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L'impasse...

20-21 Fevrier

Autopraclamation Ra8...

22-23 Fevrier

Etat de nécessité national...

24 Fevrier

Recueil des News sur Madagascar  qui nous parviennent 24 fevrier 2002

Journal Radio Notre Dame

Par AFP

info de dernière minute entendue sur Radio Notre Dame ce jour 24/2/2002 à 17h00:

"Barrage de la population dans les rues de Faravohitra pour protéger Ra8 d'une éventuelle arrestation "


EXTRAIT AFPMadagascar: plus de 100.000 personnes assistent au culte

De 100.000 à 150.000 partisans du président malgache autoproclamé Marc Ravalomanana se sont réunis dimanche matin au centre d'Antananarivo pour assister à un culte oecuménique dirigé par les églises chrétiennes. Vice-président de l'église réformée (calviniste) de Madagascar, Ravalomanana a assisté au culte, sur la grande place du 13 Mai: "Ne nous contentons pas de ce que nous avons, espérons un monde nouveau à Madagascar", a-t-il lancé en malgache à l'assemblée, dans un court discours à vocation uniquement religieuse. Les chefs des quatre églises chrétiennes, qui soutiennent l'opposant depuis le début de sa campagne à la présidentielle, et assistent d'ordinaire aux gigantesques manifestations quotidiennes rassemblant depuis un mois plusieurs centaines de milliers de ses partisans, n'étaient pas présents dimanche. Toute la nuit, plusieurs centaines de militants se sont relayés pour tenir les barrages qui empêchent l'accès au domicile de l'opposant sur les hauteurs de la capitale, afin de le protéger d'une éventuelle tentative d'arrestation. "Tout s'est bien passé de ce côté là et il n'y a eu acune arrestation dans nos rangs ou même tentative", a déclaré l'un de ses proches conseillers. En revanche, à Fianarantsoa, à quelque 300 km au sud d'Antananarivo, trois gardiens de nuit ont été blessés, dont deux grièvement, au cours de l'attaque par un commando d'une dizaine d'hommes encagoulés des locaux de la radio Madagascar Broadcasting Service (MBS), la radio privée de Marc Ravalomanana. Les locaux ont été ensuite incendiés.

AFP 240202 13h23


EXTRAIT DU JOURNAL LE MONDE

A Madagascar, guerre de symboles entre deux "présidents"

Samedi 23 février 2002

(LE MONDE)

Estimant avoir remporté l'élection présidentielle dés le premier tour, Marc Ravalomanana s'autoproclame. Didier Ratsiraka, président sortant, décrète l'état "de nécessité nationale".

 

Antananarivo de notre envoyée spéciale

Devant plusieurs milliers de ses partisans, massés dans le stade de la capitale, le maire d'Antananarivo, Marc Ravalomanana, qui revendique la victoire au premier tour de la présidentielle du 16 décembre 2001, s'est autoproclamé vendredi 22 février président de la République. Une demi-douzaine de magistrats en robe, une Bible, une écharpe tricolore et un tapis rouge, rien ne manquait pour donner à cette cérémonie d'investiture toute l'apparence officielle. Après plusieurs hésitations et volte-face, M. Ravalomanana a franchi le pas, malgré les mises en garde des diplomates, dont les sièges réservés pour l'occasion dans les tribunes sont restés vides.

Immédiatement, l'organisation de l'unité africaine (OUA) ainsi que la France ont condamné le coup d'éclat du maire. "Cette tentative de coup de force en violation des règles constitutionnelles du pays et des principes de l'ONU et de l'OUA ne saurait résoudre la crise politique actuelle", a estimé le Quai d'Orsay, qui préconise une "reprise du dialogue".

Quelques heures plus tard, le chef de l'Etat, Didier Ratsiraka, proclamait l'état de "nécessité nationale" qui lui octroie les pleins pouvoirs. Il peut désormais interdire les manifestations, réquisitionner les agents de l'Etat, ordonner des perquisitions de jour et de nuit, contrôler la presse ou assigner à résidence toute personne "dont les activités sont un danger pour l'ordre et la sécurité publique".

Ainsi, après des semaines de manifestations, une grève générale de plus d'un mois, et plusieurs tentatives infructueuses de médiation, Madagascar s'est retrouvé avec deux présidents, l'un "légal", l'autre qui se veut "légitime", mais dont aucun n'a réellement le pouvoir. Pour ses partisans, Marc Ravalomanana a remporté l'élection au premier tour, avec 52,1 % des voix. Depuis que le 25 janvier la Haute Cour constitutionnelle a annoncé un second tour, opposant M. Ravalomanana à M. Ratsiraka, Antananarivo est en ébullition.

Le maire a pour lui un soutien sans faille de la population de la capitale. Ce jeune chef d'entreprise, qui a fait fortune dans le yaourt, a pu paralyser service public et entreprises privées et a mobilisé quotidiennement des centaines de milliers de personnes. Pas un carreau n'a été cassé. Aucun débordement n'a suivi son investiture et jusque tard dans la nuit, malgré la pluie, la ville a résonné de klaxons, de cris et de chants de victoire. Dans la soirée, un appel a été lancé aux militants pour qu'ils se rassemblent en masse autour de la villa de M. Ravalomanana, juchée sur les collines d'Antananarivo.

Si Didier Ratsiraka tente quoi que ce soit contre son adversaire, les forces de l'ordre trouveront devant elles des centaines de Malgaches, bien décidés à protéger leur champion. Il aura également bien du mal à contraindre les fonctionnaires à reprendre le travail. Et s'il veut empêcher des manifestations, qui pourraient reprendre dès samedi, il devra faire appel à l'armée.

Jusqu'à maintenant, celle-ci a observé une stricte neutralité. Le ministre des forces armées, le général Marcel Ranjeva, a récemment déclaré que les militaires étaient "légalistes" et que cette crise politique devait être résolue par les hommes politiques. L'armée, a-t-il expliqué, n'interviendra que pour rétablir l'ordre en cas d'affrontement entre les deux camps. Elle s'en est tenue peu ou prou à ce rôle depuis le début de la crise. Après quelques échauffourées aux tout premiers jours des manifestations, plus aucun uniforme n'est visible sur le lieu des rassemblements. Quelques militaires, plutôt débonnaires, gardent les endroits stratégiques, tels que la télévision nationale ou le trésor public, sans montrer de signes de nervosité.

"L'armée ne bougera pas. Elle ne se dressera pas contre le peuple", affirme un conseiller de Marc Ravalomanana. "Seuls quelques généraux en retraite et un ou deux d'active soutiennent Marc, une grande partie de l'armée reste fidèle au chef de l'Etat", estime de son côté un proche de M. Ratsiraka. "L'armée n'a aucune envie de se diviser, elle jouit encore d'un certain prestige dans la population. Les Eglises se sont disqualifiées en soutenant ouvertement Marc Ravalomanana et ne peuvent plus jouer un rôle de médiateur. Finalement, l'armée pourrait être l'arbitre", analyse un diplomate européen, qui n'exclut pas la possibilité d'une transition militaire.

Autre scénario évoqué pour affaiblir le camp Ravalomanana : le blocus de la capitale. Déjà, des barrages installés en province empêchent la livraison du carburant en provenance de Toamasina, le fief du président Ratsiraka. Vendredi, de nombreuses stations-service d'Antananarivo étaient en rupture de stock. Revers de la stratégie, la ville du président ne reçoit plus qu'au compte-gouttes les fruits et les légumes en provenance de la capitale.

Les deux camps, commente un diplomate en poste depuis plusieurs années, sont aussi "capables de se regarder en chiens de faïence pendant des semaines".

Fabienne Pompey

info de dernière minute entendue sur RFI ce jour 24/2/2002 à 20h35:

"-Le Ra8 propose un référundum pour savoir si les malgaches veulent de lui pour Président

- Les locaux de station TV + Radio basés à Fianarantsoa et appartenant à Rava8 (Station MBS) ont été attaqués par des personnes cagoulées"

 


AFP | 22.02.02 | 20h38

 

Etat d'urgence à Madagascar après l'autoproclamation de Ravalomanana

Le président sortant Didier Ratsiraka a décrété vendredi soir "l'état de nécessité nationale", équivalent de l'état d'urgence, à Madagascar après l'auto-proclamation plus tôt dans la journée de Marc Ravalomanana, rival du chef de l'Etat sortant à l'élection présidentielle. Cet état de "nécessité nationale", instauré par décret présidentiel, est institué pour trois mois à dater de vendredi, et renouvelable par périodes de trois mois, a précisé le Premier ministre malgache, Tantely Andrianarivo, à l'issue d'un Conseil des ministres extraordinaire. Cette disposition permet au président de légiférer par ordonnances. Elle lui donne également le droit de réquisitionner l'ensemble des services publics, de contrôler la presse écrite et audiovisuelle et les communications téléphoniques et postales, d'interdire tout rassemblement et de perquisitionner nuit et jour chez tout suspect d'atteinte à l'ordre public, a précisé le Premier ministre. Ce décret est intervenu après l'auto-proclamation comme président de la République, à la mi-journée, de Marc Ravalomanana, maire d'Antananarivo devant des centaines de milliers de partisans. Le maire d'Antananarivo estime qu'il a remporté l'élection dès le premier tour, le 16 décembre dernier, et refuse le second tour, reporté au 24 mars. Le président du Sénat de Madagascar a déclaré cette auto-proclamation "illégale", dans une intervention à la radio-télévision publique. "On ne peut pas prendre le pouvoir par la rue", avait averti M. Rakotomanana. M. Ravalomanana, affirmant qu'il allait "commencer à travailler ce soir à la formation d'un gouvernement", avait exprimé l'espoir d'un soutien de la communauté internationale, dans un entretien accordé à l'AFP après son "investiture". Mais la France a condamné sa "tentative de coup de force" et son "auto-proclamation", a annoncé le quai d'Orsay. Et le secrétaire général de l'Organisation de l'unité africaine (OUA), Amara Essy, a lui aussi "fermement" condamné son initiative. La présidence espagnole de l'Union européenne (UE) a quant à elle appelé au respect du calendrier électoral à Madagascar. A Antananarivo, les forces de l'ordre avaient été très discrètes en ville dans la journée et absentes aux abords de Mahamasina, le stade municipal où a eu lieu la "cérémonie d'investiture", suivie de scènes de liesse populaire. Ces mouvements de foule se sont déroulés sans violences ni dégradations, tout comme les manifestations monstres de soutien à M. Ravalomanana, quotidiennes depuis un mois dans le centre de la capitale. Sur un podium, M. Ravalomanana a prêté serment après l'annonce, par un haut magistrat, de sa victoire au premier tour du 16 décembre "avec 52,15% des voix contre 35,67%" à M. Ratsiraka. Les résultats officiels proclamés en janvier donnent 46,21% des voix du premier tour à M. Ravalomanana contre 40,89% à M. Ratsiraka. "Devant Dieu et devant le peuple, j'accepte la charge de président de la République, et je m'engage à donner toutes mes forces et ma sagesse pour l'unité nationale et les droits de l'Homme", a déclaré M. Ravalomanana en malgache. Devant lui, un parterre de personnalités réunissait une trentaine de députés de l'opposition, les chefs des quatre Eglises chrétiennes, qui l'ont toujours soutenu (catholique, réformée, luthérienne et anglicane), et même des généraux retraités ou d'active, dont un en uniforme. Mais les sièges réservés au corps diplomatique étaient restés vides, avant d'être investis par la foule. "Il n'est pas le président légal mais il est le président légitime, la légalité viendra par la suite", a expliqué à l'AFP Jean-Michel Rasolonjatovo, membre du Conseil supérieur de la magistrature, et qui figurait parmi la quinzaine de hauts magistrats qui ont proclamé M. Ravalomanana président. "Je suis très, très heureux. Hier soir, quand j'ai décidé de faire cette investiture, j'ai même pleuré", a-t-il confié à l'AFP. Il ne s'est décidé à franchir le pas que tard jeudi soir, après avoir envisagé d'y renoncer ou de reporter l'investiture à mardi, a-t-il expliqué.

 

 

Extrait de Madagate.com

 

MADAGASCAR :MARC RAVALOMANANA, UN NOUVEAU PRESIDENT DU PEUPLE.
Enfin, un nouveau président ?...Depuis des années, le peuple malagasy attend ce jour " J " .
Mais réellement cette prise de pouvoir bien que légitime connaît la dure épreuve de l'histoire de Madagascar. Les rumeurs courent et disent que Marc RAVALOMANANA risque d'être mis en état d 'arrestation.
RATSIRAKA Didier ne va pas faire cadeau de son fauteuil de président si facilement. La tension monte à Madagascar selon nos correspondants sur place. Le bouclier humain se dresse devant la résidence de Ravalomanana pour empêcher son arrestation par les militaires.
Et les forces armées dans tout ça, à quel Saint vont -elles se vouer? Le feuilleton de cette série politique n'est qu'à ses débuts.
Mais pour le moment contentons nous de partager la joie de tout un peuple uni corps et âmes autour de son nouveau Président .
Reportage en images

 

 

Reportage en image  de l'investiture du Président Ra8 sur www.madagate.com

 

 

 

 

 VAOVAO ITALIANINA

Recueil des journaux malgaches

LES MILITAIRES SONT MOBILISES DEVANT DES MILLIERS DE PERSONNES VOULANT PROTEGER RAVALOMANANA (BRIEF, POLITICS/ECONOMY)

 

Les militaires sont arrivés devant le domicile de Marc Ravalomanana pour arrêter le leader de l’opposition malgache, auto-proclamé président hier. Les soldats n’ont cependant fait que prendre position, sans tenter de forcer le barrage formé par les milliers de sympathisants du maire de la capitale, qui encerclent depuis hier l’habitation située dans le quartier central de Faravohitra. Pour l’instant, le comportement de l’armée semble dicté par une neutralité totale, bien que la déclaration de l’état d’urgence du gouvernement de Didier Ratsiraka interdise automatiquement tout rassemblement public. C’est ce que rapportent des sources de l’agence MISNA contactées à Antananarivo à 13 h 00 locales. Ces sources précisent que le centre de la ville est calme. Un autre groupe de milliers de sympathisants de l’opposition s’est réuni au siège de la Banque Centrale malgache, à Antaninarenina, le quartier des ministères, pour la protéger d’éventuels individus malintentionnés prêts à profiter du chaos pour tout saccager. Le gros des manifestants (entre 150.000 et 200.000 personnes) se trouve sur la place centrale du 13 Mai. En attendant, les radios de l’opposition, Radio Radio ‘Madà’ et Radio ‘Mbs’, ont commencé à transmettre la nouvelle que Ravalomanana aurait déjà préparé une liste de ministres du nouveau gouvernement. (CC)

MADAGASCAR, 23 FÉV 2002 (15:49)

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ANTANANARIVO: ECHAUFFOUREES ENTRE SOLDATS ET OPPOSANTS DEVANT LE DOMICILE DE RAVALOMANANA (STANDARD, POLITICS/ECONOMY)

 

Premières échauffourées il y a quelques heures à Antananarivo (Madagascar) devant le domicile de Marc Ravalomanana, le leader de l’opposition auto-proclamé président dans la journée d’hier. Des groupes de sympathisants du maire de la capitale ont bloqué avec des barricades les deux accès au quartier central de Faravohitra, où, outre l’habitation du politicien, de trouvent les sièges des médias de l’opposition, la Radio Madà et la Radio MBS. Les cent soldats envoyés par le gouvernement du président Dider Ratsiraka ont été bloqués à 800 mètres de la demeure de Ravalomanana. On ignore actuellement s’il y a des blessés. Des sources de l’agence MISNA contactées à 16 h 30, heure locale, affirment que l’envoi de troupes spéciales à Faravohitra (peut-être des parachutistes) pour exécuter le mandat d’arrêt lancé contre le leader de l’opposition est imminent. Signé aujourd’hui à 12 h 00 locales par le Parquet de la capitale, cette mesure n’a pas empêché les fidèles de Ravalomanana d’annoncer la prochaine communication de la liste des ministres du nouveau gouvernement. Par ailleurs, l’exécutif a laissé entendre qu’un décret stipulant la fermeture du réseau MBS serait bientôt prêt. La mobilisation de la foule continue et des milliers de personnes sont rassemblées pour protéger le siège de la Banque Centrale à Antaninarenina, le quartier des ministères, et au moins 150.000 autres personnes se trouvent sur la Place du 13 Mai. Les syndicalistes de la fonction publique malgache ont déclaré qu’ils poursuivraient la grève malgré l’état d’urgence décrété hier par le gouvernement et l’interdiction de tout rassemblement public et de l’abstention du travail des employés des services essentiels (y compris les fonctionnaires de l’Etat) qui en découle. Dans le reste du pays, la situation est calme. Des détachements de l’armée surveillent les rues des villes principales mais aucun affrontement n’a encore été signalé. Enfin, depuis Addis Abeba (Ethiopie), l’Organisation de l’Unité Africaine-Unité Africaine (OUA-UA) a lancé un appel invitant Ravalomanana à traiter avec Ratsiraka sous l’égide de l’organisme continental. (CC)


MIDI MADAGASCAR

" LA HCC A FAIT OBSTACLE A LA MANIFESTATION DE LA VERITE ", selon la déclaration des magistrats à Mahamasina.

" La juridiction constitutionnelle est chargée de protéger les droits et libertés reconnus par l' ordonnancement juridique en vigueur. La loi impose des garanties à la protection de ces droits et libertés, il appartient à la juridiction constitutionnelle, non de les rendre inopérantes, mais plutôt de les mettre en oeuvre pour l' application combinée des dispositions constitutionnelles, légales et des principes généraux de droit à la valeur constitutionnelle. La juridiction constitutionnelle est tenue d' annihiler toute fraude électorale afin d' assurer à tout moment, la sincérité du scrutin, qu' ainsi tout citoyen à droit à ce que sa cause soit entendue équitablement, publiquement et dans un délai raisonnable par une juridiction indépendante et impartiale ".

Refus

Selon le colège de magistrats qui a accueilli hier, la prestation de serment de Marc Ravalomanana, " les garanties susvisées n' ont pas été normalement mises en oeuvre ". Et de rappeler que les nouveaux membres de la HCC ont prêté serment au domicile élu d' un candidat et que le siège ce cette institution, sans motif légitime, a été illégalement transféré par le biais d' une simple délibération. Pour toutes ces raisons, la haute juridiction n' a pu exercer ses attributions dans des conditions normales, selon la déclaration lue hier, à Mahamasina. Il est également rappelé que la HCC, contrairement aux dispositions combinées des articles 32 de l' ordonnance n° 2001 - 002 du 31 août 2001 relative à l' élection du Président de la République, 121 du code électoral et 35 de l' ordonnance n° 2001 - 003 du 18 novembre 2001 a opposé un refus de donner suite à la requête introduite en bonne et due forme par Marc Ravalomanana, aux fins de comparaison contradictoire des documents électoraux.

Moyens de preuve

D' après la déclaration, en matière électorale, les moyens de preuve admis sont notamment les documents authentiques ou officiels, en l' occurence, les P.V. des opérations électorales et les feuilles de dépouillement et de pointage tels que prescrits par l' article 119 du code électoral. Par son refus de procéder à la comparaison contradictoire des documents électoraux, le collège des magistrats estime que " la HCC a fait obstacla à la manifestation de la vérité déjà organisée par la Constitution et la Loi ".Une pratique entravant la procédure d' administration de la preuve en matière juridictionnelle, qui ne peut que favoriser l' arbitraire. Sont restées infructueuses, toute procédure et démarche tendant à faire respecter le droit fondamental reconnu par l' ordonnancement juridique en vigueur ". Sont alors déclarés valides, les PV en possession du candidat Marc Ravalomanana et consacrant son élection au premier tour par le collège de magistrats composé de 25 membres. Tous de premier grade, c' est - à - dire ce que la magistrature compte de rang le plus élevé dans la hiérarchie. Y compris les 4 anciens Hauts Conseillers, en l' occurence, Jeanine Hortense Rakivolaharivony, Jean Michel Rajaonarivony, Florent Rakotoarisoa et Rakotondrabao Andriatsihafa Dieudonné. S' ils étaient présents, c' est parce qu' ils considèrent comme entaché d' illégalité flagrante donc comme nul et non avenu, le décret portant nomination de leurs successeurs. Parce que c' est un même texte qui a abrogé leur nomination, tous les quatre, estiment être réintégrés d' office dans leurs fonctions. D' où leur présence en toge d' apparat qui a surement fait voir rouge au camp d' en face.

 

Recueillis par R. O.

( extrait du Journal " Midi Madagascar " du 23 Février 2 002 N° 5 638 )


AFP | 22.02.02 | 20h38

Etat d'urgence à Madagascar après l'autoproclamation de Ravalomanana

Le président sortant Didier Ratsiraka a décrété vendredi soir "l'état de nécessité nationale", équivalent de l'état d'urgence, à Madagascar après l'auto-proclamation plus tôt dans la journée de Marc Ravalomanana, rival du chef de l'Etat sortant à l'élection présidentielle. Cet état de "nécessité nationale", instauré par décret présidentiel, est institué pour trois mois à dater de vendredi, et renouvelable par périodes de trois mois, a précisé le Premier ministre malgache, Tantely Andrianarivo, à l'issue d'un Conseil des ministres extraordinaire. Cette disposition permet au président de légiférer par ordonnances. Elle lui donne également le droit de réquisitionner l'ensemble des services publics, de contrôler la presse écrite et audiovisuelle et les communications téléphoniques et postales, d'interdire tout rassemblement et de perquisitionner nuit et jour chez tout suspect d'atteinte à l'ordre public, a précisé le Premier ministre. Ce décret est intervenu après l'auto-proclamation comme président de la République, à la mi-journée, de Marc Ravalomanana, maire d'Antananarivo devant des centaines de milliers de partisans. Le maire d'Antananarivo estime qu'il a remporté l'élection dès le premier tour, le 16 décembre dernier, et refuse le second tour, reporté au 24 mars. Le président du Sénat de Madagascar a déclaré cette auto-proclamation "illégale", dans une intervention à la radio-télévision publique. "On ne peut pas prendre le pouvoir par la rue", avait averti M. Rakotomanana. M. Ravalomanana, affirmant qu'il allait "commencer à travailler ce soir à la formation d'un gouvernement", avait exprimé l'espoir d'un soutien de la communauté internationale, dans un entretien accordé à l'AFP après son "investiture". Mais la France a condamné sa "tentative de coup de force" et son "auto-proclamation", a annoncé le quai d'Orsay. Et le secrétaire général de l'Organisation de l'unité africaine (OUA), Amara Essy, a lui aussi "fermement" condamné son initiative. La présidence espagnole de l'Union européenne (UE) a quant à elle appelé au respect du calendrier électoral à Madagascar. A Antananarivo, les forces de l'ordre avaient été très discrètes en ville dans la journée et absentes aux abords de Mahamasina, le stade municipal où a eu lieu la "cérémonie d'investiture", suivie de scènes de liesse populaire. Ces mouvements de foule se sont déroulés sans violences ni dégradations, tout comme les manifestations monstres de soutien à M. Ravalomanana, quotidiennes depuis un mois dans le centre de la capitale. Sur un podium, M. Ravalomanana a prêté serment après l'annonce, par un haut magistrat, de sa victoire au premier tour du 16 décembre "avec 52,15% des voix contre 35,67%" à M. Ratsiraka. Les résultats officiels proclamés en janvier donnent 46,21% des voix du premier tour à M. Ravalomanana contre 40,89% à M. Ratsiraka. "Devant Dieu et devant le peuple, j'accepte la charge de président de la République, et je m'engage à donner toutes mes forces et ma sagesse pour l'unité nationale et les droits de l'Homme", a déclaré M. Ravalomanana en malgache. Devant lui, un parterre de personnalités réunissait une trentaine de députés de l'opposition, les chefs des quatre Eglises chrétiennes, qui l'ont toujours soutenu (catholique, réformée, luthérienne et anglicane), et même des généraux retraités ou d'active, dont un en uniforme. Mais les sièges réservés au corps diplomatique étaient restés vides, avant d'être investis par la foule. "Il n'est pas le président légal mais il est le président légitime, la légalité viendra par la suite", a expliqué à l'AFP Jean-Michel Rasolonjatovo, membre du Conseil supérieur de la magistrature, et qui figurait parmi la quinzaine de hauts magistrats qui ont proclamé M. Ravalomanana président. "Je suis très, très heureux. Hier soir, quand j'ai décidé de faire cette investiture, j'ai même pleuré", a-t-il confié à l'AFP. Il ne s'est décidé à franchir le pas que tard jeudi soir, après avoir envisagé d'y renoncer ou de reporter l'investiture à mardi, a-t-il expliqué.


INVESTITURE DU NOUVEAU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE DE MADAGASCAR

 

Andro manan-tantara horaiketin'ny Malagasy rehetra ao am-pony ny andro raham-pitso Zoma faha-22 Febroary.Andro manan-tantara satria, @ io fotoana io no hanaovan' Atoa Marc Ravalomanana ny fianianany eo anoloan'Andriamanitra sy ny vaohaka ny @ maha filoham-pirenena azy.Nandray izao fanam-pahankevitra izao moa Atoa Marc Ravalomanana satria tsy manana porofo ny an-kilany andavana fa tsy lany t@ fiodinana voalohany izy.Maro tokoa mantsy ny porofo entin'ireo vaohaka an-tapitrisany isan'anandro eny @ kianjan'ny 13 may mba hitsipahana ireo vokam-pifidianana navoakan'y H.C.C sy ny C.R.M.V ary manamafy ny nisian'ny hala-bato ny tsy faneken'ny mpitondra teo aloha hanao ny fampitahana ny vokam-pifidianana na ny "Confrontation des résultats" Hany tokana vahaolana @ toe-draharaha misy eto @ firenena.

NARAHINA AVOKOA NY FEPETRA REHETRA :

Raha hitodihina kely ny lasa dia herin'andro izay, dia tonga teto an-denivohitra ny "Délégation"mafonja izay notarihin'ny sekretera jeneralin'ny firaisam-be Afrikana na ny"O.U.A sy ny Lefiny ary nahitana ihany koa ny lefitry ny sekretera jeneralin'ny ONU.niezaka ny namaha olana izy ireo nefa toa zavam-poana avokoa izany .Maro ny zava-bitan'io delegasiona io izay tsy azo tsinotsiniavina,santionany @ izany ireto manaraka ireto: Ny fampihaonana ny mpifanandrina roa dia Atoa Marc RAVALOMANANA Sy RATSIRAKA Didier Ignace.Ny fivoriana naharitra 4 andro tao @ Madagascar Hilton izay niarahn'ny solon-tena 5 avy isakin'ny kandida...

Voaraka avokoa izany ny fepetra "pacifique" rehetra nefa toa tsy vitan'ny négociation na fifanarahana ny famahahanan'ny olana.

2eme TOUR HONO:

Raha tena mikofokofoka tanteraka ny filoha teo aloha sy ny mpiara-dia @ny manao ny fampielezan-keviny dia toa tsy fantatry ny olona akory ny fisian'ny fifidianana .Ho an'ny vahoaka mantsy dia mazava fa lany t@ fiodinana voalohany i Marc RAVALOMANANA (jusquà preuve du contraire) Raha tsy misy tokoa mantsy ny fampitahana,hany tokana porofo dia filoha no hanarana hisalorany.

BARAGE ISAM-PARITANY:

Efa tsy menatra intsony ny mpitondra teo aloha sy ireo mpiara miasa @ fa toa ny zanany vavy mihintsy izao no tazana manome vola ny mpisankandalana ao Brickaville ao .Heverin'ireto mpanakan-dalana ireto fa izao angamba no vahaolana ka tsy hijanona @ zavatra ataony hono izy ireo raha tsy mijanona ny fitokonana atao etsy @ kianjan'ny 13 may.Fantatra ihany koa fa ho fanaovana fai-rano ny eto an-drenivohitra hono ny fanaovan'izy ireo izany , nefa toa tsy misy fiatraikany eo @ fianam-baohaka akory.

TOLONA ETO AN-TANANARIVO IRERY VE ITY TOLONA ITY E?

Misy tokoa mantsy ny mpanely tsaho milaza fa eto an-drenivohitra irery ihany no misy ny fihetseham-bahoaka.Diso tanterak io fitenena io fa manerana ny nosy ny hetsika.Porofon'izany ny sar rehetra ety am-bany

Raha ireo no haravina dia mandresy ny vahoaka ary marina tokoa ny fitenenana hoe:"feom-baohaka,feon'Andriamanitra".Na izany aza anefa dia miantso antsika rehetra hitondra am-bavaka ny firenena fa mbola tantara mitohy ...

Recueils : Tribune « Mscar entre dans la nuit » - « Les secrets des juges » - « Magistrats en grande tenue » – Midi « au secours ! » - Express « faites nous l’économie… »

Qu’est ce que c’est ?

Concernant l'état de nécessité nationale, c'est l'une des situations d'exception prévues par la Constitution. Elle existe dans tous les systèmes politiques, même les plus démocratiques, qui se trouvent confrontés à un problème grave. Tout dépend de l'appréciation des gouvernants et de l'usage qui en est fait. En lisant la loi N°91-011 du 18 juillet 1991 (chacun aura remarqué que ce texte avait été adopté au moment crucial des évènements de 1991), on peut constater que le pouvoir se base sur la justification de l'art.20: "L'état de nécessité nationale peut être proclamé en cas de crise politique, économique ou sociale qui, par son ampleur ou sa gravité constitue une menace pour l'avenir de la Nation ou est susceptible d'entraver ou d'empêcher le fonctionnement normal des institutions républicaines."

Il y a trois cas de situations d'exception avec une gradation en allant du plus faible au plus fort: la situation d'urgence, l'état de nécessité nationale et la loi martiale. Tous les trois se traduisent provisoirement par un renforcement considérable des pouvoirs du président de la République, notamment par le pouvoir de légiférer par ordonnance, et la mise en veilleuse des libertés publiques.

L'état d'urgence est décrété en cas de troubles ou des catastrophes naturelles (cyclones, tremblement de terre), etc. L'état de nécessité est décrété pour des situations plus graves. Et la loi martiale lorsque la situation n'est pas maîtrisée par l'état de nécessité nationale. La loi martiale se caractérise par la substitution des autorités militaires aux autorités civiles. Nous l'avons vécu en février 1975 avec le Directoire militaire. Normalement, on passe de la phase la;plus faible à la plus forte. Or, le pouvoir est tout de suite passé à la phase II en faisant l'impasse sur l'état d'urgence.

Reste maintenant à savoir ce que sera la situation sur le terrain. En principe, tous les fonctionnaires sont pratiquement réquisitionnés d'office mais il n'est pas évident qu'ils vont obéir. Quoi qu'il en soit, l'essentiel sera d'éviter les affrontements sanglants. Normalement également, le gouvernement devrait lever manu militari les barrages des "coupeurs de route" s'il est logique avec lui-même. Qui vivra verra.

Jean Eric

Tribune : MADAGASCAR ENTRE DANS LA NUIT
Cérémonie d'investiture réussie de Marc Ravalomanana, hier au stade de Mahamasina. Comme rien ne manquait au cérémonial, la séance avait un caractère de vraisemblance très marqué. Pour ceux qui ne suivent que distraitement l'actualité et qui auraient allumé leur poste TV hier vers midi, on aurait dit que Marc Ravalomanana a été déclaré officiellement vainqueur au premier tour, et a été investi dans les fonctions de Président de la République. Il faut dire qu'en organisant cette cérémonie, le maire a quelque droit : s'il proclame sa victoire dès le premier tour, il dispose aussi de pièces probantes pour étayer l'affirmation. Pour on ne sait quelle sombre raison, le régime rejette l'authenticité de ces procès-verbaux de bureau de vote, et refuse la confrontation de ces documents.
La vérité des urnes au premier tour ne pouvant donc être établie, Marc Ravalomanana était allé à la cérémonie d'hier, sous la pression notamment de ses partisans. Le problème découlant de la séance était celui-ci : il y avait deux chefs d'Etat et l'un était de trop.
Réaction un peu trop vigoureuse du régime hier pour résoudre la question : instauration de l'état de nécessité nationale, avec les mesures contraires à la démocratie et aux droits de l'homme qui y sont liées. La décision de Marc Ravalomanana était un peu trop poussée, mais on aurait pu remédier à ses conséquences par la reprise du dialogue du Hilton, en installant autour de la table des délégués plus disposés au consensus. C'est en effet l'intransigeance des représentants de l'amiral Didier Ratsiraka qui a poussé hier l'autre camp aux dernières extrémités. On résumera ainsi les résultats des négociations : défense tous azimuts du siège de l'amiral Didier Ratsiraka au premier comme au second tour.
TENDANCE TOTALITAIRE
Après la cérémonie de Mahamasina, le régime a visiblement paniqué et a sorti la grosse artillerie. Sa crainte est de voir Marc Ravalomanana remettre l'administration au travail à son profit. Car si l'administration se remet à fonctionner sous les ordres du maire, ce serait un coup d'Etat en douce qui laisse le régime sans pouvoir ni instrument de gouvernance. Pris dans le tourbillon qu'il a lui-même levé, le régime passe à la répression et entend user du bâton pour calmer l'"agitation", et anéantir le mouvement populaire pour la vérité des urnes. Décision musclée, adoptée notamment par les régimes de tendance totalitaire, l'état de nécessité nationale est une mesure que l'on met en œuvre très rarement, en ce troisième millénaire, sur la planète, car contraire au glissement global vers la démocratie.
Face aux centaines de milliers de partisans très déterminés de Marc Ravalomanana, il n'est pas sûr du tout que la mesure aboutisse aux résultats escomptés. La population éclairée pourrait combattre cette loi qui a tous les attributs d'un système honni : la dictature. Et l'armée, qui n'oublie pas l'indulgence témoignée à son endroit par la Place du 13 Mai, pourrait fraterniser avec les manifestants.
En tout cas, Madagascar entre de nouveau dans la nuit. Pendant les seize années de Révolution, l'île a déjà vécu sous une rigoureuse loi martiale. Avec un chef d'Etat qui provient des rangs de l'Armée et qui est imbu de la culture d'ordre, d'obéissance et de discipline, la situation d'exception, c'est la… règle.

Adelson RAZAFY

Election du 16 décembre: Les secrets des juges

Les juges en activités se sont présentés massivement sur l'estrade du stade de Mahamasina hier, pour avaliser l'investiture de Marc Ravalomanana. C'est le fait qui a dominé la cérémonie et qui a d'ailleurs contribué à sa réussite. Ces magistrats, apprend-on, gardent des secrets qui ont motivé leur geste d'hier. D'abord, des juges qui ont présidé des CRMV (Commission de Recensement Matériels des Votes) ont retrouvé dans les résultats du ministère de l'Intérieur et de la HCC des chiffres qui n'étaient pas les leurs. C'est-à-dire qu'il y eut des falsifications ultérieures. Les CRMV, rappelons-le, siègent dans les chefs-lieux de sous-préfecture, et centralisent et décomptent les résultats des bureaux de vote de la circonscription. Selon la loi, elles sont présidées par des magistrats. Les juges "victimes de modifications" n'ont pas protesté publiquement, mais ont diffusé le fait dans les milieux de la magistrature.
Par ailleurs en aparté, des membres de la HCC auraient affirmé à leurs pairs magistrats que la victoire de Marc Ravalomanana était évidente, mais que l'institution a été contrainte de s'aligner sur les chiffres du ministère de l'Intérieur. On signalera que parmi les magistrats qui ont officié hier à Mahamasina, l'un est un juge en fonction dans les rouages administratifs de la HCC. Celui-là aurait été écœuré par la manipulation et serait ainsi passé à l'"ennemi"…

Magistrats: En grande tenue à Mahamasina

Qui sont les magistrats en grande tenue qui ont procédé à l'investiture de Marc Ravalomanana, hier à Mahamasina ? Il s'agit d'authentiques magistrats encore en fonction, et qui ont détenu des postes importants dans les rouages de la Justice ou des institutions du pouvoir judiciaire. On notera trois anciens membres de la Haute Cour Constitutionnelle (HCC) qui sont Rakivolaliarivony Jeannine Hortense, Florent Rakotoarisoa et Rakotondrabao Dieudonné. Il y eut aussi Ranary Robertson qui fut jusqu'à récemment procureur de la République et Razoharivelo Rachel, doyen des juges en activités ainsi que Razakavonison et Ignace Rabe du syndicat de la magistrature (SMM).
En tout cas, les magistrats, par le biais notamment de leur syndicat ont émis diverses suggestions pour régler l'actuelle crise. Notamment la confrontation des procès-verbaux qui selon eux est légale, et devrait entrer en ligne de compte dans l'élaboration du verdict final de la HCC. L'autre grand grief des magistrats à l'endroit de l'actuel régime, est la multiplication des pressions qui prive les juges de leur indépendance. Le dernier est la non instauration d'un véritable pouvoir judiciaire, celui-ci étant dénommé « fonction juridictionnelle » dans la Constitution. Il reste que la présence de ces magistrats à Mahamasina est un camouflet infligé aux membres de la HCC, un peu trop inféodés au régime. La prestation récente de ces derniers ont éclaboussé de honte le corps des magistrats.

Midi : Dernière heure
Au secours ! La censure revient

Didier Ratsiraka a décrété hier soir à 22 h l'état de nécessité nationale qui lui permet de gouverner comme il l'entend pendant au moins une période de 3 mois renouvelable.

Dans la mesure du possible, nous essayerons d'informer nos amis internautes par le net dans le cas où nous ne pourrons pas le faire sur notre édition papier et nous leur demandons de faire leur maximum afin que cette mesure inique, digne de la 2e république, soit connue dans le monde entier afin qu'on puisse l'éradiquer de manière définitive.

Express : Messieurs les Présidents, faites-nous l'économie d'un conflit ethnique

La liesse populaire qui s'ensuivit sera vite douchée, non pas tellement par la pluie -averse toute la nuit, mais surtout par l'instauration de "l'état de nécessité nationale" décrété en Conseil des ministres. Ainsi donc, contrairement à ce qu'espérait Mahamasina, Ratsiraka refuse de se reposer à Ambodiatafana et Tantely Andrianarivo, même si le gouvernement était déjà "afa-drakotra" depuis deux mois, n'est pas prêt de prendre une retraite anticipée à Ambositra.

"Madagascar va enfin se développer maintenant qu'il a deux président", dit-on en plaisantant. Mais la situation n'est pas propre à la rigolade. C'est même pire que lors de "la révolution de velours", en 1991. À l'époque, pour "contrer" les décisions prise sur la Place du 13 mai, Ratsiraka a incité les 5 provinces côtières à s'ériger en "État fédéral". Il en a tiré les leçons. Voilà pourquoi il a mis en place les provinces autonomes qui ne le sont que de nom. Sinon, il n'aura pas été nécessaire de mettre ces "barrages économiques" vers les principaux ports. Avec la fuite en avant de Ravalomanana, Iavoloha sort son joker. Tout dépendra donc de la façon et surtout de la réussite de cette mesure, qui laisse le champ libre à toute les formes d'arbitraire, qualifiée d' "état de nécessité nationale".
Ravalomanana est condamné à aller jusqu'au bout de son rêve. Mais Ratsiraka n'est pas Tsiranana qui, pour quelques morts sur la conscience et devant la perspective d'une dégradation de l'économie, acceptera de démissionner, ni Ramanantsoa qui, par nécessité d'unité nationale, passera la main. Ni encore Zafy Albert pour fermer sa belle gueule face aux machinations pour le destituer.

Comment réagira la foule du 13 mai et celles des principaux villes de provinces ? Si elles se montrent intraitables jusqu'à aller affronter les forces qui mettront logiquement de l'ordre sur la place publique et que si, comme le 7 janvier, elles réussiront, par intifadah ou un moyen quelconque, à faire reculer les frappes gouvernementales, il n'est pas à écarter à ce que le régime abattra sa dernière carte avec l'instauration d'un État indépendant par province ou une guerre ethnique, pour ne pas parler de génocide, un sujet dont l'héritier du trône, Honoré Rakotomanana, connaît un bout. Par la bouche du Gouverneur Lahady Samuël, les tenants du régime ont déjà averti, jeudi, qu' "ils défendront la légalité coûte que coûte, même si ce sera au prix d'un bain de sang" (sic).
Comme les États-Unis, toute proportion gardée, la Nation malgache est le fruit d'un melting-pot. Mais Madagascar n'a pas besoin d'une guerre de sécession. Alors, s'il vous plaît, messiers les Présidents, faites-nous l'économie d'un conflit ethnique.

R. D.

 

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