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Place du 13 mai...

Janvier 2002

Les 2 resultats des urnes

1-2-3-4 Fevrier

Dezieme tour aho! dezieme tour!!! par Rado

11-12 Fevrier

Médiation internationale...OUA

13-15-16 Fevrier

 

Recueil des News sur Madagascar  qui nous parviennent 1er fevrier 2002

Les resultats des Urnes (AFP)

Place du 13 mai...1/2 million de gréviste (AFP)

(PAPIER JOURNEE)
par Emmanuel GIROUD

ANTANANARIVO, 4 fév (AFP) - L'opposant malgache Marc Ravalomanana, qui
affirme avoir été élu au premier tour de la présidentielle de décembre, a
"ordonné" lundi à plus de 500.000 manifestants et grévistes à faire
d'Antananarivo une "ville morte", mardi, afin de démontrer l'étendue de son
pouvoir.
"Nous allons démontrer que le peuple exécute les ordres que je donne. Nous
devons le démontrer aux yeux du monde entier", a déclaré M. Ravalomanana,
devant ses partisans rassemblés sur la place du 13 Mai, au centre ville
d'Antananarivo.
"N'allez pas travailler, n'allez pas manifester, demain (mardi) nous allons
faire d'Antananarivo une ville morte", a ajouté le maire de la capitale, rival
du président sortant Didier Ratsiraka.
Depuis une semaine, M. Ravalomanana rassemble chaque jour plus de 500.000
manifestants dans la capitale, dont l'activité économique et administrative est
paralysée par la grève générale qu'il a lancée le 28 janvier.
Lundi, les manifestants étaient encore un peu plus nombreux que la semaine
précédente: "plus d'un million", selon M. Ravalomanana.
Ce dernier a réclamé à nouveau, lundi, la comparaison des résultats
officiels du premier tour avec ceux enregistrés par ses délégués dans chaque
bureau de vote.
Il est toutefois revenu sur le refus catégorique qu'il avait opposé jeudi à
l'idée d'un second tour, et a laissé la porte ouverte à une solution négociée.
"Pour aller au second tour, nous insistons sur une condition absolue:
effectuer une confrontation des procès-verbaux du premier tour, car je suis
persuadé que le pouvoir les a falsifiés", a-t-il déclaré au cours d'une
conférence de presse.
La Haute Cour constitutionnelle (HCC) a proclamé il y a dix jours les
résultats officiels, qui donnent l'avantage à M. Ravalomanana, avec 46,21% des
voix contre 40,89% à M. Ratsiraka. Le second tour est prévu le 24 février.
L'opposant assure qu'il a recueilli 52,15% des suffrages.
L'arrêt de la HCC n'est susceptible d'aucun recours. Une confrontation des
résultats ne pourrrait donc venir que d'une décision politique du pouvoir, selon
juristes et constitutionnalistes.
"Je ne suis pas pressé, j'attends tout simplement que la vérité éclate", a
répondu M. Ravalomanana quand on lui a demandé combien de temps il était prêt à
poursuivre grève générale et manifestations.
"La balle est dans le camp adverse, car il est très facile de procéder à la
confrontation des procès-verbaux", a-t-il ajouté.
Le camp de M. Ratsiraka, président depuis 1975, à l'exception d'une
interruption de moins de six ans, de 1991 à 1996, n'a fait aucun commentaire,
assurant qu'il préparait le scrutin.
Lundi, M. Ravalomanana a appelé de nouveau la communauté internationale et
les journalistes étrangers à venir constater "la réalité de la situation à
Madagascar".
Les journalistes ont pu gagner l'île ce week-end, M. Ravalomanana ayant
"ordonné" la suspension temporaire de la grève des compagnies aériennes et de
l'aéroport d'Antananarivo. Mais lundi, aucun avion n'a décollé ou atterri.
Au début de la deuxième semaine de grève générale, les transports urbains
ont repris leur fonctionnement normal lundi et la plupart des commerces ont
ouvert.
En province, la grève a été relativement suivie lundi à Fianarantsoa
(sud-est), la troisième ville du pays, et Mahajanga (nord-ouest), la quatrième,
deux fiefs de M. Ravalomanana, a-t-on appris auprès d'opérateurs économiques.
Une seule manifestation a eu lieu en province, à Fianarantsoa.
M. Ravalomanana a affirmé qu'"une partie" des forces de l'ordre empêchait
tout rassemblement dans les villes de province, parfois violemment.
Ces informations ont été confirmées de sources indépendantes à Mahajanga et
Antsiranana (nord), où des heurts ont également opposé partisans des deux
camps.
gir/gv/bed

AFP 041732


ANTANANARIVO, 4 fév (AFP) - Une foule de partisans de l'opposant malgache
Marc Ravalomanana affluaient dans le centre d'Antananarivo lundi matin, alors
que Madagascar entrait dans sa deuxième semaine de grève générale, a constaté
l'AFP.
Vers 09h30 (06h30 GMT), les manifestants étaient aussi nombreux qu'à la même
heure aux premiers jours de la semaine dernière, lorsque les rassemblements
avaient regroupé plus de 500.000 personnes.
"Nous allons manifester et faire la grève jusqu'à la victoire, c'est à dire
la victoire de Marc Ravalomanana et le départ de (Didier) Ratsiraka (le
président sortant) et de sa famille", s'exclame, Vao, 40 ans, agent
administratif à la JIRAMA, la société publique de distribution d'eau et
d'électricité.
"Même si on n'était pas payés pendant un an, on viendrait quand même",
ajoute cet agent administratif qui gagne moins de 100 euros par mois.
La sécurité a été renforcée dans le défilé, en raison de rumeurs publiées
dans la presse locale sur l'organisation de contre-manifestations en faveur du
président Ratsiraka.
Grâce à la reprise des liaisons aériennes, la presse internationale était
présente massivement lundi matin, en revanche, aucun représentant de la
communauté internationale n'est arrivé dans l'île.
M. Ravalomanana affirme qu'il a remporté au premier tour l'élection
présidentielle du 16 décembre et rejette un second tour contre le président
Ratsiraka, prévu le 24 février. La campagne électorale pour ce second tour doit
s'ouvrir le 9 février.
gir-jhl/il


AFP 040802

 

-----Message d'origine-----
De : AFPDGCCRF-NNTP De la part de Agence France Presse
Publié à : ven. 1 février 2002 16:35
Publié dans : AFP
Conversation : Ravalomanana promet une "surchauffe" de la grève et des
manifestations lundi
Objet : Ravalomanana promet une "surchauffe" de la grève et des
manifestations lundi

(PAPIER JOURNEE)

ANTANANARIVO, 1er fév (AFP) - L'opposant malgache Marc Ravalomanana a promis
vendredi, devant plus d'un demi-million de ses partisans, une "surchauffe" dès
lundi de la grève générale et des manifestations géantes qui paralysent la
capitale depuis cinq jours.
"La grève générale et les manifestations s'arrêteront samedi mais dès la
semaine prochaine, il y aura surchauffe", a-t-il déclaré avant la dispersion
rapide et dans le plus grand calme des manifestants.
M. Ravalomanana a d'ailleurs conseillé aux habitants de la capitale "de ne
pas rester dans leurs bureaux lundi", sans préciser pourquoi.
Il a toutefois demandé aux grévistes du trafic aérien, complètement à
l'arrêt, de lever le pied. "Il faut que les aéroports rouvrent car il y a
beaucoup de journalistes étrangers qui veulent venir", a-t-il déclaré dans son
discours, devenu quotidien, en malgache.
Le maire d'Antananarivo a également assuré qu'il avait "rencontré les
bailleurs de fonds de Madagascar et les membres du corps diplomatique". "Je leur
ai répété qu'il fallait qu'ils coupent les robinets de l'aide internationale au
régime en place", a-t-il dit.
Vendredi, les manifestants étaient nettement plus nombreux que la veille,
jour de paye, quand nombre d'entre eux étaient occupés à tenter de toucher leur
salaire dans les rares banques restées ouvertes malgré la grève générale
déclenchée lundi.
Le mouvement de grève était toujours aussi suivi dans la matinée dans la
capitale. Les entreprises, notamment celle de la zone franche, étaient à l'arrêt
complet toute la matinée et les administrations fermées.
Toutefois, contrairement aux jours précédents, les transports collectifs,
taxis et minibus, fonctionnaient plutôt bien.
Marc Ravalomanana, qui assure avoir été élu au premier tour avec 52,15%,
rejette les résultats officiels qui le contraignent à un second tour contre le
président sortant Didier Ratsiraka (46,21% pour Ravalomanana, 40,89% pour
Ratsiraka). Le second tour est prévu pour le 14 février.
M. Ravalomanana a appelé jeudi la communauté internationale à venir sur
place vérifier les "fraudes" auxquelles, selon lui, s'est livré le pouvoir au
premier tour.
Le secrétaire général de l'Organisation de l'unité africaine (OUA), Amara
Essy, a indiqué à New York qu'il comptait se rendre prochainement sur place.
Pressé par le conseil de sécurité des Nations unies, l'Organisation de
l'unité africaine (OUA) et la France d'accepter un second tour, M. Ravalomanana,
maire d'Antananarivo, a demandé aux représentants de la communauté
internationale de venir eux-mêmes se "rendre compte que les problèmes du premier
tour ne sont pas encore réglés".
Selon les observateurs malgaches et étrangers, il semble ainsi laisser
entrouverte une porte pour l'acceptation éventuelle d'un second tour si une
instance internationale, après enquête, parvient à démontrer qu'il n'a pas
recueilli la majorité absolue au premier tour.
Mais "il n'est pas question d'enfreindre l'ordre et la loi", a-t-il répété
jeudi, souhaitant un "mouvement pacifique jusqu'au bout".
Les six provinces du pays répondent diversement à ses appels. Outre celle
d'Antananarivo, où M. Ravalomanana avait largement battu M. Ratsiraka au premier
tour, la province de Mahajanga (nord-est) est l'un de ses fiefs. La grève y est
bien suivie et les manifestants nombreux.
Mais jeudi, des heurts entre des jeunes au front ceint d'un bandeau rouge
(les couleurs du parti de M. Ratsiraka) et les pro-Ravalomanana a fait plusieurs
blessés, selon un journaliste indépendant sur place. La situation était tendue
vendredi, les deux camps n'hésitant pas à s'affronter à la fronde, une arme très
prisée sur l'île.
Dans les autres provinces, le mouvement de grève est modérément suivi ou pas
du tout.
cc-str-gir/jhl/il


AFP 011635


Manifestation pour la défense de la démocratie 

à Madagascar

Vendredi 1e février 2002, de 12 h à 14 h

Paris, Trocadéro - Esplanade des Droits de l’Homme


 

 

 

 

Médiation internationale (AFP)

Collectif Indépendant pour la Défense de la Démocratie

-----Message d'origine-----
De : AFPDGCCRF-NNTP De la part de Agence France Presse
Publié à : ven. 1 février 2002 16:33
Publié dans : AFP
Conversation : Vers une médiation internationale à Madagascar
(WEEKENDER)
Objet : Vers une médiation internationale à Madagascar (WEEKENDER)

par Emmanuel GIROUD

ANTANANARIVO, 1er fév (AFP) - Au terme de cinq jours de manifestations
géantes et de grève générale, une médiation internationale apparait comme la
seule issue à la crise politique à Madagascar entre l'opposant Marc Ravalomanana
et le président sortant Didier Ratsiraka.
L'opposant lui-même, qui s'estime élu au premier tour de la présidentielle
du 16 décembre, a appelé de ces voeux cette médiation.
Sans elle, estime un analyste occidental, un pourrissement de la situation
risque d'affecter gravement l'économie de l'un des pays les plus pauvres du
monde ou de dégénérer en affrontement violent.
Vendredi, tout le corps diplomatique à Antananarivo participait à une longue
réunion à l'ambassade de Suisse dont rien n'a filtré.
Après avoir catégoriquement rejeté toute participation à un second tour face
au chef de l'Etat, (quand bien même les résultats officiels le créditent de
46,21% contre 40,89% à M. Ratsiraka au premier tour), M. Ravalomanana a semblé
lâcher un peu de lest jeudi.
Il a appelé la communauté internationale à envoyer des représentants
vérifier les "fraudes" auxquelles, selon lui, s'est livré le pouvoir au premier
tour, ou lui démontrer qu'il a tort.
Pressé par le Conseil de sécurité des Nations unies, l'Organisation de
l'unité africaine (OUA) et la France d'accepter un second tour, M. Ravalomanana
répond: "Comment pouvez-vous me pousser à aller à un second tour si les
problèmes du premier ne sont pas réglés ?".
Le maire d'Antananarivo est porté par le demi-million de manifestants qui
descendent chaque jour le soutenir dans les rues de la capitale et l'appellent
désormais "le président Ravalomanana".
"Adieu Ratsiraka", lancent ces partisans à l'adresse du président, au
pouvoir depuis 1975, à l'exception d'une période de moins de six ans de 1991 à
1996. Le régime est accusé de corruption au plus haut niveau et de "piller le
pays".
Le président Ratsiraka "n'est pas si sûr de vouloir rester, son entourage le
pousse, mais des proches cherchent une porte de sortie honorable", analyse un
observateur occidental. Mais pour lui, l'idée d'être battu au premier tour après
26 ans de pouvoir est inacceptable, ajoute-t-il.
Le souvenir de la grande grève générale et des manifestations de sept mois
en 1991, qui ont poussé M. Ratsiraka à abandonner le pouvoir (avant d'être réélu
en 1996) est vivace.
Le 10 août 1991, il n'avait pas hésité à faire tuer par les militaires plus
d'une centaine de manifestants qui marchaient sur son palais, selon des
organisations humanitaires.
Mardi, les Malgaches ont évité le pire. M. Ravalomanana a fait marcher un
demi-million de ses partisans jusqu'aux portes de la radio et de la télévision
nationales, symboles du pouvoir et clés de l'accès à l'information des masses
dans tout le pays.
Les manifestants s'y sont sagement arrêtés, alors que les militaires chargés
de garder cette "zone rouge" se sont effacés, pour laisser entrer seulement une
délégation qui a négocié avec succès un accès équitable aux médias publics.
Ce jour-là, Marc Ravalomanana avait décidé de se faire investir président,
sur la requête de 35 députés sur plus de 150, confirme son entourage et des
sources occidentales.
Averti par des conseillers et des chancelleries que cela serait considéré
comme un coup d'Etat et que la communauté internationale ne lui accorderait ni
son soutien ni ses fonds, il y a renoncé à la dernière minute, prenant par
surprise la foule et certains de ses proches.
Le surlendemain, il répétait qu'"il n'est pas question d'enfreindre l'ordre
et la loi", souhaitant un "mouvement pacifique jusqu'au bout".
Ce mouvement paralyse les activités à Antananarivo, poumon économique de
l'île, et l'économie ne se remettra pas d'une longue grève générale, analysent
unanimement patrons et économistes.
Pour beaucoup, la réponse internationale devient urgente. Le secrétaire
général de l'OUA, Amara Essy, a annoncé une prochaine visite sur place.
gir/jhl/il tmf

AFP 011633

Suite des Élections prÉsidentielles à Madagascar :

Pourquoi une grève générale ?

Antananarivo, Madagascar :

Ils étaient entre 500 000 et 1 000 000 ce matin, disent les agences de presse. Peut-être plus, peut-être moins. A un moment donné, on ne dit plus rien, fasciné par cette marée humaine qui submerge la ville. Une marée joyeuse. Comme si, à Paris intra-muros, 4 000 000 de personnes défilaient pour défendre leurs droits, leur vote, avec ce sourire si particulier que donne la confiance.

Une image de bonheur, là où on attend implicitement un dérapage tragique. Un mouvement non-violent extraordinaire par son ampleur, un mouvement d’une intelligence et d’un courage rares. On a beaucoup parlé d’Indira Gandhi, de Martin Luther King. Il est dommage que, lorsqu’ils observent la situation politique à Madagascar, les analystes oublient de voir que depuis un mois toute une population attend patiemment que vérité soit faite.

Sur la place du 13 mai à Antananarivo, ils sont tous les jours plusieurs centaines de milliers, assis, écoutant les politiques et les artistes, gérant leur quotidien, leurs horaires, avec une dignité bouleversante. Ils sont là à heure fixe et repartent tranquillement vers leurs foyers ou leurs lieux de travail, s’organisant pour que la vie puisse continuer le mieux possible. Madagascar accuse un énorme retard sur le plan économique mais le peuple malgache s’exprime avec une modernité incroyable. La bagarre politique actuelle se fait à coups de lois et d’avocats, les manifestants sont organisés par quartiers, syndicats, collèges, lycées, avec une structuration admirable, pour s’informer jour après jour de l’issue de la lutte pacifique qu’ils mènent. Ces manifestants sont soudés à ceux en qui ils ont accordés leur confiance et à qui ils demandent aussi des comptes, comme dans toute société politiquement mûre.

La dernière fois qu’ils ont manifesté ainsi, c’était le 10 août 1991. Ils avaient bravé la peur de défier le régime en place, ils ont reçu des grenades. Lundi 14 janvier 2002, l’histoire s’est répétée. Et pourtant, aujourd’hui, ils sont là, sous le soleil, avec 10 ou 20 kilomètres dans les jambes pour certains. Ils n’ont qu’une seule idée en tête : que l’on confronte les procès-verbaux électoraux. Que cette fois-ci, la transparence des votes soit respectée.

Comment en est-on arrivé là ?

Le 25 janvier 2002, les résultats des élections présidentielles du 16 décembre 2001 à Madagascar sont proclamés par la HCC (Haute Cour Constitutionnelle) :

Marc RAVALOMANANA : 46,21 %

Didier RATSIRAKA : 40,89 %

Albert ZAFY : 5,39 %

Herizo RAZAFIMAHALEO : 4,22 %

Daniel RAJAKOBA : 1,76 %

Patrick RAJAONARY : 1,57 %

Ces résultats ouvrent la voie à la tenue d’un second tour qui aura lieu dans les trente jours qui suivent cette proclamation, c’est-à-dire d’ici le 24 février 2002.

Le candidat Marc RAVALOMANANA refuse catégoriquement ces résultats, et appelle la population à la grève générale illimitée.

Pourquoi ce refus ?

Si l’on se limite à l’apparence des choses, les grands principes applicables à une élection libre et démocratique semblent être respectés : le ministère de l’Intérieur à organisé les élections et collecté les résultats, le Conseil National des Elections (CNE) a supervise le déroulement des élections, et la Haute Cour Constitutionnelle (HCC) a proclame les résultats.

Mais cette légalité de façade ne résiste pas à un examen plus approfondi du fonctionnement de l’ensemble

Un Président-sortant à la fois juge et partie, une HCC instrumentalisée

Les membres de la HCC ont été renouvelés, par le Chef de l’État et les dirigeants des institutions qui lui sont acquises, un mois avant les élections présidentielles et ont prêté serment devant le Président Ratsiraka déjà candidat. Et dans la même période, le Président a fait déclarer conforme à la Constitution par la HCC, une ordonnance qu’il a lui-même faite, portant loi organique, et qui réglemente les élections présidentielles. Or, il s’agit là d’un acte anticonstitutionnel qui empiète gravement sur les compétences du Parlement.

Trop d’irrégularités à grande échelle à toutes les étapes du processus électoral

L’établissement des listes électorales a été plus que déplorable et des manipulations sont intervenues jusqu’aux derniers jours avant les élections. Entre des électeurs qui n’ont pu voter faute de cartes électorales, ceux qui ont été inscrits sur plusieurs listes et ont pu voter plusieurs fois dans différents bureaux de vote, ceux qui ont suivi le véritable parcours du combattant pour obtenir une ordonnance rectificative, on est incrédule devant l’ampleur des irrégularités commises par les autorités gouvernementales, constatées à travers toutes les régions de l’île par les organismes indépendants d’observation des élections.

La campagne électorale a été entachée d’intimidations auprès de nombreux électeurs, intimidations traumatisantes surtout dans les milieux ruraux. Faisant fi des interdictions légales, l’équipe du Président-candidat a usé des moyens de l’Etat (structure, matériels, véhicules, personnel …) et d’un format inhabituel d’affiche, pour les besoins de sa propagande.

Le nombre total de bureaux de vote a fluctué jusqu’aux derniers jours avant les élections, et il y a même eu des bureaux de vote fictifs, par exemple dans la circonscription de Tuléar.

Pour la collecte des résultats des bureaux de vote, le ministère de l’Intérieur s’est contenté d’informations transmises par téléphone et BLU (transmission radio), certains candidats ont été obligés d’utiliser leurs propres moyens pour avoir en main les procès-verbaux, ce qui en dit long quant à la fiabilité des résultats.

Or, c’est ainsi que ledit ministère de l’Intérieur est parvenu au résultat finalement entériné par la HCC dans sa proclamation contestée du 25 Janvier 2002.

Il est vrai qu’il y a toujours des impondérables dans toute organisation d’élections. Mais à cette échelle d’irrégularités, la suspicion de fraude ne peut qu’être avérée.

La légitimité de la demande de confrontation des PV

Dès le lendemain du premier tour, de nombreux organismes ont dénoncé les fraudes et irrégularités du scrutin : le KMMR (comité de soutien au candidat Marc Ravalomanana, dans lequel se retrouvent la presque totalité des partis d’opposition, diverses associations et des particuliers), la Fédération des Eglises Chrétiennes Malgaches (FFKM), le Consortium des observateurs des élections qui est composé du Centre National d’Observation des Elections (CNOE), du Andrimaso FFKM, de Justice et Paix (cellule d’observation des élections de l’Eglise catholique).

Tous ces organismes ont fait un décompte des voix, procès-verbaux à l’appui, donnant Marc Ravalomanana gagnant et élu au 1er tour (7e communiqué du Consortium du 9 janvier 2002). Or les résultats non officiels diffusés le 28 décembre 2001 par le ministère de l’Intérieur demandent un deuxième tour.

Devant les résultats contraires publiés par le ministère de l’Intérieur, ces organismes ont, tout à fait légitimement, demandé une confrontation contradictoire des procès-verbaux au début du mois de janvier 2002. Le candidat Marc Ravalomanana a déposé auprès de la HCC une requête aux mêmes fins, de même qu’une seconde requête en disqualification du Président-candidat.

Par ailleurs, les ambassades et chancelleries étrangères ainsi que les autres candidats ont demandé la confrontation contradictoire des procès-verbaux.

En l’espèce, la HCC s’est toujours refusée à procéder à cette recherche de preuves.

Le mouvement pacifique des Malgaches

Les Malgaches demandent tout simplement que leur vote soit respecté et confirmé par ceux qui ont la charge de l’officialiser et d’en proclamer le résultat. Ils ne veulent pas d’un second tour et le disent, car ce serait accepter les fraudes et les irrégularités du premier tour, et se soumettre à des décisions qui bafouent la souveraineté populaire.

L’ampleur croissante de ces manifestations démontre en outre que cette quête démocratique les concerne tous, ce qui dément, s’il en était besoin, que ce mouvement a une dimension ethnique.

Toutes les voies légales ont été explorées La majorité de la population malgache a montré sa patience et sa volonté de se plier à la loi. Face à l’arbitraire, toutes les voies légales ont été explorées en vain. Alors, les Malgaches se mettent en grève, sachant très bien ce que cela peut impliquer.

Paris, le 31 janvier 2002

Le Collectif Indépendant pour la Défense de la Démocratie à Madagascar

Contacts :René Rakotondrabao Andriantsihafa 
06 82 82 46 21
Claudia Solofolandy
06 65 65 52 89/01 45 46 27 99 /claudias@oreka.com

 
 

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