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Place du 13 mai...

Janvier 2002

Les 2 resultats des urnes

1-2-3-4 Fevrier

Dezieme tour aho! dezieme tour!!! par Rado

11-12 Fevrier

Médiation internationale...OUA

13-15-16 Fevrier

 

Recueil des News sur Madagascar 13-15-16 fevrier 2002

par Christian CHADEFAUX   (AFP) Fara PIERRE BERNARD

ANTANANARIVO, 15 fév (AFP) - Deux hommes butés, au parcours, au style et à 
la culture différents, bloquent, depuis bientôt deux mois, la vie de Madagascar: 
l'amiral Didier Ratsiraka, président sortant, et l'homme d'affaires et maire 
d'Antananarivo Marc Ravalomanana. 
L'opposant estime qu'il a été élu dès le premier tour de la présidentielle 
le 16 décembre dernier et conditionne sa participation au second tour à des 
exigences très strictes, le chef de l'Etat s'enferme dans un légalisme absolu. 
Mais, pour la première fois depuis sa mainmise de plus de vingt ans de 
pouvoir, "l'amiral rouge", pétri de culture universelle, trouve sur son chemin 
un capitaine d'industrie tout aussi obstiné que lui, autodidacte devenu l'homme 
le plus riche du pays, grâce à un empire dans les produits laitiers et l'huile 
alimentaire. 
L'ancien paysan jouit d'une légitimité populaire que la rue ne dément pas. 
L'officier supérieur, chef de l'Etat, s'arc-boute sur le respect des résultats 
officiels du premier tour et de la constitution. 
Le novice en politique, sans parti ni idéologie connu, n'en est pas à son 
premier "coup". Un premier raid électoral gagnant lui a valu d'emporter la 
mairie d'Antananarivo il y a deux ans. 
Il bénéficie de l'appui de plus d'un demi-million de manifestants chaque 
jour et d'une grève générale qui paralyse la capitale. 
Didier Ratsiraka, politicien expérimenté et rusé, oppose au tapage 
médiatique d'un "outsider" sans bagage idéologique les résultats officiels de la 
Haute cour constitutionnelle (HCC) qui le créditent de 40,89% des voix contre 
46,21% . 
C'est que Ravalomanana agit toujours sur un coup de tête, une impulsion, une 
vision, là où Ratsiraka préfére les calculs, la réflexion avant de laisser les 
faits le servir. Au joueur de poker, que "le milliardaire malgache" pratique, 
s'oppose la passion d'un joueur de belote. 
Au premier, qui sait admirablement communiquer, au point de demander aux 
grévistes de rouvrir l'aéroport international pour que les journalistes puissent 
couvrir la crise, le second nourrit une prévention naturelle à l'égard des 
médias indépendants. 
A l'opportunisme brouillon mais payant de l'un, dont la réussite personnelle 
est faite d'occasions saisies, tente de résister par le calme et la patience un 
homme d'Etat imperturbable et secret, qui n'a que rarement fait de la rue son 
allié. 
Marc Rvalomanana, 52 ans, est fils de nobliaux d'origine paysanne de 
l'ethnie merina des hauts plateaux, au type asiatique, calviniste. Didier 
Ratsiraka, 67 ans, est né d'une famille de notables betsimisaraka de la côte 
est, plus africaine, déiste sans attache religieuse avérée. 
La crise politique s'apparente ainsi plutôt à un blocage perpétué par deux 
hommes butés: le président sortant que les manifestants accusent d'être à 
l'origine de tous leurs maux pour avoir installé la corruption au sommet de 
l'Etat et avoir "pillé le pays" et l'opposant, qui bénéficie de ce rejet du chef 
de l'Etat, comme l'analysent de nombreux observateurs étrangers. 
cc/gir/jhl/lcc t 

AFP 151736 

Weekend crucial de négociations entre pouvoir et opposition à Madagascar 

(PAPIER GENERAL) 

ANTANANARIVO, 15 fév (AFP) - Des représentants du pouvoir et de l'opposition 
à Madagascar sont engagés jusqu'à dimanche dans des négociations cruciales pour 
tenter de résoudre la crise politique après près de trois semaines de grève 
générale et de manifestations géantes. 
Interrompus jeudi après-midi, les pourparlers n'ont repris que vendredi vers 
17h30 (14h30 GMT) entre émissaires du président Didier Ratsiraka et de son 
rival, le maire d'Antananarivo Marc Ravalomanana, sous l'égide de l'Organisation 
de l'unité africaine (OUA) et des Nations unies. 
Ce groupe de travail, créé mercredi lors d'une rencontre entre les deux 
candidats, a jusqu'à dimanche soir pour définir les modalités pratiques d'une 
sortie de crise. 
Les résultats officiels du premier tour, disputé le 16 décembre, prévoient 
un second tour entre MM. Ravalomanana et Ratsiraka. L'opposant, qui accuse le 
camp présidentiel de fraudes pendant le premier tour, a posé une série de 
conditions à une éventuelle participation au second tour. 
Les deux camps sont d'accord sur le principe d'un report de ce second tour, 
prévu le 24 février, a indiqué une source proche des négociations. En revanche, 
les discussions achoppent sur la durée de ce report. 
Le camp présidentiel souhaite un report d'un mois, jugé insuffisant par 
l'opposition mais aussi par la communauté internationale qui s'est engagée à 
garantir la transparence et la fiabilité du scrutin, a précisé cette source. 
Autre difficulté, la comparaison des procès verbaux établis lors du premier 
tour dans chaque bureau par les représentants de l'administration et par les 
délégués de l'opposition. Aucun n'accord n'avait pu être trouvé vendredi au 
sujet de cette revendication de M. Ravalomanana, qui pense qu'elle pourra faire 
la preuve des fraudes présumées, a ajouté cette source, qui a requis 
l'anonymat. 
Avant de reprendre leurs travaux communs, les cinq délégués de chaque camp 
ont tenu des consultations avec leurs chefs et la réunion a débuté avec une 
heure et demie de retard, a constaté un journaliste de l'AFP. 
Des conseillers de M. Ravalomanana extérieurs à la délégation affirment que 
les travaux sont entravés par la présence, au sein du groupe pro-Ratsiraka, 
d'hommes "qui détestent l'opposant". 
Dans un discours enflammé à un demi-million de ses partisans, place du 13 
Mai, au centre de la capitale, l'opposant a implicitement menacé de lancer de 
nouvelles actions pacifiques la semaine prochaine en cas d'échec des 
négociations. 
"A partir de lundi, nous saurons ce que nous avons à faire, je vous le 
dirai. Vous, Malgaches, vous ne bougerez pas si je ne vous en donne pas 
l'ordre", a-t-il déclaré. 
"Nous voulons redire à tous les représentants diplomatiques et à la 
communauté internationale que nous ne voulons pas d'insurrection. Nous voulons 
simplement vérifier si nous avons vaincu au premier tour", a-t-il poursuivi. 
M. Ravalomanana a appelé il y a près de trois semaines à une grève générale 
et à des manifestations quotidiennes qui paralysent la capitale Antananarivo. 
La grève est toujours très suivie dans le secteur public. 
La paralysie des douanes, les perturbations dans les transports et un 
barrage tenu par les partisans de M. Ratsiraka sur la route entre la capitale et 
le grand port de Toamasina, menace l'activité des entreprises textile qui 
assurent 70 % des exportations de produits manufacturés du pays. 
gir-jhl/alm tmf 

AFP 151711

PLACE DU 13 MAI .

Tonga ny avy lavitra: Manjakandriana, Anjozorobe, Ambatolampy, Ankazobe...ny akaikikaiky:Sabotsy Namehena, Ankadikely Ilafy, par camions et taxi brousse archi pleins, ny avy any amin'ny Provinces...

Angamba ho proclamer-dry zareo amin'ny herinandro ambony i Ra8 raha mbola tsy hita izay vokatry ny fihaonan'ireo hoe solontena 5 avy avy amin'ny candidats izay nifanarahana tamin'ny Secrétaire Général de l'OUA nanao fifampanantonana teo.Andrasana

hono raha misy vokany io fihaonan-dry zareo ao amin'ny Hilton io.Ka raha hita fa tsy misy vokany hatramin'ny Alatsinainy,fa ataon'ny andaniny fandrirarirana fotsiny,dia ho hita eo izay hatao.Ny mpikabary sasany teo amin'ny 13 Mai androany aza efa tena niantso mihitsy.Fa i Ra8 no ohatra ny nanome fotoana amin'ny Alatsinainy,ka asa izay hipoaka,fa ry zareo koa tsy hipetra-potsiny angamba fa efa nahazo avertissement. 

JR

MEDIATION INTERNATIONALE . 

* Le SG de l'OUA est parti " réconforté mais inquiet , car en politique rien n'est acquis ." (cf MIDI) . Oh , voilà un homme avisé ...

Il a laissé son Adjoint jouer le rôle de facilitateur dans le cadre des travaux de la commission paritaire 



* Le SGA des NU est reparti après 24 heures de séjour sur le sol malgache . C'est avec un langage très diplomatique qu'il se déclare très confiant , ayant constaté la volonté politique et la détermination d'aller de l'avant de la part des deux parties , le pragmatisme qui est de bonne augure . Enfin , il a exprimé sa confiance à M. le SGA de l'OUA qui " facilitera le débat et le mènera à bon port " . Il espère revenir à MADA pour l'investiture de celui qui sera le prochain Président de la République . 



DU COMITE CONJOINT (ou commission paritaire) 

Commencés hier dans la mi-journée , les travaux n'ont pris fin que vers 20 h , selon le quotidien MIDI . Beaucoup de points ont été débattus . On ignore quel a été l'ordre du jour en fait car rien ne filtre de ces travaux pour le moment . Il semble que les travaux achoppent sur la confrontation des PV , préalable indiscutable pour la partie MR . 



Les représentants du candidat DR sont : Lalatiana Ravololomanana (ancienne conseillère à la Mairie de Tana , ralliée à DR depuis la propagande pour les élec du 16/12 ) , Ampy Augustin Portos (ancien Ministre de l'Intérieur durant la 2 è République , hôtelier à Nosy Be) , José Andrianoelison (Polytechnicien , travaillant avec le Vice-PM Rajaonarivelo) , Mangalaza Eugène (Recteur de Tamatave) , Vincent Radanielson (Directeur Général de la CNAPS ) . 

Les représentants du candidat MR sont : Norbert Lala Ratsirahonana ( ancien Président de la HCC, ancien PM , Président de l'AVI ) , Mme Francine Razafindramavo ( Magistrate) , Rajemision Rakotomaharo (gestionnaire , bras droit de MR ) , Jean Seth Rambeloalijaona (ancien Ministre du Budget sous Zafy) , Marson Evariste (Inspecteur d'Etat , homme politique du RPSD) . 



Commentaires : L'opinion favorable à la recherche de la transparence quant à ces élections (pro-MR ou non ) doute fort quant à la bonne foi de DR d'entreprendre ces travaux et pense même qu'il s'agit de la provocation de la part de ce dernier . En effet , il faut voir la composition de son équipe : les personnes-ressources choisies sont considérées comme des ultras (extrémistes ) de l'équipe de DR . Mme Lalatiana a démontré plus d'une fois son hystérie dans son désir de ralliement soudain à DR ( bonjour la veste retournée et l'exemple politique au féminin) et dans son fort ressentiment envers MR devenu Maire de Tana . Ampy Portos a prêté main forte dans le Nord du pays (Antalaha) dans le cadre de son expertise ès fraudes pendant le scrutin du 16 /12 /01 et a montré son agressivité à la TVM au mois de Janvier dernier lors d'un débat entre les pro-DR et les pro-MR . M. Mangalaza est considéré par ses pairs universitaires comme un raciste patenté . Vincent Radanielson n'est pas un exemple flagrant d'éthique . A choisir dans le lot , les gens auraient préféré des conciliateurs comme Honoré Rakotomanana (actuel Président du Sénat) par exemple ...Aussi , la méfiance est là , elle continue ...

Par ailleurs , des signes imperceptibles de manque de savoir-vivre agacent et accroissent cette méfiance sur une véritable volonté de travailler ensemble : cette après-midi , les travaux devaient recommencer à 16 heures . La délégation de DR n'est arrivée qu'à 17H15 , alors que celle de MR et le facilitateur en chef étaient déjà là à l'heure dite (16h) . " Il n'y a plus que de la politesse dans cette histoire" (" Fahalalam-pomba sisa no atao amin'ity raharaha ity ..." ) 



DECLARATION DE MR SUR LA PLACE DU 13 MAI aujourd'hui 

Le ton employé a été de nouveau clair et ferme , dépourvu d'ambiguité . 

- A M. le PM qui veut réquisitionner les Agents de l'Etat pour que ces derniers reviennent travailler , MR l'enjoint à voir lundi les résultats de cette réquisition : si ces Agents reprennent effectivement , tant mieux pour M. le PM . Sinon , que le PM démissionne!

- Concernant les travaux du comité conjoint , il espère que d'ici lundi il y aura des résultats concrets , autrement cela s'appellerait du temps perdu ("fandaniana andro fotsiny" ) . "Nous avons tendu la main , nous avons accepté la concertation , nous en attendons maintenant les résultats . La confrontation des PV demeure un condition sine qua non et il faut rappeler qu'elle est légale . Si elle est entreprise , nous en accepterons sans problème les résultats . " 

- Nous avons évité depuis le début la violence (hetraketraka) et le coup d'Etat (fanonganam-panjakana ) . Quand on voit les barrages deci-delà , il faut en voir les limites . Il y a un manque d'humanité à ne pas avoir permis à un mort et sa famille de passer le barrage (Brickaville) . 



"(...) Au vu de tous ces faits , si d'ici lundi les choses ne vont pas dans le sens qu'il faut , comme dit le Pasteur ray aman-dreny tout-à l'heure , n'ayons pas peur , allons-y ! ( "Aza matahotra , raiso ! ") ..."



Déclarations d'autres politiciens sur la place du 13 Mai 

- T. Rabetsitonta a démontré l'illégalité de la nomination des membres de la HCC , tous nommés en réalité par le Président de la Rép , ce qui n'est pas conforme à la loi . 

- Le Général Ramakavelo démontre et estime sur la base de l'art 47 de la Constitution qu'il y a une véritable vacance de poste de Président de la Rép (PR) . 



Commentaires personnels : il semble que l'on prépare l'opinion à un scénario qu'attendent les impatients et les radicaux et qui se passera sous peu incessamment , si la concertation échoue ... 





DECLARATION D'ALBERT ZAFY

L'ancien Président de la 3è République a déclaré aujourd'hui que la poursuite des élections et l'observation rigoureuse du processus électoral étaient la seule solution à la crise actuelle . Il a ajouté qu'il avait bien accepté l'empêchement dont il avait été la victime et les résultats du scrutin présidentiel de 1996 non dépourvus de fraudes , car il se souciait de paix sociale . 



Opinion : M. le Président , paix sociale certes mais qui n'a fait que remettre à plus tard l'échéance d'une fronde nationale face à des turpitudes électorales éhontées (pléonasme) . Je subodore que vous regrettez un peu (euphémisme) qu'en 1996 , l'on ne se soit pas soulevé comme maintenant , pour défendre au passage votre candidature ...En avions-nous , et surtout en aviez-vous les moyens alors (en 1996) de démontrer les tricheries à l'échelle nationale , comme maintenant , il est possible de faire la comparaison des PV des CRMV avec les PV détenus par le Consortium (à 75%) et le KMMR ( à 100%) , tous originaux (rappel ) ?



POURSUITE ET ACCROISSEMENT DES BARRAGES DE CAMIONS

Le barrage de Brickaville est toujours là . 

Sur la route de Majunga , s'en est érigé un autre : on bloque surtout les véhicules qui transportent les produits de la pêche pour Tana . Objectif évident : créer un blocus de Tana ...

Question : On espère que ces transporteurs de frais ont d'autres clients que Tana pour assurer leurs recettes ...

IMPACTS ECONOMIQUES DE LA CRISE 

- érosion grave du FMG 

- tout le secteur touristique et les activités connexes en déclin , d'où défaillance comme pour tout le secteur privé , pour payer les impôts et les charges sociales , selon une grande réunion des opérateurs du secteur today . 


fin des nouvelles de ce jour . 

mandrapihaona daholo indray !

Fara PIERRE BERNARD

par Christian CHADEFAUX   (AFP) Par Emmanuel GIROUD (AFP)
par Christian CHADEFAUX 

ANTANANARIVO, 15 fév (AFP) - Deux hommes butés, au parcours, au style et à 
la culture différents, bloquent, depuis bientôt deux mois, la vie de Madagascar: 
l'amiral Didier Ratsiraka, président sortant, et l'homme d'affaires et maire 
d'Antananarivo Marc Ravalomanana. 
L'opposant estime qu'il a été élu dès le premier tour de la présidentielle 
le 16 décembre dernier et conditionne sa participation au second tour à des 
exigences très strictes, le chef de l'Etat s'enferme dans un légalisme absolu. 
Mais, pour la première fois depuis sa mainmise de plus de vingt ans de 
pouvoir, "l'amiral rouge", pétri de culture universelle, trouve sur son chemin 
un capitaine d'industrie tout aussi obstiné que lui, autodidacte devenu l'homme 
le plus riche du pays, grâce à un empire dans les produits laitiers et l'huile 
alimentaire. 
L'ancien paysan jouit d'une légitimité populaire que la rue ne dément pas. 
L'officier supérieur, chef de l'Etat, s'arc-boute sur le respect des résultats 
officiels du premier tour et de la constitution. 
Le novice en politique, sans parti ni idéologie connu, n'en est pas à son 
premier "coup". Un premier raid électoral gagnant lui a valu d'emporter la 
mairie d'Antananarivo il y a deux ans. 
Il bénéficie de l'appui de plus d'un demi-million de manifestants chaque 
jour et d'une grève générale qui paralyse la capitale. 
Didier Ratsiraka, politicien expérimenté et rusé, oppose au tapage 
médiatique d'un "outsider" sans bagage idéologique les résultats officiels de la 
Haute cour constitutionnelle (HCC) qui le créditent de 40,89% des voix contre 
46,21% . 
C'est que Ravalomanana agit toujours sur un coup de tête, une impulsion, une 
vision, là où Ratsiraka préfére les calculs, la réflexion avant de laisser les 
faits le servir. Au joueur de poker, que "le milliardaire malgache" pratique, 
s'oppose la passion d'un joueur de belote. 
Au premier, qui sait admirablement communiquer, au point de demander aux 
grévistes de rouvrir l'aéroport international pour que les journalistes puissent 
couvrir la crise, le second nourrit une prévention naturelle à l'égard des 
médias indépendants. 
A l'opportunisme brouillon mais payant de l'un, dont la réussite personnelle 
est faite d'occasions saisies, tente de résister par le calme et la patience un 
homme d'Etat imperturbable et secret, qui n'a que rarement fait de la rue son 
allié. 
Marc Rvalomanana, 52 ans, est fils de nobliaux d'origine paysanne de 
l'ethnie merina des hauts plateaux, au type asiatique, calviniste. Didier 
Ratsiraka, 67 ans, est né d'une famille de notables betsimisaraka de la côte 
est, plus africaine, déiste sans attache religieuse avérée. 
La crise politique s'apparente ainsi plutôt à un blocage perpétué par deux 
hommes butés: le président sortant que les manifestants accusent d'être à 
l'origine de tous leurs maux pour avoir installé la corruption au sommet de 
l'Etat et avoir "pillé le pays" et l'opposant, qui bénéficie de ce rejet du chef 
de l'Etat, comme l'analysent de nombreux observateurs étrangers. 
cc/gir/jhl/lcc t 



AFP 151736 



Weekend crucial de négociations entre pouvoir et opposition à Madagascar 

(PAPIER GENERAL) 

ANTANANARIVO, 15 fév (AFP) - Des représentants du pouvoir et de l'opposition 
à Madagascar sont engagés jusqu'à dimanche dans des négociations cruciales pour 
tenter de résoudre la crise politique après près de trois semaines de grève 
générale et de manifestations géantes. 
Interrompus jeudi après-midi, les pourparlers n'ont repris que vendredi vers 
17h30 (14h30 GMT) entre émissaires du président Didier Ratsiraka et de son 
rival, le maire d'Antananarivo Marc Ravalomanana, sous l'égide de l'Organisation 
de l'unité africaine (OUA) et des Nations unies. 
Ce groupe de travail, créé mercredi lors d'une rencontre entre les deux 
candidats, a jusqu'à dimanche soir pour définir les modalités pratiques d'une 
sortie de crise. 
Les résultats officiels du premier tour, disputé le 16 décembre, prévoient 
un second tour entre MM. Ravalomanana et Ratsiraka. L'opposant, qui accuse le 
camp présidentiel de fraudes pendant le premier tour, a posé une série de 
conditions à une éventuelle participation au second tour. 
Les deux camps sont d'accord sur le principe d'un report de ce second tour, 
prévu le 24 février, a indiqué une source proche des négociations. En revanche, 
les discussions achoppent sur la durée de ce report. 
Le camp présidentiel souhaite un report d'un mois, jugé insuffisant par 
l'opposition mais aussi par la communauté internationale qui s'est engagée à 
garantir la transparence et la fiabilité du scrutin, a précisé cette source. 
Autre difficulté, la comparaison des procès verbaux établis lors du premier 
tour dans chaque bureau par les représentants de l'administration et par les 
délégués de l'opposition. Aucun n'accord n'avait pu être trouvé vendredi au 
sujet de cette revendication de M. Ravalomanana, qui pense qu'elle pourra faire 
la preuve des fraudes présumées, a ajouté cette source, qui a requis 
l'anonymat. 
Avant de reprendre leurs travaux communs, les cinq délégués de chaque camp 
ont tenu des consultations avec leurs chefs et la réunion a débuté avec une 
heure et demie de retard, a constaté un journaliste de l'AFP. 
Des conseillers de M. Ravalomanana extérieurs à la délégation affirment que 
les travaux sont entravés par la présence, au sein du groupe pro-Ratsiraka, 
d'hommes "qui détestent l'opposant". 
Dans un discours enflammé à un demi-million de ses partisans, place du 13 
Mai, au centre de la capitale, l'opposant a implicitement menacé de lancer de 
nouvelles actions pacifiques la semaine prochaine en cas d'échec des 
négociations. 
"A partir de lundi, nous saurons ce que nous avons à faire, je vous le 
dirai. Vous, Malgaches, vous ne bougerez pas si je ne vous en donne pas 
l'ordre", a-t-il déclaré. 
"Nous voulons redire à tous les représentants diplomatiques et à la 
communauté internationale que nous ne voulons pas d'insurrection. Nous voulons 
simplement vérifier si nous avons vaincu au premier tour", a-t-il poursuivi. 
M. Ravalomanana a appelé il y a près de trois semaines à une grève générale 
et à des manifestations quotidiennes qui paralysent la capitale Antananarivo. 
La grève est toujours très suivie dans le secteur public. 
La paralysie des douanes, les perturbations dans les transports et un 
barrage tenu par les partisans de M. Ratsiraka sur la route entre la capitale et 
le grand port de Toamasina, menace l'activité des entreprises textile qui 
assurent 70 % des exportations de produits manufacturés du pays. 
gir-jhl/alm tmf 

AFP 151711
Par Emmanuel GIROUD 

ANTANANARIVO, 13 fév (AFP) - Les deux rivaux de l'élection présidentielle à 
Madagascar, le président sortant Didier Ratsiraka et l'opposant Marc 
Ravalomanana, se sont rencontrés mercredi, prémice à une prochaine sortie de la 
crise politique qui s'est ouverte après le premier tour du scrutin. 
Selon des sources concordantes, la solution passe par un report du second 
tour, auquel l'opposant participera finalement. 
"Il n'y a encore rien de palpable", a déclaré M. Ravalomanana, maire 
d'Antananarivo, en sortant du palais présidentiel. Mais les deux camps vont 
prolonger ce "premier pas important" par la création d'un "groupe de travail 
conjoint", a annoncé le secrétaire général de l'Organisation de l'Unité 
Africaine (OUA), Amara Essy, l'artisan de cette rencontre. 
M. Ravalomanana a maintenu la pression sur le pouvoir en appelant les 
centaines de milliers de ses partisans qui manifestent chaque jour dans le 
centre d'Antananarivo à poursuivre leur mouvement ainsi que la grève générale 
qui paralyse depuis 17 jours la capitale, poumon économique et coeur 
administratif du pays. 
A la tribune, l'opposant était aux anges, sans doute parce que M. Essy était 
à ses côtés sur cette place du 13 Mai, haut lieu des manifestations. 
M. Essy a prêté main forte au maire d'Antananarivo pour expliquer un début 
de revirement à cette foule que l'opposant chauffe chaque jour à blanc en 
assurant qu'il a été élu dès le premier tour le 16 décembre et en refusant un 
second tour, estime un diplomate. 
Plusieurs personnalités proches des négociations et des diplomates l'ont 
confirmé: à moins d'un rebondissement de dernière minute, on s'achemine vers un 
report du second tour, concession du camp présidentiel, et une participation de 
M. Ravalomanana, sous réserve que les conditions qu'il posait jusqu'alors soient 
satisfaites, au moins sur la forme. 
La principale étant la comparaison, bureau de vote par bureau de vote, des 
résultats officiels du premier tour avec ceux enregistrés par les délégués de M. 
Ravalomanana. Ce dernier accuse en effet le camp de M. Ratsiraka d'avoir 
massivement triché pour le maintenir au second tour. 
Une initiative de l'un des quatre candidats perdants du premier tour, Herizo 
Razafimahaleo, soutenu par ses trois pairs, est sur le point d'aboutir, selon 
des diplomates: créer une Commission nationale de confrontation, qui regroupe 
toutes les parties, et procéder à cette comparaison des résultats. 
"Ce n'est que de la poudre aux yeux mais elle est nécessaire pour permettre 
à +Marc+ de s'expliquer vis-à-vis de son électorat", analyse un diplomate. 
"M. Ravalomanana a déjà accepté cette idée", a déclaré à l'AFP M. 
Razafimahaleo, ajoutant que les modalités restaient à définir. "Cela fera sauter 
le principal verrou à une sortie de crise", ajoute-t-il, reconnaissant qu'il 
s'agit davantage d'une solution "psychologique et politique que juridique". 
Le Groupe de travail conjoint créé par les deux candidats sera composé de 
cinq "techniciens" de chaque camp qui travailleront "en présence" du secrétaire 
général adjoint de l'OUA chargé des Affaires politiques, Saïd Djinnit. Selon M. 
Ravalomanana, ces "techniciens" seront nommés jeudi. 
M. Essy poursuivra sa médiation jusqu'à son départ prévu jeudi, mais il sera 
épaulé puis relayé par l'émissaire du secrétaire général de l'ONU, Ibrahima 
Fall, arrivé mercredi. 
L'OUA, l'ONU, l'Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), la 
Commission de l'Océan Indien (COI) ainsi que des pays bailleurs de fonds ont 
promis de fournir de très nombreux observateurs pour le second tour. 
"En réalité, une fois obtenu le report de la date du scrutin (fixé au 24 
février), la confrontation des procès-verbaux n'est qu'un détail de forme, 
l'essentiel, c'est de tout faire pour garantir une transparence totale pour le 
second tour", commente un membre de l'équipe de médiation. 
Alors que les négociations se poursuivent, la grève générale continue de 
paralyser tous les ministères et leurs administrations et de ralentir 
considérablement la production du secteur privé de la capitale, qui pèse pour 
près de 70% du PNB. 
gir/jhl/lp eaf 
AFP 131601 




Madagascar: Amara Essy a mené à bien son opération "commando" diplomatique 



Par Emmanuel GIROUD 

ANTANANARIVO, 13 fév (AFP) - Le sourire aux lèvres, Amara Essy, le 
secrétaire général de l'OUA, a mené en quatre jours une impressionnante 
opération de "commando" diplomatique à Madagascar, forçant à se rencontrer les 
deux rivaux de l'élection présidentielle, qui se détestent, après leur avoir 
publiquement asséné leurs quatre vérités. 
Depuis son arrivée à Antananarivo, samedi soir, ce petit homme, toujours 
aimable et accessible, porté au secrétariat général de l'OUA en juillet dernier, 
n'a pratiquement pas cessé de travailler à sa médiation, se couchant rarement 
avant 3H00 du matin pour se lever à l'aube. 
Le matin de son arrivée, une mission de l'Assemblée parlementaire de la 
Francophonie (APF) venait d'échouer dans sa tentative de faire se rencontrer le 
président sortant, Didier Ratsiraka, et le maire d'Antananarivo, Marc 
Ravalomanana. 
Dans la voiture qui le conduisait au palais présidentiel, M. Ravalomanana 
avait ordonné à son chauffeur de faire demi-tour, après avoir reçu un mystérieux 
coup de téléphone. Peu après, il refusait de rencontrer M. Ratsiraka au palais 
présidentiel, l'accusant de l'avoir insulté la veille en le comparant à un 
"nazi" et un "fasciste". 
L'après-midi même, M. Essy rencontrait M. Ravalomanana, puis s'entretenait 
le soir avec l'équipe de M. Ratsiraka, jusqu'à quatre heures du matin, pour 
"rattraper le fil des négociations". 
Depuis, le marathon n'a jamais cessé, et M. Essy a rencontré tous ceux qui 
comptent en politique à Madagascar. 
Entre dimanche et mardi, il a vu M. Ravalomanana quatre fois, et s'est 
entretenu mardi soir avec M. Ratsiraka et son entourage jusqu'à 3H00 du matin. 
"La situation s'est débloquée à 6H00 du matin", raconte un diplomate. 
Mercredi matin, M. Essy a accompagné lui-même M. Ravalomanana au palais 
présidentiel, et a assisté à l'entretien d'une heure et demie. 
Il s'est ensuite rué avec M. Ravalomanana jusqu'à la tribune de la place du 
13 Mai, au centre de la capitale, pour l'épauler dans une délicate explication 
de son revirement aux centaines de milliers de manifestants qu'il chauffe chaque 
jour à blanc, et à qui il avait affirmé qu'il n'irait pas au palais. 
La veille, sortant de l'habituelle réserve des diplomates, cet homme qui 
goûte peu à la langue de bois, selon son entourage, avait distribué en public 
bons et mauvais points aux deux candidats, avant de préconiser un report du 
second tour. 
Il a balayé d'un revers de manche les exigences de M. Ravalomanana qui 
réclame la "confrontation" des résultats du premier tour en accusant le camp 
Ratsiraka d'avoir triché. 
"A vouloir la vérité sur le passé, on perd du temps pour l'avenir", a-t-il 
lancé au cours d'une conférence de presse. "S'ils sont certains d'avoir gagné au 
premier, le second tour devrait être un vote de confirmation", a-t-il ajouté. 
En revanche, en insistant sur la "légitimité" des revendications de M. 
Ravalomanana, il a donné une leçon de pragmatisme à un chef de l'Etat qui 
s'enferme dans son palais et se réfugie derrière la constitution et la légalité 
pour ignorer un demi-million de manifestants. 
"Tout ne peut pas se résoudre en invoquant la constitution et la loi. Il ne 
faut pas s'enfermer dans un juridisme absolu", a-t-il lancé. 
Mercredi matin, après la rencontre entre les deux candidats, il a été 
longuement ovationné par les centaines de milliers de partisans de M. 
Ravalomanana place du 13 Mai, au risque de déclencher l'ire du camp présidentiel 
pour ce qui peut apparaître comme un soutien symbolique. 
"Très chers frères, Madagascar appartient à la famille de l'OUA, et, quand 
un membre de la famille est malade, c'est toute la famille qui est malade", 
a-t-il déclaré sous un tonnerre d'applaudissements. 
gir/gv/lp eaf 

AFP 131602 
   

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