
DERNIERE
HEURE AFP du 18/4/2002
Accord pour un gouvernement de réconciliation à Madagascar
DAKAR, 18 avr (AFP) - 14h41 - Les deux protagonistes de la crise à Madagascar, les présidents sortant Didier Ratsiraka et autoproclamé Marc Ravalomanana, ont signé jeudi à Dakar un accord prévoyant la mise en place d'un gouvernement de réconciliation.
L'accord se fonde également sur l'arrêt de la Chambre administrative de la Cour suprême malgache, qui a annulé cette semaine les résultats de l'élection présidentielle du 16 décembre, à l'origine de la crise, et "implique un nouveau décompte contradictoire des voix".
"Les partis conviennent que dans l'hypothèse où aucun candidat n'a obtenu la majorité requise pour être élu au premier tour de scrutin", indique le texte de l'accord, "un référendum populaire portant sur le choix entre les deux candidats sera organisé (...) dans un délai de six mois maximum".
Dans ces conditions", poursuit-il, "un gouvernement de réconciliation nationale de transition sera mis en place suivant les principes suivants:
- le Premier ministre sera désigné d'un commun accord entre Didier Ratsiraka et Marc
Ravalomanana,
- sur les 5 ministères de souveraineté, Marc Ravalomanana proposera deux personnalités à l'Intérieur et aux Finances,
- tous les autres membres du gouvernement seront désignés d'un commun accord, à raison de la moitié par M. Ratsiraka et l'autre moitié par
M.Ravalomanana".
Selon le texte, les deux parties conviennent en outre, "à la proclamation des résultats, de mettre en place un conseil supérieur de la transition, dont la mission est de veiller au bon déroulement de la transition".
Marc Ravalomanana "est désigné en qualité de président de cette institution, avec rang protocolaire de 2ème persponnalit&eacu e; de l'Etat", indique encore l'accord.
TRIBUNE
18/4/2002
FIANARANTSOA
PETY BIENTÔT INSTALLÉ
Plus aucun obstacle à l'installation
du président de la Délégation spéciale (chef de la province) de
Fianarantsoa, Pety Rakotoniaina. Les éléments armés qui assuraient la
défense du Palais du gouverneur ont quitté le site. Seul un petit
détachement y est resté hier soir, comme pour effrayer d'éventuels
maraudeurs. Andohanatady, ville ouverte donc. Ce jour, Pety Rakotoniaina
engage des tractations avec les leaders de l'Armée, les autorités
religieuses et les chefs coutumiers pour fixer les modalités de la prise de
possession du site déserté.
La démoralisation avait gagné du terrain dans les rangs des unités
pro-Ratsiraka qui gardaient le Palais du gouverneur. La première raison en
est l'hostilité ouverte et affichée de la population de Fianarantsoa à
leur endroit. Les barrages érigés en plusieurs endroits dans la ville sont
destinés à gêner, voire à bloquer leurs déplacements. Leurs mouvements
étaient d'ailleurs tous rapportés à l'autre camp par des habitants qui se
sont mués en espions et en dénonciateurs. La haine à leur endroit a
d'ailleurs été amplifiée par les agissements maladroits ou agressifs des
ratsirakistes, comme les jets de grenade dans la foule du KMMR, la
brutalité contre les servants des barrages, les rafales d'armes
automatiques envoyées à tort et à travers pour intimider, etc.
COUP DE GRÂCE
Les troupes ratsirakistes ont d'ailleurs remarqué que dans leurs rangs, il
y a peu d'éléments qui se battent avec conviction pour la
"cause". La plupart ont été incorporés dans la
"milice" par la ruse et y sont maintenus par la force. Comme ces
élèves-gendarmes qui y ont été entraînés par leurs supérieurs, et
dont certains se sont échappés du domaine en profitant de l'obscurité ou
d'une mission à l'extérieur de l'enceinte. Comme également ces élèves
sous-officiers d'Antsirabe convoyés jusqu'à Fianarantsoa par des officiers
intéressés, et qui ont été tout étonnés de tomber dans l'embuscade
tragique. Des civils ou "miliciens" d'obscure provenance ont
d'ailleurs été aussi enrôlés, ce qui faisait de la garde du Palais du
gouverneur une unité hétérogène où les motivations étaient disparates
et où les frictions n'étaient pas rares. On signalera que le jour de
l'assaut, vendredi dernier, les gendarmes de Fianarantsoa se sont
désolidarisés de l'unité d'Andohanatady, désobéissant à leur chef
local qui dirige la mutinerie.
Le coup de grâce a été donné hier, avec la mort des deux officiers qui
ont animé avec zèle et détermination la défense d'Andohanatady : le
général Andrianaivo Raymond (ou l'homme de Mahazoarivo) et le colonel
Rasolo Jean-Baptiste. Les circonstances de leur décès ont d'ailleurs de
quoi développer le défaitisme : ils se sont entretiré lors d'une tragique
méprise (voir par ailleurs notre article) qui était peut-être le signe du
dérarroi et de la panique qui s'emparaient de l'unité d'Antohanatady.
Sombrant dans le défaitisme, les éléments armés ont en nombre déserté
le site hier en fin d'après-midi, avançant un prétexte qui n'a rien de
militaire : prendre part à la veillée mortuaire des deux officiers…
Beaucoup de morts en ce début de semaine, ponctué par le dynamitage du
pont d'Ambohimandroso. Mais avec Pety Rakotoniaina, qui va prendre
possession du Palais du gouverneur, Marc Ravalomanana à Dakar pourra se
dire que tout n'est pas… noir.
Adelson
RAZAFY
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Arrivée
de l'amiral à Paris: La diaspora se mobilise
Informée du séjour cette semaine de Didier Ratsiraka à Paris, après le
Sommet de Dakar, la disapora malgache en France entend organiser un sit-in
devant la résidence parisienne de l'amiral, la "villa Madrid" à
Neuilly. Ce sera une occasion pour les pro-Ravalomanana de France de
dénoncer les abus de pouvoir, les fraudes électorales et les actes
terroristes perpétrés par M. Ratsiraka. En vue de cette manifestation, des
membres de la diaspora se sont réunis hier soir afin de préparer les
banderoles et pancartes… Parallèlement, ils s'attendent également à
l'arrivée dans la capitale française de Marc Ravalomanana. Aussi, une
rencontre avec la communauté malgache est prévue dans un foyer
international de Paris.
MISNA, 17 AVR 2002 (23:1)
PREMIER FACE-A FACE ENTRE RATSIRAKA ET RAVALOMANANA
Les 'deux présidents'du Madagascar se sont finalement rencontrés. Les deux protagonistes de la crise malgache, le président sortant Didier Ratsiraka et le 'président parallèle' Ravalomanana ont eu leur premier face-à-face après un long bras de fer politique à la suite des élections présidentielles du 16 décembre dernier. Les deux hommes politiques ont été invités au dialogue par le président sénégalais Abdoulaye Wade qui tente une difficile médiation entre les deux protagonistes en marge du sommet du NEPAD (Nouveau partenariat pour le Développement en Afrique) qui a débuté lundi dernier à Dakar. Aucun détail sur la rencontre n'a filtré pour le moment. (AHG)
FIANARANTSOA, 17 AVR 2002 (22:42)
LES PARTISANS DE RAVALOMANANA ENTRENT DANS LA RESIDENCE DU GOUVERNEUR APRES 5 JOURS DE SIEGE (STANDARD,
POLITICS/ECONOMY)
Le siège de Fianarantsoa est terminé. D'après des sources de la MISNA contactées il y a quelques minutes, les hommes armés qui protégeait la résidence du gouverneur de la province autonome de Fianarantsoa Emilson auraient quitté les lieux. Le bâtiment serait entre les mains des sympathisants du président 'parallèle', Marc Ravalomanana qui, depuis des jours assiégeaient Andohanatady, la colline où se trouve la résidence en question. Le président de la délégation spéciale Pety Rakotoniaina (nommé par le 'gouvernement parallèle'), en parlant à travers des radios locales, a invité toute la population à laisser sortir de la ville les hommes qui ont abandonné les bureaux de la province et à occuper les structures de l'administration durant la nuit. Demain, on attend l'installation de Rakotoniaina en tant que nouveau gouverneur de la province. La situation dans la troisième ville de l'île africaine a dégénéré quand le 12 avril les militaires proches de Ravalomanana avaient décidé de remplacer par la force le gouverneur Emilson (fidèle à Ratsiraka) par Rakotoniaina. Par la suite, un accrochage entre les partisans des deux parties avait duré toute la journée faisant six morts, dont un missionnaire canadien. Le bilan des affrontements qui se sont poursuivis pendant les jours suivants ont fait au total 10 victimes. Les violences à Fianarantsoa revêtent une importance particulière dans la mesure où le bras de fer entre les deux présidents s'était, jusque-là, maintenu au niveau politique et on n'avait pratiquement enregistré aucune d'effusion de sang. A Fianarantsoa on avait donc fait tomber le dernier tabou: pour la première fois, les forces de sécurité qui appuient Ravalomanana et celles qui soutiennent Ratsiraka se sont affrontés ouvertement. (AHG)
ANTANANARIVO (AFP) -
La Cour suprême de Madagascar a annulé mardi la
proclamation des résultats officiels du premier tour de la présidentielle du
16 décembre 2001. Elle a confié le soin à une autre cour d'effectuer unnouveau décompte des suffrages.
Ces résultats officiels, publiés par la Haute Cour Constitutionnelle (HCC),
avaient placé le maire d'Antananarivo Marc Ravalomanana en ballotage
favorable face au président sortant Didier Ratsiraka, contraignant les deux
hommes à un second tour. M. Ravalomanana avait rejeté ces résultats, considérant l'avoir emporté dès le premier tour.
Marc Ravalomanana retournera aux urnes si les résultats officiels qui doivent être proclamés par une nouvelle cour ne lui donnent pas la majorité
absolue au premier tour de la présidentielle, a aussitôt déclaré son "Premier ministre" Jacques Sylla.
Dans son arrêt, la chambre administrative de la Cour suprême confirme son arrêt du 10 avril qui annulait la composition de la HCC et "constate la
nullité de l'arrêt du 25 janvier proclamant les résultats officiels du premier tour de l'élection présidentielle".
Pour éviter un vide juridique, elle remet en place l'ancienne HCC, nommée en
partie sous le régime de M. Ratsiraka et en partie sous la présidence de son
prédécesseur, Albert Zafy. De facto, le nouveau décompte des suffrages du
premier tour ainsi que la proclamation des résultats officiels est confié aux neuf membres de cette ancienne HCC, estiment juristes et
constitutionnalistes.
Parmi les neuf anciens membres de la HCC, cinq sont connus pour avoir été favorables à Ratsiraka. Les quatre autres sont considérés comme
pro-Ravalomanana après avoir participé le 22 février, au sein d'un collège
de hauts magistrats, à la cérémonie de son "investiture".
A Dakar, la médiation engagée mardi soir par plusieurs présidents africains
entre les deux protagonistes de la crise à Madagascar, devait se poursuivre
mercredi dans la capitale sénégalaise. Dans la nuit, les présidents sénégalais Abdoulaye Wade, ivoirien Laurent Gbagbo, béninois Mathieu Kérékou
et mozambicain Joaquim Chissano, avaient rencontré séparément les deux hommes, arrivés dans la journée à Dakar.
"Ce n'est pas encore terminé, mais c'est en bonne voie", avait brièvement déclaré après l'entretien Marc Ravalomanana. "J'ai rencontré mes pairs",
avait indiqué le président sortant Didier Ratsiraka, rappelant par là qu'il
demeurait le chef de l'Etat.
Selon un observateur aux discussions, les deux "présidents" ne semblent pas
avoir évolué dans leurs positions et la médiation pourrait être laborieuse.
Un autre observateur estimait cependant difficile d'imaginer qu'ils aient "traversé toute l'Afrique" sans avoir envie de faire avancer les choses. "Je
pense qu'ils ont tous les deux envie de trouver un compromis", a estimé cette source, sous couvert de l'anonymat.
Mada
Express 17/4/2002
Madagascar: les résultats de la présidentielle annulés

La Cour suprême de Madagascar a annulé mardi la proclamation des résultats officiels du premier tour de la présidentielle du 16 décembre 2001. Elle a confié le soin à une nouvelle cour d'effectuer un nouveau décompte des suffrages. Ces résultats officiels, publiés par la Haute Cour Constitutionnelle (HCC), avaient placé le maire d'Antananarivo Marc Ravalomanana en ballotage favorable face au président sortant Didier Ratsiraka, contraignant les deux hommes à un second tour. M. Ravalomanana avait rejeté ces résultats, considérant l'avoir emporté dès le premier tour. Marc Ravalomanana retournera aux urnes si les résultats officiels qui doivent être proclamés par une nouvelle cour ne lui donnent pas la majorité absolue au premier tour de la présidentielle, a aussitôt déclaré son "Premier
ministre" Jacques Sylla. Dans son arrêt, la chambre administrative de la Cour suprême confirme son arrêt du 10 avril qui annulait la composition de la HCC et "constate la nullité de l'arrêt du 25 janvier proclamant les résultats officiels du premier tour de l'élection présidentielle". Pour éviter un vide juridique, elle remet en place l'ancienne HCC, nommée en partie sous le régime de M. Ratsiraka et en partie sous la présidence de son prédécesseur, Albert Zafy. De facto, le nouveau décompte des suffrages du premier tour ainsi que la proclamation des résultats officiels est confié aux neuf membres de cette ancienne HCC, estiment juristes et constitutionnalistes. Parmi les neuf anciens membres de la HCC, cinq sont connus pour avoir été favorables à Ratsiraka. Les quatre autres sont considérés comme
pro- Ravalomanana après avoir participé le 22 février, au sein d'un collège de hauts magistrats, à la cérémonie de son "investiture".
A Dakar, la médiation engagée mardi soir par plusieurs présidents africains entre les deux protagonistes de la crise à Madagascar, devait se poursuivre mercredi dans la capitale sénégalaise. Dans la nuit, les présidents sénégalais Abdoulaye Wade, ivoirien Laurent Gbagbo, béninois Mathieu Kérékou et mozambicain Joaquim Chissano, avaient rencontré séparément les deux hommes, arrivés dans la journée à Dakar. "Ce n'est pas encore terminé, mais c'est en bonne voie", avait brièvement déclaré après l'entretien Marc Ravalomanana. "J'ai rencontré mes pairs", avait indiqué le président sortant Didier Ratsiraka, rappelant par là qu'il demeurait le chef de l'Etat. Selon un observateur aux discussions, les deux "présidents" ne semblent pas avoir évolué dans leurs positions et la médiation pourrait être laborieuse. Un autre observateur estimait cependant
difficile d'imaginer qu'ils aient "traversé toute l'Afrique" sans
avoir envie de faire avancer les choses. "Je pense qu'ils ont tous les
deux envie de trouver un compromis", a estimé cette source, sous
couvert de l'anonymat.
|
Sur
RFI du 18 avril 2002 à 07h00:"Madagascar,
peut être la fin de la crise.
Après
un face à face de DR et MR sous l'égide de l'ONU et de l'Unité
Africaine, les 2 protagonistes sont arrivés à un accord.
Ceci
est arrivé après l'annonce officiel de la décision de la Cour Suprême
malgache qui a annulé les résultats du 1er tour de l'election
présidentielle"

Sur
RFI du 17 avril 2002 à 12h00:"Médiation
africaine:

DR et MR reçu séparément par 4 Président Africain
-Un
général fidèle à DR tué à Fianar par 7 balles"

Clicanoo.com
du 18/4/02 Les
présidents sortant Didier Ratsiraka et autoproclamé Marc Ravalomanana,
se sont finalement rencontrés hier à Dakar. Par ailleurs, les résultats
du premier tour de l'élection présidentielle, à l'origine de la crise
à Madagascar, ont été annulés mardi par une décision de
Les
deux hommes, qui ne s'étaient pas rencontrés depuis le 13 février, sous
l'égide de l'Organisation de l'Unité africaine (OUA), étaient ensemble
hier en fin de journée dans un grand hôtel de la périphérie de Dakar.
Une médiation est menée depuis mardi entre les deux rivaux malgaches
dans cet hôtel par plusieurs chefs d'Etat africains réunis par le
président sénégalais Abdoulaye Wade.
Le secrétaire général de l'OUA, Amara Essy, est également présent, de
même que le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU en
Afrique de l'Ouest, Ibrahima Fall, basé à Dakar.
Avant de se retrouver ensemble, Didier Ratsiraka et Marc Ravalomanana
avaient rencontré à plusieurs reprises et à tour de rôle les
présidents Abdoulaye Wade, Laurent Gbagbo (Côte-d'Ivoire) et Joaquim
Chissano (Mozambique). Le président béninois Mathieu Kérékou, qui
avait participé à la médiation mardi soir, était rentré hier matin
dans son pays. La base des discussions a évolué dans la journée,
puisque les résultats du premier tour de l'élection présidentielle du
16 décembre dernier, à l'origine de la crise, ont été annulés par la
cour suprême malgache (lire par ailleurs).
OUI À UN RETOUR AUX URNES SI…
A Antananarivo, le "Premier ministre" de M. Ravalomanana,
Jacques Sylla, a fait savoir que celui-ci retournerait aux urnes si les
résultats officiels de la présidentielle, qui doivent faire désormais
l'objet d'un nouveau décompte par une nouvelle cour, ne lui accordaient
pas la majorité absolue au premier tour.
“Si les nouveaux résultats officiels nous donnent la majorité absolue,
j'espère que l'amiral Ratsiraka acceptera de reconnaître que Marc
Ravalomanana est le président de Madagascar”, a-t-il ajouté.
“L'annonce de M. Sylla est totalement en phase avec celle faite aux
médiateurs de Dakar par M. Ravalomanana”, note un expert étranger
proche de la médiation. “L'arrêt de la Cour suprême est dans la
légalité”, observe-t-il, en ajoutant : “Si la nouvelle HCC proclame
que M. Ravalomanana est président dès le premier tour, il devient le
président légal pour tout le monde, y compris la communauté
internationale.”
“Mais il doit également accepter les autres conséquences de l'arrêt :
de facto, jusqu'à l'annonce des résultats, il ne peut plus être
président et la solution d'un gouvernement intérimaire d'union
nationale, comprenant des éléments des deux camps, redevient nécessaire”,
analyse l'expert. Il s'agit là de la proposition récurrente de la
communauté internationale, par la voix de l'OUA.
CONDAMNATION DE L’UNION EUROPÉENNE
“C'est une solution idéale mais elle a peu de chances d'aboutir”,
commente un autre observateur étranger proche des négociations. Pour
lui, les violences sont allées trop loin sur le terrain et les deux
hommes sont débordés par leurs partisans extrémistes.
“Le gouvernement d'union nationale est le scénario optimiste dessiné
par les bailleurs de fonds, mais leur scénario pessimiste, c'est-à-dire
le conflit larvé qui dégénère en guerre civile, se profile
malheureusement”, prédit un observateur international.
"Nous sommes conscients que la chambre administrative sera neutre
dans le nouveau comptage des voix et que la justice triomphera", a de
son côté déclaré le "vice-Premier ministre" de M.
Ravalomanana, Narisoa Rajaonarivony, présent à Dakar.
Les deux principaux intéressés n'avaient cependant pas commenté hier
cette décision de justice. Un observateur aux rencontres tenues dans la
nuit de mardi à mercredi avait estimé que les deux
"présidents" ne semblaient pas avoir évolué dans leurs
positions et que la médiation pourrait être laborieuse.
Mais un autre observateur estimait difficile d'imaginer qu'ils aient
"traversé toute l'Afrique" sans avoir envie de faire avancer
les choses. "Je pense qu'ils ont tous les deux envie de trouver un
compromis", a estimé cette source, sous couvert de l'anonymat.
De son côté, l'Union européenne a condamné hier les violences et les
violations des droits de l'Homme à Madagascar, tout en exprimant “sa
préoccupation” pour la détérioration de la situation dans ce pays et
en suggérant “l'instauration d'un gouvernement de réconciliation
nationale”. L’UE a également “condamné les attaques perpétrées
de manière délibérée contre le bon fonctionnement de l'économie de
tout le pays et contre la libre circulation des marchandises et des
personnes”. Les Quinze demandent “que les conditions pour la reprise
immédiate des activités économiques et sociales soient rétablies” et
“suggèrent l'instauration d'un gouvernement de réconciliation
nationale qui aura pour objectif principal l'organisation d'un nouveau
scrutin dans un délai de six mois”.
L'UE se dit prête à soutenir politiquement et techniquement la tenue de
ce nouveau scrutin, notamment “par l'envoi d'observateurs internationaux”
et à continuer à appliquer les programmes d'assistance et de
coopération.
LA COUR SUPRÊME ANNULE LES RÉSULTATS OFFICIELS
DE LA PRÉSIDENTIELLE
La Cour suprême de Madagascar a annulé la proclamation des résultats
officiels du premier tour de la présidentielle du 16 décembre 2001. Ces
résultats officiels, publiés par la Haute cour constitutionnelle (HCC),
avaient placé Marc Ravalomanana en ballottage favorable face à Didier
Ratsiraka, contraignant les deux hommes à un second tour. M. Ravalomanana
avait rejeté ces résultats, considérant l'avoir emporté dès le
premier tour. Dans un arrêt en interprétation rendu mardi, la chambre
administrative de la Cour suprême a confirmé son arrêt du 10 avril qui
annulait la composition de la HCC et “constate la nullité de l'arrêt
du 25 janvier proclamant les résultats officiels du premier tour de
l'élection présidentielle”. Pour éviter un vide juridique, elle remet
en place l'ancienne HCC, nommée en partie sous le régime de M. Ratsiraka
et en partie sous la présidence de son prédécesseur, Albert Zafy. De
facto, le nouveau décompte des suffrages du premier tour ainsi que la
proclamation des résultats officiels est confié aux neuf membres de
cette ancienne HCC, estiment juristes et constitutionnalistes.
“Dans la pratique, il revient aux anciens membres de la HCC de proclamer
les résultats officiels du premier tour”, a expliqué Jean-Michel
Rasolonjatovo, membre du Conseil supérieur de la magistrature.
Parmi les neuf anciens membres de la HCC, cinq sont connus pour avoir
été favorables à Ratsiraka.
Les quatre autres sont considérés comme pro-Ravalomanana après avoir
participé le 22 février, au sein d'un collège de hauts magistrats, à
la cérémonie de son investiture. M. Ratsiraka avait renouvelé la
composition de la HCC, seule habilitée à juger la régularité des
scrutins et en proclamer les résultats, à quelques jours de l'ouverture
de la campagne présidentielle.
Pana
Reeve / Benjamin Hugodot
L'Express
de Mada 18/4/2002
Ratsiraka
- Ravalomanana : la première rencontre a débuté par une embrassade
Une première rencontre entre Didier Ratsiraka et Marc Ravalomanana a eu
lieu hier, à Dakar, la capitale sénégalaise, dans un grand hôtel.
"Les deux hommses se sont embrassés", a précisé un témoin de
la scène.
Ratsiraka
- Ravalomanana : la première rencontre a débuté par une embrassade
Rien n'a filtré de ce premier entretien, si ce n'est la "bonne
atmosphère" dans laquelle il s'inscrit. Et peut-être même sous un
jour nouveau puisqu'il est désormais admis, au moins dans le camp de M.
Ravalomanana, qu'un nouveau décompte des résultats du premier tour de
scrutin du 16 décembre dernier va être effectué par l'ancienne Haute
cour constitutionnelle, celle présidée par M. Boto Victor, rétablie de
plein droit dans ses fonctions après l'arrêt en annulation puis en
interprétation rendu par la Cour surprême. M. Jacques Sylla a déclaré
hier à des journalistes étrangers que "le président Ravalomanana
ira à un second tour si la HCC en décide ainsi".
Dans cette perspective d'une issue négociée, d'abord, sanctionnée par
les urnes, ensuite, qui est aujourd'hui capable de ramener, très vite,
avec l'autorité nécessaire, le calme dans les villes de provinces qui
s'enflamment ?
Si à Fianarantsoa la résidence du gouverneur Emilson a été investie
hier, sans nouvelle effusion de sang semble-t-il, Antsirabe et Mahajanga
restent encore les grandes villes du pays les plus agitées et où les
risques de dérapages inter-ethniques et xénophobes ne doivent pas être
pris à la légère. Aussi, même de Dakar, une déclaration conjointe de
MM. Ratsiraka et Ravalomanana s'impose pour appeler la population et les
partisans des deux camps à "cesser le feu", à stopper les
violences. Et l'armée "réconciliée" pourrait en assurer le
contrôle et ramener le pays au calme, en attendant la proclamation des
nouveaux résultats officiels.
Didier Ratsiraka et Marc Ravalomanana "se sont embrassés lorsqu'ils
se sont vus" mercredi à Dakar, selon un témoin de la rencontre dans
la capitale sénégalaise. La rencontre se déroule dans "une bonne
atmosphère : la preuve, c'est que lorsqu'ils se sont vus, ils se sont
embrassés", a déclaré à la presse Chérif Elvalide Seye,
conseiller en communication du président sénégalais Abdoulaye Wade.

Ravalomanana (c) accueilli à Dakar par le ministre sénégalais des Affaires étrangères
© AFP/Archives Seyllou
"Les discussions se poursuivent", a-t-il ajouté. "S'il y a
des chances de solution, il va de soi qu'ils resteront le temps qu'il
faut", a encore estimé Didier Ratsiraka et Marc Ravalomanana, se
sont, en effet, rencontrés hier mercredi à Dakar, apprend-on de la
capitale sénégalaise par des dépêches d'agence.
Les deux hommes, qui ne s'étaient pas rencontrés depuis le 13 février,
sous l'égide de l'Organisation de l'Unité africaine (OUA), étaient
ensemble mercredi en fin de journée dans un grand hôtel de la
périphérie de Dakar. La médiation est menée depuis mardi dans cet
hôtel par plusieurs chefs d'Etat africains réunis par le président
sénégalais Abdoulaye Wade. Le secrétaire général de l'OUA, Amara Essy,
est également présent, de même que le représentant spécial du
secrétaire général de l'ONU en Afrique de l'Ouest, Ibrahima Fall, basé
à Dakar.

Avant de se retrouver ensemble, Didier Ratsiraka et Marc Ravalomanana
avaient rencontré à plusieurs reprises et à tour de rôle les
présidents Abdoulaye Wade, Laurent Gbagbo (Côte d'Ivoire) et Joaquim
Chissano (Mozambique).
Le président béninois Mathieu Kérékou, qui avait participé à la
médiation mardi soir, était rentré mercredi matin dans son pays.
La base des discussions a évolué mercredi, puisque les résultats du
premier tour de l'élection présidentielle du 16 décembre dernier, à
l'origine de la crise, ont été annulés par la Cour suprême. Les deux
principaux intéressés n'ont cependant pas encore commenté cette
décision de justice.
Comme la veille, le président sortant Didier Ratsiraka et son rival, Marc
Ravalomanana, ont rencontré les chefs d'Etat à tour de rôle, dans un
grand hôtel de la périphérie de Dakar. M. Ratsiraka a également été
reçu par le président sénégalais Abdoulaye Wade au palais de la
République, a-t-on indiqué de source proche de la présidence.
Un observateur aux rencontres tenues dans la nuit de mardi à mercredi
avait estimé que les deux hommes ne semblaient pas avoir évolué dans
leurs positions et que la médiation pourrait être laborieuse.
Mais un autre observateur estimait difficile d'imaginer qu'ils aient
"traversé toute l'Afrique" sans avoir envie de faire avancer
les choses. "Je pense qu'ils ont tous les deux envie de trouver un
compromis", a estimé cette source, sous couvert de l'anonymat.
Retour aux infos du jour
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L’Express
de Madagascar - 17/04/2002
Un
général assassiné - Violences à Antsirabe - Le pays suspendu à Dakar
Journée d’inquiétudes et d’angoisses, aussi, avec la reprise des
violences à Antsirabe de partisans du KMMR contre les domiciles d’élus
et de dignitaires de l’Arema, avec le sabotage à la dynamite, en trois
endroits, dans la nuit de lundi à mardi, du pont d’Ambohimandroso sur
la RN7 entre Ambatolampy et Antsirabe et, plus grave encore, avec l’assassinat
à l’hôpital de Fianarantsoa, où il avait admis gravement blessé, du
général Raymond Andrianaivo de plusieurs balles dans la tête tirées
par des hommes encagoulés.
Journée de sagesse, pourtant, avec la publication de l’arrêt en
interprétation de l’arrêt de la chambre administrative de la Cour
suprême qui rétablit donc de plein droit la composition de la Haute cour
constitutionnelle, celle présidée par Boto Victor.
Mais journée, aussi, d’absurdités incroyables commises à l’entrée
sud de Fianarantsoa où des renforts venus de Toliara pour le gouverneur
Emilson, placés précisément sous le commandement du général
Andrianaivo, ont, pour des raisons encore inexpliquées, échangé des
tirs avec les hommes du convoi envoyé spécialement pour les escorter et
les protéger ! Au passage, ces militaires avaient tué deux femmes parmi
les passants. Et deux autres colonels sont également morts hier, l’un
à Antsirabe, l’autre à Fianarantsoa.
Au
conseil des ministres d'Ambohitsorohitra : Interdiction de vol pour la
Sonavam
Parmi les décisions adoptées à l'issue de cette réunion, on note, au
titre du ministère de la santé que les centres hospitaliers
universitaires seront redynamisés. Au ministère de la population,
l'organigramme a été revu pour permettre une meilleure coordination des
actions de ce département.
Mais le fait marquant de ce conseil concerne le ministère des transports,
du tourisme et de l'environnement qui a fait part de quelques
communications, relatives d'une part à l'interdiction, jusqu'à nouvel
ordre, de l'exportation des espèces protégées de faune et flore; et
d'autre part, à l'interdiction de vol, également jusqu'à nouvel ordre,
de tous les appareils de la Sonavam ainsi que ceux des autres compagnies
de transports aériens qui ont travaillé de près ou de loin avec cette
société. Aux motifs de cette interdiction, il a été souligné que la
Sonavam se serait illustrée, ces derniers temps, par son soutien aux
actes terroristes qui ont eu cours au pays (transport d'armes et des
milices, ainsi que des carburants destinés à approvisionner le marché
noir dans la capitale…) Le conseil a, en tout cas, approuvé ces
communications.
Recueillis par Miadana
Andriamaro
Confusion
meurtrière à Fianarantsoa
Le Général Andrianaivo grièvement blessé et le Lieutenant Colonel
Rasolofo Jean Baptiste tué sans compter les éventuels blessés, tel a
été le bilan provisoire des violents affrontements armés qui s’étaient
produits à Ambalambositra, une localité située entre Mahazengy
Fianarantsoa I et Soaindrana Fianarantsoa II, aux environs de 12 H 30. Ces
informations ont été confirmées par le Général Randriamifidisoa pro
Ravalomanana, hier en fin d’après midi.
Lors d'une interview le Général a tenu à apporter des précisions non
seulement autour de cette affaire qu’il a décrit comme triste mais
aussi et surtout de l’embuscade du samedi 13 avril.
"Nous avons convenu le Général Randriafeno et moi-même que toute
opération contre le palais d’Andohanatady sera suspendue tant qu’il n’y
a pas d’action qui mettra en jeu la sécurité des civils et des
militaires. Malgré cet accord, j’ai été très surpris d’apprendre
un déplacement de gendarmes vers le sud suivant le rapport qui m’a
été adressé par des éléments de reconnaissance. Ce déplacement
devait couvrir l’arrivée de camion de renforts depuis Tuléar et
dirigés par le Général Andrianaivo venus à bord d’un camion. Je l’ai
immédiatement contacté par téléphone. Il me disait ne pas en être au
courant et m’assura qu’il me rappellerait. Après 15 minutes d’attente
sans réponse, j’ai décidé d’envoyer des éléments pour
"accueillir" et ceux du Général Andrianaivo et ceux du
Lieutenant Colonel Belone. Mais curieusement et pour des raisons que j’ignore,
le départ a été retardé par deux fois. La première fois le chauffeur
était introuvable et lorsqu’il est revenu sur les lieux, un incident
mécanique empêchait le vehicule de démarrer. Réparation faite, l’équipe
pouvait finalement partir en opération. Entre temps, nous avons appris la
fusillade entre les éléments proches du Gouverneur à Ambalambositra. J’ai
ordonné le retour immédiat des éléments.
Le Lieutenant Colonel Rasolofo Jean Baptiste a été tué sur le coup
tandis que le Général Andrianaivo touché à l’abdomen et au niveau
supérieur de la cuisse a été évacué à l’hopital. J’étais allé
le voir pour le réconforter et lui apporter mon soutien total dans le but
de le faire évacuer sur Antananarivo dans les plus brefs délai par
hélicoptère comme je l’ai fait pour les victimes du 13 avril.
Immédiatement, le Ministre de la défense n’a opposé aucune objection
et s’est affairé pour prendre les dipositions qui s’imposaient. L’évacuation
ne pourra cependant se faire que demain (ce jour). J’ai dit au Général
Andrianaivo que nos positions respectives à travers nos convictions, nous
placaient comme des ennemis. Mais ces moments cruciaux nous ont permis de
retrouver notre amitié devenue intacte. J’assume mes responsabilités
à ce sujet quelles qu’en soient les conséquences".
Sur un autre domaine, le Capitaine qui commandait le détachement des
élèves gendarmes n’a pas caché sa désapprobation quant à l’erreur
flagrante qui avait marqué la coordination. Il voulait alors rentrer avec
ses soldats à Ambositra. J’ai tout de suite téléphoné au Commandant
de l’Ecole lequel m’a fait part de sa volonté de rappeler les
élèves. Il me disait pendant ce temps ne pas disposer des moyens
necessaires. Actuellement je suis en train de chercher ce moyen.
En ce qui concerne l’embuscade du samedi 13 avril, je tiens à préciser
que je ne pouvais pas la tendre sans la mise en place des ambulances à
proximité des lieux. Justement sans l’intervention immédiate des
techniciens de secours le bilan aurait pu être très lourd".
Cela dit, la petite colonne était composée de trois véhicules qui
partait de Tsaramandroso. La fameuse 4x4 rouge selon des témoins ouvrait
la voie et était suivi de deux camions de transport de troupes
puissamment armés puisque deux armes ont été décrites comme des
lance-roquettes. A vive allure, ils se dirigeaient vers Ankidona. Des
rafales crépitaient le long de son parcours. D’abord continuait un
autre témoin, les gendarmes tiraient en l’air puis visaient les toits
des maisons et tiraient en bas. Une balle a touché une jeune fille de 16
ans la tuant sur le coup et une autre une vendeuse de volailles à Anjomà.
Entre temps, l’ambulance ne pouvait se déplacer ayant été canardé à
deux reprises le vendredi 12 avril selon le docteur et qui avait fait
encore une fois l’objet de menaces le 14 avril dernier de la part de
tireurs embusqués. A l’heure où nous écrivons cet article, le nombre
exact des blessés reste inconnu. Aucun n’a rejoint l’Hopital
Principal de Tambohobe.
Recueillis par Victor
Otonia
Destruction
du pont d'Ambohimandroso
Les conducteurs n'auront plus à klaxonner avant de passer le pont d'Ambohimandroso
afin d'éloigner les "fantômes" qui hanteraient les lieux.
Situé à un kilomètre de la ville, le pont de "Lalambato"
vient de sauter à l'aube de mardi. Le forfait a eu lieu vers 3 h 45.
"Les explosifs ont cassé le premier pilier. Ce qui a entraîné
l'effondrement du reste du pont. Les piétons peuvent toujours l'emprunter
mais le pont est impraticable aux voitures. Sinon, il faut faire une
déviation d'une dizaine de kilomètres qui débouche à Ihazolava. Mais
elle est déconseillée aux voitures de plus de 5 tonnes", a
expliqué une responsable de la radio "Santatra" d'Ambohimandroso,
jointe hier au téléphone. Selon elle, le député d'Ambohimandroso est
intervenu sur ladite radio, hier, pour exhorter la population locale à
protéger cette déviation, depuis Ambohimandroso à Ihazolava, en passant
par le carrefour menant à Ambatomiady.
Pour l'heure, on ignore tout des auteurs de l'acte.
"CHASSE AUX
SORCIÈRES" À ANTSIRABE

La population d'Antsirabe ne s'est pas posée de questions. Pour elle, il
ne fait de doute que ce sabotage entre dans la stratégie globale des
militants ratsirakistes pour isoler Tananarive en général, et en
particulier pour couper les possibilités d'acheminement de carburants
depuis Manakara. Pour la ville d'Eaux, la destruction du pont d'Ambohimandroso
était la goutte qui a fait déborder le vase. Comme à Tananarive la
semaine dernière, Antsirabe était, hier, le théâtre d'une vaste
campagne de pillages et de destruction des biens des personnalités Arema
sur qui les doigts se sont pointés.
Bilan, hier en début de soirée : une station d'essence sise à
Tsihitamaso, appartenant au maire d'Antsirabe, a été détruite et quatre
maisons saccagées et incendiées. Il s'agit du domicile du maire, Armand
Randrianarimanana, du député Denis "Be" Rakotomahafaly, celui
de la compagne du maire, sis à Ambohimena, et celui de dame Charline,
soeur du député Merci Ratoabolamanana.
"La population a trouvé un container dans la cour de la maison de la
soeur de Ramerci. En l'ouvrant, on y a découvert des pneus qui cachaient
deux voitures, un 4x4 Kia motors blanc et une Honda rouge dont les moteurs
étaient encore chauds. La population en a conclu que ce sont les voitures
qui ont participé au dynamitage du pont d'Ambohimandroso", rapporte
un leader Kmmr d'Antsirabe, joint au téléphone. Selon lui, les pillages
d'hier ne sont pas le fait du Kmmr mais d'éléments incontrôlés de la
population, furieux face aux agissements de certains individus
malintentionnés. D'ailleurs, au cours de notre entretien, notre
interlocuteur se trouvait dans le camp de la Gendarmerie locale pour
régler une affaire opposant le "Andrimaso" à un "karana"
de Miandrivazo qui a "cassé" un barrage civil.
Aucun blessé n'a été enregistré lors des événements d'hier mais un
officier, qui ferait partie de la garde rapprochée du maire, a trouvé la
mort. Selon notre source, en voulant s'interposer, il a été battu à
mort par la population. A l'heure où nous écrivons, la foule
continuerait d'envahir les rues. "Les forces de l'ordre et le Préfet
se sont abstenus d'intervenir. Ils n'ont plus la confiance de la
population. Nous essayons donc de maîtriser la situation en instaurant
une sorte de couvre-feu", conclut notre interlocuteur.
R.
D.
Hier
dans la capitale sénégalaise même accueil à Dakar pour Ravalomanana et
Ratsiraka
"Son porte-parole m'a confié ses bonnes intentions, et il devrait
les exprimer lui-même plus tard", a indiqué cette source, sous
couvert de l'anonymat, en marge des travaux de la conférence
internationale sur le financement privé du Nouveau partenariat pour le
développement de l'Afrique (NEPAD).
A son arrivée à l'aéroport de Dakar, hier à 12 h 15 locale, après
avoir avoir passé la nuit à Libreville (Gabon), M. Ravalomanana a été
accueilli par le ministre sénégalais des affaires étrangères Cheikh
Tidiane Gadio et le secrétaire général de l'Organisation de l'unité
africiane (OUA) Amara Essy, et par Abdoulaye Bathily,vice-président de l’Assemblée
nationale sénégalaise qui avait également participé à la médiation
menée par l’OUA.
M. Ravalomanana a immédiatement laissé entendre qu'il était prêt à
accepter une médiation. "Oui, oui, sans problème", a-t-il
brièvement répondu à un groupe de journalistes qui l'interrogeaient sur
une telle éventualité. Il a néanmoins tenu à préciser qu'il était à
Dakar "en tant que président" de la République malgache et non
en tant que maire d'Antananarivo
De son côté, le patron de l'OUA a estimé qu'il fallait d'abord
"écouter les deux parties, analyser la situation et dégager des
solutions consensuelles". A Dakar, le président Abdoulaye Wade, qui
a très brièvement rencontré M. Ravalomanana, venu le "saluer"
alors qu'il était en pleine conférence sur le NEPAD, espère rassembler
les deux protagonistes de la crise autour de la table de négociations.
M. Didier Ratsiraka est, lui, arrivé à Dakar à 18 h 30 locale. Il y a
été accueilli par les mêmes personnalités que M. Ravalomanana. Le
président sortant n’a fait aucune déclaration à la presse, se
limitant à dire qu’il " tait " content d’être accueilli
chez lui à Dakar ".
Dès son arrivée, M. Marc Ravalomanana s'est rendu mardi sur le site de
la Conférence de Dakar sur le NEPAD, où étaient réunies plus d'un
millier de personnes, dont une dizaine de chefs d'Etat africains. Il a
été accueilli à l'extérieur du bâtiment par plusieurs ministres
sénégalais. Il n'est cependant pas rentré dans la salle de réunion,
d'où le président sénégalais Abdoulaye Wade est brièvement sorti à
l'annonce de son l'arrivée. M. Ravalomanana est ensuite reparti pour
l'hôtel.
La venue des deux hommes à Dakar ne signifie pas nécessairement qu’ils
se rencontreront, a précisé une source autorisée sénégalaise.
:
La
Cour Suprême a "interprété" son arrêt
A la demande du requérant Marc Ravalomanana, qui avait obtenu, voilà une
semaine, l'annulation - "en toutes ses dispositions et avec toutes
les conséquences de droit" - du décret relatif à la nomination et
à la constatation des désignations ou de l'élection des membres de la
Haute cour constitutionnelle (n° 2001-1080 du 22 novembre), la Chambre
administrative de la Cour suprême a rendu mardi, en audience publique
extraordinaire, un arrêt interprétatif qui est censé donner la lecture
juridique "appropriée" d'une décision sans précédent connu.
Les précisions demandées portaient notamment sur les points suivants :
le comblement du "vide institutionnel" créé par l'annulation
du décret, le sort "exact" de l'arrêt relatif à la
proclamation officielle des résultats du scrutin du 16 décembre (n° 01/HCC/AR
du 25 janvier 2002), et partant, l'attribution du réexamen des dossiers
électoraux et de la nouvelle proclamation à laquelle il conviendra de
procéder. En fait, le problème d'interprétation concernait surtout le
vide institutionnel, dans la mesure où les décrets de nomination des
anciens membres de la Hcc avaient été eux-mêmes abrogés et la dualité
des autorités actuellement en présence rendait délicate la question des
prérogatives en vue d'un renouvellement éventuel.
Attributions de
renvoi
Sur le point relatif au sort de l'arrêt du 25 janvier, il n'y a pas eu,
à proprement parler, de surprise. La Chambre administrative de la Cour
suprême confirme sa décision du 10 avril "en toutes ses
dispositions" et rappelle ce qui avait été indiqué dans les motifs
: le prononcé de la nullité des actes juridictionnels qui ont été pris
par la Hcc dont la nomination des membres a été annulée et, par voie de
conséquence, la nullité de plein droit de l'arrêt rendu le 25 janvier.
La surprise, car cela en est une, est venue de la validation "de
plein droit" des nominations effectuées antérieurement au décret
annulé, qui pourtant avaient été rapportées, au titre des
conséquences de droit de l'annulation. Et pour qu'il n'y ait pas
d'ambiguïté, l'arrêt interprétatif a pris soin de citer,
expressément, les noms des anciens membres : MM. Boto Victor (Ndlr :
président de l'institution), Mananjara, Imboty Raymond, Mme
Rakivolaharivony Jeanine Hortense, M. Indrianjafy Georges Thomas
(reconduit et nommé président au sein de la nouvelle formation), Mme
Rabemahefa Berthe (reconduite), MM. Rajaonarivony Jean-Michel,
Rakotoarisoa Florent, Rakotondrabao Andriantsihafa Dieudonné. Pour la
Cour suprême, ceux-ci "devront composer la Haute cour
constitutionnelle jusqu'à la mise en place de cette institution
(conformément à) l'article 119 de la Constitution", et elle ajoute
que "la Haute cour constitutionnelle ainsi composée devra statuer
sur les dossiers électoraux du scrutin du 16 décembre 2001 et en
proclamer officiellement les résultats". Plus précisément, elle
indique - dans l'article 4 du dispositif de l'arrêt - que cette Hcc est
"renvoyée au réexamen des dossiers électoraux et à la
proclamation officielle des résultats…".
Des questions en
suspens
Du point de vue juridique, même si la question peut effectivement prêter
à débat, l'arrêt de la Cour suprême permet d'évacuer l'épineux
problème du renouvellement des membres de la haute juridiction et, à ce
titre, la solution avancée est globalement considérée comme étant un
moindre mal, eu égard à la conjoncture politique. Cela dit, le problème
ne se résume pas à ce renouvellement et, s'il est acquis qu'il faudra
revenir à l'examen des dossiers électoraux, rien n'est dit, par exemple,
sur le "sort" du candidat Marc Ravalomanana qui, entre-temps, a
été investi - unilatéralement - président de la République, a
procédé à la nomination d'un Premier ministre, formé un gouvernement
et convoqué une session extraordinaire de l'Assemblée nationale. Plus
généralement, la question reste posée quant à la valeur juridique de
tous les décrets qui ont été pris dans l'intervalle, mais il est vrai
qu'elle n'est pas du ressort de la Cour suprême. En tout cas, si la
"future-ancienne" Hcc devait conclure - après réexamen des
dossiers électoraux - à la nécessité de l'organisation d'un second
tour, il faudra bien se résoudre à trancher ce point.
D'un autre côté, par les hasards du calendrier, les deux protagonistes
de cet éventuel second tour se trouvent actuellement à Dakar où, en
marge de la conférence du Nepad (Nouveau partenariat pour le
développement de l'Afrique), le président sénégalais Abdoulaye Wade
s'est proposé d'offrir ses bons offices en vue d'une "rencontre de
la dernière chance". On sait que l'initiative du président Wade
bénéficie du soutien de l'Organisation de l'Unité africaine (Oua), de
l'Onu et de la Commission de l'océan Indien (Coi), ainsi que des
principaux partenaires bilatéraux de Madagascar, et on suppose que les
propositions de médiation seront articulées autour des recommandations
formulées par la dernière mission de l'Oua. Si les négociations
aboutissent, il faudra certainement voir dans quelle mesure il sera
possible de concilier leurs termes avec les conséquences juridiques des
deux arrêts successifs de la Cour suprême. L'Oua évoquait notamment la
formation d'un gouvernement de réconciliation nationale, auquel devrait
être confiée l'organisation d'une consultation électorale, mais une
telle hypothèse peut-elle être envisagée dans ce cadre ? De même, le
rétablissement de l'ordonnancement juridique à la situation antérieure
à la prise du décret invalidé milite en faveur du maintien dans leurs
fonctions des gouverneurs des provinces nommés par le président sortant.
En cas de succès des négociations, il sera sans doute nécessaire de
revoir la question compte tenu des tendances qu'ils ont affichées dans le
développement du conflit post-électoral. Surtout s'il est question
d'organiser un scrutin "neutre et sincère".
Alain Andriamiandravola
Le
dina extraordinaire d’Ankililoaka
Il faut dire que l’affaire était d’importance et qu’il fallait
réagir face aux demandes pressantes d’une population terrorisée.
Explications.
Mercredi 13 Mars 2001, 9 heures du matin. Les 15 000 habitants d’Ankililoaka,
chef lieu de la région agricole des Masikoro situé à 70 kms au nord de
Tulear, se préparent à recevoir les 200 zébus que le grand kabary du 28
Février octroyait aux plaignants suite à des crimes répétés par des
dahalo (voleurs de bœufs) originaires de villages voisins. En effet, les
agriculteurs et éleveurs de cette vaste plaine sont las de la
recrudescence des exactions perpétrées à leur encontre. Cette fois-ci,
après tant d’autres affaires, il s’agissait d’un couple retrouvé
carbonisé dans sa case pour un rapt de trois zébus. Les assassins
agissant depuis plusieurs semaines, une vingtaine environ, furent presque
tous arrêtés arrêtés par la brigade de gendarmerie de la commune et
croupissent actuellement dans les geôles de la prison de Tulear. Ce
meurtre, un de plus un de trop, a choqué les autorités qui ont enfin
décidé de marquer un grand coup. Ce dina, exceptionnellement autorisé,
ne constituera en rien la décision finale de la justice. Il est “tout
simplement” le résultat d’une première punition infligée aux
coupables. Récemment une femme enceinte a été assassinée pour quatre
zébus et deux enfants ont été tués pour quelques marmites et un
matelas. On ne compte plus les cas de ces horribles délits. “Si le dina
doit être exécute selon notre coutume il sera intolérable que les
criminels passent une fois de plus à travers les mailles de la justice”
tonnent les autorités et la population qui, fait nouveau, semblent parler
aujourd’hui la même langue. Vœux pieux, avertissement vigoureux ou réelle
volonté de faire exploser ce cocktail explosif composé de corruption, de
traditions immuables et d’alliances louches ou affirmées si elles sont
claniques ou familiales ? Peu importe, la seule présence du colonel de la
région militaire de Tulear et des Forces d’Interventions Policières
témoignent de l’importance de cette crise à Ankililoaka.
En ce début de matiné les rumeurs courent à travers l’agglomération.
Certains affirment sous le manteau que les prévenus auraient refusé la
punition, appuyés en cela par des conseillers admnistratifs chargés de
protéger de grosses pointures soupçonnées d’être à la tête de ces
trafics de bœufs qui aboutissent immanquablement à Mahajunga, munis de
documents officiels, avant d’être exportés. D’autres crient haut et
fort que les familles et villages des coupables jouent avec le temps et
négocient en haut lieu la libération des captifs, etc…Cependant si
Ankililoaka s’interroge et spécule dans les on-dit, aucun mouvement d’humeur
n’est à signaler. Gendarmes, policiers et militaires patrouillent
paisiblement dans la grande rue. La vie quotidienne reprend son dessus
même si la tranquillité apparente cache mal l’impatience de voir
arriver les émissaires des villages incriminés et la tenue du kabary
prévu aux alentours de dix heures sous le grand tamarinier où tables et
chaises sont déjà installées.
Midi, toujours aucun gros troupeau en vue mais les maires et
représentants des communes concernées entrent en ville et annoncent que
le troupeau s’est mis en marche. Le kabary commencera à quinze heures.
Kabary auquel nous ne serons pas invités faute d’autorisations
policières. Qu’à cela ne tienne, nous patienterons à l’écart…
Dix huit heures, fin du kabary. Une première indiscrétion nous apprend
que les prévenus ont refusé l’octroi réglementaire d’une vache
destinée à être partagée entre les participants au cours de cette
réunion. Seconde indiscrétion, une première partie du troupeau arrivera
tard dans la soirée, soit 99 têtes qui ne manqueront pas de provoquer un
tumulte de beuglements accompagné par les cris et les chants des bouviers
sur fond de coups de bâtons assénés sur les flancs de nos braves
bovidés lesquels seront regroupés en lieu sûr à l’écart du village
et placés sous la surveillance des forces de l’ordre. La seconde partie
devant être livrée impérativement avant la fin du mois.
Jeudi 14 Mars, l’occasion pour nous de rencontrer le colonel
Rakotonandrasana qui, maintenant disponible, est tout disposé à nous
expliquer les détails des lois du dina tuléarois.
Un dina, qu’est-ce
que c’est ?
Au départ le dina est une mesure coutumière préventive et, le cas
échéant, répressive. La définition originelle du dina est un consensus
entre éleveurs, visant à ne pas se voler entre eux et à respecter le
droit de passage d’un terrain à un autre sans soumission de contrôles
(kizo). Il peut être fatidra (entre particuliers qui se font frères de
sang lors d’une cérémonie ou par acte écrit et validé) ou ziva
(clanique ou ethnique). Toujours en vigueur ce pacte sacré subit aujourd’hui
les outrages de nombreux voleurs et criminels agissant en bandes
organisées et protégées par de riches receleurs eux-mêmes protégés
par…mais chut, il ne s’agirait là que de rumeurs. Ce qui vaut au dina
actuel une représentation répressive de plus en plus marquée et
organisée par les mairies des communes concernées, ce fût le cas pour
Ankililoaka. A son commencement un premier kabary érigé en tribunal
populaire où chacun à droit à la parole (plaignants, accusés,
poursuivants des bandits, autorités des villages traversés par ces
derniers, témoins divers, mairies, préfectures ou sous-préfectures,
présidents de fokontany mais aussi représentants des forces de l’ordre)
et placé sous l’autorité des Mpizaka, spécialistes des kabary, qui
élisent un président pour l’occasion. A l’issue de ce premier grand
débat les Mpizaka se retireront pour délibérer et rendent leur verdict
par la voix de leur président. En cas de profond désaccord entre Mpizaka
des parties adverses, on nommera un Mpizaka neutre (“Celui du milieu”)
qui tranchera avec le président. Mais dans tous les cas le verdict sera
respecté. Si l’accusé est innocenté il sera libéré sur le champ.
Dans le cas contraire la sanction sera exemplaire et sans appel. Pour
chaque zébu volé et retrouvé les condamnés devront en restituer trois
aux plaignants. Pour chaque zébu non retrouvé le nombre montera à
quatre. Si les habitants des villages traversés par les bandits perdent
leurs traces (ce qui peut être parfois volontaire) il y aura une sanction
à leur égard. Si des zébus volés sont retrouvés dans un village il y
aura également une punition infligée à la communauté, pouvant se
monter jusqu’à trois ou quatre têtes par bovidé retrouvé. S’il y a
meurtre le châtiment sera catégorique, l’apport de 200 zébus sera d’emblée
imposé aux parties fautives dans les plus brefs délais et sans aucune
discussion possible. Imposition à laquelle il conviendra d’ajouter le
nombre de têtes de bétail à restituer selon les modalités citées plus
haut. Si le voleur ou le criminel ne possède pas un cheptel suffisant on
ponctionnera en premier lieu son beau-père, ses gendres et ses
beaux-frères. Souvent, par honte et par fierté, la famille directe du
coupable donne immédiatement ce qu’elle possède. Si le nombre de
têtes réclamées n’est pas collecté dans le temps imparti on impose
la contribution des communes concernées car celles-ci sont considérées
comme complices dés lors qu’elles abritent des malfaiteurs. Enfin si la
mauvaise foi est évidente, ce qui semble être le cas à Ankililoaka, les
forces de l’ordre interviendront pour effectuer une “exécution
forcée” et s’emparer des bêtes manquantes. Au terme de la
restitution totale des bovidés, un PV est dressé où sont mentionnés la
couleur des robes de chaque zébu, sa catégorie, son âge, son sexe, ses
particularités, etc…avant d’être signé par le bénéficiaire, les
“donateurs” et le président des Mpizaka. A la suite de quoi un zébu
sur cinq sera alloué aux autorités (préfecture, mairie plaignante,
Mpizaka, forces de l’ordre) qui auront tout loisir de les vendre ou de
constituer un cheptel commun.
L’après dina
Nous l’avons déjà souligner, le dina répressif ne constitue
aucunement une décision de justice mais plutôt un sévère avertissement
de terrain. Celui d’Ankililoaka portera t-il ses fruits ? Actuellement
les autorités s’interrogent sur sa remise en place malgré les
protestations des magistrats qui voient d’un mauvais œil ces pratiques
coutumières lesquelles, bien qu’efficaces, rognent un peu sur la
légalité et le pouvoir suprême de la justice. Quoiqu’il en soit les
criminel seront jugés. Leurs peines pouvant aller jusqu’à
perpétuité, on comprend la tension qui règne entre les uns et les
autres. On comprend également celle des populations lassées par des
évasions à répétition et des remises en liberté parfois douteuses
lorsqu’il ne s’agit pas de petites peines trop facilement accordées.
Dans les communautés méfiantes du milieu rural, le doute et le soupçon
commencent à pointer du doigt…
JCM
:
Rencontre
de Dakar - Ultime chance pour la diplomatie ?
Dans une situation où la plupart des capitales occidentales ont
diplomatiquement baissé les bras, il semble que la diplomatie africaine
soit la seule à se démener pour rechercher encore les moyens de proposer
une sortie de crise aux deux protagonistes.
On sait de source sûre que l'invitation du président Wade est une
initiative prise de concert avec l'OUA et l'ONU, après deux missions
dépêchées à Antananarivo. Elle a cependant un peu plus de chance de
réussite, bien que celle-ci soit mince.
L'ancien président du Cap-Vert Mascarenhas qui a dirigé la seconde
mission est un parfait inconnu des Malgaches, et ne représente donc
aucun symbole comme le serait par exemple un Nelson
Mandela.
Quant à la première mission de l'OUA, elle aurait pu réussir si Amara
Essy n'était parti trop tôt, laissant la partie se jouer (et échouer
lamentablement) avec comme arbitre un Saïd Djinnit qui malgré ses
qualités, ne représentait pas grand chose pour les parties en présence.
Dans un pays où le concept de "hena-maso" est important, il
faut que le
négociateur ait une notoriété suffisante pour être connu, estimé,
respecté des deux parties en présence. Le cursus d'Abdoulaye Wade plaide
dans ce sens en sa faveur.
SUCCESSION D'EVENEMENTS
FAVORABLES
La sortie de crise, bien qu'encore très hypothétique, commence à être
envisageable après une succession de petits événements qui se sont
déroulés ces dernières semaines.
Le premier d'entre eux aura été le message de l'Union européenne
concernant les barrages, qui n'est pas le premier envoyé à ce sujet en
direction de Didier Ratsiraka, suspecté d'être leur initiateur.
Mais autant l'Amiral aura superbement ignoré les précédents, autant il
sait devoir prêter attention à celui-ci.
L'exemple proche du Zimbabwe montre que l'Union européenne ne se prive
pas d'édicter de fortes sanctions quand on ne tient pas compte de ses
observations : gel des avoirs des dirigeants en Europe et interdiction
pour eux de fouler le sol européen.
Le second événement est le message qu'a lancé le n°2 de l'Armée, le
général Bruno Rajohnson et ses proches collaborateurs : neutralité,
refus des barrages, refus de l'autoproclamation, possibilité pour
l'armée de prendre ses responsabilités si le peuple le sollicitait.
Au-delà de cette dernière menace, le plus important est que les
structures opérationnelles de l'armée refusent de prendre parti pour
l'un des deux rivaux. Certes, les cas de ralliement et d'inféodation à
l'un ou à l'autre camp existent, pour ne citer que le tristement
célèbre Coutity et ses sbires dans le Nord ou encore le général
Randrianafidisoa à Fianarantsoa. Mais pour l'essentiel l'armée reste
encore fidèle à la hiérarchie officielle et légaliste représentée
par l'état-major général.
Entendre également par légaliste, le refus d'exécuter des ordres de tir
non justifiés.
Le troisième fait important de ces derniers jours a été l'arrêt de la
Chambre administrative, qui a annulé de facto le jugement rendu par la
HCC le 25 janvier dernier pour cause de vice de procédures dans la
nomination de certains de ses membres.
REGLES IMMUABLES
DES RELATIONS INTERNATIONALES
Cet arrêt de la Chambre administrative pourrait en effet donner à la
communauté internationale la porte d'entrée juridique qu'il lui fallait
pour traiter la crise malgache.
En effet, la majorité des diplomates en poste à Antananarivo éprouve
une forte sympathie pour la cause de Marc Ravalomanana, et est persuadée
des tentatives de hold-up électoral effectuées par l'Amiral. Cependant,
les règles des relations internationales les obligeaient avant cet arrêt
de la chambre administrative à ne considérer comme légale que la tenue
d'un second tour, avec en attendant comme chef d'Etat intérimaire légal
en place suivant les règles constitutionnelles en vigueur Didier
Ratsiraka.
Ainsi, l'autoproclamation de Marc Ravalomanana et la mise en place de son
gouvernement parallèle ne peuvent recevoir l'onction diplomatique
internationale, malgré la méthode Coué appliquée par les hérauts du
régime quant à la légitimité et la pseudo-légalité de ces actes.
Simple exemple : le fait que le gouvernement Sylla n'ait aucun ministre
des affairesétrangères. Lui même ancien titulaire du poste, Jacques
Sylla sait très bien que les diplomates en poste ne pourront jamais
traiter avec ce ministre et s'est donc abstenu de faire une nomination qui
n'aurait été suivie d'aucun effet.
Les coups d'éclat dans la prise des ministères peuvent dans une certaine
mesure êtres opérationnels, mais ne sont d'aucune efficacité en
diplomatie, dont les règles sont constantes et immuables et ne fluctuent
pas avec les humeurs des places publiques ou des colonnes de journaux.
Si Marc Ravalomanana veut être adoubé comme un chef d'Etat par la
communauté internationale et être considéré comme tel dans le monde
diplomatique, il devra se plier aux règles qui y sont en vigueur.
Intelligent, l'homme a finalement compris après plusieurs errements que
c'était à lui de s'adapter aux règles internationales et non le
contraire. Et les décideurs de la diplomatie internationale ne lui
obéiront pas au doigt et à l'oeil, comme le personnel de Tiko.
L'ONU
AVAIT RAISON
Marc Ravalomanana, qui a de fortes chances d'être le futur chef d'Etat,
n'a aucun intérêt à laisser pourrir une situation qu'il aura du mal à
relever sur les plans économique, social et politique.
Un communiqué du Conseil de sécurité des Nations Unies avait le 28
janvier dernier exprimé son inquiétude sur les risques que représentait
la situation sur la stabilité du pays et de la région. Cette
déclaration avait à l'époque provoqué une levée de boucliers au sein
du KMMR qui l'avaient interprétée de diverses manières, allant du souci
du président du Conseil de sécurité (qui était à l'époque
l'ambassadeur mauricien auprès de l'ONU) de protéger les intérêts des
industriels mauriciens ; ou encore le fruit de manoeuvres sournoises de la
diplomatie française ; ou encore tout simplement l'incapacité de l'ONU
à percevoir le caractère "unique" des manifestations à
Madagascar.
Malheureusement, le temps et les faits ont donné raison à l'ONU : deux
mois après cecommuniqué, Madagascar compte les barrages, les ponts qui
sautent, et pire, les morts et les blessés, victimes sans doute d'un
trop-plein de ce que les griots du KMMR qualifiaient à l'époque de
sagesse malgache.
Mais même si l'ONU avait eu raison sur ce point, il faut toutefois
reconnaître que l'Organisation internationale est souvent une marionnette
dont les ficelles sont tirées par les grandes puissances du Conseil de
sécurité.
QU’ATTENDRE
DE DAKAR ?
La solution ne viendrait donc peut-être pas des cercles et des capitales
habituels, mais d'une capitale africaine. Maintenant, que faut-il attendre
de cette rencontre ?
Pour qu'il y ait des résultats, il faut espérer que les deux
protagonistes soient convaincus en leur for intérieur du blocage de la
situation au niveau national et du risque d'embrasement que cela
représente, mais aussi de leur enlisement individuel sur le plan
international. La sérénité aux deux protagonistes, loin de la nuisance
de certains conseillers et de la pression publique, sera aussi un facteur
important. Dans le meilleur des cas, deux situations peuvent se
présenter.
Primo, se référant à l'arrêt de la Chambre administrative, les deux
parties s'accordent pour que le scrutin du 16 décembre soit rejugé par
une HCC qui va être recomposée suivant les règles.
Problème
: les pièces nécessaires existent-elles encore ?
Secundo, une nouvelle élection sous le regard et avec l'aide de la
communauté internationale est organisée par un gouvernement de
transition, ce qui rejoint la position déjà exprimée par l'OUA.
C'est donc au Président Wade d'amener les deux rivaux à s'entendre sur
l'essentiel. L'espoir du peuple malgache repose donc sur les épaules du
président sénégalais.
Ndimby A.:
Échos
politiques
La situation qui prévaut à Mahajanga, après les violences d'avant-hier,
a été au centre des discussions tenues hier à Ambohitsorohitra. Ont
participé à cette rencontre, le Premier ministre Jacques Sylla, le
ministre de la défense nationale Jules Mamizara et le président de la
délégation spéciale de la province de Mahajanga Pierre Tsiranana.

Rien
n'a filtré de cette rencontre. On croit toutefois savoir que des mesures
ont été prises, en vue d'une prochaine descente sur place d'une
délégation du pouvoir, et de l'installation de Pierre Tsiranana à son
nouveau poste.
Sophie Ranaivo Ratsiraka serait actuellement à Djafaro, pour y recruter
des milices, selon des informations rapportées hier par certaines radios
privées de la capitale. On rappelle que Djafaro est cette ville de la
région sud du pays, d'où le président Didier Ratsiraka avait lancé son
"Idées 21" en 1998.
Une rencontre initiée hier par l'état-major général des forces armées
dirigé par le Général Ismaël Mounibou, a eu lieu hier à la caserne du
Génie militaire d'Ampahibe. L'objet de cette rencontre aurait été de
"courtiser" les soldats de l'Armée, pour une mission à
Fianarantsoa, en l'occurrence pour renforcer la sécurité du gouverneur
local… moyennant une indemnité journalière de 25.000 Fmg. Mais il
semble que la proposition n'a eu que peu d'adhérents par rapport au
nombre des participants à cette rencontre.
Recueillis par Miadana
Andriamaro
Mahajanga
Il ne nous a pas été possible, hier en soirée, d'avoir confirmation de
sources indépendantes de violences dans certains quartiers de la ville de
Mahajanga, évoquées dans la capitale sur Radio Antsiva" (pro-Ravalomanana)
par certains habitants de la ville contactés par téléphone. Ces
interventions faisaient état du saccage de véhicules, notamment, dans
des quartiers où habitent plus particulièrement des personnes
originaires des hauts plateaux. Un colonel contacté par téléphone,
alors que tous nos informateurs habituels étaient injoignables, tout en
s'excusant de ne pouvoir en dire plus a simplement précisé qu'il n'y
avait pas de "violences ethniques à Mahajanga", tout en
admettant à demi-mots que vers 18/19 heures il y avait de l'agitation
dans certains endroits du chef-lieu de province.
De son côté, intervenant sur cette même station de radio à 20 h, le
général Andrianome, chef de l'état major général de l'armée dans le
gouvernement Sylla, a fait état d'une rumeur de "coup d'Etat"
et demandé une vigilance accrue de la population de la capitale. Cette
annonce pourrait expliquer l'effervescence inhabituelle qui régnait hier
soir dans certains quartiers de la capitale, où les barrages et les
comités de fokonolona qui les contrôlent paraissaient plus nombreux et
plus nerveux.
|
BBC
News – 17/04/2002
Wednesday,
17 April, 2002, 04:18 GMT 05:18 UK
Violence
ahead of Madagascar talks
Further
violence has flared in Madagascar as the island's rival leaders prepare
for renewed mediation efforts to end the political crisis.
Three
people including an army general were killed in the second city,
Fianarantsoa, which has become a serious flashpoint in recent weeks.
The
incumbent president, Didier Ratsiraka, and the self-declared president,
Marc Ravalomanana, flew on Tuesday to Senegal for proposed peace talks.
The
trouble began when Mr Ravalomanana claimed outright victory in last
December's election, saying Mr Ratsiraka rigged the poll.
But
Mr Ratsiraka says neither candidate won outright and there should be a
run-off.
So
far the conflict has claimed about 35 lives, and led to rival governments,
two capitals and splits in the armed forces.
Hooded
gunmen
In
the latest upsurge of violence, an army general loyal to Mr Ratsiraka was
shot dead in hospital where he was being treated for gunshot wounds.
Sources
at the hospital said three hooded gunmen burst in and shot Raymond
Randrianaivo seven times.
He
had earlier been wounded in an exchange of gunfire between two groups of
Ratsiraka supporters, who mistook each other for supporters of his rival.
Earlier two women were killed by stray bullets.
Fianarantsoa
is held by Ravalomanana supporters, but the provincial governor - who
backs Mr Ratsiraka - is barricaded in his official residence and protected
by armed guards.
At
the weekend, five soldiers died and 18 others injured in a struggle for
control of the city.
No
breakthroughs
The
two leaders have been invited to Dakar on the sidelines of an African
development conference.
The
Organisation of African Unity's Secretary General Amara Essy is working
for a new dialogue, despite the failure of OAU missions to Madagascar in
February and March.
Senegal's
President Abdoulaye Wade says he and other African leaders are ready to
assist, but first have to hear what Mr Ratsiraka and Mr Ravalomanana want.
But
Mr Ravalomanana said last month that he would only talk to his rival about
how to get the island back on its feet - not about his political
position.
Madagascar's
Leaders Expected to Meet
VOA News
16 Apr 2002 11:12 UTC
Madagascar's
rival leaders are expected to meet soon for the first time in almost two
months.
President
Didier Ratsiraka and Antananarivo mayor Marc Ravalomanana, who declared
himself president in February, are traveling to Senegal to attend an
international development conference.
Senegalese
president Abdoulaye Wade says he hopes to arrange a meeting between the
men to prevent a breakup of the island nation in the Indian Ocean. However,
Mr. Ravalomanana has said he will only discuss economic matters and not
the possibility of a new election.
A
disputed presidential election in December led to Madagascar's political
crisis and rival governments.
The
country's Supreme Court decided that neither candidate won a majority of
the ballots, and ruled that a second round of voting would be necessary.
President Ratsiraka accepted the decision, but Mr. Ravalomanana rejected
it and later declared himself head of state and named a new government.
The
international community has refused to recognize Mr. Ravalomanana's
action.
At
least 37 people were injured Monday when soldiers clashed with
Ravalomanana supporters the northwest town of Mahajanga.
Dépêche
Yahoo – 16/04/2002
mardi
16 avril 2002, 23h15
Madagascar:
les présidents rivaux à Dakar sur fond de violences
ANTANANARIVO
(AFP) - Un général fidèle au président sortant de Madagascar,
Didier Ratsiraka, a été tué mardi soir dans l'hôpital où il était
soigné, alors que les deux protagonistes de la crise, le président
sortant et le "président autoproclamé" Marc Ravalomanana, sont
réunis à Dakar pour tenter une médiation.
La flambée de
violences dont au moins deux femmes ont également été les victimes
mardi rendait plus que nécessaires que jamais mais aussi plus difficiles
les pourparlers entre les deux hommes.
Sous
l'égide de l'Organisation de l'unité africaine
(OUA), le président sénégalais Abdoulaye Wade tentera de rapprocher les
positions des deux "présidents" qui, depuis près de trois
mois, ont installé Madagascar dans une crise institutionnelle. Affirmant,
l'un sa "légalité" et l'autre sa "légitimité",
depuis la présidentielle du 16 décembre 2001 et ses résultats officiels
contestés, Didier Ratsiraka et Marc Ravalomanana ont créé à Madagascar
une situation explosive qui a déjà engendré des scènes de violences et
fait des morts aussi bien civils que militaires.
La dernière victime est le général Raymond
Randrianaivo, qui commandait des troupes envoyées en renfort vers
Fianarantsoa pour prêter main forte au gouverneur "ratsirakiste",
assiégé dans son palais depuis plus de quinze jours par des
militaires, gendarmes et partisans de Marc Ravalomanana.
"Vers 19H00 (16H00 GMT), trois hommes portant
des cagoules sont entrés de force dans l'hôpital et l'ont
exécuté", a déclaré à l'AFP au téléphone un membre du
personnel médical de l'hôpital de Fianarantssoa, ajoutant que "sept
douilles ont été retrouvées" près du cadavre. L'information a
été confirmée au téléphone à l'AFP par Pety Rakotoniaina, le haut
fonctionnaire nommmé par le président auto-proclamé Marc Ravalomanana
pour remplacer le gouverneur de Fianarantsoa.
Le général avait été blessé à l'aine dans la
matinée lorsque deux groupes de militaires fidèles à M. Ratsiraka
avaient échangé des coups de feu, croyant chacun être face à des
forces pro-Ravalomanana.
Quelques minutes
plus tôt, l'un des deux groupes avait tué par des tirs aveugles une
marchande de 16 ans et une femme de 31 ans, en tentant de forcer un
barrage tenu par des partisans de M. Ravalomanana, à la sortie de
Fianarantsoa.
Fianarantsoa,
la troisième
ville du pays, est l'un des points de crispation de la crise, et le
théâtre depuis vendredi des premiers combats meurtriers entre les deux
factions de l'armée.
JOURNAL
DE L'ILE DE LA REUNION
Encore des
morts et des blessés hier dans la Grande Ile
Mada, la spirale
de la violence
La
flambée de violences à Madagascar, dont au moins deux femmes ont été
les victimes hier à Fianar, rend plus nécessaires que jamais mais aussi
plus difficiles les pourparlers prévus au Sénégal entre Didier
Ratsiraka et Marc Ravalomanana.
Une
marchande de 16 ans et une femme de 31 ans ont été tuées dans la
matinée à Fianarantsoa par les tirs à l'aveuglette de militaires
pro-Ratsiraka qui tentaient de forcer un barrage tenu par des soldats,
gendarmes, policiers et civils armés partisans de M. Ravalomanana.
La suite est un incroyable imbroglio. Ces mêmes militaires, qui sortaient
du palais du gouverneur fidèle à M. Ratsiraka, assiégé par les
pro-Ravalomanana, se rendaient à la rencontre d'un camion d'une vingtaine
de militaires de leur camp envoyés en renfort, lesquels les attendaient
à l'entrée de la ville.
Chacun des convois croyant être face à l'ennemi, les militaires
pro-Ratsiraka se sont tirés dessus. Au moins un militaire, le général
qui dirigeait les renforts, a été grièvement blessé d'une balle dans
l'abdomen et d'une autre dans une jambe.
Fianarantsoa, la troisième ville du pays, est l'un des points de
crispation de la crise et théâtre, depuis vendredi, des premiers combats
meurtriers entre les deux factions de l'armée. Par ailleurs, dans la nuit
de lundi à mardi, à quelque 340 km au nord de là, sur la route qui
mène à Antananarivo, un pont important a été entièrement détruit à
l'explosif (lire Repère). En représailles, des centaines de jeunes
partisans de Marc Ravalomanana ont incendié hier matin les maisons du
maire et d'un député du camp Ratsiraka à Antsirabe (160 km au sud
d'Antananarivo). “Deux maisons ont brûlé et quatre voitures, mais il
n'y a eu aucun affrontement et il n'y a pas de blessés”, a-t-on
indiqué à la gendarmerie de la ville, contactée au téléphone. “Les
maisons du maire, Armand Andriamiaramanana, et du député, Denis
Razafimahafaly, ont été incendiées par la foule”, a précisé l'un
des policiers. Les deux élus sont membres du parti du président
Ratsiraka, l'Arema. “La maison de la sœur d'un autre député Arema a
été saccagée et quatre voitures ont été sorties de son garage pour
être brûlées sur une place”, a expliqué un habitant qui a assisté
à la scène. “La foule cherchait les trois responsables politiques
parce qu'elle les soupçonne d'être à l'origine du dynamitage du
pont”, a indiqué un policier, ajoutant qu'aucun des trois hommes ne se
trouvait sur place.
“DIFFICILE, VOIRE IMPROBABLE”
Dans ce contexte de violences, la rencontre prévue entre les deux rivaux
sous les auspices du président sénégalais Abdoulaye Wade, sera
“extrêmement difficile”, voire “improbable”, jugent plusieurs
observateurs étrangers proches du dossier. M. Ravalomanana a été
invité à la conférence du Nouveau partenariat pour le développement de
l'Afrique (NEPAD) en tant que maire d'Antananarivo pour ne pas froisser M.
Ratsiraka encore “officiellement” chef de l'État aux yeux de la
communauté internationale. Mais il s'est présenté dans la capitale
sénégalaise comme le “président” de Madagascar.
“Je ne crois guère que cette rencontre, si elle a lieu, puisse aboutir
concrètement tant les deux parties campent sur leurs positions”,
analysait un observateur étranger.
“La tâche de M. Wade sera extrêmement difficile”, a convenu un
autre. M. Ravalomanana, qui s'est proclamé président le 22 février,
n'entend pas renoncer à son titre, “pressé, voire pris en otage” par
une large frange de la population. Il exige en préalable à toute
discussion la levée des barrages routiers. Or tout le monde convient que
le blocus d'Antananarivo est la dernière emprise du régime Ratsiraka sur
le pays. L'amiral exige en préalable incontournable la dissolution du
"gouvernement" de M. Ravalomanana. “La communauté
internationale exerce de très sérieuses pressions sur les deux hommes
pour les forcer à négocier”, a assuré un diplomate proche de la
médiation qui se dit optimiste.
“Nous exigeons de M. Ravalomanana des explications sur sa légitimité
car son avènement n'est pas légal au plan formel”, a expliqué un
représentant de la communauté internationale.
“Mais nous exigeons de M. Ratsiraka qu'il mette fin à ses actes qui
sortent clairement de la légalité, notamment les barrages, les
sabotages, les chasses à l'homme et les violations des droits de l'Homme,
dans le nord du pays en particulier”, a-t-il ajouté, avant de conclure
: “Je suis pessimiste.”
____________________
LES DEUX
"PRÉSIDENTS" AU SÉNÉGAL
Arrivés séparément dans la capitale sénégalaise, à près de quatre
heures d'intervalle, le président sortant Didier Ratsiraka et le
"président autoproclamé" Marc Ravalomanana ont été
accueillis par le ministre sénégalais des Affaires étrangères, Cheikh
Tidiane Gadio, et le secrétaire général de l'Organisation de l'unité
africaine (OUA), Amara Essy. Sous l'égide de l'organisation panafricaine,
le président sénégalais Abdoulaye Wade tentera de rapprocher les
positions des deux "présidents".
Ratsiraka n'a fait aucune déclaration à la presse à son arrivée, se
contentant juste de dire à ses hôtes qu'il était "content d'être
accueilli chez (lui) à Dakar". Arrivé avant lui, son rival
Ravalomanana, maire d'Antananarivo, s'était dit favorable à une
médiation tout en précisant être dans la capitale sénégalaise en
"tant que président" de la république malgache. Une source
diplomatique sénégalaise a confié qu'il a montré à son arrivée à
Dakar de "bonnes dispositions" pour négocier avec le camp
adverse. De son côté, Amara Essy a affirmé qu'il faut d'abord
"écouter les deux parties, analyser la situation et dégager des
solutions consensuelles".
L'OUA avait, à la mi-mars, tenté une première médiation en envoyant
sur place à Madagascar un groupe de contact. Ce groupe avait alors
proposé "la mise en place sans délai d'un gouvernement de
réconciliation nationale", chargé d'organiser "une
consultation électorale républicaine, transparente, libre et juste.
" Selon l'OUA, les Malgaches eux- mêmes devraient décider "de
la forme que prendra cette consultation électorale, référendum ou
réorganisation du scrutin présidentiel".
Cette première tentative de médiation était restée sans résultat.
REPÈRE
• LA GUERRE DES
PONTS CONTINUE
Un nouveau pont a été détruit à l'explosif dans la nuit de lundi à
mardi à environ 90 km au sud d'Antananarivo, sur une route nationale
reliant la capitale aux villes du sud de Madagascar. “Le pont d'Ambohimandroso
a été totalement détruit dans sa partie sud, on ne peut plus passer en
voiture”, a indiqué la gendarmerie d'Ambatolampy, un village situé à
20 km au nord du pont.

“Des habitants nous ont prévenus qu'une explosion avait détruit le
pont vers 3 h, ils ont vu une voiture mais ils n'ont pas pu
l'identifier”, a-t-on ajouté. “Le pont est en trois morceaux”,
a-t-on confirmé à l'état-major de la gendarmerie à Antananarivo.

Ce nouveau sabotage n'est pas revendiqué, mais il contribue à renforcer
le blocus mis en place par le camp Ratsiraka pour asphyxier Tana. Ce
blocus a été rendu possible grâce à des barrages routiers et des
sabotages de ponts, la plupart du temps partiellement démontés ou
barrés par des containers soudés à leur structure métallique.

Le 29 mars, sur la même route nationale, le grand pont de Fatihita, à
environ 300 km au sud de la capitale, avait été partiellement détruit
à l'explosif. La circulation avait été rétablie une semaine plus tard
grâce à la construction d'un pont Bailey, une structure métallique
temporaire. Samedi dernier, une tentative de sabotage avait échoué sur
le pont du Mangoro, à environ 100 km d'Antananarivo sur la route de
Toamasina : les charges explosives n'avaient que très légèrement
endommagé un pilier métallique, et la circulation n'avait même pas
été interrompue.
UN GÉNÉRAL
ABATTU HIER SOIR À L'HÔPITAL DE FIANARANTSOA
Un général fidèle à Didier Ratsiraka a été tué par balles par trois
hommes, hier soir, à l'hôpital de Fianarantsoa où il avait été
transporté après avoir été blessé dans des violences (lire ci-dessus)
La victime est le général Raymond Randrianaivo, qui commandait des
troupes envoyées en renfort vers Fianarantsoa pour prêter main forte au
gouverneur "ratsirakiste", assiégé par des militaires,
gendarmes et partisans de Marc Ravalomanana.
"Vers 19 h 30, trois personnes cagoulées sont entrées de force dans
l'hôpital et ils l'ont exécuté à bout portant", a déclaré une
source hospitalière.
Pety Rakatoniaina, haut fonctionnaire nommé par M. Ravalomanana pour
remplacer le gouverneur de Fianarantsoa, a confirmé ces informations :
"D'après moi, c'est un règlement de comptes entre militaires
rebelles"…
Midi
de Madagascar – 17/04/2002
VERS
UNE NOUVELLE PROCLAMATION DES RESULTATS DE L'ELECTION PRESIDENTIELLE DU 16
DECEMBRE 2001 !
L'arrêt
du 25 janvier 2001 rendu à Mantasoa est nul de plein droit
Après
l'annulation par la Chambre administrative de la Cour Suprême detoutes
les dispositions du décret portant nomination des membres de la HCC,
MarcRavalomanana a présenté, auprès de ladite Chambre, une requête
tendant àl'interprétation de son arrêt n°3 du 10 avril 2002. Au cours
d'une audiencepublique extraordinaire - au propre comme au figuré - le
juge administratif arendu, hier, l'arrêt n°4 du 16 avril 2002 qui fera
également jurisprudence.
La
Chambre administrative a fait preuve d'une célérité inhabituelle qui
tranche avec la lenteur légendaire de la machine judiciaire, en rendant
son arrêt d'interprétation hier, 16 avril. Au lendemain même de
l'enregistrement de la requête au greffe de la Cour Suprême. Par
l'entremise de ses avocats, Mes André Randranto, Harvel Parson
Razafindraibe et Julien Andriamadison, le réquérant Marc Ravalomanana a
effectivement demandé à la Cour de bien vouloir lui donner des
précisions quant à la portée du dernier alinéa du dispositif de
l'arrêt notamment sur les points suivants: 1° L'annulation du décret
n°2001-1080 du 22 novembre 2001 entraîne un vide institutionnel qu'il
est nécessaire de combler.
2°
Dans les motifs du dernier alinéa de l'arrêt, il est stipulé que les
actes juridictionnels pris par la HCC sont nuls. L'arrêt n°01/HCC/AR en
date du 25 janvier 2002 portant proclamation officielle des résultats du
scrutin du 16 décembre 2001 est-il nul de plein droit ?
3°
Dans le cas où les résultats sont considérés comme nuls, la nouvelle
HCC se doit-elle de réexaminer les dossiers électoraux et proclamer par
conséquent les résultats du scrutin du 16 décembre 2001 ?
Ancienne
composition
Après
avoir entendu le rapport du président Rahoerason Emile, les observations
orales de Me Julien Andriamadison et les conclusions du Commissaire de la
Loi, Hortense Ranjohanison, la Chambre administrative, composée par
ailleurs des conseillers Rasoazanamanga Rahelitine et Rakotoson Henri, a
confirmé hier, en toutes ses dispositions, l'arrêt n°3 du 10 avril
2002; constaté la nullité de l'arrêt n°01-HCC/AR en date du 25 janvier
2002 portant proclamation officielle des résultats du scrutin du 16
décembre 2001 pour l'élection du président de la République; constaté
la validation de la nomination des membres de la HCC nommés
antérieurement au décret n°2001-1080 du 22 novembre 2001. Autrement dit
et l'arrêt le dit expressément, on revient à l'ancienne composition de
la HCC avec Boto Victor, Mananjara Jules, Imboty Raymond, Rakivolaharivony
Jeanine Hortense, Indrianjafy Georges Thomas, Berthe Rabemahefa,
Rajaonarivony Jean-Michel, Rakotoarisoa Florent, et Rakotondrabao
Andriantsihafa Dieudonné. Ils reprennent du service jusqu'à la mise en
place de la HCC prévue par l'article 119 de la Constitution. Comme
c'était prévisible sinon prévu, l'arrêt interprétatif rendu hier, de
stipuler en son article 4 que "la HCC ainsi composée est renvoyée
au réexamen des dossiers électoraux et à la proclamation officielle des
résultats du scrutin du 16 décembre 2001 pour l'élection du président
de la République de Madagascar".
Olivier
Rasamizatovo
Fianarantsoa :
Des soldats pro-Ratsiraka s’entretuent
Le Lt-Cl Rasolo Jean-Baptiste et le Gal Andrianaivo tués
La
stratégie « Mounibou », entretenue directement ou
indirectement par l’Amiral, a encore fait des victimes dans l’Armée
malgache. Hier, vers midi, des fusillades ont éclaté au niveau du
Fokontany de Soahindrana au sud de la ville de Fianarantsoa, sur la RN7.
Un groupe de gendarmes conduit par le Lt-Cl Rasolo Jean-Baptiste s’est
trouvé face à face avec un autre groupe de militaires dirigé par le Gal
Andrianaivo.
Sur
le qui-vive, les deux camps, qui n’étaient apparemment plus en mesure
de communiquer entre eux, se sont tirés dessus, alors qu’ils sont
censés être du même bord, et avoir la même mission, celle de renforcer
la sécurité de l’ancien gouverneur Emilson. Bilan de ces échanges de
tirs : le Lt-Cl Rasolo Jean-Baptiste a été tué, tandis que le Gal
Andrianaivo, blessé au ventre et à la jambe, a été admis à
l’hôpital de Tambohobe. Une dizaine de soldats ont été aussi
blessés. D’après notre source, le Général Andrianafidisoa est venu
à l'hôpital pour réconforter les blessés. Par ailleurs, il a demandé
au Premier ministre Jacques Sylla de faire évacuer les blessés sur Tana.
Il a eu le feu vert de ce dernier. Après le départ du Général
Andrianafidisoa, une 4x4 grise et une ambulance du Fivondronana sont
arrivées à l'hôpital, avec à leur bord des hommes vêtus de noir et
cagoulés. Ceux-ci ont fait irruption dans la salle de réanimation pour
tirer sur le général Andrianaivo, malgré la présence des gardes qui
n'ont pu rien faire. Le général est décédé suite à l'action de ce
commando dont on suppose fortement qu'il est du camp pro-Ratsiraka mais
qui a mené cette opération pour essayer de ternir le camp Ravalomanana.
Ces événements sont bien malheureux, mais cela nous donne encore
l'occasion de rappeler aux militaires qu’ils sont issus du peuple et
qu’ils ne doivent pas se laisser manipuler par leurs officiers, souvent
peu scrupuleux, au risque de subir la vindicte populaire.
Jonction
A
l'origine de ce tragique événement, une 4x4 Mazda, une Renault SG2 et un
camion de la gendarmerie nationale, qui avaient à bord 20 gendarmes au
total, et qui étaient sous le commandement du Lt-Cl Rasolo (adjoint du
CRZP de Fianarantsoa) étaient partis vers le sud de la ville. Leur
objectif était de faire la jonction avec des soldats composés
d’éléments du 1er
régiment RM5, sous les ordres du général Andrianaivo Raymond. Croyant
à avoir en face d’eux des soldats du camp du PDS Pety
Rakotoniaina, ils ont ouvert le feu.
Toujours
au sud de Fianarantsoa, mais cette fois-ci dans le Fokontany d’Ankidona,
une 4x4 grenat suivie par deux camions a détruit un barrage. C’était
hier, vers 10h du matin. Les occupants de ces voitures - les mêmes qui
passeront après par Soahindrana - ont tiré des rafales sur les gens qui
se trouvaient à proximité de la barricade. Bilan de cet acte de
terrorisme, deux morts et plusieurs blessés, toujours selon notre source.
Les victimes étaient une femme âgée et une jeune fille de 16 ans. La
première se tenait près d’une épicerie, tandis que la seconde vendait
des pistaches au bord de la route.
Dominique
Ramiandrisoa
Ambohimandroso
ENCORE UN PONT DYNAMITE
Le
tablier du pont s’est effondré sur une longueur de 30 mètres, une des
« piles » qui le supportait a été complètement détruite
par la charge de dynamite. Le pont qui se trouvait au PK 83 de la RN7 à 5
km avant d’arriver à Ambohimandroso
est désormais fermé à la circulation.
L’acte
de sabotage s’est déroulé dans la nuit de lundi à mardi, vers 2
heures 50 mn. L’explosion a réveillé la population dans un rayon de
plusieurs kilomètres. Une enquête auprès de la population avoisinante a
permis de connaître quelques faits étranges : un hélicoptère
avait survolé très haut dans le ciel vers 3 heures 30,
une voiture 4x4 rouge avait rôdé non loin du pont quelques heures
avant l’explosion, des voitures légères ont filé à toute vitesse
vers Antananarivo quelques minutes après le sabotage...
Hier matin, les responsables des Travaux Publics étaient déjà
sur les lieux pour un premier bilan. Il faudra trouver au moins 3
milliards de fmg pour réhabiliter ce pont, selon ces responsables. En
attendant, force est pour les usagers de suivre la déviation d’Ihazolava
de 22 km pour rejoindre Antsirabe. On envisage aussi de remblayer
le pont ferroviaire. Avant la crise de carburants, il passait
quotidiennement au moins 1200 à 1700 voitures sur ce pont
Dominique
Ramiandrisoa
Sénégal-Madagascar-OUA,LEAD
Médiation de quatre présidents africains auprès des rivaux malgaches
DAKAR, 17 avr (AFP) - Les deux protagonistes de la crise malgache, Didier
Ratsiraka et Marc Ravalomana, ont été reçus séparément dans la nuit de mardi
à mercredi à Dakar par quatre présidents africains engagés dans une tentative de médiation entre les deux hommes, a constaté l'AFP.
Ces chefs d'Etat, Abdoulaye Wade (Sénégal), Laurent Gbagbo (Côte d'Ivoire), Mathieu Kérékou (Bénin) et Joaquim Chissano (Mozambique), ainsi
que le secrétaire général de l'Organisation de l'Unité africaine (OUA) Amara
Essy, devraient ensuite proposer aux deux hommes une solution de sortie de
crise, avait précisé en début de soirée le président sénégalais.
Didier Ratsiraka, le président sortant de Madagascar, a été reçu le premier par les chefs d'Etat, pendant environ une heure et demie, de 23H30 à
01H00 locale (même heure GMT), dans une suite au 6e et dernier étage d'un
grand hôtel de la périphérie de Dakar.
A sa sortie de l'entretien, M. Ratsiraka a rappelé qu'il était 4 heures du matin à Madagascar, estimant qu'il était trop fatigué pour faire des
déclarations à la presse. "J'ai rencontré mes pairs", a-t-il seulement
déclaré, avant de partir rejoindre son épouse dans une villa du centre de
Dakar réservée aux hôtes de marque.
Marc Ravalomanana, le maire d'Antananarivo, qui s'est autoproclamé
président après avoir contesté les résultats de l'élection présidentielle du
16 décembre dernier, a été reçu par les quatre chefs d'Etat immédiatement
après son rival.
"Ce n'est pas encore terminé, mais c'est en bonne voie", a brièvement déclaré M. Ravalomanana après l'entretien. A la question de savoir si un
accord avait été trouvé pour résoudre la crise, il a néanmoins répondu "Non,
pas encore".
Marc Ravalomanana, se présentant comme le "président" de la république de Madagascar, et non comme le maire de la capitale, était arrivé mardi à la
mi-journée à Dakar, précédant de quelques heures Didier Ratsiraka.
Il n'était pas certain dans la nuit que les deux hommes se rencontrent mercredi. Mais, selon le président Wade, "aucun des deux n'(en) exclut le
principe".
Selon lui les deux hommes devraient être "plus à l'aise" à Dakar, où il y
a "moins de pression" de leur entourage qu'à Madagascar.
Tous deux avaient été invités la semaine dernière par le président Wade à
venir discuter à Dakar en marge d'une conférence sur le Nouveau partenariat
pour le développement de l'Afrique (NEPAD), qui s'est achevée mardi après-midi.
Les chefs d'Etat engagés dans la médiation entre les deux rivaux malgaches étaient venus à Dakar pour cette conférence.
Ils n'ont fait aucune déclaration après leurs premiers entretiens.
at/rf
Extrait
d'Express Mada
DAKAR...
A
l'invitation du président Abdoulaye Wade, Didier Ratsiraka devrait le
rejoindre dans la journée par un autre vol privé également loué par l'OUA.
Un "Tana-Dakar" de l'utilme dernière chance. Si M. Ravalamonana
est accompagné de plusieurs de ses proches collaborateurs, dont
l'ancienne ministre des affaires étrangères du président sortant Lila
Ratsifandriahamanana, on ne sait toujours qui fera partie de la suite du
président sortant, dont le départ était prévu ce matin,
vraisemblablement de Toamasina.
Est-ce pour faire capoter cette rencontre à
laquelle, on le sait, les deux protagonistes de la crise post-électorale
se rendent plutôt contraints et forcés par la tournure violente prise
par les événements de Fianarantsoa et la menace d'un embrasement plus généralisé,
que Mahajanga est, à son tour, sortie de son calme précisément hier en
début d'après midi ? Une manifestation publique du KMMR maintes fois
interdite hors de son siège, selon les avertissements répétés du
gouveneur Etienne Razafindehibe, a été cette fois sévèrement réprimée
par les forces de l'ordre. Un premier bilan, obtenu en milieu hospitalier,
faisait état d'au moins 37 blessés en soirée. On craignait cependant
des débordements nocturnes malgré le couvre-feu.
Val
Andriamahaitsimiavona
Le
Président Marc Ravalomanana et, entre autres, Norbert Ratsirahonana,
Elyett Rasendratsirofo, Marson Evariste, Narisoa Rajaonarivony ainsi que
Gaston Ravelojaona, ont rejoint hier, dans la journée, la capitale sénégalaise,
Dakar, pour
honorer l'invitation du président Abdoulaye Wade, qui s'est porté
volontaire pour une mission de médiation pour le dénouement de la crise
malgache. Selon des sources concordantes, le président sortant, Didier
Ratsiraka, devait également quitter la Grande Ile, hier soir, pour s'y
rendre.
Clicanoo 16/04/2002 16:20:11
Deux maisons d'élus pro-Ratsiraka incendiées à
Antsirabe.

Des centaines de jeunes partisans du "président autoproclamé" de Madagascar, Marc
Ravalomanana, ont incendié mardi matin les maisons du maire et d'un député du camp du président sortant Didier Ratsiraka à
Antsirabe, à 160 km au sud d'Antananarivo, a-t-on appris de sources concordantes.
La foule agissait en représailles de la destruction, dans la nuit, du pont
d'Ambohimandroso, sur la route reliant Antsirabe à la capitale. Cette destruction est attribuée par les partisans de M. Ravalomanana au camp de M. Ratsiraka, dans le cadre de son blocus d'Antananarivo et de la région des hauts-plateaux, ont indiqué à l'AFP deux policiers contactés au téléphone à
Antsirabe.
"Deux maisons ont brûlé et quatre voitures, mais il n'y a eu aucun affrontement et il n'y a pas de blessés", a-t-on indiqué à la gendarmerie de la ville, également contactée au téléphone.
"Les maisons du maire, Armand Andriamiaramanana, et du député, Denis
Razafimahafaly, ont été incendiées par la foule", a précisé l'un des policiers. Les deux élus sont membres du parti du président Ratsiraka,
l'Avant-Garde pour le Renouveau de Madagascar (Arema).
"La maison de la soeur d'un autre député Arema a été saccagée et quatre voitures ont été sorties de son garage pour être brûlées sur une place", a expliqué à l'AFP un habitant qui a assisté à la scène. Cette information a été confirmée de sources policières.
"La foule cherchait les trois responsables politiques parce qu'elle les soupçonne d'être à l'origine du dynamitage du pont", a indiqué un policier, ajoutant qu'aucun des trois hommes ne se trouvait sur place.
allAfrica.com
INTERVIEW 15 Avril 2002
Publié sur le web le 16 Avril 2002
Ofeibea Quist-Arcton Dakar
Le Président Abdoulaye Wade, a invité les Présidents Didier Ratsiraka et Marc Ravalomanana, de Madagascar à se rencontrer à Dakar, dans l'espoir de mettre fin à l'une des crises africaines.
Ravalomanana a contesté les résultats de l'élection de décembre au Madagascar et s'est auto-proclamé
Pésident, le 22 février 2002.
Ils ont tous les deux été invités à rencontrer d'autres dirigeants Africains en marge du sommet sur le Nepad à Dakar afin de trouver une solution à la crise politique au Madagascar, dont la récente flambée de violence a fait plusieurs morts.
Interview de notre envoyée spéciale, Ofeibea Quist-Arcton, à Dakar avec le ministre sénégalais des affaires étrangères Cheikh Tidiane
Gadio, sur la crise malgache.
Q: A propos de la crise malgache, est-ce que les deux protagonistes ont confirmé leur présence à Dakar?
A: Je peux vous dire que Marc Ravalomanana est dans l'avion. Il vient à Dakar, ce qui nous remplit de joie, et que nous attendons avec impatience le président Didier Ratsiraka en terme de confirmer son heure d'arrivée à Dakar.
Quand nous l'aurons, on annoncera que les deux sont sur leur chemin. Mais ce qu'on pense c'est comme c'était acquis avec le Président Didier Ratsiraka, et finalement Marc
Ravalomanana, a accepté et qu'il est même dans l'avion en train de venir, nous avons toutes les raisons d'être optimiste de penser que nous aurons la chance de contribuer au rapprochement des frères malgaches et à la résolution de la crise dans ce pays.
Q : Est-ce que la diplomatie sénégalaise a une solution toute prête ?
A: Justement, quelqu'un m'a demandé. Je dis que même si c'est le cas, invitant deux personnalités importantes d'un pays pour discuter avec elle, ce n'est pas dans les médias qu'on va régler le problème avant leur arrivée. Ca c'est un.
Deuxièmement, le président Wade a souhaité que ses paires qui sont ici contribuent avec lui à renouer les fils du dialogue avec les deux frères malgaches. Donc, de ce point de vue, la première chose qu'il fallait faire c'est de briser la glace et de permettre à ces deux leaders d'accepter de quitter leur pays. Ils ont accepté.
Ils viennent ici. Ils nous font confiance. Ils font confiance en notre pays, ils font confiance au reste de l'Afrique pour venir discuter avec leurs frères. De les voir ici, se serrer la main ou, peut être, s'embrasser devant tout le monde c'est déjà une victoire pour l'Afrique et c'est simplement ce que nous cherchons et nous espérons que ça aille dans cette direction.
MISNA, 16 AVR 2002 (15:6)
VIOLENCES ET MORTS A FIANARANTSOA AUJOURD'HUI ENCORE
Nouvelles violences et nouvelles victimes aujourd'hui à Fianarantsoa (400 kilomètres au sud d'Antananarivo, Madagascar). Les faits ont été rapportés il y a une heure par des sources de l'agence
MISNA, qui précisent que deux femmes ont été tuées ce matin par des balles tirées sur la foule par des militaires fidèles au chef de
l'Etat sortant, Didier Ratsiraka, dans le quartier d'Ankidona, il y a environ trois heures. A Fianarantsoa, une autre femme a été tuée hier dans le quartier
d'Ambalapaiso à cause des affrontements entre les soldats de Ratsiraka et les militaires sympathisants du Comité pro-Ravalomanana
(KMMR), le président 'alternatif' investi par le peuple. Hier encore, de violents désordres ont éclaté à Mahajanga, à environ 400 kilomètres au nord-ouest de la capitale. On ignore encore avec précision le bilan des victimes. Selon certains témoignages rapportés par la presse malgache, il y aurait au moins trois morts et une quarantaine de blessés. Les incidents ont éclaté lors d'une manifestation du KMMR contre laquelle, expliquent nos sources, les forces de l'ordre ont lancé plusieurs grenades. La nuit dernière, un autre pont a été détruit sur la route Antananarivo-Fianarantsoa. Il s'agit du pont
d'Ambohimandroso, situé à une centaine de kilomètres au sud de la capitale. (CC)
Fianarantsoa
- Dernière heure
Le général Andrianaivo au micro, à Mahazoarivo
On a appris hier tard dans la soirée que le général Raymond Andrianaivo
a été abattu par un commando de trois hommes cagoulés sur son lit
d'hôpital de Fianarantsoa, vers 19h30.Il semble qu'il ait été abattu à
bout portant de sept balles dans la tête. Les tueurs se sont ensuite
enfuis. Le général Raymond Andrianaivo a été admis à l'hôpital de
Tambohobe hier en début d'après-midi pour des blessures au ventre et à
la jambe qu'il aurait reçues à l'entrée sud de la ville de
Fianarantsoa. D'après diverses sources, le général se trouvait à la
tête d'un groupe venu du sud pour renforcer la garde du gouverneur
Emilson. Un autre groupe, dirigé par le lieutenant-colonel de gendarmerie
Rasolo Jean-Baptiste, lui aussi du camp du gouverneur Emilson, serait venu
pour l'accueillir. Suite à une confusion -les deux groupes ne s'étant
pas semble t-il reconnus- une fusillade a éclaté de part et d'autre. Le
colonel Rasolo Jean-Baptiste trouva la mort lors de cet incident tandis
que le gl Raymond Andrianaivo y fut blessé, d'où son transfert à
l'hôpital. Et on connaît la suite. La population de la capitale se
souvient certainement de ce général qui a dirigé il y a quelques
semaines, la défense du palais de Mahazoarivo, lors de la marche du
gouvernement Sylla vers la primature.:
Mamy
Nohatrarivo
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