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Club
Développement et Ethique
21
rue Andrianampoinimerina - Analakely
101
Antananarivo - MADAGASCAR
POINT
DE VUE DU CDE SUR LA CRISE POLITIQUE
Le
CDE considère que l’ « Accord de Dakar » du 18 avril 2002 est décisif
pour que la paix civile s’instaure à nouveau. Il invite tous les
malgaches à respecter les termes de celui-ci en toute responsabilité.
Aussi, le CDE apprécie positivement le pas important accompli par MM.
Didier Ratsiraka et Marc Ravalomanana mais les intérêts supérieurs de la
Nation exigent d’aller au-delà. En conséquence et suivant l’article 5
de l’Accord, il doit être appliqué immédiatement : le retour à la paix
civile, le respect des droits de l’homme, la libre circulation des hommes
et des biens particulièrement la levée des barrages sur les routes
nationales, la liberté d’opinion et le respect de la pluralité de l’information
particulièrement sur les médias publics. Dès le début de la crise, la
spirale de la violence aurait pu être évitée si les médiations locales
ont été prises en considération, tant par les intéressés que la
communauté internationale, sachant que des négociations étaient
incontournables. Il faut que les deux signataires fassent respecter la
lettre et l’esprit de l’Accord publié ainsi que de toute annexe
secrète (?), en évitant tout marché de dupe et la mauvaise foi
irresponsables qui risquent de rallumer la violence.
L’arrêt
n° 4 du 16 avril 2002 de la Chambre Administrative de la Cour Suprême
ramène à la situation institutionnelle d’avant la proclamation des
résultats de l’élection présidentielle qui sont annulés de fait. L’Accord
est explicite sur la préséance protocolaire quant à la qualité des deux
principaux signataires. Mais la partie publique de l’Accord est muette
quant à l’urgence de mettre fin au bicéphalisme actuel dans la conduite
des affaires de l’Etat (gouvernement, forces armées, Banque centrale,
autorités provinciales, entreprises publiques, etc.), ce, jusqu’à la
proclamation des nouveaux résultats électoraux.
La
décision des membres de la Haute Cour Constitutionnelle, reconduits par
arrêt de la Chambre Administrative de la Cour Suprême, de déroger au
quorum obligatoire qui a toujours régi cette institution, est une bavure
qui peut être lourde de conséquences. Les intéressés doivent respecter
les règles établies de la HCC d’avant leur reconduction, pour éviter
toute contestation des nouveaux résultats de l’élection du 16 décembre
2001. En cas d’absence de quorum, la Chambre Administrative doit constater
celle-ci et assumer à nouveau ses responsabilités. On ne change pas de
règle d’arbitrage en cours de match que l’une des équipes va
fatalement contester. Le retour de la paix civile est au-dessus de toute
autre considération.
La
situation de coupure de l’appareil d’Etat en deux est un facteur de
blocage, particulièrement de l’économie, et doit être normalisée au
plus tôt, et en tout cas, sans attendre la proclamation des nouveaux
résultats de l’élection qui n’interviendrait que dans 2 à 3 semaines
en étant optimiste. Le statu quo, figeant théoriquement chacun sur leurs
acquis, ne faciliterait pas la gestion des affaires de l’Etat et n’est
pas viable. Cette période de flou peut être celle de tous les danger. Les
va-t-en guerre de tous bords risquent d’exploiter les zones d’ombre de l’Accord
publié en voulant pousser l’avantage sur le terrain. Pour faciliter la
transition post-électorale, il faudrait que MM. Didier Ratsiraka et Marc
Ravalomanana aillent plus loin que l’Accord de Dakar et aient la volonté
de normaliser dès aujourd’hui la vie de la Nation, notamment en nommant
consensuellement un gouvernement restreint pour expédier les affaires
courantes.
Le
retour à la normale de la vie nationale ne signifie pas que les questions
de fond soient réglées. Si l’alternance ne fait aucun doute, le
changement se ferait-il uniquement au niveau des hommes ou sur le fond ? Le
chaos socio-politique a démontré par l’absurde que le fonctionnement
régulier des institutions n’a pas permis d’endiguer l’exaspération
de la population, du fait d’une représentation truquée au niveau des
élus, due à la pratique de fraude électorale généralisée qui était
validée par des juges électoraux sous influences de 1997 à nos jours. En
effet, le problème de fond réside dans la spoliation, la perversion et la
manipulation des règles électorales détournant le choix réel de la
population. Il faudrait définir, une bonne fois pour toute, les règles de
base qui sient à la démocratie, particulièrement, le respect de l’alternance
démocratique et l’équité d’expression sur les médias publics. La
démocratie doit être désormais au service du développement et non que ce
dernier soit l’otage perpétuel du jeu de l’alternance politique.
Une
certaine classe politique et élite a même essayé d’exacerber la «
fracture » ethnique tout en véhiculant l’idée de balkaniser Madagascar,
la thèse s’appuie sur des réflexes passéistes sans rencontrer d’écho.
La population a démontré sur l’ensemble du pays que, les malgaches sont
jaloux de l’Unité nationale et de l’intégrité territoriale. Ainsi,
les tenants de la politisation de l’origine ethnique se trouvent être
marginaux. Pour le CDE, l’Etat républicain et laïc permet de vivre « La
pluralité et les différences de culture et de religions qui ne sont pas
niées, mais vécues de telle façon que demeure possible un espace régi
par le seul bien commun, tout en étant respectueux des particularismes des
uns et des autres ». La clarification politique est à baser sur des
projets de société et des valeurs partagés, et non, sur la pratique à
géométrie variable qui est fonction de l’acquisition ou non de « seza
», comme c’est le cas à Madagascar.
Pour
que l’état de droit puisse désormais prévaloir sur toute autre
considération, il est aussi nécessaire de reconsidérer sur le fond, le
mode de fonctionnement régulier des institutions et le découpage
territorial hérité de la loi cadre de 1956. Un des points essentiels est
aussi de retrouver l’unité, la cohésion et la mission des forces armées
en dépolitisant celles-ci par son retour à la caserne, « pour la patrie
».
Pour
conclure, le CDE présente ses condoléances aux familles endeuillées et
apporte toute sa sympathie aux victimes physiques et matérielles des
violences que le pays a vécu ces derniers mois.
Antananarivo,
le 23 avril 2002
Le
Président de la Coordination Nationale Serge Zafimahova
Journal de l'Ile de la Réunion
24/04/02
Les barrages resteront en place jusqu'au retour du chef
Madagascar : Les durs de Ratsiraka organisent la résistance
Les jusqu'au-boutistes du camp Ratsiraka organisent, par la voix des gouverneurs des provinces, la résistance à l'accord de réconciliation signé par leur chef le 18 avril à Dakar avec Marc Ravalomanana. Le gouvernement de ce dernier, pour apaiser la tension, a par ailleurs décidé hier de se contenter d'expédier les affaires courantes jusqu'à la proclamation des résultats officiels du premier tour issus du nouveau décompte des voix
Midi
madagascar 24/04/0/2002
Maintien
des barrages antiéconomiques
Série de violations de l’Accord de Dakar par le camp de Ratsiraka
La
non application d’une convention, dûment signée, selon ses termes
exacts, équivaut à une violation de ladite convention. L’article 5 de
l’Accord de Dakarest
stipulé ainsi: «MM. Didier Ratsiraka et Marc Ravalomanana s'engagent, dès
la signature du présent accord, à faire respecter la liberté de
circulation des biens et des personnes, l'arrêt immédiat de toutes les
menaces et violences sur les personnes et les biens, le dynamitage des
ponts, ainsi que la levée de tous les barrages sur toute l'étendue du
territoire national". Normalement, cet accord ayant été signé le 18
avril dernier, tous les barrages sur tout le territoire national devraient
être à cette heure-ci levés.
Val
Andriamahaitsimiavona
Conséquences
de leur acte
Or,
la réalité est tout autre. A Sambava, les partisans de l’Amiral jouent
toujours à la chasse à l’homme, faisant ainsi fi des dispositions de cet
article 5, notamment « l’arrêt immédiat de toutes les menaces et
violences sur les personnes et les biens ». Les gouverneurs, emportés
par leur sens de perdition, font de la résistance aveuglément, jouant sur
des hypothèses qui n’ont pas été réglées noir sur blanc à Dakar. Se
sont-ils rendus compte que la levée des barrages a été exigée par nos
principaux bailleurs de fonds, notamment l’Union Européenne, la Banque
Mondiale, l’AFD, le PNUD, les Etats-Unis, le Japon, et la Suisse, tous présents
au siège de l’UE aux 67 ha pour soutenir une déclaration commune ?
Se sont-ils rendus compte de l’ampleur des conséquences de leur acte vis-à-vis
de la communauté internationale qui s’en tient à la stricte
application des termes de l’Accord ? Personne n’ose pour le moment se
hasarder à condamner directement Didier Ratsiraka, dans la mesure où ce
sont les extrémistes de son camp qui occupent la façade. Mais si l’Amiral
se tait et par là même continue à cautionner de tels agissements, il
perdra sa notoriété vis-à-vis de l’OUA et de l’ONU.
In
extenso
Pour
le camp Ravalomanana, les barrages et les fouilles installés à travers la
capitale et ses environs ont commencé à disparaître la nuit même de la
signature de l’Accord. Pendant les jours qui suivaient, la libre
circulation, la nuit, a été restaurée, sauf bien entendu au niveau des
barrages routiers protégeant les zones de sécurité comme celle se
trouvant à Faravohitra, au domicile du Président Marc Ravalomanana.
Il a donc suffi à ce dernier de compter sur ses partisans et de leur
faire confiance pour que l’Accord
de Dakar soit respecté par ceux-ci. Ce n’est pas le cas dans le camp
d’en-face où la panique s’installe terriblement. "Plus
que de la résistance, c'est un baroud d'honneur, pour montrer leurs forces,
qu'on ne les oublie pas dans l'éventualité d'un départ de M. Ratsiraka.
Ils jouent avec le feu et cela peut être dangereux car la population est
excédée par des mois de privations en raison des pénuries", a déclaré,
à l’AFP, un observateur étranger proche des négociations, en parlant
des « durs ratsirakistes ». Après l’Accord
de Dakar, des politiciens « neutres » et des candidats à
l’élection présidentielle du 16 décembre, sinon leurs représentants,
se sont exprimés. Mais jusqu’ici, au lieu de condamner le non respect par
le camp Ratsiraka des termes de l’Accord, risquant ainsi de devenir les
complices des extrémistes, ils se contentent de signaler leur présence au
cas où il y aurait… Transition. Car, en Transition, dit-on, tous les
vieux briscards de la politique pourront revenir. Et vont jusqu’à
imaginer une interprétation in extenso des textes de Dakar, laquelle
n’aurait pas été prévue par les signataires mêmes de l’Accord. Que
ce soit du côté de Ratsiraka que de celui de Ravalomanana, la prudence
vis-à-vis de l’application de cet Accord est de mise
Confrontation
des résultats
Les documents du Consortium remis à la HCC hier
Bodo
Andrianarisoa
A
la suite de l'appel de la HCC, les membres du Consortium des observateurs,
à savoir Madeleine Ramaholimihaso, André Rasolo et Horace Gatien, ont
remis leurs documents électoraux à la HCC hier après-midi.
Il
s'agit de disquettes et de procès-verbaux, qui concernent 71% des PV de la
dernière élection présidentielle. Le Consortium est ainsi la première
institution à avoir répondu à l'appel de la HCC, car les partis concernés
ne se sont pas encore manifestés. Pour ce qui est de la méthode de
travail, les disquettes seront exploitées en premier lieu, car leur
manipulation est nettement plus aisée. En cas de discordance des résultats,
les procès-verbaux seront consultés et confrontés. Les 6 membres de la
HCC et les membres du Consortium, présents à la rencontre, ont en outre
discuté longuement de la transparence totale de leur collaboration.
Air
Madagascar: Roland Ranjatoelina confirmé par les actionnaires
La
compagnie nationale aérienne est en passe de retrouver ses ailes en réglant
son problème de bicéphalisme: l'ancien directeur général est révoqué
et le nouvel administrateur délégué est confirmé par l'assemblée générale
des actionnaires. Les vols sur l'Europe reprendront dès le 6 mai prochain,
a par ailleurs annoncé le nouveau premier responsable, Roland Ranjatoelina,
hier à la presse.
Salomon
Ravelontsalama et Didier Rambelo
Madagascar
sera de nouveau lié directement à l'Europe par la voie aérienne. Qui
plus est, c'est le pavillon national qui va assurer la desserte en attendant
le rétablissement des vols réguliers des autres compagnies aériennes
assurant la ligne Antananarivo-Paris (notamment Air France et Corsair).
"La reprise de la liaison se fera à partir du 6 mai prochain avec un
vol Rome-Paris-Antananarivo, le retour est prévu le lendemain avec
Antananarivo-Paris", a annoncé hier l'administrateur délégué.
Cette
liaison se fera avec un Boeing 767-300 affrêté auprès d'une compagnie
italienne, Panorama Blue avec une fréquence hebdomadaire, du moins dans un
premier temps. "La location est nettement avantageuse par rapport à
celle de l'ancien appareil du même type", a-t-on précisé en
soulignant que "la fréquence des vols augmentera suivant la
demande", quitte à "louer un autre appareil".
Roland
Ranjatoelina est d'autant plus optimiste qu'il vient d'être investi des
pleins pouvoirs par les actionnaires. L'assemblée générale des
actionnaires, tenue lundi dernier, a en effet décidé de confirmer sa
nomination. Selon les informations livrées, les actionnaires ont pris 5 décisions.
D'abord, la poursuite de l'exploitation dont l'arrêt a été décidé par
l'ancien directeur général le 02 avril dernier. Ensuite, la révocation de
James Andrianalisoa en tant que directeur général. Enfin, le
renouvellement de tous les administrateurs représentant de l'Etat, la
confirmation de la nomination de Roland Ranjatoelina à la tête de la
compagnie et la remise des pleins pouvoirs à ce nouveau dirigeant pour la
gestion de cette société, en attendant la recomposition du conseil
d'administration.
Les
décisions prises par l'assemblée générale doit conduire à la
normalisation des activités de la compagnie aérienne, étant entendu que
lesdites décisions légalisent la nomination de Roland Ranjatoelina. Aussi
bien au niveau des banques que des fournisseurs et surtout des compagnies
partenaires locataires d'appareils auprès desquelles Air Madagascar loue
des avions qui s'en tenaient au droit des sociétés selon lequel tout
changement doit passer par l'assemblée générale des actionnaires. La procédure
étant déjà remplie, aucun problème, notamment celui du pouvoir de
signature, ne doit donc plus se poser pour Air Madagascar.
Cette
situation amène ainsi à poser la question relative au sort du Boeing
767-300 loué par Air Madagascar et qui est retenu à Paris par son propriétaire
depuis presque un mois maintenant. De source auprès de la compagnie, on
laisse entendre qu'Air Madagascar pourrait abandonner définitivement la
location de cet appareil dont le blocage a conduit au blocus aérien du
pays.
|
L’EXPRESS
DU 24 avril 2002
L'Europe
disposée au rétablissement de la liberté de circulation
L'Union européenne a fait part mardi, dans un
communiqué, de sa disposition à apporter son appui pour le rétablissement
de la circulation des biens et des personnes sur les grands axes routiers
reliant la capitale aux principales villes de province, durement touchés
par la dégradation volontaire ou la destruction totale des ponts, quand ce
n'était pas en raison de l'absence d'entretien en saison des pluies. L'Union
déclare soutenir "les actions des services du ministère des Travaux
publics" à cette fin en apportant, notamment, un appui à la
logistique nécessaire, et ce, en se référant plus particulièrement au
cadre de la mise en œuvre de l'accord de Dakar. Ainsi, une enveloppe
financière de 50 000 euros (environ 309,5 millions Fmg) devrait être
consacrée aux actions de première urgence, mais, sur le moyen terme, il
est également prévu de prendre en charge le financement de la
reconstruction des deux ponts dynamités sur la RN7 pour un montant total
estimé à 2 millions d'euros (12,3 milliards Fmg). D'un autre côté, le
remplacement du pont métallique provisoire de Brickaville (pk 242) et la réhabilitation
du grand pont mixte ferroviaire sont déjà prévus pour être financés sur
la subvention du Fonds européen de développement, pour un montant de 2,5
millions d'euros (15,4 milliards Fmg).
Dans un communiqué daté
du mardi 23 avril, l'Union européenne a fait part de sa disposition à
apporter son appui pour le rétablissement de la circulation des biens et
des personnes sur les grands axes routiers qui relient la capitale aux
principales villes de province, durement touchés par la dégradation volontaire
ou la destruction totale de ponts, indépendamment de l'absence d'entretien
en saison des pluies. Invoquant plus particulièrement le cadre de la mise
en œuvre de l'accord de Dakar, l'Union déclare soutenir "les actions
des services du ministère des Travaux publics" à cette fin - la
nuance est à souligner -, en apportant notamment un appui à la logistique
nécessaire, et elle envisage de consacrer une enveloppe financière de 50
000 euros, soit quelque 309,5 millions Fmg, aux actions de première
urgence. A titre d'illustration, il conviendra de préparer la réparation
du pont métallique provisoire de Brickaville (pk 242) et enlever les éboulis
qui ont envahi la chaussée à l'entrée et à la sortie. Le remplacement du
pont et la réhabilitation du grand pont mixte ferroviaire sont, du reste, déjà
prévus pour être financés sur la subvention du Fonds européen de développement
pour un montant de 2,5 millions d'euros (environ 15,4 milliards Fmg). Sur le
moyen terme, l'Union européenne prévoit également de prendre en charge le
financement des deux ponts dynamités sur la RN7 - Fatihita et
Ambohimandroso - pour un montant total estimé à 2 millions d'euros (12,3
milliards Fmg).
Aides d'urgence
Au plan bilatéral, le communiqué fait état, par
ailleurs, d'un certain nombre d'initiatives qui devraient concourir à améliorer
le fonctionnement des services hospitaliers dans plusieurs chefs-lieux de
province. Ainsi, le ministère français des Affaires étrangères a envoyé
une dotation en médicaments et en consommables, pour un montant de 45 000
euros (environ 278,5 millions Fmg), au profit des services de chirurgie,
d'obstétrique et d'urgence, des hôpitaux d'Antananarivo (Befelatanana et
Soavinandriana), Mahajanga et Fianarantsoa. Pour sa part, la Région Réunion
a décidé de dégager une enveloppe financière de 100 000 euros (619
millions Fmg) pour couvrir les besoins des hôpitaux d'Antananarivo (Joseph-Ravoahangy-Andrianavalona),
Antsiranana, Toamasina et Toliara, et accompagner différentes actions
sanitaires et sociales. L'Ambassade d'Allemagne, de son côté, apportera
une contribution financière de 35 000 euros (216,6 millions Fmg) pour la
couverture des besoins chirurgicaux d'urgence de 7 hôpitaux universitaires
et régionaux désignés par l'Organisation mondiale de la Santé (Oms). A
noter, également, que la France prévoit de participer de manière
significative à un programme d'aide alimentaire en direction des
populations touchées par la crise.
Enlèvement
des barrages : la crédibilité de Didier Ratsiraka mise en jeu
La déclaration des 5 gouverneurs remettant en
cause cet article 5 de l'accord de Dakar, suscite bien des interrogations
parmi la population, les opérateurs économiques et certainement la
Communauté internationale qui, dans son ensemble, s'est félicitée de la
conclusion de cet accord.
Didier Ratsiraka n'a-t-il pas déclaré à maintes
reprises dans ses discours qu'à partir du moment où Marc Ravalomanana
ferait des concessions, il ordonnerait immédiatement la levée des barrag
es ?
La question est de savoir si Didier Ratsiraka a
encore une mainmise sur les 5 gouvernorats, ou s'il s'agit là d'une manœuvre
ourdie pour marchander sur d'autres points non prévus dans l'accord de
Dakar.
Marc Ravalomanana a déjà pris ses responsabilités.
Les barrages érigés par les "andrimasom-pokonolona" dans la
capitale et ses environs ont été démantelés aussitôt après la
signature de l'accord de Dakar.
Il a fait preuve de patriotisme en faisant prévaloir
les dispositions de l'accord qualifié d'historique par les observateurs.
Au bout du compte, c'est la crédibilité de
Didier Ratsiraka sur le plan national comme international qui est
"compromise" par ce volte-face des gouverneurs de ne pas obtempérer
à l'esprit et au texte de l'accord de Dakar en inventant des discussions
inopportunes sur la légalité.
Alors que l'Accord signé dans la capitale sénégalaise
visait principalement le retour à la normale de la vie quotidienne par la
libre circulation des biens et des personnes.
Personne ne parle encore de mauvaise foi du côté
du camp de Didier Ratsiraka, mais on n'en pense pas moins devant le blocage
qui persiste, au détriment de la relance économique.
ANTANANARIVO
(AFP) 23/04/2002
-
Les extrémistes du camp du président sortant de
Madagascar, Didier Ratsiraka, organisent par la voix des gouverneurs des
provinces la "résistance" à l'accord de réconciliation signé
par leur chef le 18 avril à Dakar avec le "président"
autoproclamé Marc Ravalomanana.
En refusant lundi soir de lever les barrages qui asphyxient la capitale et
les hauts plateaux, fiefs des pro-Ravalomanana, les "durs" du
régime Ratsiraka remettent gravement en question l'accord de Dakar,
estime-t-on dans les milieux diplomatiques et parmi les "ratsirakistes"
modérés.
"J'espère que Didier Ratsiraka est au courant de la décision des
gouverneurs, car si ce n'est pas le cas, c'est très très dangereux parce
que cela veut dire qu'il ne contrôle plus ses troupes", a dit l'un des
plus
proches lieutenants du président sortant. Plusieurs lieutenants du
président sortant ont répété ces derniers jours à l'AFP qu'ils
s'étaient sentis
"trahis" par leur chef à Dakar.
Les gouverneurs des cinq provinces autonomes de Madagascar ont annoncé
lundi soir qu'ils ne lèveraient pas les barrages tant que le
"gouvernement" de M. Ravalomanana restait en place.
Or l'accord de Dakar imposait leur levée dès la signature, le 18 avril. Le
lendemain, le "Premier ministre" de M. Ravalomanana avait
donné"quelques
jours" à M. Ratsiraka pour s'exécuter, faute de quoi il
considérerait l'accord "caduc".
"Parmi les gouverneurs, il y a au moins deux jusqu' auboutistes",
assure un expert étranger. "Il y a des extrémistes qui organisent la
résistance à l'accord", analyse un diplomate. Pas seulement des
gouverneurs, mais aussi des ministres de Ratsiraka et des membres de sa
famille -on cite en particulier sa fille Sophie -, qui ont tout à perdre si
M. Ravalomanana l'emporte, jugent unanimement observateurs étrangers et
journalistes malgaches indépendants.
"Plus que de la résistance,c'est un baroud d'honneur, pour montrer
leurs forces, qu'on ne les oublie pas dans l'éventualité d'un départ de
M. Ratsiraka", estime un autre observateur étranger proche des
négociations.
"Ils jouent avec le feu et cela peut être dangeraux quand la
population est excédée par des mois de privations en raison des
pénuries", avertit le
diplomate.
Durant le week-end, le gouverneur de Mahajanga avait fait lever le barrage
principal sur la route qui mène à Antananarivo, pour se conformer à
l'accord. Mais sur intervention de ses pairs et d'"autres
personnalités", il l'a fait remettre en place lundi, a-t-on appris de
sources concordantes.
Le mutisme, voulu ou non, du président sortant, cinq jours après la
signature de l'accord, favorise la libre interprétation d'un accord flou à
certains égards mais clair au moins sur un point: le gouvernement de
transition, qui doit être composé par les deux camps, ne verra le jour que
si les résultats officiels du premier tour de la présidentielle du 16
décembre 2001, dont un nouveau décompte est en cours, ne donnent pas la
majorité absolue à l'un des deux rivaux.
Le gouvernement de transition aurait alors pour tâche principale
d'organiser un référendum pour départager les deux candidats.
Times
of India – 23/04/2002
Six
dead as violence rocks Madagascar
AFP [
TUESDAY, APRIL 23, 2002 5:08:00 AM ]
ANTANANARIVO:
An elderly Canadian monk and at least five other people were killed Friday
as unrest flared in a bitter power struggle between rival claimants to the
Madagascar presidency.
Clashes around the governor's hillside palace in the central town of
Fianarantsoa were the first to pit military units loyal to either side
against each other in a serious escalation of the conflict that has been
simmering since a disputed presidential election in December.
Aides to the rival leaders, incumbent President Didier Ratsiraka and
Antananarivo mayor Marc Ravalomanana, each said several people were killed,
but these claims could not be independently confirmed.
A pro-Ratsiraka colonel said Ravalomanana's backers had launched an attack
on a police barracks in Fianarantsoa from the adjacent Sacre Coeur
monastery. A monk at the monastery, named as 76-year-old Joseph Morin, was
shot several times as he leaned out of a window, according to members of
his religious community.
The local hospital director, Leon Rakoto, said two soldiers and a child
were slightly wounded after supporters of Ravalomanana launched the dawn
attack in a bid to oust the local governor, Emilson. Pety Rakotoniaina,
whom the pro-Ravalomanana group want to install as governor of
Fianarantsoa, said his side had killed five "rebel soldiers" and
only suffered three injuries in the attack.
However Emilson, said by telephone: "We suffered no losses, not even
any wounded, but they have seven dead and about 20 injured on their side."
The pro-Ratsiraka governor has been holed up in his palace for two weeks,
after Ravalomanana backers took over the city and won over most of its
police force to their side.
A military source said Emilson was backed by about 170 heavily armed
gendarmes and troops. After fighting throughout the morning, the town
calmed down. Emilsoln told AFP by phone at around 8:00 pm, "It's
quiet now, there is no more shooting."
"We are ready to put up resistance to the end," he added.
Earlier, he had said his forces had "repelled" the "attackers".
But Rakotoniaina said his backers had forced Emilson and his officers out
of the palace. "There is still resistance in the palace, around fifty
soldiers. We have not yet managed to enter the palace, but we will,"
Ravalomanana's "interior minister" Jean-Seth Rambeloalijaona
told AFP.
Fianarantsoa is a flashpoint in an increasingly violent showdown pitting
backers of Ravolomanana, who says he defeated Ratsiraka outright in a
December presidential election, against loyalists to the incumbent leader.
Ratsiraka supporters have for weeks starved the highland capital of fuel
and other essential supplies by manning roadblocks and blowing up bridges
on key routes from the coast.
A former Marxist who has ruled the island for all but three years since
1975, Ratsiraka has insisted on a second round of presidential elections
on the basis of official results. These gave Ravolamanana a lead, but not
an outright win.
Both sides see Fianarantsoa as key to the power struggle. For Ravololamana,
control of the province to the south of Antananarivo would re-open access
to the coast and supplies. Ratsiraka has ordered that it "must not
fall".
Ravolamanana, who declared himself head of state in February, has set up
his government in the capital, while atisiraka has taken his to the
eastern coastal port of Toamasina.
The Antananarivo mayor and businessman has strong popular support, but
analysts increasingly fear a civil war because neither side will budge or
respond to foreign pressure to negotiate.
Retour aux infos du jour
|
Journal
de l'ile de la Réunion 23/4/02
La
Haute cour constitutionnelle, dans sa nouvelle composition, a commencé à
recompter les résultats dela présidentielle.
C’est une première étape importante, mais quatre jours après la
signature de l’accord de Dakar, le camp Ratsiraka maintient les barrages
qu’il a érigés sur les routes menant à Antananarivo.
Les
barrages ne sont toujours pas levés
Madagascar : Le nouveau décompte des voix a commencé
La
nouvelle HCC a été rétablie dans la composition qui était la sienne
avant les modifications apportées par M. Ratsiraka peu avant le premier
tour de la présidentielle, et à la suite desquelles l’ensemble de son
effectif était favorable au camp du président sortant, ont expliqué ses
membres hier à Antananarivo.
La “nouvelle” Commission remplira sa mission bien que son effectif ait
déjà été réduit à six membres sur neuf, soit au minimum du quorum
requis, a affirmé Dieudonné Rakotondrabao, l’un des hauts conseillers.
Elle est privée de son président lui-même, Victor Boto, qui a démissionné
le 17 avril “pour raisons de santé”, et par l’absence à la conférence
de presse de deux autres membres, dont Thomas Indrianjafy proclamé président
de cette institution, remaniée par Ratsiraka peu avant le début de la
campagne présidentielle. Sur les six membres restants, quatre avaient
participé à l’investiture de M. Ravalomanana le 22 février.
DÉCLARATION DE PATRIMOINE
Les analystes de la vie politique malgache ont avancé que le manque de
confiance envers ses membres étaient l’une des raisons fondamentales
qui a poussé Didier Ratsiraka à remanier la composition de la HCC dirigée
par Victor Boto. Ce dernier n’a pas su empêcher la presse
internationale de mettre la main sur les dossiers de déclaration de
patrimoine de chaque candidat dont celui de Didier Ratsiraka. La fortune -
du moins la partie émergente de l’iceberg - de l’Amiral a été étalée
au grand jour dans certains journaux de la région. Pour ne pas avoir su
garder le dossier que l’Amiral a estimé “confidentiel”, Victor Boto
a été “sanctionné” par Ratsiraka qui l’a remplacé au poste de président
par un autre magistrat Georges Thomas Indrianjafy. À une certaine époque
de la Révolution socialiste le Camarade Indrianjafy a été trésorier du
parti présidentiel Arema.
La HCC présidée par M. Indrianjafy et composée de ratsirakistes à 100%
a prêté serment devant le candidat Ratsiraka quelques jours avant le
coup d’envoi de la campagne présidentielle de décembre 2001. Le siège
de cette HCC a été transférée par le gouvernement de Ratsiraka dans un
hôtel à Mantasoa où les résultats du premier tour ont été proclamés.
La chambre administrative de la Cour suprême malgache a annulé le décret
de nomination de plusieurs membres de cette HCC ratsirakiste ainsi que
tous les actes judiciaires qui lui émane dont la proclamation des résultats
du scrutin du 16 décembre. Le vote proprement dit n’a pas fait
l’objet d’une annulation par la Cour suprême car le dépôt de
candidadutre et la convocation des électeurs ont été éffectués sous
l’empire de l’ancienne HCC dirigée par Victor Boto, c’est-à-dire
avant que celle-ci ne soit remaniée.
THÉORIQUEMENT FAVORABLE
La HCC réduite à six membres est désormais théoriquement favorable à
M. Ravalomanana, bien que son camp n’ait participé à la nomination
d’aucun de ses membres. La cour a décidé qu’elle serait habilitée
à valider les résultats du premier tour et donc à les proclamer
officiellement, même si elle perdait encore des membres, par démission
ou empêchement, a expliqué M. Rakotondrabao.
En vertu d’une décision récente de la Cour suprême de Madagascar et
de l’accord de Dakar, la HCC doit effectuer le décompte
“contradictoire” des suffrages et prononcer les résultats. Un autre
membre de la HCC, Florent Rakotoarisoa a déclaré que la proclamation des
résultats était “une question de semaines et pas de mois”.
Il faut également savoir qu’à part le décompte des résultats, la HCC
devrait statuer sur la requête demandant la confrontation contradictoires
des résultats et la requête relative à la disqualification du candidat
Ratsiraka déposée par les avocats du candidat Ravalomanana. Notons que
la requête de Ravalomanana a été introduite par Me Andriamadison, mais
aussi et surtout défendue farouchement par les avocats les plus connus du
pays dont Me William Razafinjatovo dit Olala, les anciens premiers
ministres Norbert Ratsirahonana et Me Francisque Ravony ainsi que par Me
Jacques Sylla, actuel premier ministre.
ENCORE A PARIS ?
En acceptant de se conformer à l’arrêt de la Cour suprême relative à
l’annulation des résultats du 16 décembre (expressément citée dans
l’accord de Dakar), Didier Ratsiraka semble reconnaître que “son HCC
à lui” est illégale. Il en est de même pour la décision de rejet par
cette HCC, de la requête demandant sa disqualification qui s’avère illégale
elle aussi et pourrait faire l’objet d’un nouveau jugement. Autrement
dit, Ratsiraka n’est pas à l’abri d’une disqualification.
Sur le terrain, les choses n’évoluent guère : l’accord de Dakar
imposait à M. Ratsiraka de faire lever les barrages dès sa signature,
mais cela n’a pas été le cas. Nombre de ses partisans, y compris parmi
ses plus proches conseillers, sont opposés à une levée immédiate des
barrages, du moins sans garanties, ont indiqué plusieurs d’entre eux.
“Nous attendons le retour du grand chef pour prendre une décision”, a
déclaré hier un responsable du camp Ratsiraka. “Il faut lever immédiatement
les barrages, nous l’avons fait de notre côté”, a de son côté déclaré
Marc Ravalomanana au cours d’une conférence de presse, à son retour
dans la Grande Ile, vendredi dernier.
L’Amiral Rouge serait toujours en visite privée en France, et des
sources proches de l’Amiral comme il a été indiqué dans l’édition
du quotidien L’Express de Madagascar, aurait affirmé que Ratsiraka
devait arriver hier à Tamatave. L’information n’a pas été confirmée
hier dans la soirée. Autrement dit, Ratsiraka se trouverait encore à
Paris.
Libération
22/04/2002
Madagascar:
la Cour entame un nouveau décompte des bulletins
lundi 22 avril 2002 17:15:35 GMT
ANTANANARIVO
(Reuters) - La Haute cour constitutionnelle malgache a entrepris un
nouveau décompte des bulletins de l'élection présidentielle du 17 décembre,
à l'origine d'une controverse qui a plongé le pays dans une grave crise
politique.
Le
recomptage a fait l'objet d'un accord, jeudi au Sénégal, entre le président
sortant Didier Ratsiraka, et son rival Marc Ravalomanana, maire
d'Antananarivo qui s'est autoproclamé vainqueur du scrutin en accusant
Ratsiraka de fraude.
Ratsiraka
affirme qu'aucun des deux candidats n'a obtenu la majorité absolue nécessaire
pour être élu dès le premier tour et qu'un second tour devrait être
organisé.
L'accord
signé à Dakar prévoit un nouveau décompte pour déterminer si l'un des
six candidats en lice a obtenu la majorité absolue au premier tour, a déclaré
un responsable de la Haute cour lors d'une conférence de presse dans la
capitale.
Dans
le cas contraire, il y aura une période transitoire avec un gouvernement
de réconciliation nationale nommé par les deux prétendants.
Dans
un délai de six mois, un référendum sera organisé pour permettre à la
population de départager Ratsiraka et Ravalomanana, a dit un responsable
de la Haute Cour lors d'une conférence de presse.
Si
la victoire de Ravalomanana dès le premier tour est confirmée, il sera
immédiatement reconnu comme le président.
La
Haute Cour, dont la Constitution reconnaît l'indépendance, n'a pas précisé
combien de temps prendrait le recomptage.
REUTERS
– 22/04/02 –
Madagascar:
la Cour entame un nouveau décompte des bulletins
ANTANANARIVO (Reuters)
- La Haute cour constitutionnelle malgache a entrepris un nouveau décompte
des bulletins de l'élection présidentielle du 17 décembre, à l'origine
d'une controverse qui a plongé le pays dans une grave crise politique.
Le recomptage a fait l'objet d'un accord, jeudi au
Sénégal, entre le président sortant Didier Ratsiraka, et son rival Marc
Ravalomanana, maire d'Antananarivo qui s'est autoproclamé vainqueur
du scrutin en accusant Ratsiraka de fraude.
Ratsiraka affirme
qu'aucun des deux candidats n'a obtenu la majorité absolue nécessaire
pour être élu dès le premier tour et qu'un second tour devrait être
organisé.
L'accord signé à
Dakar prévoit un nouveau décompte pour déterminer si l'un des six
candidats en lice a obtenu la majorité absolue au premier tour, a déclaré
un responsable de la Haute cour lors d'une conférence de presse dans la
capitale.
Dans le cas
contraire, il y aura une période transitoire avec un gouvernement de réconciliation
nationale nommé par les deux prétendants.
Dans un délai de
six mois, un référendum sera organisé pour permettre à la population
de départager Ratsiraka et Ravalomanana, a dit un responsable de la Haute
Cour lors d'une conférence de presse.
Si la victoire de
Ravalomanana dès le premier tour est confirmée, il sera immédiatement
reconnu comme le président.
La
Haute Cour, dont la Constitution reconnaît l'indépendance, n'a pas précisé
combien de temps prendrait le recomptage.
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Midi de Madagascar 23/04/2002
Boto
Victor démissionne de la HCC
La confrontation se fera avec les PV des Crmv,
des candidats, et des observateurs
Par
une lettre en date du 17 avril 2002, adressée au président de la
Chambreadministrative de la Cour Suprême et notifiée le même jour au siège
de la HauteCour Constitutionnelle, Boto Victor, signant en sa qualité
d’ancien président dela Haute Juridiction, a fait connaître que son état
actuel de santé ne luipermet pas d’assumer ses fonctions. D’ores et déjà,
le Haut ConseillerMananjara, en tant que Doyen, et en vertu de l’article
43 de l’Ordonnance2001-003 du 18 novembre 2001 portant loi organique
relative à la HCC, leremplace à son poste. Cette lettre équivaut en
droit à une démission du poste demembre de la HCC et, parallèlement, à
une renonciation volontaire aux fonctionsde président de la HCC. La Haute
Cour comprend désormais 8 membres, et tantqu’aucune manifestation de démission
ou d’empêchement n’est signalée, ceux-cisont considérés comme des
membres à part entière
Preuves
Ils étaient six, hier, à être
présents lors de la conférence de presse donnée à Ambohidahy. En
l’absence de Indrianjafy Georges Thomas et de Berthe Rabemahefa – tous
deux nommés par Didier Ratsiraka à l’époque de la Transition
Razanamasy – Mananjara, Imboty Raymond, Rakivolaharivony Jeanine
Hortense, Rajaonarivony Jean-Michel, Florent Rakotoarisoa et Rakotondrabao
Andriatsihafa Dieudonné ont invité les candidats et les observateurs agréés
officiellement à remettre, au siège à Ambohidahy, les documents en leur
possession pour permettre aux juges constitutionnels de procéder au décompte
contradictoire des résultats de l’élection du 16 décembre dernier.
« Ces documents constituent des preuves devant la loi et
sont nécessaires pour les vérifications et la comparaison »,
a indiqué le Haut conseiller Jean Michel Rajaonarivony.
Obstacle
Outre la constatation de la démission
de Boto Victor, la Cour de céans a également décidé de siéger, même
si le quorum de six
conseillers n’est pas atteint. Elle a motivé sa décision par le fait
que « le retour à la paix sociale à Madagascar est tributaire de
l’accomplissement des attributions immédiates de la HCC telles que fixées
par les arrêts de la Chambre administrative et par l’Accord
de Dakar du 18 avril 2002, à savoir le réexamen des dossiers électoraux
et la proclamation des résultats du scrutin du 16 décembre 2001 pour
l’élection du président de la République, en procédant au décompte
contradictoire des voix obtenues ». « En tout état de cause
(…), toute démission éventuelle ou tout empêchement de membre
survenant au cours des travaux, ne peut faire obstacle à la validité des
actes de la Haute Juridiction, nonobstant les dispositions légales
relatives au quorum », lit-on dans la décision.
Retour
La HCC se met donc au travail. Ses membres ont indiqué hier que
« contrairement aux rumeurs qui ont circulé, selon lesquelles les
documents ont été détruits, nous avons trouvé des dossiers ici, au siège
de la HCC, et nous avons déjà commencé à travailler ». L’Accord
de Dakar n’a pas assigné un délai à la HCC pour la proclamation
des résultats du nouveau décompte. Si, pour l’ensemble des
dispositions de l’Accord, le camp Ravalomanana s’exécute avec de la
bonne volonté, le camp Ratsiraka, par contre, donne l’impression de traîner
les pieds, d’autant que certains analystes de son équipe ont tendance
à faire adopter des hypothèses non prévues par ledit
Accord. Les chancelleries étrangères à Madagascar suivent de près
l’application de la solution de Dakar. Pour elles, et la quasi totalité
des malgaches, le retour à la normale de la circulation des biens et des
personnes dans tout le territoire de Madagascar ainsi que le retour de la
paix civile importent.
Val
Andriamahaitsimiavona
L’Express
de Madagascar – 23/04/2002
Air Madagascar
- Reprise des vols internationaux annoncée pour la première semaine du mois de mai
Le comité ad'hoc mis en place dans ce sens est aujourd'hui en train d'étudier les différents aspects de cette reprise, tels que le chargement, la politique des prix, .... Du côté d'Air Madagascar, on avance avec une certaine assurance que le premier vol se déroulera au cours de la première semaine du mois de mai. Pour être plus précis, on annonce que cette reprise des vols internationaux se déroulera le 6 mai prochain.
Par ailleurs, l'Assemblée générale des actionnaires de la compagnie a tenu une réunion hier. À l'issue de cette réunion, un haut responsable de la compagnie a déclaré que "tout est maintenant bien assis", et "qu'on procédera à la mise en place des nouveaux membres du conseil d'administration" de même que celle du nouveau président du Conseil d'administration d'Air Madagascar qui se fera par cooptation, indique-t-on.
Ppn et produits petroliers
Dorénavant, les Ppn (produits de première nécessité) et les produits pétroliers peuvent entrer et être commercialisés librement dans la capitale. En faire la demande d'autorisation préalable - qui devait être effectuée conjointement auprès du Président de la Délégation spéciale de la province d'Antananarivo (Pds) et du ministère concerné (celui du Commerce pour les Ppn et celui de l'Énergie pour les carburants) - n'est plus obligatoire.
On remarquera que cette décision s'inscrit en droite ligne des Accords de Dakar qui, dans son article 5, engage toutes les parties à "faire respecter la libre circulation des biens et des personnes".
Il faut rappeler que la demande d'autorisation préalable de faire entrer ces produits dans la capitale avait été instaurée dans le but de lutter contre le marché noir qui devenait florissant avec la mise en place des barrages anti-économiques sur certaines routes nationales.
Ces autorisations permettaient aux véhicules transportant ces produits de circuler dans la capitale et de passer sans encombre les contrôles érigés par les fokontany.
Toutefois, on rappellera que ces contrôles ont été maintes fois à l'origine d'abus : certaines cargaisons dont les documents étaient en règle et bénéficiaient déjà de l'autorisation du Pds avaient dû être débarquées et vendues sur place, c'est-à-dire, sur les barrages de contrôle. En définitive, ces cargaisons n'ont pu parvenir chez leur destinataire final.
Avec la levée de ces autorisations préalables, on espère que les abus disparaîtront. Cependant, il est fort à craindre que le marché noir de ces produits ne reprenne à un niveau encore plus intense étant donné que les barrages anti-économiques ne sont pas du tout levés.
Selon le Général Marcel Ranjeva
Pour le général de corps d'armée, Marcel Ranjeva, ancien ministre des Forces armées, l'Accord de Dakar est le premier signal fort porteur d'espérance pour une issue rapide à une crise qui avait déjà coûté des vies humaines et menaçait de perdurer. À partir de maintenant, a t-il affirmé, "la légalité et la légitimité ont des chances de coïncider" si les deux parties sont de bonne foi. "Tout repose desormais sur la bonne foi et personnellement, je pense qu'il n'y a pas lieu d'en douter". Invité à donner son appréciation sur le comportement de l'Armée pendant toute une période tourmentée, il a repondu que si "quelque fois, son comportement pouvait prêter à confusion", on peut dire que l'Armée s'est toujours efforcé de composer -"et c'est là toute la difficulté"- avec l'esprit républicain. "Ni coup d'Etat, ni pronunciamento ni directoire n'ont effleuré l'esprit de l'Institution militaire". De toutes les façons, la crise actuelle a au moins offert à l'armée, selon le général Marcel Ranjeva, l'opportunité de faire son examen de conscience pour repartir d'un bon pied et être en phase avec le potentiel de développement de notre pays.:
ACCORD SECRET ?
L'analyse de l'accord peut également laisser supposer qu'il y ait eu un arrangement secret établi à Dakar entre les deux protagonistes en vue d'une nouvelle échéance électorale dans les six mois. Cela expliquerait peut-être que l'accord de Dakar ait été aussi détaillé sur la procédure à suivre en vue d'une éventuelle période de Transition.
La HCC pourrait donc être invitée très rapidement à promulguer sa décision afin d'éviter que le flou non artistique de la présente situation ne perdure. En outre cet arrangement secret pourrait également traiter de
l'après-Ratsiraka, avec une amnistie pour ses actes (comme celle dont Abdou Diouf aurait bénéficié au Sénégal). L'artifice du recomptage des voix ne servirait alors qu'à apaiser la mauvaise humeur des partisans du KMMR.
Ces idées ne sont cependant que des suppositions, et pour le moment il s'agit de se rendre compte que l'accord de Dakar est encore très fragile et qu'il est nécessaire de lui donner une chance. Le moindre petit dérapage peut le faire définitivement capoter.
Maître Sylla devrait donc réfréner ses ardeurs et sa crainte de voir Norbert Lala Ratsirahonana lui souffler le poste. En effet, le chef de l'AVI connu pour ne pas être très regardant en matière de loyauté (Albert Zafy en a fait l'amère expérience) aurait déjà manifesté à Dakar son intérêt pour être le Premier ministre de la Transition.
Marc Ravalomanana doit donc mettre de l'ordre dans la tête de ses partisans. Et il doit définitivement montrer qu'il est un leader qui dirige ses partisans et non un leader qui est dirigé par eux.
L'analyse sommaire du texte de l'Accord de Dakar montre que c'est Didier Ratsiraka qui a été obligé de donner le plus : il lui a été imposé la confrontation des
PV, l'arrêt des exactions effectués par ses partisans sur les biens et les personnes, une éventuelle élection sous surveillance internationale.
Aussi le KMMR devrait-il également montrer à la fois des signes de bonne volonté pour ne pas se complaire dans des comportements provocants qui risquent hypothétique la levée des barrages.
Car après que Ratsiraka et Ravalomanana se soient embrassés à Dakar,
il ne faut pas que, comme d'habitude depuis l'Indépendance, le peuple malgache ne se fasse b... erner par les politiciens.
Déclaration de l'ambassade des États-unis sur l'accord de Dakar
Le Gouvernement des Etats-Unis d'Amérique se réjouit que M. Ravalomanana et M. Ratsiraka sont parvenus à signer un accord à Dakar, Sénégal, à l'invitation du Président sénégalais Wade et sous l'égide de l'Organisation de l'Unité africaine et des Nations unies. Cet accord devra mettre un terme à la crise politique à Madagascar. Nous sommes encouragés que les deux leaders ont laissé de côté leurs divergences et ont trouvé des compromis pour parvenir à cet accord.
Nous comprenons que cet accord fournit un cadre pour une solution ouverte, transparente et démocratique au conflit électoral du mois de décembre. Nous trouvons que c'est très encourageant que l'accord aboutisse à la fin de la violence, au démantèlement des barrages, à une restauraton rapide de la paix, de la tranquillité, et de l'ordre à Madagascar. Nous nous tenons prêts à aider Madagascar à mettre en application cet accord si la demande s'en fait et à suivre de près son application.
Déclaration du porte-parole du ministère ses affaires étrangères de la république populaire de Chine
Sous les auspices de l'Organisation de l'unité africaine (Oua), de l'Organisation des Nations unies (Onu) et des leaders de certains pays africains, les parties concernées de Madagascar ont signé, le 18 avril, un accord pour résoudre la crise politique actuelle du pays, ce qui signifie des progrès positifs obtenus vers la résolution politique de la crise malgache. La Chine exprime son accueil à cet égard et apprécie, soutient les efforts de la communauté internationale. La Chine souhaite sincèrement que l'accord soit appliqué sans encombre de manière que l'ordre politique, économique et social de Madagascar redevienne normal le plus tôt possible pour favoriser la construction et le développement économique du pays.:
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