha est un palais d'Etat. S'il a peur de ses amis, qu'il
vienne comme un frère cadet, chez moi à Ambodiatafana". Pendant son
discours de Tuléar, Didier Ratsiraka s'est posé la question si Marc
Ravalomanana ne serait pas en définitive prisonnier de ses amis ou pris en
otage. "Je le lui ai dit, les amis que vous avez là ne vous aident
pas".
o Les "prises" trop fréquentes et "décidément trop
faciles" de chargements de carburants au niveau des barrages de Tana,
intriguent plus d'un spécialiste du secteur. Hier, 6 containers au niveau
d'Ambohidratrimo, d'autres au niveau d'Ambanidia. Le lot a été
immédiatement mis en distribution au prix normal. Des représentants de
repreneurs évaluent au vu de la circulation actuelle dans la capitale, la
quantité de "prises" à 100 000 litres par jour. D'où
viennent-elles ? Il serait impensable que "l'on se risque à des manœuvres
populistes avec les stocks stratégiques d'Ankorondrano", estime un
fonctionnaire de l'Omh contacté au téléphone de Behoririka.
Recueillis par:
M. N.
EXTRAIT
DE FORUM
CONFERENCE
DE PRESSE
Jeudi 28 mars 2002 à 14 heures 30.
Mamy
ANDRIAMASOMANANA
Ambassadeur itinérant, représentant en Europe
de Monsieur Marc RAVALOMANANA
Président de la République de Madagascar
a
l'honneur de vous convier à la Conférence de presse qu'il donnera au :
Centre
d'Accueil de la Presse Étrangère (CAPE)
MAISON DE RADIO FRANCE
116, avenue du Président Kennedy. 75 016 PARIS
Les
intervenants ont été :
Mamy Andriamasomanana , Nadine Ramaroson, Philippe Tsiranana, Guy
Randrianarison et Benjamin Andrianavalona. Au moins 50 journalistes
internationaux ont été présents et de nombreux invités. La présence
desreprésentants du Quai d'Orsay (MAE francais),de l'ambassade japonaise
etc
sont à noter. La prestation du représentant de Marc Ravalomanana a été
exemplaire,
entourée d'une équipe apparement très motivée et efficace. Leurs
objectifs d'attirer l'attention de la presse sur la problèmatique
malgache,sur la
responsabilité de Didier Ratsiraka dans les évenements actuels et sur
l'effectivité du pouvoir du nouveau Président de la République de
Madagascar Marc Ravalomanana ont été largement atteints, se payant même
le luxe de
recevoir les applaudissements des journalistes excusez du peu.
...
Rajaona Andrianaivo Ravelona est intervenu aussi pour défendre le dossier
de "la consolidation du pouvoir en émergence" de Marc
Ravalomanana.
...
J'y étais, j'espére que tous les journalistes invités ont pu entrés car
la dame à l'accueil était dépassée, elle refusait du monde, il ne
fallait pas
arriver en retard, ce n'était pas du "fotaon-gasy"
Ils ont été efficaces RAS ! echos entendu aprés la conférence (entre
sambos et baolina)
Présence journalistes africains, européens, malagasy etc.
Courrier de
lecteurs
Commentaire
: "Et pourquoi pas Air Gabon ?"
La communauté internationale s'est réveillée jeudi en condamnant enfin les
agissements criminels de Didier Ratsiraka. La France était là,
bien sûr, comment faire autrement ? Mais derrière l'autoproclamé
"Amiral", c'est à elle que le message était adressé.
A la veille de la commémoration du 29 mars 1947, date anniversaire de
l'insurrection malgache sauvagement réprimée par les
tirailleurs "sénégalais" et la légion, ce message était très
clair : "Nous ne vous laisserons pas agir comme au Rwanda ou au Congo-
Brazzaville." A savoir, laisser faire - voire aider - pour qu'une guerre
ethnique éclate au profit de quelques hommes politiques et de leurs amis
affairistes - connus parfois, influents toujours - qui pensent et se
comportent comme si les
anciennes colonies africaines étaient toujours le Pré carré de la
République.
Autant appeler les choses par leur nom : la Françafrique est à l'ouvre
depuis le début de la crise malgache. Ses deux premiers fers de
lance, Radio France internationale et l'Agence France presse, ont joué et
jouent encore parfaitement leur rôle. Fausses informations péniblement
démenties, proximité évidente avec le pouvoir "légal",
fréquentation assidue
de l'ambassade : dans le Pré carré de la Françafrique, ces médias d'État
ne sont pas libres d'expression. Souvent, derrière, la presse nationale -
leurs copains... - démarre au quart de tour.
Parmi les choses qui font ciller, il y a aussi les avions. A Madagascar, il y
en a qui ne volent plus guère. Comme ceux d'Air France...
Pourtant, certains décollent, affrétés par les sociétés américaines pour
exporter leurs produits. D'autres encore, les soutes pleines et de pedigree
algérien, atterrissent parfois à Tamatave où ailleurs. "Et pourquoi
pas Air
Gabon ?", rigole un connaisseur. Parce qu'il n'y a pas de pétrole à
Mada ?
Les liens sont si étroits et si anciens entre Ratsiraka et la Françafrique
que Paris, visiblement, ne sait plus aujourd'hui quoi faire. La dernière du
Quai d'Orsay : il a donné son "assurance explicite" à
l'ambassadeur itinérant de Marc Ravalomanana. Langage diplomatique pur sucre
qui veut tout dire et son contraire.
Après les gros yeux des Nations unies, de l'Union européenne, des
États-Unis et de presque tout le gratin mondial, RFI s'est empressée, sans
doute dans un juste souci d'équilibre, de donner la parole à un Ratsiraka
halluciné : "Je cherche à sauver l'unité nationale. J'ai affaire à
une horde néofasciste ou fasciste ou nazie, une secte qui va mettre le pays
en coupe réglée, vassaliser nos enfants et nos petits-enfants, réduire en
esclavage le pays."
C'est une grande spécialité des dictateurs françafricains, du Hutu Power à
Sassou N'Guesso : accuser son adversaire des crimes que l'on va
commettre. Qui va arrêter Ratsiraka ?
Madagascar : Faut-il accepter l'inacceptable ?
"Apprendre à aimer ses ennemis, c'estapprendre à accepter ses
défauts." Un proverbe Sakalave dit "Ceux qui aiment sont aimés,
ceux qui
détestent sont détestés". Un autre dit aussi : "Il vaut mieux
perdre son portefeuille que son ami".
Ceux qui n'ont pas de portefeuille, c'est-à-dire le peuple, nous donnent une
leçon à l'échelle mondiale de calme, de lutte, d'amitié et de
paix dans le respect de l'autre et la tolérance, 250 000 personnes sur la
place du 13-Mai pendant des jours et des jours nous le prouvent, avec la
certitude que demain sera un jour de joie.
La population malgache nous montre que l'être humain a des valeurs de
sagesse, d'unité, d'humilité. Être humble, ce n'est pas s'effacer devant
l'autre. Être humble, c'est laisser s'exprimer l'autre. Être humble, c'est
être sans dominer.
Ce désir de passage à l'inconnu, ou changement, porte le futur équilibre de
leur pays; je les invite à croire en eux.
"Il y a un arc-en-ciel derrière chaque nuage noir". Pour pousser le
nuage, il faut de la persévérance et rester soudés les uns aux autres. On
ne peut pas parler de patience car ce mot est trop faible pour qualifier leur
vie quotidienne depuis des dizaines d'années. Actuellement, le pays se
paralyse, les vivres sont sommaires, le carburant bloqué, les gens se
déplacent à pied et se solidarisent pour remplir les voitures; la solution
est d'attendre chez soi les nouvelles mesures des décideurs.
A Tamatave, l'alimentation devient difficile, faudra-t-il attendre des
milliers de morts pour lever ces barrages assassins ? Pour aller de Tana à
Tamatave, les passagers effectuent un transbordement de 5 km avant et 5 km
après le blocage, 10 km à pied croulant sous des dizaines de kilos de vivres
venant de Tana pour apporter un peu de nourriture à leur famille.
Bravo à ceux qui préfèrent faire mourir de faim la population en bloquant
l'économie du pays, des centaines de familles se trouvent sans
revenus avec des enfants à charge, car leur entreprise licencie de jour en
jour.
Seuls ceux qui ne veulent pas lâcher leurs portefeuilles instaurent un climat
de haine, de violence et d'intolérance, de répression. Il est encore temps
pour eux d'apprendre à accepter leurs défauts et d'admettre un changement.
Des contacts téléphoniques ne font que confirmer la force psychologique
exemplaire du peuple : "Ça va, c'est un peu dur", mais le ton est
serein, leurs croyances sont telles que je suis convaincu que cette lumière
qu'ils ont au fond de leur cour illuminera le monde entier.
Quelques Malgaches de Tana de passage à la Réunion sont venus sur le
Barachois le samedi après-midi. Ils ont témoigné une grande émotion de
voir les actions menées à la Réunion. Nous ne sommes pas décideurs, mais
notre cour et notre amour pour la cause malgache sont un ballon d'oxygène
pour nos frères qui mènent l'action dans la rue de la capitale malgache.
Cette aide
précieuse vaut de l'or, c'est l'amitié qui remplace le portefeuille.
Je fais appel aux artistes de la Réunion pour qu'ils viennent nous rejoindre
sur le Barachois le 6 avril. Les artistes sont les ambassadeurs de
leur pays, ils font vibrer les cours au rythme de leur musique et ne peuvent
qu'éclairer ces milliers de gens courageux à qui nous pourrons donner
l'énergie nécessaire pour croire en eux. La vie est un processus de
création.
Message à la population malgache :
"Vous êtes les ouvriers de la transformation dans l'humilité la plus
totale, il vous a fallu du courage et du renoncement, il vous en faudra
encore. L'expérience vous apprendra à être vraiment ce que vous voulez
être.
Chacun peut faire ce qu'il veut sans peur d'être châtié; il faut toutefois
avoir conscience des conséquences de ses actes. C'est le résultat de
l'application des lois naturelles. Vous pouvez dire la vérité d'une manière
douce, mais pleine et entière.
Soyez vigilants, rester unis, ayez confiance et gardez la joie dans vos cours.
Azilizy
Un être humain zoréole
sensible au développement de l'humanité
|
Sur
RFI du 30 mars 2002 à 13h30:
"-La
Télévision malgache a basculé dans le camp de Ra8, mais reste sur le
plan régional de Tana car dans les province, DR a coupé tous les relais
hertziens
-
DR est en train de creer son réseau TV dans les provinces, basé à
Tamatave et TV par satellite, seul Tana ne sera pas desservi."
Sur
RFI du 29 mars 2002 à 13h30:
"-Les
bailleurs de fond dénonce le blocus économique de la grande Ile par les
barrages de DR.
-
Tous les corps diplomatiques Suisse, USA, Union Européenne ...etc... les
barrages de DR
-
18 personnes décédés après avoir bu de l'alcool frelaté"
Sur
RFI du 29 mars 2002 à 8h00:
dans
un Interview du PM Sylla
"-
DRatsiraka cherche à gagner du temps.
-Les
milices mafieux de DR gardent les barrages mafieux.
-
Installation du gouvernement Ra8 dans la capitale et dans l'ensemble de
Madagascar; les PDS vont remplacer les Gouverneurs.
-
La
légalité strict se fera par un retour aux urnes par un referendum - le
2ème tour étant impossible".
-
s'il y a négociation avec DR c'est maintenant sinon quand tout sera
installé ce sera trop tard pour lui..."
Dans
un interviews de DRatsiraka:

"-
Il a sauvé déjà 6 fois dans sa chienne de vie l'unité nationale
-
Le barrages est un moindre mal pour empecher les confrontation ethniques
qui sépare les parties, c'est un moyen d'eviter la guerre civile.

-
Il ne veut pas que le nom Ratsiraka soit sali et que le tribunal de
l'histoire ne le condamne pour non assistance en pays en danger.

-
Il compare Ra8 et ses partisans à une secte"
Sur
RFI du 28 mars 2002 à 13h00: "
Le
Gouverneur militaire de Tana Raveloarison nommé par l'amiral rouge
démissionne"

Extrait
: Midi Madagasikara
Les
non-dits sur les appartements parisiens de Ratsiraka
Iavoloha,
Ambodiatafana, Neuilly, 57, rue Guilleminot- Montparnasse… Ce sont les
palais et les appartements connus de M.Didier Ratsiraka à ce jour. Pour
la chaîne française Canal+, les appartements parisiens du dictateur
malgache constituent un sujet d'enquête croustillant. Si l’on en croit
les investigations que les journalistes de la station ont entreprises sur
le sujet, M. Ratsiraka n’a pas dit toute la vérité.
Dominique
Ramiandrisoa
--------------------------
A
propos du Hlm du 57, rue Guilleminot localisé dans le 14ème
arrondissement de Paris, Didier Ratsiraka a affirmé qu’il s’agissait
d’un appartement de bas niveau situé dans un quartier libanais (sic).
Selon les recherches de Canal+, Ratsiraka le loue depuis 1987 après un
arrangement avec Jacques Chirac, Premier ministre de cohabitation de
François Mitterrand à l’époque, mais maire de Paris de fait . D’une
superficie de 100 m², il est loué à 3774FF par mois, soit 60% en
dessous du prix du marché, d’après les révélations du Vrai journal
de Karl Zéro. Actuellement, cet appartement est toujours au nom de Didier
Ratsiraka mais est occupé par des « amis » de l’Amiral. Interrogé
par les journalistes de Canal+, l’ancien maire de Paris, Jean Tibéri,
responsable de l’Office des HLM de Paris de 1995 à 2001 a déclaré qu’il
n’était pas au courant de cette faveur accordée à l’Amiral. Il a
ironisé en disant que «c’est une information intéressante à savoir
et à approfondir ». En tout cas, il a indiqué, sourire aux lèvres, que
l’octroi de cet appartement au dictateur malgache ne relevait pas de son
contingent
Collusions
Chirac- Ratsiraka
Le
3 pièces de Neuilly-sur-Seine a été acquis, pour sa part, en 1997,
selon Didier Ratsiraka au prix de 7 500 000 FF. Soit l’année où il est
revenu au pouvoir après avoir mené une existence proche du dénuement
(re-sic), car d’après l’Amiral, l’appartement de la rue Guilleminot
ne pouvait héberger l’ensemble de sa famille. La question n’a pas
été posée de savoir où il a pu se procurer rapidement une somme aussi
importante. Les journalistes de Canal+ ont essayé d’en savoir plus sur
cet appartement de Neuilly. Mais après avoir sonné à l’interphone et
s’être fait répondre que l’Amiral, lors de ses déplacements
parisiens, habitait plutôt à Neuilly qu’à Paris-Montparnasse, ils se
sont fait raccrocher au nez. Ce qui a fait dire au commentateur que «
même à Neuilly, les interphones peuvent ne pas fonctionner ! ».
En
tout état de cause, on est en présence ici d’une parfaite illustration
des collusions entre Didier Ratsiraka et Jacques Chirac, celui-ci étant
lui-même habituellement cité dans de nombreux scandales liés aux
offices publics des HLM de Paris ou d’Ile-de-France. Dès lors, il ne
faut s’étonner de les voir mutuellement se porter assistance dans les
temps difficiles d’une élection.
Fianarantsoa
Un collectif d'officiers en service à Fianarantsoa s'est réuni, hier,
pour réfléchir sur la situation explosive que connaît la ville depuis
mardi. A l'issue de la réunion, il était décidé de lancer un ultimatum
de quatre jours au gouverneur pour faire ses valises. Le collectif ne dit
pas ce qu'il décidera après l'expiration du deadline.
Sinon, Fianarantsoa était relativement calme, hier, à part une
effervescence due à une rumeur qui veut que le chef de l'Etat-major,
Mounibou Ismaël, allait débarquer pour prêter main forte au gouverneur.
Pour empêcher sa venue, les militants Kmmr ont rendu impraticable la
piste de l'aéroport en le tapissant de cailloux et de fûts. Une
stratégie appris des fidèles de Ratsiraka qui ont fait pareils à
Sambava, Antsiranana et Majunga pour empêcher la venue de... Sylla.
R. D.
Libération
- jeudi 28 mars 2002
La
crise malgache s'enlise
Les luttes de pouvoir entraînent une catastrophe économique.
Par Louis HENRIQUET
Antananarivo
correspondance
La crise politique à Madagascar tourne chaque jour un peu plus à la
pantalonnade. Si, sur le plan strictement politique, aucun scénario de
sortie de crise n'est en vue, la situation économique, elle, vire à la
catastrophe. "A qui parler? Il n'y a plus d'interlocuteurs",
se lamente Florette Andriamiari satrana, présidente d'une instance de
dialogue entre secteur privé et pouvoirs publics. Les entreprises
privées en sont réduites à publier des encarts dans la presse pour
tenter d'attirer l'attention des pouvoirs publics sur les conséquences
désastreuses de l'obstination de Didier Ratsiraka et de Marc Ravalomanana,
le président sortant et le président autoproclamé, dans le conflit
post-électoral qui les oppose.
Réserves
gelées. La grève générale de deux mois, qui a surtout affecté la
capitale où elle a été massivement suivie par les partisans de Marc
Ravalomanana, est officiellement terminée depuis lundi. Mais le privé,
en panne de matières premières, est incapable de produire, de vendre,
d'exporter ou d'effectuer des transactions financières internationales.
Quant à l'administration, toutes les instances dirigeantes ont été
multipliées par deux, y compris la Banque centrale. Les caisses des deux
Etats, celui que dirige le président sortant Ratsiraka de Toamanisa,
chef-lieu de sa province natale sur la côte Est, ou celui que
l'autoproclamé Ravalomanana tente d'affirmer d'Antananarivo, sur les
hauts plateaux, sont vides de toute façon. Et les réserves en devises du
pays, estimées entre 300 et 400 millions de dollars, sont pour l'instant
gelées à la Banque de France, à la Banque de Suisse ou à la Réserve
fédérale américaine. Entre deux signatures, celle de l'ancien
gouverneur Gaston Ravelojaona et celle du nouveau, Ferdinand Velomita,
aucune capitale financière internationale n'a, pour le moment, osé
trancher.
Qui
oserait choisir entre deux pouvoirs, tous deux virtuels, quand on ignore
de quoi sera fait demain? C'est, en fait, d'un déficit total de
reconnaissance internationale dont souffre le "nouveau" régime
depuis le 22 février, date de "l'investiture par le peuple"
de Marc Ravalomanana comme nouveau président de la République. Alors que
le sortant Ratsiraka s'accroche à un second tour, reporté pour la
deuxième fois au 28 avril prochain et systématiquement rejeté par son
challenger en raison des fraudes massives qui auraient entaché le
premier.
"Qu'on
le veuille ou non, cette autoproclamation, même si on peut lui trouver
une assise légitimiste et populaire, est aujourd'hui à l'origine d'une
crise politique majeure à Madagascar, dont le pays, désormais divisé en
deux sur des critères à la fois politiques, ethniques, religieux et
économiques, ne se remettra pas de sitôt",
estime un consultant international de nationalité malgache. Il ajoute,
avec l'ironie et la dérision qui sont aujourd'hui l'attitude la plus
répandue dans la capitale, que "l'autoproclamé" est
devenu un "président autobloquant" tandis que son
adversaire Ratsiraka est, lui, carrément "autodestructeur"...
Blocus
économique. A la formation d'un "pouvoir para llèle" à
Antananarivo par Marc Ravalomanana, le président encore en exercice, mais
dépourvu de toute autorité sur le coeur politique du pays, a répondu
par la seule arme à sa disposition: le blocus économique de la capitale.
Comportement suicidaire à terme, puisque Antananarivo con centre plus de
60 % de l'activité économique de la Grande Ile et fournit plus de 70 %
de son PIB. C'est dire qu'aucune province ne peut assurer son autonomie
financière et son développement sans l'apport de la capitale.
Alors,
on se prépare à la bataille. Celle de la conquête politique des
provinces pour Marc Ravalomanana et ses partisans. Leur priorité est de
trouver un débouché sur la mer afin d'assurer le ravitaillement
d'Antananarivo en carburants, produits de consommation courante et
matières premières, pour la plupart importés. On va jusqu'à envisager
de faire venir de l'essence et du gasoil par avion. Pour Didier Ratsiraka,
l'essentiel est de conserver le plus longtemps possible sous son autorité
le temps qu'Antananarivo "tombe" les gouverneurs des cinq
provinces, sur les six qui existent, qui lui sont encore fidèles. Un pari
tout aussi suicidaire
MAJUNGA
Les militaires qui gardent le Palais du Gouvernorat (près de l'énorme baobab
- bord de mer) ont procédé hier (de 18 H 30 à 19 H 00) à des tirs d'essai
avec la batterie anti-aérienne qui y a été installée depuis deux jours,
jetant ainsi l'effroi au sein de la population.
Par ailleurs, des camions ont acheminé régulièrement des Antandroy qui
seraient utilisés (et dotés d'armes le cas échéant) en cas de marche du
KMMR et du nouveau PDS (Pierre TSIRANANA) sur le palais.
Les auteurs du sabotage du pont sur la RN4 sont aujourd'hui formellement
identifiés. Il s'agit du Lieutenant Colonel BENTY et du Commandant EDMOND.
Calme plat à TAMATAVE.
Express
: PV DE REUNION DES
FORCES ARMEES DE LA GARNISON DE FIANARANTSOA
Lieu : Bureau de Commandement de la CIRCONSCRIPTION DE LA GENDARMERIE
NATIONALE de Fianar
Date : 27/03 à partir de 10h45
Président : Gl de brigade RANDRIAFENO
Présent : 17 Officiers
Eu
égard à la situation qui prévaut à Fianar en date du 26/03 et face à la
menace de scission entre la Gendarmerie nationale et l'Armée malagasy, il a
été décidé d'un commun et à l'unanimité une mise au point sur les faits
suivants :
I. affermissement de la fraternité d'armes entre les deux entités :
Nonobstant la diversité des missions incombant aux forces armées, elles
restent une et indivisible. Etant le dernier rempart de l'unité nationale,
elles sont obligées d'être à la hauteur d'assumer leur tache afin de
regagner la confiance du peuple
II. Sauvegarde de la paix sociale dans la ville de Fianar et dans province
toute entière :
Assurer pleinement la protection non sélective des personnes , des biens,
afin de ramener la vie sociale à la normale : enseignement, ravitaillement,
fonctionnement des différents services publics, exclusion de tout acte de
règlement de compte, de vandalisme et abus en tout genres.
III. Exercice de l'établissement de l'ordre public dans la neutralité
absolue sous la hiérarchie militaire :
Sous la co-présidence respective de Messieurs les Généraux Commandant la
Circonscription de la Gendarmerie Nationale et de la Région Militaire n°2,
priorité absolue a été accordée au rétablissement immédiat de l'ordre
public. A cet effet, cette autorité souhaiterait fermement agir et décider
sans aucune influence politique ou tendancieuse
DECISIONS
Aussi, ont elles décidé à l'unanimité, à prendre les résolutions
suivantes :
- Mr le Gouverneur de la PA de Fianar est respectueusement invité à quitter
son lieu de travail et résidence actuels dans un délai de 4 jours à compter
du 28/03 et dont la sécurisation de l'exécution incombe aux forces armées.
Mr le Président de la Délégation spéciale du faritany peut donc en
disposer à l'issue
- le Gouverneur et Mr le Président de la Délégation spéciale exerceront
séparément leurs fonctions suivant les directives de leur gouvernement
respectif.
- Aussi tous les barrages seront ils levés quelles que soient les raisons qui
ont motivé leur existence
- En contre partie, les militaires de forces armées s'engagent à rétablir
l'ordre dans tout le faritany de Fianar
- les deux parties s'engagent à libérer toutes les personnes par elle
arrêtées et à réintégrer les matériels indûment confisqués dès
réception du présent.
Signé par le Général RANDRIAFENO/ Commandant de la CIRGN le 27/03
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Journal
de l'Ile de la Réunion - 31/03/2002
Madagascar : Rassemblement du collectif au Barachois
Comme chaque samedi, le Collectif pour Madagascar a organisé hier un
rassemblement destiné à réclamer d'une part la reconnaissance
internationale de Marc Ravalomanana et d'autre part la chute définitive
de Didier Ratsiraka. Le candidat à la présidentielle française,
François Bayrou, et
les élus de l'UDF Réunion, ont manifesté leur soutien à l'endroit du
peuple malgache sur la place du Barachois.
François Bayrou a pris la parole hier à la place du Barachois après une
vibrante intervention du sénateur UDF Jean-Paul Virapoullé. Ce dernier,
qui est intervenu sur la place du Barachois pour la deuxième fois depuis
le début du mouvement, a déclaré "le combat du peuple malgache est
notre combat. Nous nous sentons pleinement responsables de ce qui se passe
dans la Grande Ile. Chaque goutte de sang que Ratsiraka fait verser à
Madagascar n'est autre que du sang de notre frère. Nous manifestons ici
notre soutien à
une lutte pour la liberté. Ce combat commence à porter ses fruits. Le
message a été entendu par la diplomatie internationale qui commence à
se
tourner vers la légitimité". Et Jean-Paul Virapoullé de s'adresser
à Ratsiraka : "Vous avez régnez sur ce pays que vous conduit à la
misère.
Partez ! Libérez ! Laissez vivre le peuple malgache !". Le sénateur
a ensuite prémédité un "tournant décisif de la belle aventure de
ce peuple qui lutte pour la liberté" sans révéler de quel tournant
il s'agit. Il a ensuite indiqué que François Bayrou était venu
"spontanément" manifester sa solidarité avec tout Madagascar.
Le président national d'UDF devait alors déclarer : "Je vais dire
les choses très simplement, telles que je les ressens. S'il y a un pays
dans le monde qui a besoin de changement apporté
par la démocratie, c'est Madagascar. S'il y a un peuple qui a le droit et
doit tourner la page de son histoire, pour s'ouvrir sur un chapitre
nouveau, c'est le peuple malgache. On assiste dans ce pays, à une
extraordinaire aventure qui oppose d'un côté la force et de l'autre
côté une résistance non-violente. Cette situation inédite amènera
inévitablement à l'ouverture d'un nouveau chapitre, suivant la volonté
du peuple malgache".
Contre le
dictateur rouge
Et Jean-Marie Virapoullé de conclure l'intervention de l'UDF en disant :
"C'est un cri du cour que nous lançons ici. Avec Madagascar, nous
avons une histoire commune, des racines communes, un destin commun, un
avenir commun. Cet avenir ne se construit pas avec un dictateur, ni avec
une administration
corrompue mais avec un homme d'État honnête et intègre. Nous sommes
solidaires avec le peuple malgache dans cette lutte contre le dictateur
rouge". À part les élus de l'UDF, plusieurs autres personnalités
se sont succédé au micro. Parmi elles, la Sour Marie-Thérèse de
l'association Partage avec Madagascar, représentante du Père Pedro à la
Réunion. Le Père Pedro passera en transit à la Réunion mardi prochain.
Il donnera une brève conférence de presse à l'aéroport entre 16h et
17h.
À noter que samedi prochain, une marche précédera le rassemblement. Les
membres du Collectif ont également annoncé la venue dans l'île de
Jaojoby Eusèbe, le roi du salegy avec au programme, deux concerts en
faveur de
Madagascar, le vendredi 5 avril à la salle des fêtes de Sainte-Marie et
à la discothèque l'Océan à La Possession, le samedi 6 avril. Les
bénéfices et les fonds réunis lors de ces deux concerts serviront
intégralement à soutenir la lutte populaire à Madagascar.
Pana Reeve
Journal
de l'Ile de la Réunion - 29/3/2002
Elle
réclame la levée des barrages routiers
Madagascar : La
communauté internationale s'en prend à Ratsiraka
La
communauté internationale a infléchi hier sa position dans la crise
malgache
en réclamant à Didier Ratsiraka la levée des barrages routiers qui
asphyxient la capitale et constituent sa dernière emprise réelle sur le
pouvoir
cours
d'une conférence de presse, les diplomates représentant la
quasi-totalité des bailleurs de fonds internationaux n'ont pas mâché
leurs mots en soutenant une déclaration de l'Union européenne qui
réclame la levée de ces barrages qui “ruinent le pays”.
“Nous avons infléchi notre position et la cible de cette conférence de
presse était clairement le régime de M. Ratsiraka”, a déclaré l'un
des dix diplomates présents. “Vous pouvez aisément lire entre les
lignes : nous nous adressons évidemment à ceux qui ont les moyens de
faire lever ces barrages”, a renchéri l'un de ses pairs.
La pièce maîtresse du “blocus économique” est le barrage de
Brickaville, sur la route entre Antananarivo et Tamatave, fief de M.
Ratsiraka. “Brickaville est sa dernière emprise sur le pouvoir”,
commentent depuis plusieurs jours diplomates et observateurs politiques
malgaches.
“La Commission européenne insiste vivement pour qu'un retour à la
normale sur le réseau de transport national ait lieu dans les délais les
plus rapides”, a déclaré le chef de la délégation de la Commission
à Madagascar, Pierre Protar.
“UN MESSAGE TRÈS FORT”
Le diplomate était entouré des ambassadeurs des principaux pays
européens bailleurs de fonds — France, Allemagne et Royaume-Uni -, de
ceux des États-Unis, du Japon et de la Suisse ainsi que des
représentants des Nations unies et de la Banque mondiale.
“C'est un message très fort que nous voulons tous faire passer, nous
espérons qu'il sera entendu”, a martelé l'ambassadeur d'Allemagne,
Hans-Peter Behr. Plus de la moitié de l'aide de l'UE à Madagascar sur
les quinze dernières années (soit 420 millions d'euros) est consacrée
aux transports.
“Nous ne pouvons plus travailler”, a affirmé M. Protar à propos des
barrages, laissant entendre que leur maintien pourrait conduire l'UE à
suspendre cette aide au “désenclavement”. “Nous sommes ici pour
appuyer la déclaration de l'UE afin de débloquer la situation sur le
plan des transports”, a déclaré l'ambassadrice des États-Unis, Wanda
Nesbitt.
L'Organisation de l'union africaine (OUA) avait récemment réclamé “la
fin de la grève générale et la levée des barrages”. “Je constate
que beaucoup de ministères se remettent à travailler mais que, si nous
devons envoyer des experts en province, ce n'est pas possible en raison
des barrages”, a souligné M. Protar.
Interrogés sur les interlocuteurs qu'ils choisissaient entre le
gouvernement de M. Ravalomanana et celui de M. Ratsiraka, le représentant
de l'UE et de la Banque mondiale ont simplement répondu qu'ils faisaient
preuve de “pragmatisme”. Jusqu'à il y a peu, derrière l'OUA et la
France notamment, la communauté internationale insistait sur la
nécessité du respect de la “légalité” et de la Constitution et
appelait à l'organisation d'un second tour de la présidentielle. M.
Ravalomanana refuse d'y participer, assurant avoir gagné dès le premier
tour.
SYLLA : "LA FRANCE NE TRANCHERA PAS AVANT LE
RÉSULTAT DES PRÉSIDENTIELLE"
Jacques Sylla, Premier ministre de Marc Ravalomanana, a répondu hier à
quelques questions posées via Internet par allAfrica. com. Voici des
extraits de cette interview.
— La rumeur dit que les armes et les dépôts de
munitions sont contrôlés par les soldats fidèles à Ratsiraka. Cela
est-il exact ?
— Non, cette analyse est incomplète et de plus partiale. En fait, l’armée
est neutre et ceux qui contrôlent les dépôts ne supportent ni l’un ni
l’autre camp. Sinon, l’un des deux aurait gagné depuis longtemps,
mais pas sans répandre le sang. Nous ne contrôlons pas ces dépôts —
et nous ne cherchons pas à le faire -, mais l’Amiral non plus. Sinon,
il aurait utilisé ces armes et envahi la province d’Antananarivo.
— On a parlé il y a quelques semaines d’un
avion algérien qui avait atterri à Tamatave ; quelques-uns de vos
partisans ont rapidement affirmé qu’il contenait des armes destinées
à Ratsiraka. L’Algérie a affirmé qu’il s’agissait de matériels
de communication pour une station radio et télé privée ? Avez-vous
cherché à savoir la vérité ?
— Oui car l’Amiral, dans la mesure où il ne contrôle pas les
dépôts d’armes, est obligé de faire venir des mercenaires pour
encadrer sa garde personnelle. Selon nos informations, cet avion
transportait bien du matériel de communication, mais aussi des armes et
des uniformes. En raison de la neutralité de l’armée, l’Amiral est
en train de former une milice pour lui permettre d’agir.
— Comment pensez-vous que tout cela puisse finir ?
— Il y a deux options. La première est le dialogue. L’ancien
président pourrait accepter de démissionner et se retirer parce qu’il
a perdu l’élection et que le peuple ne veut plus de lui. Nous pensons
que c’est la meilleure solution. C’est certainement la plus
démocratique et la plus républicaine. La deuxième option est que, s’il
refuse d’agir ainsi, nous irons vers un nouveau scrutin, un
référendum, pour donner l’occasion au peuple de prouver notre
légitimité et notre légalité.
— Est-ce que la mission de l’OUA a proposé l’idée
d’un référendum à Ratsiraka ?
— C’est très probable. Ils sont d’abord allés le voir avant de
nous rencontrer. Nous leur avons demandé s’il avait fait une quelconque
proposition. Ils nous ont répondu que ce n’était pas le cas et qu’en
fait, il attendait la nôtre. Nous en avons alors fait plusieurs, dont le
référendum. Jusqu’à maintenant, nous n’avons pas eu de réponse
positive de sa part. Nous espérons qu’il examine cette possibilité s’il
désire vraiment établir un dialogue. Sinon, qu’il fasse une autre
proposition. Un dialogue est fait de propositions et de
contre-propositions.
— Pourquoi estimez-vous que la position de la
communauté internationale n’a jamais été entièrement claire ? La
France, par exemple, était tout d’abord contre l’autoproclamation de
M. Ravalomanana mais il semble maintenant que sa position évolue.
Savez-vous exactement comment la France, votre ancienne puissance
colonisatrice, voit la situation ?
— Chaque pays a sa propre politique et sa souveraineté. Vous parlez de
la France. Nous savons tous que la France est entrée en campagne
électorale pour la présidentielle. En d’autres termes, c’est une
période extrêmement sensible. Il est clair que Paris ne prendra pas de
position tranchée avant le résultat du scrutin, quand les choses seront
redevenues plus claires, tant en France qu’à Madagascar.
LE
GOUVERNEUR MILITAIRE DE RATSIRAKA DÉMISSIONNE
Le gouverneur militaire d'Antananarivo, le général Léon-Claude
Raveloarison, a annoncé mercredi soir sa démission, un mois après avoir
été nommé par Didier Ratsiraka pour faire appliquer une loi martiale
qu'il n'a jamais pu mettre en œuvre face à l'opposition des partisans de
Marc Ravalomanana.
“La situation qui prévaut actuellement à Antananarivo peut aboutir
objectivement à un affrontement avec mort d'homme tant du côté de la
population que des forces de l'ordre”, a expliqué entre autres
l'officier dans un communiqué. “C'est pourquoi j'ai présenté ma
démission au président de la République”, ajoute le général nommé
gouverneur militaire le 28 février avec tous pouvoirs pour faire
appliquer la loi martiale décrétée le même jour par M. Ratsiraka
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TRIBUNE
30/3/2002
PONT
DE FATIHITA DYNAMITAGE
RÉVOLTANT
Dynamitage
révoltant du pont de Fatihita, sur la RN7, dans la nuit de jeudi à
vendredi. L'ouvrage, situé à 24 kilomètres au nord d'Ambositra, enjambe
la rivière qui est en quelque sorte la frontière entre les provinces
d'Antananarivo et de Fianarantsoa. Des charges de dynamite ont été
installées à des points bien choisis (notamment à la base des arches)
et leur explosion a conduit à l'effondrement de la construction longue de
100 mètres. Un travail de professionnel donc. Point n'est besoin de poser
la question rituelle "à qui profite le crime ?". Selon les
villageois des alentours d'ailleurs, tout de suite après les
déflagrations, un véhicule a démarré sur les chapeaux de roue et a
pris la direction de Fianarantsoa. Tous les indices convergent vers
l'ancien ministre des Travaux publics, par ailleurs officier du Génie
militaire qui s'active de diverses manières à maintenir au pouvoir
l'amiral Didier Ratsiraka. L'homme, d'ailleurs, est le mentor et le
protecteur du gouverneur Emilson (son suppléant aux législatives de
1998) qui est menacé de destitution actuellement. C'est, en tout cas, un
acte de guerre dans lequel sont impliqués des artificiers de l'Armée.
Après
la mise hors d'état de fonctionner du pont d'Andranomandevy, sur la route
de Mahajanga, et l'obstruction d'un pont de Brickaville, l'opération
d'hier à Fatihita parachève l'isolement de la province d'Antananarivo.
Les tenants du blocus entendent, en premier lieu, verrouiller
intégralement les accès et priver la capitale de ce résidu de carburant
qui empêche sa paralysie complète. L'objectif, en second lieu, est de
tenir coûte que coûte Fianarantsoa et d'éviter son basculement dans le
camp de Marc Ravalomanana.
On
sait que l'ultimatum lancé au gouverneur Emilson par des chefs militaires
de Fianarantsoa expire dimanche. En coupant la voie, on prévient
l'arrivée de renforts armées en provenance de la capitale, tout en
diminuant la vive pression qui pourrait amener le gouverneur à se
démettre. En dernier lieu, on consolide ainsi le cordon. sanitaire
installé autour de la province d'Antananarivo. Ainsi mise en quarantaine,
elle ne peut contaminer les autres provinces. Le dispositif matérialise
d'ailleurs le clivage souhaité par le camp de l'amiral : d'un côté les
cinq provinces présentés comme "ratsirakistes", et de l'autre
celle d'Antananarivo étiquettée pro-Ravalomanana.
On
le constate, encore une fois, la clique de l'amiral ne recule devant rien
quand il s'agit de conserver le pouvoir et surtout les avantages qui y
sont attachés. On en vient à souhaiter la tenue de ce second tour
réclamé par l'amiral, ne serait-ce que pour mesurer les dégâts
infligés à la "popularité" de ce dernier par les initiatives
de ces dernières semaines : enlèvement et exécution de militants
pro-Ravalomanana, tirs à balles réelles ou lancers de grenades en
direction de la foule, destruction de stations radios pro-Ravalomanana,
discours tribalistes et menées séparatistes, barrages pour affamer des
populations et détruire l'économie, etc.
Suivis
avec consternation par le pays, ces agissements immoraux et
antipatriotiques discréditent de façon croissante le régime de
l'amiral, et amplifient son impopularité. Que de ponts, en tout cas, dans
l'histoire récente de ce régime, depuis le pont flottant d'Ivoloina
jusqu'au pont dynamité de Fatihita. S'il tombe, c'est parce qu'il
s'engage dans toutes ces affaires sans... garde-fou.
Adelson
RAZAFY
ORDRE
PUBLIC
LES APPELS DU MINISTRE AMADY AUGUSTIN
Le ministre de la Police nationale, le Contrôleur général de Police
Amady Augustin a lancé jeudi un double appel : l'un à l'endroit de tous
les Malgaches qu'il a exhortés à ne pas tomber dans le piège de la
division, et l'autre aux forces de l'ordre qu'il a invitées à prendre
leurs responsabilités et rétablir l'ordre public gravement perturbée en
raison de
la crise post-électorale.
Le ministre Amady Augustin qui a organisé une conférence de presse pour
présenter son staff technique et donner un aperçu sommaire du programme
d'action de son département, a indiqué que seule la sagesse du peuple
malgache, qui décidément refuse de suivre les incitations tendant à le
diviser, a permis jusqu'à présent de maintenir tant bien que mal l'ordre
public à Madagascar. Une réalité qui devait logiquement à demander aux
membres des forces de l'ordre d'assumer leurs responsabilités. Une prise
de responsabilité qui "ne signifie pas une allégeance à l'un ou
l'autre camp", mais qui viserait tout simplement à assurer la
sécurité et la libre
circulation des personnes et des biens. Toutefois, le général Amady a
tenu à expliquer, concernant les entraves à la libre circulation des
personnes et
des biens, qu'il existe deux sortes de barrages : les barrages érigés
par la population pour son auto- défense compte tenu de la défaillance
des forces de
l'ordre, et ceux dont l'objectif est d'asphyxier économiquement la
capitale, mais qui font également souffrir les citoyens des autres
provinces. Les appels lancés par le ministre de la Police
nationale s'inscrivent dans le cadre des actions prioritaires de ce
département, dont le plus urgent est le rétablissement de l'ordre et de
la sécurité publique qui sera suivi de la mise en oeuvre d'une politique
de sécurité qui mettra à contribution la communauté de base que
constitue le "Fokonolona". Au programme figure également le
statut de la Police nationale et celui de la Police municipale ou encore
la lutte contre la corruption qui justifie la création nouvelle de
la direction des Affaires économiques et financières avec à la tête le
Commissaire divisionnaire Rahaingo Jacky. Avec 40 ans d'expérience au
sein de la Police et la collaboration d'un staff technique dont la plupart
des membres, choisis en fonction de leur compétence, sont des
"reconduits", Amady Augustin s'est dit confiant dans la
réalisation du programme de son département qui de Secrétariat d'Etat
de la formation du gouvernement du Premier ministre Jacques Sylla, est
devenu un ministère à part entière. Un statut qui ne remet pas en cause
les liens de travail avec l'ancien département de tutelle, en
l'occurrence le département de l'Intérieur dont
le Secrétaire général, Masimana Manantsoa et le directeur de Cabinet,
Moks Ramandimbilahatra avaient siégé à côté du ministre Amady
Augustin lors de la conférence de presse de jeudi. On rappellera que le
département de la Police nationale n'était qu'une simple direction au
sein du ministère de
l'Intérieur avant 1992. En 1992, il est devenu un Secrétariat d'Etat
sous le régime de Transition, puis ministère plein avec à sa tête
l'actuel ministre
Amady Augustin. Redevenu secrétariat d'Etat, il a retrouvé de nouveau un
statut de ministère à part entière deux semaines après la formation du
gouvernement Sylla.
P.R
Le
président Ratsiraka affirme vouloir sauver l'unité nationale
(RFI)
NAIROBI, 29 mars (AFP) - Le président sortant de Madagascar Didier
Ratsiraka a affirmé vendredi à Radio France Internationale (RFI) tenter
de "sauver l'unité nationale" en se maintenant face au
"président auto-proclamé" Marc Ravalomanana, qui a installé
un pouvoir parallèle dans la capitale.
"J'ai sauvé l'unité nationale six fois déjà dans ma chienne de
vie. Je vais essayer de la sauver une septième fois mais cette fois-ci je
ne suis pas si sûr
de pouvoir y arriver parce qu'il y a un mépris tel, et une exacerbation
telle de conflits ethniques que ça me semble assez difficile", a
déclaré M. Ratsiraka.
"Il y a effectivement un gros risque aujourd'hui de déflagration, de
conflit ethnique pour ne pas dire de guerre civile", a-t-il ajouté.
M. Ravalomanana, maire d'Antananarivo, a rejeté les résultats officiels
du premier tour de la présidentielle qui le plaçaient en tête mais le
contraignaient à un second tour face à M. Ratsiraka.
Il s'est auto-proclamé "président" le 22 février et installé
un "gouvernement" dans la capitale, que les partisans de M.
Ratsiraka tentent d'asphyxier économiquement grâce à des barrages
routiers.
Jeudi, l'Union européenne, appuyée par les principaux bailleurs de fonds
de Madagascar, a appelé à la levée de ces barrages.
"Peut-être que ces barrages sont un moindre mal pour empêcher
justement une déflagration, une conflagration, une confrontation
ethnique," a estimé M. Ratsiraka. "Les barrages, en fin de
compte, en dernière analyse, peuvent être un moyen d'éviter la guerre
civile à Madagascar", a-t-il ajouté.
Il a affirmé ne pas vouloir être un "déserteur" face à M.
Ravalomanana, affirmant qu'il s'agirait d'une "non assistance à
peuple en danger".
Il a qualifié le mouvement de son rival de "horde néofasciste ou
fasciste ou nazie", de "secte... qui va mettre le pays en coupe
réglée, vassaliser nos
enfants et nos petits enfants, réduire en esclavage le pays".
"Je ne peux pas laisser faire ça", a-t-il ajouté, affirmant
que pour l'instant, M. Ravalomanana n'avait "de prise que sur la
capitale" et pronostiquant que la situation allait "se retourner
en sa défaveur".
jhl/alm
AFP 291131
Les
deux rivaux commémorent les massacres de 1947 par l'armée française
ANTANANARIVO, 29 mars (AFP) - Les deux gouvernements rivaux à
Madagascar, celui du "président autoproclamé" Marc
Ravalomanana et celui du chef de l'Etat sortant Didier Ratsiraka, ont
commémoré séparément vendredi le soulèvement du 29 mars 1947 que
l'armée de la France coloniale avait réprimé en faisant entre 89.000 et
100.000 morts, selon les sources.
Les deux pouvoirs concurrents se sont livré à une véritable partie de
cache-cache, annonçant au dernier moment leur programme ou commémorant
le drame en catimini.
Le président Ratsiraka, qui déposait chaque année, depuis son accession
au pouvoir en 1976, une gerbe au mausolée d'Ambohitsaina qu'il avait fait
ériger à
Antananarivo, s'est déplacé à Antsiranana, dans l'extrême nord de
l'île, où il poursuit sa "campagne" pour le second tour de
l'élection présidentielle, prévu
le 28 avril.
M. Ravalomanana, qui s'est autoproclamé président le 22 février en
affirmant avoir emporté la présidentielle dès le premier tour, le 16
décembre, rejette catégoriquement l'idée d'un second tour.
M. Ravalomanana, maire d'Antananarivo, a assisté, avec son
"gouvernement" au complet, à un culte oecuménique dans une
cathédrale du centre-ville, avant d'aller déposer une gerbe au pied d'un
monument aux morts datant de l'ère coloniale. Plusieurs milliers de
personnes sont venues acclamer M.Ravalomanana, ses "ministres"
et nombre d'officiers supérieurs de l'armée, en grand uniforme.
M. Ravalomanana n'est pas allé au Mausolée d'Ambohitsaina, laissant le
soin d'aller y déposer une gerbe à son "Premier ministre",
Jacques Sylla.
gir/pyj dab
AFP 291411
DTS
: RN 7 : des experts
ont dynamité le pont de Fatihita
Consternation à Ambositra dans la nuit de jeudi. Le pont de Fatihita a
été victime d'une explosion à la dynamite, coupant ainsi la liaison
entre Fianarantsoa et Antananarivo. Malgré l'appel de la communauté
internationale, les partisans de l'ancien régime haussent le ton.
Le pont de Fatihita, situé à 25 km au nord d'Ambositra est inutilisable.
Les piliers de cet édifice long d'une centaine de mètres se sont
affaissés suite à des explosions à la dynamite. La pose des charges et
les dégâts supposent un travail de professionnel. Il faut une
connaissance d'ingénieur pour reconnaître les points faibles de ce pont
massif en bétons. La collaboration d'un militaire ou expert en explosifs
n'est pas à écarter. Fianarantsoa est désormais coupée de l'autre
"province rebelle", Antananarivo. Avec les barrages sur les
routes nationales, les deux sont isolées. Les autres provinces côtières
sont supposés être ratsirakistes même si l'Amiral n'a pu gagner qu'à
Toamasina, son fief. Les milices militaires et paramilitaires font de plus
en plus pression sur la population à la veille d'un hypothétique second
tour.
Une rumeur circulait déjà sur un attentat à Fatihita. Des étudiants
montaient alors la garde de ce pont. Cet acte de destruction intervient
alors qu'un ultimatum de quatre jours a été donné au gouverneur de la
province autonome de Fianarantsoa pour quitter sa fonction, après la
tuerie de mardi. Le gouverneur Emilson est épaulé ces dernières
semaines par l'ancien ministre des Travaux publics le Général Tsaranazy.
L'ancien Chef de l'Etat-Major de l'Armée, Mounibou Ismaël serait aussi
venu à la rescousse. La stratégie paraît claire. Les partisans de
Ratsiraka veulent éviter à tout prix que Fianarantsoa bascule dans le
camp Ravalomanana surtout avec une forte tête comme Pety Rakotoniaina aux
commandes.
Est-ce une réponse à la communauté internationale présente à
Madagascar. Les ambassadeurs des pays, parmi les plus actifs dans les
aides au développement de la Grande Ile, se sont unis à la déclaration
de la Commission Européenne pour restaurer la libre circulation des biens
et des personnes dans les plus brefs délais. L'Amiral Ratsiraka a de son
côté appelé au renforcement des barrages. Après le démantèlement de
ponts métalliques sur la RN2 et la RN4, l'explosion du pont de Fatihita
risque d'amener l'ancien régime et ses partisans dans une logique de
destruction. Les partisans de l'Amiral semble démontrer qu'il détient
toujours le monopole de la violence, ultime symbole de pouvoir dans un
pays faussement démocratique dirigé par un dictateur.
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