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souhaite à tous
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Joyeuses fêtes de fin d'année
"Hier
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LEMONDE.FR | 15.12.02 | 19h39
o MIS A JOUR LE 15.12.02 | 20h14
Les élections législatives malgaches se sont déroulées dans le calme
Les élections législatives anticipées de dimanche 15 décembre à Madagascar, se sont déroulées dans le calme. Elles constituent un important test de popularité pour le président Marc Ravalomanana, arrivé au pouvoir en juillet après une crise politique longue de sept mois.
L'enjeu est de taille. Le nouveau président doit confirmer, dans les urnes, le formidable élan populaire qui l'a porté jusqu'à la présidence, mettant un terme au règne sans partage de Didier Ratsiraka, qui avait gouverné quasiment sans interruption depuis 1975. Ce scrutin anticipé a, en outre, été exigé par les bailleurs de fonds pour débloquer la grande partie des quelque 2,4 milliards de dollars promis pour redresser l'économie de la Grande-Ile.
Entamées à 7 heures locales (5 heures, heure de Paris), les opérations de vote se sont achevées, dans la majorité des cas, à 18 heures locales (16 heures, heure de Paris). Les premiers résultats, pour la capitale Antananarivo, sont attendus dans la soirée. Mais les résultats sur l'ensemble du pays, ne seront pas communiqués avant plusieurs jours. Le pays compte quelque 6 millions d'électeurs, sur une population totale de 15 millions. "Le scrutin se déroule dans la transparence et la légalité. Tout se passe bien dans le pays", a indiqué en milieu de matinée le chef de
l'Etat à quelques journalistes, après avoir accompli son devoir électoral dans un quartier de la capitale.
Mme Tana de Zulueta, chef de la mission d'observation de l'Union européenne, qui compte 84 observateurs répartis sur tout le pays, a confirmé dans l'après-midi que les opérations de vote se déroulaient normalement.
Au ministère de l'intérieur, même constat. Le seul incident signalé a eu lieu à
Ilalaka, la "cité du saphir", dans la province de Toliara (sud). Un groupe d'individus s'est opposé à l'ouverture des deux bureaux de vote de la localité qui sont restés fermés jusqu'à midi. La gendarmerie locale est intervenue pour rétablir le calme. Quelques témoignages en provenance de l'intérieur du pays ont en outre fait état de dysfonctionnement au niveau de l'organisation, concernant notamment l'établissement des listes électorales. Selon ces témoignages, des personnes se sont présentées à des bureaux de vote, mais ne figuraient pas sur les listes. Certaines ont toutefois pu déposer leur bulletin dans l'urne, après avoir reçu dans l'urgence une nouvelle carte.
Une victoire du camp présidentiel fait peu de doute aux yeux des observateurs malgaches et étrangers, la popularité de M. Ravalomanana étant restée intacte en cinq mois d'exercice réel du pouvoir. Plus de 3 000 candidats, dont à peine 10 % de femmes, issus de partis politiques structurés ou de formations indépendantes, briguent les 160 sièges de la future assemblée, contre 150 dans la législature sortante élue en mai 1998 sous le régime de l'ex-président Didier Ratsiraka.
L'opposition se présente divisée à ce scrutin. Le parti, fondé en 1975 par l'ancien président Ratsiraka, qui a fui le pays en juillet pour la France, l'AREMA (Avant-garde de la rénovation malgache), est aujourd'hui anémié et divisé après avoir régné quasiment sans partage sur la vie politique pendant un quart de siècle. Son aile dure appelle au boycottage, l'autre ne critique que très civilement le nouveau régime et participe au scrutin. Outre l'AREMA, un "Front du refus" de quelques partis marginaux, dirigé par l'ancien président Albert Zafy, a également appelé au boycottage.
Avec AFP
LE JIR - ARTICLE DU 15/12/02
Non, Ravalomanana n'est pas Ratsiraka
Un article paru dans la presse fait allusion à un rapport d'Amnesty International sur les soi-disant exactions du camp Ravalomanana durant les six mois de crise politique ayant abouti à sa légitimité internationale. Des accusations aussi graves méritent une réflexion plus profonde.
Tout d'abord, nous avons noté avec dépit le silence assourdissant des têtes bien-pensantes de ce monde (Ligue des Droits de l'Homme, ONU, OUA, et maintenant Amnesty International…) lors des exactions et des massacres commis par les sbires de Ratsiraka non seulement en 2002, mais aussi et surtout au cours de ses 20 ans de pouvoir dictatorial. Que l'Union Africaine et Amnesty International réagissent à une semaine des législatives malgaches prouve bien que les puissants réseaux de l'Amiral fonctionnent toujours à fond.
Ensuite, ce rapport parle de l'existence de prisonniers politiques ; c'est là toute la preuve du profond mépris que portent certaines nations dites civilisées à l'égard des institutions des pays en développement. Les personnes emprisonnées le sont bel et bien en raison des crimes qu'elles ont commis : faut-il rappeler le dynamitage de ponts, le blocus économique, le massacre de civils, l'intimidation de journalistes, l'incitation à la guerre inter-ethnique, bref tant de crimes et délits que l'on pourrait qualifier d'atteinte grave à l'intégrité et à la sûreté de l'état, qualification qui, au pays de M. Bush pour ne citer que lui, serait passible de la peine capitale.
Ces prisonniers "politiques" donc, ont profité du bienveillant passage des caméras de reporters occidentaux pour se plaindre des conditions déplorables de leur détention à la prison d'Antanimora. Espérons pour eux que le ridicule ne tue pas, puisque leur patron Ratsiraka est directement responsable de l'état de délabrement sanitaire et humain observé au sein de cet établissement au cours des dernières décennies. Heureusement, le nouveau pouvoir vient d'obtenir un fond d'aide internationale destiné à rénover cette prison, chose que le rapport d'Amnesty se garde bien de signaler.
Plus grave de la part d'une institution aussi sérieuse et reconnue internationalement, les accusations rapportées comme étant des "crimes de Ravalomanana" n'ont aucun fondement juridique car à aucun moment, la preuve du rattachement de ces crimes à l'autorité de Ravalomanana n'est établie. Tout cela relève plus de rumeurs et de commérages indignes de figurer dans un acte d'accusation digne de ce nom. Rappelons à ces messieurs qu'en mars-avril 2002, M. Ravalomanana ne contrôlait en aucun cas les forces armées malgaches, qu'il était bloqué à Antananarivo par des barrages et que la seule station de radio à émettre dans les provinces (Radio Nationale) était à la solde de Ratsiraka. Il est proprement scandaleux que le rapport d'Amnesty inverse les responsabilités concernant la situation à Majunga, lorsque l'on sait que les crimes les plus atroces et les exactions les plus répréhensibles ont été commis dans l'Ouest et le Nord-Ouest de Madagascar par des soldats ratsirakistes sous les ordres du sinistre commandant Coutity, de Mme Soaline et de Melle Sophie Ratsiraka, fille de l'Amiral. La "liste noire" où figuraient les noms des membres du KMMR de Majunga menacés de mort par ces mêmes personnes ne semble pas être parvenue aux responsables d'Amnesty International qui ne semble pas non plus avoir ouïe dire du mitraillage et matraquage subi par les pro-Ravalomanana de la part des milices ratsirakistes lors d'une tentative de manifestation au stade de Majunga.
La liste des "crimes de Ratsiraka" nous semble singulièrement raccourcie par rapport à la réalité des faits. Nous n'aurons ni le temps ni l'espace pour les énumérer dans ces colonnes, mais ceux qui le désirent pourront se procurer les 361 pages du rapport établi par Mme Rabary, député malgache et membre de l'ONG "SOS aux Victimes du Non-Droit" sur les méfaits commis par l'ancien dictateur déchu depuis 1972 jusqu'à nos jours. Ce rapport a été remis au Haut Commissariat des Nations Unies aux Droits de l'Homme (procédure 1503 de plainte de violation de l'Homme du 29 avril 2002).
Mais il est vrai que pendant ce temps, M. Ratsiraka se la coule dans son cocon parisien, et comme la France n'extrade pas quiconque serait passible de la peine de mort dans son pays d'origine, alors…
Le Collectif pour Madagascar à la Réunion
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les
RDV du réveillon....
(vu sur le site
www.rainizafimanga.com)
"Les
'Grands' parlent d'idée
les 'médiocres'
parlent d'évènements
les 'misérables'
parlent contre les personnes..."
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Express
Mada lundi 16 décembre 2002
EXPRESSION :Y a-t-il une autre alternative possible ?
Rappelons-nous, et sans verser une quelconque nostalgie, qui n'a d'ailleurs eu sa raison d'être sauf de ceux qui n'avaient pas à se plaindre de son système politique, l'ancien président Didier Ratsiraka quand on cherchait à savoir, il y a un peu plus d'un an s'il serait ou non à nouveau candidat à sa propre succession, avait déclaré qu'il souhaitait bien du courage à son successeur.
Les moeurs politiques du pays ne changeront véritablement qu'avec la mise en place d'hommes nouveaux formés dans un autre moule que celui des générations anciennes.
En effet, s'il y a une réelle volonté au sommet du nouvel Etat d'en finir avec les magouilles électorales, il ne convient pas seulement de le proclamer - on a, autrefois, dfit haut et fort qu'on allait lutter sans pitié contre la corruption - mais de sanctionner ceux qui n'ont pas encore vraiment compris que le changement devait être d'abord celui des mentalités.
Si, hier, pour la première élection organisée par le président Ravalomanana, les fonctionnaires et hommes du pouvoir, qui ont continué à user de moyens déloyaux pour assurer la victoire des candidats de son parti, pensent lui avoir rendu service, ils se sont fortement trompés. On pourrait même avancer qu'ils l'ont carrément trahi, au profit de qui ?, puisqu'ils ont délibérément fait le contraire de ce qu'il avait ordonné.
Comment envisager, en effet, que sous le nez d'observateurs internationaux, mais certainement pas à leur barbe, on puisse à ce point confondre le parti présidentiel et l'Etat, dans un amalgame de moyens qui n'ont même pas été cachés à l'opinion !
Après avoir voté, le Président l'a bien dit : "Il faut que cette élection qui se déroule en présence d'observateurs étrangers fasse honneur au pays, car c'est le monde qui regarde Madagascar"... Qu'est-ce que cela aurait été si le scrutin s'était passé entre nous... ?
L'heure n'est pas à vouloir que tout change en quelques mois.
L'heure est à la nécessaire, urgente et indispensable reconstruction de l'économie nationale. La réconciliation, si jamais elle est encore d'actualité, viendra encore plus rapidement sur l'ensemble du pays, si très vite l'économie redémarre et apporte son lot de satisfactions au plus grand nombre de la population.
Pour relancer l'économie, le chef de l'Etat a besoin d'une majortité et d'une stabilité politiques à l'Assemblée nationale, puisque celle du Sénat lui est déjà acquise. C'est en quelque sorte le prix à payer pour que les bailleurs de fonds ouvre le robinet des aides promises.
Y a-t-il vraiment une autre alternative politique possible ?
VAGUE VERT ET BLEU SUR TANA - ORGANISATION ET PARTICIPATION RISQUENT DE TERNIR LE SCRUTIN
De même que la participation nationale n'a pas sans doute pas été à la hauteur du pouvoir qui les organisait. Si dans la capitale, intra-muros, elle oscille entre 60 et 70% avec une vague vert et bleu pour les candidats de "Tiako i Madagasikara", dans la logique de l'électorat qui a porté avec pugnacité le président Marc Ravalomanana à la présidence de la République, cette participation sera plus faible dans les provinces, comme à Toamasina-port où elle ne dépasserait pas les 50%.
A Toliara-ville, où le phénomène a été le plus flagrant et s'est doulé sous les yeux des obsertaveurs de l'Union européenne, c'est par soubiques que les ordonnances sont venues complétées des listes électorales défaillantes.
L'absence de résultats interdit tout commentaire, à cette exception près que la personnalisation du pouvoir a, semble-t-il, comme toujours, joué en faveur du président Marc Ravalomanana.
Le beau temps aura été de courte durée hier dimanche, en particulier sur l'axe nord-sud des hautes terres centrales où les organes ont éclaté vers 14h à Fianarantsoa et une heure plus tard environ à Antananarivo. Donc pas de tempête de ciel bleu pour cette élection. Pour la démocratie aussi. Cette première élection de l'après-Ratsiraka, la première organisée par l'administration mise en place par le président Marc Ravalomanana, ne restera pas dans les annales électorales comme un modèle du genre. On mettra cela sur le compte de l'anticipation, des réflexes conditionnés qui restent encore de l'ancien régime ou de l'excès de zèle et de l'inexpérience de certains hommes qui font le "team" du chef de l'Etat.
A l'indifférence générale dans laquelle s'est quand même globalement déroulée la campagne électorale, a donc répondu un manque d'enthousiasme pour aller voter. Pas même, semble-t-il, pour aller découvrir les urnes transparentes. Mais on attendra au moins quelques résultats significatifs des quatre coins du pays pour se faire une idée plus précise des couleurs que prendra le Palais de Tsimbazaza. Mais on a déjà comme une petite idée que pour être à la mode parlementaire l'an prochain, mieux vaudra porter du bleu et du vert.
UN SCRUTIN PEU POPULAIRE
Il est vrai que les élections législatives ne sont pas de celles qui mobilisent les électeurs, et moins encore quand on a participé à huit scrutins en moins de 10 ans ! En particulier, la participation aux législatives n'est pas de celle à inscrire dans le livre des records politiques du pays (voir par ailleurs pour celles de 1993, sous Zafy, et de 1998, sous Ratsiraka). L'abstention tourne généralement autour de 40/45%.
Première aussi : il aura fallu attendre le jour du scrutin pour avoir le nombre des électeurs inscrits. Il est en baisse par rapport au premier tour de l'élection présidentielle d'il y a tout juste un an aujourd'hui, rejoint pratiquement le niveau des législatives de juin 1993 et représente près d'un million (!) d'électeurs en moins par rapport à celles de mai 1998...
La démographie électorale n'a pas fini de surprendre.
Cela dit, si les votes sur ordonnances ont été dans l'ensemble du pays aussi conséquents qu'à Toliara, le nombre des votants pourrait, lui aussi, connaître un petit bond.
Elections législatives
Vers 9h30, le président de la République Marc Ravalomanana, accompagné de sa famille, est venu effectuer son devoir de citoyen au bureau de vote numéro A1-18-37 du lycée Jules Ferry, tout près de sa domicile à Faravohitra. Il a déclaré que ces élections anticipées reflètent la liberté et la transparence : "Le monde entier est braqué sur Madagascar, et ces élections ont été réalisées grâce à la présence de nombreux observateurs internationaux répartis dans toutes les circonscriptions électorales de la Grande Ile". Si l'idée de boycotter ces élections a été lancée, entre autres par le Front de refus du professeur Albert Zafy, et que le Secrétaire national du parti Arema, Pierrot Rajaonarivelo a appelé au report des élections à partir de Paris, le Président Marc Ravalomanana a exhorté le peuple malgache à effectuer son devoir en tant que citoyen d'une part ; et surtout pour que les aspirations populaires soient représentées à l'Assemblée nationale d'autre part. La participation au vote constitue une prise de conscience à la vie politique de la Nation, ainsi il est temps de s'exprimer et de bien choisir la voie pour le développement du pays. Par ailleurs, il a profité de l'occasion pour souligner que ces élections doivent se dérouler dans le calme et la sérénité, dignes d'un Etat de droit, selon le pari tenu avec les communautés internationales qui reconnaissent la souveraineté de Madagascar. Dans un pays démocratique, une élection anticipée marque la volonté d'un pays et de son peuple de faire le pas vers le développement réel, dont les priorités seront axées sur la sécurité, l'éducation et la santé. Concernant les dispositions entreprises pour acheminer les résultats du scrutin, les moyens ont été déployés pour qu'aucun incident ne se produise et que les résultats soient connus dans les plus brefs délais. Des instructions ont été données par le Chef de l'Etat aux ministres de l'Intérieur, des Postes et Télecommunications ainsi de la Justice pour qu'il n'y ait aucune défaillance technique, de la collecte des résultats jusqu'à leur acheminement.
Elections à Mahajanga
De façon générale, les élections se sont déroulées hier, sans incident majeur à signaler dans la ville de Mahajanga. Mais le problème est que si tout a commencé normalement, c'est-à-dire que tous les 51 bureaux de vote ont ouvert leurs portes à l'heure prévue, l'heure de fermeture de celles-ci n'a pas été la même.
C'est dans certains quartiers, comme Ambalavato, Tsararano, Tsaramandroso, Ambovoalana-kely…, bon nombre d'électeurs y faisaient encore la queue pour effectuer leur devoir civique. Il s'agit en général des porteurs d'ordonnances, lesquelles, apprend-on, n'ont pu être délivrées à leurs demandeurs que vers 17h45. Il a donc fallu qu'ils rejoignent ensuite, à toute vitesse, leur bureau de vote respectif. Mais là, ils furent de nouveau confrontés à un autre problème, car les services de sécurité des bureaux ont déjà reçu consigne de fermer les entrées et de ne plus laisser entrer personne. Pour les bureaux qui n'ont pas encore terminé, il n'y a eu aucun problème.
C'est alors que les présidents des bureaux de vote concernés par l'arrivée de ces électeurs retardataires, ont dû admettre l'évidence, et pris la responsabilité de les laisser voter, après quand même s'être assurés auprès du préfet de région de Mahajanga Michel Edson de cette mesure. Le préfet lui-même a auparavant expressément saisi le ministère de l'Intérieur de la situation qui prévaut… alors qu'il était déjà 18h35.
On indique que dans l'ensemble, le taux de participation a augmenté par rapport aux dernières présidentielles. Mahajanga-I compte deux circonscriptions électorales. Pour une population estimée à environ 82.000 âmes, la circonscription n°109 compte 27.445 électeurs, tandis que la n°109 bis e a 32.158.
Legislatives à Fianarantsoa
Une ambiance quelque peu ternie par la pluie qui tombait par trombes et des coupures d'électricité fréquentes, tel a été le climat que les électeurs fianarois ont dû subir durant toute l'après midi d'hier. Cet état de fait n'a cependant pas empêché ceux qui ont été poussés par le devoir de citoyen à venir nombreux auprès des bureaux de vote. Ceux-là même qui sont motivés par l'importance de cette consultation dans la vie économique et politique de la nation voire son avenir puisqu'elle conditionne toutes les ouvertures possibles particulièrement vis-à-vis des bailleurs de fonds qui prennent compte des résultats pour avoir une idée certaine de la stabilité politique garante d'une assurance pour les futurs investissements.
Le préfet de région de la Haute Matsiatra entre autre Président du Bureau local électoral de liaison de Fianarantsoa I ne nous a pas caché sa satisfaction en estimant le taux de participation des électeurs à 50% sinon plus. Une projection qui s'est fixée sur la base des tournées qu'il a faites et notamment sur la participation de la vraie ville haute (sans les autres firaisana) de l'ordre de 52,87% à 16 heures et de Manolafaka qui présentait à 14h30, 50%.
S'agissant de Fianarantsoa II, un membre des observateurs du Ffkm nous a fait savoir que vers 13h30, le taux de participation dans le Fivondronana est estimé entre 45 et 50%. A 17 heures, le sous-préfet également président du Ble a fait lui aussi une projection de 55 à 60%. D'une manière générale, ceux qui ont prôné pour l'abstention devront réviser leur copie ou plutôt leur stratégie puisque personne n'a été dupe du couloir qu'ils ont vainement essayé de creuser pour dévier les citoyens de leur devoir. Qui pourra infirmer que la douche froide de la journée ne leur était pas destinée ?
Législatives à Toamasina
"Non madame, vous devez choisir votre bulletin à l'intérieur de l'isoloir". Hubert Rakotoarizofy, président du bureau de vote n°15 situé dans le quartier d'Ambodimanga (circonscription Toamasina 1) surveille ses électeurs comme du lait sur le feu.
Certains gestes-citoyens ne sont manifestement pas encore devenu des réflexes. Hier matin l'ambiance à Tamatave était trompeuse : les rues désertes, les habitations endormies, même l'affichage public faisait plus écho de la foire de Noël, d'ailleurs passée depuis presque une semaine, que de la propagande. Mais il faut savoir que les 101.216 électeurs appelés aux urnes se répartissaient sur 140 bureaux de vote, d'où la maigreur des files d'attente devant les urnes transparentes. De plus, il faut attendre midi bien tassé pour que la ville s'éveille véritablement, dimanche oblige. Certains sont quand même tombés du lit ; non inscrits sur les listes électorales, ils doivent se rendre au tribunal de première instance pour obtenir leurs ordonnances et ainsi le droit de voter. Du côté des candidats, voici les forces en présence : deux députés sortant et qui briguent un nouveau mandat, Norbert Avizara et Eric Lemalade respectivement élus dans les circonscriptions de Tamatave 1 et Tamatave 2. Pas moins de 22 têtes de liste se disputent ces deux sièges à l'Assemblée. La campagne a été marquée comme ailleurs à Madagascar par des parachutages en pagaille qui ont boulversé la liste du Tim et fait naître de nombreuses candidatures " indépendantes ".
UN PREFET FATIGUE ET UN PEU PERDU
L'organisation du scrutin garde certains mystères, impossible de rencontrer le Pds de la province, Emile Tsizaraina, et le préfet de région, Hubert Rajaobelina semble fatigué par les préparatifs du
scrutin et un peu perdu, il ne connait pas le nombre exact des observateurs nationaux et étrangers suivant les élections. Des observateurs étaient en revanche bien présent dans le bureau n°15 d'Ambodimanga.
Rocheline Soazara désignée et formée par le Ffkm "Justice et paix" et Andry Rakotoarimanga représentant le Kmf/Cnoe. Du haut de ses 19 ans Rocheline prend sa charge "avec beaucoup de sérieux". Andry lui aussi parait très attentif aux faits et gestes des électeurs, "l'enjeu est trop important, il en va de la crédibilté de notre pays". Même un membre de l'ambassade des Etats-Unis à Antananarivo, le conseiller aux affaires publiques Roy. L. Whitaker est venu faire une petite visite dans le bureau n°15 sous les yeux incrédules de Hubert Rakotoarizafy.
UN TAUX D'ABSTENTION TRES FORT
Enfin signalons que la délégation de la Commission européenne menée par la parlementaire italienne Tana de Zulieta a, parait-il visité quelques bureaux de vote. A la sortie des urnes, les opinions, vous vous en doutez, sont partagées. Emile, 58 ans semble persuadé d'avoir voté une deuxième fois pour le président Ravalomanana et donc participé à une sorte de second tour du scrutin du 16 décembre 2001 - en voilà un qui ferait plaisir à la communauté internationale - "je suis à fond pour le Tim !". Et ce même Emile tombe des nues lorsque nous lui apprenons qu'il n'a pas voté pour le Tim mais pour l'Indépendant Pr Ratsivalaka en choissisant le bulletin de Razafy Ratsivalaka ce dernier a été débarqué du Tim au dernier moment avec le parachutage pendant la période de prolongation du dépôt de candidature de Marcelline Tombozafy. Décidément les méandres de la politique sont quelquefois de véritables labyrinthes. A Tamatave, on a l'impression que la peur a changé de camp : c'est tout doucement que Jeannette nous confie qu'elle a voté pour l'Arema "les Merina du Tim veulent nous éliminer, nous les côtiers". Pour ce qui est des premières tendances, le taux de participation semble s'écrouler depuis les 66,65% de la dernière présidentielle. D'après un échantillonnage réalisé sur les résultats de 7 des 21 bureaux de vote, à une heure et demie de la clôture du scrutin (18 heures), le taux de participation était largement en-dessous des 50%.
VANF
La voix de la conscience Par NASOLO-VALIAVO Andriamihaja
Que des personnes en appellent à l'abstention ou au boycott des élections n'est que l'expression d'une opinion autre, différente, à la rigueur marginale ou marginalisée dans le contexte d'une pensée unique, mais jamais illégale, séditieuse, ou rebelle. La légitimité de cette différence ne peut être remise en cause que si cette différence use de moyens condamnés par la loi. Par exemple, si les partisans de l'abstention avaient érigé des barrages devant un bureau de vote pour empêcher les électeurs d'exprimer librement leurs opinions, alors, oui,
on aurait pu même parler de " teti-dratsy ". Mais, persuasion contre persuasion, ce sont les idées et les arguments qui s'affrontaient.
Je me souviens très bien que, au deuxième tour de l'élection présidentielle de 1996, qui allait opposer Didier Ratsiraka à Zafy Albert, cette chronique (28 novembre 1996) avait appelé à s'abstenir et plutôt trois qu'une au lieu de choisir un moindre mal entre un ancien Président de la République, traité de tous les noms seulement cinq ans auparavant, et un autre ancien Président de la République tout juste frappé d'un empêchement " définitif ". J'avais alors voté pour Norbert Ratsirahonana, au premier tour. Norbert Ratsirahonana a-t-il vu dans mon indignation à l'abstention un " hevi-dratsy " ou un " teti-dratsy " ?
On va procéder au décompte - nombre de votants, taux de participation, bulletins blancs parmi les nuls ? et si jamais la mobilisation officielle n'aura pas été aussi suivie que les invites à l'abstention, une idée aura simplement triomphé d'une autre par des arguments plus convaincants, sans que cette défaite politique du régime en place doive nécessairement faire des vainqueurs moraux de
délinquants politiques.
À l'aune de l'excellence démocratique, compter dans sa nomenclature d'interdits le délit d'opinion, et son corollaire d'expression, est sans conteste le plus infamant. Aucune démocratie n'est sans doute vraiment tout à fait démocratique, mais une démocratie entre guillemets qui met la liberté d'opinion entre parenthèses n'est assurément pas une démocratie. Ce régime avide d'image a besoin de présenter un profil lisse. Le collaborateur trop zélé qui a soufflé à Marc Ravalomanana cette sortie intempestive et inopportune fait presque exprès d'être aussi maladroit, tandis que cette chronique, dans l'insolence de son scepticisme, dans la liberté de son impertinence, dans l'intransigeance de ses principes, dans l'entêtement de ses valeurs, s'érige en une espèce de conscience. La mort de cette liberté-là, d'opinion et d'expression, induirait Marc Ravalomanana dans la bêtise rassurante des flagorneurs, ceux-là mêmes qui vivent aux dépens de ceux qui les écoutent.
Élections législatives
Quelques anomalies ont été constatées lors des élections législatives anticipées d'hier.
A Miandrivazo, il y eut des électeurs qui sont venus avec leur ancienne carte électorale; ce qui, bien sûr, n'a pas été accepté.
A Antalaha, plus de deux-tiers des électeurs n'ont pas eu leur carte et ont été contraints de prendre des ordonnances.
A Antsiranana, les délégués de certains candidats ont été absents dans certains bureaux de vote. Plusieurs cartes électorales n'ont pas été distribuées. En plus, l'inexistence d'un poste de radio dans certains bureaux de vote n'a pas permis aux responsables de suivre les directives du ministère de l'intérieur.
A Ilakaka, deux bureaux de vote n'ont pu fonctionner que vers midi à cause de certains délégués qui ont empêché leur ouverture.
Au tribunal de première instance d'Antananarivo, le responsable a souligné que le nombre de demandes d'ordonnances a diminué. Toutefois, il a aussi constaté que les imprimés fournis au niveau des autres circonscriptions comme les fokontany concernant les attestations de non inscription, les demandes et autres certificats de résidence ne sont pas conformes.
Élections législatives
Intervenant sur les ondes de la radio nationale, Jean Seth Rambeloalijaona, ministre de l'Intérieur a souligné que les législatives anticipées d'hier se sont déroulées sans incident majeur sur tout le territoire national. "Une nouvelle façon de collecter les résultats a été instaurée afin qu'ils soient connus le plus vite possible. Tout a été renové. Concernant l'absence des délégués des candidats, cela n'a pas empêché le déroulement du scrutin", a-t-il précisé. Il a par ailleurs ajouté que c'est son département qui donne les formulaires pour les procès-verbaux... "mais des organisations d'observateurs ont aussi confectionné les leurs".:
Salle d'opération à Ambohidahy
La salle d'opération installée dans les locaux de la province d'Antananarivo à Ambohidahy a connu un record pour la collecte des résultats du scrutin. Et ce, grâce aux moyens techniques déployés par la Délégation spéciale du faritany d'Antananarivo, présidée par le général Ferdinand Razakarimanana. Vers 21 heures, une des 4 communes pilotes est parvenue à communiquer les résultats par Blu. Il s'agit des 5 bureaux de vote de la commune d'Ambatomena, sous-préfecture de Mankajandriana, où les candidats du Tiako i Madagasikara ont tous mené le score. :
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