Midi Mada 16/01/2010
Retour de la DGIDE
: Dissolution de la CNME et de la Cellule tactique - Davis R
Un an, ou enfin presque, après sa création, la Commission Nationale Mixte
d’Enquête (CNME) vient d’être dissoute. Même topo pour la Cellule tactique, dirigée notamment par le président de la Commission Défense et Sécurité au sein de la
HAT, Alain Ramaroson.
Faut-il rappeler que la Cellule tactique a fait l’objet de polémiques durant son existence, notamment lorsqu’elle a perquisitionné le siège de l’usine ALMA à
Nanisana. Un haut responsable au sein du Ministère des Forces armées a expliqué hier que « les dirigeants actuels ont, depuis longtemps, prévu la dissolution de la CNME… Désormais, on attend l’adoption des textes officiels relatifs à sa dissolution ». Il convient de noter ici que la CNME est un organe interministériel rattaché à la Présidence, donc, sa dissolution doit être décidée au cours d’un Conseil des ministres. Concernant sa structure, elle est caractérisée entre autres, d’éléments mixtes issus de la Gendarmerie, de la Police nationale, de
l’Armée malagasy, des Magistrats et des civils.
Surveillance.
Cependant, le haut responsable suscité a également laissé entendre qu’ « après leur dissolution, la CNME et la Cellule tactique seront remplacées par la Direction Générale de l’Information et de la Documentation Extérieure (DGIDE) ». Faut-il rappeler que cette direction a été créée par l’ancien président Didier Ratsiraka dans les années 80. A l’époque, elle avait notamment pour rôle de surveiller les actions des politiciens, et particulièrement celles des opposants et de toutes personnalités qui risquent de porter atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat. L’actuel bureau de la CNME à Ambohibao sera tout de suite occupé par la DGIDE après l’officialisation de sa dissolution. Quid alors de la Force d’Intervention Spéciale (FIS), dirigée par les Lieutenants-colonels Charles Andrianasoavina et Lylison René, qui est également un organe rattaché à la Présidence, et dont les responsables menacent de démissionner en ce moment.
moov.mg 16/01/2010
SADC : L’option militaire refait surface
- Recueillis par L. Denis Alexandre
(Madagascar Matin)
Hier, un sommet régional consacré à la situation politique à Madagascar et au Zimbabwe a été organisé dans la capitale mozambicaine, Maputo.
Initié par la Communauté de Développement de l’Afrique Australe (SADC), il devrait discuter du processus de normalisation politique des deux pays, en proie à des crises
aigües.
A la fin de l’année dernière, le principal médiateur de l’organisation et également chef de file de la médiation internationale, l’ancien Président mozambicain Joaquim
Chissano, a déjà fait un rapport global sur l’évolution de la situation malgache et en particulier sur la situation du processus de sortie de crise. L’homme n’aurait pas manqué de faire part aux dirigeants de la SADC que les accords signés aussi bien à Maputo qu’à Addis-Abeba se trouvent dans une impasse et que les facteurs de blocage semblent, pour le moment, insurmontables. Déjà, lors de la réunion récente du Groupe International de Contact à Addis-Abeba, les hauts dirigeants de l’Union africaine ont également constaté cette situation de blocage. Pour le moment, ils ont fait appel aux différentes forces politiques malgaches à faire preuve de responsabilités pour sortir le pays de l’impasse en renouant avec le dialogue politique.
La SADC adopte la même position. Pour l’organisation, il n’y a que les accords politiques signés sous l’égide de la médiation internationale qui comptent. Sauf que cette volonté de forcer la main aux actuels dirigeants transitoires à Madagascar ne pourrait jamais marcher sans l’existence des moyens de pression à même de contraindre les mouvances politiques et notamment celle qui est actuellement au pouvoir à Madagascar. Certes, aucune autre sanction n’est encore annoncée. Mais quasiment tous les observateurs de la vie politique malgache s’accordent à dire que cela ne va pas tarder si les positions des mouvances restent figées, comme c’est le cas actuellement.
Sans doute, consciente que les sanctions d’ordre économique et personnel à l’encontre des dirigeants transitoires ont un impact limité sur l’évolution de la situation politique à Madagascar, la SADC est actuellement en train de réfléchir à d’autres moyens plus persuasifs. C’est dans ce cadre que l’option militaire refait surface dans la recherche des solutions de sortie de crise dans le pays.
Selon les informations recueillies par les agences de presse internationale, cette option sera proposée par l’actuel Président zimbabwéen, Robert Mugabe, lors de ce sommet de Maputo. Selon ces sources, ce dictateur très contesté dans son propre pays, lui aussi en proie à une crise politique difficile, essaiera de convaincre l’Organisation de l’Afrique australe à envoyer des militaires des pays membres pour « renverser Andry
Rajoelina ».
Cas du RDC et du Mozambique
Si à priori, la proposition paraît excessive, il n’en reste pas moins que ce n’est pas la première fois que Mugabe a brandi cette menace et a réussi le tour de force de convaincre les autres dirigeants africains du bien-fondé de l’option militaire. On se rappelle que, du temps où il était encore Président de la Comesa en juin de l’année dernière, il a pu faire avaliser un communiqué final qui prévoit le recours à l’intervention militaire à Madagascar pour résoudre la crise politique.
A l’époque, l’organisation a exprimé sa « profonde préoccupation pour les souffrances du peuple de Madagascar et ont appelé à une solution d'urgence ». Elle a également réitéré sa volonté de « prendre des initiatives pour rétablir l’ordre constitutionnel à Madagascar en examinant toutes les options y compris la possibilité d’une intervention militaire ». Et cette fois-ci, Mugabe tente de faire adopter par la SADC la même option militaire.
Si à priori, on peut être amené à penser qu’il ne s’agit qu’une simple déclaration d’intention, nombreux analystes ne partagent pas toujours cet avis. En effet, quand Mugabe était encore à la tête de la
SADC, il a pu envoyer des militaires pour « pacifier » la République Démocratique du Congo, alors en proie à une grave guerre civile. De même, dans les années 1990, il a également envoyé des troupes au Mozambique pour lutter contre la Renamo afin de régler la crise politique qui sévissait alors dans le pays de Joaquim
Chissano. Ainsi, quand il brandit cette menace d’intervention militaire à Madagascar, il sait pertinemment de quoi il parle.
En tout cas, sa proposition ne fait pas l’unanimité. Déjà, des analystes politiques africains doutent beaucoup de la pertinence de l’option. « Ce serait un choc complet si la réunion de la SADC examine et approuve le plan de M. Mugabe. Ce sera catastrophique. Son propre pays est dans une situation similaire à celle de Madagascar, peut-il accepter une intervention militaire au Zimbabwe ? », a, par exemple, avancé un politologue zimbabwéen cité par une agence de presse. L’issue du sommet permettra de savoir si, oui ou non, une intervention militaire de la SADC sera à l’ordre du jour dans la résolution de la crise politique à Madagascar.
orange.mg 15/01/2010
L'âge de la retraite repoussé à 65 ans ?
- Océane
D'ici 5 ans, 35% des fonctionnaires seront âgés de 60 ans et devront partir à la retraite. Pour pallier ce problème, le conseil supérieur de la fonction publique envisage de pouvoir maintenir les fonctionnaires jusqu'à 65 ans.
Le régime de retraite des fonctionnaires a été discuté hier au siège du ministère de la Fonction publique où s'est tenu le conseil supérieur de la fonction publique. «Nous avons envisagé une révision du statut général des fonctionnaires afin de pouvoir maintenir les agents de
l'Etat qui peuvent encore exercer jusqu'à l'âge de 65 ans», a ainsi déclaré hier Franck
Patric, secrétaire général au sein du ministère de la Fonction publique. Cela pour pallier le fait que 35% des fonctionnaires seront à la retraite d'ici 5 ans, soit près de 49.000 employés. Malheureusement, seuls un milliers de nouveaux fonctionnaires sont annuellement recrutés.
Beaucoup de départs, peu d'entrées
En plus de ces fonctionnaires qui arrivent normalement à l'âge de la retraite, le statut général des fonctionnaires promulgué en septembre 2003 permet aux fonctionnaires d'être admis à la retraite d'ancienneté |
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après avoir accompli 25 ans de services effectifs. C'est le cas d'un bon nombre de fonctionnaires qui,
d'ici trois ans, n'auront plus rien à attendre de l'administration puisqu'ils ne pourront plus ni monter en grade ni bénéficier d'une augmentation de salaire. Beaucoup préfèreront alors travailler ailleurs. Le gel de recrutement ainsi que le manque de budget empêchent cependant l'Etat de remplacer tous ceux qui partent mais aussi de compléter le sous-effectif latent de l'administration malgache.
Revalorisation de la fonction d'agent de l'Etat nécessaire
Ce n'est cependant pas la relève qui manque à Madagascar. Au lieu de garder les seniors de plus 60 ans, une revalorisation de la fonction d'agent de l'Etat pour inciter les jeunes à devenir fonctionnaires doit être étudiée et mise en place. En effet, pour beaucoup, devenir fonctionnaires n'est important que sur un seul point : il permet de pouvoir bénéficier de la stabilité de l'emploi et d'une pension de retraite plus conséquente que celle qui attend les travailleurs du secteur privé. Et dans la majorité des cas, les concours d'entrée dans les écoles d'administration où les postes sont les mieux rémunérés sont les plus convoités. Pour l'argent qui est en jeu justement mais non pas pour le poste en lui-même.
Les régimes particuliers des médecins, infirmiers, sages-femmes et dentistes ont aussi été discuté hier par le conseil supérieur de la fonction publique mais il en faudra encore une étude approfondie. Une session extraordinaire du conseil supérieur de la fonction publique vient donc d'être décidée pour la semaine prochaine pour discuter plus précisément du sujet.
Les Nouvelles 15/01/2010
FETISON R.A. : «Toutes les propositions de solution doivent être analysées»
- Propos recueillis par Nasolo R.
Fetison R. Andrianirina, interviewé via e-mail, livre son opinion sur les solutions de sortie de crise et le mandat d'arrêt dont il fait l'objet...
• Les Nouvelles : Dans un entretien, l'ambassadeur de France a évoqué les accords de Maputo et d'Addis-Abeba comme un échec. Qu'en pensez-vous ?
- Fetison Rakoto Andrianirina : Les trois mouvances regroupées au sein du mouvement pour l'application des accords de Maputo et d'Addis-Abeba gardent leur position, laquelle position consiste à mettre en place toutes les institutions prévues par lesdits accords. Pour nous, l'application maximale des accords et de la charte tant dans leur esprit que dans les textes constitue la seule et unique voie de sortie de crise. Ce n'est pas un entêtement absurde de notre part mais eu égard à l'évolution de la situation locale, nous constatons actuellement des foyers de tension dans beaucoup de secteurs. Madagascar n'a aucun intérêt à ce que cette situation se radicalise.
• L'ambassadeur a aussi parlé de la nécessité de se mettre d'accord pour aller vers des élections.
Etes-vous preneur ?
- Toutes les propositions par rapport au blocage actuel méritent d'être analysées afin de donner le maximum de chance pour une sortie concertée de cette crise qui a trop duré au détriment de toutes les populations de toutes les régions de notre pays. Un communiqué du ministère français des Affaires étrangères rappelle aussi la nécessité du consensus. Les décisions unilatérales ne font qu'enraciner la crise et retarder les élections. Cela étant, les élections sont la voie royale pour redonner au citoyen son droit, à donner son avis et à choisir face au conflit politique qui dure depuis maintenant plus de 13 mois. Mais les élections ne se décident, ni ne s'organisent à la légère et à la va-vite. Nous vivons encore aujourd'hui les séquelles politiques d'élections mal conçues et organisées. Les électeurs doivent d'abord émettre leurs souhaits à travers la conférence nationale, faire leur choix au référendum sur la constitution et ensuite les élections présidentielles et élections législatives et le reste.
• Un compromis de votre part est-il envisageable ?
- Le pouvoir a été pris d'une manière anticonstitutionnelle. Quel compromis devons-nous faire hormis le fait d'avoir reconnu Andry Rajoelina comme président de la Transition conventionnelle avec les deux coprésidents ? Pour rappel aussi, le président démocratiquement élu, Marc
Ravalomanana, a déjà renoncé à participer au processus de la Transition. Les présidents Zafy et Ratsiraka ont accepté de travailler de concert avec lui. Dans tout ce que nous avions entrepris, la mouvance Rajoelina a été toujours privilégiée. Quel compromis attendre encore de nous ?
• Et le mandat d'arrêt contre vous ?
- Il n'est pas de nature à apaiser les tensions. Ce n'est plus un secret, Mme Razanamahasoa n'était pas au courant de l'absence de convocations. C'est un acte purement politique. D'ailleurs, jusqu'a ce que les quatre mouvances et la communauté internationale décident d'abandonner la charte de Maputo et l'acte
d'Addis, je reste responsable d'une institution de la Transition conventionnelle. Mais j'accepterai volontiers d'y répondre en redevenant simple citoyen.
lexpress.mu 14/01/2010
Madagascar : L’ancien Premier ministre Monja Roindefo défie les forces de l’ordre
Monja Roindefo ancien Premier ministre de la transition, nommé puis limogé par Andry Rajoelina a défié les autorités qui l’empêchaient de tenir une réunion dans un stade dans son fief de Toliara.
Accompagné de ses partisans, il a réussi à franchir le barrage des forces de l’ordre, samedi. Il a pu tenir une réunion publique sur le stade Maître Kira
d’Andaboly, malgré l’interdiction des autorités locales.
Les forces de l’ordre, s’occupant de deux barrages placés sur la voie menant au Stade, n’ont osé rien faire devant la détermination de Monja Roindefo entouré de ses gardes du corps. Les partisans qui les suivaient ont forcé le portail du stade.
Dans son discours devant la foule, Monja Roindefo président national du parti Monima a dénoncé l’attitude des autorités qui ont pris la décision d’interdire le rendez-vous. « Il s’agit d’une simple présentation de vœux », s’est-il écrié.
Le chef de région
d’Atsimo-Andrefana, Dimby Benaria, a pour sa choisi de jouer à l’apaisement après l’incident. Selon lui, les autorités ont trouvé finalement qu’il n’y avait aucune crainte à avoir de cette réunion. |
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Dimby Benaria a confié, par la suite, que la crainte d’un éventuel lien entre la tentative des manifestants de Magro de faire une marche vers
Ambohitsorohitra, mercredi, et le meeting des partisans de Monja Roindefo à
Andaboly, constitue un des motifs de refus de la demande d’autorisation.
Arrivé à bord d’un avion spécial, Monja Roindefo a été accueilli, hier, en fanfare à l’aéroport d’Ivato.
Selon des informations, la manifestation à Toliara, samedi, n’est que le coup d’envoi de la tournée régionale de Monja
Roindefo. Ce dernier se prépare déjà à la course à la magistrature suprême.
Depuis sa révocation par Andry Rajoelina, Monja Roindefo se montre très critique à l’égard du Président de la Haute Autorité. Dans une interview à RFI récemment, il avait qualifié de bricolage la façon dont Andry Rajoelina gère les affaires
d’Etat à Madagascar
Express Mada 14/01/2010
Interview exclusive de Jean-Marc Chataigner
: «Il faut savoir terminer une Transition»
L’ambassadeur de France analyse la crise à froid un an après son déclenchement. Il estime qu’il est temps d’en finir avec la Transition.
• La France soutient-elle Rajoelina ?
- La France ne soutient pas Andry Rajoelina, elle soutient le retour à la stabilité démocratique. L'important est que le peuple malgache puisse se prononcer librement sur le choix de ses dirigeants afin que Madagascar puisse enfin travailler sur des questions de développement.
• On pourrait penser le contraire à la lecture du communiqué du Quai d’Orsay au lendemain de l’annonce des élections législatives du 20 mars. Celui-ci approuvait les élections mais avec des garanties.
- Ce même communiqué du Quai d’Orsay était très clair. Nous sommes toujours pour la mise en œuvre d’une solution la plus consensuelle et la plus inclusive possible. Maintenant, il est certain qu’on ne peut pas appliquer Maputo et Addis-Abeba. L’idée d’aller vers les élections est une possibilité pour avancer. Mais à condition que cela reste dans un cadre de discussions. Jean Ping viendra la semaine prochaine. Il présentera aux autorités malgaches une proposition faite par la communauté internationale dans laquelle nous souhaitons que tout le monde puisse s’engager au maximum.
• Alain Joyandet a parlé d’une solution pragmatique. La France a-t-elle une proposition particulière à soumettre ?
- La France n’a pas de proposition particulière, la solution ne peut venir que des Malgaches. Mais compte tenu des conflits qu’il y a eus entre les différentes mouvances, il faut trouver une solution beaucoup plus pragmatique qui amène les gens à se mettre d’accord sur un minimum de choses. Il faut que les différents leaders politiques se mettent d’accord sur la façon de ne pas être d’accord, et ainsi, aller vers des élections pour permettre à la population malgache de trancher entre les différentes options politiques proposées qui, par ailleurs, sont toutes légitimes et respectables.
• Qui organisera les élections que vous évoquez ?
- Il faut savoir quelles sont les propositions de Jean Ping, mais de notre point de vue, il faut que leur organisation offre des garanties. Qu’elles ne soient pas organisées par l’administration, mais par une entité neutre et indépendante, telle la Commission nationale électorale indépendante où toutes les mouvances politiques seraient représentées.
• Le schéma d’une élection organisée par une entité indépendante mais avec le gouvernement actuel serait-il donc envisageable ?
- C’est aux Malgaches de décider, mais je ne pense pas que cela soit possible. Un certain nombre de ministres ont manifesté l’intention de se présenter aux élections. Il faudrait qu’ils démissionnent pour qu’ils ne puissent pas profiter de leur autorité morale et des moyens de l’administration pour mener leur campagne. Il faudra qu’un nouveau gouvernement soit constitué de façon à inclure des membres de toutes les mouvances.
• Est-ce à dire que le schéma de Maputo et d’Addis-Abeba sera abandonné ?
- Ce schéma n’a pu être mis en œuvre. La mission de Jean Ping consiste à voir, tout en gardant l’esprit de Maputo et d’Addis-Abeba, comment on peut travailler sur un gouvernement d’union nationale qui prépare de façon neutre les prochaines élections et qui rencontre l’agrément de toutes les mouvances politiques. Ce ne sera pas forcément la répétition de ce qui a été négocié à Addis-Abeba ou à Maputo.
• La Communauté internationale va-t-elle imposer sa solution ?
- Il n’y aura pas de renégociations comme on l’a connu à Maputo ou Addis
Abeba. Jean Ping effectuera un processus de consultation. Les différentes mouvances ont quinze jours pour réagir à cette proposition, et mi-février le GIC se réunira pour examiner le résultat de ces consultations et se prononcer sur l’appui qu’elle entend apporter à Madagascar.
• Ou éventuellement sur les sanctions ?
- Je ne crois jamais au pire. Personnellement, je ne crois pas aux sanctions. Chaque fois que la communauté internationale a cherché à imposer des sanctions, on a toujours abouti aux résultats contraires à ce que l’on recherchait. Je crois beaucoup plus à la pédagogie et à la nécessité de pousser véritablement à un accord très provisoire sur le fait qu’on se mette d’accord pour aller vers des élections.
• Y a-t-il un calendrier pour ces élections, et de quelles élections s’agira-t-il concrètement ?
- Ce n’est pas à la France de donner le calendrier et de dire quelle élection organisée d’abord. C’est Jean Ping qui doit consulter les parties malgaches. Celles-ci ne sont peut-être pas tout à fait d’accord avec l’ordre des élections, mais c’est de là que des solutions de compromis seront proposées. S’il y a des élections, il faut les organiser sérieusement et prendre le temps de les organiser de façon libre, équitable et transparente.
• Mais si Andry Rajoelina persiste à vouloir organiser seul des élections, comment peut réagir la Communauté internationale ?
- Très sincèrement, je ne pense pas qu’il puisse le faire. Ce ne serait pas dans son intérêt, ce ne serait pas conforme aux promesses qu’il a faites. Il s’est engagé à Maputo et Addis-Abeba, même si ce n’est pas tout à fait respecté, mais il a toujours dit qu’il en respectait l’esprit, celui du consensus. Il est important que le pouvoir de fait fasse des concessions sur l’organisation de ces élections, pour que celles-ci puissent être crédibles et reconnues par les Malgaches.
• Peut-on parler d’un échec de Maputo dans la mesure où les institutions qu’il prévoit ne seront plus mises en place ?
- Je ne parlerai pas d’échec. On a essayé quelque chose, cela ne marche pas. Il faut être pragmatique. Essayer d’avancer et trouver une autre solution. Ce qui est important dans Maputo et Addis-Abeba, c’est l’esprit de compromis, et il faut le préserver. Il faut trouver un accord minimal consensuel pour sortir de la crise.
• Mais est-ce que les politiques ont intérêt à sortir de la crise ?
- Joker ! (rires)
• Si Maputo et Addis-Abeba sont réaménagés, qu’en sera-t-il de l’amnistie ?
- Il faut permettre à tout le monde de se présenter dans les meilleures conditions possibles. Il faut laisser la place à l’espace démocratique. Il faut qu’il y ait aussi un travail de réconciliation. La France est partisane d’une politique de réconciliation inclusive. Cela suppose une amnistie pour les événements de 2002, certains événements de 2009, et que les uns ne se sentent pas menacés par les autres.
• Mais avec les mandats d’arrêts et autres convocations judiciaires qui sont émis aujourd’hui …
- Cela ne va pas dans le sens de l’apaisement. Il faut qu’il y ait apaisement des deux côtés. Si d’un côté on accepte l’amnistie sur certaines choses, de l’autre il faut avoir un esprit de dialogue, et ne pas toujours forcément invectiver et appeler à la rébellion. Il faut un «gentleman agreement» entre les parties pour écarter les excès et accepter de rentrer dans un cadre de dialogue démocratique.
• N’y-a-t-il pas de conflits géostratégiques entre les grandes puissances derrière la crise malgache ?
- Je ne pense pas que Madagascar fasse l’objet d'un conflit géostratégique. Toute la communauté internationale a un seul et même but. La France n’a d’autre intérêt que la stabilité démocratique, parce qu'elle a 25 000 ressortissants à Madagascar, un espace régional commun, et des menaces communes auxquelles nous devons faire face.
• Ne serait-ce pas les intérêts des entreprises françaises implantées à Madagascar ?
- Si on regarde les chiffres du commerce extérieur de la France avec Madagascar, la Grande Ile représente 1/1000 du commerce extérieur de la France, le 86e pays au niveau des investissements directs étrangers français dans le monde. Ce sont des intérêts commerciaux importants pour les entreprises concernées, mais ce ne sont pas des intérêts vitaux pour la France.
• Dans le budget 2010, le gouvernement table sur les aides extérieures pour faire fonctionner l’État, est-ce réaliste ?
- Toutes les aides ne se sont pas arrêtées. Il y a beaucoup de nuances entre les bailleurs de fonds. La France a fait le choix de poursuivre son aide publique au développement en faveur des populations les plus pauvres dans la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement. L’aide a été freinée pour certains bailleurs de fonds, comme la Banque mondiale ou l’Union européenne. Mais si on arrive à une sortie de transition acceptée par tous, avec des élections dans les prochains mois, je pense que les choses peuvent redémarrer progressivement.
• La France pourrait-elle se désolidariser de la communauté internationale dans le processus d’appui à la sortie de crise ?
- Nous avons les mêmes objectifs de démocratie, la France ne peut pas se désolidariser. Il y a aussi une tentative des acteurs politiques malgaches d’instrumentaliser les oppositions supposées de la communauté internationale, mais ceux qui le pensent font fausse route.
• Finalement, les choses n’ont-elles pas été compliquées par la décision de la Communauté internationale d’impliquer les deux anciens présidents dans le processus de sortie de crise ?
- Nous les avions invités parce que nous ne voulions pas mettre face-à-face deux protagonistes politiques qui ne représentaient pas toute la diversité de la société malgache. Tout le monde ne se reconnaissait pas forcément dans cette opposition entre les deux. Et l’idée, qui n’était peut-être pas bonne mais qui n’était pas non plus foncièrement mauvaise, était que deux personnes ne pouvaient pas décider du sort de Madagascar mais que d’autres parties pouvaient être concernées.
Propos recueillis par Lova Rabary-Rakotondravony et Iloniaina
Alain
afrik.com 13/01/2010
Madagascar : Andry Rajoelina consolide son pouvoir
- par René Dassié
L’homme fort de la Grande Île met la loi de son côté
Le président de la Haute Autorité de Transition, Andry
Rajoelina, a fait modifier la loi, dimanche, pour empêcher que certaines de ses décisions (les nominations à certains postes de responsabilité dans l’appareil de l’État, par exemple) puissent être contestées devant la Cour suprême de Madagascar. Aux chefs de districts, il a demandé ce lundi d’œuvrer pour l’organisation des élections.
Selon deux communiqués émanant des services de presse de la Haute Autorité de Transition
(HAT) au pouvoir à Madagascar, Andry Rajoelina, le chef de la HAT a reçu ce lundi, au Palais d’Etat d’Ambohitsorohitra, les 119 chefs de districts de la Grande Île. A ceux-ci qui étaient conduits par la Vice-premier Ministre chargé de
l’Intérieur, Cécile Manorohanta, il a demandé d’ « ignorer toutes formes de pressions afin de montrer une image exemplaire en vue de l’organisation des élections transparentes, libres et démocratiques ». Le chef de la HAT compte notamment sur eux pour établir une nouvelle liste électorale et des cartes nationales d’identité, en vue des élections qu’il souhaite voir se tenir dans le courant de cette année.
Réuni dimanche, le Conseil des ministres avait adopté une ordonnance modifiant la procédure devant la Cour Suprême malgache, et les trois cours la composant, dont le Conseil d’Etat. Au terme de cette ordonnance, plusieurs décisions de
l’Etat échappent désormais à la contestation devant la plus haute juridiction. Par exemple, « Ne sont pas susceptible de recours en annulation devant le Conseil d’Etat les actes de nomination et d’abrogation de nomination du Premier Ministre et des membres du gouvernement », lit-on dans le communiqué de presse ayant sanctionné la réunion.
Les actes concernant les rapports du gouvernement et du parlement, ceux relatifs à l’initiative gouvernementale en matière législative, et ceux mettant en cause les rapports du gouvernement avec un organisme international ou une puissance étrangère échappent aussi à la contestation par voie judiciaire. De quoi priver les adversaires d’Andry
Rajoelina, de moyens judiciaires de contestation de ses décisions.
Midi Mada 12/01/2010
Affaire Vital -Mangalaza
: Le conseil d’Etat se défile - Dominique R.
A la différence de l’audience de jeudi, celle d’hier n’a accusé que 2 h de retard contre 7 h pour la précédente. En effet, l’audience sur le verdict du conseil d’Etat sur le limogeage de Mangalaza Eugène a débuté, vers midi. Cette juridiction a décidé de renvoyer à une date ultérieure le dossier. Pour la seconde fois. Le Conseil d’Etat est-il en train de se défiler ?
Selon certaines sources, il aurait subi de fortes pressions. Toujours est- il que selon la présidente, Noro Robinson, ce renvoi est dû à l’existence des faits nouveaux. Le commissaire général de la loi, Philippe
Andrianjanahary, a d’ailleurs opté aussi dans ce sens, pour le report de l’audience qui devait statuer sur le cas de Mangalaza Eugène.
Ordonnance. Dans sa plaidoirie, Me Hanitra
Rakotomavo, de soulever que « pour un juriste, une loi organique ne peut se faire amender par une ordonnance». Concernant l’ordonnance n°2010-001, qui est sortie dimanche dernier, elle estime que « c’est pour les besoins de la cause et de l’audience d’aujourd’hui (lire hier)». Reconnaissant qu’il y avait une nouvelle donne avec la sortie de cette ordonnance. Quant à Me Ratovondrajao Fredon, il a tenu à souligner qu’il a reçu une procuration de la part de la Présidence de la République pour défendre les intérêts de l’Etat malgache.
Requête. A lui de préciser que « l’acte additionnel n’a pas été ratifié. Et que c’est inutile d’en discuter ». Il |
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juge, par ailleurs, que la requête n’a plus sa raison d’être et qu’il l’a qualifiée de « sans objet ». Faut-il noter la présence des partisans de la mouvance « Madagasikara », à cette audience. Citons, entre autres, Tabera
Randriamanantsoa, Zafilahy Stanislas, Rasomotra, Rafatrolaza et
Satro-Bory. Notons également la présence des forces de l’ordre dans les parages. Elles ont pris place entre la Cour suprême et le
HJRA. Où une grève du personnel de la santé s’est tenue. En vue probablement d’éviter un débordement !
Les Nouvelles 12/01/2010
GRÈVE PERLÉE DES MÉDECINS
- Noro Niaina
L'administration sous pression : Les médecins, des laissés pour compte ? C'est le sentiment que ressentent nos hommes en blouse blanche qui, depuis quelques jours, ont réagi pour faire entendre leur voix. De façon chirurgicale, ils crèvent l'abcès d'une injustice quant à leurs rémunérations par rapport aux autres corps de fonctionnaires et menacent de durcir leur mouvement jusqu'à l'aboutissement de leurs revendications.
Les médecins des hôpitaux publics sont plus déterminés que jamais pour revendiquer la révision des grilles indiciaires. De Befelatanana à
l'HJRA en passant par la maternité, ils ont effectué leur sit-in dénommé « week-end prolongé » en vue d'alerter les autorités compétentes concernant la précarité de leur situation.
«Il s'avère inadmissible qu'un médecin inspecteur ayant un niveau d'études Bacc + 2 avec un indice de 1400 perçoive un salaire de plus de 400.000 ariary alors que nous, médecins spécialistes Bacc + 10 avec un indice de 1.100 gagnons moins. Les parcours ne sont pas les mêmes incluant la spécialisation, le clinicat et l'agrégation. Ainsi, c'est tout à fait logique que le traitement indiciaire des médecins soit révisé pour qu'il y ait équité et justice dans la pratique de la profession », s'est exprimé un médecin représentant de la maternité de
Befelatanana. Pour les médecins de niveau Bacc + 8, leur indice est de 950 en tant que diplômés
d'Etat et ils perçoivent environ 300.000 ariary y compris les indemnités de toutes sortes et le salaire de base d'un médecin est estimé à 70.000
ariary.
Injustice et non équité
« Une situation qui amène à dire qu'une forme d'injustice sociale inédite mais flagrante frappe les médecins. En fait, il existe un écart considérable entre les corps de fonctionnaires. Les points d'indice des médecins restent très maigres pour leur cursus et trop bas par rapport aux autres corps, créant des malaises au sein des médecins fonctionnaires », a expliqué le Dr Rananja de l'hôpital Befelatanana. Et de poursuivre que les agents de l'Etat des autres départements tels que la Justice , la Défense nationale et les Finances sont plus rémunérés que ceux de la Santé , de l'Education ou autres. Et pire, un policier à trois barrettes de niveau BEPC ou Bacc gagne plus qu'un médecin diplômé
d'Etat de niveau Bacc + 8. « D'où l'idée de ce sit-in sous forme de week-end prolongé pour alerter les autorités compétentes sur l'importance de nos revendications ». Les médecins ne sont plus motivés à assumer leurs fonctions face cette situation qui risque de compromettre la profession en général. Les conséquences sont énormes comme la frustration permanente, la fuite de cerveau, le laisser-aller ou encore la dérive vers la corruption en vue de combler le manque à gagner pour survivre.
Grève générale si…
Depuis le mois de décembre jusqu'ici, les médecins ont opté le week-end prolongé de trois jours incluant le lundi. C'est-à-dire qu'aucune visite médicale ni consultation interne n'ont été effectuées dans les hôpitaux publics. Seuls les médecins de garde ont assuré les soins médicaux d'urgence. « Si aucune disposition n'est prise par les autorités compétentes sur nos revendications, notre sit-in continuera, soit un week-end prolongé jusqu'au mardi et mercredi à partir du mois de février et ainsi de suite pour arriver à une grève générale », a martelé un médecin de
l'HJRA. Pour le centre hospitalier universitaire Ravoahangy
Andrianavalona, la grève d'avertissement a déjà été entamée pour la journée d'hier car les médecins de cet établissement sont les plus mobilisés lors des évènements de la crise.
Bref, un sit-in des médecins qui vise à proposer une majoration des points d'indice en se référant à celle déjà approuvée et appliquée par
l'Etat pour le corps d'Administrateur civil. Soit une proposition de 500 points par classe dont 100 au 1er échelon, 150 au 2è échelon et 250 au 3è échelon. S'y ajoute, la répartition équitable du budget pour l'allocation des salaires, des indemnités selon le diplôme, l'ancienneté dans les services et la mission assignée.
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