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ACTUALITE 20/04/02
Madagascar:
le "gouverneur" de Ravalomanana s'installe à Fianarantsoa
ANTANANARIVO (AFP) - Le "gouvernement" du "président
autoproclamé" de Madagascar, Marc Ravalomanana, a installé samedi
dans la province de Fianarantsoa un haut fonctionnaire à la place du
gouverneur fidèle au président sortant Didier Ratsiraka.
Après celle d'Antananarivo, cette province, la deuxième la plus peuplée
de Madagascar, devient la seconde officiellement aux mains du camp
Ravalamanana, sur les cinq que compte le pays.
L'installation a été pacifique, les militaires pro- Ravalomanana ayant
inspecté scrupuleusement le gouvernorat deux jours durant pour s'assurer
qu'il n'était pas miné, selon la journaliste locale. "Nous allons
continuer l'installation de nos PDS", avait déclaré vendredi le
"Premier ministre" de
M. Ravalomanana, Jacques Sylla, au lendemain de la signature d'un accord à
Dakar entre MM. Ratsiraka et Ravalomanana.
Cet accord prévoit un nouveau décompte des suffrages de la présidentielle
du 16 décembre dernier et, si aucun des deux candidats n'obtient la
majorité absolue, la formation d'un gouvernement de transition dont la
principale
tâche sera d'organiser un référendum pour départager les deux hommes.
Le Président de la Délégation Spéciale (PDS) de Fianarantsoa, Pety
Rakotoniaina, a été installé en fin de matinée dans le bureau du
gouverneur
ratsirakiste Emilson par le "ministre" del'Intérieur de M.
Ravalomanana,Jean-Seth Rambeloalijaona, rapporte une journaliste
indépendante sur place.
Une cérémonie d'installation a ensuite rassemblé des milliers de
personnes au stade de Fianarantsoa. Les partisans de M. Ravalomanana, qui
contrôlent de facto la ville de Fianarantsoa depuis plus d'un mois, avaient
assiégé le
gouvernorat trois semaines durant, avant que les militaires qui
protégeaient le gouverneur ne désertent la place il y a trois jours.
Fianarantsoa, la troisième ville du pays, est celle qui a payé le plus
lourd tribut aux affrontements entre les camps des deux présidents rivaux,
avec au moins 15 morts confirmés de sources indépendantes.
Agence France Presse 20 avril 2002 16:21
Ravalomanana est gagnant, des proches de Ratsiraka s'estiment
"trahis"
par Emmanuel GIROUD
ANTANANARIVO, 20 avr (AFP) - Marc Ravalomanana, le "président autoproclamé"
de Madagascar, apparaît comme le gagnant de l'accord signé jeudi à Dakar avec le
chef de l'Etat sortant Didier Ratsiraka, dont le camp n'hésite pas à parler de
"trahison" et laisse planer le doute sur la mise en oeuvre de l'accord.
"Ravalomanana est le grand gagnant de l'accord, Ratsiraka a cédé sur presque
tous les points qui avaient jusqu'alors bloqué les diverses tentatives de négociation", analyse un expert étranger proche de la médiation de Dakar.
"Cela explique que les lieutenants du président sortant aient peur pour leur
sort et qu'ils traînent les pieds", renchérit un autre expert, qui craint des
"actions violentes localisées pour tenter de torpiller l'accord".
Les barrages érigés depuis deux mois sur les routes par le camp de l'amiral
Ratsiraka pour asphyxier la capitale, Antananarivo, n'étaient toujours pas levés
samedi.
L'accord de Dakar prévoit un nouveau décompte des suffrages de la présidentielle du 16décembre dernier et, dans le cas où aucun des deux rivaux
n'aurait obtenu la majorité absolue, la formation d'un gouvernement de transition, chargé notamment d'organiser un référendum pour les départager. Le
texte prévoit aussi que M. Ratsiraka "s'engage" à faire lever les barrages "dès
la signature" de l'accord.
"Il y a encore des dispositions à mettre en place avant de lever les
barrages, entre autres le retour du président Ratsiraka de Paris", a déclaré à
l'AFP un porte-parole du gouverneur de la province de Toamasina, sur la côte
est, Samuel Lahady, considéré comme un "fidèle" du président sortant.
M. Ratsiraka s'est rendu en France après la rencontre de Dakar.
Plusieurs de ses proches conseillers ont assuré que les plus "durs" de leur
camp se sentaient "déçus", voire "trahis" par leur président, qui a "cédé sur
tout à Dakar", ont-ils souligné.
"Si les barrages sont levés, il n'aura plus de prise sur le pouvoir", estime
l'un de ses plus proches lieutenants, sous couvert de l'anonymat. "S'il veut
quitter le pouvoir, qu'il le quitte seul mais qu'il ne parle pas au nom de tout
le monde dans son camp, ou alors qu'il nous dise clairement +on abandonne la
partie+ et, dans ce cas, on n'a plus qu'à faire nos valises", ajoute-t-il.
"La population se sent trahie", s'emporte autre proche conseiller de M.
Ratsiraka. "Si les barrages sont levés, nous avons beaucoup d'autres moyens de
pression, nous avons nettoyé Toamasina des pro-Ravalomanana, nous pouvons nettoyer tout le pays", ajoute-t-il.
Une rumeur, insistante à Madagascar, fait état d'une clause non écrite par
laquelle M. Ratsiraka se serait engagé à se retirer de la course à la présidence
avant l'éventuel référendum.
Plusieurs sources indépendantes proches des négociations ont confirmé à
l'AFP l'existence d'un "engagement oral", sous la pression de la communauté
internationale et du président sénégalais Abdoulaye Wade en particulier.
"Ratsiraka a dit à plusieurs reprises à Dakar qu'il ne veut pas être viré
comme un malpropre, qu'il voulait qu'on y mette les formes", assure un
observateur étranger proche du dossier. "Il a dit: +préparons une élection et je
pourrai déclarer forfait+", ajoute cette source.
"Il a répété à plusieurs reprises: +ce qui m'importe c'est la forme+",
confirme une autre source étrangère. "Mais ce peut être une ruse", avertit cette
source.
"Cet accord tacite est une porte de sortie honorable, dans les formes, à la
suite de très fortes pressions de la communauté internationale, en particulier
la France et les Etats-Unis concernant une possible confiscation de ses biens",
assure un responsable du camp Ravalomanana.
La contrepartie serait l'immunité pour M. Ratsiraka et ses proches, confirme-t-on de sources concordantes. La plupart des Malgaches l'accusent, avec
sa famille, son entourage et les responsables de son régime, d'avoir "pillé le
pays" en 27 ans d'un règne interrompu cinq ans seulement.
"M. Ratsiraka a présenté depuis longtemps, lors des diverses négociations,
une liste de proches dont il réclame l'immunité", souligne une source proche des
négociations. "Ce n'était pas une liste, c'était un véritable Bottin", confirme
un observateur étranger.
gir-cc/gv/alm tmf
Agence France Presse 21 avril 2002 16:56
Blocus d'Antananarivo: les barrages routiers maintenus
ANTANANARIVO, 21 avr (AFP) - Le camp du président malgache sortant, Didier
Ratsiraka, maintenait toujours dimanche les barrages routiers qu'il a édifiés
pour asphyxier la capitale, contrôlée par le "président autoproclamé" Marc
Ravalomanana, trois jours après la signature d'un accord qui prévoyait leur
levée immédiate.
"Pas question de les lever avant le retour du président Ratsiraka, nous
l'attendons pour avoir des précisions", a déclaré à l'AFP une porte-
parole de Samuel Lahady, gouverneur de la province de Toamasina, fief de M. Ratsiraka sur
la côte est de Madagascar.
M. Ratsiraka est en séjour privé en France depuis la fin du rendez-vous de
Dakar, où l'accord avec M. Ravalomanana a été conclu.
M. Lahady, l'un des plus fidèles lieutenants du président sortant, parle au
nom des gouverneurs des cinq provinces du pays, a précisé la porte-
parole.
"Le barrage de Brickaville reste comme d'habitude, la situation est calme et
il ne sera pas levé aujourd'hui", a déclaré à l'AFP un responsable de la
gendarmerie de Brickaville. Le barrage de Brickaville, tenu par des militaires
lourdement armés, fidèles à M. Ratsiraka et au gouverneur Lahady, est la pièce
maîtresse du blocus d'Antananarivo et des hauts-plateaux de l'île. Le camp de M. Ratsiraka ne mettra pas l'accord en application "tant que l'on
ne respecte pas la légalité", a encore déclaré la porte-parole de M. Lahady, en
citant l'installation d'un représentant de M. Ravalomanana dans le bureau du
gouverneur de Fianarantsoa, fidèle au président sortant.
gir/cc/gv/ag
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Message
du Président Marc Ravalomanana
au peuple malgache (TRADUCTION EN MALGACHE)
Dakar,faha-18
Aprily 2002
Ry
Vahoaka Malagasy,
Faly
aho fa nisy vokany ny fiahaonana teto DAKAR, izay nikarohana vahaolana
amin'ny krizy misy any Madagasikara.
Misaotra
ny Filoha Wade,Filohan'i Sénégal izay nanao ny fanasana sy ireo
filoham-panjakana afrikana rahalahy izay nanamora ny fihaonana.
Isaorana
ihany koa ny Sekretera Jeneralin'ny OUA, Andriamatoa Amara Essy,sy ny
Sekretera lefitry ny ONU,Andriamatoa Ibrahim Fall.
Ny
zava-dehibe misongadina amin'ny fifanarahana izay nataonay sy ny Amiraly
Filoha Didier Ratsiraka, dia ny fanekena hamerina ny fanisam-bato ka atao
mialoha ny fampitahana ny fitanana an-tsoratra,na procès-verbaux des
opérationa electorales. Mandra- pahavitana izany fanisam-bato izany dia
manohy ny asany ara-dalàna avokoa ny governemanta sy ireo rafitra hafa
hafa misy eto amin'ny firenena.
Raha
sanatria ka tsy misy kandidà mahatratra ny salan'isa mety mahalany ho
Filohan'ny Repoblika amin'ny fihodinana voalohany dia hisy fitsapan-
kevibahoaka hatao.
Alohan'izany
anefa dia tsy maintsy atsangana ny governemantan'ny fampihavanam-pirenena
izay hisy minisitra mitovy isa eo amin'ny andaniny sy ny ankilany.
Torak'izany
koa atsangana ny vaomieram-pirenena momba ny fifidianana izay hanomana sy
hitantana ny fitsampan-kevi-bahoaka.
Momba
ny fiverenan'ny fandriampahalemana dia samy nanaiky ny roa tonta ny
fampitsaharana miaraka amin'ny vava ny fandrahonana sy ny fanaovana
herisetra,ny fanapotehana tetezana ary indrindra indrindra ny fandravana
ny sakana rehetra eran'ny tanin'ny Repoblikan'i Madagasikara mba
hahafahan'ny olom-pirenena rehetra mivezivezy ankalalahana tanteraka.
Natao
izao fifanarahana izao mba hiverenan'ny fandriampahalemana sy ny
fifankatiavana ary indrindra indrindra hitandrovana mandrakariva ny
firaisam-pirenena.
Koa
dia mankasitraka ireo delegasionina roa tonta nandray anjara tamin'ny
fifanarahana.
Misaotra
koa ny vahoaka malagasy tsy vaky volo noho ny fahatokisana napetreany
taminay sy ny fitrotroana amim-bavaka ny fifanarahana..
Koa
dia manao antso avo amin'ny vahoaka malagasy rehetra na avy aiza na avy
aiza izy mba hanaja ny fifanarahana.
Ny
Filoha Marc RAVALOMANANA
Message
du Président Marc Ravalomanana
au peuple malgache (EN FRANCAIS)
Chers compatriotes ,
Je reviens de Dakar, capitale du Sénégal, avec un accord de portée
historique : un accord politique pour le retour immédiat de la paix, de
la sécurité, et de la libre circulation des biens et des personnes sur
l'ensemble du territoire national.
Certes, un accord politique nécessite quelques compromis, mais grâce au
sens de la justice et du respect strict de la légalité constitutionnelle
de notre
hôte et facilitateur principal, Son Excellence Monsieur Abdoulaye Wade,
Président de la République du Sénégal, j'ai pu obtenir ce qui me
paraît essentiel pour l'intérêt supérieur de la nation.
Je suis reconnaissant de la médiation menée sous les auspices de l'
Organisation des Nations Unies représentée par M. Ibrahima Fall,
Secrétaire
Général Adjoint, et de l'Organisation de l'Unité Africaine
représentée par M. Amara Essy, Secrétaire Général.
Le Président Ratsiraka et moi-même acceptons de respecter l'arrêt de la
Chambre Administrative de la Cour Suprême qui nous ouvre la voie à un
nouveau décompte sérieux, crédible, et surtout contradictoire des votes
exprimés en décembre dernier.
Nous acceptons de nous soumettre, si besoin est, à un référendum qui
vous permettra de choisir librement votre Président.
Si la procédure du référendum doit être engagée, je présiderai la
transition en tant que Président du Conseil Supérieur de la Transition.
Pour la gestion de votre quotidien, un gouvernement de réconciliation
nationale restreint sera formé d'un commun accord, en vue de préparer
cet éventuel référendum.
Enfin, nous avons convenu, ce qui est crucial, que l'éventuelle
consultation électorale sera gérée par une Commission Electorale
Nationale Indépendante,
avec l'implication directe et la garantie des Nations Unies, de l'OUA, de
l' Union Européenne, et de toutes les bonnes volontés au sein de la
communauté
internationale.
Voilà ce que je rapporte de Dakar.
Mais je vous rapporte également les enseignements que m'ont inspirés la
sagesse, l'expérience, et le panafricanisme du Président Abdoulaye Wade.
Avec l'appui de ses pairs, le Président Kerekou du Bénin, le Président
Gbagbo de la Côte d'Ivoire, le Président Chissano du Mozambique, et le
Président Bongo du Gabon qui n'ont pas non plus ménagé leur temps et
leur énergie pour le succès de la médiation, le Président Wade nous a
montré que l'Afrique aime Madagascar, et qu'elle s'est sentie
profondément concernée par les évènements survenus dans notre pays.
Je remercie le Président Wade, son peuple et son gouvernement, et je leur
confirme ma volonté de respecter tous mes engagements.
Enfin, je voudrais témoigner ma gratitude à tous ceux qui ont contribué
de près ou de loin à la réussite des négociations.
Je lance un appel à tous les Malgaches de toutes les régions de
Madagascar, et à tous les partis politiques pour qu'ils respectent cet
accord afin de préserver l'unité nationale et le retour à la paix
civile.
Que Dieu bénisse notre nation.
Le Président Marc Ravalomanana.
Agence France Presse
22 avril 2002 17:07
Nouveau décompte pour la présidentielle, mais maintien des
barrages
par Emmanuel GIROUD et Christian CHADEFAUX
ANTANANARIVO, 22 avr (AFP) - La Haute Cour Constitutionnelle (HCC) de
Madagascar, dans sa nouvelle composition conforme à l'accord conclu le 18 avril
à Dakar entre le président sortant Didier Ratsiraka et le "président autoproclamé" Marc Ravalomanana, a commencé à recompter les résultats de la
présidentielle, a-t-elle annoncé lundi.
Pour l'accord de Dakar, c'est une première étape importante. Mais l'une des
conditions essentielles à sa mise en oeuvre n'était toujours pas remplie, quatre
jours après sa signature: le camp Ratsiraka maintient les barrages qu'il a
érigés sur les routes menant à Antananarivo, asphyxiant la capitale.
Lundi, M. Ravalomanana a de nouveau réclamé au camp Ratsiraka "la levée
immédiate des barrages".
La nouvelle HCC a été rétablie dans la composition qui était la sienne avant
les modifications apportées par M. Ratsiraka peu avant le premier tour de la
présidentielle du 16 décembre dernier, et à la suite desquelles l'ensemble de
son effectif était favorable au camp du président sortant, ont expliqué ses
membres au cours d'une conférence de presse à Antananarivo.
La "nouvelle" Commission remplira sa mission bien que son effectif ait déjà
été réduit à six membres sur neuf, soit au minimum du quorum requis, a affirmé
Dieudonné Rakotondrabao, l'un des hauts conseillers. Elle est privée de son
président lui-même, Victor Boto, qui a démissionné le 17 avril "pour raisons de
santé", et par l'absence à la conférence de presse de deux autres membres,
a-t-il précisé.
Sur les six membres restants, quatre avaient participé à l'autoproclamation
de M. Ravalomanana comme "président", le 22 février.
La nouvelle Haute Cour, réduite à six membres, est désormais théoriquement
favorable à M. Ravalomanana, bien que son camp n'ait participé à la nomination
d'aucun de ses membres.
La HCC a décidé qu'elle serait habilitée à valider les résultats du premier
tour et donc à les proclamer officiellement, même si elle perdait encore des
membres, par démission ou empêchement, a expliqué l'un des conseillers,
Dieudonné Rakotondrabao.
En vertu d'une décision récente de la Cour suprême de Madagascar et de
l'accord de réconciliation signé le 18 avril par MM. Ratsiraka et Marc
Ravalomanana, la HCC doit effectuer le décompte "contradictoire" des suffrages
et prononcer les résultats.
En vertu de l'accord de Dakar, si aucun des deux candidats arrivés en tête
au premier tour n'obtient la majorité absolue, un gouvernement de transition
composé par les deux camps doit être mis en place avec pour tâche principale
d'organiser unréférendum pour départager les deux hommes.
La HCC précédente, dans sa version remaniée à l'approche de la présidentielle, avait proclamé le 25 janvier les résultats officiels du premier
tour, qui donnaient M. Ravalomanana en ballottage favorable. Le candidat les
avait pourtant récusés, accusant le camp présidentiel de fraude, avant de
s'autoproclamer président.
Un autre membre de la HCC, Florent Rakotoarisoa a déclaré à l'AFP que la
proclamation des résultats était "une question de semaines et pas de mois".
L'accord de Dakar imposait à M. Ratsiraka de faire lever les barrages dès sa
signature.
"Il faut lever immédiatement les barrages, nous l'avons fait de notre côté",
a déclaré Marc Ravalomanana à l'AFP lundi après-midi.
Dans la matinée, son camp avait annoncé la "levée des barrages de sécurité",
dressés par la population dans la capitale et ses environs depuis le début de la
crise pour parer à d'éventuelles attaques des partisans de M. Ratsiraka et
filtrer le passage des camions et véhicules transportant des biens destinés au
marché noir.
Nombre de partisans de M. Ratsiraka, y compris parmi ses plus proches
conseillers, sont opposés à une levée immédiate des barrages, du moins sans
garanties, ont indiqué plusieurs d'entre eux à l'AFP depuis l'accord de Dakar.
"Nous attendons le retour du grand chef pour prendre une décision", a
déclaré lundi un responsable du camp Ratsiraka.
Le président sortant est en visite privée en France, et personne dans son
camp ne veut ou ne peut indiquer la date de son retour.
gir-cc/gv/alm tmf
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L'édito
du Monde- Espoir malgache
Le Monde éditorial 20/4/02
LE PROCESSUS qui conduisait, lentement mais
sûrement, Madagascar vers l'anarchie a été interrompu par un accord de
compromis conclu, jeudi 18 avril à Dakar, entre les deux
hommes qui se disputent la présidence de la Grande Ile. Grâce à la
médiation du président sénégalais, Abdoulaye Wade, de conserve avec le
secrétaire général de l'Organisation de l'unité africaine, Amara Essy,
le "président" autoproclamé, Marc Ravalomanana, et le chef de
l'Etat sortant, l'amiral Didier Ratsiraka, se sont entendus sur un
processus
de sortie de la crise politico-constitutionnelle qui les opposait.
L'autorité du président Wade, symbole - rare, il est vrai-du bon
fonctionnement de la démocratie en Afrique, et respecté par les deux
rivaux,a été déterminante, après des mois d'affrontements depuis la
proclamation des résultats contestés de la présidentielle de décembre
2001.MM.Ratsiraka
et Ravalomanana ont accepté un nouveau décompte
"contradictoire" des suffrages. Il devrait dire si, comme
l'affirme le maire de Tananarive, l'opposition l'avait emporté dès le
premier tour, ou bien si, comme le prétend le président sortant, il y
avait eu ballottage. Dans ce cas,des institutions "de
transition" prépareront un référendum, qui départagera les deux
hommes.
Reste à savoir si les rancoeurs et les méfiances accumulées permettront
à ce processus de se dérouler sans heurts. Il y va de l'avenir de
Madagascar que soit mis un terme au dangereux glissement vers une guerre
civile. Déjà en crise économique, cette île de 15 millions
d'habitants, grande comme la France et située au large de l'Afrique de
l'Est, ne peut se payer le luxe
d'une crise politique. Ni l'instinct de survie d'un président usé par
vingt-deux ans de pouvoir - entrecoupés par une alternance démocratique
de
1992 à 1997 - ni les ambitions d'un politicien aux dents longues, même
soutenu par les églises, ne sauraient le justifier.
On peut se demander si, comme l'a souhaité le secrétaire général de
l'OUA, cet accord sera appliqué de bonne foi. D'autant qu'il reste flou
sur certains points, en particulier sur la méthode pour décompter de
nouveau les voix du premier tour et sur la date de la mise en place des
institutions intérimaires. Et que, derrière une apparence d'équilibre
entre les deux candidats, il semble plus favorable à M. Ravalomanana, qui
tient Tananarive et qui est le favori des milieux d'affaires. En effet, en
acceptant de lever les barrages routiers qui asphyxiaient la capitale et
qui "clochardisaient" le pays, M. Ratsiraka abandonne la
dernière arme dont il dispose pour
s'accrocher à la présidence.
Il faut espérer que la raison prévaudra, que le vieux président saura
céder
élégamment la place si - comme on peut le penser - son rival l'emporte.
Et
que celui-ci saura se départir d'une intransigeance passée. Les
Malgaches
ont avant tout besoin que leurs dirigeants se préoccupent de leur sort et
remettent sur pied l'économie. Ils ne peuvent se permettre une
exacerbation
des clivages géographiques et ethniques.
TRIBUNE
20/4/2002
APRÈS
L'ACCORD DE DAKAR
GROSSE
ENVIE DE CALME
Beaucoup de frustration dans le camp de Marc Ravalomanana comme dans celui
de Didier Ratsiraka, en prenant connaissance des termes de la convention
de Dakar. Des deux côtés, on trouve beaucoup à critiquer, notamment
dans les concessions faites, dans la capitale sénégalaise. Et on aurait
souhaité que les chefs fassent preuve de plus d'intransigeance dans la
défense des principes énoncés lors de la lutte. Un instant d'abattement
donc de part et d'autre ;cependant, ce qui l'a finalement emporté, ce
n'est pas la révolte mais la lassitude et le fatalisme. Tous, maintenant,
éprouvent une grosse envie de paix et de quiétude.
Par le biais des barrages anti-économiques, on voulait que Tana-Ville
implore à genoux et demande grâce au camp de l'amiral. Piquée au vif,
la capitale a redressé la tête, prête à endurer stoïquement jusqu'au
bout les désagréments, nés des barrages. Le bras de fer aurait pu durer
longtemps avec une population qui n'entendait pas s'humilier en levant le
drapeau blanc. En tout cas, elle a accueilli avec contrariété le fait
que Marc Ravalomanana ait consenti à rencontrer à Dakar le "génocidaire",
à l'origine de tous les maux artificiels dont souffre actuellement le
pays. Elle fut, par ailleurs, agacé par l'ordre protocolaire de la
convention qui place l'amiral au premier rang devant Marc Ravalomanana.
« POUVOIR INSURRECTIONNEL »
Du côté des gros bonnets du ratsirakisme (gouverneurs, ministres,
députés, sénateurs, etc.), on se désole du fait que l'amiral a
finalement approuvé la tenue d'une confrontation des procès-verbaux.
L'opération pourrait leur coûter leurs postes car tout indique que Marc
Ravalomanana l'a emporté au premier tour... Ils auraient aimé qu'à
Dakar, on combattit l'idée
en faisant valoir les mêmes arguments qu'au Hilton : illégalité de la
procédure et nécessité de mettre du temps dans sa réalisation. On y
est,
d'autre part, navré du fait que plusieurs termes de la convention sont
une reconnaissance de facto du "pouvoir insurrectionnel" de Marc
Ravalomanana.
Tous, néanmoins, devraient s'incliner devant la volonté du chef suprême
dont l'autorité sur eux est intacte.
En tout cas, des deux côtés, on se persuade que personne ne gagne dans
une prolongation de l'épreuve de force. Le souhait général est que le
"modus vivendi" trouvé à Dakar soit appliqué sans
défaillance. Et que surtout on coupe court aux actes de provocation, aux
propos de haine et aux petites phrases assassines. Un peuple
traditionnellement épris de paix forme le vou
de voir la vie reprendre son cours normal. Et qu'aucune déclaration
belliqueuse ou initiative irraisonnée ne vienne, de nouveau, envenimer la
situation. Heureux,en tout cas,que,malgré les imperfections de l'accord,
le désir de paix prenne le dessus. Ce n'est pas parce que la convention a
été conçue à Dakar qu'il faut broyer du. noir.
Adelson RAZAFY
=====================
Toamasina et
Sambava: Déjà des
entorses à Dakara ?
A Toamasina hier, sur une radio locale, le « Zatovo », un groupement de
jeunes ratsirakistes, a prôné le maintien des barrages sur la RN2. Selon
leur chef, un certain Rakotomalala Henri, l'accord de Dakar est « une
grosse tromperie» et il convient de ne pas le respecter. Dans l'après-
midi d'hier, des leaders du groupement ont demandé audience au gouverneur
de laprovince,
mais vainement. On signalera simplement que beaucoup ont tiré de grosses
ressources des barrages économiques et n'entendent pas supprimer la poule
aux oufs d'or...
Par ailleurs à Sambava (province d'Antsiranana), la députée locale,
Soaline, a arrêté le chef de Leader-Fanilo, un nommé Vévé qui est
connu pour sa modération. On avait hier tenté de le transférer à
Antsiranana, mais faute d'avion, on a dû l'incarcérer sur place. La
foule, en tout cas, gronde et menace de libérer de force le détenu s'il
n'est pas élargi dans les meilleurs délais. Signalons que cette
parlementaire entretient une milice qui se livre dans toute la région à
des violences et à des exactions. Le Collectif des députés
pro-Ravalomanana a déjà annoncé son intention de poursuivre en justice
Soaline, comme tous les députés qui ont fauté contre
les lois dans le cadre de l'actuelle crise.
Transition: Qui sera le PM ?
En vue d'une nouvelle transition, la désignation d'un Premier ministre de
consensus agite d'ores et déjà le microcosme. Des noms sont avancés
tant du côté du camp Ravalomanana que celui de Ratsiraka. Ainsi,
Iavoloha proposerait trois personnes : Radilofe Félicien, Malala Zo
Raolison et Honoré Rakotomanana. Pour sa part, Ambohitsirohitra n'aurait
qu'un seul candidat : Norbert Ratsirahonana. Concernant le nombre des
ministres, il se situerait aux alentours de 42. Autrement dit, presque
tous les ministres des
deux "gouvernements" seraient maintenus.
PARLEMENTAIRES MALAGASY EN FRANCE
SUCCÈS DU PÈRE PEDRO
Le Père Pedro a une fois de plus plaidé avec conviction la
cause de son pays d'adoption pris dans la tourmente lors du colloque qui
s'est tenu à Paris mercredi sous l'égide du KMMR et du CIDDM (collectif
indépendant pour la défense de la démocratie. Des ovations ont
accueilli sa remarque sur les chancelleries occidentales qui n'ont pas
osé citer le nom du responsable de
l'étranglement économique de la nation bien qu'elles aient demandé la
levée des barrages. Il s'est ainsi chargé de le faire : il s'agit bien
de Didier Ratsiraka et de lui seul. La vérité dite au nom des pauvres en
détresse s'accomode mal des fioritures diplomatiques. Le Père Pedro a
demandé à la France, pays des droits de l'homme, de s'impliquer pour que
les enfants ou
les vieillards ne meurent plus dans les hôpitaux, faute de médicaments.
Michèle Rivasi, députée de la Drôme et présidente du groupe d'amitié
France- Madagascar à l'Assemblée nationale française, s'est déclarée
très touchée par l'intervention du Père Pedro et a révélé que la
France agissait
discrètement pour accélérer la recherche d'une solution. En
particulier, elle a participé elle-même, de concert avec Mamy
Andriamasomanana, représentant de Marc Ravalomanana en Europe, à des
négociations dont l'objectif était de trouver une sortie de crise
honorable pour les deux parties. Elle a été applaudie quand elle a
annoncé que l'ancienne Haute Cour Constitutionnelle, remise en selle
après la décision de la Cour suprême, va
procéder à un nouveau décompte des voix. Les participants n'avaient pas
encore l'information. Michèle Rivasi a tenu néanmoins à remarquer en
fin de communication que ce colloquen'engageait pas le Parlement
français, Raymond Fourni, président de l'Assemblée, lui ayant adressé
une missive à ce sujet.
Auguste Paraina a ensuite pris la parole. Son «plaidoyer» a pris des
accents pathétiques quand il a évoqué la mésaventure des soeurs
bloquées à Brickaville. Malgré leur drapeau blanc, les «barragistes»
ne les ont pas laissées pas passer, et elles ont même failli être
prises en otage. La
population sur les côtes vit dans la terreur et plus que jamais la
réconnaissance internationale est nécessaire au Pouvoir de Marc
Ravalomanana
pour que l'on puisse mettre fin à cette situation, a affirmé Auguste
Paraina.
Un peu moins d'une centaine de personnes était présente dans la salle.
L'absence des parlementaires français était remarquée. On n'en comptait
que deux : Jean Faure, président du groupe d'amitié franco- malgache au
Sénat, Jean-Yves Le Deaut, venus témoigner de leur solidarité en début
de séance.
Si le but était de faire rencontrer les élus de l'Hexagone avec leurs
homologues malgaches, c'est raté. Les organisateurs gagneraient à bien
préparer le terrain avant de faire venir de hauts responsables malgaches
afin d"éviter toute incompréhension. Raymond Fourni a déclaré
n'avoir accordé «aucun parrainage» au colloque.
MOXE
RAMANDIMBILAHATRA
PAS DE PITIÉ POUR LES SABOTEURS
Moxe Ramandimbilahatra, directeur de cabinet du ministre de l'Intérieur,
entendu hier sur Radio MBS : « L'arrestation de ceux qui détruisent et
sabotent ne s'arrête pas. Ils seront interpellés et traduits devant la
Justice. La convention de Dakar ne dit pas que l'arrestation des saboteurs
est suspendue... ». Une précision utile, à un moment où des élements
proches de l'amiral Didier Ratsiraka refusent les termes de la convention
de Dakar et pourraient basculer dans les désobéissances. Les dynamitages
de ponts,
par exemple, ne doivent pas rester impunis, et doivent faire jusqu'au bout
l'objet de poursuites judiciaires.
Intense présence médiatique de Moxe Ramandimbilahatra ces derniers
jours. On le voit souvent à l'écran mettre en garde, exhorter à la
vigilance, expliquer et persuader. C'est un élément précieux pour les
pro-Ravalomanana,
d'autant que l'homme, professeur d'Histoire à l'Université, a de la
pédagogie et sait convaincre.
Après la convention du 31 octobre 1991, Moxe Ramandimbilahatra fut à
deux doigts de décrocher le poste de ministre de l'Enseignement dans le
gouvernement de Guy Razanamasy, pour le compte de son parti d'alors, l'AkfmRenouveau.
C'est dire que la position actuelle de directeur de cabinet dénote chez
lui beaucoup de modestie et d'abnégation. On signalera que le ministre de
l'Intérieur Jean Seth Rambeloalijaona compte parmi les notabilités
fianaroises qui organisent l'installation de Pety Rakotoniaina à
Andohanatady, et séjourne depuis une quinzaine à Fianarantsoa.
FIANARANTSOA
INSTALLATION DE PETY RAKOTONIAINA
Gros soulagement et explosion de joie chez la population fianaroise après
la chute du Palais du gouverneur, à Andohanatady. Dans la nuit de
jeudi à vendredi, il y eut un bal populaire des plus entraînant devant
l'immeuble Magro, la place du 13 Mai locale. Hier matin, c'est de cet
endroit toujours qu'est partie une joueuse procession forte de plusieurs
dizaines de milliers de personnes. Destination : le domaine d'Andohanatady
qui a été envahi dans une atmosphère de gaîté. Le lieu a été
visité dans ses
coins et recoins ainsi qu'on le fait avec un monument historique. On
notera d'ailleurs qu'il s'agit effectivement d'un ensemble de bâtiments
historiques, car le site fut aménagé en 1900 par le colonel Lyautey,
commandant supérieur du Sud. C'est ce dernier d'ailleurs, futur maréchal
de France, qui a bâti tout le vaste quartier au plan en damier qui
entoure l'Hôtel de Ville de Fianarantsoa.
Même si toute la ville haute résonnait encore des coups de feu d'hier et
si les trottoirs étaient encore rougis par le sang des martyrs, c'est
l'allégresse qui l'a emporté après des mois d'épreuve et de
participation active à la « résistance ». Les pro-Ravalomanana ont
organisé sans discontinuer des meetings devant Magro pendant trois mois
et dix jours.
Dans les messages de félicitations, adressés à Pety Rakotoniaina par le
reste de l'île à l'occasion de son installation ce jour, un slogan
rimérevient souvent : « Fianarantsoa mahery fo ! » (Fianarantsoa ville
héroïque). Une lourde délégation du régime Ravalomanana est dans ce
sens attendue dans la capitale du Betsileo...
OPINION
PROCÈS D'UN MÉDIA EUROPÉEN
Commentaires entendus hier sur la chaîne cryptée "Euronews".
« Embrassades, accolades, poignées de main : la réconciliation est en
marche à Madagascar. Les deux Présidents rivaux de la Grande île sont
parvenus à unaccord hier à Dakar : les Malgaches choisiront par
référendum entre les deux hommes si aucun vainqueur ne sort clairement
d'un recomptage des voix de scrutin présidentiel. C'était en décembre
2001 : Marc Ravalomanana conteste
alors les résultats de cette élection qui le place en ballottage
favorable face au Président sortant Didier Ratsiraka. Il estime avoir
été élu dès le
premier tour. Deux mois plus tard, il s'autoproclame Président et
installe son propre gouvernement. De manifestations géantes en grève
générale, le pays sombre peu à peu dans le chaos et la violence, un
blocus asphyxie la
capitale Antananarivo, les scènes de pillage se multiplient; 35 personnes
seront tués ».
"Messieurs les dirigeants politiques européens, si vous voulez faire
exister l'Europe dans la mondialisation, il faudrait que votre principal
média audiovisuel porte un regard plus objectif sur les événements qui,
depuis décembre dernier, se passent à Madagascar.
Bien sûr, la télévision est ligotée par des communiqués qui doivent
être brefs etcondensés mais vous auriez pu brièvement expliquer la
légitimité de la désobéissance civile des Malgaches par des
"manifestations géantes et une grève générale" qui ont eu
lieu dans le calme et la non violence. Devant la corruption du droit par
la politique. - HCC illégale et manipulée - les seuls "moyens du
bord" des Malgaches pour se faire entendre étaient des
manifestations pacifiques pour réclamer la vérité et défendre leur
choix électoral. Aucune image, aucune explication sur les "sit ins"
qui ont duré deux mois !
De même vous continuez à coller l'image de Marc Ravalomanana avec celle
d'un "Président autoproclamé", deux mots particulièrement
assassins, erronés et prononcés par les diplomates de l'OUA et de la
France dès le 22 février 2002 à 12h GMT et repris encore actuellement
par touts les radios et télévisions mondiales (y compris CNN). En fait,
descentaines de milliers de Malgaches - relayés par des millions de
citoyens dans tous les pays - avaient, en présence de hauts magistrats en
activité, investi légitimement Marc Ravalomanana, il s'agissait d'une
expression de la démocratie avec les réalités propres à ce pays, où
les électeurs en 2001 font passer leur choix politique avant leurs
avantages matériels. Aucune image sur cette journée mémorable du
22/02/2002
Par contre vous montrez merveilleusement à l'écran le "chaos",
"la violence", "le blocus", "les pillages"
mais vous n'expliquez pas pourquoi le
pays a peu à peu sombré dans cette situation. Economiquement les
Malgaches n'avaient surtout pas besoin de cette crise.
Nous espérons que prochainement dans une de vos émissions plus longues
"Analyse", vous reprendrez ce "dossier Madagascar"
pour le présenter d'une manière plus objective et plus fouillée."
L. Menet
Nouvelles de
la HCC : 22/04/2002
La
nouvelle est passé presque sous silence. Le président de la HCC Boto
Victor a démissionné pour raison de santé. Il est important de signaler
qu'un point important dans l'accord concerne la décision de la HCC de
recompter les bulletins de vote. Le camp Ravalomanana de la voie de son
gouvernement croit dur comme fer que ce nouveau décompte évitera de
passer à la deuxième phase de l'accord de Dakar.
La
camp Ratsiraka par contre semble malgré tout tabler sur la deuxième
phase qui consiste à passer à son deuxième tour. Bon nombre
d'observateur s'étonne de cette assurance.
Pas de presse à Toliara
COMME ÇA…
L'ineffable gouverneur aux gros sabots de Toliara Jean de Dieu Maharante, après avoir interdit toute la presse papier nationale, vient d'avoir l'extrême délicatesse de faire un geste et de n'autoriser sur son territoire que "L'Express de Madagascar" !
Croyait-il que nous allions lui sauter au cou ? C'est nous prendre pour ce que nous ne sommes pas. Nous ne mangeons pas de ce "vary" là.
Alors, Monsieur le gouverneur, avec nos remerciements pour cette sollicitude empoisonnée, sachez que ce sont TOUS LES JOURNAUX qui sont autorisés, ou aucun. Et que tant que nos concurrents ne seront pas présents en librairies à Toliara, il en sera de même pour "L'Express".
Et puis, sachez quand même qu'entre un vieux satrape et un jeune, notre préférence va tout naturellement au jeune.
… ÇA NE PASSE PAS !
Extrait de l'Express de Madagascar
Journal de
l'Ile de la Reunion 22/4/2002
Madagascar - Brickaville : le barrage n’a pas été levé
Le camp de Didier Ratsiraka maintenait toujours hier les barrages routiers qu’il a édifiés pour asphyxier la capitale, trois jours après la signature d’un accord qui prévoyait leur levée immédiate. “Pas question de les lever avant le retour du président Ratsiraka, nous l’attendons pour avoir des précisions”, a déclaré une porte-parole de Samuel Lahady, gouverneur de la province de Toamasina, fief de M. Ratsiraka. M. Ratsiraka est en séjour privé en France depuis la fin du rendez-vous de Dakar, où l’accord avec M. Ravalomanana a été conclu. M. Lahady, l’un des plus fidèles lieutenants du président sortant, parle au nom des gouverneurs des cinq provinces du pays, a précisé la porte-parole. “Le barrage de Brickaville reste comme d’habitude, la situation est calme et il ne sera pas levé aujourd’hui”, a déclaré un responsable de la gendarmerie de Brickaville. Le barrage de Brickaville, tenu par des militaires lourdement armés, fidèles à M. Ratsiraka et au gouverneur Lahady, est la pièce maîtresse du blocus d’Antananarivo et des hauts plateaux de l’île.
Le camp Ratsiraka ne mettra pas l’accord en application “tant que l’on ne respecte pas la légalité”, a encore déclaré la porte-parole de M. Lahady, en citant l’installation d’un représentant de M. Ravalomanana dans le bureau du gouverneur de Fianarantsoa, fidèle au président sortant.
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EXPRESS 20/4/2002
Aucune honte à reculer si c'est pour mieux sauter
De part et d'autre. Pourtant, cet accord a l'avantage d'être transparent, parfaitement lisible. Et s'il n'apporte pas de réponses à toutes les questions que soulèvent la situation, c'est sans doute que là n'est pasl'essentiel.
L'essentiel, immédiat, se trouve dans la résolution de la situation politique, dans une impasse totale, et économique, bloquée à la fois par l'existence des barrages, bien sûr, mais aussi par ce double pouvoir qui perturbe l'ensemble des activités.
A ces deux problèmes majeurs, Dakar apporte les réponses que les deux principaux signataires ont accepté, se sont moralement engagés de respecter
et sur lesquelles leurs partisans respectifs n'ont rien à redire, à moins de vouloir délibérément, et en contradiction avec "l'esprit de Dakar", conduire
le pays à un naufrage encore plus complet.
M. Jacques Sylla s'est empressé de déclarer, et de répéter, c'est "nous qui continuons à gouverner". Qui a dit le contraire ? Et pour ce qu'Ambohitsirohitra gouverne on ne saisit pas trop bien l'importance. Une déclaration intempestive qui ne pouvait qu' entrainer une réaction.
Cette réaction, même si elle n'a pas de caractère officiel parce que dans le camp de l'adversaire ça flotte aussi beaucoup, tient à l'interprétation de
l'invalidation de la composition de la Haute cour constitutionnelle pour, de facto, réhabiliter l'ancienne au jour précis où elle était "décomposée" par
le président sortant.
Si tout ce qui est postérieur au 22 novembre est de nul effet, tout est effectivement à refaire... Ce n'est pas ce qu'a voulu l'accord de Dakar, sinon il l'aurait dit. Il a voulu qu'un décompte contradictoire des
résultats soit effectué, sans le préalable de la confrontation.Alors pourquoi laremettre sur le tapis ? De même que la disqualification du président sortant puisque la demande a été introduite devant une cour
illégale...
On voit où ce petit jeu sur la durée de l'existence valable ou invalide de l'ancienne HCC peut conduire, à lasser un peu plus la population, fatiguée, excédée de ces stratégies byzantines, ou plus simplement bien de chez nous, qui n'ont d'autres buts que créer des opportunités dont profiteraient quelques politiques en mal de reconnaissance.
Aucun accord n'est parfait. Si ce n'était pas le cas, il y a belle lurette que le conflit israélo-palestinien, pour ne citer que celui-là, serait un chapitre clos dans les livres d'histoire. Depuis le premier Camp David, combien de morts ? La paix, il faut d'abord vraiment la vouloir avant de la signer.
Aussi l'accord de Dakar ne sera que ce que MM. Ratsiraka et Ravalamonana - et eux seuls s'ils ne sont pas les otages de quelque factions politiques
embusquées - voudront. La tâche n'est facile ni pour l'un, ni pour l'autre car chacun compte dans son rang des inconditionnels convaincus que la victoire est au bout de l'obstination. On a déjà vu, merci, où elle nous a conduit. A Dakar !
Aussi, il n'y a jamais aucune honte à reculer si c'est pour mieux sauter.
Ravalomanana de retour - Ratsiraka séjour à Paris - Une pause de réflexion
Le président Didier Ratsiraka, pour sa part, est depuis hier en séjour privé dans la capitale française pour "quelques jours", où aucun entretien politique n'est prévu, a tenu à préciser le Quai d'Orsay.
Dans un camp comme dans l'autre, on s'emploie à expliquer l'Accord de Dakar, afin qu'il puisse être exécuté dans les meilleures conditions. La première,
qui se fait toujours attendre, est la levée des barrages sur laquelle le président sortant, dans un message à la Nation diffusé en différé de Dakar par la Tvm, n'a pas été très explicite.
De son côté, alors que son premier ministre Jacques Sylla s'emploie à répéter que son gouvernement reste en place, M. Ravalomanana a appellé au
"fihavana", expliqué l'Accord de Dakar et demandé la levée rapide du blocus économique dont souffre la capitale, premier gage de bonne volonté attendu
du camp adverse.
Enfin, pour la première fois depuis plusieurs jours, le calme semble avoir régné sur le "croissant de la victoire" de Mahajanga à Fianarantsoa en passant par Antsirabe, théatre ces derniers jours de manifestations violentes. La capitale du Betsileo, en particulier, est tout à sa joie de pouvoir installer, demain, son président de délégation spéciale, le député Pety Rakotoniaina, en lieu et place de l'ancien gouverneur Emilson.
A propos de "L'accord boîteux" de Dakar du 18 avril 2002
Il se trouvera sûrement des partisans de Marc Ravalomanana pour juger sévèrement leur champion, à leurs yeux élu au 1er tour, et déjà Président et qui à Dakar, a signé un compromis avec celui qui a été accusé de tous les maux et notamment d'avoir télécommandé ou inspiré les "ennemis de la nation" désignés officiellement il y a 15 jours à la vindicte publique, sans autre forme de procès.
Il se trouvera aussi sûrement des partisans de Didier Ratsiraka pour lui reprocher vertement de s'être mis d'accord avec un adversaire qui à leurs yeux, en prônant la désobéissance civile, a pris le chemin de l'illégalité et de l' "insurrection" pour refuser un 2ème tour, même sous l'égide de la Communauté Internationale, et qui, de surcroît a officialisé le désormais triste "haza lambo"
Je peux comprendre ces états d'âme, mais je ne suis pas de ceux-là. Car, je le dis franchement, en ma qualité de simple citoyen et de secrétaire général
du Monima, cet "accord boiteux", et c'est bien le cas, vaut mieux que la guerre civile que les extrémistes des deux bords ont initiée à
Antananarivo,Antsirabe, Toamasina, Antsiranana, Fianarantsoa... malgré les appels à la modération et à la tolérance qui n'ont pas manqué... Guerre civile qui, hélas, a déjà fait de trop nombreuses victimes. Sans compter l'effondrement
de l'économie et les pertes dramatiques d'emplois...
Si l'Accord de Dakar, avec toutes ses zones d'ombre était applicable et appliqué (car c'est encore à voir !), l'ordre public serait rétabli sur tout le territoire, la machine administrative trouverait progressivement son fonctionnement normal dans les six provinces, et l'économie redémarrerait, les travailleurs retrouveraient leurs emplois, car les opérateurs seraient rassurés...Chacun doit apprécier l'énorme gain que cela représenterait pour la nation...Chacun doit faire ce qu'il peut pour que cela devienne réalité, et j'en appelle tout particulièrement aux personnalités éminentes, talentueuses et modérées de tous bords, symbolisées par quelques membres de notre élite : Pierrot Rajaonarivelo, Herizo Razafimahaleo, José
Andrianoelison... mais aussi les jeunes tels Serge Zafimahova, Monja Roindefo, Serge Radert... et la liste loin s'en faut ne s'arrête pas là.
J'en appelle aussi à nos respectables "raiamandreny" Zafy Albert, Guy Willy Razanamasy, DanielRajakoba, Richard Andriamanjato et là aussi la liste est
ouverte...
J'en appelle à eux pour qu'ils pèsent de tout leur poids pour que l'application de l'Accord de Dakar aille dans le bon sens...
Car il faut en convenir, cet accord comporte quelques grandes faiblesses.
Deux parmi celles-ci, me paraissent de nature à le faire avorter.
Il y a d'une part, le nouveau décompte des voix qui pourrait déboucher sur une nouvelle confrontation et de nouveaux drames irrémédiables, si la Communauté Internationale ne le prenait pas en mains pour imposer la voix de la raison et de la modération.
Il y a d'autre part, la consultation électorale, à la fin du processus qui verrouille, à mes yeux, la démocratie car somme toute, les deux candidats se
sont entendus pour que les Malgaches n'aient le choix qu'entre eux... Alors que de nouvelles élections présidentielles ouvertes à d'autres candidatures d'envergure réalisées dans les normes démocratiques auraient été plus indiquées dans l'intérêt bien compris de la nation.
Nonobstant les doute et inquiétude légitimes, je veux espérer que le pragmatisme des uns et le patriotisme de tous, éviteront à ce pays de continuer dans la voie suicidaire suivie depuis 2 ou 3 mois...
Antananarivo, le 19 Avril 2002
Gabriel Rabearimanana
Maître de Conférences à la Faculté des Lettres et Sciences Humaines - Université d'Antananarivo
Secrétaire Général du Monima
Accord de Dakar
Le secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, a qualifié vendredi de "pas majeur vers la résolution de la crise politique" l'accord auxquels sontparvenus jeudi à Dakar le président sortant Didier Ratsiraka et M. Marc Ravalomanana.
"Le secrétaire général, a déclaré son porte-parole Fred Eckhard, "exprime l'espoir que, avec cetaccord, l'ordre constitutionnel sera très vite rétabli à Madagascar".
M. Annan a également souligné la contribution apportée à cet "accord conclu sous les auspices de l'Organisation de l'unité africaine et des Nations
Unies" par les chefs d'Etat du Sénégal, du Bénin, de Côte d'Ivoire et du Mozambique.
Accord de Dakar : d'intenses séances d'explications
" Si le Président Marc Ravalomanana se trouvait à Fianarantsoa hier (jeudi), il aurait été à coup sûr lynché par la foule ", cette déclaration du député
Rakamisilahy Martial lors de la conférence de presse qu'il a tenue en sa résidence à
Isaha, illustre la profonde déception qui marquait les Fianarois
après la nouvelle annoncée sur la Tvm dans son journal de 13 heures relative à l'accord de Dakar. L'espoir qui régnait après la prise d'Andohanatady
s'est estompé (heureusement en l'espace d'un après midi) qu'il a fallu toute une acrobatie aux responsables du Kmmr/Kmsb pour redresser une situation provoquée par une mauvaise écoute sinon une écoute de travers de l'information. Un exercice en tout cas difficile attendait ces responsables
puisque les traces de cette mauvaise écoute qui a entraîné de facto de mauvaises interprétations, semblaient profondément marquées pour qu'elles
puissent être effacées aussi rapidement qu'elles ont été introduites. Aussi bien le Conseiller Provincial d'Ikalamavony Haja, le député Rakamisilahy
Martial ou le Pds Pety Rakotoniaina, la complémentarité de leurs interventions, à travers une lecture adaptée à la sensibilité du contexte,
de l'accord, ont pu réduire au maximum l'impact de la mauvaise écoute de l'information. Celle ci relève d'une concentration sur l'introduction qui stipule " Didier Ratsiraka PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE DE MADAGASCAR d'une part, Marc Ravalomanana, CANDIDAT à la Présidence de la République... "
ensuite au niveau de l'article 3 qui parle de la transition : " Marc Ravalomanana est désigné en qualité de Président de cette institution, avec
rang protocolaire de DEUXIEME PERSONNALITE DE L'ETAT ". La susceptibilité des gens de la Place de la Vérité était à fleur de peau que la moindre
information pouvant désaxer leur choix est facteur de mécontentement qui se présente sous diverses formes.
Les explications qui se succédaient sont donc parvenues à effacer le doute des gens et à focaliser l'attention sur l'ambiance du jour à savoir la
préparation de l'investiture officielle du Pds Pety Rakotoniaina de ce samedi avec le départ de la foule de la Place de la Vérité, en passant par le stade où se dérouleront les divers discours pour se terminer à
Andohanatady.
Victor Otonia
Après Dakar Ratsiraka à Paris pour "quelques jours" "Aucun entretien politique n'est prévu avec M. Ratsiraka" pendant son séjour, a-t-on indiqué au ministère français des affaires
étrangères. Pour les milieux malgaches de Paris, cette visite du président sortant en France serait due à des examens médicaux que doit subir son épouse, Céline.
ESCALE CHEZ OMAR BONGO POUR MARC RAVALOMANANA
M. Marc Ravalomanana, a effectué hier vendredi matin une brève escale à Libreville, où il a remercié le président gabonais Omar Bongo pour son "aide" dans la conclusion de l'accord de Dakar.
"Je suis venu remercier le président Bongo parce qu'il a beaucoup aidé aux négociations", a déclaré M. Ravalomanana, qui n'a fait aucune autre déclaration, à l'issue d'un entretien d'environ une heure avec le président
Bongo.
Chômage technique chez le groupe Floréal
La signature de "l'Accord de Dakar" prévue dénouer la crise actuelle dans le pays, semble apparemment apporter le bon exemple dans d'autres domaines.
C'est effectivement le cas pour le groupe Floréal, où employeurs et travailleurs sont finalement parvenus à trouver un consensus pour régler, dans un cadre global, l'inévitable chômage technique. A l'instar de l'accord précité, on peut dire qu'il n'y a eu ni "vainqueurs" ni "vaincus". En effet, si les négociations ont été menées sur la base des propositions des employeurs, les travailleurs ont quand même pu apporter les leurs et qui, somme toute, ont été prises en compte si l'on considère les deux alternatives qui sont proposées aux travailleurs.
Ces derniers ont le choix entre accepter une "avance sur salaire", le temps de voir jusqu'à quand durera le chômage technique, et partir volontairement.
Chaque choix est évidemment accompagné de mesures compensatrices différentes.
Dans le premier cas de figure, le travailleur peut bénéficier, au maximum, de l'équivalent de 3 mois d'avance sur salaire dont le montant mensuel est
déterminé en fonction de plusieurs critères, entre autres, la catégorie professionnelle et l'ancienneté. Cette avance sur salaire, du moins le reliquat, est à rembourser dès la reprise des activités.
10 000 Travailleurs concernés Dans le cas du départ volontaire, le travailleur bénéficiera des avantages
suivants: solde de congé, indemnité de préavis, indemnité de départ volontaire et un certificat de travail. Toutefois, le travailleur qui partira volontairement pourra encore revenir travailler dans l'unité de production, mais sur sa demande expresse qui sera considérée comme prioritaire par rapport aux autres nouveaux postulants. Cependant, dans ce
cas, il perdra ses avantages d'ancienneté.
La conclusion d'un tel accord au sein du groupe Floréal est d'une importance primordiale au niveau de la zone franche en termes de climat social, dans la mesure où le groupe est l'un des employeurs majeurs de la zone.
Effectivement, avec ses 7 unités (Floréal I, II et III, Ffk, Tropic Mad I, II et III), ce sont plus de 10 000 travailleurs de la zone franche qui vont être concernés par cet accord qui a pu aboutir grâce aux efforts de concertation entre les représentants des travailleurs du groupe, des représentants de l'État, des employeurs et du président du Gefp.
Le groupe a décidé le chômage technique total. La première vague est partie depuis le mois de mars, la seconde, le 15 avril dernier, et la dernière vague le 30 avril prochain, éventuellement, si la situation n'évolue pas.
Selon un des représentants des travailleurs, le groupe Floréal s'était déjà engagé dans le chômage technique depuis le 11 novembre 2001, suite aux
attentats terroristes du 11 septembre de la même année aux États-Unis. Ces attentats ont en effet eu des impacts négatifs sur le volume des commandes
américaines. Et la crise politique actuelle n'a fait que renforcer cette situation.
Le groupe Floréal aurait rassuré les travailleurs qu'il maintiendrait son installation à Madagascar.
Ranaivo Lala Honoré
Didier Ratsiraka satisfait de l'accord de Dakar
"Rien ne justifie que du sang soit versé". Dans une intervention téléphonique transmise sur la Tvm, Didier Ratsiraka a lancé hier dans la soirée, un appel pour mettre un terme aux violences et aux rancoeurs. Au diapason avec son challenger Marc Ravalomanana, "Il faut en finir avec tout ce qui nous sépare", a conclu le candidat-président sortant après avoir exprimé sa profonde satisfaction devant l'aboutissement des négociations de Dakar. Il a révélé qu'elles ont été ardues mais qu'il fallait les réussir.
"Un échec aurait jeté le déshonneur sur la Nation". Il devait insister plus sur la dimension
socio- économique que politique de l'accord historique
intervenue dans la capitale sénégalaise. Pour Didier Ratsiraka, "le respect strict" de ses diverses dispositions permettra à Madagascar de renouer avec le redressement de l'économie dans le retour de la paix civile.
Marc Ravalomanana - Mission accomplie pour la vérité
De retour au pays hier, dans la soirée, après avoir participé au sommet du Nepad (Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique) qui s'est tenu à Dakar (Sénégal), le président Marc Ravalomanana a été accueilli à l'aéroport d'Ivato, avec tous les honneurs qui lui sont dûs, notamment le tapis rouge habituellement réservé à une haute autorité de l'Etat. Tandis que le Premier ministre Jacques Sylla a conduit la délégation du comité d'accueil, composé entre autres de tous les membres de son cabinet, et de plusieurs députés ainsi que d'autres personnalités civiles et militaires.
Pour sa première conférence de presse au grand salon d'honneur d'Ivato, Marc Ravalomanana a arboré une mine visiblement optimiste, quant à un proche retour à la normale de la marche des affaires nationales. Une normalisation qui procède del'accord qu'il a co-signé avec le président sortant Didier
Ratsiraka, à Dakar, en présence des principaux facilitateurs de leur recontre conduits par leprésident sénégalais Abdoulaye Wade. Ses premiers mots ont été de souligner que cet accord est historique pour le pays: "un accord politique pour le retour de la paix, de la sécurité, et de la libre circulation des biens et des personnes sur l'ensemble du territoire. Je m'en
remets à la prise de conscience des uns et des autres pour que cet accord soit appliqué et respecté par tous les responsables à tous les niveaux où qu'ils se trouvent..."
Ni vainqueur, ni vaincu
Marc Ravalomanana indique que tout au long des discussions et échanges de vues, les parties ont fait montre d'une courtoisie et d'un respect mutuels,
et fait abstraction des ambitions politiques pour privilégier les intérêts supérieurs du pays. "On ne peut pas parler, ni de vainqueur ni de vaincu, car il s'agit de sauver le pays. Mais on peut quand même se réjouïr du fait que toutes nos revendications qui ont fait l'objet des manifestations populaires durant ces derniers mois, ont été approuvées. C'est donc, la population qui a gagné dans sa lutte pour la recherche et l'application de la vérité dans la gestion des affaires nationales... Tous les barrages doivent maintenant être levés afin que les populations puissent revivre et retravailler normalement. De mon côté, je ferai tout pour respecter mes
engagements par rapport à cet accord de Dakar. Et j'espère que le président Ratsiraka et ses partisans en feront de même...."
Appel aux investisseurs
Au-delà des termes de l'accord qu'il aura plus ou moins repris au cours de cette conférence de presse, Marc Ravalomanana note, à propos du sommet
proprement dit du Nepad, que cette rencontre a permis de revoir la coopération entre partenaires et opérateurs économiques africains, et de façon générale, la coopération avec les investisseurs internationaux. Il indique à cet égard, que plusieurs partenariats avec ces investisseurs ont pu être initiés au cours de ce sommet. Un appel a été ainsi adressé aux autres partenaires pour investir à Madagascar.
Sur un tout autre plan, Marc Ravalomanana a exprimé sa reconnaissance aux organisateurs de cette rencontre de Dakar qui a permis de trouver une issue à la crise que traverse le pays: "Je suis reconnaissant de la médiation menée sous les auspices de l'Organisation des Nations-Unies (Onu) et de l'Organisation de l'unité africaine (Oua). Et je lance un appel à tous les Malgaches de toutes les régions, et à tous les partis politiques pour qu'ils
respectent cet accord afin de préserver l'unité nationale et le retour à la paix. Que les violences et provocations de tous genres cessent maintenant,
que les barrages soient supprimés, et que la vérité soit faite dans ce pays..."
Recueillis par Miadana Andriamaro
Brèves de Majunga
La nuit du mercredi s'est passée dans l'apaisement, malgré les inquiétudes qui ont pesés sur les habitants, surtout ceux des quartiers populeux comme Manjarisoa, Abattoir, Ambalavola, Fiofio, Tsaramandroso, Morafeno et Mahabibokely. Des rumeurs ont circulé dans la ville, évoquant de probables attaques par des milices pro-Ratsiraka et des élements incontrôlés partisans de Ravalomanana. Hier, la Ville des fleurs a renoué avec son calme légendaire.
Les vols Tana-Majunga-Tana s'effectuent chaque jour. L'agence Air Madagascar de Majunga rassure leurs clients pour les vols régionaux, seuls ceux à
destination de Maintirano (tous les jeudis) et d'Antsohihy (tous les mardis et jeudis) continuent encore à être exploité par la compagnie aérienne
nationale. Air Madagascar a suspendu les vols à destinations de 9 villes de Mahajanga, au profit d'une compagnie privée, "Sonavam". La pénurie en
carburants à Tana et des ennuis au niveau de l'administration de la compagnie nationale en sont les causes.
Recueillis par Narimalala Rakotobe
Honneur aux retraités
L'honneur revient aux retraités pour le paiement de leur pension mensuelle.
Ils ont eu le privilège d'être payés en avance par rapport aux fonctionnaires actifs, selon les explications fournies par le secrétaire général du ministère de Finances Armand Andrianarivony jeudi dernier lors de la visite du Premier ministre Jacques Sylla à la paierie générale d'Antaninarenina. Ainsi, la date du paiement des pensions pour les vieux
sera avancée le 25 avril 2002 au lieu de la date du 27 comme d'habitude mensuellement. Et ce, grâce à la demande des députés qui ont pitié des personnes âgées qui ont toujours souffert pour percevoir leur argent et qui ne sont pas du tout respectés malgré leurs âges. Pour le cas des fonctionnaires, la date de paiement de leurs soldes sera effectuée le 27 avril prochain à la place de la date des retraités.:
Ramalala
Levée des barrages
L'accord de Dakar suscite encore beaucoup de spéculations à Toliara, surtout autour du gouvernorat où des zones d'ombre demeurent. La population, elle, est quelque peu apaisée, et déplore la politique qui a engendrée la spirale de violence ce derniers mois alors que les deux présidents allaientfinalement se rencontrer et trouver une solution. Que de pertes inutiles pour payer les milices, les barragistes, pensent les uns. Qu'en sera-t-il des réactions de ceux qui tirent profit et s'enrichissent de la mise en
place de ces barrages ? s'interrogent les autres.
En ce qui concerne le conseiller provincial élu à Morondava, Hawel Mamod'ali, le problème ne se pose pas apparement : " je vais lever les barrages de nos jeunes Ratsirakistes dans la région de Morondava, a-t-il, déclaré à Toliara hier, au cours de son passage, et je vais ensuite me lancer dans une opération de reconciliation des Morondaviens". Une bonne intention en tout cas pour respecter les termes de l'accord de Dakar. Une aubaineégalement pour les populations qui pourraient desormais circuler librement et dans la paix. A quand pour le barrage de Bevilany, sur la RN 7 ? Celui-ci est particulièrement pour les barragistes (250 000
fmg/véhicule), les trafiquants en noir de carburants, les porteurs "panera" (25 000 fmg/ sac) et bien sur pour le "Comité ad hoc" créé par les autorités
provinciales.
Recueillis par
F. R.
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