EXPRESS
MADA 11/12/2002
Union africaine
L'Union Africaine sera présente aux élections législatives du 15 décembre prochain. Le Chef de mission d'information, Dieudonné Kombo Yaya est déjà à Antananarivo depuis dimanche, et deux autres membres sont attendus incessamment.
Union européenne - 84 observateurs pour les élections
Ce qui amène à 84 le nombre total des observateurs européens en vue des prochaines élections législatives.
Cette dernière délégation comprendra 4 députés du Parlement européen, auxquels s'ajouteront 7 observateurs volontaires européens qui résident à Madagascar. D'après les explications données au Colbert hier, les activités des observateurs comprennent le suivi des derniers jours de la campagne électorale, des derniers préparatifs électoraux et l'observation du jour de scrutin, notamment les opérations de vote, le dépouillement et la transmission des résultats, ainsi que l'observation au sein des Crmv (Commissions de recensement des matériels de vote).
D'après Andrea Malnati, responsable de communication, les premiers résultats de l'activité d'observation seront communiqués au public lors d'une conférence de presse qui aura lieu le 18 décembre.
UNE MANIFESTATION D'OPPOSANTS DU CRN DISPERSÉE HIER PAR LES FORCES DE L'ORDRE À MAHAJANGA
L'agitation est venue hier à Mahajanga où des opposants du Comité pour la réconciliation nationale (CRN) se sont vus refuser l'organisation d'un rassemblement avec la population locale.
Les forces de l'ordre sont intervenues pour disperser, après les sommations d'usage, les personnes venues se rassembler devant les locaux de la Poste où des membres du CRN, conduits par l'ancien chef d'Etat Albert Zafy, envisageaient de les rencontrer. Zafy Albert et son équipe n'avaient pas été autorisés, faute de déclaration préalable auprès des autorités locales compétentes, à tenir ce meeting.
Après d'intenses explications qui ont duré près de trois heures au bureau de la préfecture de police locale, rapporte une correspondance locale, le meeting a finalement été autorisé. Il se tiendra cet après-midi à partir de 16 heures.
A l'occasion de cette première tentative ratée, il faut surtout relever qu'aucun incident n'est à déplorer.
LE MEETING CONDUIT PAR ZAFY ALBERT SE TIENDRA AUJOURD'HUI
Alors que les différents propagandistes s'activent pour séduire l'électorat de la ville de Mahajanga, un autre événement a retenu hier l'attention de la population.
Des membres du Comité pour la réconciliation nationale (CRN) conduits par l'ancien Président de la République Albert Zafy envisageaient, en effet, de tenir un meeting avec la population. La rencontre était prévue devant les locaux de la poste. Pendant que ses organisateurs s'affairaient à rameuter les passants, des éléments des forces de l'ordre, conduits par le préfet, sont venus disperser la manifestation.
Motif invoqué : Albert Zafy et son équipe n'avaient pas eu d'autorisation légale pour tenir ce meeting et n'avaient pas non plus pris la peine d'en faire une demande préalable.
Des témoins sur place indiquent qu'après les sommations d'usage, l'assistance s'est immédiatement éclipsée, tandis que les organisateurs de la manifestation avortée, Zafy Albert en tête, rejoingnaient la préfecture de police pour y tenir une séance d'explications avec les responsables. Après près de trois heures de discussion entre les parties, tout a pu finalement s'arranger.
Ainsi, le meeting du Crn avec la population de Mahajanga est reporté pour cet après-midi, avec cette fois une autorisation en bonne et due forme.
"LA VÉRITÉ DÉRANGE"
On rappelle que le CRN, depuis sa création, il y a quelques mois, continue de prôner le report des législatives prévues pour le 15 décembre prochain, aux motifs qu'il y a, avant tout, urgence de conforter le processus de la réconciliation nationale afin que la sécurité soit entièrement rétablie sur l'ensemble du territoire.
Par la suite, une partie des dirigeants de ce comité a décidé de se constituer en "Front du refus" pour accentuer leurs revendications.
Dans cette bataille contre la tenue des élections législatives anticipées, Zafy Albert se révèle le plus déterminé, même si, à l'extérieur, Pierrot Rajaonarivelo, secrétaire national de l'Arema, continue lui aussi, mais de façon plus apaisée que son aîné, à militer pour un report du scrutin.
Si le combat de l'ancien homme fort de l'Arema, qui fait l'objet d'un avis de recherche et d'un mandat d'amener national, consiste surtout à mobiliser la communauté internationale, et surtout africaine, le lutte de Zafy Albert s'emploie surtout à mobiliser l'opinion nationale contre le régime du président Ravalomanana, à titre surtout personnel selon les milieux politiques modérés.
C'est ainsi que l'ancien Président, dans un communiqué, stigmatise "le pouvoir despotique" en place qui, selon lui, "manifeste deux tendances : la politique de l'autruche et la diabolisation des opposants politiques".
Pour le "comité du Front du refus", Zafy Albert, qui est seul a signer ce communiqué, ne voit que "poudre aux yeux" dans la réfection "des bordures de trottoirs en passant par la danse des hélicoptères"...
Pour le professeur Zafy Albert, on voit "poindre un nouveau round de persécution des opposants politiques (...) interdits d'antenne sur les ondes médias étatiques". Et le locataire de la villa "La Franchise", à Ivandry, voit là "les éternels refrains de tout pouvoir aux abois".
Enfin "l'impression des affichettes du Front du refus ayant été, toujours selon ce communiqué, interdite, les perspectives libérales et démocratiques - si elles ont jamais pu effleurer - sont rejetées aux calendes grecques".
En conclusion, après avoir demandé une "enquête internationale indépendante ou, à défaut, une amnistie générale", pour le Président empêché en 1996 de finir son mandat "la vérité dérange".
Imerin'Imady à Ambositra
La population d'Imoron'Imady à Ambositra vit en ce moment des troubles socio-culturels occasionnés par le choix de leurs candidats. Durant la sélection préliminaire des candidats Tim, il a été convenu au départ que le docteur Norbert sera en tête de liste, suivi du Pasteur Rakotomalala Olivier et du docteur Razafimampionona Rasoanalivao. Arrivés au siège de Tiako i Madagasikara à Ankorondrano, les dossiers ont été changés, éliminant la tête de list,e laissant la place à Ramarosaona Edmond.
Ce dernier dit Ragova est un marchand d'alcool au marché communal, ancien Arema, puis Leader Fanilo, et redevenu Arema durant la crise. Il a été soupçonné de dynamitage du pont de Fatihita, et adversaire des mouvements contre Ravalomanana, lors des "Diabe".
Il a été élu tête de liste, car il est le beau-frère d'un grossiste Arema à Andavamamba qui a financé, à hauteur de 10 millions Fmg, une inauguration du Tim à Ambositra, en présence du ministre Razafindrandriantsimaniry Dieudonné Michel, responsable du Tim dans le faritany de Fianarantsoa.
Tout ce chahut a entraîné des dissidences au sein de l'église Mahasoa, que le Pasteur Rakotomalala a demandé à ses fidèles de soutenir la tête de liste Ramarosaona Edmond. Le Pasteur a reçu de ce dernier, 15 millions Fmg destinés à la propagande, mais à la place il a acheté une voiture 4L. Une histoire à suivre...
Legislatives à Sambava - De serieux rivaux pour Jaosoa Jean Pascal
Si le président de la délégation spéciale d'Antsiranana a toujours été assuré du soutien sans faille du comité central de son parti, matériellement et moralement, manifesté encore le week-end dernier par le passage dans la ville de deux des principaux leaders de la coalition Firaisankinam-pirenena, à savoir Norbert Lala Ratsirahonana (Asa vita no Ifampitsarana) et Rajemison Rakotomaharo (Tim), sur place, il devait compter un peu moins sur les sociétaires locaux du Tim qui, de l'avis général, avancent en ordre plus ou moins dispersé dans cette campagne. Comme c'est le cas dans la plupart des localités de l'île où ceux qui ont été pressentis pour mener la liste du Tim pour les législatives du 15 décembre ont été écartés par les candidats "parachutés" par le comité central et ont décidé de se constituer en listes indépendantes pour s'engager dans la course électorale.
Ainsi, sur place, Jaosoa Jean Pascal a à en découdre principalement avec d'anciens compagnons ou frères d'armes, tels Ianonjafy Marcellin (Herim-bahoaka mitambatra), l'actuel maire de la ville, ou le pasteur Bemananjara Alphonse Dodet (Fanasina), figure emblématique de la résistance face à l'arbitraire durant la crise, nullement disposés à faire de la figuration. Mais le "danger" pourrait également venir d'une dame, Ahamada Masy Méline, candidate sans étiquette. Cette colistière de Jaosoa Jean Pascal lors des législatives de 1998, qu'il remporta, pour la deuxième fois, dans sa circonscription, fut même durant les derniers mois de la précédente législature la suppléante de celui-ci après qu'il fut nommé à la tête de la délégation spéciale de la province. Auteur pour le moment d'un parcours pour le moins exemplaire dans cette campagne électorale, faisant des percées spectaculaires dans les zones rurales, cette remuante bonne femme se présente d'emblée comme le plus sérieux rival du "Lehilahy mahery" ("Le mâle conquérant", le slogan de Jaosoa Jean Pascal), n'hésitant pas à monter au filet, lors de ses interventions radiodiffusées par exemple, pour attaquer ouvertement son ancien partenaire, sans la mouche au fleuret cette fois.
Loin de l'état de grâce qu'il a connu au lendemain de la libération de la ville par les troupes de pacification, Jaosoa Jean Pascal, en butte depuis quelque temps à des critiques de plus en plus vives portant sur sa gestion des affaires de la province d'Antsiranana, doit maintenant ne compter que sur ses propres capacités pour espérer gagner ce dimanche une bataille dans laquelle il joue son va-tout politique.
Législatives à Toamasina
Victime d'un parachutage de dernière, heure comme tous les autres qui sont passés par des primaires pour être candidat d'une des formations de la mouvance présidentielle, le jeune Christian Raoelina s'est vu obliger de se présenter à titre indépendant pour les prochaines législatives, dans la circonscription électorale n°127 bis de Toamasina I/B.
Avocat de profession, mais aussi administrateur de sociétés, Christian Raoelina a été, en fait, écarté pour des raisons plutôt ethniques. Il explique: "… Au départ des primaires, il a été convenu que le candidat qui en sortira élu sera soutenu par tout le monde. Mais aussitôt après, certaines voix se sont élevées pour réclamer qu'il valait mieux que la tête de liste soit un Betsimisaraka. Ne voulant pas dramatiser la situation, je me suis retiré en douce, et c'est pourquoi j'ai décidé de me présenter comme candidat indépendant tout en restant dans la mouvance présidentielle…"
Au-delà de cette explication, Christian Raoelina indique que s'il est élu député, il concentrera ses premières actions sur la réforme de différents textes de loi, entre autres les réglementations sur les propriétés foncières. Il précise qu'à Toamasina, près de 45% de ces propriétés ne sont pas immatriculées jusqu'ici, et sont souvent source de conflits entre les populations.
MIDI
MADA 10/12/2002
Face aux grands chefs militaires
" PLUS DE POLITIQUE AU SEIN DES FORCES ARMEES "
préconise Marc Ravalomanana
Le président de laRépublique a reçu hier, au Palais d'Etat d'Iavoloha, les grands chefsmilitaires. Tous les chefs des Etats-majors, les commandants des régionsmilitaires, les chefs de Circonscription Régionale de la Zandarimariam-pirenenaont répondu présents à cette cérémonie. Une occasion pour le chef suprême desforces armées, de préconiser qu'il faut redorer le blason de l'armée. Le "petitblanc" a été la tenue retenue par le protocole pour cette rencontre de hautsresponsables des forces armées avec leur chef suprême, au palais présidentiel.La présence du général de corps
d'armée,Mounibou, ancien chef d'état-major général des forces armées, n'est pasinaperçue…
Dominique R.
La politique désormais bannie des rangs des forces armées. C'est le message fort à retenir de la rencontre du président Marc Ravalomanana avec les hauts responsables de l'armée et de la gendarmerie nationale. C'était hier, au Palais d'Etat d'Iavoloha, où le Chef d'Etat a désormais l'habitude de recevoir notables, élus, membres d'institution, pour un dialogue en direct avec ceux qui constituent les entités vitales de la République. Des maires de toutes les provinces aux chefs supérieurs des forces armées, en passant par les hauts responsables de la santé. A cette occasion, le chef de l'Etat a rappelé le rôle qui incombe à l'armée en général, et à ceux qui détiennent des postes de commandement en particulier. " Vous devriez réfléchir sur le concept de défense, la mission particulière de l'armée, en plus de la mission traditionnelle ", a rappelé le président Marc Ravalomanana, avant d'enchaîner sur l'efficacité et la rapidité qui doivent guider l'armée dans l'accomplissement de ses tâches. Il a également mentionné l'établissement d'un programme militaire, à très court terme, à moyen et à long termes.
Nouvelles promotions
" L'armée ne doit plus être divisée. Il faut me faire confiance. Je ne crains pas ce que les autres sont en train de mijoter ", a-t-il déclaré. Par ailleurs, Marc Ravalomanana a promis qu'il y aura bientôt de nouvelles promotions, tout comme la mise en place d'un Conseil Supérieur de la Défense.
Qu'en est-il des rumeurs de coup d'Etat de ces derniers temps ? A ce propos, le ministre de la Défense devait déplorer que " l'on fait courir des bruits que l'armée est divisée. Cette idée provient de l'extérieur ", a-t-il rapporté. Pour étayer sa thèse sur la cohésion qui règne au sein de l'armée, le ministre de la Défense a ainsi comparé l'armée à une équipe de football.
Règles du jeu
" Que ce soient les titulaires ou les remplaçants, ils constituent une seule équipe. Les spectateurs ne doivent pas seulement se contenter de connaître les règles du jeu, ils doivent aussi bien connaître leur équipe", a fait remarquer Mamizara Jules. Au cours de son intervention, le ministre de la Défense de signaler que des rumeurs sont propagées, disant que l'armée est en train de couver un coup d'Etat. " Ceux qui ont l'intention de semer la pagaille au sein de l'armée ne sont pas des nationalistes", a-t-il conclu.
Notons qu'une minute de silence a été observée au cours de cette cérémonie à la demande du ministre de la Défense, à la mémoire du contre-amiral Ravelonanosy Marc Basile, décédé samedi dernier.
Législatives à Tana-ville:
"PREMIERS RESULTATS PARTIELS A 23 H AU PALAIS DES SPORTS",
annonce le Préfet de police, Ralevason Hary Tiana
La Préfecture de police de la ville de Tanaprocèdera à partir de demain (à J-5), à la "mise en urne" des matériels etdocuments électoraux. Contrairement à son nom, l'opération ne consiste pas dutout à mettre quelque chose dans les urnes qui sont d'ailleurs transparentescette fois-ci et dont le montage est assuré par la délégation de la Préfectureauprès de chaque arrondissement.
R.O.
Package
Dans le jargon de la Préfecture, la "mise en urne" est en fait, le bouclage des matériels et documents nécessaires au déroulement du scrutin, entre autres, les feuilles de dépouillement, le Recueil officiel des lois et règlements généraux applicables en matière d'élection, les textes relatifs aux législatives du 15 décembre, les enveloppes, la cire servant à cacheter les plis contenant les documents électoraux qui seront acheminés à la CRMV. Figurent aussi dans le package électoral destiné à chacun des 412 bureaux de vote (contre 394 le 16 décembre 2001) de la capitale, un flacon d'encre indélébile, de la craie pour le décompte des voix, un lot de stylos… Sans oublier un paquet de bougies et une cartouche d'allumettes, en prévision d'une éventuelle coupure d'électricité. Qui plus est, en cette saison des pluies. "En prévision également d'éventuels actes de sabotage", ajoute le Préfet de police, Ralevason Hary Tiana qui collabore étroitement avec la commune urbaine de Tana pour le scrutin de dimanche, comme c'était déjà le cas, un an auparavant, lors du premier tour de l'élection présidentielle.
Vieille méthode
Comme au soir du 16 décembre 2001, les résultats de Tana-ville seront affichés au Palais des Sports de Mahamasina. "Peut-être pas sur écran, aussi géant soit-il, qui ne sera pas suffisant, pour les 12 circonscriptions et les 118 candidats de la capitale", signale le Préfet de police. Une manière d'envisager le recours à la (bonne) vieille méthode des tableaux, sans que cela exclue le traitement informatique des résultats. "Des résultats partiels qui seront disponibles entre 10 à 20% à 23 heures, à 60% à 1 heure, et à 90% entre 4 et 5 heures du matin", annonce le représentant de l'Etat auprès de la circonscription de Tana. Il s'agit évidemment de Ralevason Hary Tiana, qui pense que "les résultats complets seront disponibles le lendemain du scrutin à 8 heures". Non sans faire remarquer que "cela dépend aussi de la fermeture effective des bureaux de vote".
Site web
En effet, tant que des électeurs font la queue dehors, le bureau de vote reste ouvert. "Plus les bureaux tardent à fermer, plus l'opération de dépouillement sera en retard et moins l'acheminement des plis ainsi que la transmission des résultats se feront avec la célérité voulue". En d'autres termes, plus les électeurs se rendent tôt aux urnes massivement, moins les résultats affichés au Palais des Sports où pas moins de 100 personnes seront mobilisés, accuseront un retard. En tout cas, sous réserve de moyens budgétaires, la Préfecture de police compte ouvrir un site web où l'on pourra consulter toutes les données relatives aux législatives (liste des candidats, nombre d'électeurs inscrits, liste et emplacement des bureaux de vote…) la veille et le jour du scrutin, et évidemment, les résultats complets le lendemain, avec les noms et étiquettes des 12 nouveaux députés de la Ville aux douze collines, quand bien même cette topographie datant de la monarchie, ne coïnciderait pas avec le découpage électoral actuel.
La voiture qui roule sans huile moteur
La technologie A9 fait son entrée à Madagascar
" Impossible le vilebrequinde votre moteur va casser dès le démarrage ". La réaction est d'un chauffeur detaxi à qui un journaliste a raconté qu'il allait voyager dans une voiture dontle moteur allait être vidé de toute l'huile. Et pourtant la Renault Clio de chezCar Center qui a servi de voiture-test à ce record de Madagascar a bien pueffectuer les 342 km sans une goutte d'huile. Une prouesse réalisée grâce à latechnologie A9 que la société Car Center lance actuellement à Madagascar
Edmond Rakotomalala
Samedi dernier, 7 heures et demi à Andraharo au siège de Car Center, le mécano de service est en train de vider l'huile moteur de la Renault Clio pour ensuite y verser le produit de traitement de la technologie A9. La voiture démarre le plus normalement du monde et après réchauffement du moteur, la Clio prend la tête du convoi de trois voitures. Au départ, le responsable de Car Center a conseillé au chauffeur de ne pas rouler au-delà des 80 km à l'heure. Mais sentant sans doute que tout baigne comme dans de l'huile, même si la vidange a été faite sans appoint, le chauffeur s'est permis de rouler à 120 km à l'heure sur les routes droites d'Ambohimandroso. Le trajet aller est fait en un peu plus de trois heures. Arrivée au Arotel à 11 heures, on retire la jauge d'huile sur laquelle on ne voit qu'une fine couche blanchâtre. Le moteur de la Clio n'est pas très réchauffé par rapport aux deux autres voitures. Le temps de prendre le déjeuner et le convoi repart pour Antananarivo sans aucune panne.
Extrême efficacité
" Nous avons fait cette expérience pour prouver l'extrême efficacité de la technologie A9 ", a fait remarquer Patrick Charron qui précise que d'autres expériences ont été réalisées dans d'autres pays comme chez un garagiste en Boulogne (France) où une vielle Autobianchi affichant 197.000 km a roulé près de 4000 km sans une goutte d'huile mais avec le traitement de la technologie A9. Ce qu'il faut toutefois préciser, c'est que dans la pratique, la technologie A9 est utilisée en même temps que l'huile moteur.
En effet, la technologie A9 n'est pas destinée à remplacer l'huile. Cette résine de synthèse fabriquée en 9 étapes (d'où son nom) est miscible
(mélangeable) et non soluble ; elle dépose un film rémanent résistant sur toutes les parties métalliques du moteur. Ce film rémanent de haute résistance évite toute friction brutale métal contre métal. Il lubrifie en permanence, même si le film d'huile est rompu à la suite d'une charge transitoire trop forte et notamment à la suite d'un démarrage à froid succédant un arrêt prolongé. Ainsi, le concentré technologie A9 n'est pas un additif car il ne modifie en rien les caractéristiques d'origine des huiles, celles-ci servant uniquement de vecteur de répartition des composants actifs grâce à leur miscibilité (et non leur solubilité)
Avantages
Démarrage grandement facilité à froid, appoint d'huile réduit de 70% à 100%, réduction de la durée de fonctionnement du starter protection des joints et réduction des suintements d'huile, augmentation considérable de la durée d'utilisation des bougies, réduction de l'ordre de 20% de la température stabilisée du bain d'huile, réduction de la consommation de carburant, réduction des gaz toxiques… constituent autant d'avantages obtenus grâce à l'utilisation de la technologie A9 dont les effets révolutionnaires sont prouvés par les PV de l'Institut National de Recherche sur les Transports et leur Sécurité (INRETS) en France, où 500 enseignes vendent ce produit. A Madagascar la technologie A9 est représentée par Car
Center.
LE
MONDE 07/12/2002
LA SÉLECTION DE COURRIER INTERNATIONAL
Les législatives vues par la presse malgache
Le président tente de renforcer son pouvoir, l'opposition réclame une amnistie.
Les élections anticipées du 15 décembre seront un premier grand test pour le président Marc Ravalomanana. Il y a un an, la présidentielle avait suscité une crise sans précédent, qui a ruiné l'économie et a fait payer un lourd tribut à la population.
Devant cette pléthore de candidats - plus de 1 300 pour 160 sièges - le président est devenu le symbole des législatives, c'est lui qui va "drainer les suffrages", note Madagascar Tribune. Ainsi, "le portrait que l'on rencontre le plus souvent dans l'actuelle campagne, ce n'est pas celui de tel ou tel candidat très en vue, mais celui de Marc Ravalomanana. Aux meetings et dans les manifestations, même quand il s'agit d'obscurs et inclassables candidats indépendants, le président est sans conteste la grande vedette". Son nom, ses "couleurs politiques" et même l'"hymne à la victoire" qu'il a composé, "sont utilisés afin d'en tirer le maximum de profit". Ses adversaires "crient au scandale" devant le "défilé de carnavals, le port de tee-shirts à l'effigie du président [...]".
L'enjeu du scrutin est de savoir si les partis de la mouvance présidentielle vont assurer une majorité au chef de l'Etat. Mais, selon L'Express de Madagascar, du côté de la communauté internationale et en particulier de l'Union africaine - qui n'avait pas reconnu l'élection au premier tour de M. Ravalomanana - on parle plutôt d'un "vote de confirmation, pour contourner le concept explosif de deuxième tour". De vives incertitudes pèsent toutefois sur l'abstention. Madagascar Tribune pronostique "une chute probable du taux de participation", car "la majorité de la population est démobilisée, plus préoccupée par une situation précaire qui menace emplois et niveau de vie que par un scrutin anticipé".
Du côté de l'opposition - et notamment du parti Arema, fondé par l'ancien président Didier Ratsiraka, réfugié en France - les rangs se resserrent. En effet, des dirigeants de l'Arema ont constitué un "Front du refus aux élections du 15 décembre 2002", alliés pour l'occasion avec un autre ancien président, Albert Zafy. Ces opposants revendiquent "la fin des arrestations, la tenue d'une conférence nationale, une amnistie générale et le report des élections législatives", rapporte Midi Madagasikara.
L'amnistie concernerait des dirigeants de l'Arema, dont son secrétaire national, qui est à l'étranger, étant sous la menace d'un mandat d'amener. Selon l'OFPACPA, l'organisation des familles des personnes arrêtées à la suite de la crise politique, "à l'échelle de Madagascar, le nombre de prisonniers s'élève à 587 et, au rythme où vont les choses, il se passera encore du temps avant qu'ils puissent tous passer en jugement". Midi Madagasikar ajoute que les responsables de cette organisation "ont réaffirmé leur volonté d'obtenir une amnistie générale pour les détenus politiques, dans l'esprit de réconciliation nationale, mais ont plaidé, à défaut, pour une liberté provisoire, avant la tenue des élections".
Philippe Randrianarimanana
|
NOSINTSIKA
La lettre de l'Océan Indien
lundi 2 décembre 2002
GUY RAJEMISON RAKOTOMAHARO À LE VENT EN POUPE
Alors que les nominations aux hautes fonctions de l'Etat font l'objet d'après batailles, le président du Sénat sait tirer à merveille son épingle
du jeu.
Numéro deux du régime de Marc Ravalomanana, le président du Sénat, Guy
Rajemison Rakotomaharo a raflé, la semaine passée, le fauteuil de co-président de Tiako i Madagasikara (TIM, parti présidentiel) qu'il va
diriger avec Raharinaivo Andrianantoandro.
Ainsi, Rajemison a devancé dans la hiérarchie du parti le secrétaire général
du TIM, Jacques Sylla, qui est également premier ministre et candidat-deputé
à Sainte Marie.
Pour sa part, Raharinaivo Andrianantoandro apparait comme le maillon faible
de ce dispositif et risque gros en se présentant aux législatives à Ambohidratrimo (ouest d'Antananarivo), où il a été parachuté par le TIM à la
place du fils de l'archêveque anglican, Mgr Rémi Rabenirina, qui voulait s'y
présenter.
Alors même qu'il prépare la campagne du TIM pour les législatives, Rajemison
semble se pre-positionner pour la bataille pour le poste de premier ministre
qui s'engagera aprés le scrutin.
Il est d'ailleurs le favori pour ce poste et pas seulement parce qu'il a la
confiance du chef de l'Etat.
Depuis la semaine passée, Rajemison est également le co-dirigeant, avec Norbert Ratsirahonana et Evariste Marson, de la liste unitaire pour les
législatives regroupant le TIM, l'Avi et le RPSD.
Par ailleurs, le président du Sénat est parvenu à faire nommer son épouse
Sahondra Rajemison diréctrice des centres universitaires malgaches à Paris
(Cachan et Arago) et a placer sa fille ainée comme employée à l'ambassade
malgache à Berlin.
En outre, la s ?ur cadette de sa femme, prénommée Voahangy, a été prise
comme adjointe par cette dernière à Paris ou Sahondra Rajemison occupe le
troisième étage du Foyer malgache de la rue du général Foy (XVIIIè arrondissement), alors que ce spacieux appartement était réservé au nouvel
ambassadeur malgache auprès de l'Unesco, Yvette Rabetafika-Ranjeva, belle-soeur du ministre des affaires étrangères, le général Marcel
Ranjeva.
Du coup, le courant ne passe guère entre Guy Rajemison et Marcel Ranjeva,
d'autant qu'un proche du ministre avait été préssenti pour travailler à
l'ambassade malgache de Berlin avant d'être coiffé sur le poteau par la fille ainée de
Rajemison.
UN FUTUR MARI POUR SARAH RAVALOMANANA
Gérante de la station de radiotélévision Madagascar Broadcasting System
(MBS) appartenant à son père et de l'hébdomadaire Ny Vavaontsika (Nos Nouvelles), la fille unique du couple présidentiel malgache, Sarah
Ravalomanana, va bientôt se marier. Le futur beau-fils du président Marc Ravalomanana se nomme Thierry
Radavidra. Ce jeune homme de 27 ans, qui mesure 1,70 m, travaille pour la
sociéte petrolière française Total à Antananarivo.
Il y est cadre supérieur en charge du département immobilier et s'occupe
tout particulièrement de l'achat de terrains pour l'installation des stations services Total à travers l'île.
Mais c'est également un jeune chef d'entreprise, propriétaire gérant de
l'école privée d'expression française La Clairefontaine, sise à Ivandry et
pouvant accueillir les enfants de la maternelle à la terminale.
Une école huppée dont l'enseignement coute 8 millions de francs malgaches (1
euro ? vaut 6680 Fmg).
PERCÉE SUD-AFRICAINE À MADAGASCAR
En même temps qu'elle ouvrait un magasin de grande distribution à Maurice,
la semaine passée, la société sud-africaine Shoprite Holdings a également
fait une percée à Madagascar.
Le 28 octobre, le leader de la distribution alimentaire en Afrique du Sud a
racheté cinq supermarchés auparavant sous l'enseigne Champion, dont quatre à
Antananarivo et un à Tamatave.
Ces magasins étaient auparavant gérés par la société des Grands magasins de
Madagascar (GMM), appartenant à Cyril Juge et présents dans le pays depuis
les années 1960.
Mais cette entreprise n'a pas pu résister à la concurrence de groupes plus
puissants dans le secteur de la distribution, et a du passer la main au géant sud-africain.
Le groupe GMM s'est, quant à lui, recentre dans l'immobilier.
Shoprite possède déja 46 supermarchés dans 12 pays différents d'Afrique, les
derniers ouverts étant à Maurice, au Ghana et en Angola.
Shoprite s'intéresse également au marché du sous-continent indien.
A Maurice, pour resister à cette pression sud-africaine, le groupe réunionnais de Jacques de Châteauvieux s'est allié au groupe mauricien
Rogers.
DES AMBITIONS À LA TAILLE DU CONTINENT
Au plan diplomatique et commercial, l'Afrique du Sud s'affirme comme une puissance continentale dont les ambitions dépassent son influence régionale
"naturelle" en Afrique australe.
Pretoria n'est pas seulement le premier partenaire du Mozambique ou du Zimbabwe, ses hommes d'affaires sont aussi en train de transformer la
Tanzanie et l'Ouganda en un protectorat économique.
Les firmes d'Afrique du Sud n'hésitent plus à s'attaquer à des marchés aux
quatre coins du continent africain, dans des secteurs ou leurs concurrents
européens ne les attendaient pas encore.
Certes, depuis longtemps, des compagnies sud-africaines sont presentés en
Afrique dans les mines, l'éléctricite, l'hôtellerie ou les brasseries.
Mais dorénavant, elles pointent leur nez dans la grande distribution, les
télécommunications ou la gestion d'entreprises étatiques, en tirant parti de
la moindre opportunité politique, comme les bonnes dispositions à leur egard
du nouveau président malgache, Marc Ravalomanana, qui a demandé à Thabo
Mbeki de favoriser l'adhésion de Madagascar à la Southern African Developement Community
(SADC).
Marc Ravalomanana donne l'exemple. Le société Magro, filiale du groupe Tiko
appartenant à Ravalomanana, travaille déja avec la firme sud-africaine Metro
Cash & Carry.
Et l'ex-dirécteur général de Magro, Ian Stacey, qui s'était occupé de
trouver les hélicopteres avec pilotes sud-africains pour les déplacements de
Ravalomanana lors de la campagne électorale de décembre 2001, a été ensuite
envoyé en Afrique du Sud pour y développer les affaires de son patron.
Le leader de la distribution alimentaire sud-africaine, Shoprite, vient de
racheter cinq supermarchés à Madagascar.
Tandis que la South African Mobile Communication (SAMC), filiale de la firme
britannique Vodafone, va investir 250 000 $ , à partir de janvier 2003, pour
développer un réseau de téléphonie mobile de type GSM à Madagascar, ou ce
marché est pour l'instant occupé a 90% par Antaris (qui deviendra Orange en
janvier) et Madacom.
SAMC a crée Madagascar Mobile Communication (MMC), qui a obtenu une licence
de GSM et compte s'implanter dans les six principales villes de l'île.
Un ?il sur les
Comores.
Une mission technique sud-africaine, représentant divers ministères et conduite par l'ambassadeur résident à Maurice, Louis A. Mnguni, a achevé une
visite aux Comores, le 16 novembre, en signant un protocole d'accord énumerant les domaines d'intervention possibles de l'Afrique du Sud dans
l'archipel.
Dans ce cadre, un opérateur sud-africain installé à Maurice serait intéressé
par le complexe hôtelier Galawa Beach, fermé depuis des mois.
Cet hotel a été financé à l'origine par l'Afrique du Sud, au temps de l'apartheid, et géré par le groupe de Sol Kerzner, avant de passer dans
d'autres mains.
Les Comores ont d'ailleurs toujours une grosse ardoise auprès de Pretoria à
ce sujet.
La South African Airways envisage une désserte hebdomadaire des Comores et
les Sud-Africains ont proposé leur expertise en matière sécuritaire (sécurité des frontières et de l'aéroport international de Hahaya) :
introduction de machines à rayon X pour le contrôle des bagages, formation
d'agents de sécurité de l'aéroport, envoi d'équipements, etc.
En matière agricole, le projet de réhabilitation de la ferme de Sangani,
jadis exploitée par les Sud-Africains, a été retenu.
L'Ethiopie en point de mire.
L'appétit commercial des firmes sud-africaines n'a pas de bornes géographiques et s'étend jusqu'en
Ethiopie.
L'Airports Company of South Africa (ACSA) est la société la mieux placée
pour remporter le contrat de gérance du nouvel aéroport de Bole (Addis
Abeba).
ACSA brigue également des contrats similaires au Mozambique et en Algérie.
Tandis que Moeletsi Mbeki, frère cadet du président sud-africain, qui a vécu
en exil en Ethiopie, éxerce depuis un an un lobbying assidu auprès des autorités éthiopiennes pour placer sa société Makhosi Holdings dans le
secteur du transport férroviaire.
Aprés avoir imaginé la construction d'une nouvelle ligne de chemin de fer
d'Addis Abeba vers la mer, il cherche maintenant à rafler le contrat pour la
gestion du Chemin de fer djibouto-éthiopien (CDE), qui doit être privatisée
selon des modalités encore à définir.
UN CONSEIL ÉLECTORAL BIEN EN MAINS
Les réprésentants des ministères se sont distribués les résponsabilités au
sein du Conseil national électoral qui reste ainsi sous le contrôle gouvernemental.
Tout en demeurant sous la responsabilité du premier ministre Jacques Sylla,
le Conseil national électoral (CNE) vient de se voir accorder le droit d'ester en justice pour porter plainte sur les irrégularités constatées
durant le processus électoral, un droit qui s'appliquera lors des législatives du 15 décembre prochain.
Toutefois, le CNE a du mal à se mettre en marche : malgré une aide de 190
000 euros ? décaissée par l'Union européenne (UE) pour ses dépenses, il n'a
pas encore réussi à trouver un local à lui et doit se contenter des deux
pièces empruntées aux locaux de la Médiature d'Isoraka.
L'élection du conseiller à la Chambre des Comptes Théodore Randrezason à la
présidence du CNE (où il représente le président Marc Ravalomanana) et de
ses collègues de l'administration à tous les autres postes clefs, a montré
que l'Etat n'entendait pas laisser la diréction de ce conseil aux représentants de la société civile au nombre de 3 sur les 7 membres du
CNE.
Le représentant du procureur général au sein du CNE, Philippe Andrianjanahary été nommé vice -président de ce conseil électoral, celui du
ministère de l'intérieur Joelson Rakotomalala en est devenu le secrétaire
général, tandis que Béatrice Attila, représentante du premier président de
la Cour suprême, a été élue trésorière du CNE.
Bien avant Hary Rakotoarivony (batonnier de l'ordre des avocats) et James Ramarosaona (président de l'Ordre des journalistes), le représentant de la
société civile au sein du CNE qui était le mieux placé pour présider un
véritable conseil électoral indépendant était Félicien Radilofe (ancien
bâtonnier, à ne pas confondre avec Justin Radilofe, l'avocat de la famille
Ratsiraka).
Mais lors des votes secrets au sein du CNE, seuls des représentants de l'administration ont été élus et toujours avec le même score : 4 voix contre
3. Ce qui montre bien que les jeux étaient faits d'avance.
Depuis lors, Maître Radilofe n'est plus revenu au siège du CNE. Il est pourtant l'avocat du chef de l'Etat depuis fin 1988 (dans une affaire
opposant Ravalomanana à la société Lalasoa) et son fils est le conseiller
juridique de Madagascar Broadcasting Systems (MBS), la chaine de radiotélévision appartenant à
Ravalomanana.
PROJETS DE CENTRALES ÉLÉCTRIQUES
Plusieurs centrales éléctriques devront être installées en province dans les
années à venir.
Plusieurs nouvelles centrales éléctriques devraient être installées dans les
cinq prochaines années en plusieurs points de Madagascar.
Les projets retenus sont ceux de la centrale de Lohavanana au sud-est de Mantasoa (entre 90 et 120 MW), celle d'Ambodiroka dans la province de
Mahajanga (13,5 MW auxquels viendront s'ajouter deux fois 13 MW) et de celles de Ramena et Lokoho dans la région de Diégo Suarez (au total 40 MW).
S'y ajouteront une dizaine de mini -centrales (de 5 à 10 MW).
La plupart de ces contrats seront passés de gré à gré.
Seule la centrale de Lohavanana, la plus grosse, fera l'objet d'un appel
d'offres. La participation financière de la Banque mondiale pour ce projet pourrait
être de 80 millions de dollars USD $ . Des études de faisabilité débuteront
à partir de l'an prochain en vue de la rédaction d'un avant-projet detaillé.
Puis un appel d'offres sera préparé pour la fin de l'année 2003 et lance
l'année suivante, pour une mise en service en 2007-2008.
Par ailleurs, la société allemande Siemens envisage de participer au programme d'éléctrification rurale à Madagascar sur financement propre, en
installant des panneaux solaires dans plusieurs centaines de villages.
La lettre de l'Océan Indien
L'Express
Mada 10 décembre 2002
RAVALOMANANA REFAIT L'UNITE DES FORCES ARMÉES AUTOUR DU CONSEIL SUPÉRIEUR DE DÉFENSE
Une intention déjà annoncée pendant la crise mais qui ne prendra réellement corps qu'une fois la stabilité politique assurée au Parlement qui vote les lois. Gradés ou soldats ne peuvent être que sensibles à la promesse du chef de l'Etat de doter les forces armées des moyens nécessaires pour en faire une armée moderne, disciplinée et apolitique, capable de remplir son rôle non seulement sur le territoire national mais également à l'échelon régional ou sous-continental. Rapidité, efficacité sont les qualités qui devront être désormais attachées à ce nouveau concept de défense pour lequel le Président de la République a déclaré qu'il avait la ferme volonté de remplir pelinement ses attributions de Chef suprême des forces armées que lui confère la Constitution.
Cette déclaration, et la cérémonie qui y était attachée, intervient alors que des rumeurs de désaccords entre différents chefs d'état-majors circulaient sur la gestion des réservistes et certaines nominations ou promotions, avec comme toujours en filigrane les vieux clivages entre armée et gendarmerie. Aussi le ministre de la défense Jules Mamizara a-t-il cru bon de souligner que les forces armées étaient unies à Madagascar, contrairement à ce qui se passe dans certains pays d'Afrique.
Le président de la République a déclaré hier au palais d'Etat d'Iavoloha, que désormais, il assumera pleinement ses attributions constitutionnelles de chef suprême des Forces armées. Le ministre de la défense, le général Jules Mamizara, les commandants supérieurs de l'armée et de la gendarmerie, les généraux Sylvain Razafimandimby et Elson Fiandrama Sambiheviny, ont répondu présents à la tête des chefs militaires pour un rendez-vous historique depuis l'avènement de Marc Ravalomanana à la magistrature suprême. Selon le commentateur de la télévision nationale, le dernière rencontre de cette importance aurait remonté en 1975, une de ces années-charnières qui ont marqué l'histoire de la Nation. Après la mort du général Ratsimandrava, un Directoire militaire s'était mis en place pour pallier un vide juridique à la tête de l'Etat. Hier dans la matinée, l'heure a été au renforcement de l'unité des Forces armées éprouvées par la crise politique et à une refondation de l'institution militaire. Le président de la République a annoncé, à cet effet, la création du Conseil supérieur de la défense conjuguée avec une réflexion sur un concept défense adapté aux réalités du monde actuel et aux besoins de la Nation. Des présences ont été significatives. Le général Mounibou Ismael, ancien chef de l'état-major général de l'Armée puis ministre des forces armées "ante bellum", le général Bruno Rajaonson, son successeur "ante bellum" lui aussi qui, au plus fort du conflit postélectoral et à la tête d'une troïka de généraux, avait quasiment "intimé" aux deux protagonistes l'ordre d'arrêter les frais ou le général Ririva Rabarisoa, arrêté, détenu puis relaxé. Le président Ravalomanana a annoncé que des instructions ont été données au ministre de la justice pour une accélération de la procédure judiciaire. Des militaires de haut rang, comme le général de corps d'armée Jean-Paul Bory, ancien secrétaire d'Etat chargé de la Gendarmerie, sont toujours en prison. Le chef de l'Etat a été formel. La politique est bannie des rangs des Forces armées. Dans la foulée, le président Ravalomanana a rappelé les missions essentielles de l'Armée et de la Gendarmerie et promis que l'Etat ne lésinera pas sur les moyens pour mettre les Forces armées aux normes internationales, capable de remplir "avec efficacité et rapidité" ses missions traditionnelles de force militaire et particulières, de corps organisé. Sous entendant, les missions de sécurité civile ou de lutte contre les cataclysmes naturels dont dernièrement, la lutte contre l'invasion acridienne. En gros, le chef de l'Etat qui a déclaré solennellement assumer ses fonctions de chef suprême, ne traitera plus les militaires en parents pauvres. Un discours qui met du baume dans les blessures secrètes de la Grande muette à laquelle il a néanmoins exigé le retour aux critères de la discipline et de la rigueur, une des carences majeures et avérées de l'institution.
Le général Jules Mamizara, ministre de la défense nationale, a tenu à démentir les "rumeurs" d'un coup d'Etat qui se fomenterait au sein des Forces armées. "Ce n'est pas parce que l'on est proche de l'Afrique, que les tares africaines auraient déteint sur les militaires de Madagascar". Un moment, des bruits de désaccord sur la gestion des réservistes, les nominations ou les promotions -le chef de l'Etat a déclaré hier qu'il se penchait actuellement sur cette dernière question- avaient filtré, amplifiés, des portes des états-majors et laissé croire à des graves fissures au sein des Forces armées. Le général Jules Mamizara a souligné que l'institution militaire a gardé son unité. Il a rappelé à l'armée et à la gendarmerie au respect de la discipline, "la force des armées" selon les manuels, des conventions internationales et du devoir de réserve, les marques d'une armée policée et moderne. Le premier rendez-vous des Forces armées avec le président Ravalomanana s'est tenu à la base aéronavale d'Ivato quand le nouveau chef de l'Etat avait présidé, début juin, aux passations de commandement au niveau de la Haute hiérarchie militaire. Les observateurs avaient estimé que la cérémonie était "la vraie investiture" de Marc
Ravalomanana.
EXPRESSIONS: De la politique à l'envers !
Leur caractère anticipé, à six mois seulement de l'échéance de fin de mandat de la précédente législature, n'est un handicap que pour le pouvoir en place qui n'aura pas eu le temps de faire ses preuves pour convaincre sur autre chose que des promesses et des bonnes intentions. Il faut donc continuer à y croire.
Si les réalisations sont aussi peu nombreuses et visibles, c'est évidemment que l'argent pour les entreprendre manque et continue à relever du bon vouloir des bailleurs de fonds. Cet argent manque façon de parler, puisqu'on sait bien que sa disponibilité dépend, très souvent, de nos facultés à le décaisser. Et certains experts vont même jusqu'à penser qu'il faudrait flanquer chaque ministère d'un assistant technique en décaissement, qui pourrait au passage garantir que les fonds sont correctement utilisés. En effet, non seulement nous ne savons pas décaisser mais quand nous y parvenons il arrive que nos gouvernants se trompent de poches dans l'utilisation des crédits internationaux...
Pour revenir à la politique, était-il absolument nécessaire que le président de la République créé, a posteriori, son propre parti politique ?
Pour un homme issu du monde rural, ce qui est une excellente chose pour le développement rapide du pays promis, force est de constater qu'il a quand même, et de façon étonnante, mis la charrue avant les boeufs !
C'est en effet peu courant de voir un prétendant à la magistrature suprême, hors coup d'Etat militaire, créer la structure partisane chargée de le soutenir après sa victoire ! Il en résulte forcémement que fondé, construit plus sur un emballement pour sa personne que sur un programme ou une idéologie, son parti se retrouve aujourd'hui composé de militants venus d'horizons très divers dont on peut, honnêtement douter de la sincérité de l'engagement dans un pays où, à défaut de dignité intellectuelle et morale, l'opportunisme est une vraie seconde nature.
Imaginons simplement que fort du soutien populaire et chrétien qui a fait son succès, Marc Ravalomanana ait fait l'économie du "Tiako'i Madagasikara" érigé en formation politique pour ne conserver qu'une association de sympathisants. Il forçait ainsi, plutôt que d'en faire des adversaires, les partis politiques existants et structurés à se positionner de façon plus claire sur sa personne. Ce n'est, en effet, qu'en réaction à l'existence du "TIM" que certains partis interpellent aujourd'hui le chef de l'Etat sur les pratiques électorales de la mouvance présidentielle, fort peu éloignées trop souvent de celles de l'ancien régime.
Tout ça, c'est quand même un peu de la politique à l'envers !
Jacques Sylla à Sainte-Marie
Samedi et dimanche derniers, le Premier ministre Jacques Sylla est parti seul, avec sa simple garde rapprochée de conseillers, en campagne électorale chez lui, dans l'île Sainte-Marie. 17 000 habitants et 8 000 électeurs ancrés à 25 km au large de Soanierana Ivongo ou Fénérive-est, qui trouvent naturelles des orthographes à la française, "Ambatorou" ou "Mahavelou" pour Ambatoroa et Mahavelo. La France et l'histoire sont passées par là.
Sans tam-tam ni excès, la campagne de Sylla a été à l'image d'un candidat protégé des tentations électoralistes et clientélistes par ses qualités naturelles de sérénité. Elle a été simple, festive certes mais non racoleuse. Entre deux déplacements aux quatre coins du pays, pour soutenir les candidats du parti "Tiako i Madagasikara" dont il est secrétaire général, le Premier ministre Jacques Sylla a débarqué samedi dans l'île Sainte-Marie pour sa propre campagne électorale. Venu à bord d'un petit hélicoptère, il a été accueilli au terrain de football du petit lycée de l'îlot Madame, par une "petite" foule haut en couleurs. Un petit bout d'homme prévient du haut de ses douze ans. "Ce n'est pas un meeting, c'est tout juste un petit comité d'accueil, le PM va d'abord faire les villages". Une ronde échevelée de pancartes, drapeau et tee-shirts à son effigie, pareos et casquettes, banderoles et groupe folklorique à tambourins et maracas ont chauffé et prolongé ce qui ne devait être qu'une courte escale. Jusqu'en fin de journée, Jacques Sylla aura fait le tour des villages de l'île-commune de 6o km de long sur 8 de large, à tire-pales. Impossible sans un hélicoptère pour des saute-mouton par-dessus les collines et les lambeaux de forêts primaires. Des villages ont même dû, pour rencontrer "leur" candidat, se donner rendez-vous au gros bourg d'Ambatourou (sic). Selon les habitués, il faut au moins une demi-journée de 4X4 pour atteindre l'extrême-nord et pour la "proche" Loukintsy (sic), au moins quatre heures.
"Réhabiliter les routes de Madagascar". Le thème, complémentaire de celui d'un président de la République faiseur de routes, utilisé par la propagande du parti "Tiako i Madagasikara" a immédiatement accroché. Une semaine avant la campagne, un Lct reconverti a débarqué le gros matériel, excavateur, pelleteuse ou bull dozer. Les travaux ont immédiatement commencé. Les Saint-Mariens n'en démordent pas. "L'âge d'or va revenir avec Sylla". Le déclic s'est passé lors de la visite de Mme Catherine Boivineau, le dernier week-end de novembre. Pour l'île, la première visite officielle d'un ambassadeur de France accompagnée du Premier ministre Sylla et d'une armada de grands opérateurs économiques, a été l'événement du siècle. Sainte-Marie qui n'a été rattachée officiellement à la colonie de Madagascar qu'en 1896, a toujours eudes racines françaises. Des tee-shirts électoraux affichent fièrement en français. "Sainte Marie Votez Jacques Sylla". Cela ne fait pas désordre mais uniquement à Sainte-Marie. Comme pour les noms ou le vocabulaire de tous les jours, l'histoire est passée par là. Interrogée, une vieille femme s'étonne qu'on lui demande pourquoi elle va voter Sylla. "Il ne fait pas des promesses, il les réalise". Une autre, institutrice en retraite, pouffe de rire. "Les institutrices aiment les bons élèves. Marc Ravalomanana et Jacques Sylla font leurs devoirs vite et bien". La visite des terroirs a été particulièrement appréciée, certains villages n'ont vu de sous-préfet qu'une seule fois dans leur histoire, et encore sous la Première République, il y a trente ans, alors un Premier ministre, a fortiori candidat qui se déplace chez eux... Tout au long de sa campagne, Jacques Sylla est resté fidèle à lui-même.
|