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Pâques
The
Times Of India – 02/04/2002
Madagascan capital cut off as rebels destroy bridges
AFP [ MONDAY, APRIL 01, 2002 11:21:02 PM ]
ANTANANARIVO: Backers of President Didier Ratsiraka destroyed two more bridges in Madagascar on Monday, cutting off vital supply routes to the capital, Antananarivo, where self-proclaimed president Marc Ravalomanana has installed a rival government.One bridge was destroyed at Miandriavazo, 270 km southwest of Antananarivo, on the main road linking the western port of Morondava to Antsirabe, Madagascan National Radio (RNM), which is controlled by Ravalomanana's backers, reported.A second bridge was later dynamited at Antinafotsy, 250 km south of the capital. That bridge was on a road that had been used as a detour by vehicles after the bridge at Fatihita-on the main road linking Antananarivo to Fianarantsoa-was blown up on Friday.The destruction of the two bridges meant that all the main roads used by trucks taking vital supplies to the capital have been rendered unusable.The port of Morondava was used to import and transport fuel supplies to the capital after access to Madagascar's main port, the eastern coastal city of Toamasina, was cut off.Ratsiraka's backers set up roadblocks in February between Antananarivo and Toamasina, saying they would only take them down on the president's orders or if his election rival Ravalomanana called off a general strike mounted to back his claims of vote-rigging in the first round of a presidential poll on December 16.Since the first roadblocks were erected, Ravalomanana, who is also the mayor of Antananarivo, has declared himself president and named a rival government, and Ratsiraka's followers have set up a second capital in Toamasina, traditionally a Ratsiraka stronghold.Donor countries last week demanded that the roadblocks be lifted.Ravalomanana is refusing to enter crisis talks with Ratsiraka until the blockade is lifted, but the outgoing president has ruled out meeting his rival until the latter dissolves his "government" and agrees to a second round of
elections.
L’Express
de Madagascar 02/04/2002
Deux
nouveaux ponts sont inutilisables : l'isolement d'Antananarivo est bouclé
De l'ouest, en effet, pouvaient encore venir de Morondava des marchandises
pour Antananarivo, principalement des carburants, tandis qu'à l'est
l'existence d'une bretelle vers Fandriana à la sortie d'Ambositra, avant le
pont de Fatihita rendu également inutilisable, permettait encore le
transport routier vers la capitale en rejoignant la RN 7 à Antsirabe ou
Antanifotsy. Désormais, les RN 2 et 4 respectivement vers Toamasina et
Mahajanga étant également coupées par des barrages ou des ponts sans
tablier, on peut dire, à moins d'emprunter des routes secondaires ou des
pistes, que l'isolement économique de la capitale est achevé. Toutes les
régions qui en vivent vont donc être également affectées par ce blocus,
"décidé par les partisans" du président sortant Didier
Ratsiraka.
Mais c'est encore aujourd'hui vers Fianarantsoa, après 4 jours passés en
tractations diverses entre les élus et notables de la région étendue au
Sud-Est et les forces armées, que le regard du pays sera fixé. Après un
week end pascal passé dans la psychose alimentée par diverses rumeurs, la
capitale du Betsileo attend de savoir sous quelle autorité se placer, celle
du gouverneur Emilson ou celle du Pds, le député MFM Pety Rakotoniaina.
Les
ponts sont plus que jamais coupés !
Tant que l’armée, celle qui compte en fusils, c’est à dire celle qui a
des armes et dispose de l’autorité pour en faire usage, n’aura pas
clairement et définitivement choisi son camp, les provinces autonomes et la
communauté internationale demeurent désormais les deux seuls recours
possibles pour infléchir la position des deux irréductibles adversaires
dans leur quête encore incertaine du pouvoir.
Côté Iavoloha, le discours, qu’il soit recueilli à Toamasina, Toliara
ou Antsiranana est désespérement le même : “Je ne céderai pas. J’irai
jusqu’au bout. Je me battrai jusqu’à mon dernier souffle... Pas
question de faire de Madagascar une secte !”.
Quant à la communauté internationale, M. Ratsiraka “n’est pas à ses
ordres et n’a pas à en recevoir de conseils”... Le refrain n’est pas
nouveau, même s’il n’a jamais été au diapason d’une politique de la
main tendue et de la poche ouverte !
Du côté d’Ambohitsirohitra, le silence de M. Ravalomanana, car c’est
de lui et de lui seul que doit venir “la bonne parole”, devient à la
fois pesant et inquiétant. Découvre-t-il, à ses dépens, que la Bible et
les meilleurs sentiments du monde ne suffisent pas, en politique, pour
accéder au pouvoir ?
Si lui ne le savait pas, feignait de l’ignorer ou pensait pouvoir s’en
passer, ses conseillers auraient dû le prévenir et l’alerter : une
popularité, aussi large et importante soit-elle, ne remplacera jamais une
assise politique nationale pour asseoir un pouvoir, ancrer un régime.
Les courroies de transmission, sûres, solides et fiables, font semble-t-il
défaut à Marc Ravalomanana et à ses fidèles pour gagner les provinces
autonomes à sa cause mais également pour convaincre la communauté
internationale de sa justesse. Et déléguer, c’est forcément se
fragiliser.
En effet, si Washington, Bruxelles et Paris donnent l’impression d’infléchir
leurs positions en faveur de M. Ravalomanana, sans pour autant revenir sur
leurs souhaits de voir la crise trouver sa solution définitive par les
urnes, c’est moins pour les mérites de ce dernier à se sortir du pétrin
dans lequel il s’est mis, ou on l’a mis, qu’en raison des
comportements inadmissibles et irascibles de M. Ratsiraka.
Pour sortir de la crise, il est clair que les ponts sont plus que jamais
coupés !
Chronique d'une médiation avortée
Opérateur économique, ancien ministre, député, officier, candidat à l’élection
présidentielle, membre d’un syndicat professionnel, protestant,
catholique, observateur, merina, betsileo, côtier, …, chacun de nous s’est
retrouvé(e) médiateur de la République parce que vous êtes un(e)
citoyen(ne) mais aussi un(e) malgache qui ne peut rester inerte face au
statu quo.
La légalité de l’un, la légitimité de l’autre ; le “ durcissement
” de l’un, l’ “attentionisme” de l’autre ; le tribalisme de l’un
et le rassemblement de l’autre ; les barrages économiques de l’un et
les nominations dans l’administration centrale de l’autre sont autant de
facteurs qui ne permettent point de créer des conditions de médiation
sereines depuis quelques mois. “ Rombo ! ” de l’un ! “ Minoa fotsiny
ihany ! ” de l’autre.
Que se passe-t-il actuellement ? Pourquoi le malgache se révolte-t-il à
chaque fois que la situation économique du pays commence à s’améliorer,
1972, 1991, 2002 ? Le malgache, ne veut-il pas du développement son pays ?
Pourquoi interpelle-t-il à chaque fois les gouvernants face à une embellie
économique où la répartition des richesses est toujours inégale dans le
temps ? Vive Père Pedro ! Vivement la richesse individuelle ?
Y aurait-il des intérêts particuliers inavoués qui manipulent le peuple
pour sauvegarder des situations de rente pour que des groupes comme Danone,
City Bank et les autres, ne puissent point investir à Madagascar ? Ou les
hommes politiques se “ moquent-ils ” de l’économie en général en
privilégiant leur assise politique en particulier au détriment des
entreprises et des consommateurs ? Vive TIKO ! Vivement la Banque de
Solidarité de Madagascar ?
Face aux barrages économiques qui asphyxient l’économie, faut-il
reprocher au bureau du GEM sa précipitation d’avoir cautionné le
Gouvernement Sylla ? Ou faut-il condamner le Groupement des Entreprises
Franches et Partenaires et l’Association Professionnelle des Banques non
signataires du communiqué du bureau du GEM qui se disent neutres “
politiquement ” et dont le silence pour être interprété autrement ? Une
chose est certaine, l’économie est otage de la politique. Vive l’entreprise
créatrice de richesses ! Vivement l’économiquement correct ?
Comment expliquer à la population que entreprise franche/industrie de droit
commun malgache, entreprise de province/entreprise d’Antananarivo,
employeur/employé, cadre/ouvrier, vazaha/malgache sont tous sur le même
pied d’égalité face à une crise politique ayant des impacts
économiques et sociaux graves ? Comment expliquer aux salariés de
certaines entreprises qu’elles sont dans l’impossibilité de payer les
salaires à la fin du mois de mars ? Vive la reprise ! Vivement les salaires
?
Face aux doubles nominations, le peuple doit-il être victime et subir une
lutte de pouvoir entre deux hommes ? Faut-il accepter l’aspiration
militante dans les nominations ? Faut-il suivre la logique sécessionniste
au nom de la légalité devenue dés lors anti-constitutionnelle ? Faut-il
un deuxième tour avec une organisation concertée ? Ou faut-il un
référendum pour que Marc Ravalomanana puisse imposer ses nominations ?
Vive l’anarchie ! Vivement la légalité ?
Didier Ratsiraka et Marc Ravalomanana, vous êtes responsables de cette
situation. N’oublions pas que vos nombres de voix cumulées représentent
88 % des suffrages exprimés lors de l’élection présidentielle. Vous
vous êtes partagés inégalement, certes, la confiance de 88 % des
malgaches pour la magistrature suprême qui requiert des qualités de “
Ray aman-dreny ”. Démontrez vos sens respectifs de l’intérêt suprême
du pays ! Vive le suffrage universel ! Vivement la démocratie ?
A qui profitent les crimes politiques, économiques, ethniques, sociaux ? A
Didier Ratsiraka ? A Marc Ravalomanana ? Deux logiques politiques s’affrontent
: l’une prédatrice, l’autre suicidaire d’où la médiation avortée.
En effet, les médiateurs sont désespérés et dépassés par cette
situation sans issue et qui mènent les malgaches dans une impasse... Vive
la médiation ! Vivement la raison d’Etat ?
La médiation a permis de valoriser le “ fihavanana ” et d’éviter le
bain de sang et la guerre civile. Mais jusqu’à quand ? Didier Ratsiraka
et Marc Ravalomanana, prenez vos responsabilités, vous avez le choix entre
l’orgueil personnel et la survie du pays ! Vive le “ fihavanana ” !
Vivement un Président !
Un médiateur déçu
Coups
et blessures, vols et rackets, persecutions…
Dans la province autonome d'Antsiranana, les populations vivent dans
l'insécurité totale. C'est ce que rapportent certains natifs de cette
région, conduits par le nouveau président de la délégation spéciale
Jean Pascal Jaosoa, lors d'une conférence de presse qu'ils ont donnée la
semaine passée au Motel d'Anosy. Cette insécurité, a-t-on souligné, est
due à des actes plus ou moins terroristes, lesquels sont perpétrés par
des milices ainsi qu'une partie des forces armées régulières, et se
manifestent notamment par des coups et blessures entraînant des morts
d'hommes, des vols et rackets contre les opérateurs économiques, et des
persécutions fondées sur des divergences d'idées. On indique que toutes
les Fivondronana de la province sont concernées par ces atrocités, dont la
dernière en date est survenue à Sambava où deux proches collaborateurs du
maire local en ont été les victimes.
Ces natifs d'Antsiranana déplorent surtout le fait que ces actes sont
commandités dans un pur dessein de vengeance, visant notamment les
dirigeants locaux du Kmsb qui sont traqués par tous les moyens. On fait
savoir toutefois que tous ces dirigeants du Kmsb ont déjà pris leurs
dispositions, dès le débarquement des milices dans leur localité
respective. Et n'ayant pu trouver aucun de ces responsables Kmsb, les
milices s'en sont pris aux populations, en raflant tout sur leur passage.
Jean Pascal Jaosoa indique, en attendant, qu'il agit déjà selon ses
possibilités. La première assurance qu'il a donnée, concerne les
fonctionnaires de la province dont les salaires (bons de caisse) leur seront
payés dans les prochains jours. Mais tous ces natifs d'Antsiranana lancent
un appel pressant aux détenteurs de l'autorité et de la force publique au
niveau national, afin qu'ils fassent le nécessaire pour rétablir l'ordre
et la paix sociale dans la province; aux auteurs de ces actes de banditisme
afin qu'ils arrêtent les atteintes à l'intégrité corporelle; aux pays
amis ainsi qu'aux organismes partenaires de Madagascar, afin qu'ils exercent
des pressions sur les commanditaires de ces actes, pour faire respecter la
Charte des Droits de l'Homme et le Pacte international sur les droits civils
et politiques; enfin à la population de la province afin qu'elle s'oppose
de toutes ses forces à ces actes malveillants, ainsi qu'à toute tentative
de dresser des Malgaches contre leurs concitoyens, et qu'elle préserve
l'unité nationale et le Fihavanana.
Recueillis
par Miadana Andriamaro
Deux
ONG lancent un "appel à la solidarité humaine" pour dénoncer
les violations des droits fondamentaux
A l'occasion de la 58e session annuelle de la Commission des droits de
l'homme, qui se tient depuis le 18 mars à Genève, deux organisations non
gouvernementales - le Comité national malgache pour la défense des droits
de l'homme (Cnmddh) et "SOS aux victimes du non-droit" - mènent
actuellement une campagne de sensibilisation et de mobilisation en vue de
constituer un "dossier technique" qui est appelé à réunir tous
les témoignages relatifs aux atteintes aux droits fondamentaux reconnus par
la Déclaration universelle des droits de l'homme. Dans un communiqué
conjoint en date du 29 mars, le secrétaire général du Cnmddh, Errin
Ratovoherivony, et la présidente de "SOS aux victimes du
non-droit" - la députée (Avi) Mathilde Rabary - relèvent que,
actuellement, "Madagascar est plongé dans un chaos tel que les droits
fondamentaux de toute une population sont violés ; des manifestants
exprimant pacifiquement leurs revendications sont énergiquement réprimés,
les informations sont filtrées, et plusieurs régions sont isolées par
l'érection de barrages routiers et des sabotages de ponts". Face à ce
qu'ils considèrent comme autant d'"atteintes graves aux droits
fondamentaux perpétrées librement au mépris de la détresse de tout un
peuple", ils en appellent à la "solidarité humaine" - à
l'échelon local et au plan international - en vue d'"aider à
l'identification des responsables et sévir en conséquence avant que (les)
morts ne se chiffrent par centaines ou par milliers". Un appel est
notamment lancé à l'endroit des personnalités qui disposent d'un statut
consultatif ou d'une voix de décision auprès de l'Ecosoc - organe
spécialisé des Nations unies qui s'occupe des questions économiques et
sociales - afin qu'elles plaident en faveur de Madagascar et obtiennent
l'adoption d'une résolution "appropriée" dans le cadre de cette
58e session annuelle.
Alain
Andriamiandravola
Entre
les lignes
Didier Ratsiraka leur aurait donné satisfaction et des camions ont pu
passer les barrages de Tuléar. Deux ou trois camions ont été par contre
bloqués par le pont de Fatihita.
o Il semblerait que les échéances de la dette malgache auprès de la
Banque mondiale avaient pu finalement être respectées. Ni le camp Didier
Ratsiraka ni celui de Marc Ravalomanana ne claironne cependant victoire dans
la bataille pour la reconnaissance internationale. Si les faits sont
confirmés, les observateurs n’excluent pas l’existence d’une entente
ultra-confidentielle.
o “S’il faut passer à travers les rizières pour sauver le pays, je
repasserai dans les rizières”. Le Premier ministre Tantely Andrianarivo
avait été brocardé, il y a un mois, quand, bloqué par les partisans du
Kmmr, il n’aurait pu quitter sa résidence que dans des conditions
rocambolesques. Le cjef du gouvernement confirme à Manakara sa
détermination
Extrait de l'Express de Madagascar
Pont de Fatihita - Un pont bailey en remplacement

Selon une source émanant des proches du gouvernement Sylla, les matériels nécessaires sont déjà sur place. D'autre part, le ministre des Travaux publics a donné des indications pour une réfection (provisoire également), avec des engins Poclain, de la "route du toaka gasy" qui permet,
d'Ikelikampona à Antanifotsy en passant par Fandriana, de contourner l'impasse Fatihita. Les taxis-brousse et camions en provenance de Fianarantsoa empruntent cette bifurcation. Ce qui a provoqué l'effondrement d'un pont du côté de Tsarazaza, heureusement vite reparé par la communauté villageoise. Normalement, les véhicules de plus de 3 tonnes doivent se décharger de leurs marchandises en passant les fragiles ponts en bois.
Les réactions recueillies de Fianarantsoa sont unanimes, y compris parmi les sympathisants de Ratsiraka, pour condamner le sabotage crapuleux du pont de Fatihita qui ne laisse plus de doute sur l'enlisement dans l'illégalité des ratsirakistes. Fatihita, qui relie Tana à
Fianar, est un point stratégique car en cas de réussite de l'installation de Pety Rakotoniaina à la tête de la province de Fianarantsoa, Manakara servira vraisemblablement de port de débarquement de carburants à destination des Hautes terres. Ce qui ridiculiserait le barrage de
Brickaville.

Journal de l’Ile
de la Réunion – 03/04/2002
"Une population prise en otage"
Le père Pédro en transit à Gillot
Dans le cadre de son voyage à Paris, où il rencontrera plusieurs personnalités françaises pour "exposer de vive voix le problème de la crise malgache", le père Pedro Opéka était en transit à la Réunion hier. Lors d'un point de presse, il a fait savoir qu'actuellement à Madagascar "on veut entraîner le peuple malgache, par nature pacifique, dans la spirale de la violence".
LES PARTISANS DE RAVALOMANANA VEULENT FAIRE TOMBER LE GOUVERNEUR
Madagascar : Tension à Fianarantsoa
Environ 3 000 partisans de Marc Ravalomanana se sont rassemblés hier dans la troisième ville de Madagascar, où ils veulent installer le nouveau gouverneur.
Les manifestants étaient regroupés en début d'après-midi sur la place de la Vérité, dans le centre de cette ville de 140 000 habitants où sont arrivés entre samedi et hier cinq ministres du gouvernement mis en place par Marc Ravalomanana. Plusieurs partisans de ce dernier avaient été tués le 26 mars à Fianarantsoa par les forces de l'ordre, qui avaient ouvert le feu sur une manifestation destinée à prendre le palais du gouverneur Emilson, fidèle à Didier Ratsiraka.
"ÉVITER LES EFFUSIONS DE SANG"
Les manifestants voulaient y installer Pety Rakotoniaina, le président de délégation spéciale (PDS, nommé par M. Ravalomanana. L'ultimatum des partisans de M. Tiko avait expiré dimanche soir, mais en raison des fêtes de Pâques, il a été repoussé jusqu'à hier.
Hier après-midi, M. Emilson était toujours retranché dans son palais, entouré de quelques gendarmes et militaires. La ville en revanche était contrôlée par les partisans de M. Ravalomanana, qui ont installé de nombreux barrages, et par les militaires, gendarmes et policiers qui s'y sont ralliés. "Nous allons commencer dès aujourd'hui l'installation du PDS, mais nous continuons les négociations pour éviter les effusions de sang", a déclaré le ministre de l'Intérieur de M. Ravalomanana, Jean-Seth Rambeloalijoana. "Nous voulons que cela soit réglé aujourd'hui ou demain, mais le gouverneur a durci le ton", a-t-il ajouté.
Il a exclu que l'installation de M. Rakotoniaina ait lieu ailleurs qu'au palais du gouverneur mais, a-t-il précisé, "nous n'avons pas l'intention de faire marcher la foule sur le palais". "Il y a deux solutions. Soit on assiège le gouverneur et on l'affame, soit on choisit une solution militaire", a déclaré un proche de M. Ravalomanana
Retour aux infos du jour
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Sur RFI (4/4/02 à 8h) "Suite
au barrages de DR l'entreprise Cotona vient de fermer ses portes
-
Sur Midi Madagascar: Une plainte contre DR pour crime contre l'humanité
suit son chemin"
Sur RFI
(3/4/02 à 8h) "l'investissement
de PDS de Finarantsoa aujourd'hui.
-
le prix du litre de l'essence au noir 35000FMG"
Sur Radio
du Vatican (02/04/02 de 8h 30 , FM 93.3) "matin
le dynamitage d'un pont à Miandrivazo (route de Morondava ) par des
individus , "aggravant encore l'isolement de la capitale".
BBC News - 03/04/2002
Madagascar governor holds out
Tensions remain high in the city of Fianarantsoa in Madagascar, where supporters of self-proclaimed President Marc Ravalomanana are demanding the resignation of the local governor.
Witnesses said a soldier was killed in the town after a shooting incident invloving Mr Ravaloamanana's supporters.
The present governor of Fianarantsoa - a supporter of incumbent President Didier Ratsiraka - has refused to leave his offices, saying he is protected by the police and army.
Mr Ravalomanana claims to have won last December's elections, while the official results say neither he nor the incumbent Mr Ratsiraka, received the 50% needed to win outright.
FIve of the country's six provincial governors remain loyal to Mr Ratsiraka, who has been in power for more than 20 years.
Mr Ratsiraka has withdrawn from the capital Antananarivo, and has based himself in the port city of Toamasina.
Key town
On Monday, supporters of Mr Ratsiraka blew up two bridges leading to Antananarivo - Mr Ravalomanana's stronghold - as they continue to starve the city of food and fuel supplies.
Mr Ravalomanana's supporters believe that contorl of Finanrantsoa province is vital in their efforts to lift the blockade on the capital.
Its port of Manakara, about 400 kilometres (250 miles) south of Antanamarivo, is a key staging post.
The Fianarantsoa governor, Emilson, had been given until Sunday night to step down.
But although he admitted he had lost control of the city, he told the AFP news agency that he would "get it back in a few weeks".
"My departure is not negotiable. I'm not going," said Emilson.
Mr Ravalomanana's supporters have laid siege to the governmental mansion, where Emilson is holed up, protected by a few loyal gendarmes.
CONFIDENTIEL
Début de solution à Madagascar
???
**********************
Un bref message pour vous informer que la Communauté internationale se prépare à intervenir fermement dans le conflit interne à Madagascar pour soutenir les partisans de la démocratie et des droits de l'homme.
Un protocole international sera finalisé dans les heures qui viennent pour permettre à l'OUA de mener une médiation de Chefs d'Etats africains dotés des moyens nécessaires pour rétablir l'Etat de droit, IMPOSER la continuité du territoire (levée des barrages, libre circulation des personnes et des biens) et mettre en place un processus démocratique pour la validation du résultat des élections du 16 décembre.
Plus question de recherche de consensus, ce protocle sera effectif dès son acceptation par l'un OU l'autre des deux protagonistes.
Meilleures salutations
D. F.
Journal
de l’Ile de la Réunion - 02/04/2002Madagascar
: Antananarivo encore plus isolée
Après
le démontage du pont d’Andranovory sur la route nationale 4, mercredi
et le dynamitage de celui de Fatihita, jeudi, les milices de Ratsiraka ont
détruit deux nouveaux ponts au cours du week-end pascal.
Le
premier a été dynamité à Miandriavazo, à 270 km au sud-ouest d’Antananarivo,
sur une route nationale reliant le port de Morondava, sur la côte-ouest,
à Antsirabe, à près de 200 km au sud de la capitale, rapporte la radio
nationale malgache (RNM), contrôlée par les partisans de M. Ravalomanana.
Le second pont a subi le même sort à Antanifotsy, à 250 km au sud d’Antananarivo,
sur une route départementale utilisée par des véhicules pour contourner
un autre pont dynamité vendredi à Fatihita, à environ 300 km au sud de
la capitale, sur un axe important pour le ravitaillement d’Antananarivo,
reliant la capitale à Fianarantsoa, à quelque 600 km au sud.
Ainsi, Antananarivo coupée avec toutes les provinces se trouve de plus en
plus isolée. Au port de Tamatave, le gouverneur Samuel Lahady a donné l’ordre
d’ouvrir des conteneurs appartenant à des privés et à des
associations humanitaires. Une partie des médicaments destinés à la
population défavorisée d’Antananarivo ont été répandus au port et
détruits.
Par ailleurs, la population d’Antananarivo s’est organisée pour
monter la garde, notamment au niveau des centrales électriques car des
partisans de Ratsiraka ont menacé de faire exploser ces installations,
privant d’eau et d’électricité la capitale.
A Fianarantsoa, les arrestations arbitraires des partisans de Ravalomanana
se poursuivent. Hier, une personne résidente à la Réunion, a fait
savoir qu’elle a reçu un appel de sa sœur, lui signalant l’arrestation
de son neveu. A Sambava, les partisans de Ravalomanana sont obligés de se
réfugier dans la forêt pour fuir les représailles armées dont ils sont
victimes. Un village tout entier, où Ravalomanana a remporté la victoire
au soir du scrutin du 16 décembre dernier, aurait été contraint de s’enfuir
dans la forêt pour échapper aux attaques des bandes armées payées par
une députée Arema, dénommée Soaline, dirigeante locale du parti de
Ratsiraka.
Par ailleurs, l’hôpital de Sambava a été fermé, sous l’ordre de
Henriette Rahantalalao, ministre de la santé de Ratsiraka, pour que les
blessés de la représaille ne puissent pas être soignés.
Parmi les décisions que le gouvernement de Ravalomanana a prises lors de
ses derniers conseils des ministres, on notera la mise en place de la
Haute cour de justice destinée à mettre fin à l’impunité des
dirigeants. Encore faut-il les arrêter. La Constitution malgache prévoit
que toute tentative d’entraves à la libre circulation des biens et des
personnes sur le territoire de la République et les actes de division du
pays sont passibles de la peine maximale. C’est à dire, la peine de
mort.
Midi de Madagascar - 02/04/2002
Après Fatihita, un 4ème pont dynamité à Miandrivazo
Ratsiraka évite les affrontements directs
Incapable de mobiliser sa troupe,Didier Ratsiraka ordonne ici et là les barrages des routes et le dynamitage desponts en guise de réaction. Il applique ainsi à la lettre sa menace proférée le16 décembre 2001 à sa sortie du bureau de vote:"si je ne suis pas élu, je prévois del'instabilité".Battu à plates coutures par Marc Ravalomanana, il n'a faitjusqu'ici que tenir sa parole, pour une fois, dans sa longue carrièrecrépusculaire. Le bilan est lourd: quatre ponts de belle facture ont étéplastiqués en provinces (Fatihita, Fandriana, Miandrivazo, Andranomandevy),quatre routes nationales sont barrées (deux fois sur la RN7, RN2 et RN4) sansparler des lourdes conséquences économiques et sociales.
Rivo Rakotonirina
RETABLIR LES BARRAGES
En dépit de l'appel sous forme d'avertissement des représentants de l'Union européenne ainsi que des pays industrialisés, vendredi, Didier Ratsiraka refuse de donner l'ordre de lever les barrages et de cesser les actes de dynamitage des ponts, lors d'une escale à
Antsiranana. On ignore sa réaction après la déclaration de l'organe mixte de conception/ Nationale condamnant ces actes de destruction des patrimoines nationaux. Cet organisme invite en outre les Fokonolona à renforcer la surveillance des biens publics et à signaler aux autorités compétentes, dans les plus brefs délais, les opérations en cours d'exécution et leurs auteurs. Autrement, l'Omc/Nat semble inviter le public à rétablir les barrages afin d'empêcher de nouvelles destructions.
DEMANDEUR DE DIALOGUE
Dans cette entreprise de dévastation, Didier Ratsiraka espère obliger Marc Ravalomanana à revenir autour de la table de négociation. Aujourd'hui "demandeur " de dialogue, il a pourtant refusé obstinément les appels et les offres du nouveau président et de tout un peuple, en janvier et en février dernier, pour une confrontation des procès-verbaux du scrutin du 16 décembre 2001. Prisonnier de sa propre stratégie, Didier Ratsiraka pense désormais que son salut passe par ces agissements de bas étage. En tout cas, soucieux de sortir la tête haute, il évite apparemment de recourir à la force bestiale et les affrontements directs, comme le 10 août 1991, en dépit de ses menaces dans ce sens.
Fianarantsoa :
Pety Rakotoniaina sera investi à Ampasambazaha,
selon le collectif des officiers
Face à la situation qui prévaut dansla ville de Fianarantsoa, le collectif des officiers de la localité a invité lesnotables de la ville, hier à l'hôtel Sofia. Le but de cette réunion était detrouver une issue pacifique à la crise. Etaient présents à cette réunion, legénéral Rasolofomanana (commandant de région RM2), le lieutenant-colonelRakotomalala (chef de corps 1/RM2), le lieutenant-colonel Rajohanesa (Etat-majorRM2) et le capitaine Silasy (commandant de batterie anti-aérienne). Ils ontdécidé que la cérémonie d'investiture du PDS, Pety Rakotoniaina, se ferait austade d'Ampasambazaha ou au Magro, dans le but d'éviter une nouvelle effusion desang.
Dominique Ramiandrisoa
Un blessé
Toujours est-il que, samedi dernier, à 3h30 du matin, trois camions bourrés de milices ont forcé le barrage au niveau de
Kidona, à Fianarantsoa-ville, selon notre source. Par la suite, ils ont tiré sur un policier qui est passé sur le lieu et qui a vu le déroulement de la scène. Blessé, ce dernier a été évacué à l'hôpital. Leurs forfaits ne se sont pas arrêtés-là. D'autres barrages ont été également forcés par ces milices, toujours dans la matinée de samedi, notamment à Andohanivory et au croisement Parc, près du camp du SEMIPI. Pour disperser le Fokonolona, ils ont utilisé des armes à feu et lancé des grenades. Par ailleurs, des sources concordantes indiquent que ces milices portaient des uniformes militaires.
Menace
Après le passage de ces milices, les barrages ont été remis par le Fokonolona. Le calme ne s'est rétabli que vers midi ce jour-là. Trois jours après les graves échauffourées qui ont entraîné morts et blessés, voilà que des scènes violentes apparaissent de nouveau dans la capitale du Betsileo.
Concernant toujours le Faritany de Fianarantsoa, l'ancien gouverneur Emilson, a fait savoir, en téléphonant au père Vicaire général de ladite province que " la moindre erreur serait fatale ". Une menace à peine voilée à l'endroit des partisans du camp Ravalomanana. De son côté, Pety Rakotoniaina a déclaré, au cours d'une conférence de presse qu'il a organisée samedi après-midi, à l'hôtel Sofia à Fianarantsoa, que les actes perpétrés par le régime Ratsiraka étaient inadmissibles.
CDE
SEHON-KEVITRA

« MALAGASY MIJORO, MADAGASIKARA MANDROSO »
Club Développement et Ethique
Email : club.cde@caramail.com
En créant le CDE, les fondateurs se sont donné comme objectif de mettre en commun les idées forces qui les rapprochent au de-là de l'esprit partisan, en vue d'une politique alternative crédible. C'est ainsi que le présent Manifeste pour un projet de société malgache socio-libérale est né. En présentant le Manifeste en trois langues (malgache, français et anglais), le CDE lance un message fort que Madagascar doit intégrer les enjeux de son espace géographique sans renier son histoire.
COMMUNIQUE
Le Club Développement et Ethique (CDE), structure de réflexions et d'actions, regroupe des personnalités de différentes tendances et sensibilités mais partageant la même vision de société socio-libérale et le même souci d'éthique quant à sa réalisation, selon les principes suivants :
(i) le respect d'un Etat de droit, républicain, unitaire, décentralisé et laïc, respectueux de la démocratie, de l'alternance démocratique, de l'éthique politique, de l'accès aux sources d'information, de la liberté d'expression et des droits de l'Homme ;
(ii) l'épanouissement de l'homme dans une société de justice sociale et de protection de la santé et des aléas naturels, ce, dans le respect de la différence au sein d'une société multiraciale et pluriculturelle ;
(iii) la promotion du développement local, régional et national par l'intégration, la mobilisation et la responsabilisation de la population dans la définition et la réalisation de la politique à mettre en œuvre à chaque niveau. Cette promotion se fait à travers l'existence de 24 régions au niveau national ;
(iv) le respect des engagements internationaux et régionaux, de la Constitution, des lois, des textes et des règles suivant les intérêts nationaux ;
(v) le renforcement quantitatif et qualitatif du système éducatif et de la formation des salariés ;
(vi) la création d'un environnement favorable à la libre entreprise dans un espace concurrentiel et à la libération de toutes les initiatives individuelles ou collectives dans le respect de l'écosystème, et
(vii) le renforcement de l'identité culturelle malgache dans le respect de la différence et de l'intégration citoyenne tout en se tournant résolument vers le IIIème millénaire. Le génie de l'homme malgache est à stimuler pour développer son imagination et sa créativité.
Sur cette base, les événements consécutifs à l'élection présidentielle du 16 décembre 2001 interpellent toutes les consciences et tous les groupements épris de justice et de démocratie. Suite à son Assemblée Générale du 12 janvier 2002, le CDE tient à faire la déclaration suivante :
1- si la garantie constitutionnelle et institutionnelle d'une alternance démocratique est l'essence même de l'Etat de droit et de la stabilité politique et socio-économique, cette alternance doit impérativement reposer sur des élections libres, transparentes, sincères, qui ne permettent pas la confiscation du choix des citoyens. A l'évidence, l'élection présidentielle du 16 décembre dernier a été l'occasion saisie par le Peuple Malgache pour manifester clairement son aspiration aux changements profonds des structures et des pratiques politiques éculées mises en place par le régime Ratsiraka. Le CDE, engagé résolument dans les forces du progrès, soutient la volonté de changement, dès lors que la clarification politique à mener rejoint ses fondements basés sur les principes fondamentaux ci-dessus pris de son Manifeste ;
2- le CDE condamne toutes les atteintes aux droits de l'Homme et des citoyens, l'autoritarisme et les violences perpétrées par le régime actuel. Pour mettre fin aux fraudes et hold up électoraux que l'on observe depuis les élections présidentielles de 1996 à ce jour, le CDE trouve logique et juste la revendication de la population appuyée par les groupements démocratiques nationaux, par le FFKM et par les partenaires étrangers :
- de procéder à la confrontation des procès-verbaux aux fins de garantir la sincérité du vote ;
- de donner les résultats obtenus bureau de vote par bureau de vote.
Aussi, le CDE en appelle-t-il au civisme et au sens de responsabilités de tous les citoyens pour ne pas attiser la haine entre Malgaches. A l'endroit de la HCC, le CDE l'exhorte à avoir le courage et l'intégrité pour faire valoir la vérité authentique issue des urnes, à l'issue de la confrontation des procès-verbaux de tous les candidats et des organismes d'observation des élections.
Antananarivo, le 12 janvier 2002
Pour le CDE,
le Président de la Coordination Nationale
Serge Zafimahova
Express :
Un rayon d'espoir pour Fianarantsoa
Selon des sources concordantes, des journalistes internationaux seraient acheminés ce jour en hélicoptère sur Fianarantsoa, par les soins du camp Ravalomanana. La journée serait menacée de graves développements dans la capitale du Betsileo. Les derniers s’étaient soldés, mardi denier, par de nombreux morts et blessés. Un espoir subsiste néanmoins que la menace d’une véritable conflagration ethnico-militaire pourrait se révéler dissuasive.
Signes prémonitoires, sept officiers supérieurs viennent de confirmer la menace d’un éclatement au sein des casernes de Fianarantsoa. Dans un communiqué, ils déclarent que “ils -tous les militaires de la Région militaire, de l’école militaire et de la 2ème Baa. Ndlr- seront ce jour aux côtés des forces de l’ordre qui assurent la protection du palais d’Andohanatady et du gouverneur légal, M.Emilson”. Le général Rasolofomanana, commandant de la région militaire N°2, a immédiatement récusé avoir cautionné une telle prise de position et déclare que l’armée malgache reste une dans la capitale du Betsileo et continuera d’adopter une position de neutralité, dans la conjoncture qui sera brûlante aujourd’hui sur la place. Après les évènements sanglants de la semaine dernière, la déclaration publique de 4 lieutenants-colonels et 5 commandants qui se reclament de “nombreux sous-officiers et hommes de troupe” réunis dimanche dernier, laissent imaginer le pire. Le député Pety Rakotoniaina nommé par le gouvernement Sylla président de la délégation spéciale de la province de Fianarantsoa, est prévu marcher aujourd’hui sur le palais d’Andohanatady pour prendre la place du gouverneur Emilson. Mardi dernier, une marche semblable mais organisée pour libérer de jeunes barragistes arrêtés par la Gendarmerie à Ifanadiana, s’était soldé par 6 morts et 45 blessés par balles. Les forces de l’ordre avait tiré sur les manifestants. Avec un camion d’hommes de troupe, les commandants de de la Région militaire et de l’Ecole militaire étaient intervenus en force d’interposition, après négociation avec le Kmmr et Pety Rakotoniaina. Dans la foulée, ils avaient retiré leurs hommes affectés au dispositif de sécurité du gouvernorat. “Tout cela avait été la source de beaucoup de malentendus” affirme un officier général. “Tout comme le fameux ultimatum” décidé le lendemain lors d’une réunion de tous les chefs militaires tenue au camp de la gendarmerie de Tasaramandroso. “Les militaires n’ont pas touché au statut de gouverneur de M.Emilson. Ils lui ont simplement demandé de chercher un autre bureau et une autre résidence, ceux d’Andohanatady étant par trop difficile à défendre”. À Manakara où il accompagnait le Premier ministre Tantely Andrianarivo pour les cérémonies du 29 mars, le gouverneur Emilson avait annoncé sa détermination de rester dans son palais. Le communiqué des officiers supérieurs laissait ainsi clairement entendre que le risque était grand d’une conflagration lors de laquelle des militaires pourraient affronter d’autres militaires. Et que par ailleurs, le Sud-est dont le gouverneur Emilson est originaire pourrait voler à la rescousse de l’un de ses fils menacés. Une confrontation ethnique n’était pas à écarter. L’on apprend en fin de soirée, que des notables Betsileo et Antaisaka se sont réunis hier et appelé à respecter le “Fihavanana” malgache ainsi que les liens forts traditionnels entre Betsileo et Antaisaka. Depuis Diego-Suarez, l’on apprend que Didier Ratsiraka aurait figuré parmi les maîtres d’oeuvre de cette rencontre : le général Tsaranazy avait travaillé le côté Sud-Est. Selon un officier général, “la population de Fianarantsoa pourrait ne pas bouger ce jour”. Il revèle que des contacts ont été effectués avec Pety Rakotoniaina en personne et au niveau du groupe des jeunes adeptes du kung-fu, bras armé du Kmmr. “Ils ne marcheront pas sur
Andohanatady”.
Mamy Nohatrarivo
Antsiranana :
les appels à la raison du PDS Jaosoa
L'installation du président de la délégation spéciale (PDS) d'Antsiranana nécessite encore beaucoup d'effort, puisque les autorités sur place, n'entendent pas se faire marcher dessus. Les pro-Ravalomanana dénoncent les abus de pouvoir qui ne font pas partie des règles du jeu... s'il y en a.

Le PDS Jaosoa Jean Pascal prend la parole
© DTS
"Le choix du président s'est porté sur moi en raison de ma forte personnalité dans cette localité de l'Ile et de notre mutuelle confiance" affirme Jaosoa Jean Pascal, le député de Sambava promu PDS d'Antsiranana. Une partie des forces militaires et les milices sous l'ordre du député Soaline sèment la terreur dans la province du nord. Une véritable chasse à l'homme est ouverte.
Face au long mutisme et une neutralité trompeuse de l'armée dans la province d'Antsiranana, le PDS Jaosoa lance un appel:
- "à la population de la province autonome d'Antsiranana afin qu'elle s'oppose de toutes ses forces à ces actes malveillants ainsi qu'à toutes tentatives de dresser des malgaches contre leurs concitoyens, et qu'elle préserve l'unité nationale et le fihavanana
- à la raison aux auteurs des actes criminels de banditisme et les inviter d'arrêter les atteintes à l'intégrité corporelle;
- aux détenteurs de l'autorité et de la force publique au niveau national, afin qu'ils fassent le nécessaire pour rétablir l'ordre et la paix sociale dans la province;
- aux pays amis ainsi qu'aux organismes partenaires de Madagascar afin
qu'ils exercent des pressions sur les commanditaires de ces actes pour
faire respecter la Charte des Droits de l'Homme et le pacte international sur les droits civils et politiques."
Des natifs d'Antsiranana ont dénoncé, lors d'une conférence de presse au Solimotel, les différentes atrocités qui sont perpétrées dans leur province: coups et blessures entraînant parfois la mort, vols et rackets contre des opérateurs économiques, persécutions fondées sur des divergences d'idées, etc. La station audiovisuelle appartenant au Député-PDS a fait l'objet d'actes de vandalisme. La liberté d'expression est fortement prohibée à Sambava.
L.R
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Extrait du journal de l'océan indien
Terrorisme = arme des faibles ?
Après le démontage du pont d’Andranovory sur la route nationale 4, mercredi et le dynamitage de celui de Fatihita, jeudi, les milices de Ratsiraka ont détruit deux nouveaux ponts au cours du week-end pascal.
Le premier a été dynamité à Miandriavazo, à 270 km au sud-ouest d’Antananarivo, sur une route nationale reliant le port de Morondava, sur la côte-ouest, à
Antsirabe, à près de 200 km au sud de la capitale, rapporte la radio nationale malgache (RNM), contrôlée par les partisans de M. Ravalomanana.
Extrait de l'Express de Madagascar
Le second pont a subi le même sort à Antanifotsy, à 250 km au sud d’Antananarivo, sur une route départementale utilisée par des véhicules pour contourner un autre pont dynamité vendredi à
Fatihita, à environ 300 km au sud de la capitale, sur un axe important pour le ravitaillement d’Antananarivo, reliant la capitale à Fianarantsoa, à quelque 600 km au sud.
Ainsi, Antananarivo coupée avec toutes les provinces se trouve de plus en plus isolée. Au port de Tamatave, le gouverneur Samuel Lahady a donné l’ordre d’ouvrir des conteneurs appartenant à des privés et à des associations humanitaires. Une partie des médicaments destinés à la population défavorisée d’Antananarivo ont été répandus au port et détruits.
Par ailleurs, la population d’Antananarivo s’est organisée pour monter la garde, notamment au niveau des centrales électriques car des partisans de Ratsiraka ont menacé de faire exploser ces installations, privant d’eau et d’électricité la capitale.
A Fianarantsoa, les arrestations arbitraires des partisans de Ravalomanana se poursuivent. Hier, une personne résidente à la Réunion, a fait savoir qu’elle a reçu un appel de sa sœur, lui signalant l’arrestation de son neveu. A Sambava, les partisans de Ravalomanana sont obligés de se réfugier dans la forêt pour fuir les représailles armées dont ils sont victimes. Un village tout entier, où Ravalomanana a remporté la victoire au soir du scrutin du 16 décembre dernier, aurait été contraint de s’enfuir dans la forêt pour échapper aux attaques des bandes armées payées par une députée Arema, dénommée Soaline, dirigeante locale du parti de Ratsiraka.
Par ailleurs, l’hôpital de Sambava a été fermé, sous l’ordre de Henriette Rahantalalao, ministre de la santé de Ratsiraka, pour que les blessés de la représaille ne puissent pas être soignés.
Parmi les décisions que le gouvernement de Ravalomanana a prises lors de ses derniers conseils des ministres, on notera la mise en place de la Haute cour de justice destinée à mettre fin à l’impunité des dirigeants. Encore faut-il les arrêter. La Constitution malgache prévoit que toute tentative d’entraves à la libre circulation des biens et des personnes sur le territoire de la République et les actes de division du pays sont passibles de la peine maximale. C’est à dire, la peine de mort.
FIANARANTSOA, 2 avr (AFP)
REPORTAGE
par Emmanuel GIROUD
M. Ravalomanana tient la rue mais le gouverneur résiste
- Les partisans du "président autoproclamé" de
Madagascar Marc Ravalomanana contrôlent de facto Fianarantsoa (centre) mais le
gouverneur de la province, fidèle au président Didier Ratsiraka, s'est retranché
dans son palais avec des militaires et refuse de céder la place.
Après la capitale Antananarivo, où M. Ravalomanana -son maire- a installé
son "gouvernement" depuis un mois, Fianarantsoa, troisième ville du pays située
à quelque 400 km au sud, est l'objectif premier des partisans du président
autoproclamé.
Signe que l'enjeu est d'importance, le président sortant Didier Ratsiraka,
qui organise le blocus économique de la capitale à partir des provinces, répète
à l'envi à ses collaborateurs que "Fianarantsoa ne doit en aucun cas tomber".
Il y a une semaine, la foule des partisans de M. Ravalomanana y avait marché
sur le palais du gouverneur Emilson pour l'en déloger, mais les gendarmes
avaient ouvert le feu et tué trois militants.
Le bouillant député Pety Rakotoniaina, nommé par M. Ravalomanana "Président
de la Délégation Spéciale" (PDS) de Fianarantsoa, avait donné au gouverneur
jusqu'à dimanche pour lui céder son palais. M. Ravalomanana a nommé un PDS dans
chacune des six provinces du pays, pour y remplacer les gouverneurs, fidèles à
M. Ratisraka. Seul le PDS d'Antananarivo est entré dans ses meubles à ce jour.
A Fianarantsoa, depuis la manifestation sanglante, les négociations n'ont
toujours pas abouti entre le camp du gouverneur et M. Rakotoniaina, soutenu par
la quasi-totalité des militaires et policiers de la ville.
"Mon départ n'est pas négociable, je ne partirai pas", martèle le gouverneur
Emilson, joint au téléphone au gouvernorat. Il est entouré d'un mur d'une
dizaine de mètres de hauteur et gardé par un groupe de gendarmes fidèles, de son
ethnie, les Antisaka, originaires du sud de la province.
Les partisans de M. Ravalomanana affirment que le gouverneur a reçu de M.
Ratsiraka un renfort de "mercenaires", habillés en gendarmes, information que
relaient des habitants de Fianarantsoa. M. Emilson reconnaît qu'il n'a plus de
pouvoir effectif sur la ville, mais a assuré à l'AFP qu'il le "récupérera dans
quelques semaines".
Fianarantsoa, qui a très majoritairement voté pour M. Ravalomanana au
premier tour de la présidentielle, le 16 décembre dernier, est entièrement sous
le contrôle de ses partisans, de l'aéroport jusqu'au centre-ville. Les habitants
ont truffé la ville de barrages, comme dans la capitale en février et mars,
tandis que militaires et policiers fidèles à sa cause patrouillent dans les
rues.
En ville, les Fianarois vaquaient mardi à leurs occupations quotidiennes,
apparemment peu perturbés par les événements, sinon par la pénurie totale de
carburants. Mais 2.000 à 3.000 partisans du "président autoproclamé"
remplissaient la place de la Vérité, au centre-ville.
Ils ont écouté sagement leur "PDS", après avoir attendu des heures que M.
Rakotoniaiana, six "ministres" de M. Ravalomanana de passage, et les généraux et
colonels locaux achèvent une réunion au cours de laquelle rien n'a été décidé.
"Revenez demain", leur a lancé M. Rakotoniaiana. "Nous poursuivons les
négociations pour éviter l'effusion de sang", a expliqué à l'AFP le "ministre de
l'Intérieur", Jean-Seth Rambeloalijaona. "Nous ne souhaitons pas faire marcher
la foule sur le palais", a-t-il ajouté.
Pour le camp Ravalomanana, la province de Fianarantsoa, avec son port de
Manakara, est "vitale" pour briser le blocus d'Antananarivo. Un des proches du
maire de la capitale assure qu'ils n'ont plus que deux solutions: "assiéger et
affamer le gouverneur, ou bien donner l'assaut par nos effectifs militaires,
sans la foule".
"Le peuple veut installer Pety, nous ne craignons pas les forces de l'ordre
et je suis prêt à aller au palais", a lancé Marcel, un vieux professeur de
maths. "Je n'ai pas peur de me faire tirer dessus, on en a marre de ce régime de
corrompus", a renchéri Félicitée, 48 ans.
gir/gv/alm tmf
AFP 021854
KMMR USA - KMMR CANADA

Nohon’ny fanohanana atrany, ny marina sy ny fandrimpahalemana ary ny firaisankina dia nanao sit-in teo anolohan’ny Firenena Mikambana na ny ONU izany, ny KMMR USA sy ny KMMK CANADA ny Azoma 29 Marsa 2002 andro
manan-tantara.
Tonga tao ireo olona manerana any Amerika Avaratra, Boston, Washington, Delaware, New Jersey, Connecticut, Louisiane (roa andro ny lalana) ary izahay teto Kanada sy ireo manodidina.
Nanomboka t@ 12 ora atoandro ka hatr@ 3 ora, nihirahira nanafana ny lanonana ireo mpitokona ary nizara tracts an’ireo olona maro nandalo teo.
Avy eo dia niara nivory ireo olona rehetra tao @ lehiben’ny KMMR New York, ary tapaka t@ izany fa hisy taratasy homena an’ny Secretaire Général ny Nations Unies Andriamatoa Koffi Annan ny Alatsinainy 1 volana Aprily mitantara ny zavatra rehetra miseho any Madagascar @ izao fotoana izao.
KMMR USA sy KMMR Canada no nanolotra izany @ fomba offisialy,
Bakoly Rajerison, New York
Rolls Rafamantanantsoa, New Jersey
Georges Ralaisoa, Canada
Tsy hijanona eto akory ny hetsika, mitohy atrany ny Firaisana sy ny Fanampiana an’i Filoha Marc Ravalomanana izay mitady ny Fahamarinanana sy ny Fandrimpahalemena ary ny firaisankina ny Malagasy manontolo.
Tanjona manaraka, Maison Blanche Washington.
Roger Andria, Henri Ranaivoson, Brice Robert,
Georges Ralaisoa
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AMBOSITRA
Une grande solidarité pour le montage du pont Bailey à Fatihita. La population d’Ambositra et lesopérateurs économiques locaux (Jirama, Afoma…) indignés par l’acte de sabotage du pont de Fatihita perpétré la semaine passée, viennent en aide aux techniciens des Travaux Publics pour que le pont bailey soit opérationnel d’ici deux jours. Ambositra n’est pas entièrement isolée car les voitures légères peuvent rallier Antsirabe via Fandriana et les barrages vers le sud ont été levés. Quoi qu’il en soit, dans un vent de panique, les prix ont flambé et aucune livraison d’essence n’est attendue depuis plus d’une semaine.
FIANARANTSOA
Le long week-end pascal vécu dans l’angoisse par la population. Après la semaine ensanglantée, la sécurité du gouverneur s’est lancée dans une opération de destruction des barrages érigés ici et là dans la ville, à l’instar de celui d’Ankidona où un policier a été blessé samedi. Ce matin encore, la sécurité du KMSB (Comité pour la défense du choix du peuple), en majorité des ex-militaires, a repéré et poursuivi des éléments de la gendarmerie descendus à l’hôtel Sorako pour casser la manifestation de Magro. Echange de coups de feu au cours duquel fut blessé un gendarme. Selon les rumeurs, ce dernier est décédé cet après-midi.
Deux délégations sont arrivées à Fianarantsoa, l’une conduite par le ministre de l’Intérieur, Jean-Seth Rambeloarijaona, et l’autre par le Général Andriamifidy, qui négocieront le départ du gouverneur selon la résolution prise par les officiers dernièrement. A signaler également la présence de délégations de toutes les fivondronana de Fianarantsoa II dans la capitale du Betsileo. En ce début d’après-midi au Magro, aucune décision ferme n’a encore été prise quant à l’installation de Pety Rakotonirainy au Faritany. Par contre l’on sait que les fonctionnaires ont reçu leurs bons de caisse dans ce local du KMSB et ceux des autres fivondronana seront remis aux délégations sus-citées.
Au marché, les prix n’ont pas bougé sauf ceux des produits de première nécessité comme l’huile ou le sucre qui commencent à grimper.
TOLIARA
Hortense Raveloson menacée d’expulsion. En tout cas, une délégation envoyée par le gouverneur lui a demandé de quitter Toliara « car sa sécurité n’est pas assurée ». Elle a refusé arguant le fait que si sa sécurité est mise en cause, cela ne viendra pas de Marc Ravalomanana. Et d’ajouter que les attaques perpétrées contre son fils, la veille de l’investiture de Ravalomanana, sont les faits d’un groupe commandité par le député de Toliara I. Hortense Raveloson a renforcé sa garde dont les éléments sont maintenant armés de kalachnikov. A signaler par l’occasion que Raveloson Mahasampo est un fils de la région depuis des générations aussi trouve-t-elle inconcevable que les natifs soient expulsés de leurs terres.
Côté forces de l’ordre, la police est presque acquise au KMSB, d’autant qu’il y a un problème relatif au paiement des salaires des agents. L’armée dont le camp porte le nom de Raveloson Mahasampo, est divisée puisqu’il y a toujours les éléments indéfectibles au gouverneur Jean de Dieu Maharante.
Thierry Raveloson, quant à lui, est toujours à la recherche d’une voie pacifique orientée vers une action concertée avec l’Intérieure. « Actuellement, confie-t-il, je marche avec les pieds mais pas avec la tête ».
La population, elle, n’est pas de bonne humeur suite à la pérennisation des barrages sur les nationales car la pénurie commence à s’installer. L’huile est introuvable (si on en trouve, c’est au prix fort de 20.000 francs le litre) et un petit tas d’oignon s’achète à 5000 francs. Les fonctionnaires attendent toujours d’être payés malgré la décision de la Primature de donner un large pouvoir aux gouvernorats dont le paiement des fonctionnaires.
MAHAJANGA
Un autre pont rendu impraticable depuis mardi. Il s’agit de celui d’Andranomadevy (à 145 Km de Mahajanga) dont les passerelles ont été déboulonnées par les barragistes. Si ailleurs, les transbordements sont possibles, dans ce cas-ci, c’est aux risques et périls des audacieux car dans le fleuve que ce pont enjambe, les caïmans sont légion.
TAOMASINA
L’ACEM (Association des cadres et étudiants de Madagascar) montera ce soir sur le plateau de la télévision pour donner ses points de vue, entre autres, sur le barrage de Brickaville. Elle affrontera les téléspectateurs qui auront la possibilité de lui poser des questions par téléphone (Nous en reparlerons).
Rien de spécial dans la capitale du Betsimisaraka, sinon la commémoration du 29 mars au cours de laquelle ont participé les autorités locales et les « rescapés » du soulèvement populaire contre la puissance coloniale française. A cet occasion le président des anciens combattants du 29 mars a souligné qu’il n’y a aucun rapport entre ce qui s’est passé dans ce temps là et les événements politiques d’aujourd’hui, en ce sens que certains politiciens d’aujourd’hui « rament à contre-courant de l’unité nationale et cultivent la division ».
A propos des informations qui circulent sur le net sur l’existence de conteneurs de médicaments que le gouverneur Samuel Lahady aurait éventrés (et jetés à la mer ?), ce ne sont que de fausses informations, a affirmé notre correspondant, puisque la dernière boîte de médicament qui se trouvait dans le port a été déjà acheminée à leurs destinations par route ou par avion depuis quelques semaines… A moins qu’il n’y ait de nouveaux arrivages.
TANA :
UN RESPONSABLE DE LA PROTECTION DE RAVALOMANANA SÉRIEUSEMENT BLESSÉ
Sérieusement blessé à la tête, les yeux complètement ensevelis sous des poches d'hématomes énormes, le nez dégoulinant de sang et la mâchoire fracturée, tel était, entre autres, le bilan sommaire de l'attaque perpétré par un commando composé de neuf jeunes gens, samedi dernier, devant un barrage de protection placé à une cinquantaine de mètres du domicile du président Marc
Ravalomanana, à Faravohitra. Le jeune homme blessé, un jeune ingénieur en Agro- Management de 32 ans, était le responsable du barrage présidentiel, et se trouvait seul au moment de l'attaque, ses compagnons de veillée n'étaient arrivés que quelque temps après, sans nul doute parce que c'était un Samedi Saint avant-Pâques. Ayant été dirigé aux services des urgences de l'hôpital Ravoahangy d'Ampefiloha, le jeune homme qui était plus ou moins dans le coma, à cause des violents coups qu'il avait reçus à la tête, n'a eu les soins nécessaires qu'a requis sa santé qu'après l'arrivée de ses parents, et surtout après que ceux-ci eurent fini de payer les droits demandés au bureau des Cessions. Quid des blessés évacués dans ces lieux et qui n'ont personne pour s'acquitter de ces droits ?
Quelques minutes après l'attaque de Faravohitra, quatre jeunes gens ont été arrêtés par la foule, assistée pour l'occasion des pratiquants de Kung- Fu ainsi que des éléments du ZMM présents sur les lieux. D'abord emmenés au camp de la Gendarmerie Nationale
d'Ankadilàlana, puis transférés au camp de la Police Municipale d'Anosipatrana, où ils avaient passé la nuit du samedi, ils ont été de nouveau ramenés chez les gendarmes
d'Ankadilàlana pour être...relâchés peu de temps après, et ce, parce que l'Officier Supérieur de la Police Municipale d'Anosipatrana qui les avait emmenés là avait demandé à l'Officier de permanence de la gendarmerie
d'Ankadilàlana de les renvoyer chez eux, après avoir seulement enregistré leurs coordonnées respectives. Pourquoi les avoir relâchés, alors que le délai de la garde à vue de 48 h n'a pas encore expiré, et que la famille de la victime encore sous le choc était sur le point de déposer leur plainte, en vue de poursuivre judiciairement les assaillants de leur proche ? Selon la famille de la victime toujours, les autorités devraient également se pencher sérieusement sur ces cas, car les personnes affectées à la protection du Président de la République devraient mériter certains égards vis-à-vis de l'administration. Quelques responsables de la sécurité présidentielle nous avaient affirmé que les vrais mobiles du commando de samedi étaient certainement de casser les barrages attenant au domicile du Président, pour pouvoir l'attaquer en toute tranquillité après. A méditer sérieusement !
L’Amiral Didier Ratsiraka à Antsiranana

« Pas de dialogue possible sans une démission du gouvernement Sylla »
Arrivés par hélicoptère et par un jet privé à Antsiranana, le vendredi 29 mars dernier, le Président sortant Didier Ratsiraka et sa suite ont réuni dans la ville tous les partisans de l’Arema des différents fivondronana du nord de l’Ile.
Bodo A et Pascal R
Durant son allocution faite devant la mairie d’Antsiranana, où des notables Arema, conseillers provinciaux et sénateurs, étaient présents, le Président sortant a annoncé que « si le gouvernement mis en place par Marc Ravalomanana n’était pas dissous, il n’y aurait pas de dialogue ni de levée des barrages». Il a également fait remarquer « qu’il était le seul président de ce pays », étant donné que les militaires, à sa descente d’avion lui avaient rendu un salut protocolaire. Cette venue du Président sortant à Antsiranana confirme sa volonté de renforcer ses attaches en province. Le Gouverneur d’Antsiranana, Gara Jean Robert, a d’ailleurs exprimé son soutien inconditionnel à
l’Amiral, « même au risque de verser du sang » et l’a prié d’accélérer les procédures pour le deuxième tour, afin de pouvoir fonctionner à nouveau. Selon notre correspondant local, un calme trompeur règne sur la ville d’Antsiranana, puisque les menaces vont bon train, aussi bien à l’endroit des partisans du Kmmr qu’à l’endroit des simples citoyens, sans parler des journalistes. Le 29 mars a ainsi été totalement éclipsé, les rares « bekotro maro olatra » de la ville n’ont pas reçu l’hommage dû à leur patriotisme. L’Amiral a montré le sien, par contre, en annonçant, en réponse sans doute à
l’Union Européenne qui a condamné l’existence des barrages, qu’ « il n’avait pas de leçon à recevoir des étrangers ». Décidément, pour son court passage dans la ville d’Antsiranana, personne n’a été épargné par ses flèches de Parthe. Il a résidé à Ramena, ce qui a suscité une vive inquiétude de la population quant aux excursions à faire pour le lundi de Pâques, vu l’armada habituelle, déployée en pareille circonstance. Mais apparemment, les sorties n’ont pas été perturbées. Antsiranana vit ainsi à son rythme la crise nationale, étant isolée par route du reste du pays. Au moins, aucun pont ne risque de sauter sur cet axe nord !
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