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11-12 Mars 2002

Resistance des proDR...

13-16 Mars 2002

Recueil des News sur Madagascar  qui nous parviennent 13-16 Mars 2002

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Les infos du jour

 

De nos correspondants à Mada

LES ECHOS DES PROVINCES

ANTANANARIVO, 15 mars (AFP) -

 Un manifestant a été tué par balle vendredi à
Antananarivo, la capitale de Madagascar, par les forces de l'ordre près de la
Primature, où se trouvent les bureaux du Premier ministre, a-t-on appris de
source hospitalière.
Quinze personnes ont été blessées, dont six grièvement, a-t-on précisé de
même source, dans des affrontements qui ont opposé des partisans du "président
autoproclamé" Marc Ravalomanana aux forces de l'ordre qui gardaient l'accès aux
bureaux du Premier ministre.
cc/hba/gv/mc eaf

AFP 151613


LE FIGARO

Tamatave, bastion de la «résistance»
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Tamatave : Cécile Cau
Publié le 13.03.2002
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Des planches, un toit de tôle et quelques bières, il n'en faut pas plus au Bar du ruisseau pour devenir Palais d'ambiance, comme on peut le lire sur l'enseigne. Autour d'un bureau qui fait office de comptoir, Tonton n'en démord pas. « Croire en Ravalomanana, moi ? Jamais ! » Le patron est de la génération de Didier Ratsiraka. Enfant, il chantait : « J'aime pas les bourgeois. » Les bourgeois, dans cette région côtière, ce sont les Merina, les gens des hauts plateaux, bref, Tananarive.
Du président Ratsiraka, il dit : « Il a fait des choses. En province, maintenant, on a des universités, des hôpitaux, une route. » La RN2, la seule qui, reliant Tamatave à Tananarive, désenclave la région. En 21 ans, « le président a avoué qu'il n'avait pas pu tout faire », reconnaît ce fidèle de toujours, « mais il va rectifier ».
Au coeur du « pays Ratsiraka », inutile de chercher l'objectivité. Depuis 1991, « 65% de la province est proche ou pour l'Arema », estime un observateur étranger. Dans la région natale du clan Ratsiraka, les esprits ont toujours été fiers de l'enfant du pays. Défié dans la capitale, le président sortant délaisse aujourd'hui volontiers son palais de Iavoloha pour sa maison plus modeste d'Ambodiatafana, à une trentaine de kilomètres de Tamatave. Dans les magasins du centre, les épouses de ses ministres viennent depuis peu faire leurs emplettes. Visiblement, une partie du gouvernement a emménagé à Tamatave.
Depuis que cinq des six provinces autonomes de Madagascar ont désigné Tamatave comme leur « capitale », il y a 10 jours, la ville se pose comme le dernier bastion à conquérir. S'il tombe, c'est la victoire de l'opposition. Donc, sur place, on organise la résistance.
Les rassemblements ont été interdits par le maire, neveu du président, un modéré qui tente de « préserver l'harmonie » entre une population aussi métissée politiquement que culturellement. Si les deux camps politiques s'affrontent depuis deux jours dans des rixes, les manifestations du type de celles qui ont eu lieu à Tananarive n'ont jamais eu lieu. Non que Marc Ravalomanana n'ait aucun partisan ou que personne ne souhaite un changement, mais, comme le dit un habitant : « On a peur. »
La population n'a plus que RFI et TV5 pour s'informer. Car depuis que TVM, la télévision nationale, a été reprise en main par le « ministre Ravalomanana de l'Information », « on a jugé que mieux valait ne pas diffuser cette chaîne de propagande qui fait comme si le président Ratsiraka n'était plus », explique Soaleah, chargée de communication au gouvernorat. Les journaux quant à eux, arrivent de Tananarive au compte-gouttes, avec plusieurs jours de retard.
Au Ruisseau, Tonton « vit bien », malgré l'inflation sur les produits, les légumes notamment, qui n'arrivent plus de la capitale. Installés à 100 km de là, des « gens qui ne représentent qu'eux-mêmes », soutenus par une mini-brigade de 20 militaires envoyés par le gouverneur, Samuel Lahady, ont décidé d'organiser le blocus économique de Tananarive il y a un mois. Le premier port international de l'île est envahi d'un millier de conteneurs prêts pour livraison mais aucun camion ne rejoint la capitale sans autorisation spéciale du gouverneur et sans s'acquitter de « taxes spéciales ». Les entreprises qui exercent l'essentiel de leur activité avec le reste du pays vivent péniblement l'autarcie. Mais « ça donne des leçons à tout le monde », estime Tonton.
Après le passage de la tempête tropicale Harry, Tamatave aspire au calme, mais vit sa revanche. Celle des « nombreux inséparables » (les Betsimisaraka, principale ethnie de la côte est) contre la domination du pays imerina, celui « qu'on voit de loin sous le jour ». Avec Didier Ratsiraka, « on est pauvres, mais on est tranquilles », explique Marthe, une jeune femme qui a voté pour « le Père ». Alors que là-haut, à Tananarive, « ils manifestent tandis que nous travaillons . Ils sont riches et ils nous dénigrent », ajoute Tonton.
Sur fond de crise politique, la région profite du mouvement pour asseoir sa cause autonomiste. Le grignotage politique du « président » merina Marc Ravalomanana non seulement ravive l'antagonisme traditionnel côtes/hauts plateaux, mais aussi attise la crainte d'une remise en cause de la loi sur l'autonomie des provinces. « Tamatave est une des régions qui craint le plus le gouvernement Ravalomanana », explique un observateur étranger.
Gouverneur de la plus riche des six provinces malgaches, Samuel Lahady, jusqu'au-boutiste parmi les fidèles, ne compte nullement lâcher vanille, litchis, girofle et 7 millions d'euros de recettes douanières mensuelles à ce « maire-candidat au passé nébuleux ». « Nous avons pris nos dispositions pour nous défendre contre l'agresseur », dit-il, prêt à protéger les barrages avec des armes.
S'il était un système Ratsiraka, c'est bien Tamatave qui en a le plus profité. « C'était le bazar ici, raconte un homme d'affaires. Depuis 15 ans, beaucoup de gens se sont énormément enrichis. Pour financer sa campagne, le « vieux » n'a qu'à demander 1 000 euros par-ci, 10 000 par là. »
Au Palais d'ambiance, où l'équilibre régional est aussi au centre de débats plus pacifiques, Tonton finit par avouer qu'au fond, il « préfère le caïman rassasié au caïman affamé ».


TOAMASINA 12 MARS 2002
Replique du peuple aux milices pro-Ratsiraka

 

Une marche pacifique a été prévue ce matin pour signifier au Gouverneur, que les propos racistes devraient être révolus.Trois entités étaient en lice pour ce fait. Originaires des provinces de Tanà, Fianarantsoa, Tuléar.
Pendant que les quelques Merina se réunirent sur la place devant la piscine SBM, près de la plage, ils ont été assailli par la milice ATOVO( pro- Ratsiraka).
Le professeur Ratsivalaka a été blessé à la tête. Et en ce moment, il est retenue à la brigade de la gendarmerie.
Les assaillants ont poursuivis les fuillards jusqu'à Ambolomadinika. Ce qui n'a pas plu au peuple, car ils sont armés de mâchette. Ils ont pillés un
magasin appartenant à un Merina dans leur expédition.
Dans l'après midi, le quartier s'est organisé. L'attaque des Zatovo s'est heurtée à une forte résistance. Tout le monde s'y est mis: plus de mpivahiny ou de tompotany, plus d' Arema ou Kmmr.
L'alliance" s'est fait naturellement pour repousser les assassins et pilleurs. Les barrages poussent maintenant comme des champignons et les
défenseurs sont légions. Un mort et deux blessés graves du côté des assaillants. Depuis ,il paraît
qu'ils sont en débandade.
Entre autre, la maison du Directeur de Telma a été incendiée et la cafétériat du Général de la Gendarmerie Andiamihaja se trouvant à
l'aéroport.
Nous pensons que tout se dénouera demain.


Relais des nouvelles de Toamasina
Jean-Eric


le professeur Ratsivalaka était dans les locaux de la gendarmerie vers 15 heures. Il a été blessé à la tête et au dos. Les blessures sont graves mais
on ne craint pas pour sa vie.
La maison de Mme Noro, épouse du directeur de Telecom a été brulée sur ordre de Mangalaza, le recteur de l'Université.
La radio de Fanony, surnommée, la Radio des Milles Collines pousse à la haine tribale. Un des responsables de ces exactions est intervenu en
precisant que ce n'est qu'un début et que la suite sera terrible cette nuit.
Les partisans de Ratsiraka, menés par Doudoul (et entraînés par Sophie) , Norbert le cousin d'Herivelona Ramanantsoa et Riri sont les responsables des exactions. Plusieurs magasins appartenant à des Merina ont été pillés.
Les migrants originaires du sud-est ont décidé de répliquer au nom du TOTEM.
Ils ont à leur tour pillé un magasin appartenant à un des soutiens financiers de l'AREMA.
Une voiture remplie de ces jeunes mercenaires a fait un tour dans le quartier des migrants. Le conducteur s'est affolé et a brutalement acceleré.
Trois des occupants sont tombés alors que la foule bombardait la voiture de pierres. Ils ont été lynchés par la foule après avoir avoué qu'ils sont
payés 25.000 fmg par jour.


Jean-Eric

trois personnes , pour le moment identifiées comme mortes. Il n'y a pas eu d'affrontements comme Fara le dit. ce sont les mercenaires payés par le cousin d'Herivelona Ramananatsoa, un certain Norbert, un certain Riri et un karana Doudoul qui payent les mercenaires qui ont attaqué une foule pacifique venue demander au gouverneur de lever les barrages.
Dans le quartiers des migrants originaires du Sud Est, des barrages ont été érigés, c'est ainsi que trois des mercenaires (payés 25.000) ont été tués.
L'ancien ministre de Zafy, Fulgence Fanony ainsi que le recteur de l'Université de Toamasina, Mangalaza comptent parme ceux qui ont encouragé les jeunes mercenaires à attaquer la foule ce matin. Ils ont été vu aux alentours des lieux de départ des mercenaires.
Le rectorat de l'Université sert de lieu de paiement ainsi que de confection des tracts et des banderoles. La nuit sera chaude. Plusieurs boutiques de Merina ainsi que des personnes ont été agressées.


Compte-rendu de la conférence de presse du Groupe de contact de
l'OUA de ce jour.


OUA

D'après le chef de la délégation du groupe de contact de l'OUA, l'ancien Président du Cap Vert " il y a une ouverture d'esprit des deux parties ". Aussi " il est très probable que les deux protagonistes se rencontrent pour dialoguer afin de trouver une solution pacifique à cette crise ". Les deux candidats sont conscients du danger que court le pays et les risques de dérapages.
Après consultations des deux protagonistes, des
différents citoyens Malgaches ainsi que des membres de la société civile le groupe de contact de l'OUA a émis une proposition à 6 points aux deux candidats.
Proposition à l'étude et dont voici la teneur :
1. Nécessité urgente d'une reprise du dialogue entre les deux candidats, MM. Didier Ratsiraka et Marc Ravalomanana, afin de créer un climat politique propice au retour de la paix civile et de l'ordre constitutionnel, ainsi qu'à la préservation de l'unité et de la cohésion nationales;
2. Engagement de toutes les parties à mettre fin aux manifestations et à la grève générale, à lever les barrages sur toute l'étendue du territoire et à s'abstenir de tout acte de violence ou d'incitation à la haine et à l'intolérance;
3. Nécessité de mettre en place, sans délai, un
Gouvernement de réconciliation nationale dont la
composition serait convenue entre les deux candidats, après consultations avec les principales forces politiques du .pays. Ce gouvernement serait chargé, pendant une période n'excédant pas six mois, de créer
les conditions nécessaires pour le rétablissement
d'une vie économique et sociale normale et
l'organisation d'une consultation électorale
républicaine, transparente, libre et juste;
4. Appel à tous les citoyens malgaches à contribuer activement au rétablissement d'un climat de calme et de sérénité en vue de permettre la reprise immédiate des activités économiques et sociales;
5. Engagement de l'OUA, de l'ONU, de l'Union
européenne et de l'ensemble de la communauté
internationale à apporter tout le soutien politique et toute l'assistance électorale nécessaire et à
garantir la présence d'observateurs internationaux en nombre suffisant sur tout le territoire national pendant le processus électoral;
6. Appel à la communauté internationale, et
singulièrement aux bailleurs de fonds, à poursuivre leurs programmes de coopération et d'assistance à Madagascar .
En ce qui concerne la consultation électorale, on ne parle ni de référendum ni d'élection car c'est aux Malgaches de décider selon le chef de groupe de contact.


Clicanoo 12/3/02

DES AVIONS MILITAIRES ALGÉRIENS À TAMATAVE

Après que les ministres de son gouvernement (au moins six démissionnaires), les barons de son parti Arema, son bras droit et compagnon de route Pascal Rakotomavo, gouverneur d’Antananarivo et maintenant le général Marcel Ranjeva, son ministre des Forces armées ont quitté le navire, l’amiral s’attend aussi à ce que les grandes puissances l’abandonnent à leur tour.
La France, par l’intermédiaire de ses ressortissants à Madagascar et de ses élus, dont ceux de la Réunion, révise sa position pour ne pas être à la traîne des États-Unis, de la Suisse ou de l’Allemagne. Dernier recours, voila que Ratsiraka se tourne vers des pays au passé récent mouvementé. On a signalé samedi l’atterrissage à Tamatave — fief de l’Amiral, considéré comme capital par les gouverneurs sécessionnistes — de deux avions militaires algériens. Certaines sources ont soutenu que ces appareils militaires ont transporté des armes, d’autres ont parlé de troupes d’élite composées de militaires lybiens, syriens et algériens.
D’après les versions officielles, dont celle émanant de l’ambassade de l’Algérie à Madagascar, ces avions ont transporté des matériels de communication. L’amiral et sa famille projetteraient de mettre en place une station de télévision et de radio privée par satéllite capable d’émettre sur toute l’étendue du territoire de la Grande Ile. Ce, parce que les fonctionnaires de la radio et de la télévision nationales ont refusé de travailler pour le compte de Ratsiraka. Comme par hasard, ce sont des avions militaires en provenance d’Alger et de Damas dont l’un est passé par Lusaka (Zambie) et l’autre par Nairobi qui devaient transporter ces prétendus matériels de communication. Et comme par hasard, ce sont des militaires qui ont déchargé les matériels de l’avion, qui ont été ensuite transportés par deux tracteurs appartenant au port de Toamasina avant d’être transbordés sur des véhicules tout terrain qui se sont dirigés vers Salazamay, au domicile de Solo Dollar, proche parent de l’amiral. Apparamment, il y a trop de hasards.

 

Sur RFI du 15 mars 2002 à 18h00: "A Antanananarivo devant la primature  l'armée à tirer sur les partisans de Ra8, 1 morts.

Le PM a pu penetrer dans la Primature grâce une rangée de bonne soeur mais n'a pas pu rentrer dans les bureaux"

 

Sur RFI du 15 mars 2002 à 8h00: "A Taomasina  l'armée à tirer sur les partisans de Ra8, 4 morts."

 

Sur RFI du 14 mars 2002 à 18h00: "A Taomasina  l'armée à tirer sur les partisans de Ra8.

Le peuple n'est pas en faveur de la proposition de l'OUA pour la création d'un gouvernement provisoire"

 

Sur RFI du 13 mars 2002 à 08h00: " 4 morts et plusieurs blessés à Taomasina. L'OUA ne parle plus d'élection"


Flash sur TANANARIVE

 

Affrontements entre militaires et civils aux abords du Palais du Premier ministre Tantely Andrianarivo. La foule était venue installer Jacques Sylla en tant que nouveau Premier ministre. Il y eut trois barrages. Alors que Sylla et une petite délégation ont pu pénétrer dans l'enceinte du Palais fortement gardée, des individus excités et qualifiés de perturbateurs ont lancé des pierres. Les militaires lancèrement à leur tour des grenades lacrymogénes et des grenades offensives provoquant une cinquantaine de blessés et probablement des morts.

** Situation toujours confuse à Antananarivo. les deux hopitaux publics d'Ambohimihandra et d'Ampefiloha sont littéralement débordés. Parmi les blessés des policiers, des civils, des pasteurs et des
civils. Jacques Sylla est toujours dans l'enceinte de Mahazoarivo en ce moment.

*** D'après un communiqué du Gouverneur militaire d'Antananarivo, des hommes armés ont infiltré la place du 13 mai pour provoquer des troubles. Il a mis en garde les dirigeants du KMMR.

*** On a recensé vers 16 heures, une vingtaine de blessés et un mort à l'hopital d'Ambohimihandra et 19 blessés à l'hopital Ravoahangy Andrianavalona à Ampefiloha. La situation reste tendue à Mahazoarivo
où la foule grossissait à vue d'oeil à 500 m du palais du Premier ministre qui est classée zone rouge.


LA LETTRE

Mesdames et messieurs les Commissaires de la Commission Européenne

Mesdames et messieurs les Députés au Parlement Européen, 

Nous nous permettons de solliciter de votre bienveillance une attention particulière à la situation à Madagascar et plus particulièrement au silence ambigu que maintient actuellement l'Europe au sujet de ce pays.

Résidents ou anciens résidents àMadagascar, travaillant ou ayant travaillé pour le Ministère français des Affaires Étrangères, ou pour l'Union Européenne, européens amis de ce magnifique pays, nous n'avons pas d'intérêts particuliers dans la Grande Ile, mais connaissons suffisamment la situation pour juger nécessaire de vous prévenir d'un contexte dans lequel l'avenir de ce pays, et ses progrès réalisés ces dernières années, sont en péril. 

En octobre 2000, l'Union Européenne, sous Présidence Française, fut prompte à réagir en dénonçant les "truquages" des élections par Mr Milosevic et la Commission Electorale Fédérale, puis devant l'impossibilité de faire vérifier les résultats de ces élections, l'Union Européenne a fait le bon choix pour l'avenir de l'Europe : celui de reconnaître l'autoproclamation de Mr Kostonica.

Nous sommes à Madagascar, et à ce jour, dans un contexte sensiblement identique, à la différence près :

que la Serbie n'a jamais été une colonie française, et que Mr Ratsiraka n'est pas inquiété de crime contre l'humanité, mais ce pays rencontre aujourd'hui de très nombreuses provocations des soit-disant partisans de Mr Ratsiraka, qui ne sont en fait que des mercenaires à la solde du porte parole de l'AREMA...

Ils sont déjà responsables de nombreux morts et blessés depuis ces derniers jours, ce qui justifie paraît il, une loi martiale anticonstitutionnelle et totalement arbitraire.

Début février, le Parlement Européen a adopté une résolution dont on retiendra deux considérations importantes (les points D et G de la résolution) et la principale conclusion, à savoir : 

« D. considérant que la Haute Cour Constitutionnelle de Madagascar défiant un vaste mouvement d'opposition et de protestation, a ordonné l'organisation

d'un second tour le 24 février 2002...  G. estimant que la confrontation des procès-verbaux serait le seul moyen démocratique pour connaître le résultat réel de ce scrutin... 

Invite la Présidence espagnole de l'UE à déléguer une troïka officielle pour s'entretenir avec tous les protagonistes avant le coup d'envoi de la campagne électoral, le 9 février 2002, au cas où un second tour des élections présidentielles devrait avoir lieu ». 

En l'absence de soutien international faisant pression sur l'ancienne équipe gouvernementale, ne pouvant obtenir cette confrontation des voix, et fondamentalement certain de son vote et de ses résultats, le peuple malgache a demandé à son candidat de bien vouloir accepter de se proclamer Président de la République, dans la liesse et l'espoir d'un avenir meilleur. 

Aujourd'hui, la loi martiale est proclamée, même si elle n'est pas appliquée par les militaires et encore moins respectée par la population.

Les Ministres du Gouvernement Sylla sont en place, les fonctionnaires ont repris leurs fonctions et redémarrent la machine administrative avant de s'attacher à redémarrer la machine économique.

Le Ministre de la Défense s'attache à consolider l'unité de l'armée, afin qu'elle reste neutre et non partisane.

Tout le monde est prêt à travailler, mais les barrages criminels et hors la loi isolant la capitale, tenus par des "partisans" de Ratisraka, risquent de considérablement freiner ce redémarrage de l'économie, qui est une priorité pour le pays.

Des violences extrêmes et des assassinats sont perpétrés par les mercenaires des plus ultras défenseurs de Ratsiraka, qui payent leurs hommes de main en faux billets (une caisse de faux billets et plusieurs sacs de pierres précieuses ont été retrouvés dans le bureau de Mr Herivalo Ramanantsoa, Ministre de l'Aménagement du Territoire et de la Ville et porte parole de l'AREMA). 

Demain, prenant argument de la loi martiale, l'Union Européenne pourrait décréter, au nom des accords de Cotonou, que les éléments essentiels des Droits de l'Homme sont baffoués à Madagascar, et donc interrompre l'aide à ce pays qui en a tant besoin. 

Cette attitude serait la continuité de la négation de reconnaissance de la volonté légitime du peuple malgache... 

Mesdames et messieurs les Députés Européens, mesdames et messieurs les Commissaires de la Commission Européenne, ne pas intervenir maintenant dans un soutien à ce mouvement populaire, calme et serein mais déterminé, serait ouvrir la porte aux violences les plus extrêmes que les anciens tenants du pouvoir sont prêts à mettre en oeuvre pour garder intacts leurs intérêts personnels. 

Au nom des accords de Cotonou, et de ses "éléments essentiels" de l'état de droit et de la justice, et au vu des décisions que vous avez courageusement prises pour la Serbie et l'Europe, aidez à ce que ces mêmes décisions soient prises vis à vis de Madagascar.

Aidez le peuple malgache :

* à renouer le dialogue vers une paix sociale et politique qui permette de redémarrer l'économie et le développement dont ce pays a tant besoin,

* à arrêter l'attitude de quelques dizaines de partisans de Mr Ratsiraka, qui se lancent dans une politique du pire, qui ne pourra aboutir qu'à des drâmes familiaux, politiques et sociaux

* à obtenir, soit une confrontation des votes présidentiels, soit, tout autre type de vote ou d'expression démocratique qui légalise le pouvoir du Gouvernement de Mr Marc Ravalomanana aux yeux des partenaires internationaux, car il est la seule alternative crédible...  

Aidez le peuple malgache à sortir de cette situation... avant qu'il ne soit trop tard....

 Vous remerciant pour l'intérêt que vous pourrez porter aux pièces jointes à ce courrier et de votre éventuelle intervention auprès de la Présidence de l'Union Européenne, nous vous prions d'agréer 

 

Mesdames, Messieurs les Représentants du Peuple Européen, l'expression de nos sentiments respectueux.


Lors de la manifestation des malagasy et de leurs amis,le samedi 9 mars dernier, un français a témoigné .

Il était à Madagascar lors de l'élection présidentielle et durant toute cette période de grèves .

Radeba a fait des fraudes énormes , entre autres :

- la nomination irrégulière des membres de la H.C.C ., juste avant l'élection, à son propre domicile .

- le nombre de bureaux de vote a augmenté anormalement, à son profit, par rapport au nombre officiel.

Radeba a toujours refusé la confrontation des procès verbaux de vote . Pourquoi ?

Marc Ravalomanana a bien gagné au premier tour à 52,15 % des voix .

Donc , à mon humble avis , il n'y a plus à revenir en arrière . Nous devons tenir bon, jusqu'à ce que Didier Ratsiraka fasse une sortie honorable .

Pendant vingt cinq ans que des côtiers ont été au pouvoir, il n'a jamais été question de tribalisme, les merinas n'ont pas fait d'histoire et maintenant, parce qu'un merina y accède il faut faire des concessions.

Ce que les malagasy veulent, c'est quelqu'un qui fasse avancer Madagascar dans la vérité et la dignité .

Le peuple a fait son choix à 52,15% des voix .

Nina

 

 

Miaramila malagasy


TAMATAVE
Des éléments de la police (FIP) ont essayé de démanteler les barricades érigées un peu partout en ville, et principalement du côté du BAZARY-KELY.
Des affrontements ont éclaté. Des hommes (originaires pour la plupart du Sud-Est et appuyés par des "Groupes d'Intervention" Hauts Plateaux) s'en sont pris aux éléments de la FIP.

MALECK dit DOUDOUL (un KARANA, propriétaire de PHOTOSTAR), l'opérateur économique RAKOTO Jean Paul et le Gouverneur LAHADY Samuel seraient actuellement recherchés par les "troupes" non-originaires de TAMATAVE.

L'hotel-restaurant DARAFIFY (quartier TAHITI KELY) a été incendié. La Pharmacie VONJY (située à Ambolomadinika, axe RN2 et qui appartiendrait à un ratsirakiste) a été saccagée.

Les ZATOVO (milice ratsirakiste) ont annoncé qu'ils incendieront les locaux de TIKO aujourd'hui.

MAJUNGA
Deux officiers (un Commandant dénommé EDMOND et un Lieutenant-Colonel) ont fait sauter à la dynamite le pont de MAROTAOLANA (entre MAEVATANANA et MAJUNGA). Ce pont n'a pas été détruit : des fissures sont toutefois constatées, rendant ce pont impraticable aux poids lourds. Les gendarmes gardent actuellement cet ouvrage.
Poursuivis et arrêtés par des éléments de la Gendarmerie Nationale, ces deux officiers ont été libérés sur intervention du fils de l'ancien CSR Jean de Dieu RANDRIANTANANY. Ce fils de l'ex-CSR (Conseiller Suprême de la Révolution - 2e République) a été pendant un certain temps le Responsable du Service de Sécurité du Gouvernorat.

Le staff du Gouvernorat a déménagé du Bloc Administratif. On ne sait pas à l'heure actuelle où se trouvent les nouveaux bureaux du Gouvernorat.

Des rumeurs circulent actuellement en ville sur l'imminence de la déclaration d'indépendance (?!)de MAJUNGA que fera le Gouverneur.

 


MADAGASCAR, 14 MAR 2002 (17:51)

TAMATAVE: LA SITUATION S'AGGRAVE, LES MILITAIRES TUENT SEPT SYMPATHISANTS DE RAVALOMANANA (FLASH, GENERAL) Sept civils ont été tués par les militaires ce matin vers 10 h 30 à Tamatave (302 kilomètres au nord est d'Antananarivo) dans des affrontements qui ont opposé les forces de l'ordre à un groupe de sympathisants de Marc Ravalomanana. La nouvelle vient d'être communiquée par des sources locales de l'agence MISNA. (CC)


MADAGASCAR, 14 MAR 2002 (20:31)

TAMATAVE: DES MORTS DANS DES HEURTS AVEC DES MILITAIRES, LA TENSION MONTE D'HEURE EN HEURE (STANDARD, POLITICS/ECONOMY) Le climat devient extrêmement tendu à Tamatave (Madagascar). Des sources de l'agence MISNA contactées par téléphone dans la ville malgache ont raconté que ce matin, vers 10 h 30, dans le quartier de Morarano, une zone considérée comme pro-Marc Ravalomanana (le président investi par le peuple), des individus se sont mis à commettre des actes de vandalisme, détruisant entre autres des magasins. L'armée et la police intervenues pour disperser les agitateurs ont ouvert le feu, tuant sept personnes. Des sources contactées dans la capitale malgache, Antananarivo, ont en revanche déclaré que seules deux personnes avaient été tuées durant l'intervention des forces de l'ordre. On avait depuis quelques jours des signes d'une aggravation de la situation dans le principal port de l'île. Des groupes d'individus armés, qui agiraient apparemment pour le compte d'hommes de l'AREMA, le parti du président sortant Didier Ratsiraka, sèment la terreur dans les rues. Cette même formation armée a perdu quatre de ses membres il y a deux jours, lors d'une émeute avec les sympathisants de Ravalomanana. La population de Tamatave (Toamasina en malgache) est descendue dans les rues en organisant des 'postes de contrôle' dans divers endroits de la ville, cherchant ainsi à se protéger des violences éventuelles. A Tamatave, ville natale de Ratsiraka, considérée comme son fief, la tension est telle que tout le monde s'est mobilisé durant la nuit pour garantir la sécurité. Les sympathisants de Ravalomanana et ceux de Ratsiraka se sont ainsi retrouvés au coude à coude pour défier le couvre feu, unis par la même peur. Hier, le délégué de la Croix Rouge Internationale pour l'Afrique Australe et l'Océan Indien, Patrick Zahnd, a envoyé une lettre à Samuel Lahady, gouverneur de la province de Tamatave, dans laquelle il a demandé à ce que, sur la route nationale 2 (qui relie Tamatave à la capitale), bloquée par des barrages, le passage soit consenti à certaines heures pour permettre le transport de vivres et de médicaments, qui commence à manquer dans la capitale. La réponse de Lahady a été directe et brève: "Au regard de la situation, il est difficile de respecter le droit humanitaire". Aujourd'hui, en attendant, sur les pages d'un important quotidien local, la "Tribune", le secrétaire général de l'AREMA, Pierrot Rajaonarivelo, a voulu prendre ses distances de son parti, en déclarant: "le pays s'engouffre de plus en plus dans une impasse" et "la crise n'est plus seulement politique, elle touche également l'économie et la société". Le politicien malgache, se référant aux membres de son propre parti (les gouverneurs des provinces sécessionnistes) a ajouté: "Je refuse aussi tout esprit aiguisant les conflits ethniques. L'autonomie des provinces n'est pas une cause tribale". (CC)


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 Le gouvernement Ra8

LES JOURNAUX

Le Président de la République Malgache

 Marc Ravalomanana a installé tous ses ministres dans leurs bureaux

 

Le Premier Ministre Mr Jacques Sylla


Source: Nos correspondants à Mada

 

Gouvernement de Jacques SYLLA

Gouvernement de techniciens - 100% KMRR (pros Ravalomanana) = TIKO-AVI-MFM-RPSD - aucun chef de parti.

Il manque le ministre des Affaires étrangère

 

Vice Premier Ministre,

M. Narson RAJAONARIVONY

Ministre chargé de l'Economie des Finances et du Budget

A travaillé chez Tiko. Consultant auprès du PNUD. Coordonnateur national du projet 

Origine : Hauts-plateaux

 

Ministre de la Défense 

Le Général de division Jules Mamizara

Ministre de la Défense 

Le Général de division Jules Mamizara

 

Ministre de la Justice ,Garde des Sceaux :
Mme Alice RAJAONAH

Magistrate réputée intègre. Ancienne Première Présidente de la Cour Suprême.

Présidente de l'association des anciens élèves du lycée Jules Ferry

Origine: Hauts-plateaux

 

Ministre de l'Intérieur de la Décentralisation et du Développement des Provinces Autonomes :Jean Seth RAMBELOALIJAONA

Ancien chef de la province de Fianarantsoa - Ancien Ministre

Origine: Fianarantsoa

 

Ministre de l'Industrie du Commerce et du Développement du Secteur Privé : David RAJAONA

32 ANS - Docteur en sciences de gestion

 

Ministre du Transport, du Tourisme et de l'Environnement Olivier RAKOTOVAZAHA

Ancien Secrétaire Général du Ministère de l'éducation nationale. Syndicaliste MFM

Parti Politique: MFM Manandafy

Origine: Hauts-plateaux

 

Ministre des Travaux Publics : LAHINIRIKO

48 ans - Ingénieur en génie civil. Conseiller technique de Fredo Betsimifira, actuel Ministre de l'information de Didier Ratsiraka

Origine: Tuléar

 

Ministre de la Jeunesse des Sports et des Loisirs: Théodore RANJIVASON

Originaire du Lac Alaotra. Animateur de la place du 13 mai. Ancien ministre de Ratsirahonana

Parti Politique: MFM Manandafy

Origine: Tamatave

 

Ministre des Postes et des Télécommunications :
Haja Nirina RAZAFINJATOVO

Délégué au maire du 1er arrondissement d'Antananarivo

Origine: Hauts-plateaux

 

Ministre de la Population :
RABENANDRASANA Jean louis

Ancien SG du ministère de la population

Parti Politique: RPSD Marson Evariste

Origine: Sud-Est

                                      

Ministre du travail, de la Fonction Publique et de la réforme de l'Etat 

M. Julien RADANOARA

Ancien conseiller spécial du Président Albert Zafy, Membre du CNOE (justice et paix)

Parti politique: Zafy

 

Secrétaire d'Etat à la police nationale

Général Augustin AMADY

Chef de la sécurité du Maire. Ex Directeur Général de la police nationale

Origine: Sud-Est Vohipeno

 

Ministre de l'Information, de la culture et de la communication

M. Eric BEANTANANA

Directeur marketing de TIKO. Fils du DG de la sté sucrière Sirama 

Son père est un proche de Ratsiraka - MBA Canada - 33 ans

Origine: Diego

 

Ministre de la Santé

M. Andry RASAMINDRAKOTROKA

Professeur de médecine, Chef de service à l'hôpital Ravoahangy (HJRA).

Responsable national du programme de lutte contre le SIDA.

 

Ministre de l'Education nationale

M. Michel RAZAFINDRANDRIATSIMANIRY

Recteur de l'université de Fianarantsoa

Ancien Ministre de l'enseignement supérieur de Guy Razanamasy 

Origine: Fianarantsoa

 

Ministre de l'Aménagement du Territoire

M. Julien REBOZA

Député AVI de Tuléar. Ancien Ministre du commerce de Ratsirahonana

Parti politique: AVI Ratsirahonanana

Origine: Tuléar

 

Ministre de l'Energie et des Mines

M. Elysée RAZAKA

Directeur de la distribution électricité à la Sté d'Etat JIRAMA (Eau et électricité de Madagascar).

Origine : Hauts-plateaux

 

Ministre de l'Agriculture, de l'élevage et de la pêche

M. Yvan RANDRIANANDRIANONY

D.G. de Tiko Farms et de Radio mada (l'une des 2 radios de Ravalomanana)

Origine : Hauts-plateaux

Libération : lundi 11 mars 2002

 

Le régime kleptocratique de Didier Ratsiraka, qui a ruiné le pays et menace de guerre civile, doit disparaître devant la volonté du peuple exprimée dans les urnes.

Pour que vive Madagascar

Par Eugène EBODE
Eugène Ebodé est écrivain. Dernier roman publié: «Le briseur de jeu» (Ed. Moreux, Paris, 2000).

La loi martiale, signée par Ratsiraka, est l'une de ses dernières pantalonnades à travers laquelle l'écrivain Mongo Beti eût perçu quelque chose aux allures de «ruine presque cocasse d'un polichinelle».

 

Pour que vive Madagascar, il faudrait que Didier Ratsiraka s'en aille! Après plus de vingt-cinq ans de pouvoir, il s'est montré incapable de faire de «l'île rouge» le pays prospère et dont la diversité des paysages et des populations participaient de l'harmonie d'une nation, d'une civilisation admirables.

De plus, sous ce dernier mandat, qui ressemble il faut bien le dire à une opération de rachat avant solde de tous comptes, Ratsiraka a, avec un rare aveuglement, dilapidé le peu de crédit qu'on pouvait encore du bout des lèvres lui prêter. Les Malgaches doivent s'en mordre les doigts, car le retour au pouvoir d'un homme obnubilé par la seule soif du pouvoir et par la conservation de celui-ci est devenu une menace pour l'unité de l'île. Si l'idée de partition semble ici hypothétique voire excessive, les clivages régionaux en gros, l'opposition entre les hommes des hauts plateaux et les autres nourrissent de fortes inquiétudes.

Certes, les Malgaches, en rappelant Didier Ratsiraka aux commandes de l'Etat (1), à la suite d'une consultation électorale claire, auraient dû se rappeler la ruineuse conduite des affaires d'un opportuniste qui se voulut d'abord marxiste-léniniste avant de sombrer dans la seule idéologie dans laquelle se reconnaissent les fossoyeurs des peuples: la kleptocratie. La question qui se pose aux citoyens malgaches est en apparence simple, mais complexe. Quel destin pour Madagascar? Depuis la chute de Tsiranana (2), les errements politiques qui ont suivi, la parenthèse Ramanantsoa (3) et l'arrivée de Ratsiraka ont progressivement enfoncé la nation malgache dans le fiasco. De calamité économique et sociale, en absence de volonté de vision des gouvernants, ces trente dernières années ont abouti à la catastrophe écologique, à la catastrophe urbaine, à la désespérance de la jeunesse.

Aussi, les feux qui consument le patrimoine forestier et culturel de Madagascar serpentent à présent au coeur même des institutions. L'autre question d'importance est celle de la légitimité. Celle d'un homme, c'est évident, mais aussi celle d'institutions respectées parce que respectables. Refonder la République de Madagascar sur de nouvelles bases est l'un des enjeux que la vacance du pouvoir actuel soumet à quiconque aspire au gouvernement de cette «île aux syllabes de flammes» que chanta si bien le poète Jacques Rabémananjara.

Le temps presse et Ratsiraka est déjà dépassé. La réconciliation est une urgence. Mais il n'y a pas de renonciation à nourrir devant ce qui s'ouvre comme espace de victoire collective d'un peuple sur lui-même: congédier les rois fainéants!

S'agissant de ce qui a déclenché l'enlisement actuel préjudiciable à Madagascar, redisons que le premier tour de l'élection présidentielle du 16 décembre 2001 a été faussé. La honteuse pratique du bourrage des urnes et du trucage des résultats s'est manifestée avec la même hargne et le même aplomb irresponsable du clan qui entend s'accrocher au pouvoir.

Le candidat de l'opposition, Marc Ravalomanana, a bien raison de ne pas accepter de participer à un second tour qui verrait les mêmes causes produire les mêmes désastreux effets. La confiscation du pouvoir par un clan doit être rejetée par les Malgaches et par l'opinion internationale. La loi martiale, signée par Ratsiraka, est l'une de ses dernières pantalonnades à travers laquelle l'écrivain Mongo Beti eût certainement perçu quelque chose aux allures de «ruine presque cocasse d'un polichi nelle».

Ce n'est vraiment pas la peine d'aller aux urnes lorsque les dés sont pipés et que le jeu n'en vaut pas la chandelle.

L'enjeu du bras de fer actuel est de taille: Madagascar doit tourner une sinistre page de son histoire. Non seulement le pays doit demander à Ratsiraka de ne plus le rendre malheureux et donc de quitter la scène, mais il doit aussi, en repoussant le spectre de la guerre civile, s'interroger sur son avenir. Son caractère insulaire le met parfois en prise avec ses vieux démons, la pagaille pour la pagaille! D'où la nécessité de développer un programme de sortie de la crise et de la léthargie, programme qui ne place pas l'île dans les seules mains du FMI, mais qui lui permette aussi de lancer une coopération repensée avec le continent africain, et notamment avec la puissance sud-africaine.

Pour échapper aux tristes aventures de l'heure, comment ne pas revisiter l'his toire? Comment ne pas oser s'interroger sur les mécanismes de fonctionnement de la République actuelle ? Ils sont si prompts à fourvoyer plus qu'à valoriser dans cette belle et grande île ses atouts écologiques, ses atouts maritimes, ses atouts culturels, ses atouts géostratégiques.

Que le maire d'Antananarivo soit reconnu comme le Président légitime est le minimum. Que les fossoyeurs actuels, exhumant un brin de leur dignité de la fange où ils l'ont laissé choir, et le signal d'un nouveau départ pour Madagascar et pour les démocraties de la région sera donné. Il convient de noter l'extrême sagesse des militaires, choisis et espérés comme faussaires du jeu démocratique mais dont le comportement actuel demeure honorable. Ils ont sans nul doute retenu la leçon yougoslave.

Nous avons effectivement encore en mémoire la dernière élection présidentielle anticipée par Milosevic dans l'ex-Yougoslavie. Les tricheries dont il s'était rendu coupable n'avaient pas abusé grand- monde. Son adversaire avait refusé de participer au second tour de la mascarade et les Yougoslaves, lassés par les années criminelles du clan Milosevic, s'étaient massivement manifestés dans la rue. Ils ont eu raison et ils ont su sauver la Yougoslavie et rendu à «César» Vojislav Kostunica ce qui lui appartenait: la victoire à l'élection présidentielle.

A défaut du triomphe du droit des peuples dans les isoloirs, il faut, ici et maintenant, que les Malgaches, courageux et confiants dans l'avenir, votent avec leurs pieds, partout où ils se trouvent. Comme les marches des hommes et femmes libres, tomberont les masques des pyromanes!....

(1) Renversé par un mouvement populaire en 1991 après avoir dirigé pendant seize ans un régime marxisant, Didier Ratsiraka est revenu au pouvoir en 1997 après des élections démocratiques.

(2) Philibert Tsiranana, président de 1960 à 1972.

(3) Le général Gabriel Ramanantsoa présidait le directoire militaire au pouvoir entre 1972 et 1975.


Source Clicanoo.com

L'APPEL DU PÈRE PEDRO AUX AMIS DE MADAGASCAR

“Chers amis, je me sens dans l’obligation de vous aider à comprendre les événements qui sont d’une importance capitale pour le futur de Madagascar et sa population. La République de Madagascar a un nouveau président dans la personne de Marc Ravalomanana. Il a été investi le 22 février devant une foule en liesse de près d’un demi-million des citoyens décidés à faire respecter leur choix et leur victoire dans les dernières élections du 16 décembre 2001.
“Une cérémonie digne et grandiose a eu lieu, où cette foule disciplinée a manifesté sa joie et son bonheur dans une tenue exemplaire. Celui qui a eu la chance d’assister ou de voir la retransmission en direct a pu se rendre compte qu’une nouvelle page de l’histoire de Madagascar a commencé. (...)

“Le peuple malgache s’est senti trompé”

“Néanmoins, la situation politique et économique reste très préoccupante, difficile voire dangereuse ! Ravalomanana a gagné les élections présidentielles, selon trois sources différentes dignes de confiance, et a décidé de prendre le pouvoir, poussé par un mouvement populaire jamais vu à Madagascar. Des centaines, des milliers de personnes demandent le respect de leur choix et la victoire de leur candidat ! C’est le pourquoi de ces deux mois de grève générale qui, à ce jour, est toujours en vigueur.
“Pour arranger pacifiquement cette crise, ils ont demandé la confrontation des procès-verbaux, mais le gouvernement n’a jamais voulu accepter cette proposition par peur qu’on découvre les malversations qu’il a faites pour diminuer les votes de Marc Ravalomanana et augmenter celles de son candidat - président sortant Didier Ratsiraka.
“Le peuple malgache s’est senti trompé par les tenants du pouvoir actuel dont l’autorité a expiré le 9 février dernier. Mais cette fois-ci, un homme a accepté de risquer sa vie et de lutter contre la peur, les menaces et les mensonges. C’est Marc Ravalomanana.
“L’administration publique et la plus grande majorité de ses fonctionnaires n’obéissent qu’au nouveau président. Eux aussi l’ont supplié de prendre le pouvoir. La position d’Akamasoa (ndlr : l’association du père Pedro) est la suivante : nous sommes dès le début avec le peuple qui réclame justice et vérité. Jamais dans l’histoire de Madagascar une pareille foule ne s’est réunie et n’a persévéré depuis presque deux mois en manifestant tous les jours.
“Le président sortant a commis de nombreuses irrégularités anticonstitutionnelles, d’après les experts en sciences juridiques. Il faut savoir que les membres de la Haute Cour constitutionnelle, la plus haute instance de l’Etat, qui devrait en principe être neutre, ont été nommés par lui-même et qu’il les a investis à son propre domicile. “Les grandes villes ont voté pour Marc Ravalomanana. Et en brousse, loin du contrôle des observateurs - là où sont les plus pauvres -, personne ne sait expliquer pourquoi ces gens, toujours oubliés, ont voté pour le président sortant puisqu’ils n’ont bénéficié d’aucune structure de progrès, comme les écoles, les routes, l’eau, l’électricité, la radio. Pourquoi ces paysans voteraient pour un candidat qui n’a rien fait pour eux et qui est depuis 22 ans au pouvoir ? Tout laisse penser à des pratiques peu élégantes - et répandues - pour l’achat des voix. (...)

 

DESPROPOS"MÉRINOPHOBES"
"Préparez vos bagages dès ce soir si vous ne voulez pas mourir", répétaient-ils. Par ailleurs, ils ont enlevé les panneaux et les affiches publicitaires des produits Tiko (société appartenant à Ravalomanana) dans la ville,tout enproliférant des menaces.
Entre-temps, la maison et deux voitures du directeur interrégional de la poste ont été incendiés. L'origine du sinistre est encore inexpliquée.
Mais apparemment, cet incendie n'aurait aucune relation avec les événements en cours. Une maison appartenant à un commerçant a également pris feu et une autre maison a été dévalisée pour des raisons
inexpliquées. Ces actes ont été perpétrés par des inconnus.
Tout le long de l'après-midi, les camions et les voitures légères n'ont cessé de semer la terreur et leurs propos "mérinophobes" dans tout Tamatave. Les habitants ont commencé à dresser des barrages pour les empêcher d'entrer au milieu des quartiers.
Arrivés au niveau d'un petit quartier dénommé Morarano, où habitent des gens originaires du Sud-Est malgache, les Zatovo ont voulu forcer les
barrages érigés par les Fokonolona (traduction : les gens du même village). Mais ces derniers ont riposté. Les Zatovo, pris en embuscade, se sont enfuis à bord de leur camions, mais trois d'entre eux n'ont pas pu embarquer et ont été rattrapés par la foule. Ils ont subi la justice populaire. Interrogé par des journalistes, les Fokonolona ont déclaré que
ces trois individus ont été battus à mort. Leurs corps ont été récupérés par la police.
En fin de soirée, lorsqu'il a dressé un bilan de la journée, le préfet de région désigné par Ratsiraka a déclaré qu'il n'y avait aucun mort, rien que deux blessés : un dans chaque camp. Pourquoi ?

L'OUA SORT DE SON SILENCE
Ce ne sera pas le dernier incident de la journée. Vers 17 h, quelques jeunes manifestants ? près de 75 personnes, apparemment pro-Ravalomanana ?
ont lancé des pierres sur un bâtiment considéré comme le QG de l'Arema, dans un quartier dénommé Bazar Be, près de la cité des Douanes. Des militaires en tenue sont intervenus pour les disperser. Ce léger affrontement n'a fait aucune victime.
Par les pouvoirs qui lui ont été délégués par Ratsiraka dans le cadre de l'état de nécessité nationale, Samuel Lahady a "décrété" le couvre-feu à Tamatave de 21 h à 6 h. Il essaye d'éteindre le feu que lui-même ? avec les Zatovo ? a allumé. Après presque une semaine d'intenses consultations
menées à Antananarivo, le groupe de contact de l'organisation panafricaine est sorti de son silence pour préconiser "la mise en place d'ungouvernement de réconciliation nationale" chargé d'organiser "une
consultation électorale républicaine transparente, libre et juste". Les Malgaches devront décider "de la forme que prendra cette consultation électorale, référendum ou réorganisation du scrutin présidentiel",apréciséladélégation.
L'ancien président de la République du Cap-Vert, Antonio Macarenhas Monteiro, qui dirige le groupe de contact de l'OUA, a assuré que la communauté internationale était prête à "apporter toute l'assistance électorale nécessaire" à l'organisation d'une nouvelle consultation, et à envoyer des observateurs étrangers. Ces propositions ont été faites à Ravalomanana et Ratsiraka que seul ce dernier a accueillies favorablement.
Ravalomanana qui a fini d'installer tous ses ministres ne fera plus marche arrière. Antonio Macarenhas a évoqué "une possible rencontre, très bientôt, entre les deux hommes".
Pour sa première sortie officielle hors de la capitale, le Premier ministre de Marc Ravalomanana, Jacques Sylla, s'est rendu hier par avion privé à Antalaha (nord-est), dans la province de Diégo-Suarez, pour
remettre des dons aux sinistrés du cyclone Hary. Jacques Sylla a ensuite également tenté de se rendre dans la localité voisine de Sambava, mais des partisans de Ratsiraka ont empêché son avion d'atterrir.
Par ailleurs, comme il a été décidé par le conseil des ministres dirigé par Ravalomanana au palais d'Ambohitsorohitra, les écoles du secteur public ? qui étaient en grève depuis le 28 janvier dernier ? ont rouvert leurs portes et un service minimum a été mis en place dans les administrations publiques.

 

 

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