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LE JIR - ARTICLE DU 15/12/02
Madacasgar : Un scrutin à l'issue prévisible
Marc Ravalomanana devrait confirmer aujourd'hui lors de législatives anticipées l'élan populaire qui l'a hissé au pouvoir au terme de sept mois d'une grave crise politique, pour bénéficier de la manne financière promise par les bailleurs de fonds.
Quelque six millions d'électeurs doivent désigner les 160 députés de l'Assemblée nationale, dans un scrutin avancé de six mois sur un quasi-diktat de la communauté internationale. A peine sorti d'un long bras de fer avec son prédécesseur Didier Ratsiraka, arrivé au pouvoir il y a plus d'un quart de siècle, Marc Ravalomanana a obtenu la reconnaissance internationale à la condition qu'il confirme sa popularité et sa légitimité par un scrutin législatif.
L'ancien maire d'Antananarivo et propriétaire d'un empire agroalimentaire à l'échelle du pays, âgé de 53 ans, a été ainsi officiellement proclamé le 29 avril vainqueur de la présidentielle du 16 décembre 2001. Aussitôt après le scrutin, il s'était proclamé président accusant le camp de M. Ratsiraka d'avoir truqué les élections.
Deux mois durant, jusqu'à un million de manifestants l'ont soutenu quotidiennement dans les rues d'Antananarivo mais ce n'est que début juillet qu'il a fini par asseoir son autorité sur l'ensemble du territoire, poussant l'Amiral rouge à l'exil en France.
Fin juillet, les pays bailleurs de fonds, le FMI et la Banque mondiale lui ont promis près de 2,4 milliards de dollars pour l'aider à redresser une économie rendue exsangue par la crise, mais n'en ont pour l'heure versé qu'une infime partie, conditionnant le reste au bon déroulement du scrutin législatif.
La présence d'une centaine d'observateurs internationaux atteste l'intérêt de la communauté internationale pour ce scrutin. "La légalité et la légitimité de M. Ravalomanana ne sont pas en cause, le résultat permettra seulement d'apprécier sa marge de manœuvre et donc la stabilité politique, pour lui consentir l'aide promise", analyse un diplomate européen. Seule l'Union africaine a refusé de reconnaître son gouvernement, mais elle le fera probablement si le scrutin se déroule bien.
Popularité intacte
Un nouvel adoubement populaire fait peu de doute aux yeux des observateurs malgaches et étrangers, la popularité de M. Ravalomanana étant restée intacte en cinq mois d'exercice réel du pouvoir. D'autant plus qu'une partie de l'opposition boycotte le scrutin et que l'autre ne s'est fait que mollement entendre au cours de la campagne.
Le parti fondé par M. Ratsiraka en 1975, l'AREMA (Avant-garde de la rénovation malgache), qui a longtemps régné sans partage sur la vie politique, est aujourd'hui anémié, parce que ses barons ont suivi l'amiral en exil, et divisé, parce que son aile dure appelle au boycottage, et qu'une autre ne critique que très civilement le nouveau régime.
Hors l'AREMA, un Front du refus de quelques partis marginaux, dirigé par l'ancien président Albert Zafy, a également appelé au boycottage. Le test pour M. Ravalomanana, novice en politique il y a trois ans, sera aussi de savoir s'il a réussi la transformation, en juillet dernier, de l'amicale des sympathisants qui l'a conduit aux victoires de la municipale en 1999 et de la présidentielle en 2002, en véritable parti structuré capable de lui assurer une majorité parlementaire.
Ce nouveau parti, le TIM pour Tiako i Madagasikara (J'aime Madagascar) ne présente que 130 candidats pour 160 sièges, signe que le délai de préparation pour ce scrutin anticipé a été court.
Les observateurs étrangers à pied d'œuvre
Les observateurs internationaux envoyés par l'Union africaine (UA), l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) et l'Union européenne (UE) sont arrivés à Madagascar depuis plusieurs jours, voire plusieurs semaines pour certains.
La mission confiée à l'agence intergouvernementale de la Francophonie est dirigée par Saleck Ould Abdel Jelil, premier vice-président du Sénat mauritanien. Cette délégation, assistée d'une équipe de coordination technique, est composée de parlementaires de Belgique, du Canada et du Sénégal, de personnalités et experts d'Albanie, du Cameroun, des Comores, de France, du Gabon, du Niger et de Tunisie. En ce qui concerne l'Union africaine, un de ses responsables de l'information, Dieudonné Kombo Yaya, est à Antananarivo depuis plusieurs jours. L'Union européenne a également dépêché des observateurs. La délégation comprend quatre députés du Parlement européen auxquels s'ajoutent sept observateurs volontaires européens qui résident à Madagascar.
Les activités des observateurs comprennent le suivi des derniers jours de la campagne, des derniers préparatifs électoraux et l'observation le jour du scrutin, notamment les opérations de vote, le dépouillement et la transmission des résultats, ainsi que l'observation au sein des commissions de recensement des matériels de vote. Les premier résultats de l'observation européenne seront communiqués le 18 décembre. Le nombre total d'observateurs se chiffre à près de cent personnes qui se sont réparties sur tout le territoire.
Ravalomanana reprend l'armée
en main
Marc Ravalomanana, lors d'une rencontre la semaine dernière avec l'ensemble du commandement des forces armées malgaches, a marqué sa volonté de reprendre en main cette institution. En présence du ministre de la Défense, le général Jules Mamizara, le président malgache a annoncé la création du conseil supérieur de la Défense, dans un contexte adapté aux réalités du monde actuel et aux besoins de la nation malgache. "Les militaires n'ont pas le droit de faire de la politique", a
mis en garde M. Ravalomanana, qui a rappelé que les missions essentielles de l'armée et de la gendarmerie, se résument à la sécurité civile et à la lutte contre les cataclysmes naturels telles les invasions antiacridiennes. M. Mamizara a saisi cette occasion solennelle pour démentir les rumeurs d'un coup d'État qui se fomenterait au sein des forces armées.
LE JIR - ARTICLE DU 13/12/02
Madagascar : Amnesty accuse Ratsiraka et Ravalomanana
Amnesty international dénonce des assassinats, tortures et arrestations arbitraires à Madagascar commis sous le régime de l'ex-président Didier Ratsiraka mais aussi sous celui de son successeur Marc Ravalomanana.
Une grave crise a opposé sept mois durant après la présidentielle du 16 décembre 2001 M. Ravalomanana, officiellement élu, au sortant Ratsiraka, qui a finalement fui en France début juillet.
Des élections législatives vont avoir lieu dimanche à Madagascar.
"De nombreuses atteintes aux droits humains, y compris des actes de torture et des assassinats, ont été commises pendant la période de crise, par les forces de sécurité et les partisans de Didier Ratsiraka, mais aussi par ceux soutenant Marc Ravalomanana", lit-on dans un rapport d'Amnesty international (AI) rendu public mercredi et intitulé : "Madagascar, une justice sélective".
"Amnesty international est aussi préoccupée par les nombreuses irrégularités dans les (actuelles) procédures judiciaires contre les auteurs présumés de crimes et délits pendant la crise", lit-on encore.
"Le nombre total de personnes arrêtées (dans le cadre de la crise) se situe entre 400 et 500", actuellement "en détention préventive dans des prisons surpeuplées", estime AI. Le gouvernement n'en reconnaît officiellement que 144. Dénonçant, dans certains cas, des "arrestations arbitraires", l'organisation estime qu'il y a parmi eux des auteurs ou responsables présumés de crimes partisans de M. Ratsiraka mais aussi "des prisonniers d'opinion (…) arrêtés pour avoir tenu des propos interprétés comme étant des critiques des autorités actuelles".
Amnesty livre de nombreux témoignages sur des assassinats, tortures et autres crimes commis durant la crise par des militaires et miliciens de M. Ratsiraka et d'autres, moins nombreux, commis par les forces de sécurité de M. Ravalomanana.
Le rapport détaille de nombreux actes de tortures et assassinats commis par les militaires et miliciens du régime Ratsiraka, en particulier dans le nord du pays et sur l'île de Nosy Be (nord-ouest). Notamment le cas d'un directeur de banque et son adjoint, partisans de M. Ravalomanana, battus et poussés avec leur voiture dans un précipice par des militaires ratsirakistes le 2 mars 2002. L'un est mort.
Côté Ravalomanana, Amnesty cite le cas de trois personnes arrêtées le 19 avril 2002 par les gardes du corps du Premier ministre de M. Ravalomanana, Jacques Sylla. Deux d'entre eux étaient notoirement connus pour être des "gros bras" des milices ratsirakistes, avait constaté l'AFP lors de leur arrestation.
L'un d'entre eux a été "retrouvé mort dans les locaux (des services de renseignements) " et enterré "sans autopsie", selon l'organisation non gouvernementale. Les deux autres ont été passés à tabac, l'un est toujours en détention.
A trois jours des législatives anticipées, "Amesty international estime que le gouvernement a une occasion unique d'améliorer la situation des droits humains à Madagascar" mais "appelle à ce que le processus judiciaire (…) ne soit pas sélectif" et que "les allégations de crimes et délits fassent l'objet d'enquêtes, y compris celles qui impliquent des partisans du nouveau gouvernement".
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Midi de Madagascar - 14/12/02
Une affaire de corruption sous Zafy
Goulamaly condamné à une amende de 80.000 euros
Mardi 11décembre dernier, Abdéali Goulamaly a été condamné à une amende de 80 000 euros(soit 533,360 millions de Fmg) par le tribunal correctionnel de Saint-Denis. Ladécision du tribunal fait mention : " Des sommes versées aux plus hautesautorités malgaches pour obtenir des autorisations de pêche à la crevette dansles eaux malgaches ".
Avec le procès d'Abdéali Goulamaly, opérateur dans ledomaine de la pêche crevettière, qui s'est déroulé à la Réunion depuis le 3décembre dernier, une affaire de corruption des anciens dirigeants malgachessous le régime d¹Albert Zafy refait surface. Quelques personnalités proches duProf dont son épouse Thérèse sont citées dans l¹histoire.
recueillis dans le Journal de l'Ile
www .clicanoo.com
Dans son édition du 3 décembre - jour du passage de l'homme d'affaires français Abdéali Goulamaly devant la correctionnelle à Saint-Denis - le Journal de l¹île de la Réunion (JIR) retrace les faits : Entre 1994 et 1996, le président de la République malgache, Albert Zafy et plusieurs hauts dignitaires malgaches ont été mêlés à une affaire de pots-de-vin livrés par valises entières. En juillet 1995, la société Armement des Mascareignes (Armas), dont Abdé Ali Goulamaly est le PDG, expédie à Madagascar un privé chargé d'une mission d'installer dans le bureau de Denis Proto, directeur d'Armas à Antananarivo, une caméra espion, destinée à filmer des versements de fonds à de hauts dignitaires malgaches. Sur le film, que le JIR s'était procuré à l¹époque, tourné dans les locaux de la Somerex, adresse qui servait aussi de siège social aux deux filiales de pêche d'Armas, à savoir, les Pêcheries du Menabe et les Pêcheries du Melaky, deux personnalités malgaches apparaissent, dont l'une au moins concerne directement les activités d'Armas en matière de pêche : Gilbert François qui, du temps de la présidence
Zafy, était directeur général des pêches et, à ce titre, collaborateur direct des divers ministres qui se sont succédé pour gérer ce portefeuille. A l'issue d'une longue conversation, on voit le directeur des pêches empocher la bagatelle de 25 millions de FMG de l¹époque. Il est ensuite question d'un second versement. De ce fait, les observateurs placés par les autorités malgaches à bord des bateaux de pêche à la crevette sont payés par Armas qui peut ainsi opérer sans inquiétude sur les eaux territoriales de la Grande Île.
Façon négative
La conversation est relatée phrase par phrase dans le journal réunionnais qui en a fait de même pour un autre film sur lequel apparaît Fulgence Fanony, ex-ministre de l'Éducation nationale, qui intervient comme agent de recouvrement pour les oeuvres du président Zafy.
On signalera également quelques passages relatifs à l¹entourage du Prof : " Les uns et les autres jouent de leur influence politique pour favoriser leurs intérêts aux dépens de leurs concurrents respectifs. Ainsi, en 95, des accords secrets liant Emmanuel Rakotovahiny et Aziz Ismaël se sont manifestés de façon négative à l'endroit d'Armas, provoquant l'intervention d'Albert Zafy en faveur de M. Goulamaly. D'où les libéralités de ce dernier en direction du président de la République et de ses proches collaborateurs. Libéralités qui ont été jusqu'au versement de sommes importantes à Mme Zafy, alors en déplacement à la Réunion en 1994 ", cite le JIR. Bref, selon les articles du JIR, le corrupteur est condamné. Mais les corrompus ?
Le CNOE couvrira 10.147 bureaux de vote sur les 17.027existants
A quelques jours des électionslégislatives, CNOE a organisé un point de presse, hier, à
Ankadivato, pourapporter plus de précisions sur la position de cet ONG, à l'occasion de cetteconsultation électorale. Ainsi, pour le scrutin du 15 décembre 2002, Cnoecouvrira 10.147 bureaux de vote sur les 17.027 existants.
Dominique R.
Pour la réalisation des observations, deux démarches ont été adoptées par cet ONG.
La première démarche, 5744 observateurs seront disponibles dans les bureaux de vote. La deuxième démarche, une équipe volante composée d'observateurs itinérants qui superviseront 4403 bureaux de vote. L'USAID financera les 5744 observateurs, pour un montant estimé à 447.715.000 Fmg. De son côté, le CCFD a apporté également son concours aux législatives anticipées, pour la somme de 35 millions de nos francs.
Selon le Secrétaire Général du CNOE, Madeleine Ramaholimihaso, " l'USAID a accepté de financer une partie de régions considérées zones chaudes ". Il s'agit des Faritany d'Antsiranana, de Toamasina, la partie au Sud de l'Anosy (pour le Faritany de Toliara), Antsirabe et Ambatolampy (pour la province d'Antananarivo) et quelques circonscriptions électorales du Faritany de Fianarantsoa. Considérant que les législatives sont des élections de proximité, le Comité Interrégional de Concertation du Cnoe (CIC) s'est défini une stratégie d'observation donnant la priorité au renforcement des sections (au niveau des Fivondronana). Concernant la période pré-electorale, " le Cnoe n'a déposé aucune plainte auprès du CNE, au cours de la campagne électorale ", a fait remarquer Madeleine Ramaholimihaso.
45,5 milliards de l'AFD pour l'assainissement d'Anosibe
Enfin, les quartiers sud-ouestde la Capitale plus exactement ceux d'Anosibe fera l'objet d'un assainissementde grande envergure. En effet, deux conventions de subventions ont été signées,hier, entre l'Agence Française de Développement (AFD) et le gouvernementmalgache, dont la première pour un montant total de 6,9 millions d'euros, soitenviron 45,5 milliards de Fmg, est relative au financement de la réhabilitationdes quartiers d'Anosibe.
Edmond Rakotomalala
Un assainissement qui comprend la réfection totale de la route allant d'Anosikely jusqu'au pont d'Anosizato.
80.000 personnes
Ce projet est d'une importance particulière dans la mesure où il concerne une zone où vivent environ 80.000 personnes faisant partie des plus défavorisées de la Capitale. Par ailleurs, ce quartier à assainir constitue un pôle économique essentiel du fait de l'existence, le long de la RN1, du marché
d'Anosibe qui est le plus important marché de gros et de détail de Madagascar, d'une gare routière régionale. En somme, comme l'a indiqué le ministre de l'Economie, des Finances et du Budget, Radavidson Andriamparany, " ce projet apportera le développement de la Capitale ".
Et développement, il y aura effectivement, dans la mesure où l'environnement insalubre dans lequel vit actuellement la population de cette zone sera banni et cela évitera la diffusion d'épidémie aggravée par le fait que c'est par Anosibe que passent la grande majorité des denrées alimentaires consommées par la population tananarivienne. Le projet se propose ainsi de compléter les actions d'aménagement et d'assainissement des quartiers sud-ouest d'Antananarivo en réhabilitant la RN1, action indispensable pour rendre de nouveau fonctionnels les systèmes de drainage des eaux pluviales et usées, tout en augmentant le niveau d'équipement en infrastructures de la zone.
Trois composantes
Le projet comprendra trois composantes : la réhabilitation de la desserte et du réseau d'assainissement connexe ; la réhabilitation d'équipements sanitaires de proximité, des blocs sanitaires dont certains avec lavoirs, 22 bornes fontaines, des bacs à ordures et enfin l'aménagement des marchés.
Par ailleurs, ce projet constitue la preuve de la synergie des actions financées par les bailleurs de fonds. Il est, en effet, complémentaire au projet de réhabilitation du marché
d'Anosibe et de ses deux gares routières du financement de la Banque Mondiale dans le cadre de son programme de lutte contre le choléra.
Ce projet témoigne également de l'étroite collaboration entre les bailleurs de fonds et la Commune urbaine d'Antananarivo dont le Président de la délégation Spéciale, Patrick
Ramiaramanana, était d'ailleurs présent lors de la signature de la convention. Les travaux seront confiés à
l'AGETIPA.
Semis direct
La seconde convention d'un montant de 411.600 euros (2,7 milliards de Fmg) constitue la contribution du Fonds Français pour l'Environnement Mondial (FFEM) au programme d'appui à la diffusion des techniques agricoles dénommées semis direct sans labour sous couverture végétale.
Rappelons qu'il y a peine 15 jours, la France, à travers l'AFD, a financé la mise en place du fonds de garantie. Preuve, selon l'Ambassadeur de France, SEMme Catherine Boivineau, que la France reste et restera toujours le premier bailleur de fonds bilatéral de Madagascar et que son pays veut accompagner Madagascar dans sa marche vers le développement.
EXPRESS
MADA vendredi 14 décembre 2002
PREMIER TEST POST-RATSIRAKA : DES LÉGISLATIVES ANTICIPÉES ET TRUFFÉES DE NOUVEAUTÉS
Ces élections sont les premières de l'après-Ratsiraka, les premières donc aussi du nouveau régime porté, soutenu par l'arrivée à la Présidence de la République de Marc Ravalomanana, dans les conditions difficiles, et parfois violentes, que l'on sait.
C'est aussi la première fois, sur le plan strictement politique, qu'un grand parti d'envergure quasi-nationale, car il n'a pas de candidats en son nom propres dans toutes les circonscriptions électorales sans ses alliés, et tout nouveau, puisque créé il y a à peine six mois dans la logique de l'accession au pouvoir de son chef charismatique, se présente aux suffrages des électeurs. Qu'elle va être le comportement de l'électorat, majoritairement rural, face au "Tiako'i Madagasikara" ?
C'est encore une première, que le mode ce scrutin retenu, à savoir le scrutin uninominal à un tour, préféré au traditionnel scrutin de liste à la proportionnel qui, disent les spécialistes de l'alchimie électorale, est plus favorable aux petites formations qu'aux grandes. Le pays s'achemine-t-il vers une bipolarisation politique ?
Enfin, si ce n'est pas l'accession au pouvoir du président Marc Ravalomanana qui est demain remise en cause, d'où peut-être l'indifférence dans laquelle s'est déroulée la campagne électorale, dans la capitale en particulier, c'est quand même l'avenir démocratique du pays qui se joue demain.
Si le nombre des électeurs inscrits restait inconnu hier encore au ministère de l'intérieur et de la réforme administrative - le Mira -, c'est que bien qu'arrêtés officiellement le 8 décembre décembre les derniers documents de révision des listes électorales ne sont parvenus à Anosy qu'hier après-midi des 40 sous-préfectures chargées de ce travail important. On devrait être fixé dans la journée, mais on table autour de 6 millions d'inscrits.
On note là, une petite entourloupe du pouvoir et de ses penseurs. En effet, si la nouvelle loi organique électorale stipule bien que les deux modes de scrutin restent en vigueur, elle précise aussi que l'uninominal à un tour est appliqué dans les circonscriptions où il n'y a qu'un siège à pouvoir, la proportionnelle restant la norme dans celle où deux députés doivent être élus. Or, un nouveau et savant découpage électoral, nécessité par l'augmentation du nombre de députés qui passe de 150 à 160, n'a pas retenu de circonscriptions où deux candidats doivent être élus ! Le tour est joué.
On a donc 160 circonscriptions électorales où sont éparpillés 17.027 bureaux de vote, si le Journal Officiel qui en donne l'implantation précise et la zone géographique concernée, est exact. On peut en douter à constater la légèreté avec laquelle certaines provinces ont baclé ce travail de localisation et de décompte des bureaux de vote. Un formulaire commun à toutes les administrations devrait être imposé par le Mira afin d'uniformiser la collecte des données et donc lecture de ce document officiel.
DES ALLIANCES DE SURVIE
Côté candidats, on s'en tient à 1.332 têtes de listes qui comportent trois noms, ce qui nous fait 444 listes différentes, sur un nombre total de 3.996 partants dans la course à Tzimbazaza. La moyenne de candidatures n'est donc pas très élevée par circonscriptions : moins de 10 listes. On note, bien sûr, un nombre important de candidats dits "indépendants" - qui le seront peut-être un peu le jour de la proclamation des résultats officiels et qui restent le mal politique des pays démocratiquement émergents - et de diverses formations para-politiques.
Les grands partis en présence, sont le TIM, bien sûr, qui est allié avec l'Avi de Norbert Ratsirahonana et le Rpsd de Marson Evariste dans l'alliance "Firaisankinam-pirenena" pour que le compte de 160 listes, et donc une couveryure nationale, soit bon. On tient cette alliance pour
vitale, obligée, si ces deux partis voulaient conserver une chance de continuer à exister dans le paysage politique du pays.
Plus courageuse et plus conforme à l'idée qu'ils se font de la politique, du débat parlementaire et donc d'une démocratie vivante, effective qui ne soit pas seulement inscrite dans la Constitution, l'indépendance, même si elle reste relative, affichée par les partis Leader Fanilo et MFM, en se présentant aux électeurs sans attache officielle avec le pouvoir.
Le Leader Fanilo joue gros, en fait sa place de deuxième force politique du pays dans le précédent régime, aussi bien dans la législature sortante que dans les mairies et les assemblées communales.
L'AREMA : QUEL AVENIR ?
Le MFM de Manandafy Rakotonirina, qui aligne une centaine de listes, espère se faire une nouvelle jeunesse à l'occasion de ce scrutin. Il a tout a gagné puisqu'il laisse derrière une Assemblée nationale où trois de ses députés seulement siègeaient.
Quant au "HBM" de Tovonanahary Rabetsitonta, d'Alain Ramarson et consorts qui se démarque, on ne sait trop comment, du triumvirat "Tim-Avi- Rpsd", sa démarche politique se situe quelque peu en marge du soutien apporté pendant la crise à Marc Ravalomanana. En cas de mauvais score, il pourrait faire les frais d'une éventuelle épuration post-législative.
L'avenir de l'Arema, privé de ses têtes pensantes, agissantes et trébuchantes, sera la surprise de cette élection. Avec plus d'une centaine de listes, son engagement est donc loin d'avoir été fragilisé par la scission qui frappe le parti de l'ex-président Ratsiraka et l'absen,ce du terrain de son secrétaire national Pierrot Rajaonarivelo.
Si tous les partis, sauf ceux qui en ont indirectement profité, ont déploré et condamné la disproportion des moyens financiers et matériels mis en oeuvre dans la campagne électorale entre le TIM présidentiel doté d'une logistique toujours aussi impressionnante et de la force "morale" de l'administration d'Etat, la campagne s'est déroulé sans incident majeur et dans le calme.
LE RÉFLEXE LÉGITIMISTE
Un calme que certains ont assimilé à de l'indifférence pour l'activité parlementaire, la population ne se consacrant, estiment certains analystes, qu'à l'élection du Président de la République pour le sommet et du maire pour le niveau républicain le plus bas. Ce désintérêt, manifeste dans la capitale puisque la participation de la population à l'ultime "Faradoboka" de l'équipe Tim-Avi-Rpsd du "Firaisankinam-pirenena" hier après-midi à Mahamasina n'a sans doute pas été à la hauteur des espérances de ses organisateurs, se traduira-t-il dans les urnes par un revirement de tendances politiques ou, hors des urnes, par une abstention importante ?
A des degrés et des niveaux divers, la donne politique actuelle est trop nouvelle pour se hasarder à un pronostic. Si l'on s'en tient, même sans nuisance admistrative, au réflexe légitimiste de la population pour le pouvoir déjà en place, la victoire du parti présidentiel, avec ou sans le renfort de ses alliés, semble normalement assurée. C'est l'ampleur de la majorité future sur les bancs de l'Assemblée nationale qui donnera le climat politique à venir. Un remaniement du gouvernement paraît cependant incontournable s'il s'avère que le président Ravalomanana n'a plus à composer avec des ministres de sensibilité ratsirakiste qui lui ont été imposés par la communauté internationale contre la reconnaissance, et de son élection et de son pouvoir. Les résultats seraient attendus dans la semaine, avant Noël.
LES TEE-SHIRTS DU SECOND TOUR ?
Pressions, intimidations ont bien sûr tenté d'éliminer avant l'heure et autrement que par les urnes - transparentes, aussi, pour la première fois dans l'histoire électorale du pays - des candidats gênants pour le pouvoir, comme à Farafangana pour ne citer que la bavure la plus flagrante.
Enfin, le corps des observateurs internationaux laisse perplexe plus d'un chef de parti aguerri aux turpitudes administratives lors des élections. On doute que d'une centaine de regards nouveaux sur nos moeurs politiques puissent se dégager un verdict qui ne soit pas autrement qu'en demi-teinte.
Aussi compte-t-on beaucoup sur les observateurs nationaux du CNOE, non seulement pour se racheter des hésitations coupales du "Consortium" de la présidentielle, mais pour dire, avec la même franchise que sous l'ancien régime, où le bât blesse encore dans la façon de conduire les électeurs aux urnes et d'orienter, éventuellement, leurs votes.
Après le mouvement populaire déclenché précisément par des dysfonctionnements commandités du processus électoral d'il y a un an, jour pour jour, et qui s'est poursuivi sans faiblir jusqu'à la victoire de Marc Ravalomanana, cette élection constituera également un test de maturité politique, non seulement pour le nouveau pouvoir mais aussi pour la population électorale.
Le nouveau président de la République n'étant pas homme à se satisfaire d'une entreprise boîteuse et peu performante, il en tirera forcément les conséquences pour la suite de sa carrière politique, et la vie politique du pays, tout en sachant que la communauté internationale aux aguets ne dispensera son aide, dont il a impérativement besoin pour réaliser son programme de développement rapide, qu'à l'aune des appréciations, positives ou réservées, que lui inspirera cette première élection, quelque peu forcée, de l'après-Ratsiraka.
Et, pour conclure sur une note d'humour, si autant de tee-shirts neufs à l'effigie du Président sont sortis des cartons, les esprits malicieux vous diront que c'est parce qu'il avait bel et bien prévu un second tour de la présidentielle...
Rédaction politique de L'Express de Madagascar
Législatives: Mary Mc Cabe d‚Irlande et Jorgen Olsen de Norvège deux observateurs
internationaux de l‚Union Européenne sont venus en renfort aux deux
observateurs de long terme qui se trouvaient déjà à Fianarantsoa depuis le 15 novembre, Mme Vlasta Livi et M. Jacques Flamant. Les nouveaux arrivants sont des observateurs de court terme et opéreront dans le vaste Fivondronana de Fianarantsoa II qui regroupe 33 communes et 319 bureaux de vote pour une population électorale de 143 237 inscrits (liste définitivement arrêtée au 8 décembre). Dans toute la province, nous précisait M. Jacques Flamant, 5
équipes de deux observateurs sont déployées pour suivre le déroulement de cette consultation de proximité.
Hier vendredi, ils ont rendu visite au Bureau local de liaison électoral (Ble) de Fianarantsoa II où ils ont été mis au courant de certains faits qui ont marqué notamment la journée du jeudi 12 décembre. Deux évènements qui ne sont pas des moindres puisqu‚ils peuvent influer sur la sincérité du vote, ont étonné les visiteurs. Cela concernait la fermeture du Collège d‚Enseignement Général d‚Alakamisy Ambohimaha lequel a été évacué pour que les enseignants semble-t-il, puissent assister à la propagande. Plusieurs d‚entre eux portaient, selon le rapport des membres du Ble, un tee shirt en faveur d‚un candidat, particulièrement la dame qui était chargée de l‚évacuation. Des écoliers qui voulaient rejoindre leur établissement ne comprenaient pas pourquoi ils doivent rentrer chez eux, signalaient toujours les délégués envoyés par le Ble sur place pour constater de visu la réalité notamment le jour du marché.
Le deuxième cas signalé relève d‚une tournée du Président de la Délégation Spéciale (Mfm) dans le Fivondronana de Fianarantsoa II. A travers des messages officiels adressés à des Maires des communes rurales, signés par le Directeur du cabinet, ces élus ont été sommés (fampiharana avy hatrany : exécution immédiate) de rassembler à 8 heures la population pour des questions relatives à l‚organisation des élections (fandaminan‚ny fifidianana) et la sécurité (fandriampahalemana). D‚aucuns reconnaissent que
cette organisation sur le plan local est de la compétence du Sous Prefet entre autre Président du Bureau Local Electoral de Liaison (Ble) qui est l‚antenne régionale du Cne. Par ailleurs nul n‚ignore que le plat favori du Pds reste la sécurité avec en toile de fond sa confrontation avec le général Sambiheviny. Un plat qui, en tout cas demeure le domaine très dominateur sur les électeurs ruraux et qui aura son impact sur le résultat des urnes. Ces éléments associés, il apparaît que ce déplacement est plus que suspect aux yeux du Ble qui est descendu encore sur place pour vérifier. Un Maire a signalé que le rassemblement ne répondait pas à ce qu‚il aurait prévu aussi Pds s‚est il dirigé avec son équipe à l‚est de l‚endroit. Sans doute pour
exprimer sa fureur, il a convoqué à 19 heures jeudi les membres de la presse
Or selon les membres du Ble les textes signalent qu‚il lui est interdit de faire de la propagande et de fortes présomptions pèseraient sur ces déplacements dont celui d‚hier vendredi du côté d‚Ambalavao où son beau père se serait présenté sous les couleurs du Mfm. Une photocopie di message devait être remis à la délégation des observateurs internationaux de l‚Union Européenne pour servir de preuve.
Les grands événements de Madagascar
L'ambassadeur des Etats-Unis auprès de la République de Madagascar, Mme Wanda Nesbitt, livre sa perception des grands événements ayant traversé le pays après plus d'un an de mission, mais également l'Agoa, du Vih/Sida et d'élections législatives. Interview exclusive.
o L'Express de Madagascar :- Nous sommes en phase de préparation de l'Agoa qui se déroulera à l'Ile Maurice en janvier prochain. Avec la conjoncture actuelle à Madagascar, cette réunion est-elle vraiment opportune ?
- Wanda Nesbitt :- Bien sûr, et plus que jamais. En août 2002, d'importants amendements ont été apportés à la législation originale de l'Agoa. Par exemple, les vêtements tricotés sont devenus spécialement éligibles à l'Agoa, ce qui représente un changement très significatif et positif pour les fabricants opérant à Madagascar. L'Agoa Forum à Maurice donnera justement aux responsables gouvernementaux l'opportunité de discuter des impacts des changements récents, et de débattre de la direction à prendre dans le futur.
L'Agoa Forum constituera l'opportunité idéal pour les opérateurs du secteur privé de débattre directement avec d'autres exportateurs et les opérateurs américains, et d'expliquer à leurs homologues la situation économique et politique actuelle à Madagascar, afin de rétablir les liens commerciaux qui ont pu être suspendus pendant la crise politique, et peut-être même nouer de nouveaux liens commerciaux.
Depuis son début, l'Agoa a reçu une réaction positive et enthousiaste au sein du gouvernement et du secteur privé malgaches. En 2001, les investisseurs qui ont souhaité bénéficier des avantages offerts par l'Agoa représentaient la source d'investissement la plus significative à Madagascar. Une participation massive au Forum, aussi bien par le gouvernement que par le secteur privé, aideront à rétablir la situation de 2001 et à assurer une augmentation du développement industriel et du commerce
E.M- Les Américains travaillent beaucoup dans la lutte contre le Vih/Sida. Est-ce vraiment important pour Madagascar ?
W.N : - Absolument. Je suis convaincue que Madagascar peut être un bon exemple pour le reste du monde s'il prend dès maintenant des mesures agressives pour empêcher le Vih/Sida de devenir un problème général. Le taux de prévalence actuel est certes encore faible à Madagascar mais cela ne le restera pas si on ne déploie pas des efforts soutenus pour informer la population sur la propagation de la pandémie, ainsi que sur les mesures de protection. Le Sida n'est pas quelque chose dont les gens doivent avoir peur, s'ils sont bien informés et s'ils ont la volonté d'agir et de prendre les mesures nécessaires pour éviter cette terrible maladie. Savoir, c'est pouvoir.
Par ailleurs, même si le taux de prévalence est actuellement bas, le taux des maladies sexuellement transmissibles est très élevé à Madagascar. Ce qui dire que si le Vih/Sida commence à se propager, cette propagation se fera très rapidement. Les Malgaches ne doivent pas oublier qu'il y a 10-12 ans, le taux de prévalence en Afrique du Sud était également très bas, alors qu'actuellement, il est devenu le taux le plus élevé au monde. Cependant, je suis optimiste quant à la volonté du gouvernement de Madagascar d'agir. J'ai récemment rencontré le secrétaire exécutif du Comité national de lutte contre le Vih/Sida et j'ai été impressionnée par sa détermination à s'attaquer à ce problème et à ce que Madagascar ne suive pas le chemin où plusieurs pays du monde se sont engagés. La manière, à la fois honnête et directe, qu'a utilisée le président Ravalomanana pour aborder ce problème, m'a également beaucoup impressionnée. J'espère que lui et les autres leaders continueront à s'investir davantage dans ce problème.
Le gouvernement américain a été et restera très actif dans la lutte contre le Vih/Sida, puisque nous avons découvert sa capacité de détruire non seulement les vies humaines mais des années de progrès vers le développement. Son impact sur les familles est dévastateur, son impact potentiel sur les pays est incommensurable. Madagascar peut bénéficier des expériences des autres pays, mais il doit agir dès maintenant. L'année prochaine sera peut-être trop tard. Les Etats-Unis ont travaillé en étroite collaboration avec l'Onusida et d'autres partenaires pour faire avancer l'éducation et la sensibilisation, et nous sommes prêts à collaborer avec le gouvernement de Madagascar pour contrôler la propagation de la maladie.
E.M :- Nous sommes maintenant en phase électorale pour les législatives. Quelle perception en avez-vous ?
W.N : - Les étapes suivies par le gouvernement malgache pour assurer des élections ouvertes et transparentes nous rendent très optimistes. Les élections à venir donneront au gouvernement de M. Ravalomanana une occasion de démontrer à la communauté internationale et aux sceptiques des autres pays, qu'il s'engage vraiment dans la démocratie. Pour que ces élections puissent servir cet objectif, elles se doivent d'être libres, justes et transparentes.
Le gouvernement américain fournit une aide de 400.000 US dollars pour l'organisation de ces élections, et notre ambassade participera à l'observation des élections. Il est extrêmement important pour le gouvernement de poursuivre son étroite collaboration avec les bailleurs internationaux jusqu'à la fin des élections et à l'annonce des résultats. Jusqu'ici, la coopération a été très bonne et j'espère qu'elle le restera.
Pour l'assainissement du marché d'Anosibe et ses alentours
Deux conventions ont été signées hier par le ministre de l'Economie, des finances et du budget Benjamin Andriamparany Radavidson avec le directeur de l'Agence de l'Afd François Rivière, en présence de l'ambassadeur de France Mme Cathérine Boivineau, du Pds de la mairie de la capitale Patrick Ramiaramanana, et le directeur général de l'Agetipa Ramy Rabenja.
La première porte sur un important projet annoncé à plusieurs reprises sans être réalisé : l'assainissement des quartiers sud-ouest de la capitale. L'Afd y consent une enveloppe de 6,9 millions d'euros, soit 45,5 milliards de Fmg. Ces zones sont les plus défavorisées de la capitale, accueillent pas moins de 80 000 habitants, où la pauvreté est aiguë. Mais ells constituent un pôle économique essentiel par l'existence du marché d'Anosibe qui longe la RN I, associé à une gare routière d'où partent les taxi-brousses deservant plusieurs régions du pays. Pour toutes ces raisons, l'environnement insalubre qui baigne dans ces droits est propice à la propagation de toutes sortes d'épidémies, un terrain fertile pour le choléra, pouvant infester non seulement la capitale mais tout le pays. Le projet se propose de compléter les actions d'aménagement et d'assainissement par la réhabilitation de la RN I, action indispensable pour rendre de nouveau fonctionnel les systèmes de drainage des eaux pluviales et usées tout en augmentant le niveau en infrastructures sanitaires de la zone.
Cela fait longtemps qu'on a attendu la réalisation de ce projet.
D'un coût estimé à 58 milliards Fmg, il sera financé par l'Etat pour 11,8 milliards, par la Cua à hauteur de 792 millions et le solde par la subvention de l'Afd.
La seconde convention vaut 411.600 euros, 2,7 milliards Fmg, constitue la contribution du fonds français pour l'environnement mondial (Ffem) au programme d'appui à la diffusion des techniques - agro-écologiques.
Pour le ministre Benjamin Andriamparany Radavidson, ces nouvelles actions financières de la France témoignent de la solidité des relations franco-malgaches et de la confiance de plus en plus affirmée des bailleurs de fonds à l'actuel pouvoir présidé par Marc Ravalomanana. "Ces deux projets ont à la fois des objectifs économiques et écologiques", a-t-il souligné avant de féliciter la France d'avoir pu s'entendre avec les autres bailleurs de fonds sur l'assainissement du marché d'Anosibe et ses environs immédiats.
Mission d'opérateurs malgaches en Afrique du sud
Du 29 novembre au 6 décembre, une délégation d'opérateurs économiques malgaches s'est rendue en Afrique du Sud, dans le cadre de l'organisation du "Madagascar Day", dans le but spécifique de rencontrer les filiales de groupes américains installés dans ce pays. Certes, il y avait également des sociétés sud-africaines très importantes. En tout, 22 entreprises ont effectué le déplacement en Afrique du Sud, et tous les secteurs d'activité étaient représentés: finances, mines, artisanat, agro-alimentaire, huiles essentielles, imprimerie...
Si quelques voix font état de la défaillance des filiales américaines (sur les 70 qui ont répondu favorablement à la rencontre, 25 seulement ont pointé présentes) - on en ignore encore les raisons malgré une organisation sans failles aussi bien à Madagascar qu'en Afrique du Sud - l'absence a été comblée par les entreprises sud-africaines qui ont montré beaucoup d'intérêt pour ces "visiteurs". Ce qui a été très bien apprécié par les opérateurs malgaches. Ainsi, selon le Directeur général de la BNI-Crédit Lyonnais, Dominique Tissier, qui a effectué le déplacement: "C'était très très bien organisé. Localement, l'accueil par les services commerciaux de l'ambassade des États-Unis a complètement satisfait. Et il y avait eu des sociétés très importantes, notamment dans les domaines aéronautique, informatique...".
Malgré cette défaillance pourtant le déplacement en valait le coup. En effet, lors du debriefing des participants qui s'est tenu à la Chambre de commerce d'Antananarivo, on pouvait sentir une satisfaction des participants. Cela s'explique par les contacts très sérieux qu'une dizaine de sociétés malgaches ont établi avec les sociétés sud-africaines.
Mais le constat qui a été généralement admis est qu'il faut que Madagascar se fasse connaître à l'extérieur. L'Afrique du Sud est le plus grand pays de la région et, de surcroît, pas trop éloigné de Madagascar, que ce soit par bateau ou par avion. Pour certains, à la fois les volumes des échanges (importations et exportations) les investissements entre les deux pays peuvent augmenter intensément. Mais le problème est que, du côté de l'Afrique du Sud, s'ils connaissent, de façon très détaillée les pays africains anglophones, ils connaissent mal, très mal même Madagascar. Or les Sud-Africains recherchent des échanges et des lieux à investir à l'étranger.
La participation de la BNI-CLM à cette mission visait à expliquer que le système bancaire à Madagascar était prêt à accueillir les investisseurs, à financer les échanges. Les banques malgaches ont de la liquidité, le taux d'intérêt est correct comparé au taux d'inflation. Le message que le Dg de la BNI-CLM a fait passer est : "Que les Sud-Africains viennent rassurés, du moins en ce qui concerne la partie financière".
Rencontre hommes d'affaires
L'idée de créer une "Business Association" allemande a été évoquée à l'issue de la rencontre des hommes d'affaires allemands pour un échange d'idées, au Hilton Madagascar le 12 décembre. Initiée par le Chargé d'affaires a.i d'Allemagne Andreas Berg, cette rencontre a été l'occasion de débattre sur la situation économique actuelle ainsi que les chances, et les risques, de développement futur à Madagascar. Notons que cette rencontre est une première dans son genre, et devrait se renouveler suivant les besoins.:
EXPRESSION: Ce serait ça, le ... "team" de rêve !
Le sort de la République, de l'avenir démocratique du pays, de la stabilité politique dont doit disposer, d'une manière ou une autre, le président Marc Ravalomanana pour conduire la Nation sur la voie du progrès et d'un développement rapide et durable se joue, demain dimanche, et pour la première fois dans des urnes transparentes.
Suffiront-elles pour convaincre de la liberté du choix qui est offerte aux électeurs, mêmes si les sempiternelles pressions sont venues rappeler les pratiques de l'ancien régime ?
Confusion des genres, entre l'Etat et le parti du Président, stratégies administratives mesquines de l'administration territoriale, que les candidats qui en sont victimes ne mettent pas sur le fait du hasard.
La campagne s'est déroulé dans le calme, on pourrait même avancer dans une certaine indifférence, surtout dans la capitale, où l'élan mobilisateur autour de la personne de Marc Ravalomanana pour parvenir à son investiture, hors des normes électorales habituellement admises, semble être quelque peu retombé.
A ce constat, une seule explication, sans doute : maintenant qu'il est chef de l'Etat, Président de la République, que tout a été fait par un fort courant de la population pour chasser, plus que battre, son adversaire d'un pouvoir dont il n'avait pas fait grand chose pour eux, les Malgaches lui font confiance.
A l'exception de l'épisode zafiste et d'un excès de confiance dans le régime parlementaire, l'utilité de l'Assemblée nationale n'a jamais été vraiment comprise par la population. Votez pour un Président ou pour un maire : oui. Pour un député... ? L'Assemblée nationale ayant été toujours sous la coupe du pouvoir en place, le pli est sans doute pris dans les esprits que le président Marc Ravalomanana aura tout fait, ou fera tout, pour que l'activité parlementaire ne trouble pas l'activité économique du pays. C'est dans sa mission, estime vraisamblement une forte proportion de la population.
Dans ce combat électoral inégal, compte tenu des moyens financiers et matériels disproportionnés mis en oeuvre par les différentes formations politiques et leurs candidats en lice, il nous a semblé essentiel de défendre plus des idées que des hommes. Au parti majoritaire, la démocratie (et la presse qui la soutient) a toujours préféré le contre-pouvoir politique, les autres courants d'idées, ceux qui font avancer les choses, même si cela ne se traduit par nécessairement par une forte représentativité sur les bancs du Palais de Tsimbazaza.
Aux excès des opposants radicaux, confinés dans leur réduit revanchard, aux laudateurs zélés, et fortement intéressés, le choix devrait être celui de l'intelligence utile. On aspire à une Assemblée nationale où les députés, d'un bon niveau d'éducation générale et de culture politique, débattraient avec vigueur et conviction du seul devenir du pays.
Ce serait ça, le... "team" de rêve !
VANF
Au-delà de leurs petites personnes Par NASOLO-VALIAVO Andriamihaja
Le problème n'est pas de savoir si le régime actuel est légitime ou non, puisqu'il est manifestement bien en place pour justement pouvoir se permettre de faire fi des appels pathétiques d'un Pierrot Rajaonarivelo. Ce qui dérange dans le communiqué de Pierrot Rajaonarivelo, c'est qu'il semble dénoncer aujourd'hui chez le TIM un exercice dans lequel avait hier excellé l'Arema : se maintenir au pouvoir. Sur un point, " rien n'a changé ", Pierrot Rajaonarivelo a
raison après tout le monde. Mais, ayant présidé aux destinées d'un parti incapable de se réformer de l'intérieur, le secrétaire national de l'Arema semble particulièrement mal placé pour donner des leçons de morale politique.
Il faut dénoncer les pratiques des fanatiques de Marc Ravalomanana comme il aurait fallu que l'Arema fasse son mea culpa et s'excuse de son intransigeance d'hier qui a conduit le pays au chaos. Ce préalable n'a même pas encore été envisagé.
S'il fallait voter, s'abstenir ou déposer un bulletin blanc parmi les nuls, ce dimanche 15 décembre 2002, il ne faut surtout pas que ce soit sur l'injonction ou les recommandations d'un dignitaire de l'Arema. La seule mention du nom de l'Arema pollue une réflexion qui doit être sereine. Il ne s'agit pas de se prononcer pour ou contre Marc Ravalomanana, pas plus qu'il ne s'agisse de voter pour ou contre l'Arema. Ramener le débat à ce manichéisme primaire revient à perpétuer la mentalité des quarante dernières années. Ce auquel il faut procéder aujourd'hui, c'est la question de la démocratie et de ses préalables, quelque apparence qu'en adopte l'épouvantail humain.
Ces prétendants-là à l'Assemblée Nationale méritent-ils notre considération alors même qu'ils n'osent avancer qu'à l'ombre tutélaire de Marc Ravalomanana ? Quelle ambition de contre-pouvoir peut-on décemment attendre d'un Pouvoir Législatif qui promet de faire allégeance au Pouvoir Exécutif ? Combien d'électeurs sont au courant des récentes modifications à la délimitation des circonscriptions
électorales ? Voilà les véritables questions qu'il faut se poser.
L'a-t-il fait sciemment dans cette perspective, ou ne s'en rend-il même pas compte, mais Pierrot Rajaonarivelo, par ce communiqué du vendredi 13 décembre 2002, se fait l'allié objectif de ceux qu'il prétend le plus honnir. Les caciques de l'Arema, hier, comme les dignitaires du TIM, aujourd'hui, ne comprennent que ce seul langage, celui de la personnalisation du pouvoir autour de leurs petites personnes. S'il faut donc protester, et je crois avoir compris que ce fut l'alibi principal des manifestations sur la Place du 13 mai, il faut rejeter dans le même sac l'Arema d'hier et le TIM d'aujourd'hui.
C'est un même mal qui a adopté un autre visage et qui ne peut aboutir qu'à la même catastrophe.
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