LE
JIR - ARTICLE DU 07/08/02
Madagascar : Cap sur le libéralisme
Le programme économique du gouvernement Sylla
Le programme du gouvernement Sylla, tel qu'il a été présenté aux bailleurs de fonds
de Madagascar fin juillet, affiche clairement l'intention de promouvoir le libéralisme
économique. Les mesures à l'attention du secteur privé local et des investisseurs étrangers se veulent très incitatives. Pas de quoi chagriner le FMI et la Banque mondiale... Parallèlement, la nécessité de préserver un État fort pour assurer des missions de contrôle - notamment en ce qui concerne la fiscalité ou la lutte contre la corruption - est indispensable.
La réunion des pays bailleurs de fonds de la Grande Ile qui s'est tenue le 26 juillet à Paris n'a finalement été qu'une chambre d'enregistrement au lieu du grand oral attendu. Tout était quasiment joué d'avance et le programme présenté par le Premier ministre malgache est passé comme une lettre à la poste, avec la bénédiction des prêteurs, au fond soulagés à moindres frais de cette fin de crise relativement rapide.
Jacques Sylla est donc rentré à Tananarive avec une enveloppe de 2,4 milliards de dollars (sur quatre ans) dans sa serviette. Tous les analystes s'accordent pour dire que cette somme, employée à bon escient, devrait permettre à Madagascar d'effacer les effets de la crise à l'horizon 2006, voire avant.
Le programme d'actions concocté en deux mois par le gouvernement Sylla se scinde en deux parties : une phase d'urgence allant jusqu'à la fin de l'année et une autre concernant le moyen terme.
La première phase comporte des mesures visant à réduire, voire annuler, les effets de la crise : aide humanitaire pour les plus démunis, rétablissement de la circulation, aide au secteur privé pour relancer l'économie, sauver la commercialisation des produits agricoles et préparer la prochaine campagne, et rendre opérationnelle la loi de finances 2002.
Le volet le plus ambitieux vise à mettre en place des mesures et des réformes pour atteindre une croissance rapide et durable, et pour assurer une répartition équitable des richesses ainsi créées. La tonalité de ces mesures est d'un libéralisme bon teint, en phase avec les discours du président Ravalomanana :
- promouvoir le libéralisme économique et assurer un cadre favorable à la concurrence.
- poursuivre le programme de privatisation tout en tenant compte de la conjoncture. A ce sujet, le président malgache a déjà annoncé qu'au moins trois entreprises stratégiques ne seraient pas privatisées : Air Mad, Sirama (sucre) et Hasyma (coton). En revanche, la RNCFM (chemins de fer) et Telma (télécommunications) seront parmi les premières à passer au privé.
- améliorer la sécurité foncière et l'accès à la propriété foncière.
- assurer aux investisseurs étrangers un traitement non discriminatoire et ce dans le respect des lois en vigueur à Madagascar.
- sécuriser les investissements étrangers à travers la conclusion d'accords bilatéraux de protection des investissements en complément de l'adhésion de Madagascar à des mécanismes d'assurance et de garanties des investissements.
ADHÉSION PROGRAMMÉE A LA SADC
Dépolitiser l'économie malgache - gangrenée depuis un quart de siècle
par le "socialisme" et l'affairisme - est le mot d'ordre
sous-jacent de ces mesures. La gageure n'est pas mince, mais sur le
papier, les mesures ont de quoi combler la Banque mondiale et le FMI.
Le secteur privé va donc bénéficier d'un soutien exceptionnel et
l'appel du pied du gouvernement Sylla aux investisseurs étrangers est
très net. Qui saura en profiter ? Ça se bousculerait déjà au portillon
: les Mauriciens sont déjà à l'œuvre, une importante mission thaïlandaise
est attendue le mois prochain et Marc Ravalomanana a affirmé à plusieurs
reprises que des sociétés américaines allaient également franchir le
pas. La France, déjà bien implantée il est vrai, semble plus
attentiste.
Pour coordonner la mise en œuvre des mesures gouvernementales, un comité
d'appui au pilotage de la relance de l'entreprise (CAPE) a été créé
début juillet. Parmi les mesures les plus marquantes décidées par cette
structure mixte gouvernement/entreprises figurent l'adoption d'un projet
de loi sur les sociétés commerciales lors de la prochaine session de
l'Assemblée nationale, l'allégement des charges fiscales (suppression de
la TVA sur les entreprises à l'exportation et des entreprises franches
jusqu'à concurrence de leur crédit, suspension de la TVA sur les achats
de biens d'équipement, suppression de l'acompte de l'impôt sur les
bénéfices (IBS) pour les entreprises immatriculées, suppression de
l'acompte d'IBS pour l'année 2002, étalement du paiement de l'IBS sur
2001, exonération de taxes à l'importation d'intrants agricoles et de
ciment), l'amélioration du régime de zone franche et de l'accès à la
propriété foncière, adhésion à la Communauté de développement de
l'Afrique australe (SADC).
Ce dernier point - relevé avec attention par les bailleurs de fonds - est
particulièrement important : devant le refus de l'OUA (Organisation de
l'unité africaine) puis de l'UA (Union africaine) - même si certains
pays se sont désolidarisés de cette décision - de reconnaître le
président Ravalomanana, elle indique que, dans un premier temps,
Madagascar se contenterait de nouer des relations économiques avec son
environnement proche. Une realpolitik qui l'éloignerait de fait de
l'orbite française puisque la SADC réunit des pays anglophones. Pour
coordonner ce programme, la bonne gouvernance, "gage de réussite
pour un développement rapide et durable", est le leitmotiv du
gouvernement Sylla. Cette bonne gouvernance implique un "changement
profond dans la gestion des affaires de la Nation à tous les niveaux :
économique, administratif et politique", a affirmé Jacques Sylla.
Réforme judiciaire pour instaurer un véritable État de droit, lutte
contre la fraude et l'évasion fiscales, contre la corruption - le service
des Douanes est en tête de liste -, contrôle des dépenses publiques et
de l'attribution des fonds spéciaux sont les principaux chantiers que
veut démarrer le gouvernement Sylla. S'ils arrivent à terme, on pourra
parler d'une véritable révolution à Madagascar.
POLITIQUE : LA DÉCENTRALISATION RESTE AU PROGRAMME
Le programme politique et institutionnel du gouvernement Sylla est peu
évoqué dans les documents transmis aux bailleurs de fonds. Le Premier
ministre, dans son discours d'introduction, a cependant indiqué que
"la décentralisation est un vaste chantier du développement
institutionnel. (...) La stratégie consistera à la décentralisation du
financement et de la gestion qui vont être transférés au niveau de
chaque province. Le rôle de l'État se limite au suivi et évaluation des
réalisations des actions (sic). Les instruments appropriés sont prévus;
ainsi l'instauration des tribunaux administratifs et financiers dans les
provinces sera accélérée. (...) Une attention et des efforts
particuliers seront accordés au fonctionnement effectif des communes afin
qu'elles puissent pleinement assumer leurs actions de proximité. A ce
titre également, le processus de transfert des compétences et des
ressources sera opéré rapidement. La conférence prévue à cet effet
sera tenue dans les meilleurs délais".
Dans le document lui-même figure cet extrait : "En matière de
décentralisation, dans le processus de la mise en place des provinces
autonomes garant d'une meilleure administration de proximité, un
transfert progressif des ressources vers les collectivités territoriales
sera mis en œuvre. Un tel transfert nécessite un renforcement des
capacités du personnel au niveau de ces collectivités. Une conférence
nationale sera organisée pour en définir les modalités et
processus".
Il apparaît donc clairement qu'il n'y aura pas de "recentralisation",
ce que certains craignaient avec l'accession au pouvoir d'un président
originaire de la région de la capitale. Cette large décentralisation -
plutôt qu'autonomie - correspond aux vœux de la population, souvent très
éloignée des centres administratifs de décision. A terme d'ailleurs, le
découpage des six grandes provinces pourrait venir sur le tapis. D'aucuns
jugent même qu'un morcellement en une vingtaine de régions serait
souhaitable. Le gouvernement s'est également engagé à réviser le code
électoral. Cette révision couvrira "tout le processus allant de
l'établissement de la liste électorale jusqu'à la proclamation des
résultats".
Guilhem Beauquier
REPÈRES
o L'IMPACT DE LA CRISE
Les services techniques de l'administration malgache prévoient un taux de croissance négatif de - 10,7% pour 2002. L'inflation devrait osciller entre 25,6 et 26,6%. Les recettes publiques, en raison de mauvaises rentrées fiscales, sont en chute libre. En mai, elles ne représentaient que 45% des prévisions; une amélioration est attendue d'ici à la fin de l'année. En ce qui concerne les dépenses, la loi de finances 2002, bien que promulguée, n'est pas opérationnelle. Le taux de réalisation attendu à la fin de l'année est de 42% des inscriptions. Les emplois perdus sont estimés à environ 150 000, soit
500 000 personnes avec leur famille. La réouverture du marché interbancaire des devises il y a quelques jours a coté l'euro à 6 787 francs malgaches.
o LA BONNE GOUVERNANCE
Extraits du discours de Jacques Sylla aux bailleurs de fonds : "La bonne gouvernance dictera les actions de l'État. Elle constituera la garantie de sa crédibilité vis-à-vis de ses partenaires et du peuple malgache, tout en étant un gage de confiance et de réussite des actions. (...) Le gouvernement s'engagera à ne pas suivre de mauvaises pratiques dans la gestion des affaires de l'État. (...) La bonne gouvernance se traduit dans les faits par une éthique des gestions, le respect de certaines règles de conduite en matière de gestion des affaires publiques telles que la transparence, l'imputabilité, l'efficacité, l'obligation de résultats et la mise en place d'un système de contrôle effectif et efficace. Les actions se concrétiseront par la sortie d'un plan national de bonne gouvernance d'ici fin octobre. (...)"
Midi de Madagascar 07/08/02
L'après-crise: Quelque 200 prisonniers répartis entre
Tsiafahy, Antanimora, Ampahibe et Fiadanana
128 prisonniers à Tsiafahy, dont le Général Boba, ainsi que des officiers, des sous-officiers et des civils, 60 à Antanimora, comprenant dans leurs rangs les Généraux Bory et Polycarpe, Fredo Betsimifira et autres, une dizaine de sous-officiers à Ampahibe et l'ancien Gouverneur de Fianarantsoa, Emilson, à Fiadanana. C'est le bilan provisoire établi par les membres des familles des détenus " politiques ", ou du moins les prisonniers qui ont été arrêtés après la crise politique qui a secoué le pays. Les membres des familles des détenus ont fait une visite dans ces différents endroits le week-end dernier, accompagné du Pr Zafy Albert et du Député Tabera, qui étaient présents " pour une simple visite humanitaire ", selon l'affirmation du Pr Zafy.
L.v.s
Dynamitage
Rappelons que ces personnes arrêtées sont pour la plupart accusées de destruction du patrimoine national, dont le dynamitage de ponts ou de pylônes, d'incitation de la population au rébellion contre les autorités, de financement de milices, d'usurpation de fonction, d'incitation au tribalisme ou encore pour les militaires, de violation des lois régissant le service militaire. Selon le constat des visiteurs qui ont vu, soit de loin, soit de près ces prisonniers, ces derniers sont traités au même rang que le reste des détenus. Ainsi, ils ont pu voir les concernés côtoyant le fameux Sombila, l'assassin de l'Américaine Nancy Coutou, à la prison de Tsiafahy. De même à Antanimora, où les prisonniers défilent par lot de quarante. Dans cette dernière prison, deux responsables de la Sirama sont également détenus, selon le Pr Zafy Albert.
Tribunal
La plupart des prisonniers de l'après-crise ont déjà comparu devant le tribunal d'Anosy, et certains ont obtenu une liberté provisoire, comme c'est le cas de l'ancien Gouverneur de Mahajanga, Etienne Razafindahibe, avant-hier. Rappelons qu'il était détenu à Antanimora auparavant, avec les Généraux Ramahatra et Polycarpe. Le Général Ramahatra, qui, selon des sources bien informées, refuse de quitter la prison, tant que ses compagnons d'infortune ne puissent faire pareil. D'autres prisonniers ont été placés sous mandat de dépôt. Ce jour, le verdict des deux Français arrêtés à Antanimena au mois de mai dernier, accusés d'être des mercenaires, sera rendu à Anosy. L'ancien gouverneur de Fianarantsoa, Emilson, qui est passé devant le tribunal hier, a également été placé sous mandat de dépôt, selon des personnes ayant assisté à la séance. Selon le Pr Zafy Albert, cette liste n'est pas encore tout à fait exhaustive, puisque le recensement au sein de ces lieux de détention se poursuit, et elle sera sûrement complétée d'ici peu.
Sénat: Les deux sièges à la
HCC, obtenus par TIM et l'Arema
Rabehaja Fils Edmond et Rasoazanamanga Raheltine ont été élus par lessénateurs pour représenter le Sénat, au sein de la Haute Cour Constitutionnelle.Deux jours après l'ouverture officielle de la session extraordinaire de laChambre haute, les sénateurs ont procédé hier à l'élection de leurs deuxreprésentants qui doivent siéger au sein de cette Institution. L'opération devote a mobilisé 30 candidats parmi lesquels les groupes parlementaires doiventchoisir et patronner. Seul le 1/10èmea été retenu, soit troiscandidats.
Dominique Ramiandrisoa
Ainsi, dans une ambiance feutrée, le porte-parole de l'Arema, Vaovao Benjamin, a avancé le nom de Rabehaja Fils Edmond. De son côté, TIM, par le biais de Ramamonjisoa Benjamin, a choisi Rasoazanamanga Rahelitine comme candidate de ce parti. Le troisième candidat, Mahazaka, a été présenté par le groupe Leader-Fanilo. Résultat, les candidats du TIM et de l'Arema ont été élus comme représentants de la Chambre haute, selon le quota établi par la Constitution. Cette fois-ci encore, le jeu s'est équilibré entre les deux formations politiques, obtenant chacune un siège au sein de la HCC.
Meilleur fonctionnement
Concernant l'élection proprement dite, les sénateurs devaient inscrire sur une liste unique, deux noms qu'ils allaient choisir parmi les trois proposés ou à défaut un candidat. Dans le cas où les électeurs auraient inscrit plus de deux candidats sur sa liste, le vote était annulé. Sur les 89 inscrits, il y avait eu 81 votants, 5 excusés et 3 ont été portés absents, un vote blanc et 80 suffrages exprimés. Après le dépouillement, les résultats se sont présentés comme suit: Rabehaja Fils Edmond a obtenu 73 voix, Rasoazanamanga Raheltine gratifié par 71 voix et Mahazaka a eu 14 voix. A propos des deux nouveaux élus, Rasoazanamanga Raheltine est conseiller technique non permanent auprès du ministère de la Justice, elle est aussi conseiller technique à la Chambre administrative de la Cour Suprême. Par contre, Rabehaja Fils Edmond exerce actuellement la fonction d'enseignant-chercheur à la Faculté de Droit de l'Université de Fianarantsoa. Rappelons que la session a continué hier après-midi avec l'examen des Réglements Intérieurs de cette Institution et ceci, pour en permettre un meilleur fonctionnement, selon le président du Sénat, Rajemison Rakotomaharo.
DES OFFICIERS REBELLES ENCORE EN CAVALE !
Commencée il y a presque 3 mois de cela, la période de pacification du
pays n'est pas encore tout à fait terminée. L'armée régulière
continue de traquer d'autres "gibiers de potence" qui seront
accrochés à son tableau de chasse déjà très fourni. Avec une
demi-douzaine de généraux et trois à quatre fois plus d'officiers
supérieurs.
E.R.
Le gros du contingent pour ne pas dire du régiment est composé de
lieutenants-colonels. Issus de promotion de l'Académie militaire datant
du début de la Deuxième République donc formée au moule socialiste du
"filoha hajaina", quand ce n'était pas dans des écoles
militaires d'autres pays frères. D'où peut-être cette allégeance
"aveugle" de quelques-uns à l'Amiral, contrairement à beaucoup
d'autres qui ont fait preuve de "baïonnette intelligente".
Récidive
Dans la première catégorie, figurent les Coutiti, Rahitso, Balbine,
Tsirivelo Nicolas… Les deux premiers nommés sont même redevables
envers l'Amiral, de leur amnistie suivie de leur réintégration au sein
de l'Armée, après leur dérive fédéraliste des années 90-91. Ils ont
récidivé lors de la dernière crise politique, en écumant la région
septentrionale du pays, pour que leur chef surnommé "deba" ne
perde pas le Nord. Si Rahitso a été pêché à Morarano (Toamasina),
Coutiti semble partout sans être nulle part. D'autres officiers rebelles
du même grade sont aussi en cavale, entre autres, les
lieutenants-colonels Balbine et Velonasy, tous les deux issus du 2e RFI d'Antsiranana,
comme Coutiti et Rahitso. Le colonel Raymond Lucien du 1er RFI mais
détaché auprès de l'ex-REGAP (Régiment de la Garde Présidentielle)
figure également sur la liste des officiers rebelles toujours en fuite.
Dans l'attente peut-être d'une hypothétique amnistie de la part du
président Marc Ravalomanana.
|
EXPRESS
DE MADAGASCAR Aujourd'hui mercredi
7 août 2002
Agoa - Le 2ème
forum à l'île Maurice
Le deuxième Forum annuel requis par la Loi sur la croissance et les
possibilités économiques en Afrique subsaharienne (AGOA) se tiendra en
janvier 2003, à l'Ile Maurice en présence du président américain
George W.Bush, selon Washington.
L'AGOA qui connaît un succès retentissant est soutenu par le
gouvernement américain et le Congrès afin de la renforcer. L'objectif
est aussi d'encourager plus d'entreprises américaines à se rendre
compte directement des possibilités qui existent en Afrique.
L'AGOA, adoptée par le Congrès en mai 2000, offre des conditions préférentielles
d'exportation aux pays africains qui s'orientent vers une économie de
marché. Trente-six pays de l'Afrique subsaharienne peuvent prétendre
à ces avantages, et 17, dont Madagascar, profitent déjà d'une
disposition qui leur permet d'exporter des textiles en franchise de
douane.
Lors du premier forum qui s'est tenu à Washington en octobre 2001, le
président américain a déclaré qu' "aucune Nation de notre temps
n'a jamais réussi son développement sans auparavant ouvrir son économie
aux marchés mondiaux. La Loi sur la croissance et les possibilités économiques
est une épure de la façon dont les Etats-Unis et l'Afrique peuvent
mobiliser la puissance des marchés pour améliorer la vie de leurs
citoyens."
C'est durant ce premier forum que l'on a esquissé les grandes lignes
d'une proposition de loi, connue sous le nom d'AGOA II, qui est
actuellement à l'étude au Congrès. Elle aurait pour effet de
renforcer les avantages commerciaux de la première loi, surtout dans le
domaine des textiles. Après la récente adoption d'une version de l'AGOA
II à la Chambre des représentants, le président de la sous-commission
des affaires africaines, M. Ed Royce (républicain de Californie), a déclaré
: "A Madagascar et dans plusieurs pays africains, l'AGOA a entraîné
de nombreuses créations d'emplois et apporté d'importants
investissements étrangers. Elle a prouvé qu'elle était un instrument
clé de la lutte contre la marginalisation économique de
l'Afrique." La version d'AGOA II adoptée par la Chambre relève le
plafond des vêtements pouvant être exportés en franchise de douane,
et accorde à la Namibie et au Botswana le droit d'utiliser des tissus
ne provenant pas d'Afrique pour fabriquer certains vêtements. M. Royce
a ajouté : "Nous devons faire plus avec l'Afrique, notamment au
niveau de la
libéralisation des marchés de produits agricoles."
Les thèmes généraux qui seraient abordés durant cette réunion
comprendraient certainement la façon d'augmenter les volumes d'échanges
résultant de l'AGOA, et comment les exportateurs africains peuvent
apprendre à connaître les marchés américains, qui sont énormes.
"Ce que vous vendez à Minneapolis est très différent de ce que
vous vendez à Miami."
Les investissements étrangers directs seront également un thème
important de la réunion de Maurice. "Nous espérons que l'AGOA
entraînera la fabrication de produits d'exportation qui arriveront sur
les marchés des Etats-Unis. Ce commerce nécessite de la manufacture,
des capitaux et des investissements. Il s'agit maintenant pour les
Africains d'apprendre à attirer les investissements qui leur
permettront de produire pour l'exportation."
Les deux chambres du
Parlement ont désigné leurs représentants à la Haute cour
constitutionnelle
Un pas décisif a été franchi hier avec la désignation des deux hauts
conseillers qui représenteront le Sénat au sein de la future Haute
cour constitutionnelle : Rabehaja Fils, enseignant-chercheur à
l'Université, présenté par le parti d'opposition Arema, et Raheltine
Rasoazanamanga, magistrate, présentée par le parti présidentiel Tiako
i Madagasikara (Tim), ont réuni sur leurs noms la majorité des
suffrages des 81 sénateurs présents. Cette élection, qui succède à
celle des deux représentants de l'Assemblée nationale, consacre, dans
une certaine mesure, la démocratisation du mode de désignation des
hauts conseillers, les bureaux respectifs des deux chambres du Parlement
s'étant réservé cette prérogative lors de la constitution de la précédente
formation de la Hcc, qui devait être dissoute par la suite. A l'instar
de ce qui s'était passé à l'occasion du renouvellement du bureau du Sénat,
le consensus a joué entre les deux principales formations de l'heure, dénotant
une incontestable normalisation des relations de travail au sein de
cette institution. Désormais, il ne reste plus qu'à attendre la
nomination des trois hauts conseillers du quota présidentiel pour
l'installation de la nouvelle Haute cour constitutionnelle, qui fermera
- définitivement - une parenthèse ouverte, voilà bientôt 11 ans, par
la Transition et la Convention du 31 octobre 1991.
Me Rabehaja Fils et Mme Rasoazanamanga Raheltine représenteront le Sénat
au sein de la Haute cour constitutionnelle, en fin de gestation. Il aura
fallu attendre le régime de Marc Ravalomanana pour que, après 11 ans
de régime transitoire depuis 91, une Haute cour constitutionnelle, pièce
maîtresse du dispositif constitutionnel malgache, commence à émerger
après l'effectivité reconnue du gouvernement et la normalisation du
fonctionnement des institutions parlementaires.
La désignation "selon les règles de l'art", des deux
nouveaux Hauts conseillers, par un vote de l'ensemble des 81 sénateurs
présents hier au Palais de verre, rappelle que la "Hcc Ter"
qui avait statué à Mantasoa sur la tenue d'un second tour avait été
le résultat -selon les requêtes légales en annulation émanant à l'époque,
du camp de Marc Ravalomanana alors candidat- d'un acte unilatéral des
bureaux permanents respectifs de l'Assemblée nationale et du sénat
sinon par leurs seuls présidents.
Les noms des deux juristes sont sortis des urnes hier en milieu de journée,
après un vote consensuel des partis Arema, majoritaire au palais de
verre, et Tim -"Tiako i Madagasikara"- l'ancienne formation de
combat du candidat Ravalomanana qui, devenu président de la République,
a complété le 11 juillet, son quota constitutionnel de 30 sénateurs désignés.
VOLONTÉ D'OUVERTURE
Rabehaja Fils, présenté par l'Arema, a obtenu les voix de 73 sénateurs
sur 81 présents et Mme Rasoazanamanga Raheltine, 71 voix. M. Mahazaka,
ancien Directeur général de la Justice sous le Garde des Sceaux Imbiky
Anaclet, présenté par le parti Leader Fanilo a figuré en troisième
position avec 14 voix. ''Le score est sans appel. Il signifie que l'Arema
a soutenu le candidat Tim et le Tim, le candidat Arema" commentent
des sénateurs. Le même esprit de consensus et de volonté d'ouverture
a été relevé pendant le renouvellement du bureau permanent des "loholona".
M. Rajemison Rakotomaharo a été candidat unique pour le perchoir et a
bénéficié (82 voix sur 84) du soutien unanime de toutes les
formations politiques représentées au Sénat. "Nous commençons
à nous connaître" avait déclaré hier le président Rajemison
Rakotomaharo, à l'issue du vote. Le deuxième personnage de l'Etat a été
flanqué au perchoir par les vice-présidents Max Marie Ramilison (Avi)
et Rakotozandrindrainy (Arema). Les deux postes de Hauts conseillers ont
fait l'objet de 35 actes de candidatures. Il a été décidé que le
choix portera uniquement sur les candidats présentés par les groupes
parlementaires, ce qui a permis de déboucher sur un accord entre les
deux plus grandes formations politiques du sénat. Rabehaja Fils et
Rasoazanamanga Meltine avaient été candidats, le mardi 23 juillet
dernier, pour le quota dévolu à l'Assemblée nationale. Ils avaient
alors raté un premier examen de passage à Tsimbazaza avec
respectivement les voix de 31 et 17 députés sur 103 pour effectuer un
rétablissement au niveau du sénat. Rabehaja Fils est
enseignant-chercheur à l'université. Parmi ses spécialités de
juriste, figurent le droit international et l'administration publique.
Il compte, de sources sénatoriales, des séjours à New-York au sein
d'organisations internationales et au Rwanda, au Tribunal pénal
international. Mme Rasoazanamanga Rameltine, président du tribunal électoral
de Tana, ancien agent de la Hcc au début des années 80, devenue
magistrat en 87, a fait partie de la formation de juges de la Chambre
administrative qui a rendu le fameux arrêt n° 4. Cet arrêt majeur
dans les développements du conflit post électoral, qui devait conduire
Marc Ravalomanana au sommet de l'Etat, avait été pris dans le cadre du
non moins fameux Accord de Dakar (I). Il portait annulation de la désignation
des membres de la Hcc bis présidée par Indrianjafy Georges Thomas, qui
ont tranché à Mantasoa et dans de vives turbulences
politico-judiciaires, sur la tenue d'un second tour de l'élection présidentielle.
UNE HCC PROTÉGÉE DES
CRITIQUES
Avec l'élection des représentants du sénat, la nouvelle Hcc voit le
jour protégée d'éventuelles critiques sur sa formation. Mme Ranampy
Marie Gisèle et M. Rabenindrainy Ramanoelison ont été élus le mardi
23 juillet par l'Assemblée nationale, Mme Bakoly Rachelle Razoarivelo
et M. Auguste Andriamanandraibe, élus le mercredi 31 juillet par le
Conseil supérieur de la magistrature présidé ès qualité par le président
Marc Ravalomanana en personne à Faravohitra et enfin M. Rabehaja Fils
et Mme Rasoazanamanga Rameltine, élus hier pour le quota sénatorial.
Il ne reste plus que les trois Hauts conseillers du quota présidentiel
pour compléter les assises légales du régime. Et affronter les
prochaines échéances que seront les législatives anticipées avec la
question "annexe" du Code électoral, le serpent de mer de la
vie politique nationale.
Gérants libres des
stations-services
" Les marges bénéficiaires des stations-services devraient suivre
la logique économique ". Depuis le 4 avril 1996, il n'y a pas eu
de changement concernant cette marge fixée à 24 Fmg/litre le jour où
le prix du litre a été fixé à 1750 Fmg. 6 ans après, c'est-à-dire
le 1er août de cette année, le prix est de 5460 Fmg, mais la marge n'a
pas été transformée suivant l'évolution. C'est pourquoi, tous les gérants
libres des stations-services de Madagascar, membres du groupement
professionnel (Gpglss) ont demandé, hier à la Chambre du commerce, à
l'occasion d'une A.G, une marge bénéficiaire de 90 Fmg/litre.
D'après les discussions, soit lors de la réunion du groupement de
jeudi dernier, soit lors de cette A.G, les stations-services sont
actuellement en difficulté financière, et se trouveraient à la merci
des nouvelles sociétés distributrices. En fait, la politique de
privatisation n'a pas arrangé l'avenir des stations-services du fait de
l'absence d'un cahier des charges lors de la vente de la Solima.
Pour cette demande de hausse d'une nouvelle marge bénéficiaire, le
Gpglss qui compte plusieurs membres dans toute l'île, informera les
instances hiérarchiques, à savoir les compagnies pétrolières, l'Omh,
le ministère de l'Energie jusqu'à la Présidence de leur intention de
tenir une grève " nationale " de deux jours, les 18 et 19 août,
au cas où leurs doléances ne seraient pas prises en considération. En
tout cas, le Gpglss donne un temps de réflexion aux instances hiérarchiques,
jusqu'au 16 août, pour trancher.
Fianarantsoa
Suite au récent passage du Ministre du Commerce Alphonse Ralison, les
autorités de la ville de Fianarantsoa composées des Adjoints au Maire,
du responsables des Contributions, ceux du Commerce, de la Police
Municipale et de la Police (Fip et Commissariat central), ont convoqué
en réunion d'information les professionnels du milieu pour leur faire
part des dispositions légales qui doivent faire l'objet d'une
application en vue justement de régulariser la situation de tous les
vendeurs. La lutte contre l'informel semble être engagée et forcément
personne ne pourra désormais opérer en dehors des textes qui régissent
la profession. Le point positif que nous avons noté lors de cette
rencontre c'est le fait que toute l'assistance n'a fait aucune objection
quant à la nécessité de réguler la profession qui est une
photographie généralement de la pauvreté beaucoup plus que du développement
avec cette domination de l'informel qui est même qualifié par un
grossiste de fléau puisqu'il entraîne un certain nombre de dégâts
dans son sillage en l'occurrence l'écoulement des marchandises
douteuses et une concurrence déloyale. Evidemment, nous avons constaté
que certains ont voulu justifier ses craintes qui derrière des
marchandises importées de la Chine continentale et dont les vendeurs ne
fournissent aucune facture, qui par plus de 20 ans de gabegies et de
laisser aller, une situation qui (nous citons), ne pourra pas être
redressée du jour au lendemain. Des révélations ont été même
faites à propos des véhicules, camions et camionnettes qui passent à
Fianarantsoa et qui alimentent le marché occupé par les vendeurs sans
facture avec des produits sans factures et quittent aussitôt la région
après un déchargement.
A l'issue de cette rencontre, quelques décisions ont été prises.
D'abord la sensibilisation par les autorités à travers les médias
locaux, ensuite le rappel des textes et leur multiplication afin d'éviter
à ce que les commerçants ne puissent pas répondre par un refus de se
soumettre aux contrôles, l'octroi d'un temps de réflexion aux
occupants des lieux soumis à des conditions, le dégagement des points
de vente illicites, l'évacuation des trottoirs et de l'escalier d'Ampasambazaha...
Ce ne sont qu'un extrait des visées des autorités locales dont on
comprend le souci de faire respecter la législation en vigueur et de
professionnaliser ce secteur qui, malheureusement pourrait faire
basculer les voix dans les urnes en étant une arme favorite des
politicards qui n'ont jamais rien fait que de favoriser et la mainmise
de la maffia et d'opérer en toute illégalité voire impunité en ce
sens qu'ils connaissent tout le monde.
Secteur bancaire
Rajaonah Samuel est le nouveau directeur de l'agence de la BNI- Crédit
Lyonnais à Mahajanga. C'est lors d'une réception conviviale s'est déroulée
à l'Hôtel de France, vendredi 02 Août dernier que le Dga Dominique
Brizion et le directeur de réseau Randriamampionona Célestin l'ont présenté
aux clients de la banque. Le Dga Dominique Brizion a profité de
l'occasion pour expliquer aux clients la stratégie commerciale de la
Bni-CL au niveau de la relance du pays et de son nouvel objectif.
"La Bni-CL veut rester la banque la plus importante du pays et
continuer à participer au développement du pays. La Bni-CL se veut
plus proche de ses clients, plus performante. Elle veut personnaliser le
contact avec ses clients", a-t-il affirmé.
En effet, la Bni-CL est la première banque à Madagascar. Cependant,
plus connue pour sa clientèle entreprise que celle des particuliers,
elle a entrepris pour être tous les jours plus proche de sa clientèle
des particuliers.
C'est à travers sa nouvelle communication institutionnelle par la
nouvelle campagne du message de proximité "Parce que chacun est
unique" qui s'adresse à chaque client, sa politique commerciale
qui offre des produits toujours plus proches des besoins des clients (
gamme de crédits aux particuliers, produit assurance retraite, virement
électronique, etc…) et à travers des services de proximité en étant
la seule banque à Madagascar qui ouvre le samedi, que la Bni-CL
souhaite réaliser ses ambitions.
Transport
maritime
Révélée par le ministre des Transports et de la météorologie
Olivier Rakotovazaha lors de son passage à l'Assemblée nationale pour
présenter son programme dans la rubrique transport maritime, la préparation
de dossier avec l'envoi d'une délégation à Londres pour soutenir le
dossier Madagascar dont la "White list" à la convention
internationale sur la norme de formation des gens de mer, de délivrance
de brevet et de veille (Standing training certification for watchkeeping)
est réalisée à plus de 80% actuellement. Les problèmes des marins
malgaches, qui rendent leur fonction vulnérable, seront évidemment résolus
d'ici peu. Ce département fait ce petit rappel pour dénoncer la déclaration
des marins rapportée dans les colonnes d'un quotidien de la capitale
qui affirme que le ministère a écarté de son programme le secteur
maritime.
Bien avant sa nomination au sein de ce département, le ministre Olivier
Rakotovazaha a déjà œuvré dans le domaine maritime. Il était le
coordonnateur national de l'Emc (Environnement marin et côtier) à
l'One. Un poste qui lui a permis d'étudier en profondeur les réalités
de l'espace maritime malgache. Intervenant dans le magazine "Mada
maritime, spécial Salon de la mer 06/01 (juillet 2000-mars 2001), il a
décortiqué les problèmes du transport maritime malgache et a, à cet
effet, proposé une longue liste de solutions lesquelles sont en majorité
inscrites à son programme gouvernemental.
AU PROGRAMME
Le ministère de préciser qu'à l'heure actuelle la mise en place de l'Apmf
(Agence portuaire et maritime et fluviale), l'institution-clé de régulation
de contrôle du transport maritime, est au centre de ses préoccupations.
Notons que le démarrage de ce grand projet a subi pas mal de
contestations durant le régime précédent. Toutefois, avec le
gouvernement actuel et sous l'impulsion du ministre de tutelle, l'Apmf a
la chance de fonctionner et d'assumer les responsabilités qui lui ont
été confiées. On sait maintenant que dans le domaine de la prévention
de la pollution par les navires (Marpol), des études sont en cours,
entre autres la réhabilitation des quais et terre-pleins du port de
Toamasina, audit d'installations de quais et de terre-pleins au même
lieu, réhabilitation des signalisations maritimes dans les 5 Faritany
et les travaux d'aménagement des fleuves Tsiribihina et Sofia et contrôle.
Autant de volets présentés par le ministre à l'Assemblée nationale,
qui prouvent que le domaine fluvial n'est pas en reste.
Grippe aiguë à
Madagascar
ANTANANARIVO, (Afp) - Au moins 184 personnes sont mortes en deux mois
dans le sud-est de Madagascar d'une grippe aiguë d'origine virale,
selon un nouveau bilan rendu public mardi par les autorités sanitaires
qui ont annoncé la découverte de deux nouveaux foyers de l'épidémie.
Le précédent bilan faisait étatle 2 août de 154 morts.
Depuis, 17 personnes sont mortes dans la région d'Ikongo (500 km au
sud-est d'Antananarivo), dans le sud de la province de Fianarantsoa où
un deuxième foyer a été découvert le 4 juillet, a annoncé à l'Afp
le Dr Arthur Lamina, directeur du Département de la lutte contre les
maladies transmissibles (Dlmt) au ministère de la Santé.
Deux nouveaux foyers de l'épidémie ont été recensés dans le nord de
la province de Fianarantsoa, à environ 300 km au sud-est d'Antananarivo
: à Manandriana, où au moins 13 morts ont été signalés au ministère,
et à Ambohimahasoa, où aucun décès n'a pour l'heure été signalé,
selon le Dr Lamina.
"Il y a un risque de propagation, surtout dans les zones tempérées",
a estimé le Dr Lamina.
Si la maladie est découverte et traitée à temps, le risque de mourir
est minime, selon des sources médicales concordantes.
"Il s'agit d'une affection respiratoire aiguë causée par les
virus A et B de la grippe", a expliqué à l'Afp le Dr Noelson
Rasolofonirina, directeur-adjoint de l'Institut Pasteur de
Madagascar.
"Elle ne peut être distinguée d'une simple maladie respiratoire
sans tests en laboratoire", a-t-il ajouté, précisant
qu'"elle se transmet par les sécrétions des voies respiratoires
quand le malade exhale ou tousse".
Cette maladie affecte surtout les personnes vulnérables, notamment les
enfants et les vieillards. Elle débute par une migraine et la douleur
se propage au cou puis à la poitrine, provoquant une toux sèche qui
entraîne la mort en deux semaines, si elle n'est pas soignée à temps.
(…)
Désormais, la population est davantage sensibilisée et les patients
affluent dans les structures de soins, selon le Dr Lamina.
Les premiers décès connus sont survenus le 2 juin dans la localité d'Alakamisy
Ambohimaha (à 350 km au sud-est d'Antananarivo), où 89 personnes sont
mortes sur 1.446 cas.
Environnement
L'extinction d'espèces animales et végétales à son rythme actuel
fait perdre à la Terre tous les deux ans les matières nécessaires à
la mise au point d'un traitement médical important. C'est ce qui
ressort d'un communiqué diffusé le 1er août par le Centre mondial de
surveillance continue de la conservation au sein du Pnue au sujet de
l"Atlas mondial de la biodiversité sur les ressources vivantes de
la Terre pour le XXIe siècle" et qui représente la première
analyse cartographiée exhaustive de la biodiversité dans le
monde.
Des experts estiment que, en raison du nombre de pertes actuelles en
termes d'espèces animales et végétales, la Terre perd de quoi mettre
au point un nouveau traitement médical tous les deux ans. Des
estimations révèlent par ailleurs que moins de 1 % des 250.000 plantes
tropicales recensées ont été testées pour pouvoir être utilisées
dans des préparations pharmaceutiques. Lancé aujourd'hui par le Centre
mondial de surveillance continue de la conservation du Programme des
Nations Unies pour l'environnement (Unep-Wcmc), le premier "Atlas
mondial de la biodiversité sur les ressources vivantes de la Terre pour
le XXIe siècle" démontre dans quelle mesure l'humanité est dépendante
des écosystèmes sains pour couvrir ses besoins.
80 % des populations des pays en développement ont recours à des remèdes
conçus à base de ressources animales ou végétales et, rien qu'aux
Etats-Unis, 56 % des 150 médicaments les plus prescrits, et qui représentent
un chiffre d'affaires de l'ordre de 80 milliards de dollars, sont liés
à des découvertes faites dans la nature. Aussi, cet Atlas aborde de
manière exhaustive la question de la biodiversité à l'échelle
mondiale en fournissant quelques données sur l'importance des
ressources forestières, des surfaces inondées, des environnements
marins et côtiers et d'autres écosystèmes.
Cet Atlas, qui est le résultat d'années de recherches au sein de l'Unep-Wcmc,
offre en outre quelques éléments concernant l'impact de l'humanité
sur la nature et souligne que, au cours des 150 dernières années, les
êtres humains ont eu un impact direct et altéré près de 47% de la
surface habitable de la Terre. Une estimation laisse en outre apparaître
que d'ici 2032, la biodiversité de 72 % de la surface habitable de la
Terre devrait être menacée et que ces pertes seront particulièrement
préoccupantes pour les régions d'Asie du Sud-Est, du bassin du Congo
et de l'Amazone.
VANF
Attendre pour juger Par NASOLO-VALIAVO Andriamihaja
Attendre, mais jusqu'à quand et depuis quelle date ? Pour le départ,
adoptons arbitrairement la date du 5 juillet 2002, celle de la fuite précipitée
de Didier Ratsiraka abandonnant à Marc Ravalomanana tous les acquis de
"l'évolution de la situation sur le terrain".
Le premier mois de gouvernement semble surtout avoir été employé à débusquer
les partisans de l'ancien régime, sans qu'on fasse vraiment l'effort de
distinguer les convictions irréductibles des crimes de droit commun.
Que les milliards de dollars soient débloqués tout de suite ou sine
die, que les ministres soient rémunérés 3.500 dollars par mois ou
qu'il ne s'agisse que de bonus prodigues, que l'alternance prenne des
airs de copier-coller, finalement ce sont des échéances qui peuvent
attendre. Par contre, pour l'intégrité physique et l'honneur de ceux
qui seraient emprisonnés pour délit d'opinion, on ne saurait souffrir
une minute supplémentaire.
Quelle ironie justement si le changement tant espéré devait d'abord
renouer avec les pratiques de toujours. Oh, certes, les pires révolutions
populaires - la 1789 française, la 1917 russe, voire la 1959 cubaine -
n'ont pas échappé à la création d'une nouvelle classe de nantis dont
les noms soviétiques sont depuis entrés au dictionnaire de l'Humanité
: Nomenklatura, Apparatchiks - mais, il n'a jamais été nécessaire de
le raconter au peuple, à la population, à la foule.
Attendre pour juger. Comment le nouveau pouvoir va-t-il s'y prendre pour
accommoder un discours exponentiel avec les vicissitudes de la pratique
? Aucun gouvernement au monde n'a jamais pu tenir la parole de la vérité
et de la sainteté. Il suffirait de mettre une sourdine à ces grands
mots qui n'engagent que ceux qui les écoutent et s'atteler plus sérieusement
à cautériser les passions anciennes et à canaliser les passions
actuelles. Que Marc Ravalomanana prenne trop au mot des slogans destinés
à galvaniser la foule, et il risquerait de commettre une erreur
politique. De vérité, oh, sans doute un peu plus ; de corruption,
certes, un peu moins ; de népotisme, pas beaucoup plus qu'une fâcheuse
jurisprudence : mais surtout pas l'illusion d'un gouvernement idéal,
alors qu'il ne s'agit que d'un gouvernement de tant d'hommes et de
femmes par d'autres hommes et de femmes.
Attendre pour juger. Que rien, sauf la lecture comparée des articles
d'une époque sans doute révolue avec les dithyrambes contemporains, ne
vienne malencontreusement rappeler les années 1976-1977. Si cela
restait au stade confidentiel de lecture, seule une poignée
d'intellectuels s'en émouvraient, tandis que s'il venait au peuple
pareille curiosité, ce serait plus embarrassant pour l'agenda électoral.
Qu'en 2002, rien n'exhume la mascarade des accueils "massifs et
spontanés" à l'arrivée à Ivato d'un ministre des affaires étrangères
en 1972 ou au retour d'exil d'un ancien président de la République en
1996. Qu'en 2002, personne ne puisse soupçonner - le début d'un doute
viral dans un organisme pétri de certitudes - une renaissance du défunt
mais si néfaste front obligatoire pour la défense bon gré mal gré
d'une révolution à laquelle personne n'a compris grand chose mais pour
laquelle tout le monde avait voté histoire de changer pour changer.
Qu'en 2002, on ne consacre pas la tyrannie de 1960 ou la dictature de
1975 en réhabilitant la censure à l'aune d'une pensée unique
officielle et en mettant à l'index la subversion.
Attendre pour juger. Mais, maintenant qu'on sait depuis quel jour
attendre, jusqu'à quand faudra-t-il s'abstenir de juger ? Sous la première
république, cela avait pris de 1960 à 1972. Sous la république
socialiste, la bienveillance s'était éternisée de 1975 à 1989. La
victoire du "minoa fotsiny ihany", relative ou absolue
qu'importe désormais, nous rééditerait-elle le plébiscite de 1975 ?
Pas encore de procès d'intention : attendons pour juger
Tribune
de Madagascar 07/08/02
CONVOCATION DE
JOURNALISTES RECULADE DE LA DGIDIE
Reculade de la DGIDIE (Direction Générale d'Investigation et de la
Documentation Intérieure et Extérieure) tard dans la nuit d'hier. Elle
a annulé la convocation adressée aux journalistes James Ramarosaona,
président de l'Ordre des Journalistes et Ismaël Razafinarivo et
Maurice Tsiavonana de Radio Antsiva, après cependant que la presse en
eut fait une large diffusion. Le document s'exprime sur un ton de fermeté,
sinon de menace que ne tempère pas le style administratif, et invite
les trois journalistes à "une mise au point sur la véracité et
l'authenticité des faits à nous reprochés". Des remous et des
turbulences ayant commencé à se lever du côté de la presse, le
directeur général de la DGIDIE, Jocelyn Andriamiharinosy, a préféré
battre en retraite. Lui et le service controversé qu'il dirige
pourraient être en effet emportés par la forte tempête qui s'annonce.
Apparemment, Jocelyn Andriamiharinosy, contrôleur général de Police,
n'a pas soupçonné l'ampleur de la réaction émotionnelle provoquée
par la convocation de journalistes à la DGIDIE. Ce service n'est autre
que l'héritier de la Police politique dénommée DGID sous la Révolution,
et qui s'est montrée active contre les opposants, les mal pensants, les
réactionnaires et les contre-révolutionnaires en tout genre. La DGID
s'est forgée une triste réputation par le fichage des opposants, les
arrestations arbitraires, et les sévices et tortures à l'endroit des
appréhendés. Ses méthodes se sont-elles depuis humanisées? On ne le
sait car le service est hermétique et fuit la transparence. En tout
cas, les arrestations opérées ces derniers mois (on pense au cas
Ravolomaso-Ralipo) laissent penser que l'actuelle DGIDIE pourrait être
une zone de non droit. Convoquer les journalistes à la DGIDIE, c'est
consciemment ou inconsciemment les intimider, les influencer, voire les
menacer de sorte qu'ils "marchent droit" (le service relève
directement de la Présidence de la République). Bref, c'est commettre
indirectement une atteinte à la liberté de presse et à la liberté
d'expression. On comprend la réaction de l'ensemble de la corporation
des journalistes qui a déjà affrêté des autocars pour escorter et
assister les trois convoqués au sièges de la DGIDIE à Ambohibao, si
la convocation avait été ce matin maintenue.
En tous cas, le régime de Marc Ravalomanana prônant les libertés, la
démocratie et le droit, tout l'appareil d'Etat devrait se mettre au
diapason. Si un Etat qui se respecte doit disposer de services spéciaux
(espionnage et contre-espionnage, renseignements, documentation,
surveillance du territoire etc…), ils doivent néanmoins fonctionner
de façon transparente et conformément au droit. Ils doivent ensuite être
placés sous la tutelle serrée de l'exécutif élu, et ne pas échapper
à son contrôle. Comme on l'a constaté sous la présidence de François
Mitterrand (affaire Greenpeace, affaire des écoutes téléphoniques illégales…),
les services spéciaux peuvent s'émanciper et engager des initiatives
personnelles qui sont en contradiction avec la philosophie du pouvoir. A
un moment, la DGIDIE avait été placée sous la férule d'un magistrat
chevronné, et tout le monde s'en est félicité car le nombre des
entorses aux droits de l'homme a reflué.
Service plutôt mal famé, la DGIDIE a évité à temps une gaffe et
surtout un discrédit plus prononcé. Qui sait, en matière de droits de
l'homme, cette reculade manifeste peut-être une… avancée.
Adelson RAZAFY
SENAT
DES REPÊCHÉS À LA HCC
Le Sénat a élu hier ses deux représentants qui vont siéger à la
Haute Cour Constitutionnelle (HCC). Il s'agit de Rabehaja Fils Edmond,
candidat avancé par l'Arema et appuyé par le Tim et les Indépendants,
qui a obtenu 73 voix, et Rasoazanamanga Raheltine, candidate proposée
par le Tim et soutenu par l'Arema et les Indépendants, qui a reçu 71
voix. Le premier enseigne le droit à l'Université d'Ankatso, et a fait
des études de droit et d'administration publique à la Havane (Cuba) et
au Quebec (Canada). La seconde est conseiller à la Chambre
administrative de la Cour Suprême, et fut l'année dernière la présidente
du Tribunal Electoral qui a supervisé l'élection des sénateurs dans
la capitale.
Les deux candidats qui ont triomphé hier au Sénat ne sont autres que
les deux cendidats battus le 23 juillet dernier, lors scrutin pour la désignation
des représentants de l'Assemblée nationale à La HCC. C'est dire que
des concurrents écartés par les députés sont repêchés par les sénateurs.
En fait hier, 30 candidats ont adressé leur CV et auraient voulu
concourir. Mais le règlement intérieur du Sénat est sans équivoque
sur le sujet: seuls les personnes parrainées par les groupes
parlementaires peuvent entrer en lice. Le troisième candidat d'hier,
Mahazaka, a été investi par le Leader-Fanilo et a recueilli 14 voix.
EX-GOUVERNEUR
EMILSON SOUS MANDAT DE DÉPÔT
Après audition au Palais de Justice d'Anosy, l'ancien gouverneur de
Fianarantsoa Emilson a été placé sous mandat de dépôt et convoyé
à la maison centrale d'Antanimora. Une dizaine d'autres prévenus qui
ont sévi à Fianarantsoa et Toliara ont subi, hier, le même sort.
Cadre de la société d'Etat Sice à Maintirano, Emilson devint le suppléant
du colonel Tsaranazy Jean Emile aux législatives de Vangaindrano. Cet
officier étant devenu ministre, Emilson le remplaça au Palais de
Tsimbazaza comme député Arema en 1998. Sous le parrainage du même
officier, il fut investi candidat de l'Arema au poste de gouveneur l'année
dernière, et triompha face à l'indépendant Paraina Auguste. Lors de
la crise, il proclama l'indépendance de la province et n'est
certainement pas étranger aux actes de violences et voies de fait sur
les militants pro-Ravalomanana. On sait que ses gardes, à Andohanatady,
n'hésitèrent pas à tirer sur la foule puis les militaires légalistes.
La province étant ensuite tombée entre les mains du pro-Ravalomanana.
Pety Rakotoniaina, Emilson manœuvra pour détacher le Sud-Est de
l'entité et en faire une province à part. Lors de la campagne de l'élection
présidentielle du 16 décembre, il avait donné l'ordre à diverses
autorités de falsifier les chiffres en faveur du candidat Didier
Ratsiraka. Le fait fut révélé par le magistrat Rakotomavo Albert qui
l'a accompagné dans les tournées, et fut rendu public par la HCC lors
de la proclamation des résultats en avril dernier.
ENSEIGNEMENT:UNIVERSITE
46 MILLIARDS À PAYER À LA JIRAMA
46 milliards de Fmg. Le montant est faramineux. Et pourtant, c'est bien
la somme que l'Université d'Antananarivo doit à la Jirama. Elle
correspond aux consommations de décembre 1994 à mai 2002. Et la
question a été discutée hier au cours d'une réunion qui s'est tenue
hier, à Ankatso, dans les locaux du "centre régional des œuvres
universitaires d'Antananarivo" (CROUA).
Les résidants des cités universitaires d'Ankatso souffrent beaucoup de
fréquentes coupures de courant. Les arriérés mentionnés plus haut ne
sont pas la cause principale des coupures. Ils empêchent toutefois la
Jirama d'assurer certains entretiens. En tout cas, toutes les parties
sont tombées d'accord sur la nécessité d'attirer l'attention des
dirigeants sur le problème. En effet, tous se sont entendu pour
affirmer que l'Université ne pourra pas assumer sa tâche première qui
est la formation, si on ne lui donne pas les moyens nécéssaires
correspondants.
Tout ceci étant, résoudre ce problème prendra du temps. Et ceci se
fera avec le processus qui remettra l'Université à la place qui lui
revient: celle qui était déjà la sienne dans les années 60, a-t-on
précisé hier. On ne doit pas oublier que l'Université ne produit pas
des biens ou des services à vendre mais des jeunes qui intégreront le
marché du travail avec leur formation. Ainsi, établir sa
"rentabilité" n'est pas toujours évidente pour le citoyen
moyen.
A court terme, il faut solutionner les problèmes des résidents qui, en
période d'examen, font face aux coupures. La source est déjà plus ou
moins identifiée: la surcharge qui provient de l'utilisation d'une pléthore
de réchauds à résistance. Cette surcharge provoque un déclenchement
du disjoncteur. Et bloquer le disjoncteur en position enclenchée ou le
relever fréquemment sans que le problème qui a provoqué le "déclechement"
ait été résolu conduit à une détérioration irréversible de
l'appareil.
Les responsables du CROUA affirment qu'ils ont déjà fait le tour des
logements pour "rafler" les réchauds à résistance en
surplus. Les résidents n'ont droit qu'à un réchaud par chambre. Malgré
tout, les coupures continuent.
Comme solution, les techniciens de la Jirama proposent l'installation
d'un disjoncteur par bloc et la nomination d'un responsable qui en
detiendra la clé. Cette proposition, si appliquée, permettra
d'identifier d'où viennent les surcharges et de réagir en conséquence.
Signalons que les discussions entre le staff de la Jirama et les
responsables du CROUA se sont poursuivis par une descente dans les cités
pour voir de visu les problèmes.
Sam. R.
DIVERS:
EPIDÉMIE DANS
LA PROVINCE DE FIANARA
L'INSTITUT PASTEUR
CONFIRME LA THÈSE DU VIRUS DE LA GRIPPE
Les
résultats de l'analyse effectuée par l'Institut Pasteur concernant
l'origine d'une maladie épidémique qui a fait plus de cent soixante décès
dans plusieurs localités de la province de Fianarantsoa la semaine
dernière ont été rendus publique hier, confirmant la thèse, avancée
localement, de cas de grippe aggravée.
Le directeur responsable des maladies transmissibles du ministère de la
Santé, le Docteur Rakotonjanabelo Lamina Arthur a fait état de la découverte
du virus de la grippe. L'épidémie de grippe s'observe chaque année en
période d'hiver, a-t-il expliqué, concédant toutefois que le nombre
élevé de décès enregistré en quelques jours dans les
Fivondronampokotany d'Ikongo, de Manandriana, d'Ambohimahasoa et de
Fianarantsoa II est exceptionnel. Il serait lié a plusieurs facteurs
dont la défense naturelle immunitaire du malade. Ainsi, certaines catégories
de personnes comme les enfants en bas âge, les adultes de plus de
soixante ans, les malnutris seraient particulièrement vulnérables. Il
peut arriver aussi, bien que le cas soit rare, que la maladie se
complique par des surinfections nécessitant une médication plus spécifique.
En tout cas, les personnes décédées étaient dans leur majorité des
indigents qui ne sont pas allés se faire soigner auprès des établissements
hospitaliers faute d'argent. Une situation qui alimentera encore les débats
sur le fameux "recouvrement des coûts" que le nouveau pouvoir
conduit par le président Marc Ravalomanana vient de suspendre.
En attendant, le ministère de la Santé a mobilisé ses hommes pour
voler au secours des populations des régions concernées qui sont invitées
à se rendre, en cas de maladie, auprès des centres locaux de santé.
Il est également conseillé aux malades d'observer un repos complet, de
boire beaucoup d'eau et de consommer des aliments riches en vitamine C.
Le vaccin contre le virus de la grippe, toujours selon le Dr
Rakotonjanabelo, existe mais son coût est relativement élevé.
P.R
MINISTÈRE DE LA
JUSTICE
L'AMBASSADEUR BRITANIQUE FRANCIS MOCHAN À FARAVOHITRA
L'ambassadeur de la Grande Bretagne a été hier l'hôte de la Garde des
sceaux, ministre de la Justice. Une visite de courtoisie qui a permis à
M. Francis Mochan de faire un tour d'horizon avec Mme Alice Rajaonah de
l'évolution des relations qui lient les deux pays sur le stade de la
Justice. Ainsi, I'ambassadeur britannique a réitéré la ferme volonté
de Londres de continuer à œuvrer et contribuer dans l'amélioration de
la condition de détention dans les établissements pénitentiaires. En
effet, ces deux dernières années, la Grande Bretagne a injecté près
de deux milliards de nos francs dans ce domaine mais, des dires de la
locataire de Faravohitra, beaucoup restent encore à faire. Notamment,
le rééquilibrage de l'alimentation des détenus dans la mesure où des
détenus mal nourris constituent un danger public. Il en est également
de la nécessité impérieuse de réhabiliter les structures de nos établissements
pénitentiaires qui présentent des défaillances flagrantes: défaut d'électricité
à la maison de force de Tsiafahy et délabrement des structures
sanitaires à Antanimora pour ne citer que ceux-là.
En matière de formation, le ministère juge utile et nécessaire de
former certains de ses magistrats dans la langue anglaise dans la mesure
où la Justice doit suivre le sillon de la modernité. Mais bien que,
selon les dires de l'ambassadeur, son pays n'ait pas encore un centre
culturel à Madagascar, une telle perspective est envisageable tout
comme il est possible d'envoyer en stage à Londres des experts
judiciaires malgaches. En tout cas, M. Francis Mochan devait fait part
à Mme Alice Rajaonah qu'il va convaincre Londres de contribuer
davantage dans cette relation déjà fructueuse sur la condition carcérale
étant donné qu'il va quitter définitivement le pays en mi-septembre.
Mais avant ce départ, il n'a pas manqué de faire remarquer à la
locataire de Faravohitra que Madagascar devrait signer tous les
documents relatifs à la Convention internationale contre les tortures
et que le gouvernement actuel devrait tout mettre en œuvre pour que le
pays ait de grilles de législation contrant le terrorisme.
Rolly Mercia
La 3ème séance
de MADABOURSE: Le jeudi 8 Août 2002
Les prochaines transactions de MADABOURSE se feront le jeudi 8 août à
17 heures à la Chambre de commerce d'Antananarivo.
Nous précisons que seuls les adhérents peuvent accéder au Marché
privé boursier.
A partir du mois de septembre, les autres activités de MADABOURSE vont
commencer au mois de septembre:
- Le mercredi 4 septembre: une conférence-débat sur " la
privatisation et la participation des nationaux sera organisée à la
Chambre de commerce d'Antananarivo;
- Le jeudi 5 septembre: la séance mensuelle du marché boursier;
- Le samedi 7 septembre: une formation gratuite sur " le droit des
sociétés et le droit des actionnaires" sera dispensée aux
membres aYec la collaboration de l'ISCAM.
Enfin, tous les mois, MADABOURSE invite un dirigeant de société qui
expliquera les perspectives de sa société.
Vacation des
examens officiels: Incroyable mais vrai
Le sit-in des enseignants correcteurs de l'examen du BEPC continue
devant le ministère de l'Enseignement Secondaire et de l'Education de
Base (MINESEB), à Anosy. Le taux accordé jusqu'ici à chaque
correcteur (50 000 fmg) a été relevé lundi en Conseil de gouvernement
et passe à 79 000 francs. Mais le relèvement est considéré comme
minime par les grévistes qui poursuivent le mouvement. Les
revendications exprimées hier : 1000 francs par copie corrigée et
indemnité forfaitaire de 500 000 francs en plus. Bref, les enseignants
alignent leur prétentions sur l'augmentation celle obtenue récemment
par les ministres, et réclament un montant multiplié par dix.
Un mouvement qui pourrait se durcir en tout cas, et qui pourrait dans
deux semaines s'étendre aux correcteurs du baccalauréat. Quoi qu'il en
soit, il faudra revoir le taux par trop minable accordé aux correcteurs
de nos examens officiels. Chaque année, l'administration fait des pieds
et des mains pour réunir le nombre de correcteurs nécessaires car les
enseignants se défilent. Il faut agiter l'épouvantail de la "nécessité
de service" pour en retenir quelques uns, dont un certain nombre
d'ailleurs fait faux bond le jour On signalera que pour la surveillance
du BEPC qui retient chaque enseignant pendant quatre jours, le taux est
de 16 000 francs seulement. Pour l'examen du CEPE (210 263 candidats
dans 855 centres le 22 juillet dernier), les surveillants, les
correcteurs et les "secrétaires" (pour le décompte des
points) ne touchent que... zéro franc. Incroyable mais vrai.
Martyrs du 10 Août
1991: Culte oecuménique ce samedi
L'association des "martyrs du 10 août 1991" présidée par
Ranaivo Rafaralahimanana organisera ce samedi un culte œcuménique en mémoire
de toutes les victimes. Selon son président, on recense 120 blessés et
une vingtaine de morts lors de cette tragédie. Une dizaine de ces blessés
sont handicapés à vie. Ils seront présentés au public et aux autorités
à la sortie du culte qui se tiendra au temple FJKM Atsimon'i Mahamasina.
A rappeler que la "Marche de la liberté" vers le palais présidentiel
d'Iavoloha a rassemblé près de 600.000 personnes. Et à quelques kilomètres
du palais, les membres des forces vives ont été fusillés par les
gardes présidentielles causant plusieurs morts.
Toamasina: Des
faits bizarres…
Des pluies de coups de téléphone nous sont parvenues de Toamasina pour
nous relater des faits bizarres qui se sont passé dans cette capitale
de l'Est. En effet, des éléments des forces de pacification qui y sont
implantés auraient, ces derniers temps, officié en police de la route
pour contrôler papiers de véhicules et permis de conduire des
chauffeurs. Si l'acte n'a rien de méchant en soi, il a quand même créé
la psychose au sein de la population dans la mesure où la manière plutôt
musclée avec laquelle ces éléments l'ont mené fait peur. D'ailleurs,
certains chauffeurs auraient été même intimés par ces éléments
d'enlever la pellicule noire collée aux vitres de leurs véhicules.
Mais ce qui a fortement fait vaciller la sérénité des gens, c'est
d'apprendre que ces mêmes éléments militaires auraient perquisitionné
des demeures de gens, plutôt aisés, pour y officier des enquêtes sur
l'origine de leur enrichissement. Et ceux qui n'arriveraient pas à
fournir des preuves palpables seraient rackettés, sans quoi ils
risqueraient d'être emmené par ces éléments. Et lorsqu'on sait à
Toamasina que tous ceux qui ont été emmenés par ces éléments des
forces de pacification ne risquent de revenir de sitôt, il vaut mieux
casquer...
En tout cas, ce n'est pas la première fois que des faits pareils ont été
entendus ici et là. Le ministère de la Défense devrait ainsi faire
diligenter une enquête approfondie sur ces faits bizarres pour que
cette mission de pacification ne soit pas qualifiée, comme certains
tamataviens le jugent actuellement, de mission de terrorisme…
|