MIDI MADAGASCAR - 19/09/2002
Palais de Justice Anosy : Lahady Samuël placé sous mandat de dépôt - Alain Ramaroson acquitté au bénéfice du doute !
Les procès et les déferrements se suivent et se ressemblent ou ne se ressemblent pas (c'est selon) au palais de Justice à Anosy. Ils se ressemblent, comme c'était le cas hier, puisque les deux inculpés sont l'un et l'autre, des personnalités politiques. En l'occurrence, l'ancien gouverneur de la province de Toamasina, Lahady Samuël et le président du Master's et non moins conseiller spécial du président de la République, Alain Ramaroson. Ils se ressemblent aussi parce que leurs affaires focalisent l'attention de l'opinion.
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Escroquerie
Mais ils ne se ressemblent pas non plus par la nature des faits qui leur sont reprochés et la date où ils auraient été commis. Pour Alain Ramaroson, il s'agit d'une affaire de pierres précieuses (de l'émeraude - collection minéralogique de 7 kilos) qui remonte en juillet 98 et qui lui a déjà valu, d'être interrogé à l'époque par la police économique. Sur les 80 millions convenus, le vendeur n'aurait perçu que 2 millions. Inculpé d'escroquerie, Alain Ramaroson a été acquitté hier, au bénéfice du doute, par le tribunal correctionnel. Un verdict qui empêchera le président du Master's de se retourner contre le plaignant. En effet, un acquittement pur et simple lui aurait permis de poursuivre à son tour, le poursuivant, pour dénonciation calomnieuse. Par contre, le gardien d'Alain Ramaroson, poursuivi par le propriétaire de la pierre pour coups et blessures volontaires, a eu moins de chance avec une condamnation à 13 mois de prison avec sursis et une amende de 700.000 Fmg.
Crime contre la Nation
Pour sa part, Lahady Samuël a été déféré au parquet. A l'instar d'autres barons de l'ancien régime qui sont passés avant lui à Anosy, il a été placé sous mandat de dépôt. Il aura à répondre de différents actes pour ne citer que l'entrave à la libre circulation des biens et des personnes, à travers le barrage de Brickaville; la tentative de sécession. Des actes portant atteinte à l'intégrité territoriale et à l'unité nationale qualifiés de crime contre la Nation et passibles de la peine maximale prévue par le code pénal. Prévu pour mardi dernier, le déferrement du gouverneur "rebelle" a été ajourné hier, peut-être parce que l'homme est très diminué physiquement. Bon nombre d'observateurs se demandent d'ailleurs s'il supportera les conditions de détention vécues par les pensionnaires d'Antanimora.
Bory Jean-Paul : Demande d'arrêt de poursuite… rejetée !
Le général de corps d'armée, Bory Jean-Paul, a de nouveau comparu devant les juges, hier, au Palais de justice à Anosy. Cet ancien Secrétaire d'Etat chargé de la gendarmerie nationale a dû répondre aux chefs d'accusation qui pèsent fortement sur lui, notamment la rébellion contre les autorités compétentes pour avoir procédé à des nominations de Commandants Inter-Régionaux de la Gendarmerie Nationale. Face à ces accusations, la défense a demandé un arrêt de poursuite. Elle estime que l'enquête doit relever de la Haute Cour de Justice. Cependant, la Chambre d'accusation a rejeté la requête.
Dominique R. et Roc
Le général Bory Jean-Paul a été de nouveau déféré au Parquet d'Anosy, hier. Il est fortement soupçonné de rébellion et d'insubordination. D'ailleurs, quelque temps après l'investiture de Marc Ravalomanana à la magistrature suprême, Bory Jean-Paul, qui n'était plus Secrétaire d'Etat chargé de la gendarmerie nationale, commandait encore parallèlement des éléments de la gendarmerie nationale et a même procédé à des nominations de Commandants Inter-Régionaux de la Gendarmerie Nationale. Il a également nommé des coordinateurs de forces dans le but de contrer les actions des armées légalistes. Par ailleurs, il n'a pas répondu à l'appel lancé maintes fois, par le ministre de la Défense, Mamizara Jules, pour réintégrer les forces régulières.
Messages
De son côté, Bory Jean-Paul aurait reconnu qu'il était à l'origine des messages en date du 25,27, 28 et du 02 juin 2002, joints au dossier de la procédure. Messages qui confirment le crime de rébellion dont il est inculpé. Cependant, dans ses moyens de défense, le général a déclaré, qu'en ces temps-là, tout était confus puisqu'il existait deux présidents, deux gouvernements et deux ministres des forces armées. Il s'est aussi appuyé sur la thèse que les résolutions de Dakar II n'étaient pas encore publiées. Aussi, la défense a-t-elle demandé la discontinuation (arrêt) de poursuite. Mais la Chambre d'accusation a rejeté cette requête. La défense estime que l'enquête doit relever de la Haute Cour de Justice, mais non pas du tribunal de droit commun. Notons que Bory Jean-Paul a été placé sous mandat de dépôt, depuis le 25 juillet dernier.
Surenchère au ministère de la Défense :
700 millions de fmg pour la tête de
Coutiti !
Celui ou celle qui aura retrouvé ou aidé à retrouver le tristement célèbre lieutenant colonel Coutiti se verra gratifié(e) d'une somme de 700 millions de fmg, soit sept fois plus que la prime proposée au début de la chasse à l'homme, lancée contre cet officier, il y a une dizaine de jours, par le ministère de la Défense.
Bodo A
Par devoir
Apparemment, l'arrestation de ce personnage qui, à force d'être cité dans les médias, en est devenu une figure légendaire, dépasse le cadre d'action des militaires et de l'armée, et implique désormais la participation des civils. Ce qui n'est pas fait pour déplaire à ces derniers, à en juger les conversations alimentées par le sujet depuis hier. Certains affirment vouloir démissionner pour se lancer dans la chasse à l'homme, alléchés par cette somme faramineuse. On ne peut dire évidemment s'ils plaisantent ou s'ils sont sérieux. D'autres sont dubitatifs, quant à un résultat probable. Les militaires sont par contre partagés : ceux qui veulent avoir une part de cette prime et ceux qui veulent chasser Coutiti par " devoir envers la nation ". Selon un officier supérieur de l'Armée, " nous ne sommes pas des chasseurs de prime. Si nous capturons Coutiti, ce sera par devoir, car c'est un assassin. Il a tué le directeur de la Btm à Nosy be, torturé des civils à Sambava et s'est livré à des braquages. Il mérite qu'on le capture, rien que pour ces crimes ", devait-il souligner.
En tout cas, pour l'instant, Coutiti est dans la nature et les hypothèses les plus folles circulent à son sujet. A Toamasina, on disait qu'il était caché dans le quartier de Morarano, se déguisant en femme quelquefois. D'autres sont allés jusqu'à dire qu'il conduisait un taxi le soir, changeant fréquemment de voitures. L'on se demande qui aurait embarqué dans son véhicule, sans le reconnaître !
Moyens insuffisants
Depuis maintenant 2 jours, d'autres rumeurs affirment que Coutiti serait à Antananarivo, et selon un officier de l'Armée, dans la nuit de lundi, on a même soupçonné qu'il a rendu visite au Gal Monibou, son oncle, dans la résidence de ce dernier à Antanimena. A cet effet, des forces de l'ordre auraient encerclé le quartier, empêchant tous les passants de poursuivre leur chemin. Mais plus lucide, un officier affirme que " Coutiti sait se camoufler et les moyens utilisés pour le rechercher sont insuffisants ". Ceci explique sans doute cela.
Quoi qu'il en soit, le communiqué annonçant l'augmentation de la prime pour la capture de Coutiti, portée à 700 millions de fmg, ne précise pas s'il doit être attrapé mort ou vif. Néanmoins, cette surenchère ne pourra que le rendre encore plus populaire ou impopulaire qu'il ne l'était déjà ! Que cette fausse gloire dure ou non, tout dépend de l'attirance exercée par les 700 millions de fmg. Une coquette somme, il faut avouer !
Nosintsika
17/09/2002
COMMUNIQUE DE L'AMBASSADEUR DE MADAGASCAR EN FRANCE
Monsieur le Président de la République de Madagascar m'a investi de sa confiance et le gouvernement français vient de m'accorder son
agrément. Ces marques de haute estime m'honorent tout autant qu'elles m'obligent vis à vis de tous les Malgaches de France, d'Angleterre,
d'Espagne, de Monaco et d'Israël, pays auprès desquels je suis accrédité comme Ambassadeur de notre cher pays.
A tous, je voudrais dire combien il m'importe d'ouvrer à faire en sorte que chacun puisse se reconnaître et être partie prenante dans
les actions que mon équipe et moi-même, à l'intérieur de l'Ambassade
comme à partir d'organismes extérieurs, allons entreprendre, ce dans l'intérêt national et dans la dignité retrouvée. Je salue ici tout
particulièrement toutes celles et tous ceux qui ont sacrifié une partie d'eux-mêmes pour que Madagascar et les Malgaches retrouvent le
sens de l'Histoire. Leur courage a été admirable et exemplaire à plus d'un titre. La lutte que nous avons tous menée ensemble dans la
diversité de nos moyens et choix doit trouver son prolongement dans un esprit mutuel de tolérance, de respect, de loyauté et de
responsabilité. Pour ma part, je m'y engage et je souhaite que chacun
s'en convainque. Tous vous avez votre place et vos mérites propres dans l'ouvre de redressement national et ma conviction profonde est
que l'esprit de solidarité dont nous sommes capables garantira pour le présent et l'avenir notre prospérité commune. Nous avons à bâtir dans
la fraternité, autour de nos valeurs et face à d'énormes défis, une nouvelle Maison, celle de Madagascar et des Malgaches ici en France et
ailleurs. Donnons-nous cette chance, mobilisons nos énergies et mettons à l'écart les chamailleries qui n'honorent personne.
Considérons comme une mission sacrée l'objectif de redressement national au moyen du "développement rapide" préconisé par le Président
de la République et en se référant aux principes démocratiques dont il
faut quotidiennement trouver les applications concrètes. Je le répète, je suis l'ambassadeur de tous les Malgaches de ma juridiction. Je
n'agirai ni en partisan ni comme relais d'intérêts particuliers, seul le service du pays et de ses ressortissants m'importe. Chacun doit
pouvoir agir selon sa conscience, dans la diversité et dans la liberté. Je suis certain de pouvoir compter sur vous. Vous pouvez
compter sur moi.
Vive Madagascar !
Paris, le 13 septembre 2002
Jean-Pierre RAZAFY-ANDRIAMIHAINGO
Ambassadeur de Madagascar en France
mardi 17 septembre 2002
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LE JIR - ARTICLE DU 21/09/2002
Écoliers du monde se mobilise pour Madagascar
Si la solidarité à l'intérieur de la Grande Île est devenue un vain mot, pour preuve l'acquisition par l'État malgache d'un Boeing 737 aménagé en avion privé, à l'extérieur la détresse de la population continue à mobiliser les bonnes âmes. ecoliers du monde lance une souscription afin de favoriser la reprise de l'activité des écoles de Madagascar. Rien de changé sous le ciel malgache. Alors que la Grande-Île s'enfonce dans la misère, la priorité du gouvernement de Marc Ravalomanana n'est pas de sortir le pays de la crise mais de s'offrir des conditions de voyage confortables. L'acquisition d'un Boeing 737 300 aménagé en avion privé choque et indigne à l'intérieur même de Madagascar, comme "le Journal de l'île" le révélait dans son édition de mercredi. À l'extérieur, les associations caritatives sont bien les seules à se mobiliser pour tenter de soulager la détresse du peuple malgache. Dernière initiative en date, celle d'Écoliers du monde / Aide et action. Première association française de parrainage pour l'éducation des enfants des pays du Sud, présente sur le sol de la Grande Île depuis plus de dix ans, elle lance ce mois-ci un appel aux dons d'urgence. Ces dons seront affectés à l'équipement très rapide des écoles de l'île en matériel scolaire et à la création de cantines pour tous les enfants des quartiers parmi les plus pauvres d'Antananarivo la capitale. Le constat dressé par Écoliers du monde est hélas bien connu mais il mérite d'être jeté une fois de plus au visage des dirigeants malgaches en espérant, sans trop y croire, qu'il modifiera leur comportement et leur sens des priorités. "Madagascar a travervé une profonde crise politique, économique et sociale. Les conséquences en sont dramatiques : une inflation estimée à plus de 60%, une croissance économique en baisse de 10% (chiffres du programme des Nations Unies pour le développement). Comme l'essence, (le litre de super peut atteindre 35 000 Fmg soit 5 euros) les produits de première nécessité manquent cruellement ou sont hors de prix, notamment dans les villes. Avec la fermeture des entreprises de la zone franche industrielle d'Antananarivo, 100 000 chômeurs se sont retrouvés dans les rues. Concernant l'éducation, la grève généralisée a entraîné la fermeture des écoles pendant plus de deux mois. Même si l'enseignement a pu reprendre depuis, les parents rencontrent des difficultés telles que la rentrée d'octobre 2002 sera très dure. La priorité étant de faire face au surendettement et surtout de se nourrir. La malnutrition, la maladie frappent une fois de plus les plus faibles, parmi eux, les enfants. Aujourd'hui, la Grande Île se reconstruit. Mais l'éducation des enfants ne doit pas passer après tout le reste ! Madagascar a besoin de notre soutien".
Que l'attitude du gouvernement malgache ne vous empêche pas d'exprimer votre générosité et votre solidarité.
Express
MADA vendredi 20 septembre 2002
"Impunité zéro "
Impunité zéro veut dire tout simplement que les miliciens et leurs cerveaux doivent être poursuivis et jugés. L'ex- gouverneur Etienne
Razafindehibe, l'ex-sénateur Noêline Jaotody, les ex- ministres Ndrianasolo, Houssene Abdallah et Azaly Ben Marofo seront jugés, pour les actes qu'ils ont commis, par le tribunal de première instance de Mahajanga. " L'institution est maintenant habilitée à trancher, sur place, le sort des acteurs du terrorisme car on a déjà fini la structuration des différents organes " selon les explications du nouveau Procureur de la République du tribunal de première instance de Mahajanga, Randriampierenana Rolland Césaire. En effet, une commission mixte vient d'être érigée et va travailler sous le commandement du nouveau Procureur. C'est cette commission qui se chargera des enquêtes et des poursuites des miliciens qui ont terrorisé la province de Mahajanga et les auteurs de délits et infractions durant la crise que le pays a traversée. Et selon toujours le procureur, le rôle du Kmzm, le comité d'observation des évènements de Mahajanga, commanditaire des différentes arrestations et poursuites judiciaires des miliciens, se réduira en simple plaignant. Ce comité, une simple association des ex- Kmmr, n'a plus la compétence de dire quoi que ce soit. Le nouveau Procureur de la République a été installé avec le Président du Tribunal de Première instance de Mahajanga, le 19 septembre. La mission qu'on leur a confiée c'est de lutter contre la corruption qui ronge l'administration et la société malgache en général.
Au palais d'etat d'Ambohitsorohitra
Les ambassadeurs de la République de Thaïlande Chirasat Thanesnant et de la Corée du Sud Juheon Geong ont remis au Président de la République leurs lettres de créance. C'est la première fois depuis son investiture du 6 mai dernier que le président Marc Ravalomanana a officié une telle cérémonie. Recevant par la suite la délégation thaïlandaise conduite par le Dr Pracha Guna
Kasem, composée d'une vingtaine de personnes, au cours d'une réunion de travail, le président a souhaité que les exploitants miniers thaïlandais installés au pays fassent tailler les pierres précieuses ici même avant de les exporter. "Cela apportera de la valeur ajoutée à l'économie malgache", a-t-il suggéré. Pour ce qui est de la Corée du Sud, son développement économique est un modèle envié de par le monde. Madagascar peut s'en inspirer.:
Visite de courtoisie
A peine officiellement accrédité, l'ambassadeur Sud-Coréen Juheon Geong est allé rencontrer le ministre de la Privatisation Horace Constant. Les deux personnalités ont passé en revue les principaux dossiers de la privatisation dans leur globalité. L'ambassadeur Sud-Coréen s'est particulièrement informé des étapes franchies du processus en soulignant au passage les bienfaits de la privatisation pour son pays. Dans la foulée, il s'est préoccupé des difficultés rencontrées durant les opérations et la suite du programme. Le ministre Horace Constant a fait le point de la situation, en guise d'explication, en mettant l'accent que les principes de la concurrence ont toujours dicté la démarche de privatisation des sociétés
d'Etat.:
LE JIR - ARTICLE DU 19/09/02
L'épidémie de grippe aiguë a fait 751 morts
Le nouveau bilan, encore provisoire, de l'épidémie de grippe aiguë qui sévit à Madagascar depuis trois mois et demi est de 751 décès pour 29 522 cas recensés, a déclaré hier un responsable du ministère de la Santé.
"Actuellement, l'épidémie n'est plus aussi virulente qu'auparavant, le nombre de décès notifiés a nettement diminué", a assuré le Dr Lamina Arthur Rakotojanabelo, responsable de la Direction de lutte contre les maladies transmissibles (DLMT) au ministère.
Selon lui, l'épidémie a atteint son pic du 15 au 21 août, avec 9 330 cas recensés sur toute l'île, tandis que du 11 septembre au 17 septembre, seulement 517 cas ont été déclarés. "Les priorités de la campagne de lutte que le ministère a menée ont consisté à diminuer le nombre de morts en visant particulièrement les personnes vulnérables, comme les enfants et les vieillards", a expliqué le Dr
Rakotojanabelo.
"Même le vaccin ne pourra pas éradiquer cette grippe, mais il permettra d'éviter la mort des personnes sensibles", a-t-il estimé.
"L'épidémie s'arrête quand il n'y a plus de personnes vulnérables touchées, et actuellement, la chaleur commence à s'installer, contribuant à la diminution du nombre de morts", a conclu le médecin.
Le ministère de la Santé a en effet obtenu lundi de la compagnie française Aventis Pasteur un lot de 7 000 doses de vaccin contre la grippe pour enfants et 400 doses pour adultes.
"Nous allons les utiliser pour les personnes vulnérables, car ces dons n'arriveront pas à couvrir tous les malades", estime le directeur du DLMT.
Les premiers décès remontent au 2 juin dernier, dans la province de Fianarantsoa (centre-est) où l'épidémie a éclaté. Une équipe de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et une de l'Institut Pasteur de Madagascar ont clairement identifié le virus comme étant celui de la grippe de type A.
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