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Hello
again.... TetezamitaKely
souhaite à tous
de
Joyeuses fêtes de fin d'année
"Hier
c'est une histoire
Demain
est un mystère
Aujourd'hui
un cadeau..."
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... le monde entier a les yeux braqués sur Madagascar et
ses élections...
LEMONDE.FR | 23.12.02 | 13h37
Le parti présidentiel malgache remporte largement les législatives
L'organisation de législatives anticipées était exigée par les bailleurs de fonds.
Le parti du président de Madagascar et ses alliés remportent 132 des 160 sièges de l'Assemblée nationale, au terme des élections législatives anticipées du 15 décembre, selon les résultats complets affichés lundi 23 décembre par le ministère de l'intérieur. Le parti présidentiel TIM (Tiako'i Madagasikara, "J'aime Madagascar") remporte 102 sièges. Il détient donc à lui seul la majorité absolue. Le TIM a raflé les 26 sièges de la province d'Antananarivo, la plus peuplée du pays et fief du chef de l'Etat. Ses alliés, regroupés dans la Firaisankinam-pirenena (Alliance nationale), disposent quant à eux de 30 sièges.
L'opposition, elle, est laminée avec seulement trois députés pour l'Arema (Avant-garde de la rénovation malgache, ex-parti unique) de l'ex-président Didier Ratsiraka, et trois autres élus pour le Toamasina Tonga Saina (Toamasina responsable), proche de son neveu Roland Ratsiraka, maire de Toamasina (Est). Les deux autres partis d'opposition modérée, le Leader Fanilo, de l'ancien vice-premier ministre Herizo Razafimahaleo et le Mouvement pour le progrès de Madagascar (MFM), de Manandafy Rakotonirina, obtiennent deux députés chacun.
Enfin, les 18 autres reviennent à des candidats ou des formations se disant "indépendants" du pouvoir, mais qui sont souvent des émanations de celui-ci ou d'autres courants politiques. La participation se situe autour de 65 % au plan national.
UNE AIDE SOUMISE À CONDITIONS
Ces résultats restent officieux jusqu'à leur proclamation par la Haute Cour constitutionnelle, début janvier. Le 18 décembre, l'Union européenne (UE) avait estimé que l'organisation des législatives avait été "globalement positive", malgré des "lacunes". "Au-delà d'une appréciation globalement positive du jour du scrutin, la mission souhaite attirer l'attention" sur un certain nombre de "lacunes" et "insuffisances" dans sa préparation, un choix "restreint" de candidats, et des "cas isolés de pressions et intimidations", avait déclaré Tana de Zulueta, chef de la Mission d'observation électorale (MOE) de l'UE.
M. Ravalomanana exerce son pouvoir sur l'ensemble de la Grande Ile depuis juillet, au terme d'une crise politique longue de sept mois, née de la contestation des résultats du premier tour de la présidentielle du 16 décembre 2001 avec M. Ratisraka, qui a fui en France en juillet.
Ces législatives anticipées étaient exigées par les bailleurs de fonds avant de débloquer les 2,4 milliards de dollars d'aides promises en juillet 2002.
Avec AFP
Midi de Madagascar 24/12/02
MANIFESTATIONS POST-ELECTORALES A FARAFANGANA !
"Avereno ny fifidianana".Littéralement, "il faut refaire lesélections". Une banderole parmi tant d'autres brandies à bras le corps par
les manifestants au stade municipal de Farafangana où se tiennent depuis
quelques jours, des meetings de contestation post-scrutin du 15 décembre dans
la circonscription électorale n°56. Le 13 mai a fait visiblement école.
R.O.
Hier encore, un meeting a eu lieu dans la capitale antefasy avec une autorisation en bonne et due forme des autorités locales. Parallèlement, une délégation composée de Zazamaro, Mavana, VITM, MFM et RPSD, s'est rendue à Tana pour fournir des informations sur les "anomalies et irrégularités" enregistrées à Farafangana A pendant la campagne électorale jusqu'au jour du scrutin. Et de rapporter notamment dans les médias que "des morts et des détenus ont voté, des électeurs étaient titulaires de plusieurs cartes électorales, des personnes venant d'autres provinces ont pu participer au vote, de l'argent a été distribué pour acheter les voix des électeurs…" Les manifestants sur place ainsi que la délégation venue à Tana, affirment détenir des preuves sur ces pratiques d'une autre ère que d'aucuns ont visiblement du mal à s'en défaire, au risque de discréditer malgré lui, le nouveau régime qui entend justement y mettre fin.
Droit fondamental
"Tout cela est consigné dans les P.V.", selon Gago Christophe, mandataire du candidat du VITM, Razanabahiny Marojama Christian. "Le choix du peuple, pourtant un droit fondamental, a été foulé aux pieds", a-t-il déclaré. "Il faut défendre les acquis de la lutte populaire", a renchéri le candidat du MFM et non moins dirigeant de l'ex-KMMR et
ex-KMSB à Farafangana. En soulignant au passage que "le fait de réclamer la sincérité des élections ne signifie nullement s'opposer au président Marc Ravalomanana dont les maîtres-mots sont "fahamarinana et fahamasinana". Le président et fondateur du Tim local, Amady Abdallah a tenu pour sa part à "distinguer le bon grain de l'ivraie, c'est-à-dire le bon Tim du mauvais".
Pressions
Outre les griefs concernant le scrutin proprement dit, les manifestants dénoncent les différentes pressions. Sous forme de menace d'affectation pour les enseignants et les médecins et d'envoi d'inspection contre les maires. Sans parler de l'utilisation à des fins de propagande de véhicules administratifs. Ou encore le recours à des manœuvres d'intimidation de l'électorat du genre "on voit pour qui vous votez à travers les urnes transparentes". Un autre subterfuge électoral consiste à répandre des rumeurs sur la soit disant arrestation imminente de tel candidat pour dissuader les gens de voter (inutilement) en sa faveur. Ils s'insurgent également contre la manœuvre qui consiste à ne pas distribuer leurs cartes électorales aux personnes suspectées de vouloir voter pour le camp d'en face. "Bon nombre de citoyens du Fokontany étaient privés du droit de vote alors que parallèlement, des gens venus d'ailleurs sont venus voter avec des ordonnances", rapportent-ils, en citant des cas précis. "Tsy voahaja ny lalam-pifidianana", ce qui signifie "les lois électorales n'ont pas été respectées", selon les manifestants qui comptent poursuivre leurs meetings jusqu'à la proclamation des résultats par la HCC new look pour qui, les législatives constituent le premier test grandeur nature.
Résultats officieux :
125 sièges pour le Firaisankinam-pirenena -Tiako i Madagasikara
Hier à 13h, le site-web du ministère de l'Intérieur, www.legislatives.mg, affichait les résultats complets du scrutin du 15 décembre dernier, dans les 111 Fivondronana du pays. 8 jours exactement, après la tenue des élections législatives anticipées, toutes les circonscriptions électorales ont pu acheminer leurs résultats à la Coupole. Sur les 160 sièges, Tiako i Madagasikara a raflé 102 sièges et Firaisankinam-pirenana 23. Ainsi, à elle seule, la Plate-forme a réuni 125 sièges.
Dominique R.
De leur côté, les autres partis autres que TIM ont gagné 35 sièges. Le Rpsd caracole en tête avec 5 sièges, suivi par Toamasina Tonga Saina et l'Arema qui ont obtenu chacun 3 places. Viennent ensuite le Leader-Fanilo et le Mfm qui ont eu chacun 2 sièges. Puis le reste de la troupe qui a ravi chacun un siège : Indépendant Tiako i Mahanoro, Dramsy Nizar, Ind. Brun Ly, GRAAM, HBM, Ind. 3 FA GISTA, Ind. Bibisy, Boeni Mandroso, FAFISOA, Ind. Lahimarina Benoît, Ind. Mara Niarisy, Ind. Randriamahefa Henri Charles, ZDS, Ind. Tsy atoro fa Hita Ranary, Zakahely Boniface, Lala-Soa, Liaraike, Tsara Magnitse, Tsiribihy et Radavid Marie Esther.
Groupe parlementaire
Si on se réfère aux résultats officieux affichés au ministère de l'Intérieur, il en ressort qu'à part le Firaisankinam-pirenena et Tiako i Madagasikara, les autres partis et associations ne peuvent pas à eux seuls constitués un groupe parlementaire (formé par 8 députés au moins). Si on prend le cas du Rpsd, avec ses 5 élus, il lui reste 3 députés. Une forte chance pour ce parti de pouvoir constituer un groupe parlementaire, à condition que ces membres élus dans le cartel de la solidarité rejoignent leur parti d'origine. Pour sa part, l'Avi qui s'est présenté sous le label du Firaisankinanam-pirenena, va-t-il changer d'avis pour former un groupe au nom de Asa Vita no Ifampitsaràna ? De leur côté, si l'Arema et Toamasina Tonga Saina unissent leurs voix, il leur reste à trouver deux autres postulants. Un groupe parlementaire des Indépendants n'est pas également à écarter. Pour le reste, les alliances sont nécessaires pour former un groupe. La question qui se pose est de savoir s'il y aura un groupe parlementaire au nom de l'opposition ? Dans tous les cas de figure, avec ses 125 élus (officieusement), le Firaisankinam-pirenena a toutes les cartes en sa possession, donnant ainsi une garantie mais surtout une stabilité au pouvoir exécutif
Noël sous le signe de la crise et de l'espoir
L'ambiance de fête est bel et bien présente avec les guirlandes et sapins et autres lampes multicolores. Les chiffres d'affaires ne sont pourtant pas à la hauteur de l'événement ou plutôt de l'espérance des marchands qui font pourtant leurs meilleures affaires pendant la Fête de la Nativité: la crise se ressent plus que jamais.
Salomon Ravelontsalama
"On en a vu pire", lâche le père de famille. Fonctionnaire de son état, il dit ne pouvoir fêter la naissance du Christ comme lors des précédentes années. "Du moins les récentes, car pendant la période révolutionnaire, vers le début des années 80, la pénurie touchait jusqu'aux produits de première nécessité. Aujourd'hui au moins, on trouve de tout", explique-t-il le visage résigné.
Les reportages que nous avons réalisés depuis le week-end dans le centre ville font en fait ressortir le même avis de notre père de famille. "Ce n'est plus comme avant", déclare-t-on sans cesse. La résignation est souvent perçue mais avec une pointe d'espoir. "Tellement j'étais à bout que j'avais même réussi à révéler à ma petite fille de 6 ans que le Père Noël n'existait pas, j'ai eu beaucoup de regrets d'avoir brisé son rêve. Pour me rattraper, j'ai emprunté un peu d'argent à ma sœur pour lui acheter une poupée et une dinette", nous raconte par exemple une jeune femme.
LES PRODUITS CHINOIS A LA RESCOUSSE
Les témoignages contrastent souvent aux mouvements de foule qui envahissent littéralement les magasins et les embouteillages monstres qui, outre toute autre considération au niveau organisationnel ou de l'infrastructure routière, sont en quelque sorte un signe extérieur de richesse. "Les gens viennent pour la plupart pour voir et consentir le petit sacrifice pour leurs enfants si une chose les tente", explique à ce sujet un vendeur. Cette explication est partagée par les nombreux participants aux différentes manifestations commerciales comme "Noël Inédit" qui vient de se tenir au Palais des Sports et "Fihaonambe" qui se poursuit ce jour au Stade des Cheminots.
Mada Vision qui a pourtant déjà réduit ses prévisions à 25 000 visiteurs, n'a par exemple enregistré que 20 000 personnes au Palais des Sports. Quant au Stade des Cheminots, l'ambiance de foire n'est pas tellement ressentie à cause de la faiblesse de l'influence. Idem au Collège Sainte Famille pour le Salon de la gastronomie alors qu'en période de crise, la fête se fait surtout sur le plan alimentaire. La foire des produits chinois devant la Gare accueille cependant beaucoup de monde. "Les produits chinois ne sont peut-être pas de bonne qualité mais c'est nettement moins cher. Ils sont à la portée de nos bourses et on y trouve de tout même des mini-voitures à friction à 1000 FMG la pièce", explique-t-on unanimement.
Les Chinois constituent sans doute l'exception car dans les autres magasins, on parle d'une baisse d'au moins de 30 % du chiffre d'affaires par rapport à l'année dernière alors que les prix n'ont pratiquement pas varié. L'explication donnée est l'absence de pouvoir d'achat, suite à la crise socio-politique. "Qu'on soit croyant ou non, Noël est une fête importante pour tout le monde. On économise pour l'occasion mais cette année, à cause des barrages, il n'y avait aucune possibilité de mettre un peu de côté. Les rares économies qu'on avait constituées étaient même englouties pendant la crise politique", poursuit-on encore.
LA DINDE HORS DE PRIX
Confortant cette analyse, bien de tailleurs acceptaient encore de recevoir des commandes la semaine dernière alors que dans les années précédentes, on pouvait espérer mettre un habit neuf, comme le veut la tradition, si on ne remettait le tissu avant la fin du mois de novembre.
Comment va-t-on donc célébrer Noël? "Tant qu'il y a encore à manger, on peut s'estimer heureux", répond-on. Généralement, on nous parle de crudités en entrée et de poulet pour accompagner le riz. La dinde ne figurera plus sur la table de bien de foyers: à 90 000 FMG la pièce de 4-5 kg, elle est tout simplement hors de prix. La Hutte Canadienne propose certes des prix très compétitifs mais à tort ou à raison, la dinde américaine ne jouit pas encore du même estime que la dinde malgache chez les ménages moyens. Et puis, on ne peut acheter une dinde entière à cause de sa taille alors que la tradition malgache veut que dans la famille, chaque morceau est destiné à une personne bien précise, d'où sans doute la préférence au poulet entier. Quant à la bûche de Noël, la profusion des cours de pâtisserie est telle qu'aujourd'hui dans la famille, il y a une pâtissière qui se sacrifiera pour confectionner la bûche de la maison et celles des tantes et sœurs.
Malgré la résignation face à la crise, les nombreux témoins que nous avons intérrogés disent tous avoir de l'espoir, en témoignent les larges sourires accompagnant les réponses. "Demain sera forcément mieux", disent-ils. Joyeux Noël !
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les
RDV du réveillon....
(vu sur le site
www.rainizafimanga.com)
"Les
'Grands' parlent d'idée
les 'médiocres'
parlent d'évènements
les 'misérables'
parlent contre les personnes..."
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EXPRESS
DE MADA lundi 23 décembre 2002
ET DE 100 POUR LE "TIM" : LE PREMIER TABLEAU DE L'ASSEMBLÉE NATIONALE
Alors qu'il manque encore quatre circonscriptions à l'appel, une dans la province de Fianarantsoa (Ikalamavony) et trois dans celle de Mahajanga (Befandriana, Besalampy et Maintirano), le parti présidentiel "Tiako'i Madagasikara" a d'orès et déjà atteint la barre des 100 députés sous son seul nom.
Avec ses alliés de la "Firaisankinam-pirenena", du R.P.S.D. quand il allait aur urnes tout seul et du "HBM", le nombre de députés de la mouvance présidentielle frise les 130, sans compter les "indépendants" qui seront également amenés à se mettre sous la protection des partis dominants.
Pour faire de la résistance politique, apporter une contradiction constructive à l'Assemblée nationale, comme il est d'usage en démocratie, il ne reste à peine 10 députés de l'Arema, du T.T.S. de Toamasina, de Leader Fanilo et du MFM.
Ce raz-de-marée de la mouvance présidentielle sur le Palais de Tsimbazaza va nécessairement entraîner un profond remaniemement ministériel, au détriment des ministres qui avaient été choisis pour marquer la réconciliation nationale au sein du gouvernement de Jacques Sylla, sur la pression de la communauté internationale.
Ces temps sont désormais révolus, le prochain gouvernement sera nécessairement encore plus soudé autour du président Marc Ravalomanana pour appliquer sa politique.
Alors que quatre circonscription seulement - une dans la province de Fianarantsoa (Ikalamavony) et trois dans celle de Mahajanga (Befandriana, Besalampy et Maintirano) - manquent encore pour que les résultats de l'élection législative anticipée de dimanche dernier soient complets, tout en restant encore officieux jusqu'à la proclamation officielle par la Haute cour constitutionnelle, la cause est entendue depuis déjà plusieurs jours, avec déjà 100 députés aux couleurs du "TIM" présidentiel dans la prochaine Assemblée nationale, et une majorité encore plus importante avec le soutien de ses alliés politiques au sein de la "Firaisankinam-pirenena" et de quelques autres renforts.
Si, jusqu'à recours devant la HCC ou dénonciation par les observateurs internationaux, les fraudes ne sont pas officiellement d'actualité, la première analyse un peu moins hâtive d'une satisfaction totale, pour les uns, ou un désespoir absolu pour la vie politique du pays pour les autres, permet de dégager quelques indications intéressantes sur la nature des résultats.
Champion Électoral
On constante d'emblée que sur les 156 circonscriptions dont les résultats sont connus, 51 circonscriptions seulement ont donné une majorité absolue (plus de 50% par rapport aux suffrages exprimés) aux candidats élus. Si dans ce cas les candidats du "TIM" sont les plus nombreux, et bien évidemment parmi eux les ministres, suivis de ceux de "L'Alliance nationale", 105 députés ont été élus un nombre de voix, et donc un pourcentage, souvent très inférieur à la majorité absolue, c'est à dire à la moitié des suffrages exprimés.
L'élu champion toutes catégories reste le ministre de la communication Mamy Rakotoarivelo avec un score de 80,50% des voix dans la première section du 3e arrondissement d'Antananarivo commune urbaine. Il est suivi par le candidat Rémi du RPSD d'Antsohihy qui obtient 80,06% des voix dans son duel (il n'y avait que deux listes en présence) contre le "TIM".
La dispersion des voix, même si les écarts entre le premier, élu, et le second, battu, sont importants, a bien sûr profité non seulement au pouvoir, mais également à quelques rescapés du scrutin uninominal à un tour. Par exemple, à Ifanadiana, dans la province de Fianarantsoa, le candidat des "H.B.M." Jacques Radaorozandry est élu avec 3.104 voix, sur 18.319 suffrages exprimés, soit seulement 16,95%, dans une circonscription électorale où 13 listes étaient en présence. Ils sont quelques "petits" candidats à avoir finalement bénéficié de cet avantage à l'éparpillement des voix sur plusieurs candidats.
Antananarivo solidaire
Dans l'ensemble, il apparaît malgré tout qu'un second tour aurait été souhaitable pour faire l'unanimité, ou presque, sur les députés minoritaires élus au seul bénéfice de ce mode de scrutin uninominal à un seul tour, ce qui est quand même le cas, dans des proportions certes variables, dans plus d'une centaine de circonscriptions, soit finalement 65% des circonscriptions. Il est clair que dans ces circonscriptions-là, où le député est passé avec moins de 50% des suffrages exprimés, il est difficile d'en faire un élu de proximité représentatif de sa région à l'échelon national.
Fort heureusement, le taux de participation est généralement suffisamment élévé, au-delà des 60%, pour admettre qu'en définitive le candidat élu est le bon, sauf bien sûr si dans ces circonscriptions le volume des "ordonnances" délivrées par les procureurs de la République, a été anormalement élevé, puisque ces documents électoraux de dernière heure sont toujours, et de tout temps, favorables au pouvoir en place.
Avec la province de Toamasina, c'est de Fianarantsoa qui placent le plus de députés "indépendants" à l'Assemblée nationale. C'est aussi dans la province de Toamasina,, fief politique de l'ex-président Didier Ratsiraka, que logiquement les députés d'opposition sont les plus nombreux, élus soit sur des listes Arema, trois, ou sur celle de "Toamasina Tonga Saina", que l'on dit proche du maire du chef-lieu de province, Roland Ratsiraka. Zrema plus "T.T.S." feront donc figure de premier "groupe" d'opposition à l'Assemblée nationale et de deuxième "force" politique du pays derrière, mais très loin derrière, les partis de la mouvance présidentielle.
Du monde sur la touche
Avec deux députés contre un seul au MFM, "Leader Fanilo" est également emporté par la vague bleu et vert du "TIM" et de ses alliés de "L'Alliance nationale".
Enfin, Antananarivo-Ville et sa province ne laissent absolument aucune chance aux autres formations politiques avec 12 députés sur 12 dans les six arrondissements de la capitale et 29 élus sur 29 au niveau provincial, avec seulement pour ces 41 circonscriptions 16 députés élus avec un score inférieur à la majorité absolue des 50%. Antananarivo est donc plus soudée que jamais autour du président Marc Ravalomanana, ce qui est naturel compte tenu de la contribution effective et durable des électeurs de cette province dans son accession au pouvoir. La cohérence est totale et normale, même si des provinces comme Antsiranana avec 13 députés du "TIM" sur 13 sièges à pouvoir, ou Fianarantsoa avec 19 sur 33 et Toliara avec le même nombre se révèlent, en définitive, des soutiens réels au chef de l'Etat et aux candidats choisis par son parti.
Le prochain gouvernement devrait logiquement, lorsque la HCC aura proclamé les résultats officiels au plus tard 10 jours après la réception du dernier pli des CRMV, refléter cette majorité politique pour le président de la République au sein de la future Assemblée nationale, exercice d'autant plus difficile, surtout si le nombre des ministres est réduit, que cette majorité offre l'embarras du choix. Pour autant d'élus, combien en définitive seront véritablement reconnus parmi les nouveaux, alors que les ministres en place ont tous, à l'exception d'un seul, assez confortablement tiré leur épine du jeu électoral ?
Les pratiques politiques ont, en effet, montré que la tranquilité parlementaire tenait plus à la satisfaction des attentes des députés qu'à tout autre considération. Or, quand une majorité est aussi pléthorique que celle sur laquelle débouche ce scrutin électoral anticipé, il y a forcémement beaucoup de monde qui se trouve sur la touche.
Législatives à Fianarantsoa
On évoque un déroulement convenable du scrutin législatif du 15 décembre dernier, mais cela semble ne pas avoir été le cas dans certaines circonscriptions. L'association "Toamasina tonga saina" a été ainsi la première à soulever l'existence de certaines irrégularités survenues dans différentes circonscriptions électorales de la province (cf. L'Express de Madagascar du 21/12/02). Et voici que de nouvelles dénonciations émanent de candidats qui se sont présentés dans la province de Fianarantsoa. Ils sont une vingtaine, dont des indépendants et des candidats issus de différentes formations autres que les "Firaisankinam-pirenena" et "Tiako i Madagasikara" (Tim).
Dans leur communication transmise hier aux rédactions, ces candidats font ainsi remarquer que des chefs Cisco ont abusé de leur autorité, par le biais de pressions sur les enseignants et les parents d'élèves pour voter en faveur des candidats du Tim; que des électeurs ont été expressément transportés d'une circonscription à une autre pour voter également en faveur de ces candidats du Tim; que de nombreuses cartes électorales n'ont été délivrées à leurs titulaires qu'au dernier moment. De même qu'il y a eu des abus dans la délivrance des ordonnances. D'autres dénonciations ont trait au fait que des Pcls (président du comité local de sécurité) ont été investis de responsabilités particulières dans les bureaux de vote; que des électeurs ont pu voter deux fois dans certaines circonscriptions, tandis que d'autres ont voté sans présenter leur carte nationale d'identité. L'utilisation des tee-shirts à l'effigie du président Marc Ravalomanana est aussi soulevée par ces candidats qui notent encore que des biens publics ont été utilisés durant toute la propagande.
Pour toutes ces irrégularités qu'ils estiment avoir entaché le bon déroulement de l'élection, ces candidats revendiquent que le scrutin du 15 décembre soit annulé et refait pour les 23 circonscriptions électorales de la province de Fianarantsoa.
EXPRESSION:
La survie du régime parlementaire
Dans l'ensemble, ses candidats ont été préférés à ceux de la "Firaisankinam-Pirenena", bien qu'il en fasse partie, indiquant, sans doute, un désir profond de renouveau, un renouvellement de la classe politique puisque aussi bien le Rassemblement pour la social-démocratie (Rpsd) de Marson Evariste que l'AVI de Norbert Ratsirahonana ont été plus ou moins compromis avec les anciens régimes, celui de Ratsiraka pour le premier nommé, celui de Zafy Albert pour le second.
A cette classe politique-là, les électeurs ne veulent plus avoir à faire, encore que certains indépendants notoirement douteux résistent plutôt bien à cette grande lessive politique. Combien cela leur aura-t-il coûté ?
Une analyse poussée, lorsque les résultats seront connus dans le détail et officiels permettra de tirer quelques leçons utiles du srutin législatif anticipé pour tenter de se faire une idée de la marge de manœuvre résiduelle pour la démocratie.
Par exemple, il est absolument confirmé que la présence au pouvoir attire les voix. Les ministres candidats, dans l'ensemble, font de très bons scores, au-dessus de la moyenne nationale. C'est la raison pour laquelle, d'ailleurs, aucun changement de régime n'a jamais été obtenu par les urnes, mais toujours par la rue, par un mouvement populaire de longue durée, avec grève générale à la clef.
Il sera également intéressant d'analyser quelle aurait été la composition de l'Assemblée nationale si le mode de scrutin de liste à la proportionnelle n'avait pas été changé en scrutin uninominal à un tour, donc sans ballotage possible ! Ce n'est pas vraiment une très bonne règle puisqu'elle ne donne pas satisfaction à la plus grande majorité des électeurs.
On constate en effet, que le nombre d'élus du "TIM" et de ses partis alliés qui sont élus avec moins de 50% des voix est relativement important (voir papier général), laissant une part importante de la population dans l'insatisfaction.
Ainsi, un second tour aurait-il quand même modifié le paysage politique au Palais de Tsimbazaza, sans pour autant remettre en cause la majorité absolue que le président Marc Ravalomanana y détient. Moralement et démocratiquement parlant c'eut été plus agréable à regarder...
Enfin, si fraudes il y a eu, ce qui est inévitable puisque dans les gênes administratifs de tous les régimes et de leurs fonctionnaires - n'oublions pas que ce sont les Français de la colonie, et tout particulièrement les Corses... qui nous ont "appris" à voter - elles ne sont certainement pas d'une ampleur telle que la volonté populaire en a été modifiée.
Il reste à voir comment tout ce beau monde-là va se comporter à l'Assemblée nationale, si l'absentéisme, qui cette fois se justifierait beaucoup plus que dans les législatures passées, hormis celles de la IIe République, sera toujours aussi important ou si des contraintes réglementaires pousseront les députés à un peu plus de civisme. Il en va sans doute de la survie du régime parlementaire.
PME
La Maison des petites entreprises (Mpe), émanation du Projet d'appui au développement des petites entreprises à Madagascar (Paepem), projet financé par la Coopération française, développe et met en oeuvre une démarche innovante de promotion adaptée à la Pme manufacturière malgache.
Par le biais d'instruments spécifiques (travail d'animation sur le terrain et développement de méthodologies élaborées avec le soutien d'experts en démarche qualité), il a été permis de favoriser la mise en réseau qualitatif des entreprises malgaches, de participer à leur promotion commerciale et de les accompagner vers le développement d'échanges commerciaux durables.
Ainsi, ce "drainage qualitatif" a permis de sélectionner environ 200 entreprises qui font aujourd'hui l'objet de l'attention particulière du projet, lequel peut notamment participer au co-financement de prestations d'accompagnement adaptées.
Le comité de pilotage du projet vient de valider ses nouvelles orientations stratégiques, et notamment la perspective d'un élargissement de la démarche engagée de "promotion des échanges" aux autres entreprises malgaches et à leurs différents partenaires.
L'ensemble du dispositif fera prochainement l'objet d'une importante promotion commerciale dont "l'annuaire des entreprises" qui permettra à toute entreprise malgache formelle de pouvoir être identifiée de par le monde à partir du réseau Internet, le "Guide du savoir-faire et de la sous-traitance", base de donnée qualitatives d'informations professionnelles, et le "Guide de la formation continue" qui permettra à toute entreprise de pouvoir rechercher les offres de formation continue disponibles sur le marché.
D'autres aspects complémentaires de ce dispositif sont en cours de développement et font l'objet de partenariats.
Plusieurs partenariats ont déjà exprimé leur souhait de voir se pérenniser cette dynamique sous la forme d'un espace d'action commun, dont ils pourraient partager les services (groupements, professionnels , représentants des prestataires de services, organismes financiers, bailleurs, administrations malgaches…).
Un charte de partenariat devrait les amener prochainement à matérialiser entre eux cette plate-forme de services communs, de droit malgache: "la Maison de l'entreprise " dont la vocation sera de leur permettre de devenir progressivement les maîtres d'œuvre des actions initiées par leur projet.
Association "Go to Madagascar"
Aujourd'hui, malgré quelques signes encourageants de reprise (remise à flot d'Air Madagascar, arrivée de l'agence Gato qui va élaborer le Master Plan du tourisme réouverture du grand complexe touristique qu'est l'ancien Andilana Beach) le secteur touristique est encore sinistré.
C'est pourquoi, les membres du GO TO se mobilisent afin de solliciter l'accord formel de l'État pour un report du délai de paiement des obligations fiscales en juillet 2003, obtenir un taux bonifié sur les emprunts bancaires, permettre la reprise des dessertes aériennes internationales sur les Provinces, sensibiliser sur l'opportunité de la desserte Johannesburg-Nosy Be et demander une baisse du taux de la Tva pour le secteur.
Cette sollicitation relève du constat qu'il faut redynamiser le secteur touristique, ce qui ne peut se faire sans la coopération du gouvernement, du ministère du Tourisme et des organismes périphériques. C'est pourquoi a été crée le groupement GO TO.
LES HÔTELIERS EN MAJORITÉ
Le groupement GO TO Madagascar regroupe des opérateurs touristiques convaincus de la nécessité d'une redynamisation du secteur touristique. Les membres viennent tous des métiers du tourisme en complémentarité à leurs actions individuelles ou à leur appartenance avec d'autres associations. Ils sont hôteliers, restaurateurs, transporteurs aériens, loueurs de voitures, tour-opérateurs, agents de voyages ou prestataires spécialisés. La situation au 19 décembre 2002 montre que la grande majorité des membres est constituée d'hôtels (40%), des réceptifs (22%). Suivent ensuite les prestataires spécialisés (8%), les transporteurs aériens (8%) ainsi que les Ong et consultants (8%).
L'objectif de l'association GO TO est ainsi de défendre les intérêts des opérateurs touristiques, de donner un label de qualité des services et de respecter les règles de déontologie et d'éthique. À terme, elle mettra en place une structure permanente de GIE (Groupement d'Intérêt Économique) qui aura pour mission: d'organiser les rencontres avec les pouvoirs publics, les bailleurs de fonds et autres partenaires, d'assurer la liaison entre les membres, de défendre les intérêts du groupement, de rechercher les financements des projets, de mettre en place des actions de promotion durable, d'élaborer un label de qualité et d'ouvrir d'autres marchés émetteurs. D'ailleurs, le GO TO va réaliser une Charte de qualité et des critères d'adhésion au cours de l'exercice 2003.
Dans un premier temps, la stratégie du GO TO Madagascar est de donner une visibilité à court terme (4 mois) aux membres. Pour cela, ont été préconisés: la structuration de l'association, la réalisation d'actions immédiates, une stratégie de crédibilisation, la pérennisation de l'association.
Marc Ravalomanana à Maurice
La visite-éclair de 24 heures (du 20 au 21 décembre 2002) du président de la République Marc Ravalomanana, à l'île Maurice, confinait à une véritable épreuve de marathon exécutée en vitesse de pointe, tant le programme était chargé.
En effet, outre le dîner d'État offert en son honneur par le Premier ministre mauricien, Sir Anerood Jugnauth, au Hilton (de Flic en Flac), dans la soirée même du 20, la journée du 21 a commencé par la visite au Premier ministre mauricien au Palais du gouvernement ainsi qu'à l'Assemblée, à Port-Louis. Visite qui s'est terminée par une séance de travail entre des membres du gouvernement mauricien et la délégation malgache conduite par le président Marc Ravalomanana et constituée de 7 ministres et de hauts fonctionnaires de l'État. Divers dossiers y ont été abordés, notamment la zone franche malgache, le mécanisme de suivi sur les échanges commerciaux, l'accord de protection et de promotion des investissements, la ligne de crédit, la coopération régionale, les travailleurs malgaches à Maurice, les négociations ACP-UE sur les Accords de partenariat économique, Tromelin et les îles éparses, les échanges culturels ainsi que le Centre régional de coordination du projet de lutte contre le déversement des hydrocarbures.
Marc Ravalomanana à Maurice (suite et fin)
MAURICE SOUTIENT LES REVENDICATIONS MALGACHES
Le gouvernement mauricien continuera à accorder son appui à la revendication du gouvernement malgache sur les îles éparses (Juan de Nova, Euroa, Bassas da India et les îles Glorieuses). Le gouvernement mauricien a, de son côté, réitéré sa souveraineté sur Tromelin et a souhaité pouvoir continuer de bénéficier du soutien du gouvernement malgache à cet effet.
DÉFI TECHNOLOGIQUE:
MAURICE PRÊTE À AIDER MADAGASCAR
Le gouvernement mauricien a émis le souhait de créer un "Integrated Business Park" à Madagascar avec l'expertise indienne et mauricienne, à travers le Business Park of Mauritius Ltd, dans le cadre d'une coopération triangulaire. Ce projet qui sera éventuellement implanté dans une zone délimitée à Madagascar, vise à préparer la région à faire face aux grands défis de la technologie. Des milliers d'emplois seront créés, de même que de la valeur ajoutée pour les deux îles.
Marc Ravalomanana à Maurice (suite)
UNE AUGMENTATION DE 42% COMPARÉE À 2002
Lors de sa rencontre avec la communauté malgache résidant à Maurice, le président Marc Ravalomanana a dévoilé qu'il avait déjà signé la Loi de finances au titre de l'année 2003, ce, avant son départ pour cette visite officielle.
Les seules informations communiquées à cette occasion sont qu'on y enregistre une augmentation de 42% comparée à la précédente Loi.
DÉMOCRATIE À LA MAURICIENNE
:UN MODÈLE D'EXEMPLE
Le système de gouvernement à l'Île Maurice a été pris en exemple par Marc Ravalomanana pour expliquer que si un tel système avait existé à Madagascar, on aurait pu éviter la dernière crise. Le problème est, a-t-il ajouté, qu'il y a des gens qui n'acceptent pas le principe de l'alternance.
À Maurice, l'opposition est consultée pour toutes les grandes décisions que le gouvernement en place envisage de prendre. On peut voir à travers ce modèle qu'il existe une véritable collaboration entre toutes les parties concernées.
Il faut noter que le leader de l'opposition mauricienne, Navin Ramgoolam, était également présent à l'aéroport pour accueillir le président Marc Ravalomanana, en compagnie du Premier ministre Sir Anerood Jugnauth et du vice-Premier ministre Paul Bérenger, ainsi que du ministre des Affaires étrangères Anil Gayan.
2ème FORUM DE L'AGOA
UNE IMPORTANTE DÉLÉGATION MALGACHE Y PARTICIPERA
Suite à l'invitation faite au gouvernement malgache par le gouvernement mauricien relative à sa participation au second Forum de l'Agoa qui se tiendra à Maurice à partir du 10 janvier 2003, le Président de la République a répondu que Madagascar sera présent. Il a même ajouté qu'il mettra spécialement l'avion présidentiel à la disposition de la délégation malgache pour permettre le maximum de participation. Par ailleurs, le même aéronef devrait permettre d'amener de Maurice à Madagascar les investisseurs qui auront participé au Forum.
Fjkm Ambohitantely
La paroisse Fjkm Ambohitantely célèbre cette année son 140e anniversaire. Mais cet anniversaire coïncide également avec celui du Pasteur Richard Andriamanjato qui y a officié depuis le 21 décembre 1957. Soit 45 ans d'intendance mais surtout d'évangélisation au sein de ce temple qui compte, parmi ses fidèles, de nombreuses élites de divers domaines. Il a été indiqué qu'une vingtaine de pasteurs ont été formés et encadrés personnellement par Richard Andriamanjato pendant ces 45 ans où il a travaillé à Ambohitantely. Des années de bons et loyaux services qui lui ont valu la reconnaissance et la gratitude de tous ses fidèles. Cet anniversaire (presque jour pour jour) a été ainsi célébré hier, par un grand culte où Richard Andriamanjato lui-même a prononcé trois homélies.
On note toutefois que les festivités se sont déroulées dans la plus stricte intimité des fidèles, qui ont communié pour la Sainte-Cène avant de se séparer.
Richard Andriamanjato n'est pas seulement un homme d'église mais aussi une éminente personnalité de la classe politique, et a déjà détenu de hautes responsabilités dans la gestion des affaires nationales. Le dernier poste qu'il a occupé est celui de la présidence de l'Assemblée nationale, de 1993 à 1997.
VANF
Gare aux courtisans assidus de mauvais conseils ! Par NASOLO-VALIAVO Andriamihaja
À une certaine époque, quand l'Arema de Didier Ratsiraka avait " confisqué " la majorité absolue des sièges parlementaires, on avait fait la fine bouche et dénoncé la razzia. Peut-on, pour les mêmes raisons, applaudir que l'Assemblée Nationale soit aussi massivement
acquise à Marc Ravalomanana ?
Ceux qui, aujourd'hui, écrivent sans ironie que cette majorité des trois quarts est une " garantie inébranlable de stabilité " n'en finissaient plus, avant le 16 décembre 2001, de crier à la dictature d'un parti unique. La stabilité serait donc plus ou moins mauvaise selon qu'elle sert d'assise à un Didier Ratsiraka qu'à un Marc Ravalomanana. Malgré tout ce qu'on a pu écrire, dire, regarder, sur les inconvénients de la personnalisation du pouvoir, la démocratie malgache reste donc avant tout, et surtout, une affaire de personne. Et tant pis pour les idées !
Quelqu'un qui, dans son excès de zèle, peut se féliciter en 2002 d'une " garantie inébranlable de stabilité " aurait pu déjà commettre la même erreur en 1975, à l'aube tant prometteuse de la République socialiste et révolutionnaire et se rendre complice de l'inévitable catastrophe à laquelle court le pays, dans un éternel recommencement des bêtises d'hier.
Chroniqueur échaudé par vingt-cinq ans de n'importe quoi, je me refuse à accorder un chèque en blanc à quiconque. Entretenir Marc Ravalomanana dans l'ambiance obséquieuse qui avait fait perdre le sens des réalités à Didier Ratsiraka n'est pas le meilleur service à lui rendre. Personne n'est parfait et c'est bien pour cette raison que
personne ne doit avoir les mains absolument libres à la tête du pays.
Même Andrianampoinimerina, au temps du despotisme éclairé, n'avait jamais abusé de son arbitraire royal sans en référer aux débats et controverses de l'Antenimiera.
L'infaillibilité n'est pas humaine et on n'a jamais vu de Chef d'État d'essence divine, si déjà Dieu existait. Donner à Marc Ravalomanana les moyens législatifs de ses idées et de son programme, c'est bien. Lui faire croire qu'il peut en disposer à sa guise, sans que personne ne puisse le censurer, c'est dangereux. C'est d'autant plus criminel depuis qu'on sait comment la servilité, la flagornerie, les dithyrambes, avaient corrompu Didier Ratsiraka. L'erreur est humaine, persévérer dans le cynisme est proprement diabolique.
LE MAURICIEN - LUNDI 23 DECEMBRE 2002
Visite de Marc Ravalomanana
SAJ: "Les bases d'une nouvelle coopération ont été jetées"
Le président de la République de Madagascar, Marc Ravalomanana, a effectué une visite courte mais fructueuse vendredi et samedi dernier à Maurice. Cette visite a été qualifiée d'" exceptionnelle " par le Premier ministre, sir Anerood Jugnauth, dans la mesure où c'est la première visite officielle du président malgache. Il s'est déclaré confiant que Madagascar connaîtra un nouveau départ. " Les bases d'une nouvelle coopération ont été jetées ", a dit le Premier ministre. M. Ravalomanana a soutenu que la coopération entre Maurice et Madagascar se porte bien. Il a insisté sur le fait que son pays s'est " engagé dans la voie du développement rapide et durable, vu que les institutions de la République sont en place ".
Le président malgache a eu une journée très chargée samedi. Il a rencontré le président de la République, Karl Offmann, avec qui il a déjeuné. Marc Ravalomanana a également eu une séance de travail avec le Premier ministre et plusieurs ministres du gouvernement. Divers dossiers ont été abordés, notamment la zone franche malgache, le mécanisme de suivi sur les échanges commerciaux, l'accord de protection et de promotion des investissements, la ligne de crédit, la coopération régionale, les travailleurs malgaches à Maurice, les négociations ACP-UE sur les Accords de partenariat économique, Tromelin et les îles éparses, les échanges culturels, ainsi que le centre régional de coordination de la lutte contre le déversement des hydrocarbures (voir communiqué plus loin). M. Ravalomanana n'a pu visiter l'usine de Floréal Knitwear faute de temps. Il a, par contre, visité le secrétariat de la Commission de l'océan Indien et rencontré les ressortissants malgaches à Maurice avant d'avoir une séance de travail avec le Joint Economic Council (JEC).
Rencontrant la presse avant de quitter l'île, le président malgache a observé que " cette visite a permis faire le point sur la situation socio-politique de Madagascar ". " La stabilité est quasiment acquise surtout après les élections législatives qui se sont déroulées le 15 décembre, dans le respect des règles démocratiques et dans la transparence. Nous pouvons nous atteler à la réforme de l'administration pour la rendre plus efficiente et plus responsable. Le type de gouvernance basé sur la rigueur des finances publiques, la lutte contre la corruption et les fraudes douanières contribueront à l'instauration d'un climat de confiance et de sécurité. La réforme générale des droits des affaires, dans un souci de simplification et de transparence, sera une garantie supplémentaire aux investisseurs. C'est dans ce contexte que nous plaçons la coopération entre nos deux pays ", a dit Marc Ravalomanana.
" La coopération entre les deux pays se porte bien. Dans les moments les plus difficiles, Maurice a été aux côtés de Madagascar. Cette volonté de coopération se renforcera et il n'y a guère d'obstacle à ce que nous voulons entreprendre ", a-t-il soutenu.
Coopération bilatérale
Présentant Marc Ravalomanana à la presse, sir Anerood Jugnauth a fait état de l'honneur de Maurice d'être le premier pays à recevoir la visite du président malgache après les récentes élections législatives à Madagascar. " Je pense que cette visite a une importance exceptionnelle puisque Madagascar va connaître un nouveau départ. Elle permet de jeter les bases d'une nouvelle ère de coopération bilatérale. J'ai pu sentir une réelle volonté de coopérer ", a déclaré le Premier ministre.
SAJ s'est dit confiant que les opérateurs économiques et les hommes d'affaires sauront répondre à l'appel des autorités malgaches, dont la principale préoccupation est de mettre en place l'encadrement nécessaire pour assurer un développement durable et soutenu. " Il est vrai que les opérateurs du secteur privé avaient perdu confiance après les événements politiques en début d'année. La confiance a repris avec les assurances données. Sans hésitation, les usines vont rouvrir leurs portes et d'autres unités vont démarrer leurs activités. Je suis sûr qu'il y aura davantage d'investissements dans des secteurs autres que le textile ", a-t-il affirmé.
Répondant en malgache, avec l'aide d'un traducteur français, Marc Ravalomanana a expliqué qu'il a " essayé de rassurer les investisseurs ". " Nous allons essayer d'être transparents et de mettre en place un cadre incitatif pour les affaires ", a-t-il dit. Il a confirmé que la question des pertes et préjudices subis par les opérateurs mauriciens à Madagascar a figuré à l'ordre du jour des échanges. " Nous allons voir comment les aider de la manière la plus efficace possible. Les hommes d'affaires ont toujours des requêtes à soumettre au gouvernement. Mais, finalement, c'est l'esprit d'initiative qui doit primer dans le dialogue entre l'État et le secteur privé. Les opérateurs savent qu'il y aura toujours de nouvelles difficultés. Il y a toujours des hauts et des bas et il faut savoir agir en conséquence ", a ajouté le président malgache. Par ailleurs, M. Ravalomanana a souligné que lors des discussions avec les représentants du secteur privé, les détails des requêtes n'avaient pas été approfondis. " Les opérateurs économiques ont toujours des demandes et des requêtes mais ils doivent également savoir que plus le risque est grand, plus le profit peut être important ", devait-il dire.
Concernant la reconnaissance de la part de l'Union Africaine, Marc Ravalomanana a dit qu'il pensait que celle-ci " s'efforcera de trouver des solutions au problème de la reconnaissance de Madagascar. L'organisation panafricaine était derrière nous dans le projet d'élections législatives anticipées. Les élections ont été transparentes. Il y a eu toute une pléthore d'observateurs étrangers à ces élections. Le ministre mauricien des Affaires étrangères nous a fait comprendre qu'il fera tout son possible pour amener à une reconnaissance de Madagascar par l'Union Africaine ", a-t-il affirmé. Maurice apportera également son soutien à la demande d'adhésion de Madagascar à la Southern African Development Community (SADC).
Par ailleurs, le président malgache a déclaré qu'il n'y a pas de cycle de dix ans de stabilité politique dans son pays. Il a regretté qu'il n'y existe pas une tradition d'opposition comme il en existe à Maurice.
Communiqué conjoint Maurice-Madagascar
1. A la suite de l'invitation du Premier ministre de la République de Maurice, sir Anerood Jugnauth, S.E. M. Marc Ravalomanana, le Président de la République de Madagascar, a effectué une visite
d'Etat à Maurice du 20 au 21 décembre 2002.
2. Le Chef de l'Etat malgache était accompagné de son épouse et d'une importante délégation, comprenant entre autres, sept ministres, de hauts fonctionnaires, des représentants du secteur privé, et de la presse.
3. Au cours de la visite, le Président Ravalomanana et son épouse ainsi que les membres de sa délégation ont été reçus par le Président de la République, M. K. Offmann.
4. Le Président Ravalomanana a eu une longue séance de travail avec le Premier ministre et plusieurs ministres du gouvernement mauricien. Divers dossiers ont été abordés, notamment la zone franche malgache, le mécanisme de suivi sur les échanges commerciaux, l'accord de protection et de promotion des investissements, la ligne de crédit, la coopération régionale, les travailleurs malgaches à Maurice, les négociations ACP-UE sur les Accords de Partenariat Economique, Tromelin et les îles éparses, les échanges culturels, ainsi que le centre régional de coordination du projet de lutte contre le déversement des hydrocarbures.
5. Sur la question de Tromelin et les îles éparses, le gouvernement mauricien continuera à accorder son appui à la revendication du gouvernement malgache sur les îles éparses (Juan de Nova, Europa, Bassas da India et les îles Glorieuses). Le gouvernement mauricien a, de son côté, réitéré sa souveraineté sur Tromelin et a souhaité pouvoir continuer de bénéficier du soutien du gouvernement malgache à cet effet. Le gouvernement malgache a pris note de la position mauricienne.
6. La partie mauricienne se réjouit de l'intention de Madagascar de demander son adhésion à la SADC. Le gouvernement mauricien accordera son soutien total à cet acte de candidature.
7. Les deux parties ont noté que, suite aux élections législatives à Madagascar le 15 décembre dernier, les conditions sont maintenant réunies pour que Madagascar soit reconnue par l'Union africaine. Le gouvernement mauricien veillera à ce que Madagascar retrouve sa place légitime au sein de l'Union africaine le plus tôt possible.
8. Se félicitant du processus démocratique à Madagascar, les deux parties souhaitent que les Comores puissent s'engager dans le même voie afin d'assurer le bon fonctionnement des institutions sous la nouvelle Constitution.
9. Le gouvernement mauricien note avec satisfaction l'engagement du gouvernement malgache d'effectuer le remboursement total de la TVA aux opérateurs mauriciens à Madagascar d'ici le 31 décembre 2002. La décision du gouvernement malgache de défiscaliser la filière textile et de mettre en œuvre de nouvelles mesures concernant la TVA sur les intrants de la zone franche constituent des mesures positives visant à assurer la relance des activités de ce secteur.
10. La partie malgache a pris bonne note du souhait du gouvernement mauricien de créér un "Integrated Business Park" à Madagascar avec l'expertise indienne et mauricienne, à travers le Business Parks of Mauritius Ltd, dans le cadre d'une coopération triangulaire. Ce projet qui sera éventuellement implanté dans une zone délimitée à Madagascar, vise à préparer la région à faire face aux grands défis de la technologie. Des milliers d'emplois seront créés de même que de la valeur ajoutée pour les deux îles.
11. Concernant la desserte entre Maurice et Madagascar, les deux parties ont noté avec satisfaction que des changements ont intervenus dans la gestion d'Air Madagascar et permettront d'assurer une coopération plus fructueuse entre nos deux compagnies aériennes.
12. Le Président de la République de Madagascar a aussi rencontré la communauté malgache vivant à Maurice et a visité le siège de la COI qui fête ses vingt ans cette année.
13. Le Président et sa délégation ont aussi eu une séance de travail avec les dirigeants du secteur privé mauricien dont des opérateurs de la zone franche à Madagascar. Au cours de la réunion, le Président a confirmé la mise en place d'un environnement serein pour le développement du secteur privé.
14. Avant de quitter Maurice, le Président malgache a tenu une conférence de presse en compagnie du Premier ministre mauricien.
15. Le Président de la République de Madagascar exprime sa gratitude au gouvernement et au peuple mauriciens pour l'accueil chaleureux, l'hospitalité, et les marques d'amitié, de solidarité et de la fraternité qui ont jalonné cette visite porteuse d'espoir.
Fait à Port-Louis le 21 décembre 2002.
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