U.E
: le pouvoir effectif devrait être légalisé dans les plus brefs délais
(28/03/02)
Selon l'ambassadeur d'Allemagne à
Madagascar et représentant l'Espagne qui est maintenant à la présidence
de l'Union européenne, le pouvoir effectif devrait être légalisé dans
les plus brefs délais. C'était lors d'une conférence de presse organisée
à la délégation de l'Union européenne à Madagascar ce 28 mars.
Aux
yeux de Hans Peter Behr, ambassadeur d'Allemagne, cette solution devrait se
faire par les urnes puisque c'est la seule solution. Il soutient que la
situation à Madagascar ne peut être comparée à celle du Congo où le
Président Joseph Kabila a été immédiatement reconnu par la communauté
internationale après l'assassinat de son Président de père. Kabila fils
s'est érigé en Président du Congo sans même passer par les urnes.
L'Union
européenne précise que ses interventions à Madagascar, notamment dans le
secteur des transports et en particulier dans le sous-secteur routier, se
heurtent à "des graves obstacles à la circulation des biens et des
personnes à l'intérieur du pays". Ce qui veut dire que ce problème
met lourdement en cause la politique de désenclavement de certaines
régions qui "est une des composantes de la lutte contre la pauvreté,
priorité de la coopération européenne" à Madagascar. En effet,
environ 50% des ressources des trois derniers Fonds européens pour le
développement (FED) ont été consacrés à la réhabilitation de réseaux
routiers. Au total, Madagascar a pu bénéficier de 420 millions d'euros
d'aide non remboursable de l'Union européenne pour réhabiliter plusieurs
tronçons routiers à travers le pays. Pour les 5 prochaines années, une
enveloppe de 270 millions d'euros sera également consacrée à la
réhabilitation routière.
Mais
les barrages anti-économiques placés ça et là sur plusieurs routes
nationales empêchent les déplacements des ressources humaines et le
transport de matériels nécessaires à la mise en œuvre des projets déjà
mis en place. Cette situation touche aussi bien les projets multilatéraux
que bilatéraux. Si les barrages continuent à être maintenus, l'Union
européenne n'a pas encore défini les actions qu'elle entendra mettre en
œuvre. Elle attend par contre à ce que son appel au dialogue et à la
levée des barrages soit entendu. En revanche, si un coup d'Etat militaire
survienne, Pierre Protar, délégué de l'Union européenne à Madagascar,
affirme que cette dernière le condamnera sans aucun doute. L'ambassadeur
d'Allemagne estime que les propositions du groupe de contact de
l'Organisation de l'unité africaine (OUA) peuvent servir de bonnes bases
pour résoudre la crise malgache. Il s'en tient notamment à la levée des
barrages et à la consultation électorale.
En
attendant, l'Union européenne travaille avec "les équipes malgaches
opérationnelles", c'est-à-dire celles qui étaient déjà là avant
la crise politique et qui continuent à travailler.
Matera
MATV
EDITORIAL
EN DESESPOIR DE CAUSE...
Edition du 27.03.2002
Les opérateurs malgaches sont des acteurs du développement. Acteurs oui
mais passifs pour ne pas dire de seconde zone car les stars ont toujours
été les politiques. Les faiseurs de pluie et de beau temps qui, plus grave
encore, utilisent l'arme économique pour pérenniser leur pouvoir.
La réunion au Panorama est, comme le titrait un quotidien de la place, «un
cri de détresse », ce n'était même plus une sonnette d'alarme, c'est un
cri d'agonie d'un taureau mis à mort dans l'arène par des apprentis
toréadors qui ont transformé Madagascar en une infernale corrida.
Madagascar s'achemine petit à petit vers la cessation de paiements. Les
ressources de l'IPPTE vont se tarir. Le FMI a déjà pris ses distances. La
Banque Mondiale essaie de sauver les meubles en maintenant les projets en
cours pour ne pas sanctionner les populations profondes qui en sont
bénéficiaires.
Tous les secteurs d'activités, surtout les plus génératrices d'emplois et
de devises sont moribonds à cause des barrages, de la pénurie de
carburants et du blocage de l'administration faute d'unicité de décision,
c'est-à-dire à cause de la duplication du pouvoir : 5 milliards de
salaires supprimés par mois pour le transport terrestre, 4.000T de poissons
d'accompagnement jetés à la mer, les centres d'aquaculture menacés de
fermeture d'ici peu faute de gazole - dans l'immédiat 2.000T de stock de
crevettes menacées et risque de boycott des produits halieutiques malgaches
faute de contrôle -, pas de remboursement de TVA, appauvrissement des deux
tiers des paysans pour cette année, 80% des industries en difficulté
extrême dans un mois, et des investisseurs en zone franche qui s'apprêtent
à quitter Madagascar. Sombre perspective.
Les bailleurs de fonds étaient présents. Ils ont mesuré la gravité de la
situation et l'impuissance des opérateurs. En d'autres termes,
l'impuissance des malgaches à régler leurs problèmes entre eux. La balle
est dans le camp de la communauté internationale qui, non seulement, a le
devoir de défendre les intérêts de leurs citoyens qui investissent à
Madagascar mais également de leurs contribuables qui ont financé de leurs
impôts de nombreux projets de développement et l'aide à la balance de
paiements.
Que peut-elle faire concrètement ? Sanctionner Madagascar ? C'est
sanctionner des millions de personnes qui n'ont pas choisi les barrages et
le blocage. Obliger les politiciens à s'asseoir autour d'un même table ?
La communauté internationale a toujours affectionné la diplomatie à
plusieurs vitesses, usant du droit d'ingérence ici, et du devoir de
non-ingérence là. Pour Madagascar, cette relative passivité s'explique
par le fait que la Grande Ile n'est pas un centre névralgique pour
provoquer une instabilité financière et politique dans la géostratégie
de la mondialisation. Et d'un. Ensuite, elle a toujours été une chasse
gardée de la France dans la sous-région.
La balle est dans le camp de la communauté internationale, qui, disposant
d'une force multinationale, doit maintenant adopter une attitude plus
énergique écartant les facteurs de blocage. L'Armée malgache n'est pas
capable de protéger les biens ni de garantir la circulation des personnes.
Elle est empêtrée dans le partisanisme et le juridisme militant.
Le message lancé à l'hôtel PANORAMA est clair : les opérateurs n'ont pas
invité les représentants de Ratsiraka ou de Ravalomanana. Ce fut une
séance spécialement destinée aux bailleurs de fonds. Un cri de désespoir
d'un pays mis à genoux et tué à petit feu. Bien sur, le lobby financier
est menacé, l'élite voit ses intérêts compromis. Mais le plus grave,
c'est la population qui souffre. Une population en quête de plus de justice
mais actuellement dépassée par la tournure des événements. Oui, des
milliers de familles perdent chaque jour leurs moyens de vivre... Si ce
n'est pas un crime...
LeMonde :
Manifestation pacifique dans la deuxième ville de Madagascar ANTANANARIVO (AP)
-- Au lendemain d'incidents meurtriers à Madagascar, plusieurs milliers de personnes ont manifesté pacifiquement mercredi à Fianarantsoa, deuxième ville de l'île, pour rendre hommage aux trois personnes tombées sous les balles de la police militaire qui avait ouvert le feu sur des partisans de l'opposition. Les rues de cette ville située à 300 kilomètres au sud de la capitale, Antananarivo, ont été occupées par des partisans de Marc Ravalomanana, selon des témoins sur place. Des sources hospitalières indiquaient que trois personnes avaient été tuées et 31 blessées mardi. Le bilan publié par la presse fait toutefois état de six morts. La fusillade a éclaté au moment où un groupe de partisans de l'opposition a entrepris de marcher sur la résidence du gouverneur de la province pour protester contre l'agression subie par trois de leurs camarades, indiquait-on de source policière. La police militaire leur a barré la route puis a ouvert le feu pour une raison indéterminée, selon la même source. Madagascar vit une situation troublée depuis que l'opposition, qui affirme avoir remporté le premier tour de l'élection présientielle du 16 décembre, a pris le contrôle d'Antananarivo. Selon les résultats officiels, un deuxième tour doit avoir lieu, aucun candidat n'ayant remporté la majorité absolue. A la suite de ces événements, le gouvernement légal a déménagé dans la ville portuaire de Toamasina (ex-Tamatave). La grande île a désormais deux chefs de l'Etat, le président sortant Didier Ratsiraka et Marc Ravalomanana. Madagascar a aussi deux gouvernements. Jusqu'à présent, la situation, bien que tendue, n'a pas réellement dégénéré. On estime que 23 personnes ont perdu la vie dans des affrontements sporadiques entre les deux camps depuis trois mois. Ce bilan ne comprend pas les trois morts de mardi, l'un des incidents les plus sérieux à ce jour. Les partisans de l'opposition à Fianarantsoa exigent la démission du gouverneur qui est demeuré loyal au président Ratsiraka. Mardi le gouvernement-bis de M. Ravalomanana a présenté un programme prévoyant la libéralisation de l'économie et le maintien des liens avec l'ancien colonisateur français.
Clicanoo
Le
Boeing 767-300 ER d'Air Madagascar n’assure plus la liaison avec Paris
Madagascar : La
compagnie nationale malgache en péril
La
situation actuelle de la compagnie aérienne Air Madagascar inquiète au
plus haut point l’opinion en général et ses employés en particulier. Si
tout le monde s’accorde à dire que la compagnie est en danger, les
explications divergent quant à la raison pour laquelle le Boeing 767-300ER
loué par Air Mad est cloué à Roissy.
Une
employée d’Air Madagascar, proche du dossier, a affirmé que le contrat
de leasing entre le propriétaire du Boeing 767-300ER et la compagnie
aérienne malgache a expiré. “On assiste aujourd’hui à une véritable
campagne de désinformation mais c’est la seule raison pour laquelle cet
aéronef est cloué à Paris depuis la semaine dernière”. Elle parle des
articles de certaine presse locale qui rapporte que cet avion, fleuron de la
flotte d’Air Madagascar et unique en son genre dans la Grande Ile, a été
bloqué à Roissy. Chaque journal, sa version. Depuis juin 1999, le Boeing
767-300ER - mis en ligne pour remplacer le Boeing 747 afin de satisfaire les
exigences de la clientèle c’est-à-dire effectuer des vols de nuit sans
escale et avec plus de fréquences - assure une liaison entre Madagascar et
l’Europe (Paris, Munich, Rome) et l’Asie (Singapour via la Réunion).
Elle peut transporter 228 passagers, dont huit en première classe, 22 en
classe affaire et le reste en classe économique. L’employée d’Air
Madagascar a fait savoir que la location de cet appareil a coûté trop cher
à la compagnie nationale. “Elle est à 700 000 dollars par mois alors que
sur le marché, il y a des offres plus intéressantes tournant autour de 250
000 dollars avec des appareils pratiquement identiques. Le problème c’est
que toutes ces compagnies de leasing exigent d’être payées cash. On
comprend bien que, vu la situation actuelle, personne ne voudrait nous
accorder aucune forme de crédit”.
DEUX PATRONS
Toujours selon la même source, le problème réside notamment sur une
question d’argent. Et ce qui est grave, c’est “qu’il n’y aura pas
d’avion qui reliera Tana et Paris dans les quinze jours qui viennent, donc
il n’y a pas d’argent. Je dis quinze jours parce que nous élaborons le
programme toutes les deux semaines, mais ça peut durer des mois. La
pénurie de kérosène et autres objets de polémique véhiculés
actuellement ne sont que de faux problèmes. C’est sûr qu’il n’y a
pas une goutte de kéro à Ivato, toutefois les avions peuvent s’approvisionner
à la Réunion, à Majunga ou à Maurice. Pour un vol Tana-Paris, par
exemple, on fait une escale à la Réunion et le problème est résolu. D’ailleurs,
tous les vols intérieurs et régionaux sont maintenus tant bien que mal. Le
problème crucial de la compagnie pour l’heure c’est l’argent”.
Et l’employée de la compagnie de révéler également que l’existence
de deux “patrons” n’arrange guère la situation. “Ils sont engagés
dans une sorte de compétition et celui qui trouvera le premier un avion
avec une offre intéressante et abordable gagnera la course”. Pour le
moment, les deux directions piétinent.
Dans son édition d’hier, le quotidien L’Express de Madagascar parle d’une
menace de rupture des négociations entre le propriétaire du Boeing
767-300ER et Air Madagascar. Compte tenu de la tendance politique de ce
journal proche de Didier Ratsiraka, qui critique vivement la nomination par
Marc Ravalomanana d’un nouvel administrateur délégué, on croit savoir
que l’ancienne direction a plutôt choisi de poursuivre le contrat avec GE
Capital Aviation Services, propriétaire du Boeing cloué à Paris.
CHUTE DE 60 %
Dans tous les cas, tout le monde s’accorde à dire que la compagnie est en
péril à l’heure actuelle. Elle risque de couler si la situation
politique ne s’améliore pas. Les employés, exposés au risque de
licenciement sont les plus menacés par la crise. D’autres analystes,
parlent “d'une manœuvre délibérée qui poursuit un double objectif :
d'abord, pénaliser (sinon couler) une société qui a participé activement
au mouvement de la Place du 13-Mai. Ensuite, détériorer l'économie
malgache en la privant de certaines de ses ressources financières”. En
quelques semaines, le trafic aérien malgache a chuté de 60 % entre
l'Europe et Madagascar d'une part, entre l'Asie et Madagascar d'autre part.
La rude concurrence avec les autres compagnies régionales, notamment Air
Mauritius qui a récemment mis en ligne un Airbus 319 pour le transport de
fret entre la Grande Ile et Maurice, n’arrange pas les affaires d’Air
Madagascar. Par ailleurs, les caisses sont loin d’être renflouées :
depuis la semaine dernière, aucune liaison entre Tana et Paris n’était
possible. Pour les passagers qui ont acheté des billets aller-retour à
Paris-Tana-Paris et qui sont encore à Madagascar, des vols spéciaux
Tana-Réunion ont été programmés. Air Liberté assure ensuite la liaison
avec Paris. Quant à la reprise des vols Tana-Paris-Tana, c’est encore l’incertitude
absolue, à l’image de la crise actuelle, comparable à une violente zone
de turbulences, qui pourrait lui être fatale.
Pana
Reeve
Le
gouverneur militaire d'Antananarivo nommé par Ratsiraka démissionne.
- Le gouverneur militaire
d'Antananarivo, le général Léon-Claude Raveloarison, a annoncé hier sa
démission, un mois après avoir été nommé par le président malgache
sortant Didier Ratsiraka pour faire appliquer une loi martiale qu'il n'a
jamais pu mettre en oeuvre face à l'opposition des partisans du
"président autoproclamé" Marc Ravalomanana.
TRIBUNE
28/3/2002
Le
général Raveloarison Léon Claude, a décidé de démissionner.
La nouvelle a fait l’effet d’une bombe ! Le gouverneur militaire, le général Raveloarison Léon Claude, chargé de faire appliquer la loi martiale à Antananarivo, a donné hier soir, sa démission. Une sage décision qui va certainement soulager les Tananariviens. En tout cas, la loi martiale est levée à Tana.
Face à la situation critique en vigueur, depuis plusieurs semaines, tant à Antananarivo qu'en province, ni l'Armée ni les politiques ne sont en mesure de trouver une issue pouvant permettre au pays de renouer à la stabilité. Après la série de démissions constatée récemment au sein du gouvernement Andrianarivo, voilà qu'un élément important de l'Armée quitte son poste… Le général Marcel fait-il école ? En effet, le gouverneur militaire de la ville d'Antananarivo, chargé de faire appliquer la loi martiale,
GOUVERNEUR
MILITAIRE DE TANA
LE GÉNÉRAL RAVELOARISON DÉMISSIONNE
« La situation qui prévaut à Antananarivo actuellement peut aboutir, objectivement, à un affrontement avec mort d'homme tant du côté de la population que du côté des forces de l'ordre. La stricte application de la Constitution et de la loi républicaine qui en découle ne me permet pas d'envisager une telle solution (…). C'est pourquoi j'ai présenté ma démission à Monsieur le Président de la République pour compter du mercredi 27 mars 2002 », devait-il indiquer dans un communiqué adressé, hier tard dans la nuit, à la presse, pour justifier son départ. Sage décision. CADEAU EMPOISONNÉ Un mois jour pour jour après sa nomination, le général Raveloarison a finalement compris que sa mission est impossible. Un geste qui mérite amplement d'être salué, vu que cette loi martiale a été mal comprise par l'opinion. D'autant plus que dans tous les pays démocratiques, une telle mesure d'exception n'a plus cours, sinon fortement dénoncée. Agissant en homme responsable, M. Raveloarison a su mesurer à temps les limites à ne pas franchir en tant que gouverneur militaire d'une capitale qui, bien que frondeuse, a pu éviter de sombrer dans la violence. Cependant, le général tient à préciser que sa démission ne revêt d'aucune coloration partisane. « Cette démission ne doit en aucun cas être interprétée comme une prise de position en faveur de qui que ce soit », a-t-il souligné à la fin de son communiqué. Que Marc Ravalomanana et ses partisans n'essayent donc pas de récupérer à des fins politiques cette décision d'un officier supérieur qui, il faut le dire, s'est senti remettre un cadeau empoisonné… En tout cas, virtuellement, la loi martiale, dans toute sa rigueur, n'existe plus à Antananarivo. Une nouvelle qui va quelque peu libérer les Tananariviens qui, chaque jour, craignaient d'entendre, un beau matin, des bruits de bottes devant leurs portes. On croit savoir, de source officielle, que le général Raveloarison Claude ne sera pas remplacé à ce poste. Franck R.
|
Sur
RFI du 28 mars 2002 à 13h00: "
Le
Gouverneur militaire de Tana Raveloarison nommé par l'amiral rouge
démissionne"

Sur
RFI du 27 mars 2002 à 13h00: " grave
incident dans le sud de Mada -Fianarantsoa. 6 partisans de Ra8 ont été
tués après un affrontement avec l'armée.
L'amiral
rouge asphyxie la capitale avec les barrages."
Agence
France Presse Publié à : 28 mars 2002
Objet : La communauté internationale infléchit sa
position et s'en prend à Ratsiraka
Par Emmanuel GIROUD
ANTANANARIVO, 28 mars (AFP) - La communauté internationale a infléchi
jeudi sa position dans la crise malgache en réclamant au président
sortant Didier
Ratsiraka la levée des barrages routiers qui asphyxient la capitale et
constituent sa dernière emprise réelle sur le pouvoir.
Au cours d'une conférence de presse, les diplomates représentant la
quasi-totalité des bailleurs de fonds internationaux n'ont pas mâché
leurs mots en soutenant une déclaration de l'Union européenne (UE) qui
réclame la levée de ces barrages qui "ruinent le pays".
"Nous avons infléchi notre position et la cible de cette conférence
de presse était clairement le régime de M. Ratsiraka", a déclaré
à l'AFP l'un des dix diplomates présents, sous couvert de l'anonymat.
"Vous pouvez aisément lire entre les lignes, nous nous adressons
évidemment à ceux qui ont les moyens de faire lever ces barrages",
a renchéri l'un de ses pairs, en aparté également.
Depuis plusieurs semaines, le camp Ratsiraka a dressé des barrages sur
des routes menant à Antananarivo, qui asphyxient lentement la capitale
où le "président auto-proclamé" Marc Ravalomanana a installé
sans encombre son "gouvernement", grâce au ralliement d'une
partie importante de l'armée.
La pièce maîtresse du "blocus économique" est le barrage de
Brickaville, sur la route entre Antananarivo et Toamasina, le plus grand
port de l'île, sur la côte est, fief de M. Ratsiraka.
"Brickaville est sa dernière emprise sur le pouvoir",
commentent depuis plusieurs jours diplomates et observateurs politiques
malgaches.
"La Commission européenne insiste vivement pour qu'un retour à la
normale sur le réseau de transport national ait lieu dans les délais les
plus rapides",
a déclaré le chef de la délégation de la Commission à Madagascar,
Pierre Protar, qui lisait un communiqué. Le diplomate était entouré des
ambassadeurs des principaux pays européens
bailleurs de fonds --France, Allemagne et Royaume- Uni--, de ceux des
Etats-Unis, du Japon et de la Suisse ainsi que des représentants des
Nations unies et de la Banque mondiale.
"C'est un message très fort que nous voulons tous faire passer, nous
espérons qu'il sera entendu", a martelé l'ambassadeur d'Allemagne,
Hans-Peter
Behr. Plus de la moitié de l'aide de l'UE à Madagascar sur les 15
dernières années (soit 420 millions d'euros) est consacrée aux
transports.
"Nous ne pouvons plus travailler", a affirmé M. Protar à
propos des barrages, laissant entendre que leur maintien pourrait conduire
l'UE à suspendre cette aide au "désenclavement".
"Nous sommes ici pour appuyer la déclaration de l'UE afin de
débloquer la situation sur le plan des transports", a déclaré
l'ambassadrice des Etats-Unis,
Wanda Nesbitt.
L'Organisation de l'Union Africaine (OUA) avait récemment réclamé
"la fin de la grève générale et la levée des barrages". M.
Ravalomanana a mis fin en début de semaine à la grève générale qui,
à son appel, paralysait la capitale depuis le 28 janvier.
"Je constate que beaucoup de ministères se remettent à travailler
mais que, si nous devons envoyer des experts en province, ce n'est pas
possible en raison des barrages", a souligné M. Protar.
Interrogés sur les interlocuteurs qu'ils choisissaient entre le
"gouvernement" de M. Ravalomanana et celui de M. Ratsiraka, le
représentant de l'UE et de la Banque mondiale ont simplement répondu
qu'ils faisaient preuve de "pragmatisme".
Jusqu'à il y a peu, derrière l'OUA et la France notamment, la
communauté internationale insistait sur la nécessité du respect de la
"légalité" et de la
constitution et appelait à l'organisation d'un second tour de la
présidentielle.
M. Ravalomanana refuse d'y participe,assurant avoir gagné dès le premier
tour le 16 décembre2001.
gir/jhl/alm tmf
AFP 281356
par
Emmanuel GIROUD
ANTANANARIVO, 27 mars (AFP) - Le "président autoproclamé" de
Madagascar,Marc Ravalomanana, tente d'étendre son pouvoir dans les
provinces où il durcit nettement le ton, mais la mort de trois de ses
partisans mardi à Fianarantsoa (centre) démontre que sa prise du pouvoir
ne s'y annonce pas aussi pacifique qu'à Antananarivo.
A Fianarantsoa, trois partisans de M. Ravalomanana ont été tués par
balles lorsque les forces de l'ordre ont ouvert le feu sur des milliers de
manifestants. La foule marchait en direction du palais du gouverneur,
fidèle au président sortant Didier Ratsiraka, dans la troisième ville
du pays, à 600 km au sud de la capitale.
Vingt-neuf autres manifestants ont été blessés, dont sept grièvement,
par balles ou éclats de grenades offensives, a indiqué à l'AFP le
directeur de l'hôpital de Fianarantsoa, le Dr Léon Rakoto.
Les partisans de M. Ravalomanana assurent qu'ils voulaient obtenir la
libération de militants arrêtés le matin même. Mais, selon des
témoins, dont les propos sont même confirmés par des proches de M.
Ravalomanana, il s'agissait là d'une première tentative pour installer
ses "Présidents de Délégation Spéciale" (PDS). Ces PDS sont
chargés de remplacer, dans les six provinces malgaches, les
gouverneurs nommés par M. Ratsiraka. Ce processus a fonctionné pour les
ministres à Antananarivo, pacifiquement, parce que l'armée avait laissé
faire.
"En dehors d'Antananarivo, M. Ravalomanana a nommé dans les
provinces des personnalités quelque peu belliqueuses, sans doute parce
qu'il ne voit pas
d'autre solution que la force" pour chasser les gouverneurs, analyse
un observateur étranger proche du dossier.
"Le drame de Fianarantsoa a été déclenché par les arrestations,
mais maintenant, c'est vrai, nous sommes partis pour les forcer à la
passation de
pouvoir", a concédé àl'AFP Moxe Ramandimbilahatra, directeur de
cabinet du "ministre de l'Intérieur" de M. Ravalomanana.
"Nous avons la volonté de rendre
effectif le pouvoir de M. Ravalomanana partout, on ne va plus
reculer", a-t-il ajouté.
Mercredi soir, la situation demeurait tendue à Fianarantsoa, le
"PDS" Pety Rakotoniaina, un "dur" du camp Ravalomanana,
ayant sommé le gouverneur, sur une radio locale, de lui céder le
pouvoir, faute de quoi ses partisans marcheraient
une nouvelle fois sur son palais.
Toamasina, ex-Tamatave, le grand port de la côte est, et surtout le
barrage de Brickaville, pièce maîtresse du blocus de la capitale, sur la
route
d'Antananarivo, demeurent les principaux points de crispation de la
"guerre des provinces".
Le camp Ratsiraka organise le blocus d'Antananarivo par des barrages
routiers en province, et la capitale souffre déjà d'une grave pénurie
de carburant.
"Pour Brickaville, nous voulons négocier jusqu'au bout mais, si nous
ne parvenons pas à convaincre M. Ratsiraka, nous n'excluons pas une
action militaire", a assuré à l'AFP l'ancien Premier ministre et
conseiller de M. Ravalomanana, Norbert Ratsirahonana.
Une partie importante de l'armée a rallié le camp du "président
autoproclamé" mais des unités d'élite sont restées fidèles à M.
Ratsiraka. "D'ici quinze jours, si l'on n'est pas capables
d'installer partout notre
pouvoir, il va falloir forcer les choses", a commenté pour l'AFP le
"PDS" de Toamasina, Victor Sikonina. Il regrette le "manque
de volonté politique et de
décision militaire" dans le camp Ravalomanana, a-t-il ajouté. José
Andrianoelison, conseiller de M. Ratsiraka, se dit "pessimiste".
"Dans les provinces, ce n'est pas comme à Antananarivo, les forces
de l'ordre ne sont pas formées au maintien de l'ordre. Mais elles sont
armées comme des soldats, et
si elles utilisent des grenades offensives contre des manifestants plus
énervés que dans la capitale, cela ne peut que dégénérer",
dit-il.
"Il n'y a plus de négociations au plan national entre les deux
camps", a regretté M. Andrianoelison. "Si Ravalomanana
s'installe dans une logique de
légalisation par les faits, ils se heurtera à la réaction des amis de
M. Ratsiraka qui campent sur la légalité, et on s'installera dans une
logique de longue guerre des nerfs", a-t-il conclu.
gir/gv/ag
AFP 271626
ANTANANARIVO,
26 mars (AFP) - Au moins trois partisans du "président
autoproclamé" de Madagascar Marc Ravalomanana ont été tués mardi
au cours d'affrontements entre des manifestants et les forces de l'ordre
à Fianarantsoa, à quelque 600 km au sud d'Antananarivo, selon un nouveau
bilan rapporté à l'AFP par un journaliste indépendant sur place qui a
interrogé des sources médicales.
Trente-trois personnes ont été blessées, dont deux très grièvement,
selon la direction de l'hôpital principal de la ville, au cours d'une
manifestation qui
avait rassemblé en milieu d'après-midi plusieurs milliers de partisans
de M. Ravalomanana en centre ville. Vers 20H00 (17H00 GMT), les
manifestants se sont regroupés sur la place centrale pour une
"veillée" et les affrontements avaient cessé, selon le
journaliste.
Les forces de l'ordre, composées de gendarmes, policiers et militaires,
avaient dispersé la foule à coup de grenades lacrymogènes en fin
d'après-midi
mais le journaliste, contacté par téléphone depuis Antananarivo, avait
assuré avoir entendu des tirs d'armes automatiques.
En représailles, les manifestants ont lancé des cocktails Molotov sur la
résidence du gouverneur de la province de Fianarantsoa, fidèle au
président
sortant Didier Ratsiraka. Un début d'incendie a éclaté, rapidement
maîtrisé, rapporte le journaliste.
Toutefois, selon un témoin contacté sur place, les manifestants ont en
fait voulu "prendre d'assaut" le gouvernorat qui abrite
également la résidence du
gouverneur. Ils étaient emmenés, selon ce témoin, par le
"Président de la Délégation Spéciale" (PDS) Pety
Rakotoniaina, l'un des six PDS nommés récemment par M. Ravalomanana pour
remplacer dans les six provinces de l'île les gouverneurs nommés par M.
Ratsiraka.
M. Rakotoniaina est considéré comme l'un des "durs" du clan
Ravalomanana, responsable à Fianarantsoa de son comité de soutien. Les
partisans du "président auto-proclamé" avaient l'intention de
"prendre"
le gouvernorat comme ils avaient "pris" début mars les
ministères à Antananarivo, a confirmé à l'AFP une source proche du
"président autoproclamé".
Mais dans la capitale, les forces de l'ordre s'étaient à chaque fois
effacées, sauf lors de la tentative d'installation dans les bureaux du
Premier ministre, où un manifestant avait été tué dans la riposte des
militaires à l'aide de grenades lacrymogènes.
Fianarantsoa, troisième ville la plus peuplée du pays, et sa province
avaient voté majoritairement pour M. Ravalomanana au premier tour de
l'élection
présidentielle, le 16 décembre dernier.
En février, quand le maire d'Antananarivo, affirmant l'avoir emporté
dès le premier tour, a rassemblé chaque jour plusieurs centaines de
milliers de
manifestants dans la capitale, 5000 à 10.000 de ses partisans défilaient
aussi à Fianarantsoa face aux forces de l'ordre. C'est une manifestation
de ce type qui a été dispersée mardi. Les manifestants réclamaient la
remise en liberté de plusieurs personnes arrêtées la veille sur ordre
du gouverneur pour avoir organisé un trafic illégal de carburants à
destination d'Antananarivo, a-t-on appris auprès de la gendarmerie.
Depuis l'autoproclamation de M. Ravalomanana, le 22 février, la capitale
malgache subit un blocus économique organisé par le camp de M. Ratsiraka
depuis la province. Elle souffre notamment d'une grave pénurie de
carburants.
cc-gir/syd
AFP 261936
Clicanoo
28/3/2002
Le
courrier des lecteurs
Madagascar : Un
Malgache est le Monsieur Françafrique du Quai d’Orsay
Georges
Serre, ancien directeur de la Caisse française de développement (CFD),
en Afrique du Sud, l’actuel “Monsieur Afrique” du cabinet du
ministre des Affaires étrangères Hubert Vedrine, fait la pluie et le
beau temps au Quai d’Orsay. Ayant du sang malgache dans les veines,
puisque métis malgache (sa mère issue de la famille Ratsimandisa, est la
sœur de Big Max), cet ancien du “Bahut” (lycée Gallieni) manipule à
sa guise le dossier Madagascar.
Pour ce faire, compte tenu de ses relations étroites avec ses amis de
toujours, Tantely Andrianarivo (ancien Premier ministre de Didier
Ratsiraka), Christian Rasoarahona (conseiller de Tantely Andrianarivo et
de Herivelona Ramanantsoa, ancien ministre de l’Aménagement du
territoire et de la Ville, dans le bureau duquel on a trouvé récemment
des sacs de saphir), Blandin Razafimanjato (ancien ministre du Tourisme),
Georges Serre verrouille tout ce qui a trait au dossier Madagascar.
Faut-il rappeler que Ratsiraka a bénéficié du soutien des réseaux
Mitterrand (Hubert Vedrine était, à l’époque, secrétaire général
de l’Élysée) et Pasqua, pour pouvoir revenir au pouvoir ?
Georges Serre a été cité dans l’affaire de la vente d’armes en
Angola, puisque le juge saisi de cette affaire a trouvé dans le bureau de
Georges Serre des rapports de la Direction générale de la sécurité
extérieure et classés “confidentiel Défense”, entre autres, l’influence
économique de la fille aînée du président José Eduardo Dos Santos (18
octobre 2000), “Le point sur la situation politique” (27 décembre
2000) et “Les réactions angolaises à l’affaire Falcone” (25
janvier 2001).
Comment, dans ces conditions, ne pas s’étonner de la position pour le
moins surprenante affichée jusqu’à présent par la France, beaucoup
plus soucieuse d’afficher sa non-ingérence dans le système Ratsiraka,
que sa “non-indifférence” aux dures épreuves que traverse le peuple
malgache ?
Mais, demain le voile se lèvera sur ce qui était plus un système
prédateur qu’un régime d’État de droit. La France a réussi à
entraîner la communauté internationale (ONU, OUA) dans la seule
condamnation de l’investiture présidentielle de Ravalomanana afin de
mieux occulter certaines réalités qu’il n’est pas inutile de
rappeler.
Au pouvoir depuis 25 ans, Didier Ratsiraka a entraîné dans la ruine
économique le pays qui fut, sous la Ire République malgache, dans le
peloton de tête des pays émergents en Afrique et qui figure aujourd’hui
parmi les pays les plus pauvres de la planète, avec un PNB de 260 dollars
américains par habitant ! Madagascar est devenu une zone de non-droit,
pillé par les prédateurs invités par le régime, alors que sa
population a été classée en 2001, par la FAO, parmi les 34 pays
souffrant le plus de la faim ou de la malnutrition. Doit-on, aujourd’hui,
tenir Marc Ravalomanana responsable du naufrage de la situation actuelle,
alors que son action valorisante à la tête de la mairie de la capitale
depuis 1999 a été unanimement saluée ? Le premier tour des élections
présidentielles a clairement signifié que les Malgaches veulent sauver
eux-mêmes le navire, avant qu’il ne sombre à tout jamais dans la
pauvreté ou dans la guerre civile. Dans le cas d’une guerre civile, que
l’on craint imminente, la diplomate française pourrait être invitée
à s’expliquer sur le rôle réel qu’elle aura joué dans ces
événements, comme ce fut le cas pour elle au Rwanda ! Est-ce ainsi que
la France marque sa solidarité envers Madagascar, le seul pays
francophone en Afrique subsaharienne et qui abrite la plus grande
communauté de Français ? Certains États ne sont pas dupes et cherchent
déjà à montrer la réalité, notamment auprès de l’Union
européenne.
AVANA
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Ndlr : Avana est l’association des Français, des conjoints de
Français, des bi-nationaux et autres étrangers résidents à Madagascar.
Avana était à l’origine du défilé des Français de Madagascar sur la
place du 13-Mai le 26 février dernier.
TRIBUNE
28/4/2002
Barrage:
Des gouverneurs impliqués
Il
est maintenant prouvé que ce sont les gouverneurs de province qui
organisent et entretiennent les barrages. Citons particulièrement les
gouverneurs, Lahady Samuel (Toamasina) et Razafindehibe Etienne (Majunga).
Ce dernier, d'après un conseiller provincial, distribue, moyennant
"quelque chose", des autorisations de sortie à l'intention des
camionneurs désirant se rendre à Antananarivo. A l'heure actuelle, M.
Razafindehibe, sentant que le vent de contestation se lève à Majunga,
chercher à se disculper… En fait, sur les documents des camions saisis
à Ambohibao, figure un laissez-passer en bonne et due forme, signé par
le gouverneur de la province de Majunga. Même remarque concernant Lahady
Samuel. Par ailleurs, selon Pierre Tsiranana des simples passagers d'un
taxi-brousse reliant Antananarivo et Mahajanga ont été attaqués par des
« gardiens » sur la route menant dans la capitale du Boina. Et qu'une
des passagers fut assassinée à la suite de cette attaque

Retour aux infos du jour
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Tribune :
GOUVERNEUR MILITAIRE DE TANA - LE GÉNÉRAL RAVELOARISON DÉMISSIONNE Face à la situation critique en vigueur, depuis plusieurs semaines, tant à Antananarivo qu'en province, ni l'Armée ni les politiques ne sont en mesure de trouver une issue pouvant permettre au pays de renouer à la stabilité. Après la série de démissions constatée récemment au sein du gouvernement Andrianarivo, voilà qu'un élément important de l'Armée quitte son poste… Le général Marcel fait-il école ? En effet, le gouverneur militaire de la ville d'Antananarivo, chargé de faire appliquer la loi martiale, le général Raveloarison Léon Claude, a décidé de démissionner. « La situation qui prévaut à Antananarivo actuellement peut aboutir, objectivement, à un affrontement avec mort d'homme tant du côté de la population que du côté des forces de l'ordre. La stricte application de la Constitution et de la loi républicaine qui en découle ne me permet pas d'envisager une telle solution (…). C'est pourquoi j'ai présenté ma démission à Monsieur le Président de la République pour compter du mercredi 27 mars 2002 », devait-il indiquer dans un communiqué adressé, hier tard dans la nuit, à la presse, pour justifier son départ. Sage décision. CADEAU EMPOISONNÉ Un mois jour pour jour après sa nomination, le général Raveloarison a finalement compris que sa mission est impossible. Un geste qui mérite amplement d'être salué, vu que cette loi martiale a été mal comprise par l'opinion. D'autant plus que dans tous les pays démocratiques, une telle mesure d'exception n'a plus cours, sinon fortement dénoncée. Agissant en homme responsable, M. Raveloarison a su mesurer à temps les limites à ne pas franchir en tant que gouverneur militaire d'une capitale qui, bien que frondeuse, a pu éviter de sombrer dans la violence. Cependant, le général tient à préciser que sa démission ne revêt d'aucune coloration partisane. « Cette démission ne doit en aucun cas être interprétée comme une prise de position en faveur de qui que ce soit », a-t-il souligné à la fin de son communiqué. Que Marc Ravalomanana et ses partisans n'essayent donc pas de récupérer à des fins politiques cette décision d'un officier supérieur qui, il faut le dire, s'est senti remettre un cadeau empoisonné… En tout cas, virtuellement, la loi martiale, dans toute sa rigueur, n'existe plus à Antananarivo. Une nouvelle qui va quelque peu libérer les Tananariviens qui, chaque jour, craignaient d'entendre, un beau matin, des bruits de bottes devant leurs portes. On croit savoir, de source officielle, que le général Raveloarison Claude ne sera pas remplacé à ce poste. Franck R.
FIANARANTSOA
Fifandonana
nahery vaika teo amin'ny mpitandron'ny filaminana miaro ny Governorat sy
ny vahoaka : 6 no maty , 40 maratra mafy ary maro ireo zavatra simba .
Teo
anatrehan'ny fisamborana mpiambina vitsivitsy avy ao amin'ny Kmsb izay
nataon'ireo miaramilan'ny Gouvernora , tao Vohiparara , dia nanaitra ny
vahoaka ny Kmsb ka namonjy ny Governorat mba angatka ny famotsorana
an'ireo olona ireo . Ny mpiandraikitra ny fiambenana ny Governora , izay
gendarme sy sivily mpomba an'i Ratsiraka , dia nitoraka grenade ary
nitifitra .
Ny
harivariva dia nitohy ny fifandonana : fandorona ny tranon'ny Commissaire
général roa , Travaux Publics sy Budget . Nisy trano sy fiaran'ireo
olona mpomba an'i Ratsiraka koa tao Antarandolo no voa toy izay . Ny
kolonely Bellone (izay Coutiti-n'ny Fianarantsoa) izay nitondra 4x4 mena
dia hita nanao tifitra vary raraka teny Tsaramandroso (RN7) .
Anio
maraina , dia voalaza fa mbola mitohy ny fandorona izay hataon'ny andininy
sy ny ankilany . Mikatona ny sekoly , ny magazay sy ny toera mpiasana . Ny
barazy ao an-tanàna dia entitra sy nohamafisina . Amin'izao fotoana izao
, dia mivory eo amin'ny Magro ny vahoaka , miandry ny ny tarigetra
manaraka .
Omaly
hariva dia ny filazana teo amin'ny Mbs izay nataon'ny miaramila , fa
hiteny ny Governora izy ireo hanao ny passation , ary nesorin'izy ireo ny
miaramila niandraikitra ny fiarovana ny Governora . Toy izany ihany koa ,
dia nanao fanambarana tao amin'ny Mbs , ny Procureur Général Nelson
William , ny hanaovan'ny Goernora fialàna . Ary nomarihiny fa ny
fanambarany dia tsy isy teritery . Ny baiko , nitifirana moa dia avy
amin'ny Procureur ary nosamborin'ny Kmsb izy io omaly .
FIANARANTSOA
Affrontements sanglants entre les forces de l’ordre chargées de la sécurité du gouvernorat et la population : bilan officiel 6 morts, quelque 40 blessés et beaucoup de dégâts matériels.
Suite à l’arrestation de quelques membres de la sécurité du KMSB par le service de sécurité du gouverneur à Vohiparara, le KMSB a sonné l’alarme et s’est dirigé vers le gouvernorat avec quelques milliers de personnes pour demander la libération de ces « prisonniers ». La sécurité du gouverneur composée en majorité de gendarmes et de civils pro-Ratsiraka, a lancé des grenades et tiré sur la foule.
Hier dans la soirée, les actes de violence se sont multipliés : incendie du logement de deux commissaires généraux dont celui chargé des Travaux Publics et celui du Budget. Quelques habitations et voitures appartenant à des pro-Ratsiraka ont également subi le même sort à Antarandolo, le colonel Bellone (le « Kotity » de Fianarantsoa) a bord d’un 4X4 rouge a été vu tirant des rafales à Tsaramandroso (sur la RN7).
Ce matin, l’on parle d’une nouvelle vague d’incendies de part et d’autre des deux camps. Les écoles, les magasins et les bureaux sont donc fermés et les barrages dans la ville sont hermétiques. Actuellement la foule se rassemble chez Magro pour attendre les nouvelles directives.
Hier dans la soirée, les militaires, par un communiqué lu sur MBS, ont fait savoir qu’ils allaient intervenir auprès du gouvernorat pour la passation et qu’ils ont retiré leurs contingents de la sécurité du gouvernorat. Dans cet ordre d’idée, le procureur général de la cours d’appel, Nelson William, est également intervenu sur MBS pour demander la démission du gouverneur
Emilson, précisant dans la foulée que sa déclaration est faite sans aucune pression de nul part. Effectivement, l’ordre de tirer vient du procureur général et il a été arrêté hier par le
KMSB.
RFI :
Sonnette d'alarme sur la situation économique
Les organisations professionnelles du secteur privé, toutes activités confondues, ont tiré la sonnette d'alarme sur la situation économique du pays, au cours d'une réunion publique d'information lundi après-midi à Antananarivo.
Trois mois après le début de la crise politique qui oppose le président sortant Didier Ratsiraka au "président auto-proclamé" Marc Ravalomanana dans la présidentielle du 16 décembre, c'est la première fois que les opérateurs économiques faisaient bloc pour attirer l'attention de la classe politique.
Aucun des représentants de cette dernière, pourtant invités, n'assistaient à cette réunion, a-t-on constaté.
La dualité des pouvoirs entre MM. Ratsiraka et Ravalomanana ajoute à la confusion provoquée par la paralysie des secteurs administratifs et financiers, après deux mois d'une grève générale officiellement levée lundi, et par un blocus de la capitale, qui concentre 60 % de l'activité économique du pays, ont déclaré les intervenants.
"A qui parler?", s'est interrogé Florette Andriamiarisatrana, présidente du "Comité de réflexion sur la compétitivité" (CRC), organisme para-public de dialogue entre l'Etat et le secteur privé. "Il n'y a plus de partenaires étatiques", a-t-elle ajouté.
Le président du Syndicat des industries de Madagascar (SIM), Naina Andriatsitohaina, a réclamé le rétablissement de "la liberté de circulation des biens et des personnes" dans le pays. Il a condamné ce "blocus économique" décidé par les partisans de M. Ratsiraka en réponse à la formation à Antananarivo du "gouvernement" de M. Ravalomanana.
Les intervenants ont fait valoir la "complémentarité économique" des différentes régions, soulignant l'exemple des 521 000 producteurs qui ne peuvent plus vendre leurs produits (tabac, canne à sucre, coton) aux usines situées sur les hauts plateaux, pour la plupart en chômage technique.
"La population va s'appauvrir cette année, alors que le revenu par habitants (environ 250 dollars par an) est déjà un des plus faibles de la planète", souligne un communiqué publié à la fin de la réunion. L'industrie, dans un mois, "tournera à 20 % de sa capacité et rémunérera à 50 % seulement", a affirmé le président du SIM. Les entreprises franches, les plus affectées, ont déjà "supprimé 12 milliards de francs malgaches (1,9 million d'euros) de masse salariale mensuelle", a souligné Bruno de Foucault, président du Groupement des entreprises franches et partenaires (GEFP).
Dans le secteur du transport, "80 % du parc de 3 500 camions sont immobilisés et 7 500 emplois directs menacés", selon son représentant. La distribution des produits pétroliers connaît "une baisse d'activité de 70 % à fin mars et sera nulle fin mai", selon le communiqué final.
Dans la finance et la banque, les "opérations classiques sont fortement perturbées", et les transactions internationales sont "retardées, voire arrêtées" en raison de la paralysie de la Banque centrale. Deux gouverneurs sont désormais à la tête de la Banque. L'ancien, Gaston Ravelojaona, s'est placé sous l'autorité du "président" Ravalomanana, mais M. Ratsiraka en a nommé un nouveau, Ferdinand Velomita.
Enfin, la baisse de rentabilité des banques ainsi que les risques liés à la crise économique font craindre une augmentation des taux du crédit, ainsi qu'une dévaluation du franc malgache, non côté depuis le 14 février sur le Marché interbancaire de devises (MID), selon les organsiations professionnelles. A cette date, un euro s'échangeait contre 6 114 francs malgaches, un dollar contre 7 100 francs malgaches. Une dévaluation de 15 %, évoquée au cours de la réunion, relancerait l'inflation, ont souligné les interlocuteurs.
De toutes façons, "toutes les projections macro-économiques actuelles prévoient d'ores et déjà une croissance négative en 2002, alors qu'elle était de 6,7 % en 2001", a conclu le communiqué final.
Avec AFP
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Express :
Cette légalité à laquelle a renoncé le clan de l’Amiral Les écrans sont tombés les uns après les autres. Aujourd’hui, les révélations se succèdent dans la presse, sans susciter la moindre réaction, le moindre démenti de la part des intéressés : le marché noir, principalement du carburant, le racket pratiquement institutionnalisé, tant au départ des chefs-lieux de province que sur les routes nationales, profiteraient directement à l’ancien président, à sa famille et ses proches ; les meurtres, les incendies, seraient également plus ou moins directement commandités par eux. Cela, c’est le pan de leurs activités qui relève du droit commun, et par lequel ils se sont définitivement placés hors-la-loi. Et puis il y a la légalité – et l’illégalité – sur le plan politique. L’ancien président aurait mollement réaffirmé à Antalaha qu’il n’entendait pas céder parce qu’il serait dans son droit. Toujours ce traumatisme de 1991 qu’il n’arrive pas à dépasser, et par lequel il se condamne à un éternel retard par rapport aux événements : en 1991, oui, il était au tiers de son mandat, quand l’opposition a décidé qu’il fallait changer de constitution. Mais en 2002 ? Un président dont le mandat a pris fin le 9 février dernier, et qui a été clairement battu aux dernières élections, peut-il encore décemment considérer qu’il a le droit et la légalité de son côté ? Et avec les moyens utilisés par sa cour pour affirmer sa prétendue légalité, il ne risque pas de la retrouver de sitôt. L'âge ne saurait tout expliquer, quand on voit des personnalités autrefois respectables se conduire en gangsters. Un sénateur, sous prétexte de défense de la cause côtière, traverse “ son ” pays, la province d’Antsiranana, d’ouest en est pour aller diriger à Sambava l’opération de saccage des locaux de la radio Soleil, une station privée qui n’a même pas le bon goût d’appartenir à un Merina. Des gouverneurs oublient que, dans une vie antérieure, ils ont été magistrat ou administrateur civil, et se livrent à un racket qu’ils justifient par la promotion des intérêts des Côtiers. Mais à quels Côtiers espèrent-ils faire croire que les barrages, les meurtres, les incendies et autres crimes sont perpétrés dans leur intérêt ? De quelle manière les populations des provinces profitent-elles des sommes colossales engendrées par les taxes exorbitantes fixées, perçues et utilisées arbitrairement, en dehors de tout contrôle, au mépris des règles les plus élémentaires des finances publiques, par un gouverneur initialement administrateur civil qui a décidé de mettre en pratique cette étrange équation : maintien de Ratsiraka au pouvoir = défense de la cause côtière = utilisation de la puissance publique aux fins d’enrichissement privé ? La légalité, en Afrique du Sud, il y a à peine une douzaine d’années, c’était l’apartheid institutionnalisé, les passeports dont le port permanent était obligatoire pour quelque 40 millions de Sud-Africains de couleur, pour s’aventurer au-delà du seuil de leur domicile. Il a fallu le sens de l’histoire d’un Frederik de Klerk pour imaginer un referendum réservé à la seule population blanche, qui devait décider si oui ou non elle voulait mettre fin au régime d’apartheid. C’était la condition inévitable à l’intégration du pays au reste de l’Afrique et du monde, et les Blancs sud-africains ont franchi le pas, tout en sachant pertinemment que ce serait la fin de leurs privilèges. A l’issue de la consultation, la minorité qui avait voté pour le maintien de l’apartheid s’est pliée au choix de la majorité, au lieu de prendre les armes comme elle aurait sans doute été tentée de le faire un siècle plus tôt. C’est ainsi qu’on s’invente une nouvelle légalité au 21e siècle, non en érigeant des mini-Etats sur des territoires de plus en plus limités et des bases ethniques de plus en plus étroites (dernier en date : celui de Nosy Be !) Comme l’écrivait dans ces mêmes colonnes André Haja Resampa (L’Express du jeudi 14 mars 2002), il est incontestable que M. Ravalomanana a désormais acquis une assise politique et légitime complète, et qu’il a déjà largement assuré son assise légale en respectant scrupuleusement les dispositions de la Constitution. Il lui reste à parachever cette assise légale, ce qui ne devrait pas être très difficile puisqu’en face, il n’y a plus personne pour lui disputer la légalité, l’adversaire ayant définitivement versé dans l’illégalité – sans même rechercher l’appui des populations côtières dont ses actes de banditisme sont censés servir les intérêts. Mireille Rabenoro Université
d’Antananarivo
Vaovao
Italianina MISNA
27 MAR 2002 (21:23)
FIANARANTSOA: LA VILLE EST CALME MAIS LE DEPLOIEMENT DES MILITAIRES INQUIETE
Le calme est revenu aujourd'hui à Fianarantsoa (environ 400 kilomètres au sud d'Antananarivo, Madagascar). C'est ce que rapportent des sources de l'agence MISNA contactées sur place à 19 h 30 locales. Des dizaines de milliers de sympathisants du Comité pro-Marc Ravalomanana (KMMR), le président 'alternatif' investi par le peuple malgache, sont descendus dans les rues pour se rassembler sur la place centrale de Fahamarinana. Le blocus de la circulation a été imposé dans tout le centre urbain. Les militaires étaient nombreux dans les rues principales. Dans la journée, en outre, une délégation du gouvernement alternatif est arrivée à Fianarantsoa en hélicoptère pour surveiller la situation. Selon des témoignages, les soldats fidèles au président sortant, Didier Ratsiraka, commandés par le colonel Belon, auraient pris en otages six officiers proches de Ravalomanana. La présence des militaires dans les rues pourrait ne pas être une garantie de sécurité. Au cours de ces dernières 48 heures en effet, ajoutent les mêmes sources, la division au sein des forces armées déployées dans la ville est apparue de plus en plus évidente. Rappelons qu'hier, Fianarantsoa a été ensanglantée par les affrontements entre les deux factions, soldés par un bilan de 6 morts et de plus de 50 blessés. (CC)
HEURTS
ET VICTIMES A FIANARANTSOA, ABSEMCE DE QUORUM AU PARLEMENT POUR LE VOTE DE
CONFIANCE
Deux morts et une quarantaine de blessés, tel est le bilan provisoire des
affrontements survenus aujourd'hui dans la ville de Fianarantsoa, située
au sud de Madagascar, à environ 600 kilomètres de la capitale,
Antananarivo. D'après la presse internationale, deux sympathisants du
président 'alternatif' Marc Ravalomanana auraient été tués au cours
d'une manifestation de protestation. Les forces de sécurité, pour
disperser la foule, ont utilisé des gaz lacrymogènes, mais les sources
locales affirment avoir entendu des coups d'armes à feu. Il est de fait
que sur place, on a retrouvé deux morts et une quarantaine de blessés,
à en croire les secours. Pour répliquer à la charge de la police, les
manifestants ont lancé des cocktails Molotov en direction de la
résidence du gouverneur de la province de Fianarantsoa, resté fidèle au
président sortant, Didier Ratsiraka. On attendait aujourd'hui un tournant
dans la grave crise politico-institutionnelle qui paralyse l'île depuis
plus de deux mois. Le Premier Ministre de Ravalomanana, Jacques Sylla, a
présenté le programme de son gouvernement. Mais au parlement, seuls 55
des 120 députés étaient présents et le vote de confiance n'a pas eu
lieu. Le président Ratsiraka avait ordonné aux députés de son parti,
l'AREMA (Avant-garde de la Révolution malgache), de ne pas participer à
la séance et les députés ont obéi. Pour relancer en cinq ans
l'économie de l'un des Etats les plus pauvres du monde, Sylla s'est
engagé à instaurer "une société économiquement équitable, en
transformant 80 pour cent de la population qui vit en dessous du seuil de
la pauvreté en une classe moyenne prospère et solide". Pour entamer
ses travaux, le gouvernement de Ravalomanana a besoin du soutien d'autres
députés susceptibles de lui faire obtenir la majorité absolue de 76
voix. Le Premier Ministre s'est dit confiant, comptant peut-être sur
d'éventuelles défections au sein du mouvement de Ratsiraka. (CC)
Midi - Barrages : le ton monte de part et d'autre Plusieurs semaines après l'installation des barrages sauvages dans les provinces et ses conséquences sur la vie quotidienne, les commentaires continuent de plus belle. Le ton monte de part et d'autre après que ces barrages ont démontré leur inutilité politique et leur nocivité. Si à
Toamasina, une nouvelle association dénommée Vahona, proche de Pierrot Rajaonarivelo et de José Vianney, sensibilise la population contre ces constructions de fortune, ailleurs on ne comprend pas la passivité du gouvernement à les lever une bonne fois pour toutes. Rivo Rakotonirina PRISE D'OTAGE Pour ce qui le concerne, l’Amiral Ratsiraka s'est opposé à retirer ses troupes déployées derrière ces barricades. Il en serait ainsi, si l'on en croit les rapports de ses récents propos à Toliara, tant que la population d'Antananarivo monte la garde durant la nuit dans les quartiers et les arrondissements de la capitale. Pour beaucoup, en changeant de revendications, Ratsiraka reconnaît publiquement qu'il est l'instigateur de ces barrages sauvages. Vu sous cet angle, il remplit parfaitement les conditions d'une prise d'otage. Donc, il en assumera les conséquences politiques et surtout historiques. En tout cas, première victime des barrages, il est réduit aujourd'hui à faire des sauts de puce entre les différentes villes de provinces pendant sa tournée des grands Ducs. De ce qui précède, il ne détient plus aucune qualité pour négocier, car il a circonscrit les limites de son domaine de non-droit. BONNES INTENTIONS Sous d'autres longitudes, le problème se pose autrement. La plupart des gens demandent tout simplement aux nouvelles autorités de dégager ces obstacles trop longtemps tolérés. Beaucoup se disent prêts à en découdre avec les miliciens de l'autre camp si les militaires s'avèrent défectueux. En effet, les analystes trouvent que cette question n'est plus du ressort des civils ni des militants, quelles que soient leurs bonnes intentions et leur détermination. Il s'agit d'une affaire relevant de la compétence régalienne de
l'Etat à qui revient dès lors le devoir de débarrasser les routes nationales de ces barrages antiéconomiques. Sans parler du caractère anticonstitutionnel de l'acte. EXCES DE ZELE Autrement, les barrages sauvages, comme leur nom l'indique, traduisent un état de fait. A savoir que le pays se trouve dans une zone à mi- chemin entre la désorganisation et l'anarchie. En effet, les excès de zèle ont coûté la vie à deux miliciens à
Brickaville. Ils ont été fusillés à bout portant par leurs compères à la suite d'une confusion sur leur identité alors qu'ils se rendaient sur les lieux pour la relève. Leurs commanditaires essaient actuellement d'enterrer l'affaire mais les parents des victimes refusent. Par ailleurs, nombre d'habitants d'Antananarivo se plaignent du mauvais traitement infligé aux passants par les barragistes nocturnes de la ville . Bref, les barrages troublent la vie des Malgaches où qu'ils se trouvent.
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