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09 mars 2004

LES JOURNAUX            ...  De nos correspondants à Mada

... le monde entier a les yeux braqués sur Madagascar ...

Sommaire Madavôvô:

1. Catastrophe: Cyclone «Gafilo» Le Gouvernement lance un appel à l'aide internationale    (Tribune)

2. Communique Officiel de l'Ambassade de Mada en France   (Tiako-i-Mada)

3. Passage du cyclone tropical Gafilo   Tana n’a pas été épargnée(La Gazette)

4- No Comment.... No Comment... 

5. Toamasina : VERS UNE CROISADE DES AVOCATS CONTRE LA CORRUPTION ! (Midi Mada)

6. SOUS LES COUPS DE " GAFILO " UN FERRY EST PORTE DISPARU AVEC UNE CENTAINE DE PASSAGERS (Express Mada)

7. Madagascar compte ses morts (Clicanoo)

8. L’APPEL DE CHIRAC (Clicanoo)

9. Le bilan ville par ville (Clicanoo)

10. Gafilo va-t-il épargner à Madagascar une seconde traversée de l’île ? (Clicanoo)

 Madagascar Tribune samedi 09 mars 2004

Catastrophe: Cyclone «Gafilo» Le Gouvernement lance un appel à l'aide internationale 

Vue aérienne d'Antalaha (Voara)  Dans la certitude quasi absolue que le bilan des dégâts occasionnés par le passage du cyclone tropical "Gafilo" ne peut être que très lourd, le gouvernement n'a pas attendu, comme à l'accoutumée, les évaluations des dommages, pour lancer un appel à la solidarité internationale. Conformément à ce qui a été décidé lors de la réunion de crise convoquée par le Premire ministre Jacques Sylla dimanche, le ministre de l'Intérieur, président du Conseil National de Secours (CNS), le Général Soja et le ministre des Affaires étrangères, le Général Marcel Ranjeva, ont réuni hier les représentants des organismes internationaux et des chancelleries accrédités à Madagascar en vue de solliciter leur contribution aux efforts de redressement. Cette démarche inédite de l'Exécutif, selon le ministre Marcel Ranjeva repose sur plusieurs faits. "Gafilo", la septième perturbation cyclonique de la saison 2003-2004, est classée parmi les plus puissantes ayant affecté la Grande Ile depuis les vingt dernières années, comme les cyclones "Kamisy" en avril 1984, "Honorinina" en mars 1986, "Géralda" en février 1994 et "Hudah" en mars 2000. La vitesse des rafales de vent qui l'accompagnait était supérieure à 250 kilomètres à l'heure.

 Le diamètre du système était de 400 kilomètres, touchant directement quatre provinces, en l'occurrence, les provinces d'Antsiranana, de Toamasina, de Mahajanga et d'Antananarivo. Par sa trajectoire, "Gafilo" a traversé des régions déjà "fragilisées" par le passage du cyclone "Elita" en février dernier. Par ailleurs, "Gafilo" qui est sorti en mer dans le Canal de Mozambique au niveau de Maintirano risque, selon les prévisions, de rebrousser chemin et de retraverser l'Ile en passant par la province de Fianarantsoa ou de Toliara, pour ressortir dans l'Océan indien.
Déjà confronté au problème des travaux de redressement des dégâts laissés par "Elita" qualifié de "titanesques" par les deux membres du gouvernement, et ayant à faire face aux énormes séquelles causées par "Galifo", les autorités sont contraintes de faire appel à la solidarité internationale, avant même de disposer de toutes les informations chiffrées sur les besoins d'aides.
Réponses lybienne et française 
Conscients visiblement de la gravité de la situation, certains pays n'ont apparemment pas attendu cet appel du gouvernement malgache pour apporter leur contribution. Il en est ainsi de la Lybie qui a décidé d'envoyer un cargo d'aides dont l'arrivée était attendu hier. Le président de la République française Jacques Chirac, dans un message adressé à son homologue malgache Marc Ravalomanana a annoncé "la contribution dans les meilleurs délais, à un appui humanitaire répondant aux besoins de la population". Un engagement relayé par le ministre français des Affaires étrangères, Dominique de Villepin qui a indiqué que des matériels vont être acheminés sans délai à partir de la Réunion pour couvrir les besoins les plus urgents. Le représentant de l'Ambassade de France, présent hier à la rencontre avec les bailleurs de fonds devait annoncer la venue d'une équipe d'évaluation de la Réunion hier même directement à Antalaha.
Une équipe qui va aider la partie malgache "à avoir une vision plus précise des besoins de la population de la région". Des avions et des militaires français basés à l'Ile de la Réunion pourraient, ce jour, effectuer une première rotation sur les zones indiquées par les autorités malgaches pour apporter des matériels constitués de tentes, de couvertures, de bâches et de produits de traitement d'eau. Dans les jours qui suivront, la France annonce la possibilité de débloquer 15 à 20 tonnes de matériels ainsi que des médicaments pour 5.000 personnes.

Tiako-i- Mada 09 mars 2004   par TIM France

Communique Officiel de l'Ambassade de Mada en France

L'Ambassade de la République de Madagascar à Paris ouvre une cellule d'urgence au 4, avenue Raphaël 75016 Paris, afin de permettre aux personnes qui le souhaitent, d'apporter leurs aides aux victimes de la depression tropicale GAFILO. L'opération consiste à collecter et grouper des dons qui seront remis au Comité National de Secours ( CNS ) à Madagascar.  Envoyez ou remettez vos dons à : Ambassade de Madagascar à Paris  Monsieur RAOELINA  4, avenue Raphaël 75016 PARIS  Tel : 01.45.04.62.11  ( Demandez un reçu )

La Gazette 09/03/04

Passage du cyclone tropical Gafilo   Tana n’a pas été épargnée
Des arbres déracinés, des routes coupées, des maisons qui s’écroulent, des poteaux de la Jirama cassés, et de la pluie partout… Détrompez-vous, nous ne sommes pas sur la route de Tamatave, mais en plein centre de la capitale. D’habitude, lors d’un passage de cyclone, Antananarivo ne subit que de fortes pluies et des montées des eaux. Mais depuis Elita, puis maintenant Gafilo, les Tananariviens vivent le pire. 
De la haute ville aux bas quartiers de Tana, on n’a pu constater que des dégâts. En effet, d’Andohalo jusqu’à Mahamasina, en passant par Tsimbazaza, plusieurs personnes, civiles et militaires, s’affairaient autour des arbres déracinés pour, au moins, s’approvisionner en bois de chauffe. A Ambohimanoro, une vieille maison s’est écroulée. Selon les gens qu’on a pu contacter, même Géralda n’a pas causé autant de désolation que Gafilo. Et dire qu’il n’est pas encore parti. 
Tana étant sous alerte en phase 3, ce qui est chose rare, voilà des dizaines d’années, plusieurs manifestations culturelles et sportives ont été annulées, dont le spectacle de Poopy avec Dadah et Fafah, et aussi la représentation théâtrale, marquant l’ouverture de saison 2004, à Isotry. Seuls les judokas, dans le cadre du championnat d’Antananarivo, ont pu réaliser leur rencontre, étant donné que cela s’est déroulé au Kianja Mitafon’i Mahamasina. 
Jusqu’à présent, ni Ikopa, ni Sisaony n’ont encore atteint les cotes d’alerte. Néanmoins, les riverains commencent à plier bagage, de peur justement que les eaux montent. Par ailleurs, les coupures d’électricité sont fréquentes. 
Rappelons que samedi dernier, les habitants du premier arrondissement ont effectué un grand nettoyage, initié par la Commune urbaine d’Antananarivo, du côté de Mahamasina et des environs du lac Anosy. Leur geste était peut-être à louer, mais ce ne fut que chose vaine car des branches cassées et autres ordures s’éparpillent partout dans le quartier. 
Partout où on était passé, hier, les gens ne parlaient que de s’approvisionner en denrées alimentaires. En effet, dans pareil cas, il est conseillé aux gens d’avoir des stocks en aliments pour parer aux brusques ruptures ou à la hausse prévisible son des prix chez les commerçants. 
Lalou et Faly R. 
Rencontre avec les bailleurs, ce jour 
Devant les sinistres causés par le cyclone Gafilo, le ministre des Affaires étrangères et le ministre de l’Intérieur vont rencontrer les différents bailleurs de fonds, ce jour. Le but de cette réunion est de dresser un plan d’action pour venir en aide aux victimes de Galifo. Pour le gouvernement, le message est clair, il demande la solidarité de ses partenaires étrangers pour apporter leur contribution financière en complément des ressources affectées par l’Etat malgache. En principe, l’approbation des bailleurs ne devrait pas poser de problème, il reste à déterminer l’ampleur et la nature de cette aide. 
1500 km de diamètre 
Depuis 50 ans, Madagascar n’a jamais connu un cyclone tropical d’une telle puissance. De part son envergure, Gafilo est tout simplement impressionnant avec ses 1500 km de diamètre et un oeil de 62 km2 de superficie et s’est abattu sur Madagascar avec des rafales de vent de plus de 220 km à l’heure. En outre, il a provoqué un phénomène inhabituel puisque les 4 provinces de Madagascar ont reçu en même temps un avis d’alerte similaire. Toutes les préfectures de la province de Tamatave, Antananarivo, Mahajanga et Antsiranana, sans distinction, subissent, de près ou de loin, les influences de Gafilo depuis samedi. 
Envoi de vivres à Antalaha 
Sous l’égide du Premier ministre Jaques Sylla, le Conseil National de Secours ( CNS) a tenu une réunion d’urgence à Antanimora, hier dans la matinée, pour déterminer le plan d’action à adopter pour faire face aux désastres semés par le cyclone Gafilo, surtout dans la partie nord-est de Madagascar. Point d’impact du cyclone lors de son entrée à Madagascar, Antalaha a été durement touché. Sous la puissance des vents, un bateau s’est échoué malgré les précautions d’usage en de telles circonstances. Tout ceci pour montrer la force de ce cyclone. Ainsi, le conseil a décidé qu’un Boeing sera dépêché sur Antalaha aujourd’hui pour apporter des vivres à la population locale. Cet envoi est composé essentiellement de denrées alimentaires, de médicaments et de vêtements. En complément, un détachement du génie militaire sera également envoyé sur place pour aider à la reconstruction et aux opérations de sauvetage. 
Au préalable, le CNS a procédé à l’inventaire des stocks de vivres pour mieux orienter les aides. Mais malgré tout, le Premier ministre a rassuré que les secours vont venir et que théoriquement Gafilo doit être déjà sorti en mer, au niveau de Mahajanga, depuis la nuit dernière. 
Andekaleka endommagé 
Toujours dans le cadre du passage de Gafilo, le barrage hydraulique d’Andekaleka a été endommagé. La Jirama a aussitôt averti les usagers sur une éventuelle coupure de l’électricité. De toute façon, Gafilo n’a épargné aucune installation électrique dans chaque ville où il est passé. C’est le cas pour Maroantsetra, Vatomandry, Antalaha, Sava, Nosy Be et Antsiranana. 
Pour Antananarivo, 80 % du personnel technique ont été mobilisés en vue de rétablir les dégâts sur les installations telles que l’effondrement des poteaux électriques ou la coupure des fils électriques. 
Recueillis par Sata. 
Selon le secrétariat permanent du conseil national de secours, hier, concernant la situation à Antalaha, un bateau a échoué au port, le terrain d’aviation est devenu impraticable consécutivement à la montée des eaux, les réseaux électriques de la Jirama ont entièrement été endommagés, mais aucune perte en vie humaine n’a été signalée. Cependant, une correspondance particulière, reçue (par BLU alimenté par une batterie) hier dans la soirée, nous a fait état du décès de deux personnes et une dizaine d’autres, portées disparues. La même correspondance indique que des rafales de vent, atteignant une vitesse de plus de 220km/h, ont frappé de plein fouet cette capitale de la vanille. Heureusement que la population a déjà été avertie, la veille, de l’arrivée de ce météore et a donc pu prendre les dispositions qui s’imposent. En tout cas, des bâtiments publics et privés ont été détruits, des tôles continuent de joncher les rues, des arbres ont été abattus et deux bateaux, Kinga et Stéphane, ont échoué au port. « Pour le moment, personne ne peut encore évaluer exactement les dégâts enregistrés à Antalaha, dans la mesure où les moyens de communication sont entièrement anéantis dans la région », a-t-on indiqué. 
A Maroantsetra, la veille du passage de Gafilo (samedi 6 mars), des pluies abondantes, suivies de fortes rafales de vent, ont déjà secoué la ville qui a ainsi été inondée. Et, hier vers 10h30 (lors du passage du météore), la panique a été générale au sein de la population locale tant la force de frappe de ce cyclone a été impressionnante. Des mesures ont immédiatement été prises concernant les détenus afin de parer à toute tentative d’évasion. A Vatomandry, une forte tornade a frappé la ville, samedi dernier, blessant 4 personnes (admises immédiatement à l’hôpital), occasionnant 335 sinistrés et détruisant 87 maisons... Heureusement, la Jirama locale a déjà pu rétablir les réseaux électriques. A Sambava, Antsiranana, Andapa et Vohémar, peu de renseignements ont pu être récoltés dans la mesure où les réseaux de communication y ont été coupés. 
Dans la capitale, bon nombre de personnesse sont étonnées de voir que, contrairement aux précédents cyclones, Gafilo a apporté plus de rafales de vent que de pluies intenses (voir article par ailleurs). En tout cas, le gouvernement a déjà pris hier ses responsabilités en tenant une réunion de crise dans les locaux du CNS d’Antanimora. Ainsi, après une première réunion présidée par le Premier ministre Jacques Sylla, au cours de laquelle il a été décidé d’envoyer deux avions ce jour dans la région de SAVA (voir autre article), une autre réunion technique a également été tenue hier, suivie d’une autre à Mahazoarivo entre des ministres. Hier vers 18h, l’œil de Gafilo se trouvait à proximité de Maintirano après être passé à Antalaha et Kandreho, sillonnant Maroantsetra, Befandriana Nord. L’on souhaite que ce cataclysme ne seoit pas comme Elita qui avait frappé le pays par trois fois. Dans son allocution d’hier, Jacques Sylla a mis en garde ceux qui pourraient tenter d’exploiter (politiquement ?) le passage de Gafilo. Le Premier ministre et son gouvernement qui ont fait appel hier à la bonne volonté des uns et des autres pour leur fournir toutes informations utiles et nécessaires inhérentes au passage de ce météore. Preuve que les moyens de communication de l’Etat sont faibles… 
Recueillis par
Rolly Mercia 

NO Comment... NO Comment... NO Comment... NO Comment... 

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Midi Mada  09/03/04

Toamasina : VERS UNE CROISADE DES AVOCATS CONTRE LA CORRUPTION !

Suite à l’altercation verbale survenue en pleine audience entre un membre de la défense et le procureur de la République près le tribunal de première instance de Toamasina, le conseil de l’Ordre des avocats va se réunir ce jour, en présence probablement du délégué du Bâtonnier dans le Grand Port, Me Jean Rakotonomenjanahary, qui aurait été déjà saisi , du moins par téléphone, par le chef du parquet concerné qui n’a pas, il est vrai, engagé, du moins jusqu’ici, de poursuite pour outrage à magistrat contre l’avocat en question. R.O. Solidarité Forts des lettres de solidarité envoyées par des barreaux francophones (France, Belgique, Québec, Suisse, Canada), leurs confrères de Toamasina vont faire parvenir au conseil de l’ordre, leurs conclusions. Une sorte de plaidoirie (écrite) où seront exposés les problèmes rencontrés et/ou relevés par la défense au niveau des instances judiciaires locales. Les Jeunes avocats tamataviens comptent même aller plus loin, en prenant, entre autres résolutions, celle de dénoncer et de mener

une croisade contre la corruption sous toutes ses formes pour assainir le milieu judiciaire.

En tout cas, les membres de la défense exerçant à Toamasina, souhaitent que le ministre de tutelle et le conseil de l’Ordre effectuent conjointement une descente sur les lieux pour constater de visu les réalités. L’incident de la semaine dernière ayant constitué, selon de nombreux observateurs, la goutte d’eau qui aurait fait déborder le vase dans les rapports entre les avocats et les magistrats en général, et entre la défense et le ministère public en particulier. Tout cela dans un climat politique local marqué par un regain d’activisme du CRN.
CRN
Sur à cet incident qui a secoué le microcosme tamatavien, les autorités locales ont évidemment un droit …de regard. L’une des parties, Me Fidy Ratsimbaharison, a été convoqué par le PDS de la province, Tsizaraina Emile. Le premier attendait d’être reçu hier, en fin d’après-midi, au palais du Faritany par le second préoccupé et occupé par les dégâts causés par Gafilo. Sauf cas de force majeure donc, l’ « audience » s’est déroulée hier. Le jour même du 08 mars qui a été marqué à Toamasina par le défilé des descendantes d’Eve représentatives de 92 associations. Du SPJS à la Population, en passant par l’Avenue de l’Indépendance. Les femmes CRN arborant des T.shirts Arema n’étaient pas en reste puisqu’elles sont parties de leur fief d’Ankirihiry pour sillonner l’Avenue de l’Indépendance, la mairie, le boulevard Joffre… Sans oublier de faire un crochet par la maison centrale d’Ambalatavoahangy comme le laissaient d’ailleurs supposer les banderoles brandies à bras le corps par ces « femmes militant pour les droits des prisonniers », qui ont ensuite rallié leur point de départ pour se réunir à leur « Akany » habituel à Ankirihiry. La journée du 08 mars était visiblement l’occasion pour ses éléments féminins de faire une répétition générale, avant le meeting du CRN prévu à Toamasina, le samedi 13, à moins d’un contretemps. Lequel pourrait être dû à des problèmes de sponsoring, confie-t-on dans les rangs de cette aile dure de l’opposition. Déjà, lors du défilé d’hier, les femmes CRN n’auraient pas été très gâtées.
Ancien conseiller de Lahady Samuel : Doudoul demande le statut de réfugié politique auprès des autorités françaises 
Assraf Maleck dit Doudoul a trouvé refuge sur l’île de la Réunion, lors des événements qui ont secoué le pays en 2002. Officiellement, ce dernier est arrivé à la Réunion en novembre 2002. Quelques mois plus tôt sentant le vent tourner, il avait déjà quitté la Grande Ile. Il était surtout connu pour être un inconditionnel de l’amiral. 
Dominique R.
Dans le temps, il fut conseiller spécial de l’ancien gouverneur de Toamasina, Lahady Samuel. Une des raisons de cette « fuite » dans l’île sœur est que, d’après les informations recueillies par un confrère du journal de l’île de la Réunion, des témoignages affirment qu’il aurait mené son combat d’une manière un peu particulière en arrêtant, en torturant et en assassinant des adversaires du camp de l’amiral Ratsiraka, lors des événements 2002. Actuellement, Assraf Maleck demande le statut de réfugié politique auprès des autorités françaises. Aujourd’hui, ce dernier bénéficie d’un titre de séjour provisoire en attendant la suite de sa demande. 
« Bouge tout le temps » 
Selon toujours notre confrère, « pour rencontrer Doudoul, il faut passer par plusieurs personnes. Des membres de sa famille ou des amis. Il bouge tout le temps, entre le Nord, l’Ouest et le Sud. Il n’est pas fixe », s’entend alors répondre. Toujours d’après les informations qui nous sont parvenues, Doudoul estime qu’il n’a rien à se reprocher. « J’ai participé à la propagande en faveur de Ratsiraka. Tout s’est bien déroulé jusqu’au début de l’année 2002, où des abus ont été commis des deux côtés. On m’a mis sur le dos tout ce qui s’est passé à Tamatave, parce que les gens pensaient que c’était moi le chef des ZATOVO. Je ne faisais que les suivre, eux et leur président Riri. Je ne les ai jamais financés, contrairement à ce qu’on a dit », d’après Doudoul. Et selon toujours JIR, Assraf Maleck rejoindra prochainement l’Hexagone. 

Express Mada 09/04/2004

SOUS LES COUPS DE " GAFILO " UN FERRY EST PORTE DISPARU AVEC UNE CENTAINE DE PASSAGERS 
Le "Samson", un bateau de type ferry battant pavillon comorien, est porté disparu depuis hier au large de Mahajanga, avec une centaine de passagers à bord dont 18 membres d'équipage. Le "Samson" se dirigeait de Moroni vers le port de Mahajanga quand il a été pris dans la tourmente du météore "Gafilo". L'alerte a été déclenchée depuis hier matin et les autorités comoriennes ont demandé du secours à Madagascar et aux autorités françaises de l'île de La Réunion et de Mayotte. Le cas du "Samson" a été évoqué lors de la réunion d'évaluation tenue par les autorités de Mahajanga hier en fin d'après-midi dans les locaux de la circonscription régionale de la gendarmerie. La capitainerie du port a été injoignable. Le dernier contact avec le ferry a été établi dimanche vers 20 heures. Le "Samson" était à 150 km de la côte, soit un trajet d'environ sept heures. En principe, vu le mauvais temps, il était attendu au port de Mahajanga, aux environs de 3 heures du matin dans la nuit de dimanche à lundi. Dans l'éventualité d'un déroutement dû à "Gafilo", les autorités de Nosy Be ou de la région Diana, déclarent n'être au courant de rien. 
Le "Samson" appartient à un opérateur établi à Madagascar mais effectue depuis 1996, la liaison Moroni-Mahajanga sous pavillon comorien. La ligne est une ligne sans histoire et la traversée s'effectue en 30 heures environ. Le ferry a quitté Moroni samedi après-midi et a exceptionnellement fait escale à Anjouan avant de se diriger vers Mahajanga. Selon le manifeste, il avait à bord, 72 personnes et 18 membres d'équipage. Des clandestins ou des resquilleurs ne sont pas exclus. Des centaines de personnes, parents, amis et connaissances des passagers, campent actuellement sur le quai du port de Mahajanga. Il y a des liens étroits entre les Comores et Madagascar et les Comoriens de Mahajanga disposent souvent de la double nationalité. 
Le pire n'a pas encore été évoqué. Les spéculations portent soit sur un retour vers les Comores soit sur un déroutement d'urgence. Le premier cas est aléatoire. Le "Samson" ne dispose de carburants que pour 24 heures, à peine suffisant pour faire demi-tour. Le cas du "Capitaine Rodrigue" permet d'espérer que le "Samson" a pu lui aussi, trouver un abri le long de la côte. 
Recueillis par Mamy Nohatrarivo 

Clicanoo 09/03/06

Madagascar compte ses morts
Alors que, selon la météo, l’ex Gafilo s’apprête à frapper de nouveau la Grande Ile - aujourd’hui ou demain - entre Morombe et Tuléar, les autorités malgaches ont entamé les premières opérations de secours dans la zone la plus touchée : la région d’Antalaha, où l’on a recensé hier les premières victimes.
Au moins sept personnes ont trouvé la mort, a annoncé hier la radio nationale malgache. “Il y a eu deux morts sur la route de Mahajanga. Ils ont été ensevelis sous leur maison qui s’est effondrée”, a indiqué le chef du service des informations à la radio nationale, Eddy Andriamanoro.
“Il y a eu aussi cinq morts dans la localité de Maroantsetra. Il s’agissait de pêcheurs noyés en mer”, a-t-il ajouté, précisant qu’il tenait ses informations de correspondants locaux de la radio.
Par ailleurs, la Gazette de la Grande Ile annonçait hier qu’une correspondance reçue par BLU dans la soirée de dimanche avait déjà fait état du décès de deux personnes et d’une dizaine d’autres portées disparues à Antalaha.
Hier soir, l’agence Reuters faisait état d’un bilan provisoire de 18 morts. 
Selon toute probabilité, des centaines d’autres décès sont à craindre tant les dégâts commis par Gafilo sont considérables.
D’importants ravages sont signalés dans toutes les villes du nord de l’île, selon le conseil national de secours. Les sans abri se comptent d’ores et déjà en dizaines de milliers.
L’APPEL DE CHIRAC
Hier matin, à Tananarive, les ministres des Affaires étrangères, Marcel Ranjeva, et de l’Intérieur, le général Soja, ont organisé une réunion avec les responsables des ambassades, bailleurs de fonds et autres organismes internationaux présents à Madagascar.
“Face à cette situation et contrairement à nos habitudes, nous vous lançons un appel de solidarité, national et international, alors que le cyclone est encore sur place et que les évaluations des dégâts ne sont pas encore terminées”, a déclaré M. Ranjeva (lire ci-dessous).
“Nous prévoyons de 55 000 à 100 000 sinistrés, ce chiffre prenant en compte ceux qui ne se sont pas encore remis d’Elita, a précisé le ministre de l’Intérieur. Nous n’avons encore que des résultats très partiels sur les dégâts car les communications sont très difficiles.”
L’appel à la solidarité internationale a trouvé un écho immédiat à Paris. Dimanche, Jacques Chirac avait déjà adressé à Marc Ravalomanana un message de solidarité et de soutien. “Je tiens à vous assurer que nous contribuerons, dans les meilleurs délais, à un appui humanitaire répondant le plus étroitement possible aux besoins de la population”, disait le courrier, où le chef de l’État exprimait aussi sa “profonde sympathie” à la population malgache.
LES PREMIERS SECOURS
Hier matin, le président français a directement téléphoné à son homologue malgache pour l’informer que l’aide promise par Paris arriverait rapidement (lire ci-après). M. Chirac s’est de nouveau enquis de la situation à Madagascar et a assuré à nouveau M. Ravalomanana “de la solidarité de la France”.
Les premiers secours ont donc commencé à s’organiser dès hier à destination de la région d’Antalaha. L’aéroport de cette ville étant impraticable, un Boeing emportant le Premier ministre Jacques Sylla et plusieurs autres ministres a acheminé sur Sambava vivres, médicaments, vêtements et autres matériels de secours. Un autre avion a pris la même direction avec à son bord les éléments du Génie militaire et des matériels destinés également au secours des sinistrés et au dépannage en urgence. Tous les comités locaux de secours dans les localités sinistrées ont déjà été mobilisés afin de procéder aux premiers travaux en attendant les renforts venant de la capitale.
Après inventaire, le Conseil national de secours a affirmé disposer de 263 couvertures, 278 sacs de riz de 50 kg, de cinq sacs de sucre, de huit unités de tentes pour vingt personnes, de quatorze groupes électrogènes avec accessoires, 700 kits cuisine et 17 kits vêtements. Le CNS a aussi en sa possession une quarantaine de purificateurs d’eau, 31 unités de jerricans de dix litres, cent cartons de savon et 10 000 moustiquaires imprégnées.
Le ministère de la Santé et de la planification Familiale dispose de stocks plus importants, à savoir 400 lits, 10 000 moustiquaires imprégnées d’insecticides, soixante tentes pour trois ou quatre personnes chacune, cent cartons de savon, cinq tonnes de lait thérapeutique et 110 kits OMS (chacun de ces kits contient des médicaments d’urgence pouvant couvrir les besoins de 10 000 personnes).
Ce bilan a été dressé en fonction des informations parvenues hier à la rédaction. Il ne peut prétendre à l’exactitude absolue, ni à l’exhaustivité. 
Le bilan ville par ville
- ANTALAHA - Selon la Gazette de la Grande Ile, une correspondance reçue par BLU dans la soirée de dimanche avait déjà fait état du décès de deux personnes et d’une dizaine d’autres portées disparues. Selon le secrétariat permanent du conseil national de secours concernant la situation à Antalaha, le terrain d’aviation est devenu impraticable consécutivement à la montée des eaux et les réseaux électriques de la ville sont hors service.
La population, avertie la veille de l’arrivée du météore, a toutefois pu prendre les dispositions minimum qui s’imposaient. Mais des bâtiments publics et privés ont été détruits, des arbres ont été abattus et deux bateaux, “Kinga” et “Stéphane”, ont sombré. Des boutres qui étaient attachés à quai ont tout de même coulé et certains ont été pillés. Champs de maïs détruits.
Pour le moment, personne ne peut encore évaluer exactement les dégâts enregistrés à Antalaha, dans la mesure où les moyens de communication sont entièrement anéantis dans la région.
- ANDAPA - L’eau et l’électricité fonctionnent normalement.
- BEFANDRIANA-NORD - Communications, eau et électricité coupées.
- DIEGO-SUAREZ - L’électricité a été volontairement coupée afin de prévenir les accidents. L’hôpital a toutefois été alimenté autant que possible. Le bâtiment du tribunal s’est effondré et le camp militaire a été endommagé.
- FÉNÉRIVE-EST - électricité coupée, 80 sans abri.
- MAROANTSETRA - La ville est entièrement submergée par les eaux, 80% des bâtiments scolaires et administratifs ont été endommagés.
- SAMBAVA - Le ravitaillement en eau est assuré normalement tandis que la distribution d’électricité ne fonctionne qu’à 50%.
- SAINTE-MARIE - Un enfant grièvement blessé. 28 habitations détruites.
- TAMATAVE - La ville n’a pas tellement souffert, même si les vents ont été violents.
- TANANARIVE - Toits emportés, arbres déracinés, maisons écroulées. Les rivières Ikopa et Sisaony n’ont encore
atteint les cotes d’alerte, mais on s’attend à une montée des eaux dans les prochains jours,
voire les prochaines heures. Les riverains commencent à déménager. Coupures d’électricité fréquentes.
- VATOMANDRY - Plus de 80 maisons ont été ravagées. Bilan : 335 sans-abri et trois blessés graves. Les réseaux électriques ont pu être rétablis.
- VOHÉMAR - Nombreux dégâts matériels.
Gafilo va-t-il épargner à Madagascar une seconde traversée de l’île ? 
Gafilo a achevé hier matin sa première traversée de la Grande Île, d’est en ouest. Hier soir à 22 h, fort de son retour sur mer dans le canal de Mozambique, le météore avait emmagasiné à nouveau suffisamment d’énergie pour retrouver le stade de forte tempête tropicale. Et il pourrait fort bien, selon Météo-France, redevenir cyclone tropical lors de son deuxième atterrissage sur les côtes du sud-ouest malgache demain après-midi. Pourtant, tout espoir n’est pas perdu qu’il descende suffisamment au sud pour épargner un peu l’île déjà meurtrie.
L’attente risque d’être insoutenable pour les Malgaches dont l’île, déjà martyrisée une première fois début février dernier par Elita, a été à nouveau mise en coupe réglée par Gafilo.
Alors que l’on s’attendait à ce que le météore, qui a traversé l’île d’est en ouest ce week-end, la retraverse seulement très affaiblie à partir d’aujourd’hui, c’est à nouveau un véritable cyclone qui la menace.En effet, la boucle de Gafilo au-dessus du canal de Mozambique a dépassé les prévisions qui lui faisaient faire un simple et bref passage sur les eaux chaudes de ce « bras de mer « entre Madagascar et l’Afrique. Gafilo, dès hier après-midi, est redevenue une tempête tropicale modérée (987 hPa) et a repris une puissance aussi inattendue que l’est son long et très large virage loin de la côte malgache. Du coup, c’est demain matin seulement sans doute que le système devrait pour la seconde fois aborder les terres de la Grande Île … au stade de cyclone tropical, selon les prévisions de Météo-France ! Néanmoins, il n’est pas encore exclu que sa trajectoire l’envoie finalement plus au sud encore qu’il était prévu. Auquel cas, il longerait le sud de Madagascar. Tout espoir réside donc dans l’attente. En tout cas, personne ne souhaite à Madagascar de revivre une seconde Elita, qui a traversé à trois reprises l’île le mois dernier.

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