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L'Edito : «
Notes de Voyages d'Accra (Ghana) ! … »
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07/02/2008
La Can 2008 se passe actuellement au Ghana, c'est un pays anglophone, une grande nation de football et ces habitants sont parmi les plus disciplinés du continent.
Pour cette 26e Coupe d’Afrique des nations, qui est partie pour être l’une des plus spectaculaires,
l'équipe Nationale du Ghana participe aux phases finales avec le
Cameroun, l'Egypte et la Côte d'Ivoire. Le Ghana n’a pas lésiné sur les moyens en ce qui concerne les quatre
stades ( à Accra, à Sekondi, à Tamale et à Kumasi ). Ils sont soit neufs, soit rénovés. Le seul point négatif concerne l’inflation des prix (hôtels, restaurants, taxis), qui frise l’escroquerie généralisée.
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J’ai visité le Ghana en mai 2003, pour représenter Madagascar, lors d’un atelier technique international.
Comme nous avons eu des problèmes d’organiser au mieux les vols que je devais prendre, j’ai dû arriver 7 jours avant les autres participants, mais c’était assez instructif.
Dès que je suis montée dans l’avion de J B à Accra, l’ambiance était bruyante. Au fait, j’ai partagé l’avion avec
l’équipe nationale de football de Ghana qui rentrait après un match victorieux (je me rappelle plus lequel !).
Arrivé à l’aéroport, avec le vent chaud dans le visage, j’avais eu un petit peur car tellement les gens partout criaient, chantaient, et je me sentais toute petite.
La formalité pour l’obtention du visa n’était pas compliqué, je pu l’avoir après 5 mn d’attente.
Arrivé à l’hôtel, tout le personnel était en train de regarder la transmission en direct de cette arrivée de leur équipe nationale, quelle ambiance !!
Le lendemain de mon arrivé, je suis allée au service de l’immigration pour savoir s’il n’y a pas de malgaches qui habitent à Accra. Malheureusement pour moi, le seul malgache enregistré dans ce service travaillait à plus de 400 km, à la frontière, dans un parc national.
J’étais logé dans un des plus grand hôtel d’Accra, mais le seul employé qui parlait français (avec beaucoup de difficulté) était le cuisinier, mais m’a sauvé des riz huilés et épicés. C’est seulement deux jours avant de rentrer que j’ai fait la connaissance d’une épouse d’un ministre qui parlait très très bien le français et qui a profité de ma présence pour la pratiquer à son aise.
Partout où je vais, à la banque, au marché, au resto, dans les ministères, quand je rentre et allume la télé, l’anglais résonne partout, partout ! Ma petite tête
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francophone était vite fatiguée ! Sur terrain, pendant nos travaux, nous avons eu un
interprète, mais il nous a expliqué que 80% des dialectes utilisés au Ghana ne luis sont pas familiers, donc souvent il ne nous est pas du tout utile !
Mais cinq petites histoires (parmi tant d’autres) ont marqué mon voyage à Accra :
Histoire 1 : Je me suis renseignée sur les tarifs des taxis, et on m’a dit que pour les africains, le tarif est abordable, mais pour les étrangers (non africains) c’est cinq fois plus cher. Donc, j’ai pris un taxi une fois pour rentrer, et le monsieur m’a dit 25 000 francs (équivaut à peu près à 25 000 fmg aussi
! le trajet n’est pas long mais la chaleur m’était insupportable), et moi je lui ai dit « non, je suis africaine donc 8 000 fr ! il m’a demandé mon passeport et il n’arrivait pas à croire que cette « blanche aux cheveux lisses » est une africaine, et il était tellement content qu’il m’a ramené
gratuitement, mais à chaque fois que nous croisons un taxi, il s’arrête pour montrer
« la sœur noire mais blanche de Madagascar ! »
Histoire 2 : j’ai sympathisé avec une famille ghanéenne, qui m’a invité à venir assister à la messe du dimanche dans leur temple. Je n’avais pas la tenue adéquate, mais les gens ne me regardaient pas pour ma tenue mais le fait que j’étais blanche sans être asiatique ni européenne éveillait leur curiosité. Effectivement, le pasteur a demandé à tous les visiteurs de venir devant l’autel pour être présenté à la communauté, et quand je me suis présentée, une dame a demandé
Madagascar, c’est où, et le pasteur qui rigolait « en Afrique ! ». Après le culte (qui était très impressionnant ! entre le catholique et le secte à Mada mais un autre sujet), les jeunes surtout venaient me demander de tas de choses sur notre pays, cela m’a fait du bien de parler de notre pays, mais j’étais étonné que les gens sachent peu sur nous.
Histoire 3 : Je me promenais avec la jeune fille ghanéenne, et de l’autre côté de la grande avenue, on a
vu passer un motard, et elle m’a dit, on va s’arrêter car le président va passer. Et j’attends, j’attends. Dix minutes plus tard, elle m’a dit, on va y aller et j’étais étonnée car je n’avais pas vu passer le « président », « mais si, m’a-t-elle
dit, tu n’as pas vu la voiture noire ? » et je lui ai dit « mais il n’y avait pas d’escortes ?. Et elle m’a dit « pourquoi faire ? On s’arrête seulement pour lui montrer notre respect, et si tu veux on peux se promener aux portails du palais présidentiel ! » Et c’est ce que nous avons fait après. Il fallait le voir pour y croire de la simplicité du palais et du tralala qui va avec, ou qui ne va pas avec plutôt. Le civisme fait partie de leur vie quotidienne : comment traverser la
rue, …..
Histoire 4 : Comme il faisait trop chaud, j’ai demandé à ce qu’on va à la plage, et toutes les plages sont payantes ! Je lui ai dit que chez nous la plage est gratuite, et c’est le seul lieu de distraction où les riches et les pauvres peuvent en profiter en même temps (si les pauvres des hautes terres ont pu trouver des frais de déplacement….) Et elle m’a expliqué que l’argent récolté va permettre à la commune de nettoyer les plages, d’offrir les infrastructures (bains,
toilettes, …) et autres. J’étais à moitié convaincue mais il fallait payer si je voulais aller à la plage !!!
Histoire 5 : Lors de la présentation de chaque pays pour l’atelier, j’étais fière d’avoir présenté Madagascar comme étant un pays à multiples richesses et ressources (mines, agriculture de rente, produits halieutiques, …..) et à la fin de mon exposé, pendant la pause, un ghanéen m’a dit : « tu vois, ici, nous n’avons que le cacao et l’or (qui n’est pas de très bonne qualité par rapport au notre),
vous, vous avez tout, alors pourquoi êtes vous pauvres ?
Je ne vais pas écrire ici mes réponses, mais je laisse à nous tous de méditer à cette question comparative qu’on m’a lancée à un moment de jalousie ou de sympathie ?
Merci d’avoir lu une de mes notes de voyages !
Emma RAZAFITSEHENO d'Antananarivo
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Et encore et encore "nody ventiny ny rano nantsakaina", Emma
a répondu à notre appel pour publier des Editos, maintenant
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