Sommaire
Tribune -
Pénuries à Fianarantsoa aussi
Midi - L’armée doit respecter le choix du peuple
AFP - Ravalomanana met fin à la grève
Le Monde - Entre les deux "l'anarchie"
Ravitaillement de la capitale

AFP
: Ravalomanana met fin
à la grève
En
"décrétant" pour lundi la fin de la grève générale, Marc
Ravalomanana, "président autoproclamé" de Madagascar, veut
pousser la balle dans le camp de son rival Didier Ratsiraka, mais le
président sortant n'entend pas pour autant lever le blocus économique
d'Antananarivo. "J'annonce la fin de la grève générale que j'avais
décrétée le 26 janvier", a déclaré M. Ravalomanana vendredi soir
à la télévision. Ce mouvement paralysait la vie économique et
administrative de la capitale depuis près de deux mois. "Notre premier
but est de remettre les gens au travail et de faire repartir la machine
économique. Le second, après que ceux qui ont dressé ces barrages eurent
promis de les lever si les manifestations et la grève générale cessaient,
c'est de pousser la balle dans le camp de M. Ratsiraka", a expliqué à
l'AFP Jacques Sylla, "Premier ministre" de M. Ravalomanana.
"Ils ne tiennent pas leur promesses", a-t-il souligné. "Le
président Ratsiraka avait dit: +arrêtez le mouvement du 13 mai et je lève
les barrages+. Mais arrêter le 13 mai, ce n'est pas seulement arrêter les
manifestations et la grève générale, c'est surtout revenir sur son
autoproclamation, dissoudre son gouvernement et accepter d'aller au second
tour de la présidentielle", a déclaré à l'AFP Gérard
Andrialemirovason, directeur général de la présidence de la République.
M. Ravalomanana, maire d'Antananarivo, s'est proclamé
"président" le 22 février, soutenu quotidiennement à
Antananarivo par plusieurs centaines de milliers de manifestants et une
grève générale très suivie. Il affirme avoir battu M. Ratsiraka dès le
premier tour de la présidentielle, le 16 décembre 2001, et refuse un
second tour. Il a installé son "gouvernement" dans les
ministères, à l'exception des services du Premier ministre. Là, des
militaires fidèles à M. Ratsiraka ont riposté, tuant un manifestant et en
blessant plusieurs dizaines. Depuis, le gouvernement de M. Ratsiraka et des
hauts fonctionnaires se sont retranchés en province, en particulier à
Toamasina, ex-Tamatave, fief du chef de l'Etat, sur la côte est de l'île.
Et ils ont organisé un blocus économique de la capitale, plus ou moins
efficace. M. Ravalomanana fait de la levée des barrages la condition à un
dialogue avec M. Ratsiraka. Ce dernier a rétorqué le 21 mars qu'il
n'était "pas question de lever les barrages" tant que M.
Ravalomanana n'avait pas "dissous" son "gouvernement".
Des barrages dans certaines provinces, en particulier à Brickaville, sur la
route reliant Antananarivo à Toamasina, occasionnent des pénuries dans la
capitale, essentiellement en hydrocarbures, et empêchent les entreprises de
se fournir en matières premières ou d'exporter leurs produits finis.
L'enjeu des barrages est le véritable point de crispation entre les deux
camps. M. Ravalomanana a récemment nommé ses "Présidents de la
Délégation Spéciale" (PDS), pour remplacer les gouverneurs des
provinces fidèles à M. Ratsiraka. Il leur a donné pour mission
prioritaire de faire lever les barrages. "Si Brickaville disparaît,
Ratsiraka n'a plus aucun moyen de pression", assure un diplomate.
"Brickaville et quelques éléments de l'armée, notamment des forces
d'élite, sont les dernières cartouches de Ratsiraka", renchérit un
de ses pairs. "La communauté internationale a pris le prétexte des
barrages pour commencer un virage progressif et cesser de soutenir le +tout
légal+ de Ratsiraka face au +tout légitime+ de Ravalomanana", note un
journaliste politique malgache, en désignant notamment la France. Paris a
demandé le 18 mars la levée des barrages routiers. Dans le camp Ratsiraka,
on est conscient du danger. "En annonçant la fin de la grève
générale, Ravalomanana tente de faire croire à la communauté
internationale que Ratsiraka est le personnage infréquentable s'il
maintient les barrages, qu'il est le fauteur de trouble, et cela semble
marcher", regrette José Andrianoelison, conseiller du président.
TRIBUNE
: PÉNURIE
DE CARBURANTS - APRÈS ANTANANARIVO, FIANARANTSOA
Depuis
hier, Fianarantsoa connaît ce qu'est une pénurie de carburants. Aucune
goutte d'essence et de gasoil ne tombe plus des pompes des stations de
distribution de la ville. Cette pénurie totale a ainsi immédiatement
donné des ailes aux trafiquants pour s'adonner au marché noir. La demande
ayant été ainsi largement supérieure à l'offre, ces carburants mis au
marché noir s'achètent à prix d'or : l'essence à 15 000 fmg le litre et
le gasoil à 11 000 fmg le litre. Notons que, en temps normal, ce fut le
dépôt d'hydrocarbures de Manakara qui ravitaille la ville de Fianarantsoa
et les autres sous-prétectures environnantes. Mais, consécutivement à la
crise actuelle, l'arrivée des bateaux ravitailleurs au port de Manakara a
accusé, ces derniers temps, de fortes perturbations. Selon notre
correspondance, une profonde désorganisation aurait affecté le planning de
départ des bateaux du port de Toamasina.
Notons également que, ces derniers temps et à cause du non-ravitaillement
en carburants de la province d'Antananarivo, le stock d'essence et de
gasoil, destiné pour suffire largement à la ville de Fianarantsoa, a été
littéralement "pompé" à outrance par des affairistes dans le
but de ravitailler le marché noir de la capitale.
En tout cas, cette pénurie de carburants assortie de manque de denrées
alimentaires (produits de première nécessité, légumes, fruits, etc.) sur
les étals des marchés de la capitale du Betsileo commence à provoquer une
certaine grogne au sein de la population locale. A cette allure, le nouveau
président de la délégation spéciale de la province de Fianarantsoa, le
bouillant Pety Rakotoniaina, pourrait compter sur le renfort des nouveaux
déçus du régime Ratsiraka.
Relevons que la ville de Majunga manque également depuis hier de
carburants. Cependant, le gouverneur de la province de Majunga continue de
ravitailler en marché noir Antananarivo. En effet, hier soir, deux camions
bourrés de fûts d'essence ont été arrêtés par des barragistes à
Ambohibao (Antananarivo). Selon les chauffeurs, ce lot de carburants aurait
reçu l'autorisation de sortie du gouverneur Razafindehibe Etienne Hilaire.
En outre, vers 22 heures, un camion citerne venant également de Majunga, a
été saisi par les barragistes d'Ambohidratrimo. Là aussi, les documents
saisis montrent clairement l'implication du gouverneur de Majunga. Les
affaires sont les affaires !
Rolly Mercia
Sur
le ravitaillement de la capitale
Propos
de notre confrère et non moins directeur du mensuel « Jureco » Mboara
Andrianarimananana sur une station télévision privée de la capitale : «
Les responsables (gouvernement, province, importateurs) devraient trouver
une solution permanente et durable pour le ravitaillement de la province
d'Antananarivo, pour éviter que la population devienne chaque dix ou quinze
années l'otage de quelques politiciens irresponsables ».
Il s'agit d'une réaction face aux problèmes de ravitaillement de
carburants dans la capitale à cause des barrages économiques de
Brickaville. Actuellement dans la capitale, le coût d'un litre d'essence
varie entre 15.000 Fmg à 18.000 Fmg.
« La meilleure solution envisageable, suggère-t-il, est pour l'heure le
ravitaillement par avion cargo, à partir de Maurice ou de l'Afrique du Sud
. Cela peut se faire pour tous les produits, y compris les produits
pétroliers. Dans ce cas, pour rendre le prix à la pompe à la portée de
la bourse des automobilistes, il faut supprimer les taxes qui grèvent
lourdement le prix final des carburants ». Mboara Andrianarimanana donne en
plus de précision : « Une telle mesure devrait d'ailleurs être
positivement accueillie par le contribuable de la province de Tana car
actuellement les taxes sur les produits pétroliers disparaissent dans le
gouffre du FER (fonds d'entretien routier) sans que les principaux
contributeurs en profitent ». Le faritany d'Antananarivo consommant plus de
60% des carburants de l'île, il est donc de ce fait le premier
"cotisant" du FER.
A la question de savoir la procédure de l'importation, notre confrère
réplique : « Les importateurs devraient y penser sérieusement, de toute
façon on achète déja aujourd'hui l'essence à un prix fort. Mais pour
montrer l'exemple, pourquoi ne pas utiliser une partie du reliquat du FAR
(mairie de Tana) ? Le geste, éminemment politique, serait fortement
apprécié puisqu'il démontretra que "Ny Arivolahy tsy maty indray
andro" ». Voilà une proposition qui mérite réflexion.
Mboara Andrianarimanana
L'associaton TIM est très active et propose déjà l'infrastructure pour la
récupération des fonds nécessaire à l'aboutissement du projet FAR
Le FAR pour la mise en place d'un pont aérien
Le FAR (Fond d'Aide pour le Redressement de Madagascar) sera l'une des
premières réalisations de cette nouvelle étape. Avec pour principale
vocation le financement d'initiatives, il ne devra pas se substituer aux
organismes internationaux institutionnels.
Le premier objectif du FAR sera donc de participer au financement de la mise
en place d'un PONT AERIEN entre l'extérieur et la Capitale. Le transport de
carburant par voie aérienne est une solution "intelligente" pour
contrecarrer les barrages routiers iniques installés par l'Amiral
Ratsiraka.
Résorber la pénurie de carburant permettra d'amorcer le redémarrage de
l'économie malgache.
Nous lançons un appel solennel aux malgaches du monde entier et à tous les
amis de Madagascar pour une mobilisation générale afin de libérer le pays
de l'étau qui l'asphyxie et dont le peuple souffre de façon injuste et
inacceptable.
Une présentation complète du FAR et du projet "Pont aérien"
sera faite lors de la réouverture du site. Cependant, vous pouvez d'ores et
déjà envoyer votre chèque de contribution (minimum fixé à 100 Euros*).
Libellez votre chèque à l'ordre de : FAR MADAGASCAR
Envoyez votre chèque à l'adresse suivante (avec vos coordonnées + e-mail)
:
FAR MADAGASCAR
208, Bld Jean JAURES
92100 BOULOGNE BILLANCOURT
FRANCE
|
Sur
RFI du 26 mars 2002 à 8h00: " DR a mis fin à
la grêve qui a durée 2 mois, les fonctionnaires se sont remis à
travailler.
-Le
PM Sylla présente son programme aux députés
-
DRcontinue la résistance en poursuivant ses meetings dans le sud
(Tuléar) et dit "qu'il continuerait juqu'au bout jusqu'à son
dernier souffle... en courage la poursuite des barrages asphyxiant la
capitale
-Le
secteur privé est inquiet et insiste sur la levée des barrages."
Sur
Canal+ Emission de Karl Zero "Le Vrai Journal" du 24 mars 2002 à
12h15: " DR traite l'equipe Ra8 de bande de
fasciste et de nazi et s'explique sur l'attribution d'un appartement HLM
à Paris 14è et de l'acquisition d'un appartement à 7 millions de
FF à Neuilly sur Seine
Ra8
explique que gerer un pays n'est pas coe gerer une entreprise , mais si
les malgaches veulent travailler ensemble avec lui ce sera une réussite"
prochaine
diffusion de ce programme le lundi 25 mars à 5h35 sur canal+vert, à 7h35
sur canal+(en clair) et à 14h30 sur canal+ bleu,
et
le mardi 26 mars à 15h40 sur canal+ (en clair)
Sur
RFI du 24 mars 2002 à 12h00: " DR refuse de
lever le blocus sur la capitale tant que Ra8 ne dissout pas son
gouvernement"
Sur
RFI du 23 mars 2002 à 08h30: "Le
gouvernement Ra8 déclare la fin de la grève générale et un retour au
bureau pour tous les travailleurs, demande la levée des barrages par les
partisans de DR"
Midi
: L’armée doit respecter le choix du peuple
Des
militaires échafaudent en ce moment des plans visant à prendre le
pouvoir. On parle de Directoire militaire ou de Directoire militaro-civil,
qui serait composé de généraux les plus gradés et les plus anciens que
compte l’armée malgache. Un schéma dépassé et stérile, qui n’a
rien apporté au pays sauf ruine et désolation. Pour sa part, le comité
militaire pour le choix du peuple exhorte les soldats à rester unis avec
le peuple, contrairement à l’appel de l’ancien Cemgam dont voici la
teneur.
Christian Rivo
Rakotoirina
«Compte
tenu de la situation qui prévaut, l’inacceptable est cette fois
atteint. Je ne vous cache pas ma préoccupation quant à l’avenir et à
l’unité de l’armée malagasy. Aussi, je vous demande de faire votre
choix en votre âme et conscience. Toujours subir le diktat ou vous
redresser et lutter pour sauvegarder l’unité nationale. Quel que soit
votre choix, je vous comprendrais. La liberté est à ce prix ». C’est
le contenu de l’appel à l’armée malagasy du général de Corps d’Armée,
Mounibou Ismaël, lancé le 15 mars dernier. Il porte le numéro 0845/Emgam/Cab/1
avec la mention Diffusion générale et à commenter par le chef de corps
et à diffuser jusqu’aux petits échelons.
NOUVEAUX
ALLIES
En réalité, la plupart des chefs de corps ont reçu le contre- ordre
officieux voire parallèle de ne pas diffuser l’appel. Beaucoup d’entre
eux n’ont pas jugé utile de le commenter d’ailleurs. Ils craignent
pour leur commandement car les hommes de troupes pourraient échapper à
leur contrôle. L’appel les encourage en effet à prendre la décision
soit de continuer sous le commandement de qui on sait, soit de suivre la
voix de leur conscience. D’autant qu’à Ampahibe, siège du ministre
de la Défense nationale, le général de Division Jules Mamizara, on ne
se lasse pas d’attendre les nouveaux alliés.
DIVISION DE
FAIT
Cet appel reste néanmoins très ambigu. Il semble en effet suggérer à
chaque soldat la liberté d’aller joindre l’un des deux camps
protagonistes dans la crise politique. Dès lors, il ôte à l’armée et
surtout aux (anciens) chefs militaires toute marge de manœuvre. En
laissant aux autres la liberté de choisir, ils s’octroient en réalité
la permission de soutenir qui ils veulent. En l’occurrence, les anciens
responsables du pays qui les avaient nommés. Il leur manquait justement
ce laisser- passer pour enfiler leur vrai masque. Bref, cet appel du
général de corps d’Armée Mounibou Ismaël consacre la division de
fait de l’armée entre d’un côté les partisans de l’ancien régime
et de l’autre, ceux du président Marc Ravalomanana.
PRISE DE
POSITION
Dès lors, on comprend mieux aujourd’hui le refus de l’ancienne
hiérarchie à retirer les troupes militaires autour des barrages sauvages
érigés dans certains endroits du pays. Il s’agit d’une prise de
position très claire en faveur de l’ancien régime, qui protège ses
derniers bastions avec ces constructions de fortune. Cet appel arrive
alors au bon moment puisqu’il suscite deux remarques : 1- l’ancienne
hiérarchie ne maîtrise pas non plus l’armée ; 2- elle n’a pas la
légitimité d’imposer à qui que ce soit une sortie de crise. Quoi qu’il
en soit, cette division de l’armée ne sert pas l’image du pays, de l’institution
elle-même et surtout pas des militaires. Dans ces conditions, il
appartient au peuple malgache le rôle de conforter son choix
démocratiquement exprimé le 16 décembre 2001 contre toutes velléités
de le confisquer.
LE
MONDE | 23.03.02
| 16h14 : Dossier
Entre
ses deux "présidents", Madagascar s'installe dans l'anarchie
reportage Les pénuries pointent et les entreprises quittent le pays
Antananarivo
de notre envoyé spécial

La
2 CV bleu ciel file sur son élan, moteur coupé. De temps en temps, le
chauffeur remet le contact, donne un furtif coup d'accélérateur, avant
de passer à nouveau au point mort.
Bienvenu
gère la consommation de son taxi au goutte-à-goutte. "Le prix du
litre a quadruplé", explique-t-il en montrant deux hommes, postés
à un carrefour, de petits jerricans à leurs pieds. Le marché noir (20
000 francs malgaches le litre, soit 3,20 euros) est l'unique source
d'approvisionnement, depuis que le blocus de la raffinerie de Toamasina
(ex-Tamatave) a tari les stations-services dans la capitale.
LICENCIEMENTS
ANNONCES
Les
cuves de kérosène sont également à sec à l'aéroport d'Ivato, où les
avions d'Air Madagascar, saisis par les sociétés de leasing, se font
rares. Certaines petites villes de la région ont commencé à rationner
la distribution d'électricité. Le barrage de Brickaville, sur la RN 2,
gardé par une unité militaire dotée d'une batterie antiaérienne, est
plus hermétique que jamais. Les hôpitaux d'Antananarivo se plaignent
d'un manque de médicaments, et la liste des produits de première
nécessité bloqués dans les ports de province ne cesse de s'allonger.
Les boulangers redoutent une pénurie de farine et envisagent une hausse
du prix du pain.
Pour
la presse locale, "la clochardisation de Madagascar est une volonté
délibérée"des partisans de Didier Ratsiraka, afin de discréditer
la gestion du "président autoproclamé" Marc Ravalomanana.
Toutefois, la levée des barrages routiers, souhaitée mardi 19 mars à
Paris par le porte-parole du Quai d'Orsay, ne suffirait pas à ranimer
l'économie d'un pays frappé d'engourdissement. Les manifestations
quotidiennes sur la place du 13-Mai ont été "suspendues jusqu'à
nouvel ordre" par Marc Ravalomanana, mais l'activité tarde à
reprendre dans les entreprises comme dans l'administration.
L'existence
de deux "présidents" et de deux "gouvernements", la
duplication des hiérarchies, ont installé le pays dans une complète
anarchie : des entreprises nationales sont dotées de deux directions,
voire de deux conseils d'administration ; certains offices publics, comme
celui des hydrocarbures, se sont "délocalisés" en province en
emportant avec eux les outils informatiques. Beaucoup de services publics
restent fermés ; les fonctionnaires ne savent plus à qui obéir et
redoutent de n'être pas payés à la fin du mois.
Même
climat délétère dans le secteur privé. Les entreprises franches
annoncent 50 000 mises en chômage technique pour fin avril, soit un
emploi sur deux. Plusieurs d'entre elles (parmi les plus grosses) ont
déjà dénoncé leurs baux commerciaux, ayant décidé de quitter
Madagascar pour l'Afrique du Sud, le Mozambique, Sri Lanka ou l'île
Maurice. Celles qui restent ont reçu une lettre comminatoire du nouveau
"ministre du travail" les enjoignant de payer les jours de
grève : "La majorité d'entre elles n'ont pas la trésorerie pour le
faire", regrette Bruno de Foucault, responsable du Groupement des
entreprises franches.
La
crise touche tous les secteurs, y compris les plus florissants comme les
productions de crevettes ou de vanille dont les exportations pourraient
souffrir des blocages douaniers et administratifs. La plus grande
confusion règne à la Banque centrale, dont les transactions
internationales sont gelées. Le pays n'a pas honoré l'échéance de la
mi-mars auprès des bailleurs de fonds internationaux, faute de savoir qui
détient la signature. On redoute un effondrement de la monnaie malgache
à la reprise du marché des devises.
EXPLOSION
SOCIALE ?
Les
priorités semblent avoir changé. Le règlement du contentieux politique
n'est plus un préalable : "Le retour à la normale de l'activité
économique devient la condition à toute sortie politique de la
crise", explique un diplomate, craignant une explosion sociale dans
les prochaines semaines. Mais rien ne peut se débloquer sans une reprise
du dialogue entre Didier Ratsiraka et Marc Ravalomanana. Les deux hommes,
qui ne se sont pas vus depuis le 12 février, pourraient se rencontrer
dans les prochains jours, à la demande d'un groupe d'officiers
"légalistes et neutres". Le général Ismaël Mounibou, chef
d'état-major destitué par le pouvoir autoproclamé mais qui conserve du
crédit auprès des unités opérationnelles de l'armée, a insisté
auprès des deux protagonistes. Conscient que "les intermédiaires
sont mal acceptés", cet officier exclut toutefois un coup de force
militaire "pour le moment".
La
médiation des militaires malgaches rejoint les efforts de l'Organisation
de l'unité africaine, mais aussi du secrétaire général de l'ONU, Kofi
Annan, et de Jacques Chirac, qui se sont entretenus avec Didier Ratsiraka.
La rencontre pourrait avoir lieu hors de Madagascar "pour des raisons
protocolaires" ; peut-être à l'île Maurice. Mais avant d'accepter
un nouveau rendez-vous, Marc Ravalomanana exige la levée des barrages
routiers. Didier Ratsiraka, lui, fait toujours mine de croire à la tenue
du second tour de l'élection présidentielle, prévu pour le 24 mars.
Jean-Jacques
Bozonnet
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|
Par
les Clubs Intermédias des Provinces
25 mars 2002
TOLIARA
Ratsiraka attendu ce jour à Toliara
La nouvelle a été annoncée sur les ondes : Ratsiraka mettra les pieds
dans la capitale du Grand Sud, aussi une réunion extraordinaire du
Conseil provincial a-t-elle eu lieu hier. Les " militants "
Arema ont été invités à l'accueillir, ce qui n'est pas sans susciter
des interrogations sur la partialité du gouvernorat lequel interdit
toutes les manifestations, en particulier celles du KMSB et KMMR.
Vendredi dernier, nous avons rapporté les réactions de Toliara quant à
la nomination de Thierry Raveloson au poste de Président de la
Délégation Spéciale (PDS) faite par le gouvernement Sylla. Il a été
dit qu'une frange de la population n'est pas favorable à la destitution
de Maharante. D'une autre source, l'on annonce que la population est
acquise à cette nouvelle nomination qu'elle a d'ailleurs attendue après
que le nom de Thierry Raveloson ne figurait pas dans la liste des
ministres de Jacques Sylla.
Raveloson ou Maharante ?
Pour l'analyse, Thierry Raveloson s'est présenté à Toliara ville à
l'élection de conseillers provinciaux sous les couleurs des indépendants
qui ont d'ailleurs obtenu 2 sièges sur 4. L'élection du gouverneur
étant verrouillée par l'Arema, c'est donc Maharante, un Vezo comme lui
mais de Morombe, qui a été élu.
Avec la nouvelle donne politique, la question est maintenant de savoir si
Maharante va se laisser faire ou non, car il a en face de lui un
challenger qui a beaucoup d'atouts d'autant qu'ils sont tous les deux Vezo.
Sur ce plan, les deux hommes veulent utiliser la carte du fihavanana (Samy
Vezo) et souhaitent régler leurs différends à l'amiable. Cependant,
leurs choix politiques respectifs sont littéralement opposés. Il est
clair que Maharante rejette Ravalomanana, un président qu'il qualifie de
Merina, tandis que Thierry Raveloson, lui, ne veut plus entendre parler de
son oncle Président.
Thierry Raveloson est un Vezo de Toliara marié à une Antandroy. Etant
fils de Raveloson Mahasampo, un notable connu de la région sous la IIè
République, c'est un rassembleur. Des conseillers provinciaux Arema ont
été acquis à sa cause mais ont dû voter pour Maharante à cause des
pressions que l'on connaît.
Maharante, lui, est un Vezo de Morombe, un (presque) nouveau venu dans
l'arène politique mais qui a eu la bénédiction de Ratsiraka. Et les
Tuléarois dans tout ça ? La majorité souhaitent le changement mais ils
ont peur de ce qui pourrait se passer. Si Mahajanga et Fianarantsoa
basculent, Toliara basculera aussi, assurent certains observateurs. En
tout cas, la diaspora tuléaroise de Tana s'est réunie récemment pour
examiner le cas de Thierry.
Deux morts sur le pont
De sources sûres, on apprend qu'il y a eu des affrontements au niveau du
barrage du pont de Bevilany, faisant deux morts. Les esprits commencent à
s'échauffer dans la ville car ce que la population redoutait est arrivé.
Par ailleurs, le commissaire général Be Jean-Paul a démissionné après
s'être disputé avec le gouverneur sur la nécessité du maintien de ce
barrage et sous la pression de la population de Sankaraha qui en est
contre.
22
mars 2002
AMBOSITRA
La population d Ambositra farouchement opposee l
installation d un barrage entre la ville et l axe nord.
Mercredi dernier, l alarme a ete sonnee pour bloquer le passage d un
convoi en direction du pont de Fatihita (a environ 15 km d Ambositra vers
Antsirabe) dont la mission est d y souder un conteneur. Vers 22H, ce
convoi fut arrete par la population et les faux militaires qui l
escortaient (des civils en treillis et armes qui ont avoue ne pas l etre)
ont pris la poudre d'escampette. Le lendemain, la situation s'est
envenimee.
Affrontements entre les eleves- gendarmes, envoyes sur les lieux pour
proteger le camion, et la population. Bilan, des blesses de part et d
autre dont un enfant victime innocente d une grenade. La foule en colere a
d abord incendie le camion puis s'est dirigee vers le bureau du Prefet,
Angelo François Randriambeloson, lequel a prefere, lui aussi prendre la
clef des champs.
Des questions se posent sur le commandant de l ecole de gendarmerie, le Gl
Rakotondrazanany, en ce sens que, depuis sa nomination a ce poste il y a 4
ou 6 mois, c'est la deuxieme fois que les eleves-gendarmes ont ete envoyes
pour reprimer la population. Cela ne s'est plus produit depuis 1979, a-ton
fait remarquer, car il y avait un pacte (un joro) entre cette ecole et la
population. En tout cas ce matin dans la ville, c'est le calme apres la
tempete.
TOAMASINA
Malgre le calme, la population du Grand Port vit
toujours dans l hantise d un « rombo » (emeute). A preuve, deux
marchands de bananes se sont battus et tous les autres se sont empresses
de plier bagage dans la confusion au Bazar-kely mercredi. Meme cliche au
Bazar-Be ou un bœuf a fait des siennes. Depuis, les forces de l
ordre circulent dans les allees des marches pour rassurer tout le monde.
En tout cas, les prix se corsent car aucun produit de la capitale ne
parvient au marche. A l instar des carottes qui se vendent a 20.000 francs
le kilo. D apres les dires d un passager qui a pu rallier Toamasina, on
interdit aux passagers d apporter meme un petit panier de tomates venant
de Tana. Qui « on » ? La peur lie les langues.
Sur un autre plan, une nouvelle association a vu le jour, denommee «
Vahona ». Elle a donne une conference de presse mercredi pour se faire
connaître et faire connaître ses points de vues. Il en est sorti de
cette conference de presse que « Vahona » tient a cœur l unite
nationale et elle est convaincue que la solution de cette crise passe par
une entente entre les deux camps.
FIANARANTSOA
Au Magro ce matin, on accueille la nomination de
Pety Rakotonirainy au poste de President de la Delegation Speciale de
Fianarantsoa. Pour la circonstance, on a observe un arret des cours
et du travail.
Par ailleurs, la police nationale a ete mise sur le banc de la touche par
l OMC Far (Organisation mixte de conception). Aucune raison officielle a
cette decision n'a ete avancee, sinon que le commissaire central, Julien
Robson, refuse de tirer sur la foule. En tout cas, la police est presente
lors des diverses manifestations pour renforcer la securite.
Dimanche prochain, les radios et teles de la capitale du Betsileo vont
etre jumelees pour traiter des sujets tels l hygiene publique, la violence
et les medias. Une initiative que les journalistes envisagent de
reproduire
periodiquement, voire une fois par semaine.
TOLIARA
« Debouter Ratsiraka ? Oui. Destituer Maharante ?
Non ». C'est, en gros, la reaction d une frange de la population a
la nomination de Thierry Raveloson en tant que PDS de Toliara par le
gouvernement Sylla hier. La ville du Soleil semble reprendre son cours
normal sauf que le gout de la biere et de la cigarette commence a manquer
aux accros. Ces produits (et d autres) etant bloques au barrage hermetique
de Bevilany. Au sujet des barrages, celui d Andatabo a ete leve.
MAHAJANGA
Suite au decret du VPM ordonnant les
gouvernorats a prendre en charge l organisation et le paiement des
salaires des fonctionnaires, le commissaire general charge du budget a
reuni mardi les directeurs et chefs de service de la province pour le
recensement des fonctionnaires. Une operation qui s'avere difficile du
fait que les statistiques exactes sont a Tana, confie-t-on a l issue de
cette rencontre.
Depuis
hier (et ce matin encore), la declaration de Pierrot Rajaonarivelo a la
presse portant sur la necessite d une rencontre entre Ratsiraka et
Ravalomanana a ete diffusee sur les ondes. Par ailleurs, Alain Djacoba
Tehindrazanarivelo a egalement fait savoir a la presse qu il ne reconnaît
pas l association « Vondron'ny cadres » (qui regroupe les cadres
originaires de Mahajanga residant a Tana) et qu il est etranger au
communique publie dans les quotidiens de la capitale dernierement.
Cote
enseignement, les vacances de Pâques ont commence aujourd hui.
Neanmoins les associations des parents d eleves des ecoles privees bougent
et organisent demain une reunion de sensibilisation de leurs pairs contre
le report des dates d examen. A ce titre, une proposition semble emporter
sur les autres : l idee de confier la preparation des examens aux
provinces autonomes.
Cote pompes, les longues files de voitures ont disparu, rassurees par l
arrivee d un petrolier au port de Mahajanga. Malgre tout, le carburant est
rationne : 80 litres pour les voitures de plaisir, 90L pour les minibus et
1 fut supplementaire pour les camions. Tout achat hors norme est soumis a
une autorisation speciale de l Office de controle et de normalisation.
Les prix au marche sont en dents de scie, au gre des camions d
approvisionnement en legumes. Ainsi, si la semaine derniere la pomme de
terre se vendait a 5000 francs le kilo, cette semaine, il est descendu
presque a la normale, c'est-a-dire 2500 Fmg.
Lettre ouverte
TARATASY
MISOKATRA HO AN'Atoa RAVALOMANANA
Eo anatrehan'ny t"oe-draharaha mafampàna manahirana ny firenena malagasy
amin'izao fotoana izao, dia raisiko ho adidy amin'ny maha-kristiana ahy ny
milaza ny hevitro, mba ho fandraisana anjara amin'ny famahàna izao olana lehibe
misy izao.
Ny tenako izay manoratra dia anisan'ny olona nametraka fanantenana betsaka
tamin'ny filatsahanao hofidina filoham-pirenena, raha nanambara izany ianao
tamin'ny volana septambra tamin'ny taon-dasa. Ny antony dia satria iaraha-mahita
ny zava-bitanao na teo amin'ny asa aman-draharaha sahaninao na tamin'ny
fitantananao ny Renivohitr'ity Madagasikara. Ny tena nahasarika ahy indrindra
anefa dia ny maha-kristiana anao, satria fantatro hatry ny ela fa na dia ireo
mpiasa amin'ireo orinasa tantaninao aza dia tarihinao hatrany hiankina amin'izy
Tompo. Ny olona toy izany indrindra no ilain'ny Firenena mba
hitahian'Andriamanitra ny vahoaka malagasy tahaka ny nitahiany ny vahoaka
Israely tamin'ny andro nanjakan'i Davida mpanompon'Andriamanitra.
Fankasitrahan'ny Tompo Tsitoha ny fikasana tsara nanananao sy ny fiankinanao
taminy ka fahombiazana hatraiza hatraiza no azonao nandritra ny
fampielezan-kevitry ny fifidianana filoham-pirenena na dia nampiasa ny fomba
rehetra aza ireo mpifaninana taminao handavoana anao.
Nivarahontsana ny fitondran'Andriamatoa Didier Ratsiraka nahita ny fandresena
lehibe azonao ka nitady ny fomba rehetra hanamaivanana izany fandresena izany.
Tsy nanaiky anefa ny vahoaka ka nirotsaka an-dalambe nitaky ny fahamarinana.
Mbola fahombiazana ihany koa no hita tamin'izany satria tonga maro hatrany ny
vahoaka sy ny sokajin'olona samihafa nanohana ny fitakiana.
Teo anatrehan'izany fitakiam-bahoaka izany sy ny fizirizirian'ny mpitondra
amin'ny heviny, dia nanapa-kevitra ianao sy ny mpiara-dia aminao natosiky ny
vahoaka fa handray ny fitondrana.
Nivily tamin'ny lalan'Andriamanitra anefa ianao satria nomenao lanja lehibe ny
vato masin'ny razana ka nanoloana izany vato izany no nanaovanao ny fianiananao.
Tsy ny fomba araka an'Andriamanitra no narahinao tsara fa narahinao ihany koa ny
fomban'izao tontolo izao.
Tsy nahafaly an'Andriamanitra izany ka hatreo dia nitranga ny olana maro
isan-karazany. Nitsahatra tanteraka ny fihetsehana fanohanana tamin'ny faritany
ivelan'Antananarivo, niseho ny fanakanan-dàlana nanaovana fahirano
an'Antananarivo. Tsy nisy nihetsika mba hisakana izany ireo vahoaka marobe
nanohana tamin'ny fotoam-pifidianana. Sahirana dia sahirana ny vahoaka malagasy
manontolo amin'izao fotoana izao ary mila ho kivy tanteraka. Tsy mety mamaly ny
vavaka ataontsika ny Tompo satria tsy miaiky ary tsy mibaboka amin'ny
fahadisoantsika isika.
Koa mino aho fa tsy mbola tara akory raha amin'izao fotoana izao isika rehetra
no miara-miaiky ny fahadisoana natao, ary maharitra mivavaka mifona amin'ny
Tompo Jesoa satria be famindram-po izy.
Iangaviana indrindra re tompoko mba hifadiana ny teny rehetra manana endrika
fihantsiana na misarika ho amin'ny fankahalana, fa hampanjakaina kosa ny
fihavanana sy ny fifankatiavana, satria izany no sikatr' Andriamanitra. Raha
tanteraka ireo rehetra ireo dia mino fa tsy maintsy hirotsaka eto amin'ny
firenentsika ny fitahian' Andriamanitra.
Hamaranako azy ary hankaherezana anao dia ireto tenin'Andriamanitra ireto. Ny
voalohany dia ilay hoe: "Ankino amin'i Jehovah ny asanao dia
ho lavorary izay kasainao" Ohab.16:3 ary ilay hoe: "Sambatra ny tia
fihavanana fa hantsoina hoe Zanak'Andriamanitra izy" Mat.10:9.
Eny ary tompoko fa dia mahereza".
Mahajanga, 21 Mars 2002
RAKOTONOMENJANAHARY
|
Extrait
de Midi Madagascar (23/02/2002)
Slogan de propagande de Ratsiraka
Vahoaka matotra, feno fahendrena
Olon'ny
fo, miandrandra fandrosoana
Aza matahotra. Misy miaro ny ara-dalàna.
Ny
2ème tour ihany no antoky ny filaminana sy ny fampandrosoana ary ny
fahamarinana
MATOKIA
NY
FIRAISAM-PIRENENA
www.ratsiraka2001.mg
MISNA, 23 MAR 2002 (15:48)
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RATSIRAKA ENTRETIENT L'ISOLEMENT ECONOMIQUE D'ANTANANARIVO
Le blocus économique d'Antananarivo (Madagascar) est maintenu. Les
barrages placés autour de Tamatave (302 kilomètres au nord-est de la
capitale) ne seront pas levés. C'est ce qu'a annoncé aujourd'hui le chef
d'Etat sortant Didier Ratsiraka. Malgré de la fin de la grève générale
proclamée hier soir par le président du 'gouvernement alternatif', Marc
Ravalomanana, la ville côtière, pôle pétrolier abritant la seule
raffinerie de l'île, reste cernée. Les barrages dressés par les
militants de l'AREMA (formation de Ratsiraka) sur la nationale RN2, à la
hauteur de Brickaville (50 kilomètres au sud de Tamatave) empêchent le
transport de carburant vers la capitale, paralysée depuis quelques temps
par l'agitation des sympathisants de Ravalomanana, par la pénurie
d'essence et l'absence totale de gasoil. Par ailleurs, des précisions ont
été apportées sur les nouvelles diffusées par la chaîne MBS (de
Ravalomanana) au sujet de la substitution par le gouvernement alternatif
des cinq gouverneurs des provinces autonomes malgaches. Il y a quelques
semaines, rappelons-le, les gouverneurs de ces provinces, fidèles à
Ratsiraka, ont déclaré leur sécession d'Antananarivo et proclamé
Tamatave capitale d'un nouvel Etat. La disposition du gouvernement de
Ravalomanana, expliquent des sources de l'agence MISNA, prévoit la
nomination d'une "délégation spéciale" composée de 12
membres guidés par un président chargé d'administrer chaque province.
(CC)
MISNA, 22 MAR 2002 (18:52)
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INTERVIEW DU PRESIDENT RAVALOMANANA: "LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE SE
RANGERA DE NOTRE COTE"
"Quelque chose est finalement en train de changer, la communauté
internationale commence à comprendre ce qui se passe réellement dans
notre pays et je suis certain qu'elle se rangera de notre côté".
Ces paroles sont celles de Marc Ravalomanana, le président placé à la
tête du pays par le peuple malgache le 22 février dernier, interviewé
il y a une heure en exclusivité par l'agence MISNA. "Je ne suis pas
d'accord avec le ballottage du 28 avril prochain, les élections ont
déjà eu lieu" a dit le président, interrogé au sujet de la
décision prise hier par le gouvernement du président sortant Didier
Ratsiraka de convoquer un second tour électoral le mois prochain.
"Je ne rencontrerai pas non plus Monsieur Ratsiraka pour négocier
tant que les barrages routiers ne seront pas levés", a-t-il ajouté.
"Ces barrages n'ont pas de valeur politique et ne peuvent être
utilisés à des fins politiques. Ils ne sont qu'à la source d'un drame
humanitaire dont les conséquences affligent directement la
population". "Et l'usage de la violence en tant qu'instrument
politique, auquel ont recours Monsieur Ratsiraka et ses hommes, est
inconcevable" a dénoncé Monsieur Ravalomanana. S'exprimant sur le
rôle de l'armée, le chef d'Etat 'alternatif' a déclaré: "Nous
sommes conscients que l'armée sera appelée à jouer un rôle
fondamental, mais nous préférons que le passage des pouvoirs se déroule
de la manière la plus pacifique possible". Le recours à la
violence, l'incitation à la haine tribale, déjà dénoncés à la MISNA
par des représentants de la société civile, seraient, selon le
président Ravalomanana, à l'origine d'une prise de position de la
communauté internationale en sa faveur. Au cours de l'interview, Monsieur
Ravalomanana n'a aucunement, pas même sur demande explicite, fait
allusion à un possible recours à la force pour débloquer la situation,
exprimant en revanche à plusieurs reprises sa confiance en l'armée et en
la communauté internationale. (CC)
DES
MILLION DE PERTE POUR LE PROPRIÉTAIRE
Le
propriétaire du gas-oil intercepté pour les barragistes d'Ambohibao,
vendredi, s'est manifesté hier un cours d'un point de presse. "J'ai
acheté ce produit à Mahajanga dans le circuit normal afin de satisfaire
les besoins de certains opérateurs d'Antananarivo", a déclaré
Harinosy Rabenerika Charlot, Lolo pour les intimes. Transportés dans son
camion-citerne, les 35.000 litres de gas-oil sont destinés aux boulangers
et à des entreprises de la capitale « pour éviter le licenciement
massif et le dépôt de bilan », devait indiquer ce maire de Mamamasy et
non moins opérateur de la capitale.
Tous les produits ont été vendus samedi par la station Gulf de
Talatamaty, avec l'accord du ministre de l'Energie et des Mines du
gouvernement Sylla, Razaka Elysé, mais sans la présence du propriétaire…
Harinosy Rabenerika, entouré de quelques opérateurs, a condamné ce coup
de force. "Pourquoi on m'a taxé d'être trafiquant alors que le
produit était en cours de route et sera livré aux entreprises qui ont
déjà passé leurs commandes depuis longtemps", s'interroge-t-il.
D'autant plus, a-t-il ajouté, que le gas-oil a été transporté suivant
les normes requises mais non caché dans un camion réservé sur transport
de simples marchandises. Une manière de dire qu'il n'a aucune intention
de frauder. Cet élu a reconnu qu'il a dû recourir au système D pour
pouvoir atteindre la capitale. Le prix de revient de ce gas oil s'élève
à 8.000 fmg le litre en arrivant à Antananarivo au lieu de 2.750 fmg. Sa
perte est évaluée à plus d'une centaine de millions de fmg. La victime
pourrait saisir les autorités compétentes sur cette affaire. Un huissier
de justice a déjà constaté les dégâts.
Gas-oil
vendu à prix normal
La
Station Gulf Talatamaty a été littéralement investie samedi dernier par
une clientèle "assoiffée". En effet, automobilistes et hommes
ou femmes voire enfants avec des bidons en main y sont accourus pour
acheter du gasoil… à prix normal. Du gas-oil en provenance de Mahajanga
transporté par un camion-citerne qui a été trop grand pour échapper à
la vigilence des barragistes d'Ambohibao la veille vers 17h30.
Juste après son appréhension, le camion-citerne a été
"confisqué" par la foule. Le ministre de l'Energie et des
mines. M. Elysé Razaka, ainsi que le président de la délégation
spéciale de la province d'Antananarivo fraîchement nommé, le général
de Brigade Ferdinand Razakarimanana ont eu alors droit de signer leurs
toutes premières actions concrètes face à une situation particulière.
Résultat : les 36.000 litres de gas-oil contenus dans le camion citerne
ont été vendus à prix normal à raison de 60.000 fmg par client,
l'objectif étant de faire en sorte qu'il y a aura pour tout le monde. La
foule n'en demande pas moins vu la conjoncture actuelle de pénurie de
carburant.
En tout cas, dans une conférence de presse organisée samedi après-midi,
le général de Brigade Ferdinand Razakarimanana, président de la
Délégation spéciale d'Antananarivo, devait souligner que ceux qui
veulent s'aventurer dans ce genre de business doivent avoir l'autorisation
des autorités compétentes. Il s'agit avant tout de contrôler le trafic
...
ARRESTATION DE ZAKAHELY BONIFACE
UN ABUS FLAGRANT
Le député Zakahely Boniface, élu Arema à Mananara-Nord, est détenu actuellement à la Maison d'Arrêt de Toamasina. Et cela après avoir passé à la prison de Maroantsetra et trois jours de détention à titre de « garde vue » à la prison de Mananara-Nord.
C'est la conséquence de son discours lors du passage de Me Jacques Sylla, Premier ministre de Marc
Ravalomanana, à Mananara. A cette occasion, M. Zakahely, qui est aussi dirigeant du mouvement des "Jeunes Cadres Arema", s'en est pris contre le gouvernement Tantely Andrianarivo « qui n'a rien fait pour la région de Mananara » et de s'attaquer contre le sous-préfet local « qui handicape le développement régional ».
Après le départ de Jacques Sylla, M. Zakahely a dirigé un défilé vers le bureau et le domicile du sous-préfet. Comme ce dernier s'est enfui, la population a rebroussé chemin.
Ce geste du député Zakahely n'a pas plu aux tenants du régime, notamment des dirigeants de l'Arema. Dès le vendredi 15 mars, un commando d'une cinquantaine d'hommes - gendarmes et militaires - conduit par Jean Yves, commissaire de la Police judiciaire de Toamasina et le capitaine Samuël ont pris d'assaut le domicile du député à Mananara afin d'y procèder à une perquisition… Ce commando n'a rien trouvé d'illégal.
Zakahely Boniface est d'autant plus étonné, en se rendant compte des dix chefs d'accusation (voir ci-dessous) à son encontre, alors qu'il est protégé par son statut de député (immunité parlementaire). Pire encore, l'élu n'a même pas eu le temps de contacter un avocat.
Des membres des "Jeunes Cadres Arema" dénoncent ainsi ces pratiques du régime actuel à l'encontre de Zakahely Boniface, considérées comme un règlement de comptes entre Arema.
En plus, ils dénoncent là ce qu'ils qualifient d' « atteinte aux droits de l'homme ». En quelque sorte, il s'agit là d'un véritable abus...
Les dix chefs d’inculpation
1°) Atteinte à la sûreté intérieure de l'Etat ;
2°) Tentative de meurtre du sous-préfet ;
3°) Provocation par discours audiovisuel à la discrimination, la haine et la violence ;
4°) Provocation par voie de discours et audiovisuel à commettre des crimes et délits ;
5°) Diffusion de fausse nouvelle ;
6°) Diffamation par voie audiovisuelle envers un dépositaire de l'autorité publique ;
7°) Menace de voie de fait ou de violence ;
8°) Violation de domicile ;
9°) Pillage de la propriété mobilière d'autrui commis en réunion prédicieuse à force ouverte ;
10°) Complicité de sortie irrégulière de prison.
Recueillis par James R.
FANEHOAN-KEVITRA
AVY AMIN-DRAMATOA LILA RATSIFANDRIHAMANANA
Nisesisesy
tato ho ato ny fanehoan-kevitra avy amin-dramtoa Lila Ratsifandrihamanana ,
ministry ny raharaham-bahiny teo aloha, manoloana ny toe-draharaha amin'izao
fotoana izao
Nanamarika
ramatoa Lila Ratsifandrihamana fa tsy afaka hiantoka ny firaisam-pirenena
andriamatoa Didier Ratsiraka, taorian'ny nampiharana ny fanavakavahana ara-poko
sy ny fanenjehana ny merina tany amin'ny faritany. Ny fialan'i Madagasikara
tampoka tamin'ny zone franc, nationalisation à outrance, malgachisation à
outrance izay hevitrin'ny amiraly tamin'ny repoblika faharoa, hoy ihany ny
fanamarihan'dramatoa Lila Ratsifandrihamanana, io no nitarika ny fahantran'ny
malagasyNambarany koa fa ny fihizingizinan'ny amiraly tsy nety nanova ny
lalam-panorenana tamin'ny 1991 no nahatonga ny fitokananlavareny ka nahapotika
ny toekarena. Manoloana ireo antony voalaza eo ambony ireo sy fitsinjovana ny
taranaka fara aman-dimby dia nangataka amim-panajana ny hialan'andriamatoa
Didier Ratsiraka ny ministry ny raharaham-bahiny teo aloha.Ambarany fa mendrika
ho azy ny miala sasatra taorain'izay 22 taona nitondrany an'i Madagasikara izay,
ny tsy nanekeny nanaovany fampitahana ny fitanana an-tsoratra rahateo efa
nampiseho ny fahareseny.
R.D.A
21.O3.O2
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