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DERNIERE HEURE AFP du 18/4/2002

Accord pour un gouvernement de réconciliation à Madagascar 

DAKAR, 18 avr (AFP) - 14h41 - Les deux protagonistes de la crise à Madagascar, les présidents sortant Didier Ratsiraka et autoproclamé Marc Ravalomanana, ont signé jeudi à Dakar un accord prévoyant la mise en place d'un gouvernement de réconciliation.
L'accord se fonde également sur l'arrêt de la Chambre administrative de la Cour suprême malgache, qui a annulé cette semaine les résultats de l'élection présidentielle du 16 décembre, à l'origine de la crise, et "implique un nouveau décompte contradictoire des voix".
"Les partis conviennent que dans l'hypothèse où aucun candidat n'a obtenu la majorité requise pour être élu au premier tour de scrutin", indique le texte de l'accord, "un référendum populaire portant sur le choix entre les deux candidats sera organisé (...) dans un délai de six mois maximum".
Dans ces conditions", poursuit-il, "un gouvernement de réconciliation nationale de transition sera mis en place suivant les principes suivants:
- le Premier ministre sera désigné d'un commun accord entre Didier Ratsiraka et Marc Ravalomanana,
- sur les 5 ministères de souveraineté, Marc Ravalomanana proposera deux personnalités à l'Intérieur et aux Finances,
- tous les autres membres du gouvernement seront désignés d'un commun accord, à raison de la moitié par M. Ratsiraka et l'autre moitié par M.Ravalomanana".
Selon le texte, les deux parties conviennent en outre, "à la proclamation des résultats, de mettre en place un conseil supérieur de la transition, dont la mission est de veiller au bon déroulement de la transition".
Marc Ravalomanana "est désigné en qualité de président de cette institution, avec rang protocolaire de 2ème persponnalit&eacu e; de l'Etat", indique encore l'accord.


TRIBUNE 18/4/2002

FIANARANTSOA
PETY BIENTÔT INSTALLÉ


Plus aucun obstacle à l'installation du président de la Délégation spéciale (chef de la province) de Fianarantsoa, Pety Rakotoniaina. Les éléments armés qui assuraient la défense du Palais du gouverneur ont quitté le site. Seul un petit détachement y est resté hier soir, comme pour effrayer d'éventuels maraudeurs. Andohanatady, ville ouverte donc. Ce jour, Pety Rakotoniaina engage des tractations avec les leaders de l'Armée, les autorités religieuses et les chefs coutumiers pour fixer les modalités de la prise de possession du site déserté.
La démoralisation avait gagné du terrain dans les rangs des unités pro-Ratsiraka qui gardaient le Palais du gouverneur. La première raison en est l'hostilité ouverte et affichée de la population de Fianarantsoa à leur endroit. Les barrages érigés en plusieurs endroits dans la ville sont destinés à gêner, voire à bloquer leurs déplacements. Leurs mouvements étaient d'ailleurs tous rapportés à l'autre camp par des habitants qui se sont mués en espions et en dénonciateurs. La haine à leur endroit a d'ailleurs été amplifiée par les agissements maladroits ou agressifs des ratsirakistes, comme les jets de grenade dans la foule du KMMR, la brutalité contre les servants des barrages, les rafales d'armes automatiques envoyées à tort et à travers pour intimider, etc.
COUP DE GRÂCE
Les troupes ratsirakistes ont d'ailleurs remarqué que dans leurs rangs, il y a peu d'éléments qui se battent avec conviction pour la "cause". La plupart ont été incorporés dans la "milice" par la ruse et y sont maintenus par la force. Comme ces élèves-gendarmes qui y ont été entraînés par leurs supérieurs, et dont certains se sont échappés du domaine en profitant de l'obscurité ou d'une mission à l'extérieur de l'enceinte. Comme également ces élèves sous-officiers d'Antsirabe convoyés jusqu'à Fianarantsoa par des officiers intéressés, et qui ont été tout étonnés de tomber dans l'embuscade tragique. Des civils ou "miliciens" d'obscure provenance ont d'ailleurs été aussi enrôlés, ce qui faisait de la garde du Palais du gouverneur une unité hétérogène où les motivations étaient disparates et où les frictions n'étaient pas rares. On signalera que le jour de l'assaut, vendredi dernier, les gendarmes de Fianarantsoa se sont désolidarisés de l'unité d'Andohanatady, désobéissant à leur chef local qui dirige la mutinerie.
Le coup de grâce a été donné hier, avec la mort des deux officiers qui ont animé avec zèle et détermination la défense d'Andohanatady : le général Andrianaivo Raymond (ou l'homme de Mahazoarivo) et le colonel Rasolo Jean-Baptiste. Les circonstances de leur décès ont d'ailleurs de quoi développer le défaitisme : ils se sont entretiré lors d'une tragique méprise (voir par ailleurs notre article) qui était peut-être le signe du dérarroi et de la panique qui s'emparaient de l'unité d'Antohanatady. Sombrant dans le défaitisme, les éléments armés ont en nombre déserté le site hier en fin d'après-midi, avançant un prétexte qui n'a rien de militaire : prendre part à la veillée mortuaire des deux officiers…
Beaucoup de morts en ce début de semaine, ponctué par le dynamitage du pont d'Ambohimandroso. Mais avec Pety Rakotoniaina, qui va prendre possession du Palais du gouverneur, Marc Ravalomanana à Dakar pourra se dire que tout n'est pas… noir.

Adelson RAZAFY

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Arrivée de l'amiral à Paris: La diaspora se mobilise
Informée du séjour cette semaine de Didier Ratsiraka à Paris, après le Sommet de Dakar, la disapora malgache en France entend organiser un sit-in devant la résidence parisienne de l'amiral, la "villa Madrid" à Neuilly. Ce sera une occasion pour les pro-Ravalomanana de France de dénoncer les abus de pouvoir, les fraudes électorales et les actes terroristes perpétrés par M. Ratsiraka. En vue de cette manifestation, des membres de la diaspora se sont réunis hier soir afin de préparer les banderoles et pancartes… Parallèlement, ils s'attendent également à l'arrivée dans la capitale française de Marc Ravalomanana. Aussi, une rencontre avec la communauté malgache est prévue dans un foyer international de Paris.


MISNA, 17 AVR 2002 (23:1)

PREMIER FACE-A FACE ENTRE RATSIRAKA ET RAVALOMANANA 
Les 'deux présidents'du Madagascar se sont finalement rencontrés. Les deux protagonistes de la crise malgache, le président sortant Didier Ratsiraka et le 'président parallèle' Ravalomanana ont eu leur premier face-à-face après un long bras de fer politique à la suite des élections présidentielles du 16 décembre dernier. Les deux hommes politiques ont été invités au dialogue par le président sénégalais Abdoulaye Wade qui tente une difficile médiation entre les deux protagonistes en marge du sommet du NEPAD (Nouveau partenariat pour le Développement en Afrique) qui a débuté lundi dernier à Dakar. Aucun détail sur la rencontre n'a filtré pour le moment. (AHG)


FIANARANTSOA, 17 AVR 2002 (22:42)

LES PARTISANS DE RAVALOMANANA ENTRENT DANS LA RESIDENCE DU GOUVERNEUR APRES 5 JOURS DE SIEGE (STANDARD, POLITICS/ECONOMY) 
Le siège de Fianarantsoa est terminé. D'après des sources de la MISNA contactées il y a quelques minutes, les hommes armés qui protégeait la résidence du gouverneur de la province autonome de Fianarantsoa Emilson auraient quitté les lieux. Le bâtiment serait entre les mains des sympathisants du président 'parallèle', Marc Ravalomanana qui, depuis des jours assiégeaient Andohanatady, la colline où se trouve la résidence en question. Le président de la délégation spéciale Pety Rakotoniaina (nommé par le 'gouvernement parallèle'), en parlant à travers des radios locales, a invité toute la population à laisser sortir de la ville les hommes qui ont abandonné les bureaux de la province et à occuper les structures de l'administration durant la nuit. Demain, on attend l'installation de Rakotoniaina en tant que nouveau gouverneur de la province. La situation dans la troisième ville de l'île africaine a dégénéré quand le 12 avril les militaires proches de Ravalomanana avaient décidé de remplacer par la force le gouverneur Emilson (fidèle à Ratsiraka) par Rakotoniaina. Par la suite, un accrochage entre les partisans des deux parties avait duré toute la journée faisant six morts, dont un missionnaire canadien. Le bilan des affrontements qui se sont poursuivis pendant les jours suivants ont fait au total 10 victimes. Les violences à Fianarantsoa revêtent une importance particulière dans la mesure où le bras de fer entre les deux présidents s'était, jusque-là, maintenu au niveau politique et on n'avait pratiquement enregistré aucune d'effusion de sang. A Fianarantsoa on avait donc fait tomber le dernier tabou: pour la première fois, les forces de sécurité qui appuient Ravalomanana et celles qui soutiennent Ratsiraka se sont affrontés ouvertement. (AHG)


ANTANANARIVO (AFP) -

 La Cour suprême de Madagascar a annulé mardi la proclamation des résultats officiels du premier tour de la présidentielle du 16 décembre 2001. Elle a confié le soin à une autre cour d'effectuer unnouveau décompte des suffrages.
Ces résultats officiels, publiés par la Haute Cour Constitutionnelle (HCC), avaient placé le maire d'Antananarivo Marc Ravalomanana en ballotage
favorable face au président sortant Didier Ratsiraka, contraignant les deux hommes à un second tour. M. Ravalomanana avait rejeté ces résultats, considérant l'avoir emporté dès le premier tour.
Marc Ravalomanana retournera aux urnes si les résultats officiels qui doivent être proclamés par une nouvelle cour ne lui donnent pas la majorité
absolue au premier tour de la présidentielle, a aussitôt déclaré son "Premier ministre" Jacques Sylla.
Dans son arrêt, la chambre administrative de la Cour suprême confirme son arrêt du 10 avril qui annulait la composition de la HCC et "constate la
nullité de l'arrêt du 25 janvier proclamant les résultats officiels du premier tour de l'élection présidentielle".
Pour éviter un vide juridique, elle remet en place l'ancienne HCC, nommée en partie sous le régime de M. Ratsiraka et en partie sous la présidence de son prédécesseur, Albert Zafy. De facto, le nouveau décompte des suffrages du
premier tour ainsi que la proclamation des résultats officiels est confié aux neuf membres de cette ancienne HCC, estiment juristes et
constitutionnalistes.
Parmi les neuf anciens membres de la HCC, cinq sont connus pour avoir été favorables à Ratsiraka. Les quatre autres sont considérés comme pro-Ravalomanana après avoir participé le 22 février, au sein d'un collège de hauts magistrats, à la cérémonie de son "investiture".
A Dakar, la médiation engagée mardi soir par plusieurs présidents africains entre les deux protagonistes de la crise à Madagascar, devait se poursuivre mercredi dans la capitale sénégalaise. Dans la nuit, les présidents sénégalais Abdoulaye Wade, ivoirien Laurent Gbagbo, béninois Mathieu Kérékou et mozambicain Joaquim Chissano, avaient rencontré séparément les deux hommes, arrivés dans la journée à Dakar.
"Ce n'est pas encore terminé, mais c'est en bonne voie", avait brièvement déclaré après l'entretien Marc Ravalomanana. "J'ai rencontré mes pairs", avait indiqué le président sortant Didier Ratsiraka, rappelant par là qu'il demeurait le chef de l'Etat.
Selon un observateur aux discussions, les deux "présidents" ne semblent pas avoir évolué dans leurs positions et la médiation pourrait être laborieuse.
Un autre observateur estimait cependant difficile d'imaginer qu'ils aient "traversé toute l'Afrique" sans avoir envie de faire avancer les choses. "Je
pense qu'ils ont tous les deux envie de trouver un compromis", a estimé cette source, sous couvert de l'anonymat.


Mada Express  17/4/2002

Madagascar: les résultats de la présidentielle annulés


La Cour suprême de Madagascar a annulé mardi la proclamation des résultats officiels du premier tour de la présidentielle du 16 décembre 2001. Elle a confié le soin à une nouvelle cour d'effectuer un nouveau décompte des suffrages. Ces résultats officiels, publiés par la Haute Cour Constitutionnelle (HCC), avaient placé le maire d'Antananarivo Marc Ravalomanana en ballotage favorable face au président sortant Didier Ratsiraka, contraignant les deux hommes à un second tour. M. Ravalomanana avait rejeté ces résultats, considérant l'avoir emporté dès le premier tour. Marc Ravalomanana retournera aux urnes si les résultats officiels qui doivent être proclamés par une nouvelle cour ne lui donnent pas la majorité absolue au premier tour de la présidentielle, a aussitôt déclaré son "Premier ministre" Jacques Sylla. Dans son arrêt, la chambre administrative de la Cour suprême confirme son arrêt du 10 avril qui annulait la composition de la HCC et "constate la nullité de l'arrêt du 25 janvier proclamant les résultats officiels du premier tour de l'élection présidentielle". Pour éviter un vide juridique, elle remet en place l'ancienne HCC, nommée en partie sous le régime de M. Ratsiraka et en partie sous la présidence de son prédécesseur, Albert Zafy. De facto, le nouveau décompte des suffrages du premier tour ainsi que la proclamation des résultats officiels est confié aux neuf membres de cette ancienne HCC, estiment juristes et constitutionnalistes. Parmi les neuf anciens membres de la HCC, cinq sont connus pour avoir été favorables à Ratsiraka. Les quatre autres sont considérés comme pro- Ravalomanana après avoir participé le 22 février, au sein d'un collège de hauts magistrats, à la cérémonie de son "investiture".
A Dakar, la médiation
engagée mardi soir par plusieurs présidents africains entre les deux protagonistes de la crise à Madagascar, devait se poursuivre mercredi dans la capitale sénégalaise. Dans la nuit, les présidents sénégalais Abdoulaye Wade, ivoirien Laurent Gbagbo, béninois Mathieu Kérékou et mozambicain Joaquim Chissano, avaient rencontré séparément les deux hommes, arrivés dans la journée à Dakar. "Ce n'est pas encore terminé, mais c'est en bonne voie", avait brièvement déclaré après l'entretien Marc Ravalomanana. "J'ai rencontré mes pairs", avait indiqué le président sortant Didier Ratsiraka, rappelant par là qu'il demeurait le chef de l'Etat. Selon un observateur aux discussions, les deux "présidents" ne semblent pas avoir évolué dans leurs positions et la médiation pourrait être laborieuse. Un autre observateur estimait cependant difficile d'imaginer qu'ils aient "traversé toute l'Afrique" sans avoir envie de faire avancer les choses. "Je pense qu'ils ont tous les deux envie de trouver un compromis", a estimé cette source, sous couvert de l'anonymat.

Sur RFI du 18 avril 2002 à 07h00:"Madagascar, peut être la fin de la crise.

Après un face à face de DR et MR sous l'égide de l'ONU et de l'Unité Africaine, les 2 protagonistes sont arrivés à un accord.

Ceci est arrivé après l'annonce officiel de la décision de la Cour Suprême malgache qui a annulé les résultats du 1er tour de l'election présidentielle"

 

Sur RFI du 17 avril 2002 à 12h00:"Médiation africaine:

 DR et MR reçu séparément par 4 Président Africain

-Un général fidèle à DR tué à Fianar par 7 balles"

 


Clicanoo.com du 18/4/02

Les présidents sortant Didier Ratsiraka et autoproclamé Marc Ravalomanana, se sont finalement rencontrés hier à Dakar. Par ailleurs, les résultats du premier tour de l'élection présidentielle, à l'origine de la crise à Madagascar, ont été annulés mardi par une décision de

Les deux hommes, qui ne s'étaient pas rencontrés depuis le 13 février, sous l'égide de l'Organisation de l'Unité africaine (OUA), étaient ensemble hier en fin de journée dans un grand hôtel de la périphérie de Dakar. Une médiation est menée depuis mardi entre les deux rivaux malgaches dans cet hôtel par plusieurs chefs d'Etat africains réunis par le président sénégalais Abdoulaye Wade.
Le secrétaire général de l'OUA, Amara Essy, est également présent, de même que le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU en Afrique de l'Ouest, Ibrahima Fall, basé à Dakar.
Avant de se retrouver ensemble, Didier Ratsiraka et Marc Ravalomanana avaient rencontré à plusieurs reprises et à tour de rôle les présidents Abdoulaye Wade, Laurent Gbagbo (Côte-d'Ivoire) et Joaquim Chissano (Mozambique). Le président béninois Mathieu Kérékou, qui avait participé à la médiation mardi soir, était rentré hier matin dans son pays. La base des discussions a évolué dans la journée, puisque les résultats du premier tour de l'élection présidentielle du 16 décembre dernier, à l'origine de la crise, ont été annulés par la cour suprême malgache (lire par ailleurs).

OUI À UN RETOUR AUX URNES SI…
A Antananarivo, le "Premier ministre" de M. Ravalomanana, Jacques Sylla, a fait savoir que celui-ci retournerait aux urnes si les résultats officiels de la présidentielle, qui doivent faire désormais l'objet d'un nouveau décompte par une nouvelle cour, ne lui accordaient pas la majorité absolue au premier tour.
“Si les nouveaux résultats officiels nous donnent la majorité absolue, j'espère que l'amiral Ratsiraka acceptera de reconnaître que Marc Ravalomanana est le président de Madagascar”, a-t-il ajouté.
“L'annonce de M. Sylla est totalement en phase avec celle faite aux médiateurs de Dakar par M. Ravalomanana”, note un expert étranger proche de la médiation. “L'arrêt de la Cour suprême est dans la légalité”, observe-t-il, en ajoutant : “Si la nouvelle HCC proclame que M. Ravalomanana est président dès le premier tour, il devient le président légal pour tout le monde, y compris la communauté internationale.”
“Mais il doit également accepter les autres conséquences de l'arrêt : de facto, jusqu'à l'annonce des résultats, il ne peut plus être président et la solution d'un gouvernement intérimaire d'union nationale, comprenant des éléments des deux camps, redevient nécessaire”, analyse l'expert. Il s'agit là de la proposition récurrente de la communauté internationale, par la voix de l'OUA.

CONDAMNATION DE L’UNION EUROPÉENNE
“C'est une solution idéale mais elle a peu de chances d'aboutir”, commente un autre observateur étranger proche des négociations. Pour lui, les violences sont allées trop loin sur le terrain et les deux hommes sont débordés par leurs partisans extrémistes.
“Le gouvernement d'union nationale est le scénario optimiste dessiné par les bailleurs de fonds, mais leur scénario pessimiste, c'est-à-dire le conflit larvé qui dégénère en guerre civile, se profile malheureusement”, prédit un observateur international.
"Nous sommes conscients que la chambre administrative sera neutre dans le nouveau comptage des voix et que la justice triomphera", a de son côté déclaré le "vice-Premier ministre" de M. Ravalomanana, Narisoa Rajaonarivony, présent à Dakar.
Les deux principaux intéressés n'avaient cependant pas commenté hier cette décision de justice. Un observateur aux rencontres tenues dans la nuit de mardi à mercredi avait estimé que les deux "présidents" ne semblaient pas avoir évolué dans leurs positions et que la médiation pourrait être laborieuse.
Mais un autre observateur estimait difficile d'imaginer qu'ils aient "traversé toute l'Afrique" sans avoir envie de faire avancer les choses. "Je pense qu'ils ont tous les deux envie de trouver un compromis", a estimé cette source, sous couvert de l'anonymat.
De son côté, l'Union européenne a condamné hier les violences et les violations des droits de l'Homme à Madagascar, tout en exprimant “sa préoccupation” pour la détérioration de la situation dans ce pays et en suggérant “l'instauration d'un gouvernement de réconciliation nationale”. L’UE a également “condamné les attaques perpétrées de manière délibérée contre le bon fonctionnement de l'économie de tout le pays et contre la libre circulation des marchandises et des personnes”. Les Quinze demandent “que les conditions pour la reprise immédiate des activités économiques et sociales soient rétablies” et “suggèrent l'instauration d'un gouvernement de réconciliation nationale qui aura pour objectif principal l'organisation d'un nouveau scrutin dans un délai de six mois”.
L'UE se dit prête à soutenir politiquement et techniquement la tenue de ce nouveau scrutin, notamment “par l'envoi d'observateurs internationaux” et à continuer à appliquer les programmes d'assistance et de coopération.

LA COUR SUPRÊME ANNULE LES RÉSULTATS OFFICIELS DE LA PRÉSIDENTIELLE
La Cour suprême de Madagascar a annulé la proclamation des résultats officiels du premier tour de la présidentielle du 16 décembre 2001. Ces résultats officiels, publiés par la Haute cour constitutionnelle (HCC), avaient placé Marc Ravalomanana en ballottage favorable face à Didier Ratsiraka, contraignant les deux hommes à un second tour. M. Ravalomanana avait rejeté ces résultats, considérant l'avoir emporté dès le premier tour. Dans un arrêt en interprétation rendu mardi, la chambre administrative de la Cour suprême a confirmé son arrêt du 10 avril qui annulait la composition de la HCC et “constate la nullité de l'arrêt du 25 janvier proclamant les résultats officiels du premier tour de l'élection présidentielle”. Pour éviter un vide juridique, elle remet en place l'ancienne HCC, nommée en partie sous le régime de M. Ratsiraka et en partie sous la présidence de son prédécesseur, Albert Zafy. De facto, le nouveau décompte des suffrages du premier tour ainsi que la proclamation des résultats officiels est confié aux neuf membres de cette ancienne HCC, estiment juristes et constitutionnalistes.
“Dans la pratique, il revient aux anciens membres de la HCC de proclamer les résultats officiels du premier tour”, a expliqué Jean-Michel Rasolonjatovo, membre du Conseil supérieur de la magistrature.
Parmi les neuf anciens membres de la HCC, cinq sont connus pour avoir été favorables à Ratsiraka.
Les quatre autres sont considérés comme pro-Ravalomanana après avoir participé le 22 février, au sein d'un collège de hauts magistrats, à la cérémonie de son investiture. M. Ratsiraka avait renouvelé la composition de la HCC, seule habilitée à juger la régularité des scrutins et en proclamer les résultats, à quelques jours de l'ouverture de la campagne présidentielle.

Pana Reeve / Benjamin Hugodot


L'Express de Mada 18/4/2002

 

Ratsiraka - Ravalomanana : la première rencontre a débuté par une embrassade
Une première rencontre entre Didier Ratsiraka et Marc Ravalomanana a eu lieu hier, à Dakar, la capitale sénégalaise, dans un grand hôtel. "Les deux hommses se sont embrassés", a précisé un témoin de la scène.

Ratsiraka - Ravalomanana : la première rencontre a débuté par une embrassade
Rien n'a filtré de ce premier entretien, si ce n'est la "bonne atmosphère" dans laquelle il s'inscrit. Et peut-être même sous un jour nouveau puisqu'il est désormais admis, au moins dans le camp de M. Ravalomanana, qu'un nouveau décompte des résultats du premier tour de scrutin du 16 décembre dernier va être effectué par l'ancienne Haute cour constitutionnelle, celle présidée par M. Boto Victor, rétablie de plein droit dans ses fonctions après l'arrêt en annulation puis en interprétation rendu par la Cour surprême. M. Jacques Sylla a déclaré hier à des journalistes étrangers que "le président Ravalomanana ira à un second tour si la HCC en décide ainsi".
Dans cette perspective d'une issue négociée, d'abord, sanctionnée par les urnes, ensuite, qui est aujourd'hui capable de ramener, très vite, avec l'autorité nécessaire, le calme dans les villes de provinces qui s'enflamment ?
Si à Fianarantsoa la résidence du gouverneur Emilson a été investie hier, sans nouvelle effusion de sang semble-t-il, Antsirabe et Mahajanga restent encore les grandes villes du pays les plus agitées et où les risques de dérapages inter-ethniques et xénophobes ne doivent pas être pris à la légère. Aussi, même de Dakar, une déclaration conjointe de MM. Ratsiraka et Ravalomanana s'impose pour appeler la population et les partisans des deux camps à "cesser le feu", à stopper les violences. Et l'armée "réconciliée" pourrait en assurer le contrôle et ramener le pays au calme, en attendant la proclamation des nouveaux résultats officiels.

Didier Ratsiraka et Marc Ravalomanana "se sont embrassés lorsqu'ils se sont vus" mercredi à Dakar, selon un témoin de la rencontre dans la capitale sénégalaise. La rencontre se déroule dans "une bonne atmosphère : la preuve, c'est que lorsqu'ils se sont vus, ils se sont embrassés", a déclaré à la presse Chérif Elvalide Seye, conseiller en communication du président sénégalais Abdoulaye Wade.

Ravalomanana (c) accueilli à Dakar par le ministre sénégalais des Affaires étrangères

© AFP/Archives Seyllou 


"Les discussions se poursuivent", a-t-il ajouté. "S'il y a des chances de solution, il va de soi qu'ils resteront le temps qu'il faut", a encore estimé Didier Ratsiraka et Marc Ravalomanana, se sont, en effet, rencontrés hier mercredi à Dakar, apprend-on de la capitale sénégalaise par des dépêches d'agence.
Les deux hommes, qui ne s'étaient pas rencontrés depuis le 13 février, sous l'égide de l'Organisation de l'Unité africaine (OUA), étaient ensemble mercredi en fin de journée dans un grand hôtel de la périphérie de Dakar. La médiation est menée depuis mardi dans cet hôtel par plusieurs chefs d'Etat africains réunis par le président sénégalais Abdoulaye Wade. Le secrétaire général de l'OUA, Amara Essy, est également présent, de même que le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU en Afrique de l'Ouest, Ibrahima Fall, basé à Dakar.


Avant de se retrouver ensemble, Didier Ratsiraka et Marc Ravalomanana avaient rencontré à plusieurs reprises et à tour de rôle les présidents Abdoulaye Wade, Laurent Gbagbo (Côte d'Ivoire) et Joaquim Chissano (Mozambique).
Le président béninois Mathieu Kérékou, qui avait participé à la médiation mardi soir, était rentré mercredi matin dans son pays.
La base des discussions a évolué mercredi, puisque les résultats du premier tour de l'élection présidentielle du 16 décembre dernier, à l'origine de la crise, ont été annulés par la Cour suprême. Les deux principaux intéressés n'ont cependant pas encore commenté cette décision de justice.
Comme la veille, le président sortant Didier Ratsiraka et son rival, Marc Ravalomanana, ont rencontré les chefs d'Etat à tour de rôle, dans un grand hôtel de la périphérie de Dakar. M. Ratsiraka a également été reçu par le président sénégalais Abdoulaye Wade au palais de la République, a-t-on indiqué de source proche de la présidence.
Un observateur aux rencontres tenues dans la nuit de mardi à mercredi avait estimé que les deux hommes ne semblaient pas avoir évolué dans leurs positions et que la médiation pourrait être laborieuse.
Mais un autre observateur estimait difficile d'imaginer qu'ils aient "traversé toute l'Afrique" sans avoir envie de faire avancer les choses. "Je pense qu'ils ont tous les deux envie de trouver un compromis", a estimé cette source, sous couvert de l'anonymat.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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News des Provinces

L’Express de Madagascar - 17/04/2002

Un général assassiné - Violences à Antsirabe - Le pays suspendu à Dakar
Journée d’inquiétudes et d’angoisses, aussi, avec la reprise des violences à Antsirabe de partisans du KMMR contre les domiciles d’élus et de dignitaires de l’Arema, avec le sabotage à la dynamite, en trois endroits, dans la nuit de lundi à mardi, du pont d’Ambohimandroso sur la RN7 entre Ambatolampy et Antsirabe et, plus grave encore, avec l’assassinat à l’hôpital de Fianarantsoa, où il avait admis gravement blessé, du général Raymond Andrianaivo de plusieurs balles dans la tête tirées par des hommes encagoulés.
Journée de sagesse, pourtant, avec la publication de l’arrêt en interprétation de l’arrêt de la chambre administrative de la Cour suprême qui rétablit donc de plein droit la composition de la Haute cour constitutionnelle, celle présidée par Boto Victor.
Mais journée, aussi, d’absurdités incroyables commises à l’entrée sud de Fianarantsoa où des renforts venus de Toliara pour le gouverneur Emilson, placés précisément sous le commandement du général Andrianaivo, ont, pour des raisons encore inexpliquées, échangé des tirs avec les hommes du convoi envoyé spécialement pour les escorter et les protéger ! Au passage, ces militaires avaient tué deux femmes parmi les passants. Et deux autres colonels sont également morts hier, l’un à Antsirabe, l’autre à Fianarantsoa.

Au conseil des ministres d'Ambohitsorohitra : Interdiction de vol pour la Sonavam
Parmi les décisions adoptées à l'issue de cette réunion, on note, au titre du ministère de la santé que les centres hospitaliers universitaires seront redynamisés. Au ministère de la population, l'organigramme a été revu pour permettre une meilleure coordination des actions de ce département.
Mais le fait marquant de ce conseil concerne le ministère des transports, du tourisme et de l'environnement qui a fait part de quelques communications, relatives d'une part à l'interdiction, jusqu'à nouvel ordre, de l'exportation des espèces protégées de faune et flore; et d'autre part, à l'interdiction de vol, également jusqu'à nouvel ordre, de tous les appareils de la Sonavam ainsi que ceux des autres compagnies de transports aériens qui ont travaillé de près ou de loin avec cette société. Aux motifs de cette interdiction, il a été souligné que la Sonavam se serait illustrée, ces derniers temps, par son soutien aux actes terroristes qui ont eu cours au pays (transport d'armes et des milices, ainsi que des carburants destinés à approvisionner le marché noir dans la capitale…) Le conseil a, en tout cas, approuvé ces communications.
Recueillis par
Miadana Andriamaro

 

Confusion meurtrière à Fianarantsoa
Le Général Andrianaivo grièvement blessé et le Lieutenant Colonel Rasolofo Jean Baptiste tué sans compter les éventuels blessés, tel a été le bilan provisoire des violents affrontements armés qui s’étaient produits à Ambalambositra, une localité située entre Mahazengy Fianarantsoa I et Soaindrana Fianarantsoa II, aux environs de 12 H 30. Ces informations ont été confirmées par le Général Randriamifidisoa pro Ravalomanana, hier en fin d’après midi.
Lors d'une interview le Général a tenu à apporter des précisions non seulement autour de cette affaire qu’il a décrit comme triste mais aussi et surtout de l’embuscade du samedi 13 avril.
"Nous avons convenu le Général Randriafeno et moi-même que toute opération contre le palais d’Andohanatady sera suspendue tant qu’il n’y a pas d’action qui mettra en jeu la sécurité des civils et des militaires. Malgré cet accord, j’ai été très surpris d’apprendre un déplacement de gendarmes vers le sud suivant le rapport qui m’a été adressé par des éléments de reconnaissance. Ce déplacement devait couvrir l’arrivée de camion de renforts depuis Tuléar et dirigés par le Général Andrianaivo venus à bord d’un camion. Je l’ai immédiatement contacté par téléphone. Il me disait ne pas en être au courant et m’assura qu’il me rappellerait. Après 15 minutes d’attente sans réponse, j’ai décidé d’envoyer des éléments pour "accueillir" et ceux du Général Andrianaivo et ceux du Lieutenant Colonel Belone. Mais curieusement et pour des raisons que j’ignore, le départ a été retardé par deux fois. La première fois le chauffeur était introuvable et lorsqu’il est revenu sur les lieux, un incident mécanique empêchait le vehicule de démarrer. Réparation faite, l’équipe pouvait finalement partir en opération. Entre temps, nous avons appris la fusillade entre les éléments proches du Gouverneur à Ambalambositra. J’ai ordonné le retour immédiat des éléments.
Le Lieutenant Colonel Rasolofo Jean Baptiste a été tué sur le coup tandis que le Général Andrianaivo touché à l’abdomen et au niveau supérieur de la cuisse a été évacué à l’hopital. J’étais allé le voir pour le réconforter et lui apporter mon soutien total dans le but de le faire évacuer sur Antananarivo dans les plus brefs délai par hélicoptère comme je l’ai fait pour les victimes du 13 avril. Immédiatement, le Ministre de la défense n’a opposé aucune objection et s’est affairé pour prendre les dipositions qui s’imposaient. L’évacuation ne pourra cependant se faire que demain (ce jour). J’ai dit au Général Andrianaivo que nos positions respectives à travers nos convictions, nous placaient comme des ennemis. Mais ces moments cruciaux nous ont permis de retrouver notre amitié devenue intacte. J’assume mes responsabilités à ce sujet quelles qu’en soient les conséquences".
Sur un autre domaine, le Capitaine qui commandait le détachement des élèves gendarmes n’a pas caché sa désapprobation quant à l’erreur flagrante qui avait marqué la coordination. Il voulait alors rentrer avec ses soldats à Ambositra. J’ai tout de suite téléphoné au Commandant de l’Ecole lequel m’a fait part de sa volonté de rappeler les élèves. Il me disait pendant ce temps ne pas disposer des moyens necessaires. Actuellement je suis en train de chercher ce moyen.
En ce qui concerne l’embuscade du samedi 13 avril, je tiens à préciser que je ne pouvais pas la tendre sans la mise en place des ambulances à proximité des lieux. Justement sans l’intervention immédiate des techniciens de secours le bilan aurait pu être très lourd".
Cela dit, la petite colonne était composée de trois véhicules qui partait de Tsaramandroso. La fameuse 4x4 rouge selon des témoins ouvrait la voie et était suivi de deux camions de transport de troupes puissamment armés puisque deux armes ont été décrites comme des lance-roquettes. A vive allure, ils se dirigeaient vers Ankidona. Des rafales crépitaient le long de son parcours. D’abord continuait un autre témoin, les gendarmes tiraient en l’air puis visaient les toits des maisons et tiraient en bas. Une balle a touché une jeune fille de 16 ans la tuant sur le coup et une autre une vendeuse de volailles à Anjomà. Entre temps, l’ambulance ne pouvait se déplacer ayant été canardé à deux reprises le vendredi 12 avril selon le docteur et qui avait fait encore une fois l’objet de menaces le 14 avril dernier de la part de tireurs embusqués. A l’heure où nous écrivons cet article, le nombre exact des blessés reste inconnu. Aucun n’a rejoint l’Hopital Principal de Tambohobe.
Recueillis par
Victor Otonia

 

Destruction du pont d'Ambohimandroso
Les conducteurs n'auront plus à klaxonner avant de passer le pont d'Ambohimandroso afin d'éloigner les "fantômes" qui hanteraient les lieux. Situé à un kilomètre de la ville, le pont de "Lalambato" vient de sauter à l'aube de mardi. Le forfait a eu lieu vers 3 h 45.

"Les explosifs ont cassé le premier pilier. Ce qui a entraîné l'effondrement du reste du pont. Les piétons peuvent toujours l'emprunter mais le pont est impraticable aux voitures. Sinon, il faut faire une déviation d'une dizaine de kilomètres qui débouche à Ihazolava. Mais elle est déconseillée aux voitures de plus de 5 tonnes", a expliqué une responsable de la radio "Santatra" d'Ambohimandroso, jointe hier au téléphone. Selon elle, le député d'Ambohimandroso est intervenu sur ladite radio, hier, pour exhorter la population locale à protéger cette déviation, depuis Ambohimandroso à Ihazolava, en passant par le carrefour menant à Ambatomiady.
Pour l'heure, on ignore tout des auteurs de l'acte.

"CHASSE AUX SORCIÈRES" À ANTSIRABE


La population d'Antsirabe ne s'est pas posée de questions. Pour elle, il ne fait de doute que ce sabotage entre dans la stratégie globale des militants ratsirakistes pour isoler Tananarive en général, et en particulier pour couper les possibilités d'acheminement de carburants depuis Manakara. Pour la ville d'Eaux, la destruction du pont d'Ambohimandroso était la goutte qui a fait déborder le vase. Comme à Tananarive la semaine dernière, Antsirabe était, hier, le théâtre d'une vaste campagne de pillages et de destruction des biens des personnalités Arema sur qui les doigts se sont pointés.

Bilan, hier en début de soirée : une station d'essence sise à Tsihitamaso, appartenant au maire d'Antsirabe, a été détruite et quatre maisons saccagées et incendiées. Il s'agit du domicile du maire, Armand Randrianarimanana, du député Denis "Be" Rakotomahafaly, celui de la compagne du maire, sis à Ambohimena, et celui de dame Charline, soeur du député Merci Ratoabolamanana.
"La population a trouvé un container dans la cour de la maison de la soeur de Ramerci. En l'ouvrant, on y a découvert des pneus qui cachaient deux voitures, un 4x4 Kia motors blanc et une Honda rouge dont les moteurs étaient encore chauds. La population en a conclu que ce sont les voitures qui ont participé au dynamitage du pont d'Ambohimandroso", rapporte un leader Kmmr d'Antsirabe, joint au téléphone. Selon lui, les pillages d'hier ne sont pas le fait du Kmmr mais d'éléments incontrôlés de la population, furieux face aux agissements de certains individus malintentionnés. D'ailleurs, au cours de notre entretien, notre interlocuteur se trouvait dans le camp de la Gendarmerie locale pour régler une affaire opposant le "Andrimaso" à un "karana" de Miandrivazo qui a "cassé" un barrage civil.
Aucun blessé n'a été enregistré lors des événements d'hier mais un officier, qui ferait partie de la garde rapprochée du maire, a trouvé la mort. Selon notre source, en voulant s'interposer, il a été battu à mort par la population. A l'heure où nous écrivons, la foule continuerait d'envahir les rues. "Les forces de l'ordre et le Préfet se sont abstenus d'intervenir. Ils n'ont plus la confiance de la population. Nous essayons donc de maîtriser la situation en instaurant une sorte de couvre-feu", conclut notre interlocuteur.

R. D.

Hier dans la capitale sénégalaise même accueil à Dakar pour Ravalomanana et Ratsiraka
"Son porte-parole m'a confié ses bonnes intentions, et il devrait les exprimer lui-même plus tard", a indiqué cette source, sous couvert de l'anonymat, en marge des travaux de la conférence internationale sur le financement privé du Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD).
A son arrivée à l'aéroport de Dakar, hier à 12 h 15 locale, après avoir avoir passé la nuit à Libreville (Gabon), M. Ravalomanana a été accueilli par le ministre sénégalais des affaires étrangères Cheikh Tidiane Gadio et le secrétaire général de l'Organisation de l'unité africiane (OUA) Amara Essy, et par Abdoulaye Bathily,vice-président de l’Assemblée nationale sénégalaise qui avait également participé à la médiation menée par l’OUA.
M. Ravalomanana a immédiatement laissé entendre qu'il était prêt à accepter une médiation. "Oui, oui, sans problème", a-t-il brièvement répondu à un groupe de journalistes qui l'interrogeaient sur une telle éventualité. Il a néanmoins tenu à préciser qu'il était à Dakar "en tant que président" de la République malgache et non en tant que maire d'Antananarivo
De son côté, le patron de l'OUA a estimé qu'il fallait d'abord "écouter les deux parties, analyser la situation et dégager des solutions consensuelles". A Dakar, le président Abdoulaye Wade, qui a très brièvement rencontré M. Ravalomanana, venu le "saluer" alors qu'il était en pleine conférence sur le NEPAD, espère rassembler les deux protagonistes de la crise autour de la table de négociations.
M. Didier Ratsiraka est, lui, arrivé à Dakar à 18 h 30 locale. Il y a été accueilli par les mêmes personnalités que M. Ravalomanana. Le président sortant n’a fait aucune déclaration à la presse, se limitant à dire qu’il " tait " content d’être accueilli chez lui à Dakar ".
Dès son arrivée, M. Marc Ravalomanana s'est rendu mardi sur le site de la Conférence de Dakar sur le NEPAD, où étaient réunies plus d'un millier de personnes, dont une dizaine de chefs d'Etat africains. Il a été accueilli à l'extérieur du bâtiment par plusieurs ministres sénégalais. Il n'est cependant pas rentré dans la salle de réunion, d'où le président sénégalais Abdoulaye Wade est brièvement sorti à l'annonce de son l'arrivée. M. Ravalomanana est ensuite reparti pour l'hôtel.
La venue des deux hommes à Dakar ne signifie pas nécessairement qu’ils se rencontreront, a précisé une source autorisée sénégalaise.
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La Cour Suprême a "interprété" son arrêt
A la demande du requérant Marc Ravalomanana, qui avait obtenu, voilà une semaine, l'annulation - "en toutes ses dispositions et avec toutes les conséquences de droit" - du décret relatif à la nomination et à la constatation des désignations ou de l'élection des membres de la Haute cour constitutionnelle (n° 2001-1080 du 22 novembre), la Chambre administrative de la Cour suprême a rendu mardi, en audience publique extraordinaire, un arrêt interprétatif qui est censé donner la lecture juridique "appropriée" d'une décision sans précédent connu. Les précisions demandées portaient notamment sur les points suivants : le comblement du "vide institutionnel" créé par l'annulation du décret, le sort "exact" de l'arrêt relatif à la proclamation officielle des résultats du scrutin du 16 décembre (n° 01/HCC/AR du 25 janvier 2002), et partant, l'attribution du réexamen des dossiers électoraux et de la nouvelle proclamation à laquelle il conviendra de procéder. En fait, le problème d'interprétation concernait surtout le vide institutionnel, dans la mesure où les décrets de nomination des anciens membres de la Hcc avaient été eux-mêmes abrogés et la dualité des autorités actuellement en présence rendait délicate la question des prérogatives en vue d'un renouvellement éventuel.

Attributions de renvoi
Sur le point relatif au sort de l'arrêt du 25 janvier, il n'y a pas eu, à proprement parler, de surprise. La Chambre administrative de la Cour suprême confirme sa décision du 10 avril "en toutes ses dispositions" et rappelle ce qui avait été indiqué dans les motifs : le prononcé de la nullité des actes juridictionnels qui ont été pris par la Hcc dont la nomination des membres a été annulée et, par voie de conséquence, la nullité de plein droit de l'arrêt rendu le 25 janvier. La surprise, car cela en est une, est venue de la validation "de plein droit" des nominations effectuées antérieurement au décret annulé, qui pourtant avaient été rapportées, au titre des conséquences de droit de l'annulation. Et pour qu'il n'y ait pas d'ambiguïté, l'arrêt interprétatif a pris soin de citer, expressément, les noms des anciens membres : MM. Boto Victor (Ndlr : président de l'institution), Mananjara, Imboty Raymond, Mme Rakivolaharivony Jeanine Hortense, M. Indrianjafy Georges Thomas (reconduit et nommé président au sein de la nouvelle formation), Mme Rabemahefa Berthe (reconduite), MM. Rajaonarivony Jean-Michel, Rakotoarisoa Florent, Rakotondrabao Andriantsihafa Dieudonné. Pour la Cour suprême, ceux-ci "devront composer la Haute cour constitutionnelle jusqu'à la mise en place de cette institution (conformément à) l'article 119 de la Constitution", et elle ajoute que "la Haute cour constitutionnelle ainsi composée devra statuer sur les dossiers électoraux du scrutin du 16 décembre 2001 et en proclamer officiellement les résultats". Plus précisément, elle indique - dans l'article 4 du dispositif de l'arrêt - que cette Hcc est "renvoyée au réexamen des dossiers électoraux et à la proclamation officielle des résultats…".

Des questions en suspens
Du point de vue juridique, même si la question peut effectivement prêter à débat, l'arrêt de la Cour suprême permet d'évacuer l'épineux problème du renouvellement des membres de la haute juridiction et, à ce titre, la solution avancée est globalement considérée comme étant un moindre mal, eu égard à la conjoncture politique. Cela dit, le problème ne se résume pas à ce renouvellement et, s'il est acquis qu'il faudra revenir à l'examen des dossiers électoraux, rien n'est dit, par exemple, sur le "sort" du candidat Marc Ravalomanana qui, entre-temps, a été investi - unilatéralement - président de la République, a procédé à la nomination d'un Premier ministre, formé un gouvernement et convoqué une session extraordinaire de l'Assemblée nationale. Plus généralement, la question reste posée quant à la valeur juridique de tous les décrets qui ont été pris dans l'intervalle, mais il est vrai qu'elle n'est pas du ressort de la Cour suprême. En tout cas, si la "future-ancienne" Hcc devait conclure - après réexamen des dossiers électoraux - à la nécessité de l'organisation d'un second tour, il faudra bien se résoudre à trancher ce point.

D'un autre côté, par les hasards du calendrier, les deux protagonistes de cet éventuel second tour se trouvent actuellement à Dakar où, en marge de la conférence du Nepad (Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique), le président sénégalais Abdoulaye Wade s'est proposé d'offrir ses bons offices en vue d'une "rencontre de la dernière chance". On sait que l'initiative du président Wade bénéficie du soutien de l'Organisation de l'Unité africaine (Oua), de l'Onu et de la Commission de l'océan Indien (Coi), ainsi que des principaux partenaires bilatéraux de Madagascar, et on suppose que les propositions de médiation seront articulées autour des recommandations formulées par la dernière mission de l'Oua. Si les négociations aboutissent, il faudra certainement voir dans quelle mesure il sera possible de concilier leurs termes avec les conséquences juridiques des deux arrêts successifs de la Cour suprême. L'Oua évoquait notamment la formation d'un gouvernement de réconciliation nationale, auquel devrait être confiée l'organisation d'une consultation électorale, mais une telle hypothèse peut-elle être envisagée dans ce cadre ? De même, le rétablissement de l'ordonnancement juridique à la situation antérieure à la prise du décret invalidé milite en faveur du maintien dans leurs fonctions des gouverneurs des provinces nommés par le président sortant. En cas de succès des négociations, il sera sans doute nécessaire de revoir la question compte tenu des tendances qu'ils ont affichées dans le développement du conflit post-électoral. Surtout s'il est question d'organiser un scrutin "neutre et sincère".
Alain Andriamiandravola

 

Le dina extraordinaire d’Ankililoaka
Il faut dire que l’affaire était d’importance et qu’il fallait réagir face aux demandes pressantes d’une population terrorisée. Explications.
Mercredi 13 Mars 2001, 9 heures du matin. Les 15 000 habitants d’Ankililoaka, chef lieu de la région agricole des Masikoro situé à 70 kms au nord de Tulear, se préparent à recevoir les 200 zébus que le grand kabary du 28 Février octroyait aux plaignants suite à des crimes répétés par des dahalo (voleurs de bœufs) originaires de villages voisins. En effet, les agriculteurs et éleveurs de cette vaste plaine sont las de la recrudescence des exactions perpétrées à leur encontre. Cette fois-ci, après tant d’autres affaires, il s’agissait d’un couple retrouvé carbonisé dans sa case pour un rapt de trois zébus. Les assassins agissant depuis plusieurs semaines, une vingtaine environ, furent presque tous arrêtés arrêtés par la brigade de gendarmerie de la commune et croupissent actuellement dans les geôles de la prison de Tulear. Ce meurtre, un de plus un de trop, a choqué les autorités qui ont enfin décidé de marquer un grand coup. Ce dina, exceptionnellement autorisé, ne constituera en rien la décision finale de la justice. Il est “tout simplement” le résultat d’une première punition infligée aux coupables. Récemment une femme enceinte a été assassinée pour quatre zébus et deux enfants ont été tués pour quelques marmites et un matelas. On ne compte plus les cas de ces horribles délits. “Si le dina doit être exécute selon notre coutume il sera intolérable que les criminels passent une fois de plus à travers les mailles de la justice” tonnent les autorités et la population qui, fait nouveau, semblent parler aujourd’hui la même langue. Vœux pieux, avertissement vigoureux ou réelle volonté de faire exploser ce cocktail explosif composé de corruption, de traditions immuables et d’alliances louches ou affirmées si elles sont claniques ou familiales ? Peu importe, la seule présence du colonel de la région militaire de Tulear et des Forces d’Interventions Policières témoignent de l’importance de cette crise à Ankililoaka.
En ce début de matiné les rumeurs courent à travers l’agglomération. Certains affirment sous le manteau que les prévenus auraient refusé la punition, appuyés en cela par des conseillers admnistratifs chargés de protéger de grosses pointures soupçonnées d’être à la tête de ces trafics de bœufs qui aboutissent immanquablement à Mahajunga, munis de documents officiels, avant d’être exportés. D’autres crient haut et fort que les familles et villages des coupables jouent avec le temps et négocient en haut lieu la libération des captifs, etc…Cependant si Ankililoaka s’interroge et spécule dans les on-dit, aucun mouvement d’humeur n’est à signaler. Gendarmes, policiers et militaires patrouillent paisiblement dans la grande rue. La vie quotidienne reprend son dessus même si la tranquillité apparente cache mal l’impatience de voir arriver les émissaires des villages incriminés et la tenue du kabary prévu aux alentours de dix heures sous le grand tamarinier où tables et chaises sont déjà installées.
Midi, toujours aucun gros troupeau en vue mais les maires et représentants des communes concernées entrent en ville et annoncent que le troupeau s’est mis en marche. Le kabary commencera à quinze heures. Kabary auquel nous ne serons pas invités faute d’autorisations policières. Qu’à cela ne tienne, nous patienterons à l’écart…
Dix huit heures, fin du kabary. Une première indiscrétion nous apprend que les prévenus ont refusé l’octroi réglementaire d’une vache destinée à être partagée entre les participants au cours de cette réunion. Seconde indiscrétion, une première partie du troupeau arrivera tard dans la soirée, soit 99 têtes qui ne manqueront pas de provoquer un tumulte de beuglements accompagné par les cris et les chants des bouviers sur fond de coups de bâtons assénés sur les flancs de nos braves bovidés lesquels seront regroupés en lieu sûr à l’écart du village et placés sous la surveillance des forces de l’ordre. La seconde partie devant être livrée impérativement avant la fin du mois.
Jeudi 14 Mars, l’occasion pour nous de rencontrer le colonel Rakotonandrasana qui, maintenant disponible, est tout disposé à nous expliquer les détails des lois du dina tuléarois.

Un dina, qu’est-ce que c’est ?
Au départ le dina est une mesure coutumière préventive et, le cas échéant, répressive. La définition originelle du dina est un consensus entre éleveurs, visant à ne pas se voler entre eux et à respecter le droit de passage d’un terrain à un autre sans soumission de contrôles (kizo). Il peut être fatidra (entre particuliers qui se font frères de sang lors d’une cérémonie ou par acte écrit et validé) ou ziva (clanique ou ethnique). Toujours en vigueur ce pacte sacré subit aujourd’hui les outrages de nombreux voleurs et criminels agissant en bandes organisées et protégées par de riches receleurs eux-mêmes protégés par…mais chut, il ne s’agirait là que de rumeurs. Ce qui vaut au dina actuel une représentation répressive de plus en plus marquée et organisée par les mairies des communes concernées, ce fût le cas pour Ankililoaka. A son commencement un premier kabary érigé en tribunal populaire où chacun à droit à la parole (plaignants, accusés, poursuivants des bandits, autorités des villages traversés par ces derniers, témoins divers, mairies, préfectures ou sous-préfectures, présidents de fokontany mais aussi représentants des forces de l’ordre) et placé sous l’autorité des Mpizaka, spécialistes des kabary, qui élisent un président pour l’occasion. A l’issue de ce premier grand débat les Mpizaka se retireront pour délibérer et rendent leur verdict par la voix de leur président. En cas de profond désaccord entre Mpizaka des parties adverses, on nommera un Mpizaka neutre (“Celui du milieu”) qui tranchera avec le président. Mais dans tous les cas le verdict sera respecté. Si l’accusé est innocenté il sera libéré sur le champ. Dans le cas contraire la sanction sera exemplaire et sans appel. Pour chaque zébu volé et retrouvé les condamnés devront en restituer trois aux plaignants. Pour chaque zébu non retrouvé le nombre montera à quatre. Si les habitants des villages traversés par les bandits perdent leurs traces (ce qui peut être parfois volontaire) il y aura une sanction à leur égard. Si des zébus volés sont retrouvés dans un village il y aura également une punition infligée à la communauté, pouvant se monter jusqu’à trois ou quatre têtes par bovidé retrouvé. S’il y a meurtre le châtiment sera catégorique, l’apport de 200 zébus sera d’emblée imposé aux parties fautives dans les plus brefs délais et sans aucune discussion possible. Imposition à laquelle il conviendra d’ajouter le nombre de têtes de bétail à restituer selon les modalités citées plus haut. Si le voleur ou le criminel ne possède pas un cheptel suffisant on ponctionnera en premier lieu son beau-père, ses gendres et ses beaux-frères. Souvent, par honte et par fierté, la famille directe du coupable donne immédiatement ce qu’elle possède. Si le nombre de têtes réclamées n’est pas collecté dans le temps imparti on impose la contribution des communes concernées car celles-ci sont considérées comme complices dés lors qu’elles abritent des malfaiteurs. Enfin si la mauvaise foi est évidente, ce qui semble être le cas à Ankililoaka, les forces de l’ordre interviendront pour effectuer une “exécution forcée” et s’emparer des bêtes manquantes. Au terme de la restitution totale des bovidés, un PV est dressé où sont mentionnés la couleur des robes de chaque zébu, sa catégorie, son âge, son sexe, ses particularités, etc…avant d’être signé par le bénéficiaire, les “donateurs” et le président des Mpizaka. A la suite de quoi un zébu sur cinq sera alloué aux autorités (préfecture, mairie plaignante, Mpizaka, forces de l’ordre) qui auront tout loisir de les vendre ou de constituer un cheptel commun.

L’après dina
Nous l’avons déjà souligner, le dina répressif ne constitue aucunement une décision de justice mais plutôt un sévère avertissement de terrain. Celui d’Ankililoaka portera t-il ses fruits ? Actuellement les autorités s’interrogent sur sa remise en place malgré les protestations des magistrats qui voient d’un mauvais œil ces pratiques coutumières lesquelles, bien qu’efficaces, rognent un peu sur la légalité et le pouvoir suprême de la justice. Quoiqu’il en soit les criminel seront jugés. Leurs peines pouvant aller jusqu’à perpétuité, on comprend la tension qui règne entre les uns et les autres. On comprend également celle des populations lassées par des évasions à répétition et des remises en liberté parfois douteuses lorsqu’il ne s’agit pas de petites peines trop facilement accordées. Dans les communautés méfiantes du milieu rural, le doute et le soupçon commencent à pointer du doigt…
JCM
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Rencontre de Dakar - Ultime chance pour la diplomatie ?
Dans une situation où la plupart des capitales occidentales ont diplomatiquement baissé les bras, il semble que la diplomatie africaine soit la seule à se démener pour rechercher encore les moyens de proposer
une sortie de crise aux deux protagonistes.
On sait de source sûre que l'invitation du président Wade est une
initiative prise de concert avec l'OUA et l'ONU, après deux missions dépêchées à Antananarivo. Elle a cependant un peu plus de chance de réussite, bien que celle-ci soit mince.
L'ancien président du Cap-Vert Mascarenhas qui a dirigé la seconde mission est un parfait inconnu des Malgaches, et ne représente donc
aucun symbole comme le serait par exemple un Nelson
Mandela.
Quant à la première mission de l'OUA, elle aurait pu réussir si Amara Essy n'était parti trop tôt, laissant la partie se jouer (et échouer
lamentablement) avec comme arbitre un Saïd Djinnit qui malgré ses qualités, ne représentait pas grand chose pour les parties en présence. Dans un pays où le concept de "hena-maso" est important, il faut que le
négociateur ait une notoriété suffisante pour être connu, estimé, respecté des deux parties en présence. Le cursus d'Abdoulaye Wade plaide dans ce sens en sa faveur.

SUCCESSION D'EVENEMENTS FAVORABLES
La sortie de crise, bien qu'encore très hypothétique, commence à être envisageable après une succession de petits événements qui se sont déroulés ces dernières semaines.
Le premier d'entre eux aura été le message de l'Union européenne concernant les barrages, qui n'est pas le premier envoyé à ce sujet en direction de Didier Ratsiraka, suspecté d'être leur initiateur.
Mais autant l'Amiral aura superbement ignoré les précédents, autant il sait devoir prêter attention à celui-ci.
L'exemple proche du Zimbabwe montre que l'Union européenne ne se prive pas d'édicter de fortes sanctions quand on ne tient pas compte de ses observations : gel des avoirs des dirigeants en Europe et interdiction pour eux de fouler le sol européen.
Le second événement est le message qu'a lancé le n°2 de l'Armée, le général Bruno Rajohnson et ses proches collaborateurs : neutralité, refus des barrages, refus de l'autoproclamation, possibilité pour l'armée de prendre ses responsabilités si le peuple le sollicitait.
Au-delà de cette dernière menace, le plus important est que les structures opérationnelles de l'armée refusent de prendre parti pour l'un des deux rivaux. Certes, les cas de ralliement et d'inféodation à l'un ou à l'autre camp existent, pour ne citer que le tristement célèbre Coutity et ses sbires dans le Nord ou encore le général Randrianafidisoa à Fianarantsoa. Mais pour l'essentiel l'armée reste encore fidèle à la hiérarchie officielle et légaliste représentée par l'état-major général.
Entendre également par légaliste, le refus d'exécuter des ordres de tir non justifiés.
Le troisième fait important de ces derniers jours a été l'arrêt de la Chambre administrative, qui a annulé de facto le jugement rendu par la HCC le 25 janvier dernier pour cause de vice de procédures dans la  nomination de certains de ses membres.

REGLES IMMUABLES DES RELATIONS INTERNATIONALES
Cet arrêt de la Chambre administrative pourrait en effet donner à la communauté internationale la porte d'entrée juridique qu'il lui fallait pour traiter la crise malgache.
En effet, la majorité des diplomates en poste à Antananarivo éprouve une forte sympathie pour la cause de Marc Ravalomanana, et est persuadée des tentatives de hold-up électoral effectuées par l'Amiral. Cependant, les règles des relations internationales les obligeaient avant cet arrêt de la chambre administrative à ne considérer comme légale que la tenue d'un second tour, avec en attendant comme chef d'Etat intérimaire légal en place suivant les règles constitutionnelles en vigueur Didier Ratsiraka.
Ainsi, l'autoproclamation de Marc Ravalomanana et la mise en place de son gouvernement parallèle ne peuvent recevoir l'onction diplomatique internationale, malgré la méthode Coué appliquée par les hérauts du régime quant à la légitimité et la pseudo-légalité de ces actes.
Simple exemple : le fait que le gouvernement Sylla n'ait aucun ministre des affairesétrangères. Lui même ancien titulaire du poste, Jacques Sylla sait très bien que les diplomates en poste ne pourront jamais traiter avec ce ministre et s'est donc abstenu de faire une nomination qui n'aurait été suivie d'aucun effet.
Les coups d'éclat dans la prise des ministères peuvent dans une certaine mesure êtres opérationnels, mais ne sont d'aucune efficacité en diplomatie, dont les règles sont constantes et immuables et ne fluctuent pas avec les humeurs des places publiques ou des colonnes de journaux.
Si Marc Ravalomanana veut être adoubé comme un chef d'Etat par la communauté internationale et être considéré comme tel dans le monde diplomatique, il devra se plier aux règles qui y sont en vigueur. Intelligent, l'homme a finalement compris après plusieurs errements que c'était à lui de s'adapter aux règles internationales et non le contraire. Et les décideurs de la diplomatie internationale ne lui obéiront pas au doigt et à l'oeil, comme le personnel de Tiko.

L'ONU AVAIT RAISON
Marc Ravalomanana, qui a de fortes chances d'être le futur chef d'Etat, n'a aucun intérêt à laisser pourrir une situation qu'il aura du mal à relever sur les plans économique, social et politique.
Un communiqué du Conseil de sécurité des Nations Unies avait le 28 janvier dernier exprimé son inquiétude sur les risques que représentait la situation sur la stabilité du pays et de la région. Cette déclaration avait à l'époque provoqué une levée de boucliers au sein du KMMR qui l'avaient interprétée de diverses manières, allant du souci du président du Conseil de sécurité (qui était à l'époque l'ambassadeur mauricien auprès de l'ONU) de protéger les intérêts des industriels mauriciens ; ou encore le fruit de manoeuvres sournoises de la diplomatie française ; ou encore tout simplement l'incapacité de l'ONU à percevoir le caractère "unique" des manifestations à Madagascar.
Malheureusement, le temps et les faits ont donné raison à l'ONU : deux mois après cecommuniqué, Madagascar compte les barrages, les ponts qui sautent, et pire, les morts et les blessés, victimes sans doute d'un trop-plein de ce que les griots du KMMR qualifiaient à l'époque de sagesse malgache.
Mais même si l'ONU avait eu raison sur ce point, il faut toutefois reconnaître que l'Organisation internationale est souvent une marionnette dont les ficelles sont tirées par les grandes puissances du Conseil de sécurité.

QU’ATTENDRE DE DAKAR ?
La solution ne viendrait donc peut-être pas des cercles et des capitales habituels, mais d'une capitale africaine. Maintenant, que faut-il attendre de cette rencontre ?
Pour qu'il y ait des résultats, il faut espérer que les deux protagonistes soient convaincus en leur for intérieur du blocage de la situation au niveau national et du risque d'embrasement que cela représente, mais aussi de leur enlisement individuel sur le plan international. La sérénité aux deux protagonistes, loin de la nuisance de certains conseillers et de la pression publique, sera aussi un facteur important. Dans le meilleur des cas, deux situations peuvent se présenter.
Primo, se référant à l'arrêt de la Chambre administrative, les deux parties s'accordent pour que le scrutin du 16 décembre soit rejugé par une HCC qui va être recomposée suivant les règles. 

Problème : les pièces nécessaires existent-elles encore ?
Secundo, une nouvelle élection sous le regard et avec l'aide de la communauté internationale est organisée par un gouvernement de transition, ce qui rejoint la position déjà exprimée par l'OUA.
C'est donc au Président Wade d'amener les deux rivaux à s'entendre sur l'essentiel. L'espoir du peuple malgache repose donc sur les épaules du président sénégalais.
Ndimby A.:

 

Échos politiques
La situation qui prévaut à Mahajanga, après les violences d'avant-hier, a été au centre des discussions tenues hier à Ambohitsorohitra. Ont participé à cette rencontre, le Premier ministre Jacques Sylla, le ministre de la défense nationale Jules Mamizara et le président de la délégation spéciale de la province de Mahajanga Pierre Tsiranana. 

Rien n'a filtré de cette rencontre. On croit toutefois savoir que des mesures ont été prises, en vue d'une prochaine descente sur place d'une délégation du pouvoir, et de l'installation de Pierre Tsiranana à son nouveau poste.
Sophie Ranaivo Ratsiraka serait actuellement à Djafaro, pour y recruter des milices, selon des informations rapportées hier par certaines radios privées de la capitale. On rappelle que Djafaro est cette ville de la région sud du pays, d'où le président Didier Ratsiraka avait lancé son "Idées 21" en 1998.
Une rencontre initiée hier par l'état-major général des forces armées dirigé par le Général Ismaël Mounibou, a eu lieu hier à la caserne du Génie militaire d'Ampahibe. L'objet de cette rencontre aurait été de "courtiser" les soldats de l'Armée, pour une mission à Fianarantsoa, en l'occurrence pour renforcer la sécurité du gouverneur local… moyennant une indemnité journalière de 25.000 Fmg. Mais il semble que la proposition n'a eu que peu d'adhérents par rapport au nombre des participants à cette rencontre.
Recueillis par
Miadana Andriamaro

 

Mahajanga
Il ne nous a pas été possible, hier en soirée, d'avoir confirmation de sources indépendantes de violences dans certains quartiers de la ville de Mahajanga, évoquées dans la capitale sur Radio Antsiva" (pro-Ravalomanana) par certains habitants de la ville contactés par téléphone. Ces interventions faisaient état du saccage de véhicules, notamment, dans des quartiers où habitent plus particulièrement des personnes originaires des hauts plateaux. Un colonel contacté par téléphone, alors que tous nos informateurs habituels étaient injoignables, tout en s'excusant de ne pouvoir en dire plus a simplement précisé qu'il n'y avait pas de "violences ethniques à Mahajanga", tout en admettant à demi-mots que vers 18/19 heures il y avait de l'agitation dans certains endroits du chef-lieu de province.
De son côté, intervenant sur cette même station de radio à 20 h, le général Andrianome, chef de l'état major général de l'armée dans le gouvernement Sylla, a fait état d'une rumeur de "coup d'Etat" et demandé une vigilance accrue de la population de la capitale. Cette annonce pourrait expliquer l'effervescence inhabituelle qui régnait hier soir dans certains quartiers de la capitale, où les barrages et les comités de fokonolona qui les contrôlent paraissaient plus nombreux et plus nerveux.

BBC News – 17/04/2002 

Wednesday, 17 April, 2002, 04:18 GMT 05:18 UK

 

Violence ahead of Madagascar talks 

Further violence has flared in Madagascar as the island's rival leaders prepare for renewed mediation efforts to end the political crisis.

Three people including an army general were killed in the second city, Fianarantsoa, which has become a serious flashpoint in recent weeks.

The incumbent president, Didier Ratsiraka, and the self-declared president, Marc Ravalomanana, flew on Tuesday to Senegal for proposed peace talks.

The trouble began when Mr Ravalomanana claimed outright victory in last December's election, saying Mr Ratsiraka rigged the poll.

But Mr Ratsiraka says neither candidate won outright and there should be a run-off.

So far the conflict has claimed about 35 lives, and led to rival governments, two capitals and splits in the armed forces.

Hooded gunmen

In the latest upsurge of violence, an army general loyal to Mr Ratsiraka was shot dead in hospital where he was being treated for gunshot wounds.

Sources at the hospital said three hooded gunmen burst in and shot Raymond Randrianaivo seven times.

He had earlier been wounded in an exchange of gunfire between two groups of Ratsiraka supporters, who mistook each other for supporters of his rival. Earlier two women were killed by stray bullets.

Fianarantsoa is held by Ravalomanana supporters, but the provincial governor - who backs Mr Ratsiraka - is barricaded in his official residence and protected by armed guards.

At the weekend, five soldiers died and 18 others injured in a struggle for control of the city.

No breakthroughs

The two leaders have been invited to Dakar on the sidelines of an African development conference.

The Organisation of African Unity's Secretary General Amara Essy is working for a new dialogue, despite the failure of OAU missions to Madagascar in February and March.

Senegal's President Abdoulaye Wade says he and other African leaders are ready to assist, but first have to hear what Mr Ratsiraka and Mr Ravalomanana want.

But Mr Ravalomanana said last month that he would only talk to his rival about how to get the island back on its feet - not about his political position. 


Madagascar's Leaders Expected to Meet
VOA News
16 Apr 2002 11:12 UTC


Madagascar's rival leaders are expected to meet soon for the first time in almost two months.

President Didier Ratsiraka and Antananarivo mayor Marc Ravalomanana, who declared himself president in February, are traveling to Senegal to attend an international development conference.

Senegalese president Abdoulaye Wade says he hopes to arrange a meeting between the men to prevent a breakup of the island nation in the Indian Ocean. However, Mr. Ravalomanana has said he will only discuss economic matters and not the possibility of a new election.

A disputed presidential election in December led to Madagascar's political crisis and rival governments.

The country's Supreme Court decided that neither candidate won a majority of the ballots, and ruled that a second round of voting would be necessary. President Ratsiraka accepted the decision, but Mr. Ravalomanana rejected it and later declared himself head of state and named a new government.

The international community has refused to recognize Mr. Ravalomanana's action.

At least 37 people were injured Monday when soldiers clashed with Ravalomanana supporters the northwest town of Mahajanga.


Dépêche Yahoo – 16/04/2002

mardi 16 avril 2002, 23h15     

 Madagascar: les présidents rivaux à Dakar sur fond de violences

ANTANANARIVO (AFP) - Un général fidèle au président sortant de Madagascar, Didier Ratsiraka, a été tué mardi soir dans l'hôpital où il était soigné, alors que les deux protagonistes de la crise, le président sortant et le "président autoproclamé" Marc Ravalomanana, sont réunis à Dakar pour tenter une médiation.

La flambée de violences dont au moins deux femmes ont également été les victimes mardi rendait plus que nécessaires que jamais mais aussi plus difficiles les pourparlers entre les deux hommes.

Sous l'égide de l'Organisation de l'unité africaine (OUA), le président sénégalais Abdoulaye Wade tentera de rapprocher les positions des deux "présidents" qui, depuis près de trois mois, ont installé Madagascar dans une crise institutionnelle. Affirmant, l'un sa "légalité" et l'autre sa "légitimité", depuis la présidentielle du 16 décembre 2001 et ses résultats officiels contestés, Didier Ratsiraka et Marc Ravalomanana ont créé à Madagascar une situation explosive qui a déjà engendré des scènes de violences et fait des morts aussi bien civils que militaires.

La dernière victime est le général Raymond Randrianaivo, qui commandait des troupes envoyées en renfort vers Fianarantsoa pour prêter main forte au gouverneur "ratsirakiste", assiégé dans son palais depuis plus de quinze jours par des militaires, gendarmes et partisans de Marc Ravalomanana.

"Vers 19H00 (16H00 GMT), trois hommes portant des cagoules sont entrés de force dans l'hôpital et l'ont exécuté", a déclaré à l'AFP au téléphone un membre du personnel médical de l'hôpital de Fianarantssoa, ajoutant que "sept douilles ont été retrouvées" près du cadavre. L'information a été confirmée au téléphone à l'AFP par Pety Rakotoniaina, le haut fonctionnaire nommmé par le président auto-proclamé Marc Ravalomanana pour remplacer le gouverneur de Fianarantsoa.

Le général avait été blessé à l'aine dans la matinée lorsque deux groupes de militaires fidèles à M. Ratsiraka avaient échangé des coups de feu, croyant chacun être face à des forces pro-Ravalomanana.

Quelques minutes plus tôt, l'un des deux groupes avait tué par des tirs aveugles une marchande de 16 ans et une femme de 31 ans, en tentant de forcer un barrage tenu par des partisans de M. Ravalomanana, à la sortie de Fianarantsoa.

Fianarantsoa, la troisième ville du pays, est l'un des points de crispation de la crise, et le théâtre depuis vendredi des premiers combats meurtriers entre les deux factions de l'armée.


JOURNAL DE L'ILE DE LA REUNION

Encore des morts et des blessés hier dans la Grande Ile

Mada, la spirale de la violence

La flambée de violences à Madagascar, dont au moins deux femmes ont été les victimes hier à Fianar, rend plus nécessaires que jamais mais aussi plus difficiles les pourparlers prévus au Sénégal entre Didier Ratsiraka et Marc Ravalomanana.

Une marchande de 16 ans et une femme de 31 ans ont été tuées dans la matinée à Fianarantsoa par les tirs à l'aveuglette de militaires pro-Ratsiraka qui tentaient de forcer un barrage tenu par des soldats, gendarmes, policiers et civils armés partisans de M. Ravalomanana.
La suite est un incroyable imbroglio. Ces mêmes militaires, qui sortaient du palais du gouverneur fidèle à M. Ratsiraka, assiégé par les pro-Ravalomanana, se rendaient à la rencontre d'un camion d'une vingtaine de militaires de leur camp envoyés en renfort, lesquels les attendaient à l'entrée de la ville.
Chacun des convois croyant être face à l'ennemi, les militaires pro-Ratsiraka se sont tirés dessus. Au moins un militaire, le général qui dirigeait les renforts, a été grièvement blessé d'une balle dans l'abdomen et d'une autre dans une jambe.
Fianarantsoa, la troisième ville du pays, est l'un des points de crispation de la crise et théâtre, depuis vendredi, des premiers combats meurtriers entre les deux factions de l'armée. Par ailleurs, dans la nuit de lundi à mardi, à quelque 340 km au nord de là, sur la route qui mène à Antananarivo, un pont important a été entièrement détruit à l'explosif (lire Repère). En représailles, des centaines de jeunes partisans de Marc Ravalomanana ont incendié hier matin les maisons du maire et d'un député du camp Ratsiraka à Antsirabe (160 km au sud d'Antananarivo). “Deux maisons ont brûlé et quatre voitures, mais il n'y a eu aucun affrontement et il n'y a pas de blessés”, a-t-on indiqué à la gendarmerie de la ville, contactée au téléphone. “Les maisons du maire, Armand Andriamiaramanana, et du député, Denis Razafimahafaly, ont été incendiées par la foule”, a précisé l'un des policiers. Les deux élus sont membres du parti du président Ratsiraka, l'Arema. “La maison de la sœur d'un autre député Arema a été saccagée et quatre voitures ont été sorties de son garage pour être brûlées sur une place”, a expliqué un habitant qui a assisté à la scène. “La foule cherchait les trois responsables politiques parce qu'elle les soupçonne d'être à l'origine du dynamitage du pont”, a indiqué un policier, ajoutant qu'aucun des trois hommes ne se trouvait sur place.

“DIFFICILE, VOIRE IMPROBABLE”

Dans ce contexte de violences, la rencontre prévue entre les deux rivaux sous les auspices du président sénégalais Abdoulaye Wade, sera “extrêmement difficile”, voire “improbable”, jugent plusieurs observateurs étrangers proches du dossier. M. Ravalomanana a été invité à la conférence du Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD) en tant que maire d'Antananarivo pour ne pas froisser M. Ratsiraka encore “officiellement” chef de l'État aux yeux de la communauté internationale. Mais il s'est présenté dans la capitale sénégalaise comme le “président” de Madagascar.
“Je ne crois guère que cette rencontre, si elle a lieu, puisse aboutir concrètement tant les deux parties campent sur leurs positions”, analysait un observateur étranger.
“La tâche de M. Wade sera extrêmement difficile”, a convenu un autre. M. Ravalomanana, qui s'est proclamé président le 22 février, n'entend pas renoncer à son titre, “pressé, voire pris en otage” par une large frange de la population. Il exige en préalable à toute discussion la levée des barrages routiers. Or tout le monde convient que le blocus d'Antananarivo est la dernière emprise du régime Ratsiraka sur le pays. L'amiral exige en préalable incontournable la dissolution du "gouvernement" de M. Ravalomanana. “La communauté internationale exerce de très sérieuses pressions sur les deux hommes pour les forcer à négocier”, a assuré un diplomate proche de la médiation qui se dit optimiste.
“Nous exigeons de M. Ravalomanana des explications sur sa légitimité car son avènement n'est pas légal au plan formel”, a expliqué un représentant de la communauté internationale.
“Mais nous exigeons de M. Ratsiraka qu'il mette fin à ses actes qui sortent clairement de la légalité, notamment les barrages, les sabotages, les chasses à l'homme et les violations des droits de l'Homme, dans le nord du pays en particulier”, a-t-il ajouté, avant de conclure : “Je suis pessimiste.”
____________________

LES DEUX "PRÉSIDENTS" AU SÉNÉGAL

Arrivés séparément dans la capitale sénégalaise, à près de quatre heures d'intervalle, le président sortant Didier Ratsiraka et le "président autoproclamé" Marc Ravalomanana ont été accueillis par le ministre sénégalais des Affaires étrangères, Cheikh Tidiane Gadio, et le secrétaire général de l'Organisation de l'unité africaine (OUA), Amara Essy. Sous l'égide de l'organisation panafricaine, le président sénégalais Abdoulaye Wade tentera de rapprocher les positions des deux "présidents".
Ratsiraka n'a fait aucune déclaration à la presse à son arrivée, se contentant juste de dire à ses hôtes qu'il était "content d'être accueilli chez (lui) à Dakar". Arrivé avant lui, son rival Ravalomanana, maire d'Antananarivo, s'était dit favorable à une médiation tout en précisant être dans la capitale sénégalaise en "tant que président" de la république malgache. Une source diplomatique sénégalaise a confié qu'il a montré à son arrivée à Dakar de "bonnes dispositions" pour négocier avec le camp adverse. De son côté, Amara Essy a affirmé qu'il faut d'abord "écouter les deux parties, analyser la situation et dégager des solutions consensuelles".
L'OUA avait, à la mi-mars, tenté une première médiation en envoyant sur place à Madagascar un groupe de contact. Ce groupe avait alors proposé "la mise en place sans délai d'un gouvernement de réconciliation nationale", chargé d'organiser "une consultation électorale républicaine, transparente, libre et juste. " Selon l'OUA, les Malgaches eux- mêmes devraient décider "de la forme que prendra cette consultation électorale, référendum ou réorganisation du scrutin présidentiel".
Cette première tentative de médiation était restée sans résultat.

REPÈRE

• LA GUERRE DES PONTS CONTINUE
Un nouveau pont a été détruit à l'explosif dans la nuit de lundi à mardi à environ 90 km au sud d'Antananarivo, sur une route nationale reliant la capitale aux villes du sud de Madagascar. “Le pont d'Ambohimandroso a été totalement détruit dans sa partie sud, on ne peut plus passer en voiture”, a indiqué la gendarmerie d'Ambatolampy, un village situé à 20 km au nord du pont.


“Des habitants nous ont prévenus qu'une explosion avait détruit le pont vers 3 h, ils ont vu une voiture mais ils n'ont pas pu l'identifier”, a-t-on ajouté. “Le pont est en trois morceaux”, a-t-on confirmé à l'état-major de la gendarmerie à Antananarivo.


Ce nouveau sabotage n'est pas revendiqué, mais il contribue à renforcer le blocus mis en place par le camp Ratsiraka pour asphyxier Tana. Ce blocus a été rendu possible grâce à des barrages routiers et des sabotages de ponts, la plupart du temps partiellement démontés ou barrés par des containers soudés à leur structure métallique.


Le 29 mars, sur la même route nationale, le grand pont de Fatihita, à environ 300 km au sud de la capitale, avait été partiellement détruit à l'explosif. La circulation avait été rétablie une semaine plus tard grâce à la construction d'un pont Bailey, une structure métallique temporaire. Samedi dernier, une tentative de sabotage avait échoué sur le pont du Mangoro, à environ 100 km d'Antananarivo sur la route de Toamasina : les charges explosives n'avaient que très légèrement endommagé un pilier métallique, et la circulation n'avait même pas été interrompue.


UN GÉNÉRAL ABATTU HIER SOIR À L'HÔPITAL DE FIANARANTSOA
Un général fidèle à Didier Ratsiraka a été tué par balles par trois hommes, hier soir, à l'hôpital de Fianarantsoa où il avait été transporté après avoir été blessé dans des violences (lire ci-dessus)
La victime est le général Raymond Randrianaivo, qui commandait des troupes envoyées en renfort vers Fianarantsoa pour prêter main forte au gouverneur "ratsirakiste", assiégé par des militaires, gendarmes et partisans de Marc Ravalomanana.
"Vers 19 h 30, trois personnes cagoulées sont entrées de force dans l'hôpital et ils l'ont exécuté à bout portant", a déclaré une source hospitalière.
Pety Rakatoniaina, haut fonctionnaire nommé par M. Ravalomanana pour remplacer le gouverneur de Fianarantsoa, a confirmé ces informations : "D'après moi, c'est un règlement de comptes entre militaires rebelles"…


Midi de Madagascar – 17/04/2002

VERS UNE NOUVELLE PROCLAMATION DES RESULTATS DE L'ELECTION PRESIDENTIELLE DU 16 DECEMBRE 2001 !
L'arrêt du 25 janvier 2001 rendu à Mantasoa est nul de plein droit

Après l'annulation par la Chambre administrative de la Cour Suprême detoutes les dispositions du décret portant nomination des membres de la HCC, MarcRavalomanana a présenté, auprès de ladite Chambre, une requête tendant àl'interprétation de son arrêt n°3 du 10 avril 2002. Au cours d'une audiencepublique extraordinaire - au propre comme au figuré - le juge administratif arendu, hier, l'arrêt n°4 du 16 avril 2002 qui fera également jurisprudence.

La Chambre administrative a fait preuve d'une célérité inhabituelle qui tranche avec la lenteur légendaire de la machine judiciaire, en rendant son arrêt d'interprétation hier, 16 avril. Au lendemain même de l'enregistrement de la requête au greffe de la Cour Suprême. Par l'entremise de ses avocats, Mes André Randranto, Harvel Parson Razafindraibe et Julien Andriamadison, le réquérant Marc Ravalomanana a effectivement demandé à la Cour de bien vouloir lui donner des précisions quant à la portée du dernier alinéa du dispositif de l'arrêt notamment sur les points suivants: 1° L'annulation du décret n°2001-1080 du 22 novembre 2001 entraîne un vide institutionnel qu'il est nécessaire de combler.

2° Dans les motifs du dernier alinéa de l'arrêt, il est stipulé que les actes juridictionnels pris par la HCC sont nuls. L'arrêt n°01/HCC/AR en date du 25 janvier 2002 portant proclamation officielle des résultats du scrutin du 16 décembre 2001 est-il nul de plein droit ?

3° Dans le cas où les résultats sont considérés comme nuls, la nouvelle HCC se doit-elle de réexaminer les dossiers électoraux et proclamer par conséquent les résultats du scrutin du 16 décembre 2001 ?

Ancienne composition

Après avoir entendu le rapport du président Rahoerason Emile, les observations orales de Me Julien Andriamadison et les conclusions du Commissaire de la Loi, Hortense Ranjohanison, la Chambre administrative, composée par ailleurs des conseillers Rasoazanamanga Rahelitine et Rakotoson Henri, a confirmé hier, en toutes ses dispositions, l'arrêt n°3 du 10 avril 2002; constaté la nullité de l'arrêt n°01-HCC/AR en date du 25 janvier 2002 portant proclamation officielle des résultats du scrutin du 16 décembre 2001 pour l'élection du président de la République; constaté la validation de la nomination des membres de la HCC nommés antérieurement au décret n°2001-1080 du 22 novembre 2001. Autrement dit et l'arrêt le dit expressément, on revient à l'ancienne composition de la HCC avec Boto Victor, Mananjara Jules, Imboty Raymond, Rakivolaharivony Jeanine Hortense, Indrianjafy Georges Thomas, Berthe Rabemahefa, Rajaonarivony Jean-Michel, Rakotoarisoa Florent, et Rakotondrabao Andriantsihafa Dieudonné. Ils reprennent du service jusqu'à la mise en place de la HCC prévue par l'article 119 de la Constitution. Comme c'était prévisible sinon prévu, l'arrêt interprétatif rendu hier, de stipuler en son article 4 que "la HCC ainsi composée est renvoyée au réexamen des dossiers électoraux et à la proclamation officielle des résultats du scrutin du 16 décembre 2001 pour l'élection du président de la République de Madagascar".

Olivier Rasamizatovo

 

Fianarantsoa :
Des soldats pro-Ratsiraka s’entretuent
Le Lt-Cl Rasolo Jean-Baptiste et le Gal Andrianaivo tués 
 

La stratégie « Mounibou », entretenue directement ou indirectement par l’Amiral, a encore fait des victimes dans l’Armée malgache. Hier, vers midi, des fusillades ont éclaté au niveau du Fokontany de Soahindrana au sud de la ville de Fianarantsoa, sur la RN7. Un groupe de gendarmes conduit par le Lt-Cl Rasolo Jean-Baptiste s’est trouvé face à face avec un autre groupe de militaires dirigé par le Gal Andrianaivo.  

Sur le qui-vive, les deux camps, qui n’étaient apparemment plus en mesure de communiquer entre eux, se sont tirés dessus, alors qu’ils sont censés être du même bord, et avoir la même mission, celle de renforcer la sécurité de l’ancien gouverneur Emilson. Bilan de ces échanges de tirs : le Lt-Cl Rasolo Jean-Baptiste a été tué, tandis que le Gal Andrianaivo, blessé au ventre et à la jambe, a été admis à l’hôpital de Tambohobe. Une dizaine de soldats ont été aussi blessés. D’après notre source, le Général Andrianafidisoa est venu à l'hôpital pour réconforter les blessés. Par ailleurs, il a demandé au Premier ministre Jacques Sylla de faire évacuer les blessés sur Tana. Il a eu le feu vert de ce dernier. Après le départ du Général Andrianafidisoa, une 4x4 grise et une ambulance du Fivondronana sont arrivées à l'hôpital, avec à leur bord des hommes vêtus de noir et cagoulés. Ceux-ci ont fait irruption dans la salle de réanimation pour tirer sur le général Andrianaivo, malgré la présence des gardes qui n'ont pu rien faire. Le général est décédé suite à l'action de ce commando dont on suppose fortement qu'il est du camp pro-Ratsiraka mais qui a mené cette opération pour essayer de ternir le camp Ravalomanana. Ces événements sont bien malheureux, mais cela nous donne encore l'occasion de rappeler aux militaires qu’ils sont issus du peuple et qu’ils ne doivent pas se laisser manipuler par leurs officiers, souvent peu scrupuleux, au risque de subir la vindicte populaire.

 

Jonction

A l'origine de ce tragique événement, une 4x4 Mazda, une Renault SG2 et un camion de la gendarmerie nationale, qui avaient à bord 20 gendarmes au total, et qui étaient sous le commandement du Lt-Cl Rasolo (adjoint du CRZP de Fianarantsoa) étaient partis vers le sud de la ville. Leur objectif était de faire la jonction avec des soldats composés d’éléments du 1er régiment RM5, sous les ordres du général Andrianaivo Raymond. Croyant à avoir en face d’eux des soldats du camp du PDS Pety Rakotoniaina, ils ont ouvert le feu.

Toujours au sud de Fianarantsoa, mais cette fois-ci dans le Fokontany d’Ankidona, une 4x4 grenat suivie par deux camions a détruit un barrage. C’était hier, vers 10h du matin. Les occupants de ces voitures - les mêmes qui passeront après par Soahindrana - ont tiré des rafales sur les gens qui se trouvaient à proximité de la barricade. Bilan de cet acte de terrorisme, deux morts et plusieurs blessés, toujours selon notre source. Les victimes étaient une femme âgée et une jeune fille de 16 ans. La première se tenait près d’une épicerie, tandis que la seconde vendait des pistaches au bord de la route.

Dominique Ramiandrisoa 

 

Ambohimandroso
ENCORE UN PONT DYNAMITE

 

Le tablier du pont s’est effondré sur une longueur de 30 mètres, une des « piles » qui le supportait a été complètement détruite par la charge de dynamite. Le pont qui se trouvait au PK 83 de la RN7 à 5 km avant d’arriver à Ambohimandroso  est désormais fermé à la circulation.

L’acte de sabotage s’est déroulé dans la nuit de lundi à mardi, vers 2 heures 50 mn. L’explosion a réveillé la population dans un rayon de plusieurs kilomètres. Une enquête auprès de la population avoisinante a permis de connaître quelques faits étranges : un hélicoptère avait survolé très haut dans le ciel vers 3 heures 30,  une voiture 4x4 rouge avait rôdé non loin du pont quelques heures avant l’explosion, des voitures légères ont filé à toute vitesse vers Antananarivo quelques minutes après le sabotage...

Hier matin, les responsables des Travaux Publics étaient déjà sur les lieux pour un premier bilan. Il faudra trouver au moins 3 milliards de fmg pour réhabiliter ce pont, selon ces responsables. En attendant, force est pour les usagers de suivre la déviation d’Ihazolava  de 22 km pour rejoindre Antsirabe. On envisage aussi de remblayer le pont ferroviaire. Avant la crise de carburants, il passait quotidiennement au moins 1200 à 1700 voitures sur ce pont

Dominique Ramiandrisoa


Sénégal-Madagascar-OUA,LEAD
Médiation de quatre présidents africains auprès des rivaux malgaches

DAKAR, 17 avr (AFP) - Les deux protagonistes de la crise malgache, Didier Ratsiraka et Marc Ravalomana, ont été reçus séparément dans la nuit de mardi à mercredi à Dakar par quatre présidents africains engagés dans une tentative de médiation entre les deux hommes, a constaté l'AFP.
Ces chefs d'Etat, Abdoulaye Wade (Sénégal), Laurent Gbagbo (Côte d'Ivoire), Mathieu Kérékou (Bénin) et Joaquim Chissano (Mozambique), ainsi
que le secrétaire général de l'Organisation de l'Unité africaine (OUA) Amara Essy, devraient ensuite proposer aux deux hommes une solution de sortie de crise, avait précisé en début de soirée le président sénégalais.
Didier Ratsiraka, le président sortant de Madagascar, a été reçu le premier par les chefs d'Etat, pendant environ une heure et demie, de 23H30 à
01H00 locale (même heure GMT), dans une suite au 6e et dernier étage d'un grand hôtel de la périphérie de Dakar.
A sa sortie de l'entretien, M. Ratsiraka a rappelé qu'il était 4 heures du matin à Madagascar, estimant qu'il était trop fatigué pour faire des déclarations à la presse. "J'ai rencontré mes pairs", a-t-il seulement
déclaré, avant de partir rejoindre son épouse dans une villa du centre de Dakar réservée aux hôtes de marque.
Marc Ravalomanana, le maire d'Antananarivo, qui s'est autoproclamé
président après avoir contesté les résultats de l'élection présidentielle du 16 décembre dernier, a été reçu par les quatre chefs d'Etat immédiatement après son rival.
"Ce n'est pas encore terminé, mais c'est en bonne voie", a brièvement déclaré M. Ravalomanana après l'entretien. A la question de savoir si un accord avait été trouvé pour résoudre la crise, il a néanmoins répondu "Non, pas encore".
Marc Ravalomanana, se présentant comme le "président" de la république de Madagascar, et non comme le maire de la capitale, était arrivé mardi à la mi-journée à Dakar, précédant de quelques heures Didier Ratsiraka.
Il n'était pas certain dans la nuit que les deux hommes se rencontrent mercredi. Mais, selon le président Wade, "aucun des deux n'(en) exclut le
principe".
Selon lui les deux hommes devraient être "plus à l'aise" à Dakar, où il y a "moins de pression" de leur entourage qu'à Madagascar.
Tous deux avaient été invités la semaine dernière par le président Wade à
venir discuter à Dakar en marge d'une conférence sur le Nouveau partenariat
pour le développement de l'Afrique (NEPAD), qui s'est achevée mardi après-midi.
Les chefs d'Etat engagés dans la médiation entre les deux rivaux malgaches étaient venus à Dakar pour cette conférence.
Ils n'ont fait aucune déclaration après leurs premiers entretiens.
at/rf


Extrait d'Express Mada

DAKAR...

A l'invitation du président Abdoulaye Wade, Didier Ratsiraka devrait le rejoindre dans la journée par un autre vol privé également loué par l'OUA. Un "Tana-Dakar" de l'utilme dernière chance. Si M. Ravalamonana est accompagné de plusieurs de ses proches collaborateurs, dont l'ancienne ministre des affaires étrangères du président sortant Lila Ratsifandriahamanana, on ne sait toujours qui fera partie de la suite du président sortant, dont le départ était prévu ce matin, vraisemblablement de Toamasina.
Est-ce pour faire capoter cette rencontre à laquelle, on le sait, les deux protagonistes de la crise post-électorale se rendent plutôt contraints et forcés par la tournure violente prise par les événements de Fianarantsoa et la menace d'un embrasement plus généralisé, que Mahajanga est, à son tour, sortie de son calme précisément hier en début d'après midi ? Une manifestation publique du KMMR maintes fois interdite hors de son siège, selon les avertissements répétés du gouveneur Etienne Razafindehibe, a été cette fois sévèrement réprimée par les forces de l'ordre. Un premier bilan, obtenu en milieu hospitalier, faisait état d'au moins 37 blessés en soirée. On craignait cependant des débordements nocturnes malgré le couvre-feu.


Val Andriamahaitsimiavona 

Le Président Marc Ravalomanana et, entre autres, Norbert Ratsirahonana, Elyett Rasendratsirofo, Marson Evariste, Narisoa Rajaonarivony ainsi que Gaston Ravelojaona, ont rejoint hier, dans la journée, la capitale sénégalaise, Dakar, pour honorer l'invitation du président Abdoulaye Wade, qui s'est porté volontaire pour une mission de médiation pour le dénouement de la crise malgache. Selon des sources concordantes, le président sortant, Didier Ratsiraka, devait également quitter la Grande Ile, hier soir, pour s'y rendre. 


Clicanoo 16/04/2002 16:20:11 

Deux maisons d'élus pro-Ratsiraka incendiées à Antsirabe. 



Des centaines de jeunes partisans du "président autoproclamé" de Madagascar, Marc Ravalomanana, ont incendié mardi matin les maisons du maire et d'un député du camp du président sortant Didier Ratsiraka à Antsirabe, à 160 km au sud d'Antananarivo, a-t-on appris de sources concordantes.
La foule agissait en représailles de la destruction, dans la nuit, du pont d'Ambohimandroso, sur la route reliant Antsirabe à la capitale. Cette destruction est attribuée par les partisans de M. Ravalomanana au camp de M. Ratsiraka, dans le cadre de son blocus d'Antananarivo et de la région des hauts-plateaux, ont indiqué à l'AFP deux policiers contactés au téléphone à Antsirabe.
"Deux maisons ont brûlé et quatre voitures, mais il n'y a eu aucun affrontement et il n'y a pas de blessés", a-t-on indiqué à la gendarmerie de la ville, également contactée au téléphone.
"Les maisons du maire, Armand Andriamiaramanana, et du député, Denis Razafimahafaly, ont été incendiées par la foule", a précisé l'un des policiers. Les deux élus sont membres du parti du président Ratsiraka, l'Avant-Garde pour le Renouveau de Madagascar (Arema).
"La maison de la soeur d'un autre député Arema a été saccagée et quatre voitures ont été sorties de son garage pour être brûlées sur une place", a expliqué à l'AFP un habitant qui a assisté à la scène. Cette information a été confirmée de sources policières.
"La foule cherchait les trois responsables politiques parce qu'elle les soupçonne d'être à l'origine du dynamitage du pont", a indiqué un policier, ajoutant qu'aucun des trois hommes ne se trouvait sur place. 


allAfrica.com 

INTERVIEW 15 Avril 2002
Publié sur le web le 16 Avril 2002


Ofeibea Quist-Arcton    Dakar

Le Président Abdoulaye Wade, a invité les Présidents Didier Ratsiraka et Marc Ravalomanana, de Madagascar à se rencontrer à Dakar, dans l'espoir de mettre fin à l'une des crises africaines.
Ravalomanana a contesté les résultats de l'élection de décembre au Madagascar et s'est auto-proclamé Pésident, le 22 février 2002.

Ils ont tous les deux été invités à rencontrer d'autres dirigeants Africains en marge du sommet sur le Nepad à Dakar afin de trouver une solution à la crise politique au Madagascar, dont la récente flambée de violence a fait plusieurs morts.
Interview de notre envoyée spéciale, Ofeibea Quist-Arcton, à Dakar avec le ministre sénégalais des affaires étrangères Cheikh Tidiane Gadio, sur la crise malgache.
Q: A propos de la crise malgache, est-ce que les deux protagonistes ont confirmé leur présence à Dakar?
A: Je peux vous dire que Marc Ravalomanana est dans l'avion. Il vient à Dakar, ce qui nous remplit de joie, et que nous attendons avec impatience le président Didier Ratsiraka en terme de confirmer son heure d'arrivée à Dakar.
Quand nous l'aurons, on annoncera que les deux sont sur leur chemin. Mais ce qu'on pense c'est comme c'était acquis avec le Président Didier Ratsiraka, et finalement Marc Ravalomanana, a accepté et qu'il est même dans l'avion en train de venir, nous avons toutes les raisons d'être optimiste de penser que nous aurons la chance de contribuer au rapprochement des frères malgaches et à la résolution de la crise dans ce pays.
Q : Est-ce que la diplomatie sénégalaise a une solution toute prête ?
A: Justement, quelqu'un m'a demandé. Je dis que même si c'est le cas, invitant deux personnalités importantes d'un pays pour discuter avec elle, ce n'est pas dans les médias qu'on va régler le problème avant leur arrivée. Ca c'est un.
Deuxièmement, le président Wade a souhaité que ses paires qui sont ici contribuent avec lui à renouer les fils du dialogue avec les deux frères malgaches. Donc, de ce point de vue, la première chose qu'il fallait faire c'est de briser la glace et de permettre à ces deux leaders d'accepter de quitter leur pays. Ils ont accepté.
Ils viennent ici. Ils nous font confiance. Ils font confiance en notre pays, ils font confiance au reste de l'Afrique pour venir discuter avec leurs frères. De les voir ici, se serrer la main ou, peut être, s'embrasser devant tout le monde c'est déjà une victoire pour l'Afrique et c'est simplement ce que nous cherchons et nous espérons que ça aille dans cette direction.


MISNA, 16 AVR 2002 (15:6) 

VIOLENCES ET MORTS A FIANARANTSOA AUJOURD'HUI ENCORE 
Nouvelles violences et nouvelles victimes aujourd'hui à Fianarantsoa (400 kilomètres au sud d'Antananarivo, Madagascar). Les faits ont été rapportés il y a une heure par des sources de l'agence MISNA, qui précisent que deux femmes ont été tuées ce matin par des balles tirées sur la foule par des militaires fidèles au chef de l'Etat sortant, Didier Ratsiraka, dans le quartier d'Ankidona, il y a environ trois heures. A Fianarantsoa, une autre femme a été tuée hier dans le quartier d'Ambalapaiso à cause des affrontements entre les soldats de Ratsiraka et les militaires sympathisants du Comité pro-Ravalomanana (KMMR), le président 'alternatif' investi par le peuple. Hier encore, de violents désordres ont éclaté à Mahajanga, à environ 400 kilomètres au nord-ouest de la capitale. On ignore encore avec précision le bilan des victimes. Selon certains témoignages rapportés par la presse malgache, il y aurait au moins trois morts et une quarantaine de blessés. Les incidents ont éclaté lors d'une manifestation du KMMR contre laquelle, expliquent nos sources, les forces de l'ordre ont lancé plusieurs grenades. La nuit dernière, un autre pont a été détruit sur la route Antananarivo-Fianarantsoa. Il s'agit du pont d'Ambohimandroso, situé à une centaine de kilomètres au sud de la capitale. (CC) 


Fianarantsoa - Dernière heure
Le général Andrianaivo au micro, à Mahazoarivo
On a appris hier tard dans la soirée que le général Raymond Andrianaivo a été abattu par un commando de trois hommes cagoulés sur son lit d'hôpital de Fianarantsoa, vers 19h30.Il semble qu'il ait été abattu à bout portant de sept balles dans la tête. Les tueurs se sont ensuite enfuis. Le général Raymond Andrianaivo a été admis à l'hôpital de Tambohobe hier en début d'après-midi pour des blessures au ventre et à la jambe qu'il aurait reçues à l'entrée sud de la ville de Fianarantsoa. D'après diverses sources, le général se trouvait à la tête d'un groupe venu du sud pour renforcer la garde du gouverneur Emilson. Un autre groupe, dirigé par le lieutenant-colonel de gendarmerie Rasolo Jean-Baptiste, lui aussi du camp du gouverneur Emilson, serait venu pour l'accueillir. Suite à une confusion -les deux groupes ne s'étant pas semble t-il reconnus- une fusillade a éclaté de part et d'autre. Le colonel Rasolo Jean-Baptiste trouva la mort lors de cet incident tandis que le gl Raymond Andrianaivo y fut blessé, d'où son transfert à l'hôpital. Et on connaît la suite. La population de la capitale se souvient certainement de ce général qui a dirigé il y a quelques semaines, la défense du palais de Mahazoarivo, lors de la marche du gouvernement Sylla vers la primature.:

Mamy Nohatrarivo

 

 

 

 

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