Midi
Même
si la levée des barrages de Brickaville et de Majunga tarde à venir, la
détermination du gouvernement Jacques Sylla se dessine au fil des jours, à
l'image des décisions prises au conseil de gouvernement suivi d'un conseil
des ministres qui se sont tenus hier à Ambohitsorohitra. Ainsi, les
gouverneurs de chaque province autonome ont été "remplacés" :
une délégation spéciale composée de 12 personnes dont un président
(PDS) et un vice-président, vont diriger les provinces. Ces PDS sont en
effet des personnalités politiques connues pour avoir conduit le mouvement
des KMMR dans la crise post-électorale. Sauf celui d'Antananarivo, confié
au général Ferdinand Razakarimanana, pour « défier » peut-être le
gouverneur militaire, le général Claude Raveloarison.
La tâche de ces PDS n'est pas aisée, surtout que les partisans de
Ratsiraka dans les faritany ne vont pas se laisser faire. On verra donc à
l'œuvre de « dirigeants » les Pety Rakotoniaina, Pierre Tsiranana, Jaosoa
Pascal et Thierry Raveloson...
Cet effort « de bien gouverner » le pays se manifeste aussi dans le
remplacement de certains hauts fonctionnaires de l'Etat. Ainsi, au
ministère des Travaux publics, l'actuel secrétaire général est maintenu
à son poste; et aux PTT, Boto Ferdinand, un ancien de la maison, est promu
directeur général adjoint.
Par ailleurs, le maintien du directeur de la radio nationale Félix
Malazarivo est abrogé, mais son remplaçant n'a pas été encore connu.
QUID DE L'EFFECTIVITÉ DE CES NOMINATIONS ?
A signaler aussi la désignation comme admnistrateur délégué d'Air
Madagascar, de Roland Ranjatoelina, ancien directeur commercial d'Air
Madagascar.
Autres nominations, citons Rakotonirina Daniel en tant que secrétaire
genéral du gouvernement ; l'économiste et numéro deux du Grad-Ilo Afo,
Herimanana Razafimahefa est nommé secrétaire général du ministère de l'Energie
et des Mines ; le Pr Angéline Ramialiarison, ancienne responsable de l'HJRA
et non moins bête noire de Mme Henriette Rahantalalao, nouveau secrétaire
général du ministère de la Santé ; Etsifosaine, un des dirigeants du
Vitm, qui s'est rallié au KMMR, nouveau Procureur général de Fianarantsoa
; Aristide Ranaivoarison, nouveau secrétaire général du ministère de la
Fonction publique.
Au ministère de l'Agriculture et de la Pêche, retenons la nomination comme
directeur général de l'ingénieur Ralaivaohita Pierre. Quant au
département de la Jeunesse et des Sports, le nouveau DAF de Tafita, n'est
autre que celui qui faisait partie des initiateurs de ce fonds national pour
le développement de sport, Patrice Andriantsalama.
Reste à savoir si ces nominations seront effectivement « effectives » ?
James
R.
CHANGEMENT
DE LA CAPITALE DE MADAGASCAR : DES GOUVERNEURS "SIGNATAIRES"
N'ETAIENT PAS AU COURANT
On a appris avec étonnement que parmi les gouverneurs qui ont
"signé" le document attestant le changement de la capitale de
Madagascar. Certains n'étaient pas au courant voire même n'étaient pas
d'accord avec la
décision.
Le gouverneur de Tamatave, LAHADY Samuel et seulement quelques personnes ont
donc pris cette décision, qui est à la fois illégale, illégitime et
anti-constitutionnelle.
LAHADY SAMUEL, LE GOUVERNEUR DE TAMATAVE EMPOISONNE SA
VILLE
Ce gouverneur pro-RATSIRAKA, en instaurant les barrages économiques des
vivres et des carburants à destination de la capitale, stocke les
carburants produits dans la ville de Tamatave. Mais les réservoirs de la
ville sont déjà à leur
niveau maximum et l'essence évaporé se mélange ainsi à l'air que la
population respire. On assiste alors à des malaises et réactions
allergiques des habitants de Tamatave, les habitants courent des risques
graves si la situation se poursuit.
TROUBLES A TAMATAVE : LE FIEF DE DIDIER RATSIRAKA
N'EST PLUS TRANQUILLE
En plus de l'air irrespirable, les aides financiers destinés aux étudiants
de l'université de la ville n'arrivent plus à leurs destinataires à cause
des
barrages et des racketteurs qui les font. Un mouvement de manifestation a
été organisé par ces étudiants que le gouverneur a jugé bon de contrer
en envoyant les forces de l'ordre. La colère de ces étudiants a explosé
car il y a eu
des affrontements et des arrestations.
Les médicaments nécessaires d'urgence en provenance de la capitale
n'arrivent plus aussi aux malades qui ont en besoin dans la province. D'où
l'accusation du gouverneur LAHADY Samuel de commettre des crimes contre
l'humanité.
PROVINCE DE FIANARANTSOA : 45 PERSONNES ONT ETE PAYES
POUR SEMER LE TROUBLE
Des gens engagés par les pro-RATSIRAKA contre une somme d'argent ridicule
ont été arrêtés par les manifestants et les habitants de la province.
Ces personnes ont été ensuite relâchées après avoir été interrogées
et on les a envoyé rentrer chez eux
Les partisans de l'ancien régime profite de la pauvreté des personnes dans
les milieux ruraux pour les engager dans des actes de violence.
SUCCESSION DE DEMISSIONS DE MINISTRES POUR LE
GOUVERNEMENT DE DIDIER
RATSIRAKA
Le premier était le ministre des postes et télécommunication :Ny Hasina
ANDRIAMANJATO, pour cause d'un état de santé assez mal en point, et qui a
affirmé avoir été empoisonné au sein du gouvernement. Ensuite, ce fût
le tour
de la ministre des affaires étrangères : Lila RATSIFANDRIHAMANANA, pour
cause de
discordes dans ce même gouvernement. Enfin, le ministre de la défense
Marcel RANJEVA a quitté ce gouvernement parce qu'il a déclaré ne plus
pouvoir assurer sa tâche.
Le vice-premier ministre de Didier RATSIRAKA, Pierrot RAJAONARIVELO a aussi
ordonné de rendre tout les matériels des services publics (voitures,
bâtiments, etc) aux ministères déjà entre les mains du gouvernement de
Marc
RAVALOMANANA.
LE GROUPEMENT DES ENTREPRISES DE MADAGASCAR (GEM)
MONTRE LA VOIE A SUIVRE
Ce groupement incluant les industriels, des entreprises nationales et
étrangères, a fait une déclaration où il dit ne reconnaître comme
gouvernement que le gouvernement de Marc RAVALOMANANA et du premier ministre
Jacques
SYLLA.
Et que le regroupement des entreprises ne collaborerait qu'avec ce
gouvernement,
qu'il estime posséder le pouvoir et les moyens nécessaires pour remettre
sur pied l'économie de Madagascar. Les entreprises ne considèrent donc
plus le gouvernement de Didier RATSIRAKA et de son premier ministre.
Quai
d'Orsay: Pour la levée de barrages
Déclaration
du porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, datée du
18 mars 2002 : « La France continue à encourager les parties à trouver
une solution politique à la crise actuelle. L'OUA a fait des propositions
précises qui fournissent une base de travail utile. Comme l'OUA, la France
invite les parties à faire en sorte que les barrages routiers érigés en
province soient levés, afin que la vie économique du pays puisse reprendre
».
Si la France prend position à propos des barrages destinés à asphyxier la
capitale, c'est, entre autres, pour répondre aux appels des Français de
Madagascar, lesquels souffrent aussi des pénuries occasionnées par ces
entraves. On aura néanmoins remarqué la position timorée de la France qui
lance une "invitation", mais n'adresse pas de
"condamnation" concernant ces barrages génocidaires. L'Hexagone
d'ailleurs ne manifeste aucune idée originale, mais se contente de
s'abriter derrière la position de l'OUA. A un mois de scrutin présidentiel
français, on voit que la France n'accorde guère de l'intérêt à ce qui
se passe au dehors.
Notons qu'en apprenant, hier après-midi, cette déclaration du Quai
d'Orsay, le gouverneur de la province de Toamasina Lahady Samuel, selon un
de ses conseillers, s'est tordu de rire…
MATV
Edition du 21.03.2002
***
Forte rumeur sur une imminente rencontre Ravalomanana/ Ratsiraka. Cette
information que personne n'était en mesure de confirmer hier en début de
soirée, avait couru dans toutes les rédactions. On parle également d'un
ultimatum d'une dizaine de jours lancé par les militaires légalistes aux
deux candidats pour qu'ils trouvent une solution à la crise.
*** Probable nouveau report du deuxième tour pour cause d'Etat de
nécessité, a indiqué Didier Ratsiraka à Ambodiafana. Le porte parole du
Tiako Madagascar ou du TIM a quant à lui indiqué que le TIM, le KMSB et le
KMMR ne sont plus concernés par un quelconque deuxième tour, estimant
qu'ils l’ont déjà remporté au premier tour. La plupart des Malgaches
s'interrogent quant à eux, sur la tenue ou non de ce deuxième tour.
*** Une fillette de 12 ans de nationalité Chinoise disparue la semaine
dernière dans la capitale a été retrouvée à Toamasina mardi. Elève du
Collège Marie Manjaka à Andohalo-Ambatovinaky, ses parents l'ont vue pour
la dernière fois quand ils l'ont déposée devant le barrage d'Andohalo en
la ramenant à l'école. Le Directeur de l'établissement a immédiatement
pris des mesures après cette disparition. Les élèves ainsi doivent être
accompagnés jusqu'au portail de l'école et doivent constamment se
déplacer en groupe pour éviter que pareil cas ne se reproduise.
*** A Antsiranana, les fonctionnaires sont surpris par un arrêté relatif
au règlement du salaire des fonctionnaires en province. Une responsabilité
qui revient désormais au Gouverneur de chaque province, selon l’arrêté.
Les fonctionnaires attendent toujours actuellement le paiement de leur
salaire du mois de Février. Par ailleurs, les parents et les élèves de
province s'inquiètent sur le report des dates des examens officiels. Les
cours n’ayant jamais été suspendus, ce report pourrait avoir des
conséquences sur le cursus scolaire. Les enseignants se sont réunis à ce
sujet.
*** A Sambava, un homme mortellement blessé par balle mardi soir a été
transféré à Iharana. Il est actuellement dans un état critique. Le
couvre-feu est encore de rigueur dans la région et des militaires
patrouillent la ville toute la nuit. Les fouilles sont également très
strictes, notamment devant le domicile du député Soalina ou des barrages
ont été dressés.
*** Les barrages sont maintenus sur les routes nationales, malgré la
suspension des manifestations sur la place du 13 Mai. Le Gouverneur de
Toamasina avait pourtant déclaré que ces barrages seraient levés dès la
suspension des rassemblements sur la place du 13 Mai. Rappelons que le
Gouverneur Lahady Samuel avait conclu un accord dimanche avec Henri
Lecacheur et Victor Sikonina pour permettre la circulation des carburants et
des médicaments.
*** Lila Ratsifandriamanana, ministre démissionnaire du Gouvernement de
Tantely Andrianarivo, confiante en la bonne marche du nouveau gouvernement.
L'ancien Chef de la Diplomatie Malgache a indiqué à travers un communiqué
qu'elle était disposée à collaborer avec son successeur du gouvernement
Sylla, en vue de relancer la confiance de la Communauté Internationale en
faveur de Madagascar. Elle a par ailleurs exhorté l'Armée à unir ses
forces pour soutenir le Gouvernement dirigé par Jaques Sylla, et a appelé
à la levée immédiate des barrages érigés sur les routes nationales.
AMBOSITRA
La
population d’Ambositra farouchement opposée l’installation d’un
barrage entre la ville et l’axe nord.
Mercredi
dernier, l’alarme a été sonnée pour bloquer le passage d’un convoi en
direction du pont de Fatihita (à environ 15 km d’Ambositra vers Antsirabe)
dont la mission est d’y souder un conteneur. Vers 22H, ce convoi fut
arrêté par la population et les faux militaires qui l’escortaient (des
civils en treillis et armés qui ont avoué ne pas l’être) ont pris la
poudre d’escampette. Le lendemain, la situation s’est envenimée.
Affrontements entre les élèves- gendarmes, envoyés sur les lieux pour
protéger le camion, et la population. Bilan, des blessés de part et d’autre
dont un enfant victime innocente d’une grenade. La foule en colère a d’abord
incendié le camion puis s’est dirigée vers le bureau du Préfet, Angelo
François Randriambeloson, lequel a préféré, lui aussi prendre la clef
des champs.
Des
questions se posent sur le commandant de l’école de gendarmerie, le Gl
Rakotondrazanany, en ce sens que, depuis sa nomination à ce poste il y a 4
ou 6 mois, c’est la deuxième fois que les élèves-gendarmes ont été
envoyés pour réprimer la population. Cela ne s’est plus produit depuis
1979, a-ton fait remarquer, car il y avait un pacte (un joro) entre cette
école et la population. En tout cas ce matin dans la ville, c’est le
calme après la tempête…
TULEAR
«
Débouter Ratsiraka ? Oui. Destituer Maharante ? Non ». C’est, en gros,
la réaction d’une frange de la population à la nomination de Thierry
Raveloson en tant que PDS de Toliara par le gouvernement Sylla hier. La
ville du Soleil semble reprendre son cours normal sauf que le goût de la
bière et de la cigarette commence à manquer aux accros. Ces produits (et d’autres)
étant bloqués au barrage hermétique de Bevilany. Au sujet des barrages,
celui d’Andatabo a été levé.
FIANARANTSOA
Au
Magro ce matin, on accueille la nomination de Pety Rakotonirainy au poste de
Président de la Délégation Spéciale de Fianarantsoa. Pour la
circonstance, on a observé un arrêt des cours et du travail.
Par
ailleurs, la police nationale a été mise sur le banc de la touche par l’OMC
Far (Organisation mixte de conception). Aucune raison officielle à cette
décision n’a été avancée, sinon que le commissaire central, Julien
Robson, refuse de tirer sur la foule. En tout cas, la police est présente
lors des diverses manifestations pour renforcer la sécurité.
Dimanche
prochain, les radios et télés de la capitale du Betsileo vont être
jumelées pour traiter des sujets tels l’hygiène publique, la violence et
les médias. Une initiative que les journalistes envisagent de reproduire
périodiquement, voire une fois par semaine.
Retour aux infos du jour
|
Sur
RFI du 24 mars 2002 à 12h00: " DR refuse de
lever le blocus sur la capitale tant que Ra8 ne dissout pas son
gouvernement"
Sur
RFI du 23 mars 2002 à 08h30: "
le
gouvernement Ra8 déclare la fin de la grève générale et un retour au
bureau pour tous les travailleurs, demande la levée des barrages par les
partisans de DR"
Sur
RFI du 22 mars 2002 à 13h30: "2 conseils de
ministres à Mada, celui de Ra8 et de DR:
-
le gouvernement de Ra8 a nommé des gouverneurs dans les provinces
-
Le Conseil de ministre DR a reculé le 2ème tour au 28 avril
prochain"
Sur
RFI du 20 mars 2002 à 17h30: "Dr lance un
avertissement à Ra8 et que s'il ne se présente pas au 2ème tour,
ce 23 mars prochain, qu'il sera forfait"
Sur
RFI du 20 mars 2002 à 13h30: "Ra8 est d'accord
pour rencontrer DR mais à condition que DR fasse lever les barrages qui
asphyxie Antananarivo.
Les
militaires proRa8 et proDR ont lancé un ultimatum aux président
sortant MR et à Ra8 pour se mettre d'accord sinon ils vont prendre le
pouvoir sous 10 jours
Ra8
a annoncé l'arrêt des grêves ".
Express
de Mada
Sur
pression de l'armée, une rencontre entre Ratsiraka et Ravalomanana se
précise
Comme l'on pouvait s'y attendre, le "collectif des députés oeuvrant
pour le respect de la démocratie" est finalement passé à l'acte
hier en suspendant de ses fonctions le président de l'Assemblée
nationale, Ange Andrianarisoa, pour confier l'intérim au vice-président
Auguste Paraina et désigner également un questeur intérimaire en la
personne d'un autre vice-président, Samuel Rajomalahy, tous deux
apparentés Arema.
L'objectif
était de prendre le contrôle de l'administration de Tsimbazaza en vue
notamment de la présentation par le Premier ministre Jacques Sylla,
nommé par Marc Ravalomanana, du programme de mise en œuvre de la
politique générale de l'Etat, annoncée pour le 26 mars prochain. Sur un
autre front, des rumeurs persistantes faisaient état de tractations
répétées de source militaire qui devraient aboutir, dans les prochaines
24 ou 48 heures, à une rencontre - attendue - entre les deux principaux
acteurs de cette crise post-électorale : Didier Ratsiraka et Marc
Ravalomanana. L'on se prend simplement à regretter que les précédentes
initiatives de médiation n'aient pas connu un meilleur sort pour
épargner au pays les dérives et autres excès en tous genres de ces
dernières semaines. Le bilan, bien que provisoire, est lourd.
A l'évidence la situation s'enlise et la coexistence de deux pouvoirs
parallèles - qui se partagent groupes et zones d'influence - n'est pas
faite pour arranger les choses. Comme par le passé, l'Armée est
propulsée aux avant-postes pour tenter - en dernier recours ? - de
"mettre tout le monde d'accord" mais, là encore, le
commandement se duplique, avec un avantage marqué toutefois au profit du
camp des "légalistes". A plusieurs reprises, et pas plus tard
qu'hier soir sur une télévision privée de la capitale, le général de
division Jules Mamizara, ministre de la Défense du gouvernement Sylla, a
d'ailleurs reconnu que le pouvoir au sein des Forces armées ne se
mesurait pas en termes de ralliement d'officiers. Avec une franchise qui
l'honore, il devait expressément avouer qu'il n'a pas encore autorité
sur l'ensemble de l'armée, les officiers qui ont rallié son camp ne
disposant pas, dans la plupart des cas, d'une fonction de commandement
direct. Au demeurant, l'épisode mouvementé de la prise symbolique du
Palais du Premier ministre, vendredi dernier, à Mahazoarivo et les
difficultés rencontrées lors des tentatives de levée du barrage de
Brickaville sont là pour rappeler que ce problème de l'unicité de
commandement est loin d'être résolu. Cela étant, l'on croit savoir
qu'un courant "influent" au sein de la hiérarchie s'attacherait
actuellement à faire pression auprès des deux principaux protagonistes -
Didier Ratsiraka et Marc Ravalomanana - afin qu'ils consentent à se
rencontrer "le plus tôt possible" et à dialoguer pour trouver
une issue à la crise.
Un premier rendez-vous manqué
De ce point de vue, le communiqué publié récemment par les soins du
général de division Bruno Rajaonson, premier adjoint du chef
d'état-major général de l'Armée Mounibou Ismaël, constituerait un
"signal fort" émis par ce courant qui a "enjoint",
littéralement, ces deux personnalités à se mettre autour de la table
des négociations. De même, les rencontres se sont multipliées ces
derniers jours, au Palais d'Ambohitsorohitra, entre Marc Ravalomanana et
le général de corps d'Armée Mounibou Ismaël, en présence du ministre
Jules Mamizara, mais rien ne devait filtrer de ces entretiens successifs.
D'un autre côté, nul n'est en mesure de confirmer - ni d'infirmer - si
une démarche du même ordre a été entreprise auprès de l'autre camp,
mais tout porte à croire qu'une rencontre entre Didier Ratsiraka et Marc
Ravalomanana avait été programmée pour le 11 mars dernier, à
l'initiative de la mission de l'Oua conduite par Antonio Macarenhas
Monteiro, une entrevue finalement avortée car M. Ravalomanana aurait
changé d'avis en fin de compte. En définitive, les tractations
entreprises actuellement par les militaires pourraient aboutir à la tenue
d'une telle rencontre dans les prochaines 24 ou 48 heures, d'autant que
les appels au sujet de la nécessité d'un dialogue direct entre les deux
personnalités se sont multipliés ces derniers temps dans les médias. De
nombreux observateurs ont, en tout cas, perçu dans la décision de
suspension - jusqu'à nouvel ordre - des manifestations sur la Place du
13-Mai une autre indication significative qui conforterait la thèse de
l'imminence de ce rapprochement au sommet.
TRIBUNE
: DÉGRADATION VOLONTAIRE DE L'ÉCONOMIE
LA «
CLOCHARDISATION » DE MADAGASCAR
Du côté d'Air Madagascar, on est persuadé
que la rétention à l'aéroport de Paris-Roissy du Boeing 767-300 est due
à une intervention souterraine du camp de l'amiral. Tout comme en
février, une initiative de la même faction avait incité Air France à
annuler un vol vers Antananarivo et à débarquer des passagers déjà à
bord (dont surtout Ibrahima Fall, le conseiller pour l'Afrique du SG de
l'ONU Kofi Annan). Le message malveillant annonçait que l'appareil
pouvait être immobilisé durablement dans l'île en raison de la grève
générale. Visiblement, une opération insidieuse est montée pour
frapper et handicaper les entreprises et surtout l'économie nationale.
Le cas d'Air Madagascar est révélateur d'une manœuvre qui poursuit une
double objectif : d'abord, pénaliser (sinon couler) une société qui a
participé activement au mouvement de la Place du 13-Mai. Ensuite,
détériorer l'économie malgache en la privant de certaines de ses
ressources financières. Il en va de même des zones franches qui
licencient entre 15 et 20.000 employés pour cause de fermeture
définitive ou de délocalisation vers l'île Maurice.
Au début du mois de janvier, quand le mouvement de grève pour la
vérité des urnes avait démarré, les bailleurs de fonds s'étaient fait
un devoir de révéler le coût journalier de l'opération : entre 8 et 12
millions de dollars. Les pertes cumulées sont actuellement estimées à
800 millions de dollars. La coupe est apparemment pleine, mais on ne voit
pas encore l'issue de la crise se profiler à l'horizon. L'explication en
est simple : il y a chez certains une volonté délibérée de
"clochardiser" Madagascar, avec l'intention de récupérer
ultérieurement plus facilement un pouvoir qui leur échappe.
Avec les barrages, qui étranglent la province d'Antananarivo, on tente
d'installer un contexte de pénurie généralisée, de vie chère et même
de famine. On veut ainsi mettre en évidence l'impuissance de Marc
Ravalomanana et son "inexpérience de gestion". De cette
manière, la province d'Antananarivo, son bastion et son réservoir
inépuisable de voix lui tournera le dos. Cet électorat désappointé
pourrait de nouveau se jeter dans les bras de Didier Ratsiraka, présenté
comme une "incarnation de la bonne gestion".
CROCODILE
D'autre part, on s'attache à désorganiser complètement la vie publique
et économique, de sorte que les ressources de l'Etat soient taries, les
réserves en devises asséchées, la nation appauvrie et la croissance
cassée. Si Madagascar n'arrive plus à honorer les critères de
performance économique fixés par les bailleurs de fonds, l'octroi de
crédits sera suspendu. On en connaît les résultats inévitables :
amplification du déficit budgétaire, dévaluation, inflation galopante,
augmentation des impôts, etc.
Le pouvoir de Marc Ravalomanana, dans ces conditions, se débattra dans
mille difficultés, et la population malmenée par la crise se tournera
vers l'amiral, dont les mandats sont rétrospectivement considérés comme
un "âge d'or". On rappelera qu'en 1991, malgré sept mois de
grève générale, M. Ratsiraka a refusé de quitter le pouvoir. Défait
ensuite à l'élection présidentielle de 1993 par le Pr Zafy Albert, il
légua à celui-ci une économie excessivement dégradée. On se souvient
que le chirurgien fut acculé à des mesures impopulaires comme le
flottement du Fmg ou l'instauration de la TVA, lesquelles vont à terme
conduire à sa chute. Apparemment, une clique immorale reconduit cette
œuvre destruction nationale, dans le but de se donner une bonne chance de
récupèrer plus tard le pouvoir.
En tout cas, en évoquant le taux de croissance, au début de la campagne
électorale, l'amiral a annoncé ainsi la couleur: "C'est nous qui
avons tué le crocodile. Pourquoi est-ce que ce sont les autres qui vont
se parer de ses crocs ? ". Si certains sont insensibles au spectacle
de la dévastation de l'économie, c'est parce que du crocodile, ils ont
revêtu la carapace…
Adelson RAZAFY
Clicanoo
LE
BARRAGE DE BRICKAVILLE RENFORCÉ

Ratsiraka
ignore la demande de la France
S’ils
ne sont pas destinés à évacuer les ressortissants français en cas de
prise de pouvoir par les militaires, la présence inhabituelle des navires
militaires qui se trouvent au-dessus de la pointe nord de la Grande Ile
(entre Mayotte et la Réunion) pourrait être interprétée comme une
pression exercée par la France sur le camp de l’Amiral qui, jusqu’à
présent, n’a pas donné suite aux demandes de la France qui l’invite
à lever les barrages en province. Rappelons que les troupes de Samuel
Lahady, gouverneur de Toamasina (Tamatave), sont “terriblement”
équipées en matière d’armement. Elles disposent d’une batterie
anti-aérienne et des mines anti-personnelles auraient même été
enterrées autour du barrage. Par ailleurs, des éléments d’élite
faisant partie de la garde présidentielle, fidèles à l’Amiral, ont
été envoyés à Brickaville pour renforcer le dispositif destiné au
blocus économique d’Antananarivo. Et le passage de deux avions
militaires algériens à Toamasina il y a deux semaines — qui
officiellement ont transporté des matériels de communication —
continue à hanter les esprits. Hier, après une rencontre avec des
représentants du comité pro-Ravalomanana, natifs de la province, le
gouveneur a organisé une conférence de presse pour dire qu’aucun
accord n’a été conclu et que le barrage est toujours maintenu. En
somme, seule une pression militaire peut faire changer d’idée l’Amiral
et le gouverneur de Toamasina.
À Mayotte, interrogé sur une éventuelle intervention à Madagascar des
navires militaires français, un employé du détachement militaire de la
marine joint par téléphone hier a répondu : “C’est possible !”
tout en indiquant que l’effectif total des trois équipages tournait
autour de 500 militaires. Par ailleurs, “tout Mayotte est au courant que
ces navires étaient pour Mada” comme l’a indiqué hier par
téléphone un habitant de la petite île française du canal de
Mozambique, située à 300 kilomètres seulement des côtes malgaches.
Dissuasion, prévention, projection et protection sont les quatre
fonctions opérationnelles assignées aux forces armées françaises.
Alain
Dupuis / Pana Reeve
Vaovao
Italianina MISNA
MADAGASCAR,
22 MAR 2002 (3:10)
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RATSIRAKA NE DEMORD PAS ET FIXE LE BALLOTTAGE DES
PRESIDENTIELLES AU 28 AVRIL (STANDARD, POLITICS/ECONOMY)
Le conflit institutionnel se poursuit à Madagascar. D'une part, Jacques
Sylla, le Premier Ministre désigné par le président investi par le
peuple, Marc Ravalomanana, a annoncé qu'il présenterait prochainement un
programme politique à l'Assemblée Nationale. De l'autre, l'exécutif du
président sortant, Didier Ratsiraka, lit-on sur la presse locale, aurait
décidé hier de fixer le second tour des élections présidentielles au
dimanche 28 avril. Le décret, approuvé avec l'accord de la Haute Cour
constitutionnelle (HCC), prévoit également une "révision
spéciale" des listes électorales. Le ballottage, initialement
prévu le 24 février, avait été reporté à une date non définie suite
à un accord entre les deux rivaux politiques. Ces derniers jours, on
semblait en outre voir s'approcher la fin de la crise grâce à l'annonce
d'une rencontre entre Ravalomanana et Ratsiraka. Cependant, ce face à
face risque lui aussi de sauter à cause de la convocation du second tour
électoral, qui laisse présager un avenir inquiétant. La tension monte
dans le pays et le risque d'une explosion de violence grandit. La
capitale, Antananarivo, contrôlée par les hommes de Ravalomanana, est
encore isolée de Tamatave, fief de Ratsiraka. Les barrages routiers de la
RN2 à Brickaville (50 kilomètres au sud de Tamatave, Toamasina en
malgache), qui empêchent depuis des jours le passage des camions-citernes
de carburant vers Antananarivo, ont été renforcés. Le barrage fluvial
mis en place par les sympathisants de Ravalomanana pour empêcher
l'arrivé de ravitaillements alimentaires à Tamatave demeure et les prix
commencent à grimper dans la ville côtière. Un demi kilo de haricots
secs coûtait 700 francs malgaches (environ 0,11 euros) il y a quelques
jours, aujourd'hui, il coûte 2.000 francs malgaches (0,31 euros). Le prix
d'un oeuf a plus que doublé, passant de 600 à 1.500 francs malgaches (de
9 à 23 centimes d'euros). Il est aujourd'hui presque impossible de
trouver des légumes sur les marchés. (CC)
MADAGASCAR, 22 MAR 2002 (1:0)
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BETROKA: VAGUE D'ATTAQUES CONTRE LES RELIGIEUX
(BRIEF, CHURCH/RELIGIOUS AFFAIRS)
Les dirigeants de l'Eglise catholique et les missionnaires, dans
l'extrême sude de Madagascar, font l'objet d'une vague de violence et
d'intimidation. D'après des sources locales de la MISNA, depuis mardi
dernier, des hommes armés à la solde du gouvernement de Tuelar, dans la
zone de Betroka (400 kilomètres au sud de Fianarantsoa), ont pris de mire
plusieurs structures ecclésiastiques gérées par les Sœurs Nazaréennes
de la Passion. Le personnel religieux de la congrégation a été évacué
et certaines sœurs se sont réfugiées à Ihosy (150 kilomètres au nord
de Betroka). Aux religieux de la zone ont été confisqués les appareils
de transmission radio. L'évêque du diocèse local, monseigneur Philippe
Ranaivomanana, a adressé une lettre à Marc Ravalomanana, le président
désigné par le peuple, lui demandant de faire intervenir immédiatement
les hommes qui lui sont fidèles. La situation dans les autres provinces,
comme l'avait déjà dénoncé la MISNA, est d'une extrême gravité dans
la mesure où elles se trouvent complètement isolées du reste de l'île.
L'administration dans ces régions est encore fortement contrôlée par
les gouverneurs locaux, tous hommes de l'AREMA (le parti du préSIdent
Didier Ratsiraka) qui, avec l'appui de la police locale et des groupes de
jeunes, payés pour créer du désordre, attaquent ceux qui sont proches
du KMMR (Comité pro Ravalomanana). (AHG)
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Clicanoo : 21 mars 2002
Pas moins de cinq bâtiments de la Marine nationale, dont le Var, ayant à son bord l’amiral commandant la zone maritime de l’océan Indien, se sont retrouvés tout récemment à l’ancre dans le lagon de Mayotte. Tous ont appareillé ces jours-ci, à l’exception de la frégate de surveillance Floréal et du bâtiment de transport léger Francis-Garnier. Officiellement, ces unités venaient subir des réparations auprès de la Garonne. Officieusement ce sont les événements à Madagascar qui justifient cette intense activité navale.
La
marine française se tient prête en cas d'aggravation de la situation à
Madagascar

Déploiement naval autour de
Madagascar
Actuellement,
plus de 50% du tonnage de la flotte française, hors les sous-marins
nucléaires lanceurs d’engins, se trouvent déployés en océan Indien.
Ce chiffre s’élève à plus de 60% si l’on considère les bâtiments
disponibles hors périodes d’entretien.
En temps normal, la Marine nationale déploie une dizaine de bâtiments
dans la zone. Ils sont aujourd’hui près de trente.
Le gros du dispositif se trouve dans le Nord de l’océan Indien avec la
Task Force 473. Elle se compose du porte-avions Charles-de-Gaulle, d’un
sous-marin nucléaire d’attaque, des frégates Jean-Bart, la
Motte-Picquet et De-Grasse, et du bâtiment de commandement et de
ravitaillement la Somme.
A Djibouti, le contre-amiral Laurent Mérer, commandant la zone maritime
de l’océan Indien (Alindien), embarqué à bord du bâtiment de
commandement et de ravitaillement Var, exerce le commandement des unités
de la zone non directement impliquées dans la mission du groupe
aéronaval engagées dans les opérations aux côtés des forces de la
coalition contre le terrorisme.
CONCENTRATION INHABITUELLE
Moins sous les feux de l’actualité mais tout aussi préoccupante à l’échelle
de la zone, la situation à Madagascar et son éventuelle dégradation
amène la Marine nationale à se préparer à toute éventualité.
C’est ainsi que le Var avec à son bord l’Alindien a jeté ces
jours-ci l’ancre dans le lagon de Mayotte. Troisième d’une série de
cinq pétroliers ravitailleurs, le Var est le sister-ship de la Somme.
Comme lui c’est un bâtiment de soutien logistique garant
éventuellement de l’endurance à la mer d’un groupe aéronaval et
donc de la capacité des forces à se projeter loin du port de base.
A Mayotte, le Var a retrouvé la frégate de surveillance Floréal, le
bâtiment de soutien mobile la Garonne, le bâtiment de transport léger
Françis Garnier et le patrouilleur la Rieuse. Une telle concentration
navale inhabituelle est justifiée officiellement par des réparations
auprès de la Garonne. Officieusement, c’est bien la situation à
Madagascar qui a conduit à ce rassemblement. S’y ajoute la présence du
bâtiment amphibie Siroco à la Pointe-des-Galets (voir en pages 20-21).
Le Var a appareillé hier de Mayotte. La Rieuse avait pour sa part levé l’ancre
deux jours plus tôt. La Garonne a mis le cap sur la Réunion. Restent
dans le lagon de l’île aux parfums, le Floréal et le Françis Garnier.
A quai, au mouillage ou en mer, ces bâtiments qui pourraient être
rejoints par d’autres ne sont évidemment pas là par hasard surtout au
moment où Madagascar s’enfonce dans le chaos.
Clicanoo
Les
meetings sur la place du 13 Mai sont désormais suspendus jusqu'à nouvel
ordre. Ceci signifie que dans la capitale tout au moins, la reprise
des activités économiques devrait être quasi totale. Le GEM (Groupement
des entreprises de la zone franche) et le SIM (Syndicat des industries de
Madagascar) se sont déclarés prêts à apporter toute leur
collaboration. Une déclaration logique puisque ces deux organisations —
ainsi que d’autres — avaient récemment reconnu que seul le
gouvernement Sylla était capable de remettre en marche l'administration.
Pour les fonctionnaires de cette dernière et des entreprises publiques,
le principal motif de grève était de devoir reprendre le travail avec
les anciens responsables du gouvernement Ratsiraka. Manifestement, le
gouvernement Sylla est en train de résoudre le problème : des
nominations en rafale constituent l'essentiel des décisions prises en
conseil des ministres actuellement.
“NE JOUEZ PAS LEUR JEU”
En ce qui concerne les entreprises de la zone franche et les sociétés
privées, ce qu’elles réclamaient pour reprendre le paiement de leurs
obligations fiscales et sociales — à savoir l'organisation d'un service
minimum dans un certain nombre de secteurs clés (dont les banques et les
télécommunications) — semble déjà être effectif depuis plusieurs
jours.
La question cruciale désormais est désormais de savoir quand
Antananarivo sera réapprovisionnée en carburants : les barrages érigés
sur la RN2 vont-ils disparaître en contrepartie de l’arrêt des
rassemblements publics sur l’avenue de l’Indépendance, comme s’y
est engagé le gouverneur de Tamatave Samuel Lahady ? Rien n’est moins
sûr.
La rencontre qui a eu lieu ce week-end entre le gouverneur de la province
de l’Est et des représentants de M. Ravalomanana venus plaider pour l’ouverture
d’un “couloir humanitaire” pour le transport des carburants et des
médicaments, semble bien en effet avoir été celle des dupes. Un accord
aurait (le conditionnel est de rigueur) été conclu entre les deux
parties, mais après le départ pour Antananarivo de la délégation
Ravalomanana, le barrage de Brickaville a été renforcé et les
camions-citernes qui devaient rejoindre la capitale ont rebroussé chemin.
Au sein du camp Ravalomanana, si la déception est grande, mais “bien
que la pénurie d'essence désorganise la vie des citoyens dans la
province d'Antananarivo, n'oublions pas que les Tamataviens sont les plus
à plaindre car des produits essentiels tels que le riz, les légumes, les
œufs, les médicaments, etc., sont devenus rares sur le marché”, a
déclaré un conseiller provincial de Toamasina.
En tout cas, le projet de démanteler le barrage de Brickaville par des
civils venant d'Antananarivo a été abandonné. Cependant, quelques hauts
responsables du camp Ravalomanana ont suggéré des mesures plutôt
radicales : “Puisque Lahady Samuel a récemment décrété que Marc
Ravalomanana ainsi que Jacques Sylla et son gouvernement ne peuvent
séjourner dans la province de Toamasina, pourquoi le Premier ministre
Sylla (…) ne sort-il pas également un décret interdisant Didier
Ratsiraka, Tantely Andrianarivo et leurs ministres de s'installer dans la
province d'Antananarivo ?”, a confié un député de la région d'Antsirabe.
Ayant eu vent d'une telle suggestion, Marc Ravalomanana s'y est fermement
opposé : “Ne jouez pas leur jeu”, a-t-il dit à certains de ses
proches, pressés d'en finir avec ce barrage de Brickaville.
Aujourd’hui, le conseil provincial de Tamatave, dont la plupart des
membres appartiennent à l’Arema, le parti de M. Ratsiraka, délibérera
sur la loi statutaire. Le vote de cette loi est prévu dans le processus
tendant à mettre en place l’autonomie des provinces. Les événements
de ces derniers jours dans le port de l’Est ont perturbé la tenue de ce
conseil provincial, qui devait avoir lieu avant ce mercredi.
A l'issue de cet épisode, auquel s’ajoute le bras de fer qui se joue à
Brickaville, une chose est sûre : la situation ne peut que s'aggraver
dans les deux provinces. Mais ce blocus dont sont victimes les populations
ne paraît guère émouvoir quelques chefs de parti, dont des candidats
malheureux à la l'élection présidentielle. Dans cette situation
préoccupante sur le plan humanitaire, beaucoup s'étonnent du mutisme de
l’ancien président — et docteur —
Zafy Albert.
SOUTIEN
DE ONZE FAMILLES ET CONGRÉGATIONS RELIGIEUSES MALGACHES DU KENYA POUR
MARC RAVALOMANANA
Nairobi,
3 Martsa 2002
Ho
an’Andriamatoa Marc Ravalomanana,
Filohan’ny Repoblikan’i Madagasikara
Andriamatoa
Filoha,
Voninahitra
ho anay Malagasy monina eto Nairobi (Kenya), izay voatonona anarana eto
ambany ny maneho etoana ny fifalianay sy ny fisaoranay anao noho ny
nanekenao handray ny fitondrana araka ny hetahetan’ny vahoaka Malagasy,
sy ny nahasahianao nijoro tamin’ny fahamarinana ary tsy nihemotra teo
anoloan’ny setrasetra sy ny fanaratsiana samihafa, ka niarovanao ny
safidin’ny vahoaka.
Manohana
anao tanteraka izahay ary manao araka izay azonay atao hahafantaran’ny
eto Afrika ny toe-javatra misy any Madagasikara.
Andriamanitra
tsy mba tsy marina ka hanadino ny soa ataonao amin’ny firenena sy ny
mpiray tanindrazana aminao.
Ny
fanirianay dia ny mba hamangianao ny Malagasy eto Nairobi.
ANDRIANTIANA,
Gérard
RAKOTOMALALA, Hervé P.
D’ELINIVO, Emmanuel
Jean RAKOTOMALALA, Vola
FIAFERANA, Andriamamonjy M.
RAKOTONDRANDRIA, Alain Valency
FIAFERANA, Chantal S.
RAKOTONDRANDRIA, Noroarisoa
RABENARIVO, Rolland
RAMIALISOA, Bernadette
RABEZAFIMANDIMBY, Fara
RANDRIAMANALINA, François
RABEZAFIMANDIMBY, Marc Fidèle
RASOARIMALALA, Marie Elisabeth Claire
RAFIDISON, Lalao Hery
RASOAVAOHITA, Martine
RAHOLISOA, Monique
RATSIMBAZAFY, Fulgence
RAKOTOARIJAONA, Stéphan
RAVAOARISOA, Marie Françoise Romaine
RAKOTOARIJAONA, Voahirana
RAZAFIMANDIMBY, Claude
RAKOTOARILALA, Louis Martin
RAZAFINDRAZANAKA, Louis de Gonzague
RAKOTOARISAONA, Jeanine
ROBIA, Lucien
RAKOTOARISAONA, Justin
SPOONER, Paul
RAKOTOARISOA, Heriniaina Eugène
SPOONER, Vero
RAKOTOMALALA, Abel
HAFATRA
HO AN'IREO MITOLONA HO AN'NY FAHAMARINANA
EO AMBANY FITARIHAN'NY FILOHA MARC RAVALOMANANA
Nairobi,
Kenya, 9 marsa 2002.
Ho
an'ireo havana rehetra mitolona aty an-tanindrazana,
Izahay
Malagasy monina eto Nairobi (Kenya) izay voatonona etsy ambany dia maneho
ny fanohananay an-kitsi-po sy arahan'asa ny ezakareo rahalahinay,
anabavinay, zanakay ary ray aman-dreninay aty an-tanindrazana, eo ambany
fitarihan'ny Filoha Marc Ravalomanana.
Midera,
mankalaza ary mankasitraka ny herim-ponareo sy ny fanaovanareo ny ainareo
tsy ho zavatra izahay, ary miombona ahiahy sy tebiteby aminareo. Tsy irery
ianareo satria ny fonay sy ny sainay manontolo dia eo anilanareo
mandrakariva.
Toy
izany koa ny fo sy ny sain'ny vahoaka afrikana eran’ny kaontinanta.
Nampitsiry fanantenana ao am-pon'ireo vahoaka afrikana ireo tokoa mantsy
ianareo. Voninahitra sy reharehan'ny Malagasy rehetra manerana ny tany
izany.
Tsy
rano latsaka an-tany ny dinitrareo fa ranomainty sarobidy anoratana pejy
vaovao eo amin'ny Tantaran'ny nosintsika.
Fianakaviana
RAKOTONDRANDRIA
Fianakaviana SPOONER
Fianakaviana FIAFERANA
Fianakaviana RAZAFIMANDIMBY
Fianakaviana RAKOTOARISAONA
Fianakaviana Abel RAKOTOMALALA
Fianakaviana RABEZAFIMANDIMBY
Fianakaviana Jean D'ELNIVO EMMANUEL
Ny maopera sy frera Jesuites malagasy rehetra.
Ny maopera Assomptionnistes malagasy rehetra.
Ny masera Réparatrices malagasy rehetra.
FANAMPIANA
ARA-BOLA AVY AMIN'NY MALAGASY SASANY MONINA ETO KENYA HO AN'IREO MITOLONA
HO AN'NY FAHAMARINANA EO AMBANY FITARIHAN'NY FILOHA MARC RAVALOMANANA (Ezaka
nataon'ny tokantrano sivy - Asabotsy 9 marsa 2002)
1.
Fianakaviana RAKOTONDRANDRIA
11.000 Kenyan shillings (Kes) = 142 dollars US
2. Fianakaviana SPOONER
10.000 Kes = 129 $
3. Fianakaviana FIAFERANA
10.000 Kes = 129 $
4. Fianakaviana RAZAFIMANDIMBY
7.700 Kes = 100 $
5. Fianakaviana RAKOTOARISAONA
7.700 Kes = 100 $
6. Fianakaviana Abel RAKOTOMALALA
5.000 Kes = 64 $
7. Fianakaviana RABEZAFIMANDIMBY
3.000 Kes = 32 $
8. Fianakaviana RAKOTOARIJAONA
1.000 Kes = 12 $
9. Jean D'ELNIVO EMMANUEL
200 Kes = 2,5 $
TOTALINY
54.600 Kenyan shillings = 710 dollars US
Fanamarihana:
Ezaka
voalohany ireo;
Ireo relijiosy katolika malagasy rehetra eto Kenya dia efa manampy amin'ny
alalan'ny fikambanany tsirairay avy any Madagasikara.
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MADAGASCAR:
Quels enjeux ?
MATV : Edition du 21.03.2002
Yougoslavie.
Côte d'Ivoire. Zimbabwe. Madagascar. Des pays où ont eu lieu des
élections présidentielles. Parmi les candidats en lice : le président
sortant et un opposant cristallisant une certaine volonté de changement.
Des résultats contestés plus ou moins fondés pour cause de fraudes. Des
manifestations violentes pré ou post électorales plus ou moins
virulentes et de durée plus ou moins longue. Intervention plus ou moins
motivée de la communauté internationale. Les similitudes s'arrêtent
là.

Arrêtons
nous sur les deux derniers pays : le Zimbabwe et Madagascar pour cause de
proximité non seulement des événements mais aussi géographique.
L'adversaire de Robert Mugabe n'avait aucune chance de gagner l'élection,
pour cause de verrouillage constitutionnel et organisationnel. Les
résultats n'ont pas été une surprise. La communauté internationale et
les bailleurs de fonds ont été prompts à condamner celui dont le
langage, les actes et les décisions ont été clairs et nets, sans
ambiguïté. Et justement s'agissant des actes, Robert Mugabe ne s'est
embarrassé d'aucun état d'âme ces dernières années, sachant
certainement à l'avance la réaction de la communauté internationale
même si cela lui a coûté une mise au ban et à un marasme pour son
pays. Sans le cautionner, il a ses raisons contestables ou non, inavouées
ou non, d'avoir agi ainsi. Ce serait trop facile de taxer de folie cet
homme d'état qui, à ses débuts et après de nombreuses années de
lutte, a pourtant forcé l'admiration de ses pairs africains et même de
la communauté internationale par sa modération voire sa sagesse.
La frilosité voire l'indifférence et les volte-face (condamnation puis
dé condamnation) de la communauté internationale dans ses déclarations
face à la crise malgache tranche étrangement avec son attitude ferme et
claire au Zimbabwe. Elle intervient par le biais de l'OUA, de l'ONU et de
la COI à la médiation. On la reçoit avec force courbettes. On
l'écoute. On la ménage. Mais on ne tient guère compte de ses
recommandations. Elle repart bredouille. D'où une attitude qui n'est noir
ni blanc mais oscille entre le gris clair et le gris foncé.
Ce louvoiement est-il à l'image de l'intérêt que suscite la position de
Madagascar pour cette communauté internationale? On est fortement tenté
de le croire sans faire une grande analyse géo-politico-stratégique. Que
peut bien représenter Madagascar pour cette communauté internationale?
On le classe pourtant parmi les pays les plus pauvres du monde. Il est
cité comme un bon élève de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaire
International et bénéficie de tous les programmes d'ajustement
structurel, se chiffrant à des millions de dollars US. Malgré les
tracasseries administratives, il attire des investisseurs. Sauf peut-être
touristique, et cela plus par manque de volonté politique réelle que
d'opportunités de développement. On le dit riche de potentialités
inexploitées. On le place dans le groupe de pays à plus ou moins hauts
risques (insécurité? instabilité?).
Bref des appréciations mitigées dont il faut peut-être chercher les
explications... ailleurs. Madagascar est une île. Ce n'est pas l'Afrique
où une balkanisation représenterait une menace des intérêts existants.
Il fait figure d'un havre de paix relative malgré les soubresauts plus ou
moins violents (1947, 1972, 1991 et bientôt 2002). Madagascar semble
encore à l'abri de toute forme d'intégrisme, de terrorisme et de
xénophobie. Son « exploitation » n'est pas encore arrivée à
saturation ou à épuisement. La mondialisation et les délocalisations
ont et auront encore besoin dans une certaine mesure de pays comme
Madagascar. Comme les dirigeants des grandes puissances dont les
malversations notoires cherchent des terrains à l'abri de contrôle.
Ratsiraka et Ravalomanana savent tout cela. L'un a été complice, l'autre
le sera immanquablement. Ils auront tous les deux besoin de cette
communauté internationale, de sa manne surtout. Pour eux d'abord, pour la
population éventuellement ensuite...s'il en reste. Cette communauté
internationale tergiverse devant le cas malgache. Hésite entre les deux
candidats. Ménage l'un sans vexer l'autre. L'un est « honni » par une
grande partie de la population. L'autre ne réussit pas à avoir un
chèque en blanc de l'autre partie.
L'enjeu est peut-être flou pour les profanes. Il est clair pour les
initiés. Cette crise se terminera bien un jour ou l'autre. La seule
question : quand? Un proverbe malgache dit en substance : « Andriamanitra
tsy andrin'ny olona andriko ihany » ou par extension « Certains sont
impatients d'attendre Dieu, moi je l'attendrai quand même avec de ma
patience à revendre ». Sans aucune connotation religieuse.
LES
CAISSES DE L'ETAT SONT VIDES
Edition du 21.03.2002
Quelle différence entre Madagascar et le Zimbabwe ? Pour les
ressemblances, les réponses sont certainement nombreuses, mais à cette
question, on est tenté de rétorquer : le premier n'est pas sous le coup
d'une sanction internationale bien que la crise post-électorale soit
entière, le second est sous le coup d'une sanction internationale alors
que le Président élu vient de prêter serment.
En 1993, un nouveau régime était mis en place, dirigé par le Pr Albert
Zafy, poussé par la population et les autorités religieuses, un peu
comme maintenant pour Ravalomanana. Ecoutant les conseils du Pasteur
Richard Andriamanjato, Albert Zafy s'est lancé dans la voie des «promisory
notes ».
Il y eut également l'affaire Flamco qui continue à faire des vagues
jusqu'à maintenant. Le financement parallèle a eu pour effet la rupture
de nos relations avec le FMI et la Banque Mondiale. Et cela a précipité,
dans une certaine mesure, la chute de ce régime, mettant à nu les
divergences de vues entre Francisque Ravony, le Premier ministre, et
Albert Zafy, le Président de la République. José Raserijaona, ministre
des Finances et du Budget de l'époque a dû démissionner, d'une part
parce que sa formation politique CSDDM allait phagocyter les députés
UNDD et d'autre part, il était sur le point d'envoyer la fameuse lettre
d'intention, normalisant les relations avec le FMI qui avait dépêché
Carstens, le responsable du dossier Madagascar, à Antananarivo.
L'histoire nous a montré qu'Albert Zafy (empêché en tant que Président
de la République) et Andriamanjato Richard (évincé en tant que
Président de l'Assemblée Nationale) avaient eu tort de tourner le dos
aux vertus financières internationales établies.
10 ans plus tard : Comment Me Jacques Sylla compte-t-il financer son
programme et faire fonctionner le pays alors que le régime autoproclamé
n'a pas encore eu la reconnaissance internationale ni même l'envergure
nationale ? Tous les regards se tournent vers le FMI, la Banque mondiale
et l'Union Européenne. Ou encore d'autres organismes multilatéraux qui
ont beaucoup investi dans plusieurs projets de développement.
La communauté des Bailleurs des Fonds de Madagascar souhaite défendre la
pérennité des projets en cours pour ne pas sanctionner la population. Ce
faisant, elle apporte un soutien tacite au régime de Ratsiraka sous
lequel ces projets sont nés.
Aurons-nous droit à un bis repetita de la cohabitation en 1992 ? De
source militaire une rencontre Ravalomanana/ Ratsiraka est inévitable.
Souhaitable pour éviter le chaos. Sinon, c'est le chaos qui va régler la
crise à leur place...
Midi
De Mada
Tempête
à l'assemblée nationale
Session
extraordinaire, les 25 et 26 mars à Tsimbazaza
Ange Andrianarisoa
"cède" la place à Paraina Auguste
Sur convocation du président Ravalomanana, selon le décret n°2002/025
du 18 mars 2002, une session extraordinaire de l'Assemblée nationale se
tiendra les 25 et 26 mars prochains, au palais de Tsimbazaza. A l'ordre du
jour sont inscrits, "Lecture du message du président de la
République à la Nation", et "Présentation du programme
général du gouvernement, avec suggestions".
Val Andriamahaitssimiavona
-----------------------------------------
Les événements se sont précipités depuis lundi où le collectif des
députés oeuvrant pour la démocratie a demandé au président Ange
Andrianarisoa de signer une délégation de pouvoir au profit du
vice-président Auguste Paraina. Une proposition que le numéro un de la
chambre basse a rejetée. Mais mardi, le collectif est revenu à la charge
et Auguste Paraina a été présenté au personnel de l'Assemblée
nationale et a procédé aux préparatifs se rattachant à l'organisation
de cette session extraordinaire.
Propres intérêts
Hier, mercredi, Ange Andrianarisoa a été invité à remettre les clefs
des bureaux et autres salles à Auguste Paraina, et il s'y est conformé
d'une manière très amicale. Il semblerait que le président sortant de
l'Assemblée nationale ait été quelque peu déçu de l'attitude des
élus Arema, qui ne lui ont pas apporté leur soutien durant ces deux
derniers jours. Il semblerait également que Ange Andrianarisoa ait
compris son incapacité à gérer la situation à Tsimbazaza ; d'autant
que même ses pairs de l'Arema, parti pourtant majoritaire dans les
travées du palais, ne l'ont pas encouragé à faire preuve de
résistance. Ange Andrianariasoa "cède" ainsi la place à
Auguste Paraina qui va présider la session extraordinaire de lundi
prochain. "Je remercie Ange Andrianarisoa de s'être comporté comme
un responsable. Il n'a pas pensé à ses propres intérêts mais à
l'intérêt suprême de la Nation. Notre mission est actuellement
d'organiser la venue des députés des provinces pour assister à cette
session extraordinaire", nous a confié Auguste Paraina.
Trois-quart
Le collectif des députés oeuvrant pour la démocratie comptabilise
jusqu'ici une soixantaine d'élus. Mais il espère rameuter certains
collègues de l'escarcelle de l'Arema pour pouvoir atteindre un quorum
plus conséquent. Les indiscrétions parlent du ralliement des élus Arema
qualifiés de libéraux, qui seraient contre le blocage du processus
démocratique à Madagascar. A la Chambre haute, la mission des
parlementaires pro-Ravalomanana s'avère plus difficile dans la mesure où
les trois-quart des madriers du palais de verre à Anosy sont occupés par
les hommes et femmes de l'Amiral Ratsiraka. Mais là encore, le régime de
Ravalomanana entend appliquer une autre stratégie.
Manifestation
suspendue, La France demande la levée des barrages
Malgré la déclaration faite par le gouverneur de Toamasina selon laquelle le barrage de Brickaville sera levé une fois que les manifestations sur la Place du 13 mai prendront fin, la route nationale 2 reste toujours sous les ordres des milices et le barrage érigé dans le but d’asphyxier Antananarivo, se trouve encore opérationnel. Samuel Lahady semble ne plus maîtriser ses troupes (lire Midi d’hier) et n’arrive pas à s’imposer pour faire respecter la convention de
Toamasina, établie avec Henri Lecacheur et Victor Sikonina. De son côté le camp Ravalomanana s’est efforcé de s’y conformer pour respecter l’engagement, inscrit noir sur blanc dans la convention, notamment l’arrêt de toute opération paramilitaire ou militaire pouvant entraîner des affrontements violents et meurtriers entre partisans des deux camps. Mieux, il a décidé de suspendre les manifestations, voire la grève générale, décrétée depuis deux mois.
Val Andriamahaitsimiavona
Le
gouvernement face à l'urgence
IL DOIT NORMALISER SON POUVOIR
L'urgence
de la situation étant, le gouvernement de Jacques Sylla avance à pas
comptés. En dépit des nombreux points marqués en quinze jours,
notamment en ce qui concerne les symboles du pouvoir, il doit le
normaliser dans les meilleurs délais dans l'ensemble du pays. Plusieurs
dossiers chauds, voire sensibles, l'attendent. En tout cas, l'équipe de
Jacques Sylla ne bénéficie pas, contrairement aux usages démocratiques,
la période de grâce de trois mois que l'on accorde généralement à
tout nouveau gouvernement.
Rivo
Rakotonirina
Base
de travail
Le problème des barrages n’échappe
pas à la communauté internationale. La France, par exemple, en s’alignant
sur la position de l’OUA, en touche mot. Voici la teneur de la
déclaration du porte-parole du ministère français des Affaires
Etrangères du 18 mars 2002, publiée dans un communiqué de presse reçu
hier à la rédaction : « La France continue à encourager les parties à
trouver une solution politique à la crise actuelle. L’OUA a fait des
propositions précises qui fournissent une base de travail utile. Comme l’OUA,
la France invite les parties à faire en sorte que les barrages routiers
érigés en province soient levés, afin que la vie économique du pays
puisse reprendre. La France fait confiance au peuple malgache – qui a
fait preuve jusqu’à présent de responsabilité – pour continuer à
œuvrer dans le sens de la paix civile et de la démocratie ».
Responsabilité politique
Les citoyens attendent maintenant un
geste de la part du président sortant Didier Ratsiraka d’autant que
Marc Ravalomanana a oeuvré pour le redémarrage de la machine
administrative. On attend de l’Amiral cette prise de responsabilité
politique dont l’effectivité pourrait faire revenir la sérénité dans
la vie économique et sociale du pays. Car, aux yeux de l’opinion, un
début d’arrangement ne pourrait se faire dans un climat tendu, de
violence et sur fond d’attisement à caractère tribal. Jusqu’ici,
Marc Ravalomanana n’a pas versé dans des actes brandissant le blocus,
bien qu’il puisse, par exemple, interdire, ou clouer au sol, ces cargos
privés appartenant à qui on sait, faisant le va-et-vient
Toamasina-Antananarivo, comme le font, avec des fûts, les partisans de l’Amiral
à l’aéroport de Sambava, d’Antsiranana ou de Mahajanga.
La France se contente ainsi de cautionner
les propositions de l’OUA lesquelles ont été déjà rejetées par le
président sortant Didier Ratsiraka, lequel garde toujours la date du
second tour au dimanche 24 mars, si l’on se réfère à ses
déclarations hier sur RTA. Mais comme une bonne partie des investisseurs
à Madagascar sont des Français, la France ne pourra pas rester les bras
croisés plus longtemps.
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