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vendredi 5 avril 2002, 14h21
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Madagascar: Ravalomana appelle à la confrontation
ANTANANARIVO, Madagascar (AP) - Le chef de l'opposition malgache Marc Ravalomana, qui s'est autoproclamé président à l'issue du scrutin contesté du 16 décembre, a appelé vendredi ses sympathisants à affronter ceux de son rival le président sortant Didier Ratsiraka, qui ont érigé des barrages autour de la capitale, empêchant l'approvisionnement en vivres et en carburant.
Dans un discours prononcé à Antananarivo, Ravalomana, l'air fatigué et tendu, a affirmé que "la nation (était) en danger et (avait) besoin de ses enfants pour la protéger". Résister à son appel serait "trahir la nation.
Ceux qui ne répondront pas seront jugés en conséquence (...) Il est temps de montrer au monde entier que nous faisons quelque chose pour défendre notre pays contre le terrorisme", a-t-il ajouté, annonçant son intention d'instaurer un conseil national de sécurité formé demilitaires et d'élus locaux.
Ravalomona a installé son "gouvernement" dans la capitale tandis que Ratsiraka, qui affirme qu'aucun vainqueur n'est sorti des urnes, a fait de la ville portuaire de Toamasina, dans l'Est du pays, sa capitale. Le gouvernement de Ratsiraka n'a pas fait de commentaire après le discours de
Ravalomana. La police et l'armée semblent divisées entre les deux "présidents". 

AP st/v261


Journal de l’Ile de la Réunion – 05/04/2002

Madagascar : Sambava, le Ramallah malgache, selon le député Jaosoa
La population de Sambava a eu le malheur de voter massivement pour Marc Ravalomanana, le 16 décembre dernier. Aujourd'hui, les milices de Ratsiraka y exercent une pression telle que cette ville du Nord de Madagascar, "n'a rien à envier à Ramallah, à Naplouse ou d'autres régions du Proche-Orient, actuellement en guerre" pour reprendre les propos du député Jean-Pascal Jaosoa. Les villages qui ont voté Ravalomanana le 16 décembre sont les cibles des éléments armés".
"Les rues sont désertes. Les gens n'osent plus pointer le nez dehors, au risque de se faire arrêter arbitrairement ou recevoir des coups de feu. Une personne en a fait la triste expérience, il y a quelques semaines". Le député Jean-Pascal Jaosoa, récemment nommé président de la délégation spéciale de la province de Diégo par Marc Ravalomanana, continue son récit. "Les milices de Ratsiraka ont reçu l'ordre d'arrêter le pasteur Daudet, qui dirigeait le culte lors des manifestations pro-Ravalomanana. Les milices ont alors attendu que pasteur Daudet sort de chez lui pour l'arrêter. Formées d'éléments militaires du 2e RFI (Régiment des forces d'intervention) habituellement basés à Antananarivo, les milices ne connaissaient pas le visage du pasteur et les descriptions physiques qu'il ont reçues étaient trop vagues.
De ce fait, une autre personne, voisin du pasteur a été visée à sa place. Les milices ont tiré sur elle, l'atteignant à l'épaule et à la cuisse. Cet innocent a succombé à ses blessures une fois arrivé à l'hôpital". Toujours selon le député Jaosoa, cette bavure ne serait pas un cas isolé, car la nuit, les gens entendent des coups de feu. M. Jaosoa a aussi indiqué que les cultes religieux sont pratiquement interdits dans la province de Diégo. Au moins six pasteurs sont victimes de représailles et de menace de mort. Par ailleurs, huit personnes ont été jetées en prison par le gouverneur. Ce sont des élus et autres responsables du KMMR local (comité de soutien de Marc Ravalomanana). Parmi eux, M. Jacquelin, adjoint au maire de Sambava. Par ailleurs, quatre députés pro-Ravalomanana originaires du Nord de Madagascar, dont Jean-Pascal Jaosoa ont été déclarés "interdits de séjour dans la province de Diégo" par le gouverneur de Ratsiraka Jean-Robert Gara. Ce dernier, se prévalant de la délégation de pouvoir que l'Amiral lui a accordée dans le cadre de l'état de nécessité national, aurait ordonné l'arrestation des quatre parlementaires.

JOURNALISTES PORTÉS DISPARUS
"Suivant les termes du mandat d'arrêt délivré par le procureur général de Majunga sous l'ordre de Gara, nous sommes accusés d'atteinte à la sûreté de l'État" a confié le député Jaosoa en rappelant la triste histoire de son collègue député Zakahely, qui a passé les fêtes pascales en prison. "À Mananara, Zakahely a accueilli l'équipe gouvernementale de Jacques Sylla, lorsque celle-ci est passée dans la région pour apporter les aides aux sinistrés du cyclone Hary. Une semaine après, Ratsiraka qui s'est senti trahi par Zakahely - membre de l'Arema mais qui a rejoint le camp de Ravalomanana - a envoyé des militaires pour arrêter ce jeune député qui est normalement protégé par l'immunité parlementaire".
Les actes terroristes proprement dits ont commencé, depuis janvier, avec la destruction de la station de radio MBS de Ravalomanana, suivie de celle de la Radio Soleil, appartenant au député Jaosoa. "Ils ont saccagé le local de la station et détruit le matériel. C'était le 18 février mais jusqu'à présent, deux de mes journalistes sont portés disparus. Personne n'a plus eu des nouvelles d'eux", regrette le député qui rapporte que deux radios pro-Ratsiraka, dont l'une appartient à la députée Arema Soaline, véhiculent aujourd'hui des messages de haine et de tribalisme à l'encontre des Merina. "C'est la radio des Mille Collines malgache", a fait remarquer M. Jaosoa.
"Les Merina habitant dans la région sont presque tous rentrés chez eux, par peur des représailles annoncées en avance sur la radio de Soaline", raconte-t-il. Parmi les derniers originaires d'Antananarivo qui ont récemment quitté Sambava, il cite le directeur de l'agence de la Banque centrale. Sous l'ordre du gouverneur Jean-Robert Gara, les milices l'ont obligé à ouvrir la chambre forte de l'agence. Le directeur a évidemment refusé. Menacé de mort, il a dû s'enfuir et a réussi à rejoindre la capitale. Samedi dernier, les milices sont entrées par éfraction dans l'agence, elles ont essayé de forcer la serrure de la chambre forte mais n'y sont pas arrivées".

TANA LA PLUS GRANDE VILLE CÔTIÈRE
"Aujourd'hui, la population de villages entiers se réfugie dans la forêt. Les milices s'attaquent principalement aux villages où Ravalomanana a remporté la victoire lors du scrutin du 16 décembre", fait remarquer le député Jaosoa. "Cette large défaite de l'Amiral dans la région de Sambava, Andapa, Vohémar et Antalaha s'explique par les agissements du gouverneur Jean-Robert Gara qui garde les ristournes des producteurs de vanille de la région", analyse-t-il. Au début, lorsque la population de Sambava s'est préparée à fêter l'investiture de Ravalomanana, 52 éléments du 2e RFI d'Antananarivo ont été envoyés à Sambava pour empêcher la tenue du "Carnaval de la Victoire". Ils ont lancé des bombes lacrymogènes pour disperser la foule. Aujourd'hui, il reste 23 militaires à Sambava. 16 d'entre eux sèment la terreur dans les villages. Gara et Soaline les payent à raison de 150 000 francs par tête par jour".
À propos du blocus économique d'Antananarivo, le député Jaosoa a expliqué que "C'est la population tout entière de Madagascar que Ratsiraka assassine en asphyxiant la capitale. Car Antananarivo est la plus grande ville côtière de Madagascar. Toutes les ethnies y sont représentées massivement". Et Jaosoa de déclarer que "Ratsiraka doit être traduit devant le tribunal pénal international pour génocide. Le 10 août 1991, il a fait tuer près de 300 Malgaches. Cette fois-ci, il risque d'aller plus loin".


Libération - 03/04/05

Monde
La capitale de Madagascar asphyxiée par des barrages

mercredi 03 avril 2002 09:34:57 GMT 
par Honore Razafintsalama
ANTANANARIVO (Reuters) - Les produits de première nécessité commencent à manquer à Antananarivo, asphyxiée par un chapelet de barrages érigés autour de la capitale par les partisans du président sortant Didier Ratsiraka, ont déploré des habitants de la ville.
Antananarivo est sous le contrôle des partisans du président autoproclamé Marc Ravalomanana, rival de Ratsiraka, qui dirige le pays depuis plus de vingt ans.
Ce blocus - ponts détruits, barrages routiers - vise à couper totalement les vivres à la capitale afin de pousser Ravalomanana, qui est aussi maire de la ville, à se déclarer vaincu à l'élection présidentielle disputée en décembre dernier.
Il est devenu quasiment impossible de se procurer du carburant à Antananarivo, et il se négocie à prix d'or au marché noir, à plus de 40.000 francs malgaches (6,18$) le litre, soit dix fois son prix normal.
Les quelques véhicules de transport public encore en mesure de circuler débordent de passagers qui déboursent deux fois le prix normal pour pouvoir prétendre à une place sur le toit d'un bus, ou à une course en taxi.
Depuis mardi, les queues s'allongent devant les magasins vendant du sucre et du sel, le manque de carburant provoquant en outre des pénuries de pain dans les villages situés à la lisière de la capitale.
"Les denrées de base, surtout celles qui viennent de la côte, ont disparu des étalages", explique un habitant d'Antananarivo. "Il m'est vraiment difficile de trouver du sucre, du sel, de l'huile - si on veut des produits de qualité il faut s'approvisionner sur le marché noir."
"LA VIE S'EST TOTALEMENT ARRETEE"
"L'ambiance est morose, il n'y a presque pas de circulation en ville, la vie s'est totalement arrêtée", dit-il.
Les Nations unies ont averti que les stocks de médicaments de base s'épuisaient rapidement. Le représentant local du Programme des Nations unies pour le développement, Adama Guindo, a déclaré à l'agence de presse de l'Onu, IRIN, que les cliniques avaient de plus en plus de mal à faire face aux urgences.
"Nous sommes particulièrement préoccupés par l'augmentation possible des cas d'infections par le choléra", a déclaré Guindo. "Le choléra est devenu épidémique après les inondations de mars 2000. Si les pluies, cette année, ressemblent à ce que nous avons connu en 2000, alors la situation sera grave parce que nous n'aurons pas les médicaments à temps pour sauver ces gens."
La crise politique malgache a débuté en janvier, à la suite du scrutin présidentiel de décembre que Ravalomanana affirme avoir remporté au premier tour, les résultats officiels appelant pour leur part un deuxième tour.
Ravalomanana a accusé le pouvoir de fraude électorale et demandé un recompte des voix, organisant des manifestations quasi quotidiennes dans la capitale ainsi qu'une grève générale pour faire pression sur le gouvernement, en vain.
Par la suite, il s'est autoproclamé président en arguant qu'il ne lui restait plus d'autre option et qu'il ne faisait qu'entériner le choix du peuple. Le maire d'Antananarivo a déclaré qu'il ne négocierait pas avec Ratsiraka tant que le blocus de la ville ne serait pas levé.


SUR TF1

APPEL DU PERE PEDRO A LA FRANCE

   Invité du journal TF1 hier soir, le Père Pedro, actuellement enFrance, a lancé un véritable appel au gouvernement français et à la classepolitique française pour considérer le cas malgache.

Dénonçant les sabotages et le blocus économique que subit actuellement le peuple malgache et notamment la population d'Antananarivo et des hautes terres, le Père Pedro, a déclaré que "le peuple malgache est un peuple naturellement pacifique. Les Malgaches ont voté Marc Ravalomanana à 75% le 16 décembre dernier (…)." "On ne peut pas tolérer ce blocus économique. Nous avons demandé depuis toujours des écoles et des ponts, alors que maintenant on les fait sauter. On veut entraîner le peuple malgache dans le piège de la guerre civile". A l'endroit de la France, Père Pedro a indiqué qu'il croit à la sensibilité du gouvernement français et de la classe politique française. "Vous avez le moyen d'agir. Vous pouvez exiger immédiatement la levée de ce blocus. Je fais appel à la communauté internationale et à la France", a-t-il plaidé.

Les millions de Malgaches qui ont manifesté durant deux mois n'ont été entendus ni par la France, ni par la Communauté internationale. Père Pedro le sera-t-il ?

Val Andriamahaitsimiavona


Matv Edition du 02.04.2002

ACTES DE SABOTAGE :
TENTATIVE DE REPRISE EN MAIN DE L'EMMONAT


Pour la première fois, l'aile légaliste de l'armée a pris position contre les agissements des milices paramilitaires qui soutiennent le Président sortant. Particulièrement ceux qui ont franchi l'irréparable en détruisant les ponts reliant les provinces avec la Capitale de Madagascar. La dernière action en date est celle de Fatihita entre Ambositra et Antsirabe.
Ces actes de sabotage entravent la circulation des biens et des personnes et constituent une violation de la Constitution alors qu'un pont aurait été détruit à Miandrivazo et de fortes rumeurs sur une action commando contre le Pont de Mangoro, sur la Route nationale reliant Antananarivo et Moramanga courent depuis ce week end à Antananarivo.
Le communiqué de l'EMMONAT ou Etat major mixte d'opération nationale regroupant tous les corps militaires, la police et la gendarmerie est sans fioritures : condamnation sans appel et appel à toutes les autorités, fokonolona ou simples individus à surveiller et à contrôler mais également à transmettre rapidement leur rapport dès qu'ils notent quelque chose de suspect. L'EMMONAT promet de traduire les saboteurs de quelque bord qu'ils soient, devant la justice.
Le plus important dans cette prise de position est ceci : l'EMMONAT est, disons-le, la plus haute hiérarchie de l'Armée dans le régime de Ratsiraka. Il est présidé par Tantely Andrianarivo... L'EMMONAT est chargé d'assurer la sécurité sur le plan national.
Nous assistons actuellement à une tentative de reprise en main de la situation devenue incontrôlable. Même au sein des partisans de Ratsiraka. Le Jacobinisme a déjà pris place sur l'avenue de l'indépendance et la guérilla politique, elle, est née, et semant la terreur sur les routes nationales.
La facture est lourde. Malgré la réaction de l'EMMONAT jugée un peu tardive, Tantely Andrianarivo doit impérativement démontrer qu’il contrôle la situation en province s’il veut rester un interlocuteur valable auprès des bailleurs de fonds. 




 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Sur RFI (5/4/02 à 18h) "Ra8 appelle à la levée des barrages" 


MR vient de faire une déclaration (écoutée qur RNM vers 11h 15 heure de Tana ) dont la teneur est la suivante : 
"Tandindomin-doza ny firenena .

Hevitra efa ela ary maty paika notanterahin'ireo olombitsy miarak@ na manam-boninahitra izao asa fampirohorohoana izao . Eran'ny Nosy dia hampahoriana , hanaovana fahirano , dynamiter-na ny tetezana . Eo anatrehan'izao dia naka ireto fepetra ireto ny tenako :

1. Lazaina ho ren-tany sy ren-danitra fa fahavalom-Pirenena , fototr'izao korontana izao ireo olom-bitsy . Noho izany dia hatao hazalambo izy ireo mnombok'izao .

2. Hatsangana ny Filan-kevi-pirenena miaro ny Fandriampahalemana na Conseil National de Sécurité . Hivondrona ao amin'io filan-kevitra io ny andrimasom-pokonolona , ny olom-boafidy sy ny Tafi-bahoaka , na amperin'asa na tsy amperin'asa .

Hahato ny tsy fitoviam-pijery sy ny tsy fifankatiavana fa ny fitiavantanindrazana izao no harovana eo anatrehanizao fampihorohoroana izao na "actes terroristes "

3. Ry vahoaka eran'ny Nosy , andao atambatra sy avondrona ny hery ka hiaro an'i Madagasikara isika . Izay tsy manaraka an'izao teny izao dia fahavalom-pirenena .

Masina ny Firenena !" (...)

Vita izay fanambarana izay dia nampisehoan'i MR ny sary mampiseho ny tetezan'i Fatihita nohavaozina . Nandeha nijery tany izy nandritra ny faran'ny herinandro tao.

Androany , ny fiara voalahony afaka nandia ilay tetezina (pont Bailey) nisolo an'ilay taloha nosimbaina
.

Traduction libre et partielle de la Déclaration faite par M. Ravalomanana le mercredi 5 avril sur les ondes radio

Un groupe de personnes, qui est constitué de quelques éléments de l’ancien régime, de militaires encore gagnés à leur cause, a déclaré ouvertement la guerre à la Nation.
Ce groupe sème la terreur à travers le pays et est à l’origine du blocus, des barrages, de la destruction des biens de la Nation. Son but est de ruiner le pays et son peuple.
Face à cela, le Pouvoir a pris des mesures et déclare solennellement :
Sont déclarés ennemis de la Nation et seront pourchassés par tous les moyens, ceux qui sont dans ce groupe,
Il est mis en place un Conseil National de Sécurité composé des Fokonolona, des élus, des membres de l’armée (actifs ou non actifs) chargé de rechercher, arrêter et faire traduire en justice les ennemis de la nation,
La non obéissance à cette déclaration sera considérée comme une trahison à la nation et sera passible de poursuites judiciaires et de traduction devant les tribunaux,
Toutes les forces vives de la nation sont appelées à contribuer aux efforts qui vont être déployés pour lever tous les obstacles qui empêchent la libre circulation des biens et des hommes.


L'Express de Madagascar 05 avril 2002

La crise vue par un membre du groupe de contact de l'OUA : "On va vers la guerre civile"
Abdoulaye Bathily, ancien ministre, leader de la Ligue démocratique / Mouvement pour le parti du travail (Ld/mpt) et vice-Président de l'Assemblée nationale du Sénégal a fait partie du groupe de contact de l'Organisation de l'Unité Africaine (Oua) pour Madagascar, conduit par l'ancien Président cap-verdien, Antonio Mascarenhas Monteiro et qui a séjourné à Antananarivo du 6 au 13 mars dernier.
Au delà du communiqué final publié par cette mission à la fin de son séjour, dont le dispositif appelant au dialogue et à la négociation, a été rejeté, on le sait, aussi bien par le président sortant Didier Ratsiraka que par son adversaire Marc Ravalomanana. C'est la première fois qu'un membre de cette délégation africaine livre dans une interview au magazine "Sud-International" une analyse détaillée de la crise malgache. C'est un constat, pas un jugement. Une analyse des nombreuses raisons qui ont abouti à la situation de blocage institutionnel et économique que vit aujourd'hui le pays, de façon un peu plus catastrophique chaque jour. Ce constat de Abdoulaye Bathily est accablant. Pour lui "Madagascar va vers la guerre civile". Il n'est d'ailleurs pas le seul à le penser, même si ce fin diplomate, démocrate authentique et homme politique attentif se dit "très impressionné par l'esprit républicain des forces armées à Madagascar". 
Nous publions de larges extraits de cet entretien avec Oumar Kouressy de "Sud International" qui est, à ce jour, la meilleure analyse faite, en toute indépendance d'esprit, de la grave crise post-électorale à Madagascar. 
Entretemps, la situation sur le terrain s'est aggravée : intensification des barrages, dynamitage de ponts, exactions diverses, déboires d'entreprises en cascade, chômage, marché noir etc. L'analyse livrée ici n'en demeure pas moins d'actualité, en particulier sur la responsabilité des forces armées. En tout cas, un étranger impartial dit tout haut ce qui beaucoup de Malgaches pensent tout bas. 
o Sud-International : Le secrétaire général de l'Oua, Amara Essy, a officiellement reconnu l'échec de la mission de l'organisation panafricaine à Madagascar. Vous étiez membre d'une délégation mandatée par l'Oua pour tenter de trouver une solution à la crise dans ce pays. Partagez-vous cet avis de Amara Essy ? 
- Abdoulaye Bathily : (…) Globalement oui, puisque les parties continuent la fuite en avant (…). Le pays est à la dérive. On va vers une guerre civile. Il y a de fait une dualité de pouvoir : deux gouvernements, deux administrations dont aucune ne fonctionne d'ailleurs. L'économie est à vau-l'eau. Les zones franches industrielles sont en train de fermer leurs portes tous les jours en mettant au chômage des centaines de milliers de travailleurs. Les approvisionnements dans la capitale commencent à connaître des pénuries. Les prix flambent non seulement dans le secteur des hydrocarbures, mais aussi dans l'agroalimentaire (les denrées de première nécessité). Ainsi, nous assistons comme à une sorte de dynamique suicidaire dans laquelle les deux protagonistes ont mis le pays. A tout cela, il faut ajouter la situation sécuritaire. Sur ce point, nous avons pu mesurer à quel point le degré de patriotisme des militaires malgaches était élevé. Parce que, face au non-respect par les populations de la loi martiale décrétée par Didier Ratsiraka, les militaires sont restés indifférents. Ils disent que, devant des centaines de milliers de manifestants - vous avez une proportion de 500.000 manifestants - ce n'est pas en amenant trois soldats qu'on peut faire appliquer une telle mesure. A moins de faire tonner le canon ou le bulldozer ce qui aurait entraîné des milliers de morts. L'armée a refusé de faire. De sorte qu'on est aujourd'hui dans n blocage complet à Madagascar. 
o Qu'est ce qui explique ce blocage, selon vous ? 
- Il y a deux dimensions. D'abord, comme partout en Afrique, les pouvoirs en place, n'organisent jamais des élections propres. Ceci est une tendance qui est générale. Une autre tendance qui est générale, c'est qu'il y a toujours des groupes, dès qu'ils prennent le pouvoir, ils veulent le garder et exercer un monopole sur l'exécutif. Ce qui amène des frustrations dans tout le reste de la population. 
La deuxième dimension à Madagascar, c'est qu'il y a un désir de revanche dans le pays. Marc Ravalomanana, en tant qu'homme d'affaires prospère et figure emblématique d'un mouvement populaire contre un régime qui est venu à bout de course, a été poussé à l'attaque par des forces politiques qui veulent en finir avec Didier Ratsiraka qui, par ses excès, a véritablement dégoûté une bonne partie de la population. Il y a donc une sorte de fuite en avant de part et d'autre qui ressemble pour moi à de l'irresponsabilité. Ce que nous avons d'ailleurs fait savoir aux deux protagonistes. 
Subsidiairement, nous pouvons ajouter à ces deux dimensions, l'argument ethnique qui, malheureusement, commence à être utilisé. Ce qui est très grave. Car une chasse aux différents groupes ethniques est en train de s'organiser suivant les différentes parties du territoire. 
Face à cette situation, nous avons constaté que seule l'armée malgache s'est, jusque-là, mise au-dessus de la mêlée. Nous avons vraiment été impressionnés par l'esprit républicain des forces armées. Beaucoup de leurs responsables que nous avons rencontrés se sont montrés très conscients des dérapages que risquent de vivre leur pays et de la catastrophe qui est à l'horizon. Je pense qu'ils sont décidés à prendre leurs responsabilités. En tant que démocrate, c'est malheureux pour moi d'en arriver à ce constat. 
o Après avoir montré, au début, leur bonne volonté de coopérer, les deux principaux protagonistes, ont finalement trouvé que les propositions que vous leur aviez faites pour sortir de la crise n'étaient pas raisonnables. Qu'est-ce que vous répondez à cela ? 
- Au contraire ! Ce sont eux qui ne sont pas raisonnables. Au président Didier Ratsiraka, nous avons dit qu'il ne peut pas exiger un second tour pour la simple raison qu'en tant quez président, il ne contrôle plus la capitale qui est entre les mains de ses adversaires lesquels contrôlent les médias - Ratsiraka n'a même pas une radio ou une télévision pour s'adresser aux populations. Aussi, la rupture de confiance entre les deux parties est consommée. Le camp de Marc Ravalomanana ne pourra jamais accepter que le camp de Didier Ratsiraka organise des élections du deuxième tour. Ce n'est pas possible. 
Quant à Marc Ravalomanana, nous lui avons dit que c'est exagéré de penser parce qu'il contrôle les ministères à Antananarivo, il a le contrôle du pays. Les militaires et certains généraux qui se sont ralliés à lui n'ont pas de commandements dans l'armée. Ce sont, pour la plupart, des chefs de services qui n'ont pas de troupes derrière eux. Devant une telle impasse, le réalisme commande que chacun fasse un pas pour rencontrer l'autre. C'est pourquoi, nous avons dit, il faut un dialogue. 
D'autre part, l'Eglise à Madagascar n'est pas pour faciliter les choses. Toute tendance confondue - catholiques et protestants - cette Eglise est entièrement acquise à Marc Ravalomanana. Dans d'autres pays, en d'autres circonstances, l'Eglise joue un rôle de modérateur, mais à Madagascar, elle joue plutôt un rôle de va-t-en guerre. Ce qui complique davantage la situation. Le Cardinal de Madagascar est le plus extrémiste des leaders d'opinion dans le pays. En tant que chef spirituel de la communauté chrétienne dans le pays, c'est malheureux qu'il ait des positions aussi tranchées. Ce qui se passe à Madagascar, constitue une grande leçon pour toute l'Afrique. Voir comment pour le pouvoir, les gens sont prêts à mettre leur pays dans le chaos. 
o Si les propositions de sortie de crise que vous avez faites restent en l'état où elles sont, c'est-à-dire rejetées par les parties en conflit, à quoi peut-on s'attendre à Madagascar ? 
- S'ils n'acceptent pas les propositions raisonnables que nous leur avons faites, je suis convaincu qu'il y aura un coup de force. C'est très malheureux que nous en arrivions à cette dernière solution. Mais je crois que c'est la seule voie aujourd'hui de sortir Madagascar de la crise si les uns et les autres maintenaient leurs positions. 

LES PROPOSITIONS DU GROUPE DE CONTACT DE L'OUA AUX PARTIES EN CONFLIT 
1- Nécessité urgente d'une reprise du dialogue entre les deux candidats afin de créer un climat politique propice au retour de la paix civile et l'ordre constitutionnel ainsi qu'à la préservation de l'unité et de la cohésion nationales. 
2- Engagement de toutes les parties à mettre fin aux manifestations et à la grève générale, à lever les barrages sur toute l'étendue du territoire et à s'abstenir de tout acte de violence ou d'incitation à la haine et à l'intolérance. 
3- Nécessité de mettre en place, sans délai, un gouvernement de réconciliation nationale dont la composition serait convenue entre les deux candidats, après consultation avec les principales forces politiques du pays. Ce gouvernement sera chargé, pendant une période n'excédant pas six mois, de créer les conditions nécessaires pour le rétablissement d'une vie économique et sociale normale et l'organisation d'une consultation électorale républicaine, transparente, libre et juste. 
4- Appel à tous les citoyens malgaches à contribuer activement au rétablissement d'un climat de calme et de sérénité en vue de permettre la reprise immédiate des activités économiques et sociales. 
5- Engagement de l'Oua et de l'Onu, de l'Union européenne et de tout l'ensemble de la communauté internationale à apporter tous les soutiens politiques et toute l'assistance électorale nécessaire et à garantir la présence d'observateurs internationaux en nombre satisfaisant sur tout le territoire national pendant le processus électoral. 
6- Appel à la communauté internationale et singluièrement aux bailleurs de fonds à poursuivre leur programme de coopération et d'assistance à Madagascar. 

Didier Ratsiraka à Majunga
"Je ne suis responsable de l'asphyxie de Tananarive"

Poursuivant ses tournées régionales, Didier Ratsiraka a rencontré la population majungaise hier devant l'Hôtel de ville. Il a nié les accusations portées à son encontre selon lesquelles il organise l'asphyxie économique de la province autonome de Tananarive. "La responsabilité en incombe à Marc Ravalomanana et son entourage", a-t-il déclaré. Nous y reviendrons.:

Air Madagascar - Reprise des vols après un arrêt momentané
Tout compte fait, les ordres d'arrêter toutes les exploitations de la compagnie Air Madagascar lancés par James Andrianalisoa, directeur général, n'ont été mis en exécution que pour 24 heures. En effet, les vols intérieurs et régionaux ont repris hier, selon le responsable de la communication de l'équipe de l'administrateur délégué, Roland Ranjatoelina. Rappelons que cet ordre d'arrêt des exploitations a été émis mercredi, et que ce jour-là, aucun vol n'a pu être assuré, principalement pour cause de suspension des assurances couvrant les vols de la compagnie. Cette suspension n'a pu être levée ce jour même. Et si les vols ont pu reprendre hier, on peut croire que ce problème a été résolu. Par ailleurs, de la même source, on apprend que le ravitaillement en carburants dans les provinces ne pose plus de problème; ce qui était une condition sine qua non pour la reprise des vols intérieurs compte tenu de la pénurie de carburant aviation dans la capitale. 
Quant aux rumeurs selon lesquelles les comptes bancaires d'Air Madagascar sont bloqués, notre informateur a confirmé le fait mais en ajoutant toutefois que celà ne concerne pas tous les comptes, et que l'exploitation de la compagnie n'en est pas gênée. 

Transport aérien - Air France suspend ses vols jusqu'au 28 juin
Les vols d'Air France sur Madagascar au départ de Paris sont officiellement suspendus jusqu'au 28 juin prochain. Cette décision a été prise par la compagnie française, apprend-on à sa représentation à Antananarivo, pour "clarifier la situation" face aux difficultés d'approvisionnement en jet fuel à l'escale d'Antananarivo-Ivato. Autant le frêt par vols cargo peut s'accomoder d'escales techniques intermédiaires, autant il apparait délicat à Air France de faire subir à sa clientèle les aléas de vols prévus pour être directs sur Antananarivo. 
La compagnie fraçaise précise toutefois que des vols spéciaux sont à l'étude pour répondre à la demande, avant les grands départs en vacances de début juillet pour lesquels des dispositions particulières seront également prises, afin de résorber le trafic de cette période de pointe. En attendant, c'est soit par la Réunion, soit par Maurice, via Air Mauritius et Air Austral, ou Air Madagascar si les dessertes régionales sont assurées par la compagnie nationale, que les vols d'Air France sont actuellement programmés dans les sens nord-sud et sud-nord. 

Banque mondiale : Suspension des décaissements évitée de justesse
Les milieux bien informés indiquent que Madagascar a pu éviter de justesse la suspension contractuelle des décaissements de la Banque mondiale. On se souvient qu'une échéance de remboursement de notre dette vis-à-vis de cette institution tombait le 1er dernier. Conformément aux clauses contractuelles, tout retard excédent 45 jours entraîne automatiquement la suspension de tous les décaissements de la Banque en faveur du pays emprunteur. 
La crise politique actuelle qui a entraîné une dualité à la tête de la Banque centrale a rendu impossible tout transfert de la part de cette institution puisque les ordres de virement transmis par l'un ou l'autre des deux gouverneurs n'ont pas été exécutés par les correspondants étrangers de la banque centrale du fait de la confusion quand à la légitimité des vrais pouvoirs du donneur d'ordre. Toutefois, par un mécanisme qui n'a pas été porté à la connaissance du public, le paiement de cette échéance du 1er février - autour de 1,5 millions d'US dollars - a pu se faire , évitant ainsi l'application des sanctions contractuelles. Il se trouve qu'en réalité, le blocage politico-administratif actuel rend tout de même ineffective la plupart des décaissements au profit des différents projets financés par la Banque mondiale à Madagascar. 
Espérons que la même "formule inédite" qui a permis le paiement de cette échéance pourra être également utilisée pour les règlements d'importations stratégiques telles que pétrole, médicaments, etc ... Encore faut-il que ces importations puissent être distribuées dans toutes les régions du pays sans exception. 

Administration des entreprises publiques - Les banques font preuve d'imagination
Les banques de la place sont aujourd'hui confrontées à un dilemne dans la mesure où le bicéphalisme qui prévaut dans les administrations et les entreprises publiques rend difficile l'exécution des instructions de paiement que ces banques reçoivent: deux ministres, deux gouverneurs, deux directeurs généraux ou administrateurs délégués ... Pour ce qui est des salaires, les banques ont fermé les yeux puisque l'historique des virements salariaux pour une entreprise publique, par exemple, est connue. Par contre, pour tout ordre de virement ou de paiement émanant de l'un ou de l'autre des dirigeants de l'entité concernée, les banques transmettent ces ordres à l'autre dirigeant connu en lui demandant de valider l'instruction reçue, et vice - versa. 
Ce n'est que lorsque les deux dirigeants rivaux de l'entité concernée approuvent que l'opération est exécutée. Une "formule inédite"... Comme quoi, une "troisième voie" est toujours possible !

PPN - Croisade de Davida Rajaona contre la rétention des stocks
…le ministre de l'Industrie, du commerce et du Développement du secteur privé, Davida Rajaona, entre en croisade contre la rétention des marchandises
Face à la montée en force du marché noir qui touche principalement les produits de première nécessité (Ppn), le ministre de l'Industrie, du commerce et du Développement du secteur privé, Davida Rajaona, entre en croisade contre la rétention de ces marchandises par les grossistes. Hier, c'est un grossiste installé à Andrefan'Ambohijanahary qui en a fait les frais, le premier. En effet, après une perquisition dans les entrepôts, des Ppn déclarés épuisés par le commerçant ont été découverts. Ces marchandises ont été saisies sur-le-champ pour être ensuite vendues à leur prix normal. Après cette opération, le ministre Davida Rajaona a déclaré qu'en fait, il n'y a pas de pénurie de Ppn dans la capitale. Seulement, ces marchandises sont subtilisées des points de vente normaux pour alimenter une psychose de pénurie et réaliser des profits exorbitants par la suite. :

Entreprises franches - Saccage chez GF Cashmere
La tension sociale monte dans les entreprises franches,
conséquence directe de la crise économique qui sévit dans la capitale. C'est ainsi que GF Cashmere a été "caillaissée" hier par une partie de son personnel à la suite d'un différend sur les perspectives salariales de la fin du mois d'avril. Le millier d'employés de cette usine de tricotage en chômage technique ont été mis au courant par leur direction, après accord avec les délégués du personnel, qu'il ne percevrait à la fin du mois que 50.000, à titre humanitaire, ce qui n'est absolument pas une obligation légale. Certains employés, estimant ce geste insuffisant, ont réclamé 150.000 Fmg. Devant le refus de l'employeur d'accéder à leur demande, ils ont alors saccagé le bâtiment. Ces actes de vandalisme ont tendance à se multiplier dans les sociétés dans l'incapacité de maintenir en activité leur main d'oeuvre. Il n'est pas impossible qu'ils répondent à un mot d'ordre, compte tenu des promesses faites, estiment certains patrons.

Fianarantsoa - Le gouverneur Emilson persiste à rester
"Je suis un élu et il faudra une élection pour me déloger d'Andohanatady"

Le bref communiqué lancé à plusieurs reprises à la radio RFM (qui ne peut être captée dans certains endroits de la ville basse) par le gouverneur Emilson, rapporté divers auditeurs, fait état d'un refus de ce responsable de ne quitter Andohanatady. "J'ai été élu", devai- il dire," et il faudra une élection pour me dessaisir de mes attributions " (traduction libre). Dans son introduction, le gouverneur Emilson a adressé ses sincères condoléances aux familles des victimes des récents évènements. 
Parallèlement, sur la place du Magro, le PDS Pety Rakotoniaina a réitéré qu'il épuiserait toutes les voies de recours pour éviter une effusion de sang. C'est pour cette raison qu'il a reçu, accompagné du vicaire général, Mgr Andriambololona, archevêque de Fianarantsoa, à qui il a expliqué les raisons qui justifiaient, à ses yeux, la situation actuelle devant aboutir "au départ du locataire d'Andohanatady". Mais le PDS a tenu, avec sa façon de sensibiliser les manifestants (dont certains font état d'une forme de lassitude, sinon d'une deception dans cette crise qui perdure, soit dit en passant), à réaffirmer qu'il y a une limite à toutes choses. 
"Je sais qu'il y a des parents et ils sont nombreux actuellement à Fianarantsoa, qui pleurent et qui s'inquiètent de leurs enfants, des élèves gendarmes en poste à Andohanatady. Aujourd'hui j'apprends qu'un tabassage s'est produit et qu'hier 20 sur les 64 ont pu s'échapper au moment où ils étaient envoyés en mission pour poser des mines. Mais il faut assumer ses responsabilités et prendre des décisions parfois pénibles. Dès lors je regrette infiniment. La limite est dépassée même si je dois encore recevoir des gens de bonne volonté. A cet effet, il faut que les barrages soient renforcés par des militaires armés en particulier dans les points stratégiques". 
Sur la même place, le député Rakamisilahy Martial a émis le souhait de terminer au plus vite cette installation et que ce week end, il fallait prévoir une festivité. "Je vous demande de prier et beaucoup de patience". A 18 h hier, le ministre de l'intérieur du gouvernement Sylla, Jean Seth Rambeloalijaona, a lancé un appel au calme à la population et lui a également demandé d'être patiente à la radio Soafia. Un appel qui s'adressait également aux élèves gendarmes et aux éléments qui ne sont pas prêts à faire face à un affrontement armé ("tsy vonona hiady"). 
Enfin, vers 01 h 15 dans la nuit de mercredi à jeudi, une violente explosion a été entendue du côté de Tsaramandroso. Les riverains ont fait état d'une explosion identique à celle d'une bombe. Elle a ébranlé des maisons. Aucune précision n'a pu être obtenue, comme sur l'origine de ces rafales d'armes automatiques entendues à Andohanatady. Deux officiers supérieurs auraient fait une reconnaissances de terrain dans la colline de Mazavatakona, dans la journée du 3 avril, mais on ignorait de quel camp ils étaient issus. 

Entre les lignes 
o Le général Tsaranazy Jean Emile, ministre des Travaux publics, et le sénateur Ampy Augustin Porthos, viennent d'être déclarés interdits de séjour dans la province d'Antananarivo
Le général Razakarimanana, nommé président de la délégation spéciale de la province par le gouvernement Sylla -les pds remplacent les gouverneurs dans l'Administration Ravalomanana- lance un appel à tous les comités de vigilance des "fokonolona" de se saisir à vue de ces personnalités et les remettre aux autorités. Il n'a pas été fait mention de mandat d'arrêt ni d'une procédure judiciaire spéciale. La Haute cour de justice annoncée par Ambohitsorohitra n'est pas encore opérationnelle. Lahady Samuel, gouverneur de la province de Toamasina, avait été critiqué pour les expulsions en série de dirigeants du Kmmr après les évènements de mars. 
o Les préfets et sous-préfets de la province autonome d'Antananarivo ont réaffirmé dans un communiqué, leur attachement à la dépolitisation de l'administration et leur volonté de faire fonctionner l'administration territoriale et de protéger les biens et les personnes. Lors d'une réunion tenue hier, les représentants de l'Etat au niveau des démembrements de l'Administration, ont rendu compte des difficultés que les barrages de diverses sortes font endurer à la population, condamnent les actes de terrorisme et la destruction du patrimoine national. 

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News des Provinces

Tribune de Madagascar - 05/04/2002

PÉNURIE
PANIQUE GÉNÉRALE
 

" Je n'ai jamais vu ça ! Même pendant la seconde guerre mondiale où la pénurie de denrées alimentaires sévissait durement à Antananarivo ". Ces propos d'un octogénaire, habitant à Andravohangy, dont la fille ainée tient une épicerie, résument assez bien la situation qui prévaut actuellement dans la capitale. Personne n'a, en effet, prévu qu'un tel scénario puisse voir le jour, en ce troisième millénaire, à Madagascar. Aujourd'hui, la réalité dépasse la fiction. Hier, les Tananariviens ont littéralement pris d'assaut les grands et petits magasins en quête de sucre, sel, riz, huile, bougie, etc. Une psychose générale (organisée ou non par les pro-Ratsiraka) qui fait naturellement la joie des " affairistes " et qui favorise le marché noir. En province, la population subit également de plein fouet l'onde de choc des barrages routiers installés par les miliciens, privant ainsi les Tamataviens, Fianarantsoa, Manjungais et Tuléariens, de certains produits de première nécessité, à savoir le lait, le beurre, la farine et le savon qui ont fortement augmenté ces cinq derniers jours. Le comble, depuis mardi à Toamasina, l'essence commence à se faire rare. 
Les Malgaches souffrent en silence et ce, dans l'indifférence de la communauté internationale. Celle-ci est le dernier recours, la bouée de sauvetage qui pourrait faire sortir la population de cette grande misère. Une population sans défense, dans le dénuement total, prise entre deux feux : le jusqu'auboutisme criminel des ratsirakistes et l'attentisme cruel du camp Ravalomanana. La classe politique, tout comme l'Armée malgache d'ailleurs, est désarmée pour résoudre la crise politico-économique actuelle. 
ÉPÉE DE DAMOCLES
C'est avec tristesse et le cœur gros que nous citons, ici, la série de hausses relevées hier à Antananarivo. Comment est-on tombé aussi bas ? Ainsi, le sac de charbon de bois (le pétrole lampant et le gaz domestique n'existent plus sur le marché), vendu à 15.000 fmg, il y a seulement deux jours, coûte aujourd'hui 50.000 fmg. Quant au sucre, il est passé de 4.500 à 15.000 fmg le kilo ; le riz ordinaire de 2.700 à 4.500 Fmg/kg ; le sel : 3.500 fmg le kapoaka ; l'huile de table se négocie au marché noir entre 12.000 et 17.000 fmg le litre ; etc. D'autres produits vont suivre le mouvement d'ici peu, comme le lait concentré local (Socolait), faute de sucre ; et aussi le rhum, vu que la principale matière première est " importée " de Brickaville et Namakia…
Par ailleurs, l'épée de Damoclès plane sur les foyers tananariviens, du fait que l'eau et l'électricité de la Jirama d'Antananarivo risquent d'être rationnées à cause de la pénurie de gasoil. Soulignons que la ville de Miandrivazo est, en ce moment, privée d'électricité. 
En somme, le pays est entré en récession économique. A peine sortis d'une longue misère engendrée par un régime socialiste inhumain, les Malgaches sont à l'heure actuelle, de nouveau, conduits et forcés d'entrer dans un autre tunnel…

 
Transports routiers: Suspension de toutes les lignes nationales
Le personnel de la Jirama a accepté de reprendre le travail à la suite d'un accord conclu avec le ministère de l'Energie. 
On sait que les agents de la Jirama ont refusé de reintégrer leurs bureaux pour manifester leur désaccord avec les autorités dans le choix de leur nouveau directeur général. 
L'accord conclu avec le ministère sur la base duquel la reprise a été décidée, prévoit, entre autres, l'organisation d'un audit pour déterminer la destination des sommes que l'on aurait détournées des caisses de la Jirama. Par ailleurs, chaque direction sera dotée d'un comité de surveillance dénommé "andrimason'ny fahamarinana" pour que le personnel puisse exercer un droit de regard sur la gestion de l'entreprise. Le personnel refuse en effet d'endosser la responsabilité des hausses fréquentes du tarif de la Jirama auxquelles les abonnés ne trouvent aucune justification. 
Pour ce même personnel, les difficultés que connaîtrait son entreprise actuellement proviennent de la mauvaise gestion antérieure et non de la grève. 
Hier, le retour au travail a été marqué officiellement par une rencontre du personnel avec le secrétaire général du ministère de l'Energie qui a eu lieu à Ambohijatovo, au siège de la Jirama. 
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Installation du PDS de Fianarantsoa: Affaire à suivre

L'installation officielle du président de la Délégation Spéciale (PDS) du faritany de Fianarantsoa Pety Rakotoniaina qui devait être effective dès mardi ne l'était pas encore hier. Pour des raisons de sécurité, la population fianaroise, venue nombreuse pour la circonstance, ne s'est pas déplacée hier de la Place de la Vérité, devant le siège de Magro. 
En début de l'après-midi, on a parlé encore d'un défilé de la population pour l'investiture du PDS. Finalement, la " montée " vers Antohanatady n'a pas eu lieu. Le PDS et les dirigeants du KMMR ainsi que les membres de la délégation du pouvoir central ont en effet cédé, à cause de la présence, au siège du gouverneur Emilson, des éléments armés dont la majorité sont des élèves gendarmes de l'école nationale d'Ambositra. En tout cas, la temporisation des chefs militaires et l'appel à la retenue des chefs religieux relevant du FFKM local y sont pour quelque chose. 
Il est à noter aussi que des tractations menées auprès des " Raimandreny " de Sud-Est de l'île afin de régler cette crise ont été accueillies favorablement par des notables Betsileo, y compris des deux Sénateurs (nommés par le président Ratsiraka), le Pasteur Walter et l'administrateur civil Ramandimbilaza. 
C'est dire que l'installation du PDS de Fianarantsoa est une affaire à suivre. Le ministre de l'Intérieur, Seth Rambeloalijaona espère, cette fois-ci, " épuiser toutes les formes de négociation et de consensus ". 
Un autre rendez-vous est ainsi donné ce matin sur la Place de la Vérité. Parallèlement, les membres du gouvernement Sylla, présents dans la capitale du Betsileo, auraient reçu l'ordre de ne pas quitter Fianar tant que Pety Rakotoniaina ne sera pas installé au bureau du PDS à Andohanatady. Qui vivra verra !

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FFKM: Attention aux dérapages !
A l'occasion de la commémoration du 29 Mars 1947, la direction collégiale de la FFKM a envoyé vendredi dernier un message solennel aux Eglises membres dans lequel il présente toutes ses félicitations aux anciens militants MDRM et saisit la même occasion pour saluer également les efforts consentis par le peuple malgache dans son ensemble pour réclamer de vive voix le respect de la vérité et du choix populaire. La FFKM condamne aussi toutes ces exactions menées contre les civils tout en invitant les uns et les autres à éviter les dérapages sous quelle forme qu'ils puissent se présenter, "Respectons le "fihavanana" et la compréhension mutuelle dans l'intérêt général", a conclu la FFKM avant de condamner avec force ces barrages et autres tortures sous forme de "terrorisme" qui ne font que diviser inutilement les malgaches.
Fidèles aux directives bibliques, la FFKM encourage les initiatives qui militent en faveur de la négociation et du dialogue sans oublier de faire appel à la prise de responsabilité des Forces Armées pour mettre un terme aux provocations et autres attitudes qui ne sont que de véritable terrorisme isolant une population bien déterminée sans aucun motif fondé et raisonnable.
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ACEM de Toamasina: Financée par Sophie Ratsiraka
Les responsables de l'ACEM de Toamasina (un mouvement proche de l'amiral Ratsiraka), ont été les invités de la télévision locale de Toamasina. Au cours de cette émission, qui s'est déroulée mardi dernier, les dirigeants de l'ACEM, Soa Christian, Randriamasinoro Patrick et Razafindrajery Herisetra ont affirmé qu'" un seul clin d'œil de l'amiral suffit à lever les barrages, mais à condition qu'il y ait un deuxième tour et que le gouvernement Sylla démissionne ". Ils ont également souligné qu'ils participent activement, avec l'aide des militaires, à la protection du barrage routier de Brickaville. " Pour cette mission, nous sommes soutenus financièrement par Sophie Ratsiraka et le gouverneur de Toamasina, et nous les remercions vivement ici…" (sic).
 

 

GÉNÉRAL MAMIZARA : APPEL AUX MILITAIRES
"Certains responsables militaires et civils très haut placés, au nom d'une légalité fallacieuse, nous poussent tous à une guerre fratricide aux conséquences incalculables pour l'unité et la survie de la Nation pour pouvoir s'accrocher à leurs postes. Ceux qui se disent légalistes sont les premiers à violer la Constitution et les lois de la République, à fouler aux pieds les principes et les pratiques démocratiques, et à faire fi de leur devoir de protection de la population civile et du patrimoine national."
"Leur but est de pérenniser et d'imposer au peuple une dictature démentielle et sanguinaire, le règne de la corruption et du trafic, et de la schizophrénie au sommet de l'Etat."
"Par conséquent, je vous engage tous à faire votre dernier examen de conscience. Je vous demande de ne plus hésiter et de manifester par une prise de position sans équivoque, votre choix pour un changement radical dans la gestion et l'emploi des Forces Armées."
"Avec le Président Marc Ravalomanana, nous allons transformer profondément l'Armée Malgache et la Gendarmerie Nationale, les moderniser et les professionnaliser davantage, de sorte que chaque soldat et chaque gendarme retrouvent leur dignité et leur fierté de servir la Patrie. C'est le pari que je formule avec votre adhésion massive et le concours de tous les militaires et gendarmes."
"Pour vous qui obéissez encore aux ordres de vos chefs pour accomplir des actes de terrorisme (anti-patriotiques), de sabotage irréfléchi, de vandalisme inconscient pour protéger des barrages insensés et génocidaires sur les voies publiques, pour perpétrer des crimes contre l'humanité, donc justiciables du Tribunal Pénal International de La Haye, je vous invite instamment à vous retirer de cette opération suicidaire, à retourner à votre caserne et à méditer sur votre propre avenir et à celui de votre famille. Ne vous laissez pas engager dans une guerre contre le peuple malgache, dont vous êtes issus et êtes partis intégrante. Le peuple est à bout de patience, à la Capitale comme en province."
"Dépêchez-vous et décidez maintenant. Demain il sera trop tard. Que le courage et la sagesse l'emportent ensemble. Pour que vive notre chère Patrie."


Midi de Madagascar – 05/04/2002

Ampy Portos et Tsaranazy interdits d'entréeà Antananarivo par le Gal Razakarimanana

Tsaranazy Jean Emile, aperçu par des témoins dans la destruction du pont de Fatihita et Ampy Augustin Portos, responsable de la flambée de tribalisme et coupable d'actes de terrorisme contre les populations des régions d'Antsiranana, de Toliary et de Mahajanga, sont désormais interdits d'entrée dans la province d'Antananarivo. Le Président de la Délégation Spéciale d'Antananarivo, le Général Razakarimanana Ferdinand, par un arrêté provincial rendu public hier au siège du Faritany à Ambohidahy, a pris cette décision, car " Antananarivo est en danger et il faut à tout prix défendre les biens publics ", précise-t-il. Il incite ainsi la population à être plus que jamais vigilante et à collaborer étroitement avec les autorités pour capturer ces deux hommes, s'ils remettent les pieds à Antananarivo ! Selon certaines sources citées par le Général Razakarimanana, des responsables Arema envisagent encore de faire sauter des points stratégiques de la province d'Antananarivo, comme les ponts d'Ankazobe, de Mangamila, de Behenjy, de Tsiroanomandidy et le barrage de Mantasoa. Dans la crise actuelle qui touche la province, nous nous sommes entretenus avec le premier responsable. Interview

Bodo Andrianarisoa

Midi Madagasikara : Est-ce que votre autorité est effective après votre nomination ? Gal Razakarimanana F : Nous avons organisé une réunion avec les différentes autorités de la province d'Antananarivo, qui a vu la présence des préfets de région du Vakinankaratra, de l'Itasy, de l'Imerina Centrale et du préfet de police d'Antananarivo avec 18 sous-préfets sur 19.. J'ai bien demandé à ces différents responsables leur position exacte quant au développement de la province d'Antananarivo. Et je pense que les échanges d'idées et de programmes que nous avons eus, me permettent déjà de dire que mon autorité sur la province est assise. Ils sont prêts à m'épauler et à m'aider dans la continuation du programme de développement d'Antananarivo, qui a déjà été initié par l'ancien gouverneur. De toute manière, ces préfets et sous-préfets sont acquis à la cause du président Ravalomanana et du Premier ministre Jacques Sylla. 

TULEAR
LA MERE DE THIERRY RAVELOSON IMPORTUNEE PAR DES EMISSAIRES DE MAHARANTE
Mme Hortense Raveloson Mahasampo, députée élue à Tuléar II, et mère de Thierry Raveloson, Pds nommé par le gouvernement Sylla pour gouverner la province autonome de Tuléar, a du verser des larmes, hier, en recevant une délégation (la 3è depuis quelques jours) envoyée par la gouverneur Maharante. "Pour qui nous prenez-vous, pourquoi s'acharner sur moi et la famille Raveloson Mahasampo" a-t-elle déploré. Projecteur sur les faits.
Une première délégation envoyée par le gouverneur le 29 mars lui a déjà demandé de partir et de quitter la ville de Tuléar, arguant son insécurité à Tuléar car des éléments incontrôlés risquent de la malmener, voire de la tuer. Réponse de la députée Hortense Raveloson : " Je suis une élue de Tuléar, un député de Madagascar. Mon défunt mari est un natif et autochtone de Tuléar. Le camp militaire porte d'ailleurs son nom en mémoire des services rendus à la nation et la province de Tuléar. Mes beaux- frères, belles-sœurs, neveux et nièces, petits enfants…, tous sont ici. Je ne vois aucune raison de m'en aller. J'ai des gardes du corps suffisamment armés. D'ailleurs, s'il y a des gens qui veulent me faire du mal, ce ne serait pas des partisans de mon fils, mais probablement de vous. A l'instar des exactions faites récemment à mon domicile par un gang de bandits conduits par un jeune député élu à Tuléar-ville -nous avons un témoin-. Je ne partirai pas d'ici. Au contraire, je m'installe, je ne peux pas vivre ailleurs dans la crise actuelle. C'est mal me connaître. Je suis bien ici. Je suis en villégiature". C'est en ces termes que Mme Hortense Raveloson a exprimé son refus. Une réponse que le gouverneur n'aurait pas apprécié, car il aurait voulu qu'elle prenne le premier hélico.
Puis avant hier soir, une 2è délégation est venue, se disant neutre, pour demander à ce qu'un dialogue s'établisse entre le gouverneur Maharante et le Pds Thierry Raveloson afin qu'il n'y ait pas d'effusion de sang au cours de sa prise de fonction. Mme Hortense n'y voit aucun mal, nous rapporte-t-on, c'est avant tout son fils : "C'est vrai que nous n'avons pas la même opinion, mais il est grand et je le respecte" a-t-elle confié. La nuit même, un représentant de la délégation est entré en contact avec Thierry Raveloson. Ce dernier aurait félicité cette démarche pacifique.
Pourtant, hier, grande fut la surprise de la famille Raveloson Mahasampo en recevant une 3è délégation, cette fois-ci, composée par quelques notables inféodés à Maharante (En fait, la famille Raveloson aussi est soutenu par de nombreux notables et c'est pour cela que Thierry Raveloson a pu avoir 2 sièges sur 4 lors de l'élection provinciale). Mais le but de la Délégation est tout à f ait autre : empêcher Thierry Raveloson de mettre les pieds à Tuléar pour prendre ses fonctions de Pds. Là, les larmes de la mère de Thierry ont fait place aux mots...
Coté gouvernorat, c'est aussi la panique. Nombre de " ray aman-dreny " (notables) commencent à s'inquiéter des activités de la milice armée du gouverneur ainsi que des gens qu'il utilise pour les barrages et de la garde de son palais de résidence. Des bruits courent en effet dans la ville de Tuléar comme quoi, suite aux menaces de tuerie qui ont été véhiculées ici et là, Thierry Raveloson, un ex-officier de l'académie militaire d'Antsirabe et non moins ancien élève du général Marcel Ranjeva, a pris ses dispositions et n'entend pas se laisser abattre par qui que ce soit. Il se concerte actuellement avec les ministères de l'Intérieur et de la Défense du gouvernement Sylla ainsi que toutes les
forces sur place pour concocter une stratégie d'approche.

Implication dans l'acheminement des bons de Caisse

Pour l'instant, le Pds nommé par le gouvernement Sylla dans la province de Tuléar pilote sa province à distance. Avant-hier, Thierry Raveloson s'est concerté avec les techniciens du ministère des Finances du gouvernement Sylla pour étudier les moyens d'acheminer rapidement les bons de caisse des fonctionnaires de Tuléar à la Trésorerie principale de la province : "C'est chose faite avec la reprise des vols d'Air Madagascar, nous a confié
hier Thierry Raveloson, il reste cependant un reliquat à acheminer ". Un de nos collègues a essayé de chercher une confirmation auprès du ministère des finances et un technicien de ce ministère nous a effectivement répondu : "Nous collaborons avec tous les PDS pour acheminer les bons de caisse, ce sont désormais nos correspondants officiels. C'est vrai que les conseils de gouvernorat avaient décrété qu'ils prendraient en charge les salaires des
fonctionnaires du budget général de l'Etat mais c'est impossible car ils n'ont pas assez de ressource pour les payer. Ensuite, les finances de l'Etat suivent une gestion centralisée et non décentralisée (ndlr : principe d'unicité des comptes, etc.). Enfin, actuellement, nous n'obéissons qu'à un seul ministre : celui qui est présent dans nos bureaux, c'est-à-dire le ministre du gouvernement Sylla. Le seul que nous voyons opérationnel"explique ce technicien du Ministère des Finances.
Mais pour masquer l'impuissance du gouvernorat de la province de Tuléar, les directions interrégionales ont été invitées à faire des états de paiements de salaires. Réponse du ministère des Finances : "Aucun trésorier n'a le droit de payer sur état. Ce n'est pas la procédure. Sa responsabilité personnelle et pécuniaire y sera engagée". Quoi qu'il en soit, les
fonctionnaires de Tuléar savent maintenant que les responsables de la province autonome (gouvernorat) ne sont pas à même de payer leurs salaires et sont obligés de recourir au gouvernement central, à Antananarivo, malgré le blocus contre la capitale. Les proches du gouverneur Maharante a tenté de nouveau de désinformer les fonctionnaires par le biais de la radio Soa Talily", en mettant le paiement sur le compte du gouvernement central sortant.
Mais une autre radio privée bien informée a vite fait de démentir en expliquant que c'est la collaboration entre le ministère des finances à Tanà, donc le gouvernement de Sylla, qui a collaboré avec tous les Pds récemment nommés pour acheminer les bons de caisse dans les provinces. D'ailleurs bon nombre de fonctionnaires avaient déjà compris à partir du moment où ils ont menacé de faire la grève au cas où les autorités sur place (gouvernorat) qui ont
décrété le 12 mars dernier leur prise en charge des fonctionnaires (gestion, salaire, affectation, etc.) n'arrivent pas à payer leurs salaires. Et c'est ce qui est arrivé. Pas d'argent dans la caisse du gouvernorat pour payer les salaires des fonctionnaires. Normal, car pas de production, pas de ressources. Or sans liberté de circulation, sans désenclavement, sans levée
des barrages, sans arrêt des actes de terrorisme, point de production.

Le stock de médicaments sous le minimum

Les Tuléarois continuent donc à… ramer dans la crise politique et économique. A cause du barrage hermétique de Bevilany (là où 2 containers sont soudés sur un pont), près de Sakaraha qui, selon nos informations, est la source des mécontentements du commissaire Général Jean Paul Bia, lequel a du démissionner.
La population de Tuléar commence à affronter la pénurie. Un litre d'huile à 20 milles fmg et les prix des savons, sucre, tomates, oignons... ont flambé. A un moment, le centre hospitalier de Tuléar ne disposait plus de stock d'oxygène. Hier, il lui restait 4 jours de stock de sérum. A cause du pont dynamité à Fatihita. Le stock d'oxygène est juste pour 2 mois. Le stock de quinine est presque épuisé alors que c'est la période d'épidémie de paludisme. Quid des autres régions (Fort-Dauphin, Morondava…) ? : "Situation inquiétante" nous répond-on de Tuléar. Quoi qu'il en soit, les responsables du Centre Hospitalier Régional essaie de trouver d'autres moyens pour approvisionner la province en médicaments par des centres de la capitale (Salama, etc.), via les vols Air Madagascar. C'est vrai qu'avec ces barrages et ponts dynamités ici et là, il n'est pas facile d'approvisionner les provinces. La paralysie est presque totale.

 

AMBOSITRA
Les automobilistes ont pu reprendre la route aujourd'hui après le montage du pont Bailey de Fatihita dont l'accès y est toutefois limité aux de moins de 15 T pour les poids lourds.
La manipulation du marché des PPN gagne aussi Ambositra. En effet, ces produits apparaissent, disparaissent et réapparaissent sans parler des prix qui triplent, voire quadruplent.
Pour le cas des élèves-gendarmes envoyés au front du Faritany, il semble qu'un tri a été effectué dans l'effectif. Les élèves natifs du Betsileo ont été désignés et envoyés " pour assurer la sécurité des familles des gendarmes ". Ce qui explique la désertion de certains. En tout cas, les parents de ces élèves s'insurgent arguant le fait que, jusqu'à preuve du contraire, ce ne sont que des apprenants qui ne maîtrisent pas encore les ficelles du métier et n'ont pas encore prêté serment sous le drapeau.

 

MAHAJANGA
Mahajanga entre conseil des ministres et arrestation de Pierre Tsiranana.
A l'heure où nous écrivons ces lignes, Ratsiraka et le gouvernement Tantely Andiranarivo sont en conseil des ministres. A côté, les rumeurs circulent comme quoi Pierre Tsiranana, le Pds du gouvernement Sylla, (déjà sur place) est sous la coupe d'une arrestation.
Ratsiraka dans la capitale du Boina, a rassemblé une foule énorme. A l'occasion, il a imputé l'asphyxie de Tanà à son adversaire Marc Ravalomanana. Il a beaucoup fait pour Tanà, devait-il dire, pour ne citer que le " sakafo mitam-piahavanana " (restaurant pour les démunis) qui nourrit quelque 9000 personnes par jour au prix de 250 Fmg ou la plaine d'Antananarivo (le Betsimitatatra), c'est lui (mais non Andrianampoinimerina). En clair, Ratsiraka fait endosser à son adversaire politique l'asphyxie de Tanà. Il s'attaque dans la foulée à l'entourage de Marc Ravalomanana qu'il taxe de " néo-nazistes " et de sectaristes. C'est ainsi qu'il disait " Je lutterai jusqu'au bout de mon souffle contre les sectes pour l'Afrique et pour Madagascar en particulier ". En prime, le Président sortant ajoute qu'il est prêt à dialoguer avec " son petit frère Ravalomanana " mais l'entourage de celui-ci l'en empêche. Le lieu ne lui importe peu, pourvu qu'il ne dépense pas 350.000 dollars à Genève ou à Paris.
La population, venue en masse pour écouter, garde espoir. Du moins si l'on avance davantage vers l'autonomie des provinces, rapporte notre correspondant.
Côté marché, l'huile et le beurre ont disparu des étals. Tout comme les tomates bien que la région en soit producteurs… A cause des barrages.

 

FIANARANTSOA
Les manifestants commencent à perdre patience. En témoigne le nombre des fervents de la place du Fahamarinana qui commencent à diminuer au fil des meetings car cela fait une semaine qu'ils attendent l'installation du PDS au Faritany d'Andohanatady sans qu'aucune décision ferme dans ce sens n'ait été prise jusqu'à aujourd'hui. Après les négociations des militaires avec le gouverneur, c'est au tour de l'archevêque de Fianarantsoa de prendre le relais. Cette personnalité, outre le départ d'Emilson, espère obtenir le retrait des élèves-gendarmes de la sécurité du gouvernorat. A Andohanatady, les habitants voisinant le Faritany ont été évacués pour des raisons de sécurité.
A l'instar du marché des produits de première nécessité à Antananarivo, les prix ont aussi flambé dans la capitale fianaroise. Un phénomène qui a fait tache d'huile dans les campagnes, comme le marché d'Alakamisin'Itenina où le litre du pétrole s'achète à 10.000 francs si on en trouve. En revanche, les prix des produits locaux sont en baisse. Dans cette localité, la production de riz a augmenté sans qu'il y ait de preneur, d'où le " kapoaka " à 250 Fmg, voire 200 Fmg (environ 700 Fmg le kilo). On notera également la reprise de l'insécurité dans les campagnes puisque des dahalo armés ont raflé les bœufs de tous les villageois d'Ambalamatsinjo.
Côté information, les journalistes de Fianarantsoa traiteront dans leur émission jumelée de ce dimanche des sujets d'actualité comme la pénurie et le palais du Faritany. A signaler par l'occasion que la Radio Madagasikara (RNM) et la TVM y sont à nouveau captées depuis le 27 mars.

TOAMASINA
La psychose d'une pénurie de carburant a couru à Toamasina. Pour éviter les stockages abusifs dans ces circonstances, l'essence a été rationnée : 25 litres dans le réservoir et 25 autres dans le jerrycan pour chaque voiture.
Comme nous l'avons annoncé dans notre dernière édition, l'ACEM (Association des cadres et étudiants de Madagascar) est montée sur le plateau de la télévision. Selon cette association créée et soutenue financièrement par Sophie Ratsiraka, ses missions sont surtout à caractère social (œuvres sociales) mais elle prend également ses responsabilités au cas où il y a des dérives en tout genre. Ainsi en appelle-t-elle à Ratsiraka et Ravalomanana pour qu'ils se mettent autour d'une table mais si ce dernier campe dans son refus, Ratsiraka doit tout faire pour aller vers le second tour.


 

 

 

 


 

 

 

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