 |
Hello
again.... TetezamitaKely
souhaite à tous
de
Joyeuses fêtes de fin d'année
"Hier
c'est une histoire
Demain
est un mystère
Aujourd'hui
un cadeau..."
|
... le monde entier a les yeux braqués sur Madagascar et
ses élections...
•
LE MONDE | 26.12.02 | 13h24
André
Maire, un aventurier de la peinture
Sur
toutes les latitudes, et pendant plus d'un demi-siècle, le peintre André
Maire (1898-1984) voyage et dessine. En 1919, il embarque pour le Cambodge
où il découvre le site d'Angkor, qui l'inspirera jusqu'à la fin de sa
vie. Dans une exposition consacrée à cet artiste par la galerie Nast, à
Paris, l'accent a été mis sur des œuvres des années 1950, une période
de pleine maîtrise de ses sujets d'élection, après plus de trente ans
de pratique.
Elève
puis gendre d'Emile Bernard (1868-1941), un peintre de l'école de
Pont-Aven, André Maire bénéficie d'une formation classique, que ses
voyages et sa vision personnelle vont transformer en un style particulier.
Entre 1919 et 1960, il visite l'Inde, la Birmanie, la Thaïlande,
Ceylan, l'Afrique et Madagascar, croquant sans relâche tout ce qu'il
voit.
Recourant
à toutes les techniques du dessin (encre, lavis, sanguine, aquarelle,
etc.), il privilégie la mine de plomb ou le fusain qui, sous sa main,
restituent la faune, la flore, les habitants, les temples.
DE
SUBTILS DÉGRADÉS
Ses
œuvres les plus célèbres sont consacrées à la cité d'Angkor, encore
sauvage quand il s'y rend entre les deux guerres, puis au début des années
1950. A demi- étouffées sous la végétation luxuriante, des statues
imposantes gardent les ruines des temples de la jungle.
Dans
de subtils dégradés, le peintre rend la moiteur du climat, le mystère
des tours sculptées de visages monumentaux, la sérénité du sourire des
bouddhas surgis d'un enchevêtrement de lianes et de racines.
Pour
embellir ses compositions, il n'hésite pas à déplacer architectures et
sculptures au gré de son imagination, recréant un univers encore plus poétique,
où la dimension sacrée du lieu est rendue avec intensité.
Selon
l'importance de la composition et le format, les dessins d'Angkor se négocient
entre 1 500 € et 2 000 €, les plus beaux jusqu'à
3 000 €. Les bouddhas, qui figurent en général sur des œuvres
abouties, sont très appréciés et se trouvent parmi les plus chers,
comme ce grand bouddha assis avec, derrière lui, des tours à visages, (3 000 €).
Les éléphants plaisent aussi énormément, surtout quand il s'agit d'une
procession devant les temples d'Angkor (1 400 €).
Le
Vietnam fait également partie des escales d'André Maire. Il y exécute
des dessins représentant la ville de Saïgon, et notamment des scènes de
port où une touche de rouge tranchant sur le gris de la mine de
plomb anime judicieusement l'ensemble (2 600 €).
Beaucoup
plus rares dans son œuvre, quelques gouaches représentent des jeunes
femmes vietnamiennes faisant la conversa-tion ou le repas, dans un paysage
ou sur une terrasse (5 500 €). Dans des tons assez foncés,
les silhouettes cernées de vert, ces gouaches offrent une autre facette
des talents du peintre, et un style tout à fait différent. Les
personnages esquissés y sont saisis dans une vie quotidienne nimbée de rêve.
Encore
moins nombreuses que les gouaches, les toiles montrent un traitement
beaucoup plus réaliste, tel ce portrait de Femme malgache (14 000 €).
A
moindre prix, sont accessibles des études de personnages divers,
chasseurs, bonzes, porteurs d'eau, où toutes les couleurs prévues font
l'objet d'annotations (à partir de 900 €).
Les
amateurs peuvent également acquérir sur place un ouvrage intitulé André
Maire, peintre voyageur, où l'ensemble de ses créations, analysé
par plusieurs spécialistes, est abondamment reproduit (40 €).
Catherine
Bedel
"André
Maire, Afrique, Asie", galerie
Nast à Paris, 10, rue d'Alger, 75001 ; tél. : 01-47-03-34-74.
Jusqu'au 31 janvier 2003, du mardi au samedi, de 13 heures à 19 heures.En
vente sur place, 450 €. Galerie Doria, 1, rue des Beaux-Arts,
75006, Paris. Tél : 01-43-25-43-25.
Midi de Madagascar 27/12/02
52 ELUS SUR 160 ONT OBTENU LA MAJORITE ABSOLUE !
Avec le scrutinuninominal majoritaire à un tour, est élu celui qui a obtenu le plus grandnombre de voix. Peu importe qu'il s'agisse de majorité relative ou absolue. Lesélus sont tous des députés à part entière, comme c'était le cas avec "le plusfort reste" de la première législature de la Troisième République, et "la plusforte moyenne" de la législature sortante.
R.O.
Record national
Dans la province de Tana, ils sont 25 sur 41 à être crédités de plus de 50% des suffrages exprimés. Avec la palme à Mamy Rakotoarivelo (TIM) qui a remporté 80,50% (un record sur le plan national) dans le IIIe arrondissement A de la capitale. En bas du tableau figure Rakotondramasy Eugène (TIM) avec 22,27% à Antanifotsy B. Dans la province d'Antsiranana, ils sont 5 sur 13 élus à dépasser les 50%. Avec en tête, Abdallah (TIM) qui a raflé 58,44% des suffrages exprimés à Ambilobe B. Contre 27,75% pour un autre élu TIM, Ali, à
Ambanja.
Dernier
Dans la province de Fianarantsoa, 4 sur 33 candidats ont obtenu la majorité absolue. Randrianirina Robert caracole en tête à Ikalamavony avec 59,55%. Radaorozandry Jacques (HBM) en a obtenu 3 fois moins, enfin presque, à
Ifanadiana, avec 16,95%. En termes de pourcentage, il est le dernier élu du Faritany voire de tout le territoire. Au niveau de la province de Toliara, 4 sur 25 ont franchi la barre des 50%. Rakotoniaina Adrien Marie (TIM) se trouve en première position avec 57,52% à
Miandrivazo. Contre 22,18% pour la lanterne rouge, Mahalatsa Bédé (Leader
Fanilo) à Beloha Androy.
Légitimité
Dans la province de Toamasina, ils sont 5 sur 25 à faire plus de 50%. Zakahely Boniface (Indépendant) est le champion du Faritany avec ses 73,50% à
Mananara-Nord. Laissant loin derrière lui, l'autre Indépendant qui a été élu avec la plus petite marge, en l'occurrence, Rabotomonina Lala Bertrand crédité de 24% à Fénérive-Est A. Dans la province de Mahajanga où 9 élus sur 23 ont obtenu la majorité absolue, ses 80,06% font de Rémi dit Jao Jean du RPSD, réélu à
Antsohihy, le premier dans le Faritany et le second à l'échelle nationale. Maolidy (Indépendant) ferme la marche à Soalala avec 23,36%. En somme, 52 députés élus officieusement sur 160 ont été crédités de plus de 50% des suffrages exprimés. Une majorité absolue qui renforce davantage leur légitimité issue du suffrage universel direct, quoique d'aucuns objectent qu'il faut aussi tenir compte du nombre réel de voix obtenues, du taux de participation et de l'importance de la circonscription. De toute façon, les 118 autres n'ont pas démérité avec une majorité somme toute relative.
Législatives : Probabilité d'un Rotaka à Bekily
s'il n'y a pas d'annulation du scrutin, selon des candidats du MAVANA
Les résultats officieux des élections législatives anticipées ont créé un certain malaise à
Bekily, selon le groupe des candidats Mavana. Ces derniers ont remarqué qu'au cours de la campagne électorale, un certain candidat a tenu des propos mal placés que les gens n'ont pas digérés.
Dominique R.
Ainsi, " si les résultats ne sont pas annulés, il y aurait un rotaka dans cette localité du Sud de l'Ile. Les gens sont mécontents". C'est ce qu'a rapporté le porte-parole des candidats de Mavana, Cyrille Rasamizafy, au cours d'un point de presse qu'ils ont organisé, hier au Radama Hôtel. Pour étayer ses dires, il a cité la manifestation qui s'est tenue à
Bekily, samedi dernier. Ce mouvement pourrait même prendre une autre tournure, si le candidat élu est " maintenu ", a signalé le porte-parole du groupe. Si l'on tient compte des rapports tenus par les candidats de Mavana, la tension est en train de monter dans ce Fivondronana, du " Deep-south". La question qui se pose : " Est-ce un mouvement spontané ou est-ce qu'il y a des gens ou groupes de gens qui sont en train d'exploiter la situation ? "
Suspendu
De leur côté, les candidats de Mavana contestent également les résultats officieux des élections législatives anticipées, entre autres, à
Bekily, Beroroha et Farafangana. Ils s'insurgent contre l'abondance des ordonnances délivrées, des cartes électorales pré-signées, la pression exercée par certains délégués d'arrondissement…Les affaires internes du parti ont été également soulevées, au cours de cette rencontre avec la presse. " Il y avait eu des candidats qui n'auraient pas dû se présenter au nom de Mavana. Ils font du mercenariat politique. Certains membres du Bureau Politique les ont parrainés ", a déclaré le porte-parole du groupe à l'assistance. Résultats de ce remous au sein du Mavana, " les activités du bureau politique ont été suspendues pendant un mois. Pendant ce laps de temps, c'est la présidente nationale (Louisette Raharimalala) qui en décide ", a confié Cyrille Rasamizafy. Cette décision a pris effet depuis le début du mois de décembre 2002 et se termine en principe à la fin de l'année. Notons que la présidente nationale n'a pas été présente, hier au Radama hôtel. Le parti a l'intention de tenir un Conseil National, au courant de l'année 2003, c'est ce qui est aussi ressorti de ce point de presse.
Prix : L'inflation à 14,1% cette année,
estime l'Instat
"Le taux d'inflation de l'année 2002 se situerait à 14,1%" C'est ce que révèle l'enquête mensuelle intitulée. " Nouveaux indices des prix à la consommation ", réalisée par l'Institut national de la statistique (Instat). Les statisticiens affirment que ce niveau des prix sera atteint si la hausse de 0,6% prévue pour ce mois de décembre se réalise. Toujours dans ses prévisions, l'Instat note que le renchérissement des prix sera de 0,4% au cours du mois de janvier 2003.
Didier Rambelo
En attendant, les prix semblent ne pas trop bouger et tant mieux pour les ménagères. D'après les résultats de cette étude périodique de l'Instat, le niveau général des prix n'ont baissé que de 0,5% au cours du mois de novembre. Par rapport à son niveau au début de l'année, les statisticiens révèlent que le panier de la ménagère s'est renchéri de 13,4%. En glissement annuel, c'est-à-dire entre le mois de novembre 2001 et le mois de novembre 2002, les prix ont connu une augmentation de 14,6%.
Selon une approche régionale, les statistiques constatent que les baisses des prix survenues au cours du dernier mois concernent les Faritany d'Antananarivo et de Toamasina avec des taux respectifs de 0,5% et de 0,9%. Contrairement aux régions de Fianarantsoa et d'Antsiranana, qui ont enregistré durant le dernier mois des augmentations respectives de 0,3% et de 0,2%. A noter que c'est dans les provinces de Toamasina, d'Antsiranana et de Fianarantsoa que l'on a pu constater des hausses régulières du coût du panier de la ménagère au cours de ces derniers mois. En glissement annuel, les chiffres font état d'une hausse record de 21,9% pour la région du Betsimisaraka. Viennent ensuite la capitale du Betsileo avec un taux d'inflation de 15% pour la même période et Antananarivo avec un taux de 14,4%.
Une étude par catégorie d'article a permis de mettre en évidence que la plus importante baisse de coût concerne les produits semi-importés avec un taux de 19% au cours du mois passé avec une contribution de plus de 50% à la hausse d'ensemble. L'Instat note également que les produits d'importation ont connu une diminution de prix.
Mais l'étude périodique de l'Instat révèle également dans une approche sectorielle que ce sont seulement les produits vivriers non transformés qui ont connu des renchérissements. Par contre, les articles manufacturiers industriels ont enregistré une diminution de leurs coûts estimée à 1% et ayant contribué pour 77% de la baisse totale des prix. Contrairement aux produits de première nécessité qui se sont renchéris de 16,1% en novembre.
|
|
les
RDV du réveillon....
(vu sur le site
www.rainizafimanga.com)
"Les
'Grands' parlent d'idée
les 'médiocres'
parlent d'évènements
les 'misérables'
parlent contre les personnes..."
|
EXPRESS
DE MADA 27 décembre 2002
EXPRESSIONS:
Une
participation citoyenne à l’effort de redressement
On reconnaît
bien là le réalisme et le pragmatisme du président de la République,
que l’on se plaît d’ailleurs à souligner comme des qualités
nouvelles, inhabituelles chez ses prédécesseurs.
Le budget 2003, dans sa version définitive
qui ne sera pas très éloignée de celle que nous avons publiée,
traduit à la fois ce besoin d’aller à l’essentiel, et vite,
tout en ayant la bénédiction des institutions financières
internationales. Et se placer sous leur tutelle n’est pas faire
abandon de souveraineté, n’en déplaise aux nationalistes
chagrins, mais de sens des responsabilités et de la mesure qui
sied à chef d’Etat qui sait, que pour un temps donné au moins,
son pays restera sous perfusion financière tant qu’il ne se
sera pas extrait et libéré de sa pauvreté.
C’est précisément, mais sans doute
avec plus de conviction que ses prédécesseurs, pour s’émanciper
de la tutelle étrangère que le président Marc Ravalomanana
accepte de s’en remettre à elle quant aux moyens d’y
parvenir.
L’expérience lui a, assurément, réussi
pour édifier son groupe agro-alimentaire et sans qu’il ait
abandonné un pan, aussi petit soit-il, de sa fierté d’être
Malgache. Qu’il pense, aujourd’hui au faîte du pouvoir, que
ce qui a été bon pour lui peut et doit être bon pour le pays,
coule de source et procède du simple bon sens.
Depuis le temps que la Banque mondiale
et le Fonds monétaire assistent le pays, et que les résultats se
font attendre, leurs experts ont toujours dit, et parmi eux le
plus communicant d’entre eux, Philippe Le Houérou, que si la
potion de Bretton Woods ne marchait pas, c’est tout simplement
parce qu’elle était qu’a moitié avalée.
C’est aussi vrai que ce qui entrâve
notre conception du libéralisme et de l’économie de marché
quand leurs règles ne sont pas rigoureusement appliquées, tout
particulièrement dans les domaines fiscaux et de la même donne
pour tout le monde.
C’est bien sûr de rigueur qu’il
faut pour sortir un pays d’une sinistrose économique
permanente, et plus encore quand celle-ci est aggravée par un
grand chambardement politique.
Le budget sera donc de grande rigueur
dans ses moyens et ses objectifs, allant aux urgences sociales et
d’infrastructures, donnant aux travailleurs une satisfaction,
certes minime, sur le plan des salaires, mais exigeant aussi en
contrepartie des réels efforts que l’Etat va faire pour améliorer
les conditions de vie de la majorité de la population, une
participation citoyenne de celle-ci à l’effort de redressement.
D'UN
PEU PARTOUT, DES VOIX S'ÉLÈVENT POUR RELEVER LES
"COUACS" DES LÉGISLATIVES
Les élections
législatives anticipées du 15 décembre n'échappent pas à
cette régle et la juridiction compétente tranchera entre les
recours valables et fondés, devant aboutir normalement une
annulation et à un nouveau scrutin partiel, et les plaintes et récriminations
formulées sans l'ombre d'une preuve.
Entre l'Union européenne et ses
obsarvateurs et le le CNOE, dont on attend le rapport, d'autres
associations de militants ou de simples citoyens se sont également
impliqués dans le contrôle local, de proximité, du processus électoral.
Il en ressort, avec cette fois tous les documents, procès-verbaux
et preuves à l'appui qu'effectivement les pratiques électorales,
surtout dans l'établissement des listes d'électeurs, sont
souvent d'une lumineuse... transparence ! C'est aussi à ce
niveau, d'ailleurs, que la mission d'observation européenne a
relevé des "faiblesses". Et même si l'addition de ses
protestations,qui remontent actuellement des quatre coins du pays
ne sont certainement pas de nature, quantitativement, à faire
basculer la tendance politique de la composition de prochaine
Assemblée nationale, il est malgré tout utile et important
qu'elles soient connues de l'opinion et de la population, afin de
participer à son éducation démocratique. Celle qui permettra et
verra demain, militants et électeurs s'impliquer un peu plus
qu'actuellement dans le suivi des prochaines élections.
Maurice
- Madagascar
La visite
éclair du président malgache, Marc Ravalomanana, avait pour
objectif de convaincre le secteur privé mauricien qu'il peut
reprendre les activités économiques dans la Grande île. Mais, même
si le pragmatisme et la compréhension de l'homme d'affaires, Marc
Ravalomanana, ont séduit, le secteur privé attend des mesures
concrètes des autorités malgaches pour en être réellement
convaincu.
Ainsi, l'annonce du remboursement de
la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) aux entreprises de
textile-habillement avant la fin de décembre est un bon début.
Cette mesure est importante pour les entreprises mauriciennes
concernées car quelque Rs 350 millions sont en jeu. Alors que les
entreprises de la zone franche malgache ne paieront plus de TVA
sur les intrants, les entreprises textiles non zone franche en
seront également exemptées.
La défiscalisation de toute la filière
textile est une bonne chose car elle favorise l'intégration et la
synergie entre la zone franche et le secteur non zone franche.
Cette libéralisation implique un moindre contrôle et, par conséquent,
moins de fraude et de corruption.
Par contre, les entreprises
mauriciennes de textile implantées à Madagascar sont restées
sur leur faim concernant le financement de la reprise de leurs
activités dans la Grande île. Elles recherchent une ligne de crédit
avec de faibles taux d'intérêts et une longue période de
remboursement. "La possibilité d'un financement à un taux
de 3 % a été évoquée mais il reste à savoir s'il s'agit d'un
emprunt en dollar. Si nous parlons d'un taux de 3 % en US dollar,
ce n'est pas si intéressant que cela car les taux d'intérêts
sont extrêmement faibles aux Etats-Unis", commente un opérateur
ayant des intérêts à Madagascar.
Certains pensent que la reprise des
activités dans le textile-habillement se fera très lentement et
la visite de Marc Ravalomanana n'y changera pas grand-chose.
"Il n'y a concrètement rien de fondamental dans tout ce qui
a été dit pour faire repartir la confiance", déclare un
participant aux discussions avec le président malgache.
Des
paroles aux actes
François de Grivel, représentant de
la Mauritius Export Processing Zone Association (MEPZA), trouve,
quant à lui, que le dialogue avec le chef de l'Etat malgache est
en lui-même une chose positive. "Nous avons pu lui faire
part de nos préoccupations et il nous a accordé une oreille
attentive. Nous sentons chez lui, une réelle volonté de relancer
l'économie de son pays et c'est déjà un très bon
message."
Mais la volonté affichée ne suffit
pas. Le dialogue avec les autorités malgaches a démarré en août
dernier, à l'occasion d'une table ronde animée par les représentants
du gouvernement malgache. Une mission du secteur privé s'est
rendue à Tana en octobre pour faire un suivi. Cette fois, avec la
visite du président Marc Ravalomanana, le secteur privé attend
que l'on passe des paroles aux actes. "Le président malgache
nous a maintes fois répété qu'il est un homme d'affaires
pragmatique. Nous pensons qu'il est en mesure de traduire dans le
concret toutes les discussions que nous avons eues jusqu'ici.
Madagascar a résolu ses problèmes de politique interne. Les récentes
élections législatives tendent à le confirmer. Je crois que le
gouvernement malgache est maintenant en position d'agir", déclare
Gilbert Espitalier-Noël, président du Joint Economic Council
(JEC).
La création d'une Task Force
mauriciano-malgache pour faire un suivi et la concrétisation des
propositions émises ont été évoquées. La rapidité avec
laquelle cette instance sera mise sur pied témoignera de la
volonté malgache de passer à l'action. Une fois constituée, une
des priorités de cette Task Force sera de réfléchir aux moyens
d'alléger la charge fiscale sur les entreprises hors zone
franche. Elles payent 35 % d'impôt et 10 % sur les dividendes
rapatriés à Maurice.
Le JEC a suggéré la création de
certificat de développement dans des secteurs spécifiques. Les
entreprises qui en seraient détentrices bénéficieraient alors
d'un régime fiscal allégé.
Stéphane Saminaden
(L’Express de Maurice 24.12.02)
Redémarrage
au ralenti
Les mesures annoncées par Marc
Ravalomanana en faveur de l'industrie textile-habillement vont
dans le bon sens. Toutefois elles ne suffiront pas à accélérer
la reprise dans la zone franche malgache. La prudence demeure le
maître-mot tant du côté des industriels que des acheteurs.
Ainsi, au niveau de Ciel Textile, on attend pour voir comment la
situation va se décanter après les récentes élections législatives.
"Nous faisons actuellement une étude
sérieuse pour redémarrer la production de pulls et de chemises.
Mais aucune décision n'a été prise à ce stade. Nous serons
probablement fixés vers la fin de janvier 2003", déclare
Harold Mayer, "Chief Operating Officer" de Ciel Textile.
Même si l'entreprise redémarre ses activités dans la Grande île,
ce sera sur une petite échelle. Au niveau des acheteurs, on
attend surtout la réaction des industriels concernés, explique
un haut cadre de MAST. "Les acheteurs attendent un signal
fort de notre part", confirme Harold Mayer
Le départ définitif de quelques opérateurs
de la Grande île limite les capacités de production - surtout au
niveau des pulls et des jeans - et la marge de manœuvre des
acheteurs. Ce qui ralentira d'autant le redémarrage des activités
à Madagascar.
S.S.
PSUE
A l'issue
de l'étude sur le Psue (Plan de sauvetage d'urgence de l'économie)
financé par le Pride, le groupe d'experts du plateforme du
secteur privé (Gem, Sim, Fivpmama…) qui a chiffré l'impact de
la crise et les besoins des entreprises a poursuivi ses réflexions
pour la mise en place d'un fonds de relance local adapté aux Pme.
Actuellement, un groupe d'institutions
financières (Aro, Sonapar, Fiaro, Sipem…) envisage dans ce sens
de mettre en place une ligne de financement spécifique à travers
une structure ad hoc.
Aro étant pour le moment le seul
bailleur de fonds potentiel disponible, quelques opérations
pilotes au bénéfice d'une ou deux entreprises ont été lancées
hier après - midi, sous le parrainage du ministère des Finances
et sur la base des entreprises éligibles définies par un comité
d'octroi provisoire.
En effet, on a constaté que l'accès
au fonds de garantie des investissements mis en place par l'intermédiaire
de l'Afd (Agence française de développement) est difficile pour
les Pme compte tenu de son taux élevé.
Tourisme
à Nosy-Bé
L'aéroport
international d'Ivato, plus précisément les locaux abritant les
"arrivées internationales", a montré hier une
effervescence inhabituelle que l'on n'a plus connu depuis
longtemps.
En effet, la première vague de
touristes italiens en provenance de Milan (Italie), et dont la
destination finale est le complexe hôtelier d'Andilana Beach (Nosy
Be), est arrivée, conformément au contrat établi entre la
compagnie nationale de transport aérien Air Madagascar et le tour
opérateur italien Viaggi del Ventaglio.
Ils étaient plus de 200 touristes à
effectuer les formalités d'usage requises auprès des services
administratifs responsables du contrôle de l'entrée des étrangers
sur le territoire national avant de réembarquer pour l'île aux
Parfums à bord de deux Boeing 737 d'Air Madagascar prévus à cet
effet.
Pour Air Madagascar, c'est une clientèle
hebdomadaire non négligeable qui est assurée par ce circuit. On
peut croire que la compagnie de transport aérien ne sera pas la
seule bénéficiaire de ce programme. En particulier, c'est tout
Nosy Be qui profitera de cette présence massive de touristes,
notamment les sociétés de location de voitures, les fabricants
et vendeurs d'articles artisanaux…
Après
le rapport d’Amnesty International
Voici,
comme annoncé, le commentaire que le Rapport d’Amnesty
International sur Madagascar a inspiré à un juriste malgache,
installé à Paris. Avant de recevoir cette analyse, nous avions déjà
dans le corps de la parution relevé quelques aspects
“douteux” de ce document par ses imprécisions.
Voici une lecture plus juridique qui,
dans l’ensemble, corrobore une impression générale de légèreté
et de manque de rigueur.
La récente publication du rapport d'Amnesty
International rappelle que la crise politique que Madagascar vient
de vivre n'était pas un combat entre des angelots d'un côté et
des diablotins de l'autre. Au cours de ce violent conflit
fratricide, les deux camps en présence ont omis de respecter les
droits de l'Homme.
Au crédit d'Amnesty International, il
est à noter que, dès mars 2002, elle avait cultivé un intérêt
particulier pour la crise politique malgache. Dans tous ses
communiqués, cette ONG avait pris soin de stigmatiser les débordements
et les manquements des deux camps. Aussi, sa nouvelle contribution
vaut-elle d'être saluée à sa juste valeur.
Compte-tenu du valeureux passé d'Amnesty
International et de son prestige, tout amoureux des droits de
l'Homme consultera sûrement ce dernier rapport. Malheureusement,
sa lecture laisse une désagréable sensation. Les rapporteurs d'Amnesty
International ont négligé une qualité essentielle pour une
parfaite présentation de la situation des droits de l'Homme dans
notre pays : la rigueur. La rigueur dans une enquête est d'autant
plus fondamentale que son absence contribue à travestir la vérité.
Si cette lacune est involontaire, on
peut se demander quel crédit faut-il accorder
aux récits d'Amnesty International. En revanche, si elle est
volontaire, la question est de savoir quelle gloire cette vénérable
organisation trouve-t-elle en acceptant ainsi d'être le complice
d'une entreprise de désinformation publique.
LA
HCC ETAIT-ELLE PARTIALE ?
La relation des faits par les
rapporteurs d'Amnesty International, outre sa platitude, présente
notamment une insuffisance majeure. Les rapporteurs ont réussi
l'exploit de faire la chronologie de la crise malgache sans citer
la conférence de Dakar.
Cette omission aurait été
insignifiante si elle n'était pas la cause d'un malentendu
juridique qu'il convient de dissiper. En effet, les rapporteurs
d’Amnesty International reprennent telle quelle l'argutie du président
Didier Ratsiraka qui dénonce la partialité du second décompte
des voix au motif que "les nouveaux membres de la Haute Cour
Constitutionnelle étaient favorables à Marc Ravalomanana"
(sic).
Or, à Dakar, le 18 avril 2002, Didier
Ratsiraka et Marc Ravalomanana étaient convenus d'un nouveau décompte
contradictoire des voix au regard de la nouvelle situation crée
par l'arrêt n°4 rendu le 16 avril 2002 par la Cour suprême. Cet
arrêt n°4, précise les conséquences juridiques de l'arrêt n°3
de la même Cour suprême, du 10 avril 2002, annulant la
nomination des membres de la HCC qui statuèrent sur le premier décompte
des présidentielles.
En approuvant les Accords, les deux
signataires avaient expressément accepté toutes les conséquences
de cet arrêt n°4. Parmi ces conséquences figurait notamment le
rétablissement dans leurs fonctions des anciens membres de la HCC.
Et, à Dakar, ni l'un, ni l’autre n'exprimèrent de réserve sur
cette composition de la HCC.
La mauvaise foi du président Didier
Ratsiraka et de ses conseils était ensuite de faire semblant de
"découvrir" une suspicion à l'encontre des membres de
la HCC. Or, cette exception ne pouvait prospérer dans la simple
mesure où la prétendue suspicion était fondée sur des faits révélés
(... ) bien avant les Accords de Dakar.
A bon droit, cette exception avait été
rejetée par la HCC. Il est fort regrettable qu'aujourd'hui, les
rapporteurs d'Amnesty International donnent crédit à un sophisme
qui, en réalité, n'est qu’une grossière insulte à
l'intelligence des facilitateurs africains, signataires, eux
aussi, des Accords de Dakar.
NEUTRE
SANS ETRE OBJECTIF ?
Sur le plan méthodologique, les
conclusions des rapporteurs d'Amnesty International sont
inadmissibles. Sous prétexte de neutralité, les rapporteurs méconnaissent
les règles élémentaires d'objectivité. Ils ont une certaine
propension à juger tous les méfaits de la même façon.
Nul ne pourrait affirmer que, durant
le conflit, les deux camps furent, du point de vue des droits de
l'Homme, irréprochables. Tel n'était évidemment pas le cas.
Cependant, pour mettre éventuellement en cause la responsabilité
de l'un ou l'autre des protagonistes, il convient de qualifier
rigoureusement les infractions qui pourraient lui être imputées.
Sur ce point, les rapporteurs d'Amnesty International ont
malheureusement péché par simplisme. Ils se permettent de juger
de la même façon les conséquences des dérapages indéniables
des forces publiques, les dysfonctionnements notoires de
l'administration et les infractions qui sont les fruits d'une
entreprise criminelle concertée et préméditée.
Or, sans faire preuve de malhonnêteté
intellectuelle, on peut difficilement considérer comme étant
cause d'une responsabilité identique les actes de banditisme et
ceux qui visent justement à les contrecarrer. Le Président
Ratsiraka, plutôt que de reconnaître sa défaite électorale,
avait voulu détruire la Nation et ses infrastructures, provoquer
un blocus, prenant ainsi en otage des millions de ses propres
compatriotes, et susciter et couvrir des actes de violence en
totale contradiction avec cette loi qu'il avait jurée de
respecter. Devant cette ignominieuse forfaiture, la défense de la
Nation, était parfaitement légitime.
Force est cependant de relever que la
légitimité de cette réaction ne saurait ni absoudre les dérapages
commis par les forces pacificatrices, ni minimiser les
dysfonctionnements de l'administration pénitentiaire ou de
l'appareil judiciaire. Il est du devoir du nouveau régime de les
prendre en considération et d'envisager toute mesure nécessaire
pour éviter leur répétition.
Sur ce point, les rapporteurs d'Amnesty
International oublient de préciser que ces dysfonctionnements
font partie de l'héritage des précédents régimes. Sept mois ne
sont pas suffisants pour y remédier.
Pourtant, nonobstant ses maigres
moyens, le ministère de la justice ne s'est absolument pas désintéressé
de ce problème.
La révélation récente, par Madame
Alice Randreza-Rajaonah, Garde des sceaux et ministre de la
justice, d'un projet de déménagement de la Maison d'Arrêt
d'Antananarivo prouve qu' elle n'occulte pas l'inhumanité des
conditions carcérales mais qu'au contraire, elle envisage sérieusement
les moyens d'y faire face.
Par égard pour la souffrance des
victimes de cette crise, quel qu'ait été leur camp, toute la vérité
doit être rappelée. Et, la démarche réductrice consistant à
considérer tous les méfaits comme causant une responsabilité
identique ne reflète nullement cette vérité. Au surplus, rien
n'interdisait
aux rapporteurs d'Amnesty
International de reconnaître les efforts des autorités
gouvernementales.
A
QUELLES INVESTIGATIONS FAUT-IL SE FIER ?
De l'aveu même des rapporteurs d'Amnesty
International, du 14 au 28 août 2002, les délégués de cette
organisation " ont pu rencontrer des victimes de violations
des droits humains et recevoir des informations sur les nombreux
abus des droits humains qui ont été commis pendant la crise par
les partisans et les forces de sécurité de Didier Ratsiraka mais
aussi par ceux de Marc Ravalomanana”.
Ce rapport sur la situation des droits
de l'Homme à Madagascar est donc le fruit d'une enquête de
quatorze jours sur le terrain. La brièveté de l'enquête
explique sans doute un certain laconisme et l' absence de précision
capitale.
Ainsi, les sources d'information sont
pudiquement désignées par "rapports". On regrette de
ne pas pouvoir évaluer le sérieux ou l'impartialité de ces
" rapports”. Une telle évaluation permettrait de dissiper
la désastreuse impression que, dans bien des cas, les rapporteurs
semblent s'être contentés de simples ragots et de dénonciations
sans fondement.
Par ailleurs, à partir de l'examen de
quelques cas limitativement énumérés, les rapporteurs ont cru
pouvoir produire des conclusions d'ordre général. Cette démarche
excessivement empirique n'est pas exempte de piège dans lequel
sont tombés les rapporteurs. Obnubilés par quelques cas, dont la
représentativité n'est pas certaine(...), ils ont négligé
d'autres éléments de réflexion qui sont pourtant aisément
disponibles. D'une part, Madame Mathilde Rabary, députée de
Madagascar, avait mené des enquêtes poussées sur les actes
criminels qui pourraient être retenus contre les partisans du président
Didier Ratsiraka. Quand bien même les résultats de ces enquêtes
sont encore sujets à discussion, leur existence aurait pu être
relevée par les rapporteurs d'Amnesty International.
D'autre part, en septembre dernier, un
officier général de la gendarmerie, de surcroît officier de
police judiciaire, avait listé publiquement et qualifié
juridiquement de faits délictueux pouvant être caractérisés à
l'encontre d'un PDS.
Ces faits concerneraient des
violations manifestes des droits humains. Or, quel que soit le crédit
devant être accordé à un déballage conséquence d'un conflit
personnel, il est superbement ignoré par les rapporteurs d'Amnesty
International.
L'ignorance de ces autres sources
d'information et de réflexion vicie irrémédiablement les
investigations d'Amnesty International d'incomplétude.
UN
ERSATZ DE PAMPHLET
Le nouveau régime est en train d'écrire
une nouvelle page de l'histoire de Madagascar. Tous espèrent que
celle-ci ne sera pas la simple redite des errements et des fautes
de ses prédécesseurs et qu'à Madagascar, les droits de l'Homme
bénéficieront enfin d'une protection effective et d'une
promotion adéquate.
En ce sens, le rapport d'Amnesty
International aurait pu et
aurait dû servir d'aiguillon aux
actions gouvernementales.
Malheureusement, au lieu du rapport
rigoureux attendu par tous, ses rapporteurs ont cru bon de pondre
un ersatz de pamphlet où les faits réels sont noyés dans un océan
de pures calomnies, d'élucubrations, d'imprécisions et de
ragots.
Cela montre, si besoin est, qu'à
Madagascar comme ailleurs, la sauvegarde des droits de l'Homme est
une affaire trop sérieuse pour être confiée aux seuls excités
droits-de-l'hommistes.
Législatives
à Madagascar
L'ambassade
de France à Madagascar, qui assume la présidence locale de
l'Union européenne jusqu'au 31 décembre, au nom du Danemark, a
relayé le communiqué ci-dessous publié par l'Union européenne
le 23 décembre sur les élections législatives à Madagascar.
" L'Union européenne se félicite
que les élections parlementaires à Madagascar se soient tenues
ce dimanche 15 décembre 2002 dans le calme et après une campagne
sans incident violent. Elle se félicite que le taux de
participation semble élevé.
L'Union européenne se réjouit de
l'appréciation globalement positive de la mission d'observation
électorale de l'U.E. concernant le jour du scrutin. Cependant,
elle prend note également des faiblesses relevées par la Mission
, notamment les listes électorales, qu'il serait souhaitable d'améliorer,
et les cas isolés d'intimidation
L'Union souhaite que le décompte des
voix et la consolidation des résultats se déroulent également
de manière satisfaisante et transparente jusqu'à l'annonce
officielle des résultats définitifs"./..
Flash
back sur Rta
Comme pour
conjurer le mauvais sort des fléaux qui s'abattent sur
Madagascar, Yveline Rakotondramboa, présidente de (TI-IM)
Transparency-International-Initiative Madagascar a choisi d'évoquer
les problèmes récurrents du pays que sont l'insécurité rurale
ou la corruption (rediffusion de la première partie ce soir à
partir de 22h sur Rta).
Ce professeur d'allemand qui fut deuxième
secrétaire de la mission malgache auprès des Nations unies et
qui a ainsi vécu plus de 10 ans à New-York parcourt aujourd'hui
les régions les plus enclavées et déshéritées de Madagascar
pour le compte d'une Ong étrangère qui sensibilise les paysans
aux notions d'épargne et de bonne gestion de leurs maigres
ressources.
Forte de cette expérience, son témoignage
sur le climat qui règne dans les campagnes est précieux.
Beaucoup d'armes circulent en cette période de post-crise
politique et les "dahalo" ainsi équipés, tuent,
violent et pillent plus que jamais.
Sans vouloir prendre partie contre la
gendarmerie qui n'a pas bonne réputation en milieu rural (accusée
très souvent de complicité avec les brigands), l'invitée de
"Flash Back" décrit en toute objectivité les
conditions indécentes dans lesquelles souvent ces fonctionnaires
vivent dans les postes avancés.
Le résultat de cette insécurité
grandissante est que les paysans ne se consacrent même plus à
une agriculture vivrière tout particulièrement dans certaines
contrées du Sud ou du Moyen-Ouest.
Le témoignage de la présidente de
TI-IM qui a mené des enquêtes sur le niveau extrêmement élevé
de la corruption dans notre pays est également accablant. C'est
la banalisation de la corruption à Madagascar qui doit être dénoncée
en premier lieu. A tous les niveaux.
Se pliant au concept de l'émission,
Yveline Rakotondramboa a dû disserter sur des phénomènes de
société à caractère international et ayant trait pour cette
"revue de presse" à la démocratie.
Après la réédition du référendum
en Irlande sur le traité de Nice, l'Europe reste-t-elle fidèle
aux principes de la démocratie ? La démocratie est-elle un luxe
pour l'Afrique comme semble le croire un ancien Premier ministre
centrafricain ? L'invité de Richard Bohan répond sans utiliser
la "langue de bois" à ces questions fondamentales.
La deuxième partie de cette 35e édition
permettra à Yveline Rakotondramboa de donner son avis sur
l'efficacité des politiques de protection du patrimoine naturel
magache ou de répondre à des questions aussi cruciales (et
d'actualité) que : Le dénuement conduit-il systématiquement à
la violence aveugle ?
Clinique
et maternité d'Anosibe
Leur pathétique
appel à l'endroit des ministères de la Santé, de la Fonction
publique et l'Ordre des médecins, reste pour le moment sans écho,
les employés de la clinique et maternité d'Anosibe qui affirment
n'avoir pas perçu leurs salaires depuis cinq mois de la part du
"groupe des cliniciens", ont décidé de se mettre en grève.
16 parmi ces employés dont un médecin ont été déjà renvoyés
chez eux, rappellent le grévistes qui s'étonnent de l'indifférence
totale des autorités compétentes et se demandent si la clinique
avait eu l'autorisation d'ouverture dans la mesure où le bâtiment
dans lequel elle est installée n'a pas les qualités requises
pour des activités médicales suite à un litige financier
opposant le "groupe des cliniciens" à l'architecte
titulaire des travaux sur des factures impayées. L'affaire a été
introduite au tribunal selon les grévistes qui attendent une
solution à leur triste sort à la veille de la fête de fin d'année.:
VANF
Est-il
prophète, cet incompris ? Par NASOLO-VALIAVO Andriamihaja
Sous la République
socialiste et révolutionnaire, le M.F.M., tout en cultivant une
différence proche de l’opposition, voulut doubler le socialisme
démocratique de l’Arema par un marxisme révolutionnaire encore
plus à gauche. Après la Chute du Mur de Berlin, le M.F.M.
effectua un revirement libéral, délestant sa montgolfière de sa
pesanteur
prolétarienne alors justement que
cette " clientèle " arrivait en nombre sur le marché
de l’offre et de la demande, laminée par l’interminable
traversée du tunnel socialiste et bientôt achevée par l’économie
de marché sans filet de sécurité.
Robert Archer définit doublement le
M.F.M. : " issu de la longue crise qui divisa le Monima après
la révolte du Sud de 1971 " et " formé du
rapprochement entre des étudiants et des professeurs de l’Université
et des Zoam, lors des événements de 1972 " (1). Une
alliance paradoxale entre la bourgeoisie universitaire et les
" Zoam " (Zatovo Ory Asa manerana an’i Madagasikara),
une engeance prolétarienne aux vagues relents de délinquance
dont le nom servit d’épouvantail avant que les Kung-Fu ne règlent
définitivement le problème de son ultime avatar T.T.S. (Tanora
Tonga Saina " en 1985. Que le M.F.M. ait pu faire un moment
route avec les " Zoam ", et confondre le peuple avec
cette partie de la foule, serait caractéristique d’un populisme
dont la définition est rappelée par un autre enseignant issu du
sérail sociologique de l’Université d’Antananarivo : "
la manifestation d’un retard idéologique des masses en
mouvement mais sans direction réelle ou avec une direction étrangère
à leurs intérêts historiques même si celle-ci peut coïncider
avec leurs revendications immédiates " (2).
Trop jeune pour protester à coup de
bulletin A.K.F.M. contre le régime en place, toute mon éducation
m’aurait empêché de voter pour le M.F.M. des années révolutionnaires,
même pour censurer l’Arema. Mais, J’étais de ceux qui, en
1989, accompagnèrent le virage libéral, et votèrent " aleo
Manandafy toy izay hanan-dratsy ", au grand dam des "
madinika " de toujours, sortis énormément frustrés et définitivement
déçus d’un énième meeting au Coum 67 hectares.
Dans son empressement libéral, le
M.F.M. se coupa de sa base populaire, mais ne réussit pas pour
autant à rassurer la bourgeoisie.
Un parti quelque part
sempiternellement en décalage, avant-gardiste, aurait-on dit à
une autre époque. Le M.F.M. dévoila trop tôt son projet de
Constitution qui devait remplacer celle de 1975 ; le M.F.M. négocia
encore avec Didier Ratsiraka alors que ses propres méthodes
avaient
déjà fanatisé la foule du 13 mai
1991 ; pyromane d’un incendie que d’autres allaient attiser,
le M.F.M. se marginalisa en " Hery Velona Rabearivelo "
d’une troisième république naissante qu’allaient monopoliser
les " Hery Velona Rasalama " ; fidèle à son opposition
viscérale à Didier Ratsiraka, Manandafy Rakotonirina incarna par
sa
seule personne tout ce qui restait en
2002 du M.F.M., et mit la science de ses méthodes au service de
l’accession de Marc Ravalomanana au pouvoir, tandis que la
grenouille M.F.M. se faisait laminer par le bœuf " Tiako i
Madagasikara ".
On se méfie du M.F.M. et on se garde
de Manandafy son gourou.
Est-il prophète, cet incompris ? En
trente ans de progression " en marge ", il a démontré
des convictions. Ces derniers temps, en refusant de marchander son
indépendance, on lui découvre plus que des scrupules, sans doute
des principes dont on saura un jour les valeurs.
(1) Robert Archer, " Madagascar
depuis 1972 : la marche d’une révolution ", L’Harmattan,
1976, p.57
(2) Fernando Mires, " Les temps
modernes ", n°323, juin 1973, p.1929, cité par André
Rasolo, dans " Autour de mai 1972 : la question du pouvoir
", Cahiers des Sciences Sociales, n°1, EESDEGS, 1984, p.25
|