Recueil des News sur Madagascar qui nous parviennent 20 juin 2002
(patience les extraits se chargent...)
De nos correspondants à Mada |
LES JOURNAUX |
EXPRESS MADA 20 juin 2002 La France stoppe le vol de "Douze salopards" recrutés pour se battre à Madagascar Bien que l'entourage de M. Ratsiraka qualifie ces passagers de "personnel spécialisé en formation dans le domaine de la sécurité des emplacements publics", il s'agit là de la faute, de l'erreur la plus grave jamais commise par le président sortant à l'égard de son pays et de son peuple. On se souvient parfaitement que Didier Ratsiraka fut le premier à condamner, fut un temps, le recours à des mercenaires pour déstabiliser les régimes aux Comores ou aux Seychelles, et qu'il vécut même une époque de phobie pour tout ce qui pouvait avoir un "look" de militaire travesti en civil. Dans ces tragiques circonstances, peut-il raisonnablement envisager, comme l'annonce le président togolais Eyadéma avec lequel il a eu un entretien hier à Paris, revenir au pays "avant la fin de la semaine" ? Cette décision semble avoir été prise alors que planaît un doute sur la tenue, demain vendredi 21 à Addis Abeba de la réunion de l'OUA sur Madagascar. Dans la soirée, cependant, cette réunion, contrairement à ce qu'avance le président du Togo, était toujours maintenue selon plusieurs sources diplomatiques dans la capitale éthiopienne. Le jet "Falcon 900" bloqué depuis mardi à Dar es-Salaam (Tanzanie) dans son trajet à destination de Madagascar avec 15 Français à bord, dont 3 membres d'équipage, transportait en réalité "douze mercenaires recrutés par Ratsiraka", a révélé dès mercredi matin un haut responsable de l'état-major des forces armées à Antananarivo, présence également confirmée à Paris de sources indépendante, puis officielle. "Ratsiraka a recruté des mercenaires à Paris. Ils sont dirigés par un certain Garibaldi, connu sur le continent africain dans les zones chaudes, en particulier en République Démocratique du Congo (RDC) où il a combattu", a ajouté ce haut responsable militaire. De son coté, sans plus de commentaires, une source proche du président sortant Didier Ratsiraka, contactée par téléphone, indiquait qu'il s'agissait "de personnel spécialisé en formation dans le domaine de la sécurité des emplacements publics". UN FAUX PLAN DE VOL Les douze hommes, tous "de nationalité française mais originaires de divers pays", avaient quitté mardi l'aéroport parisien du Bourget. Le plan de vol du "Falcon 900" prévoyait officiellement, après avoir fait le plein de carburant à Assouan, en Egypte puis à nouveau à Dar es Salaam, que l'appareil atterrisse à Toamasina, pour embarquer une délégation du président sortant pour Addis Abeba, où un sommet des chefs d'Etat de l'organe central de l'Organisation de l'unité africaine (OUA) est prévu. Il s'agissait d'une fausse déclaration, selon des sources militaires à Antananarivo, confirmées par des sources indépendantes, et l'alerte a été donnée aux autorités de l'aviation civile d'Antananarivo, qui a interdit à l'appareil de survoler le territoire malgache. Pour l'anecdote, c'est le même appareil qui avait été loué à une société française privée et affrété par le gouvernement français pour transporter M. Ravalomanana et sa délégation dans la capitale sénégalise pour la réunion dite de "Dakar II", le 8 juin dernier. Au retour, il avait déjà fait escale à Dar es Salaam ou il avait pris du retard suite à un incident technique. "Madagascar sera leur tombe", avait promis un général de l'armée régulière, qui s'est dit peu impressionné par "douze barbouzes". "DISPOSITIONS APPROPRIÉES" Finalement, les autorités françaises ont pris "les dispositions appropriées" pour interrompre le vol de cet avion et de ses passagers vers Madagascar, a annoncé mercredi à Paris le porte-parole adjoint du ministère des affaires étrangères, Bernard Valéro, après avoir, auparavant, qualifié l'événement de "péripétie". Une source aéroportuaire à Paris s'étonnait cependant mercredi que la douzaine d'hommes aient pu "partir sans se faire remarquer par la Police de l'air et des frontières qui peut consulter des fichiers". L'avion, après avoir été bloqué sur intervention des autorités françaises, à Dar es-Salaam, est donc reparti pour Paris hier en fin d'après-midi où il était attendu vers minuit dans la capitale française. "Dès que nous avons été informés qu'un avion privé ayant à son bord des passagers aux intentions suspectes volait à destination de Madagascar, nous avons immédiatement pris des dispositions appropriées afin d'interrompre ce vol en liaison avec les autorités en Afrique concernées par la route de cet avion", a expliqué M. Valéro. "Cette affaire, et les informations dont je dispose maintenant me conduisent à rappeller que la France condamne avec vigueur ce type d'action et ne saurait tolérer que son territoire soit utilisé pour des opérations de ce type", a poursuivi le porte-parole adjoint du Quai d'Orsay qui a, à nouveau, appellé "toutes les parties dans la crise malgache à la responsabilité". "PLUS MILITAIRE QUE CIVILE" L'avion a décollé vers 17h15 locales (14h15 GMT), ont indiqué les services de l'aéroport de Dar es Salaam. Les formalités d'embarquement des douze passagers et des quatre membres d'équipage, dont une femme, se sont effectuées sans mesures particulières de sécurité, et sans déploiement de forces de l'ordre autour de l'avion, a constaté un correspondant de l'AFP. Les douze passagers étaient des hommes à l'allure plus militaire que civile, a-t-il remarqué en les voyant passer dans la salle d'embarquement. Aucune mesure particulière n'était requise, car les occupants de l'avion "n'ont violé aucune loi en Tanzanie", a expliqué un représentant des autorités du pays. LE GOUVERNEMENT S'ENGAGE À POURSUIVRE LES MERCENAIRES Dans un communiqué, non signé, du ministère des affaires étrangères parvenu par fax à la rédaction hier, "les autorités malgaches (qu'elles) ne peuvent admettre les ingérences, quelle qu'en soit la source, et les manoeuvres de déstabilisation, quels qu'en soient les auteurs". "Elles s'engagent à poursuivre ces mercenaires devant les institutions compétentes, en coopération avec les autorités de leur pays d'origine, du pays d'arrestation et de tout pays susceptible d'être impliqué en vertu du droit international et des conventions pertinentes". Après avoir "remercié en premier lieu les autorités tanzaniennes et les autorités des pays amis qui ont permis à temps d'arrêter à temps les projects d'actions criminelles", le communiqué conclut que "Madagascar réffirme son souhait et sa volonté d'éradiquer du continent africain le terrorisme aussi bien que les coups d'Etat anti-démocratiques". Industries locales "Les industries locales ne sont pas en situation de monopole, et ne peuvent plus maintenir les prix d'avant " . C'est la déclaration d'un industriel malgache, qui, cette fois-ci, a requis l'anonymat, suite à un article paru dans la presse concernant la facilité d'ajustement des prix effectué par des sociétés monopolistes. En tout cas, les dirigeants actuels connaissent la situation, les réalités et les défis à entreprendre des industries locales à la sortie de crise dont la hausse des prix fera partie des mesures à entreprendre. En effet, les industries locales, à l'instar des entreprises franches et des industries monopolistes vivent dans l'ambiance de la concurrence avec des situations différentes, entre autres, supporter les surcoûts et les diverses crises qui frisent la faillite (barrages anti-économiques bloquant les matières premières), et rattraper ces surcoûts tout en reconstituant la trésorerie (carburants au marché noir…) . Donc, forcément, il y aura une augmentation des prix dans une économie dévaluée. En principe, une concertation devrait être établie entre les industriels locaux et l'Administration concernant les subventions, les taux bonifiés des avoirs fiscaux, les salaires du personnel et la Tva révisée de moins de 20% sur les produits de première nécessité (Ppn). Avec les exonérations, ces produits arrivent moins chers au niveau des consommateurs dont le pouvoir d'achat se fait sentir avec le chômage. En tout cas, le ministre du commerce a déjà annoncé des études à plusieurs variantes de la Tva. Pour la relance, le contexte va changer. Les discussions avec les bailleurs de fonds vont aborder de nouvelles solutions qui cadrent plus avec l'actuel. " Pourquoi importe-t-on des produits qui existent à Madagascar ? Où est la protection des industries locales ? Qu'en est-il de l'économie de devises ? " Des questions pertinentes qui aboutiraient au thème du libéralisme sauvage. Ne critiquant pas les importations, les industries locales ont besoin de relance, de l'aide et de la protection dans une durée déterminée pour satisfaire avec qualité les exigences des consommateurs et améliorer l'économie de devises. D'ailleurs, importer des produits existants entraînerait une perte de devises. Les syndicats des industries revendiquent de ne pas payer les droits de douanes et de bénéficier des exonérations qui sont des facteurs de croissance. Actuellement, des menaces planent sur des containers de Ppn dans les ports qui n'ont payé des taxes douaniers. Très compétitifs sur le marché, ces produits vont tout déstabiliser. Et des produits venant de l'Asie du Sud-Est de très mauvaise qualité abondent les marchés. Dans ces cas, il n'y a que l'application stricte des lois et des sanctions sévères pour les opérateurs indélicats. Les industriels locaux devraient s'y mettre ensemble pour combattre la corruption et pour une concurrence saine. Crise malgache L'Organisation de l'unité africaine préparait toujours mercredi soir le sommet des chefs d'Etat de l'organe central chargé des conflits, prévu le 21 juin à Addis Abeba et consacré à la crise malgache, ont indiqué plusieurs diplomates. "Les préparatifs sont toujours en cours pour la tenue de ce sommet", a affirmé un diplomate ouest-africain proche du dossier en précisant que "des invitations avaient été lancées dès samedi à MM. Ratsiraka et Ravalomanana". "Pour le moment, il (le sommet) est toujours d'actualité", a souligné un autre diplomate de la région. La réunion de l'OUA en suspens Le président sortant Didier Ratsiraka "va rentrer" à Madagascar à la fin de cette semaine, "vendredi ou samedi", a annoncé par téléphone à l'AFP à Abidjan le président togolais Gnassingbé Eyadéma, à l'issue d'un entretien mercredi avec M. Ratsiraka à Paris. "Nous avons eu un long entretien, au cours duquel M. Ratsiraka a affirmé que la lutte électorale continuait, et qu'il voulait un second tour de l'élection présidentielle. Il est très déterminé et décidé", a poursuivi M. Eyadéma, actuellement en "visite privée et de travail" à Paris. "Cela ne m'étonne pas de Ratsiraka. C'est un monomaniaque. Il fera tout pour revenir par la force à Madagascar", a par ailleurs indiqué à Paris une source malgache favorable au président Marc Ravalomanana. "Le pouvoir il faut l'avoir dans la légalité. C'est comme le football. A la fin de la 1ère mi-temps, une équipe mène par 2 à 1. Quand l'arbitre siffle le début de la seconde mi-temps, une équipe refuse de reprendre le match. Ca ne va pas", a commenté le président togolais. Le chef de l'Etat togolais a par ailleurs indiqué avoir reçu mercredi un appel téléphonique du secrétaire général de l'Organisation de l'unité africaine (OUA), Amara Essy, au cours duquel ce dernier a émis l'hypothèse d'un report du sommet des chefs d'Etat de l'OUA consacré à la crise malgache et normalementprévu le 21 juin en Ethiopie. A titre personnel, M. Eyadéma a indiqué qu'il ne comptait pas se rendre à ce sommet à la date prévue. Selon lui, M. Essy a lui précisé qu'il n'avait pas encore en sa possession la confirmation de la venue des chefs d'Etat concernés. De son côté, le ministre togolais des affaires étrangères a précisé que c'est "à sa demande, pour parler de la crise malchache", que M. Ratsiraka a été reçu par le président Eyadéma. "Pour nous, a-t-il indiqué, il fallait aller au second tour de la présidentielle malgache pour sortir de la crise et trouver une solution sur une longue durée", a ajouté M. Panou, qui a précisé ne pas avoir assisté à l'entretien entre les deux hommes. "Nous apprécions toutes les initiatives, a-t-il ajouté, faisant référence au plan de sortie de crise proposé après la réunion de Dakar II, mais ce plan n'est pas suffisant. Et le gouvernement de transition qui vient d'être formé mardi à Antananarivo est un gouvernement qui ne regroupe que des amis de Marc Ravalomanana". "Je ne pense pas que le président Ratisaraka ait abandonné la partie", a conclu le ministreKoffi Panou en ajoutant que "le président Eyadéma n'est pas à Paris pour s'occuper de Madagascar", mais qu'il y effectue une "visite privée et de travail" en compagnie de ses ministres des affaires étrangères, de la défense et de la coopération. Sambava Dans la vie qui reprend petit à petit son cours normal, les Sambaviens semblent se rendre soudainement compte qu'il manquait encore quelqu'un à l'appel : leur maire. Pas de panique : l'intéressé, Ianonjafy Marcellin, qui séjourne actuellement dans la capitale, a annoncé qu'il serait très bientôt de retour dans sa ville. Les hommes de la Dgidie, présents dans la ville depuis dimanche dernier, sont repartis hier vers la capitale, emmenant avec eux six suspects arrêtés au cours des investigations qu'ils y ont menées. Les six détenus seront déférés au Parquet d'Antananarivo. Hier dans l'après-midi, quarante hommes des forces gouvernementales sur place se sont envolés pour Antsohihy. Ils renforceront les rangs des troupes de l'armée de la République sur le " front " nord-ouest, d'Antsohihy à Nosy Be en passant par Ambanja, dernières poches de résistance rebelles. Par ailleurs, mardi dernier, dans la soirée, le général Behajaina, commandant en chef des forces républicaines envoyées dans la région de la Sava, est intervenu sur les ondes d'une radio locale pour expliquer le rôle et la mission de ses troupes. Intervention dans laquelle il a notamment déclaré que lui et ses hommes n'étaient pas là pour accomplir une quelconque vengeance mais bien pour "rétablir la confiance de la population envers ses dirigeants, afin qu'elle se sente en sécurité". Toujours à propos d'intervention radiodiffusée, hier soir, sur une radio de la place, le Président de la délégation spéciale de la province d'Antsiranana, Jaosoa Jean Pascal, a annoncé la venue pour ce jour, dans la matinée, du président de la République, Marc Ravalomanana en personne. Pourquoi ne pas le prendre au mot ? On n'en parle plus. Référendum ? L'idée n'est plaisante que si elle englobe une nouvelle Constitution car, au-delà de ce combat de chefs, le problème de fond est désormais cette épineuse question de l'autonomie des provinces. On en reparlera. Dans tous les domaines, on l'a bien et surtout vu ces dernières années sur le plan économique, les demi-mesures ne sont jamais propres à produire les vrais effets voulus. Chaque décision, ou semblant de décision, encourageante prise est systématiquement suivie d'une application en demi-teinte de nature à saper l'enthousiasme et à désespérer les attentes populaires, qui sont surtout "qu'on en finisse". Du côté d'Ambohitsirohitra, cette dissolution du gouvernement dimanche suivie de la formation mardi d'un "nouveau" qui est, à quelques transfuges mineurs près, le clône du précédent ne pouvait provoquer le soulagement espéré, attendu. C'est même, à la limite, une forme de provocation. Si le président Wade, par exemple, a pris pour argent comptant la promesse de la formation d'un vrai gouvernement de réconciliation, on n'aura sans doute pas tardé à lui faire comprendre qu'il a été trompé. Du côté d'Ambodiatafana, on ne fait guère mieux. La maladresse, involontaire ou délibérée, d'envoyer des "mercenaires" étrangers suffisamment inexpérimentés pour qu'ils se fassent coincer, comme des bleus, dans un aéroport africain, relève aussi de ces incessants crocs-en-jambe que l'on se balance ici et là dans le but manifeste d'enrayer le "processus de paix". Le réalisme, inéluctable en politique, un jour ou l'autre, qui est la seule démarche positive possible, exige désormais que l'on en finisse au plus vite avec ces caprices au sommet et que l'on cesse de jouer sur les mots. La communauté internationale, par exemple, en l'occurence l'Organisation de l'unité africaine qui tente dans cette affaire malgache de redorer son blason, ne peut exiger du président Ravalomanana qu'il fasse des concessions politiques marquantes à son adversaire, sans se mettre à dos une partie non négligeable et agissante de ses soutiens politiques piaffants et populaires galvanisés. Elle doit prendre en compte que c'est à dose homéopatique qu'il doit agir. La réaction, par exemple, à l'idée d'une amnistie est significative à ce sujet. Aussi l'entrée de caciques ou de barons du camp Ratsiraka dans un gouvernement Sylla, même à titre transitoire, relève-t-elle d'une utopie pure et simple. On doit aussi comprendre le souci du président sortant, que partage semble-t-il la communauté internationale, de faire en sorte que cette crise post-électorale aux conséquences démesurées pour l'économie du pays, trouve une solution aménagée, réfléchie et donc forcément légale, par les voies juridiques ou constitutionnelles appropriées, afin que les conditions par lesquelles M. Ravalomanana sera finalement parvenu au pouvoir ne puissent constituer un précédent, heureux certes pour l'intéressé, mais quand même fâcheux pour la démocratie, même si c'est en son nom que l'on s'en écarte. Après avoir refusé l'idée même d'observateurs étrangers, après avoir concédé leur présence, M. Ratsiraka est aujourd'hui d'accord - par écrit - pour une prochaine votation sous contrôle - pas observation - international. Alors, pourquoi ne pas le prendre au mot ? Reflexions sur la pratique politique Avec l'"AME" créé par le général Ramakavelo, Madagascar vient donc de se doter de son énième parti politique, dont la profusion quantitative (plus de 150) est à l'inverse de la richesse qualitative des idées qui animent le débat politique.. DES ÉLECTIONS TOUJOURS TRUQUÉES Les élections ont presque toujours été faites dans le but de favoriser le maintien au pouvoir de ceux qui les organisaient, sauf pour la transition de 1991-1993 sous Guy Razanamasy et celle de 1996 sous Ratsirahonana Les organisateurs des élections s'arrangent toujours pour créer des conditions favorables à leur réélection dans le cas des présidentielles ou à une domination de leur parti dans le cas des législatives, soit de manière légale par un code électoral, une HCC ou une Constitution à leur avantage, soit de manière irrégulière par des fraudes. Ainsi, les résultats des élections ne sont jamais fiables et ne reflètent pas le degré de popularité ou d'impopularité de ceux qui les gagnent : Philibert Tsiranana, plébiscité en janvier 1972 à 99,99% fut balayé 4 mois plus tard; Didier Ratsiraka, élu à 62% en 1989 fut éjecté deux ans après. Dans ces conditions où les diverses versions de la Haute Cour Constitutionnelle ne sont que des chambres d'enregistrement de la Voix de leur Maître, il est normal que les résultats des élections soient continuellement discréditées. IMPUNITE DES MALVERSATIONS Le contrôle du fonctionnement de l'Etat et de la démocratie est dans la pratique inexistant. Les fraudes électorales, les détournements de deniers publics, la corruption, l'abus de bien sociaux, le trafic d'influence et l'exigence de commissions au moment de la passation des marchés publics à tous les niveaux sont des secrets de polichinelle. Et même si les pays étrangers ne doivent pas béatement servir de référence, on ne peut qu'envier les pays où le fait d'être maire, ministre, député ou président du Conseil d'Etat (comme Roland Dumas en France) n'empêche pas d'être mis en examen, condamné et emprisonné. Même le fait d'être Président de l'Etat le plus puissant du monde n'a pas empêché Richard Nixon et Bill Clinton d'être poursuivis judiciairement dans le cadre du Watergate et du Monicagate. Le fameux cas Voninahitsy, qui aurait pu servir d'exemple n'a été utilisé qu'à des fins de vengeance politicienne. Tant que les allées du pouvoir resteront le plus sûr moyen de se protéger des bras de la justice, nos hommes politiques seront toujours encouragés à se considérer comme intouchables dans leurs pratiques honteuses. L'épouvantail de la Haute Cour de Justice est agité à chaque nouveau pouvoir qui s'installe, mais tellement de personnes ont intérêt à ce qu'elle ne puisse jamais fonctionner qu'on doute véritablement de son effectivité future. AUCUN CONTRE-POUVOIR Une formation politique qui arrive au pouvoir n'a qu'une idée en tête : verrouiller pour assurer sa longévité. Cela se fait par le biais de trois méthodes efficaces. Primo, le partage des postes pour contenter tout le monde (et la création d'autres postes au cas où la première fournée est insuffisante). Secundo, assurer la domination dans les rouages essentiels de l'Etat, à commencer par les ministères-clés (enseignement, information, finances) et l'Assemblée. Ainsi, pour s'assurer la bonne collaboration des députés et éviter des velléités de rébellion, le Premier ministre Ravony avait crédité en son temps chacun des parlementaires d'un 4x4 neuf. Aucun gouvernement par la suite n'a osé leur ôter cet avantage incongru. Tertio, le verrouillage du maximum d'organes de presse par l'extension d'un réseau "d'amis" dans les salles de rédaction qui filtrent et empêchent la sortie de toute critique, imposant de fait la dictature d'une pensée unique. Ainsi, la population, hypnotisée par des articles et reportages encenseurs, est incapable d'analyser, maintenue dans un état d'infantilisme politique aigu et chronique. Ceux qui osent émettre une voix discordante sont tout de suite taxés d'ennemis de la lutte populaire. GIROUETTES AU GRÉ DES VENTS Quatrièmement, la pratique de la politique n'est pas basée sur un débat d'idées mais juste sur un positionnement pour ou contre d'autres politiciens. Rares sont ceux qui présentent un véritable projet de société, se contentant de formules et de slogans à l'emporte-pièce qui soulèvent la ferveur populaire mais montrent un grand déficit de capacité conceptuelle chez nos hommes politiques. Il n'y a donc aucun cloisonnement strict dans la vie politique malgache, à l'instar de la droite et la gauche françaises, des républicains et démocrates américains, des conservateurs et travaillistes britanniques. Ainsi, alors qu'on ne conçoit pas un Lionel Jospin passer parmi les leaders du RPR pour se recaser dans le pouvoir, à Madagascar il est courant de voir des politiciens fluctuer allègrement de l'opposition acharnée au soutien indéfectible. Un exemple parmi tant d'autres, Lila Ratsifandrihamanana qui déclamait des poèmes incendiaires contre Ratsiraka en 1991 sur la Place du 13 Mai est devenue ministre de ce dernier en 1997, puis le vent ayant tourné, est maintenant devenue conseillère de Marc Ravalomanana. En effet, comme aucune idéologie politique ne sous-tend le débat, on peut voir ensemble des gens que rien ne rassemble, sauf un but éphémère: faire tomber l'ancien et faire monter le nouveau (en attendant de le faire tomber lui-même plus tard). Ces comportements de girouettes au gré des vents politiques ne peuvent qu'être de mauvais exemples pour l'éducation de la population, privée de repères politiques stables et fiables. Cela favorise en outre des alliances contre nature, de fondement trop ponctuel pour pouvoir être durable comme les Forces Vives de 1991 ou le KMMR actuel. DES SLOGANS FAUTE DE PROGRAMME Les partis qui souhaitent faire du débat politique un débat d'idées sont condamnés à l'échec. Sinon, comment expliquer la déroute du Leader-Fanilo aux dernières présidentielles, alors qu'il était sans doute le seul parti à présenter un véritable programme et un projet de société, après avoir suggéré un code d'éthique de la pratique politique à Madagascar qui fut d'ailleurs toisé de haut par la majorité des politiciens professionnels. Certes le Leader-Fanilo a sans doute été victime de plusieurs facteurs, dont la démesure des moyens mis en oeuvre par les deux principaux rivaux. Mais le fait demeure qu'un parti souhaitant dépasser le débat de personnes pour créer un débat d'idées n'a pas d'avenir dans le microcosme politique malgache, habitué à voter pour le charisme d'individus et non d'idées. Ceci peut également s'expliquer par le fait que très peu de nos politiciens n'ont appris ce qu'est la vraie Politique, ayant été formés sur le tas et même au moule des manifestations de rue. Question : combien de nos députés sont capables de comprendre une loi des finances, qu'ils sont pourtant censés discuter et voter ? Pour exister, l'Etat de droit commence dans la tête de ses propres serviteurs, et doit pouvoir, savoir et oser réprimer les politiciens véreux, même quand ils sont des alliés. On peut également constater que nos politiciens n'ont pas de projet de société car ils n'ont pas de vision à long terme, trop préoccupés par le court terme des prochaines élections ou du prochain remaniement. Cela est déplorable, car répétons-le, un slogan ou un verset biblique n'est ni un projet de société, ni un programme politique, encore moins un programme économique. On doit donc légitimement s'inquiéter de voir les techniciens censés être les gardiens de la compétence et du rationnel se mettre à débiter des slogans au lieu de raisonner. Ainsi, le vice-premier ministre Rajaonarivony, récemment interrogé par la presse sur les rumeurs de difficulté de paiement des fonctionnaires, a jugé bon de répondre d'un ton pontifiant "matokia, aza matahotra" (ayez confiance, n'ayez pas peur), paraphrasant le dernier verset biblique à la mode. A croire que le technocrate Narisoa Rajaonarivony n'a pas obtenu son fameux PhD à l'Université d'Auburn (USA), mais au collège théologique d'Ivato. Une innovation tellement traditionnelle Par NASOLO-VALIAVO Andriamihaja Longtemps, parce que l'instruction publique malgache allait dans le sens de cette " normalisation ", j'ai pu regretter que les alternances se passaient sans heurt, et dans ce qui, semble-t-il, se rapproche le plus de l' " esprit républicain ", en France, en Europe, et en Occident. Jamais, jusqu'à ces derniers temps, je ne m'étais interrogé si cette équation numérique qui marginalise la minorité était bien la meilleure méthode démocratique. Car il faut bien se souvenir que la démocratie n'est qu'un vague principe mais que ce sont surtout la méthode politicienne, le consentement citoyen et les pratiques quotidiennes qui en affinent la définition au jour le jour. Nombrilisme exacerbé sans doute, mais il me semble que le cas malgache de ces sept derniers mois peut faire jurisprudence. Certes, un doute, aussi minime soit-il, subsiste quant à la majorité absolue ou relative de l'élection du 16 décembre 2001. Pourtant, grâce à " l'évolution de la situation sur le terrain ", le camp qui se rapproche aujourd'hui le plus de la reconnaissance internationale fait allégeance à la nécessité d'une réconciliation nationale. Ailleurs, l'équation, celle sinon des urnes du moins dans l'immédiat de " l'évolution de la situation sur le terrain ", aurait abouti à une situation aussi limpide qu'implacable. À Madagascar, nonobstant le doute de tout à l'heure, le plus fort recherche la justice en associant le plus faible à sa victoire. C'est une innovation traditionnelle qui peut porter le nom de " fihavanana ". Oh, sans doute, pour des juristes et des politistes malgaches éduqués au moule français, européen ou occidental, cette concession peut sembler absolument hérétique. Les chambres de délibération ne sont-elles pas systématiquement composées en nombre impair pour qu'un ballottage parfait ne paralyse leur décision ? À Madagascar, la tradition a retenu que les conseillers du roi étaient au nombre symbolique de douze. Il s'agissait alors moins d'imposer une idée par un vote majoritaire que de parvenir au consensus de la thèse des uns et de l'antithèse des autres. La décision royale, quoique apparemment arbitraire et sans recours, bénéficiait à chaque fois de l'adhésion populaire. C'est que, dans le processus de décision - et c'est bien le plus important - tout le monde a été associé et personne n'a été oublié. Après sept mois de polémiques et d'invectives, la réconciliation nationale aura d'abord besoin de la galanterie du temps. Cette réconciliation nationale sera d'ailleurs plurielle puisqu'il faudra raccommoder les ethnies, tolérer les clivages d'opinion, et dépasser les querelles personnelles. La " démocratie " qui a été la nôtre oscilla indéfiniment entre le " teny ierana " (consultation) et le " manjaka tsy roa " (unicité de décision). Surtout, cette réconciliation nationale devra associer tout le monde, pour débusquer chaque nid d'extrémisme, à charge pour le Chef d'arbitrer pour que le fort soit juste.
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LE JIR - ARTICLE DU 20/06/2002 Dépêches AFP - 20/06/2002 Midi de Madagascar - 20/06/2002 Ampy Portos en fuite à Mayotte et en garde à vue à Dzaoudzi Swiss Info Italian - 20/06/2002 Jeune Afrique l'Intelligent -20/06/02 Nosintsika , alarobia 19 jona 2002
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Actualités diplomatiques du ministère des Affaires étrangères AFP | 19.06.02 | 16h22 AFP | 19.06.02 | 18h50
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AFP | 19.06.02 | 13h24 Actualités diplomatiques du ministère des Affaires étrangères |
Message: article RFI
Dossier d'actualité. le 20/06/2002 Madagascar Leur «mission» a duré moins de quarante-huit heures. Le Falcon 900 privé transportant les douze «mercenaires» français, tous recrutés par l’entourage de l’ancien président malgache Didier Ratsiraka, a soigneusement évité de se poser à Paris, d’où il avait décollé mardi. Il a atterri dans la nuit de mercredi à jeudi à l’aéroport de Lyon-Satolas, à l’abri des médias et des cars de police. Après avoir été pris en charge par la police de l’air, tous les passagers du Falcon 900 ont quitté libres l’aéroport. «Au vu du droit français, a précisé à l’Agence France-Presse une source proche du dossier, il n’y avait aucune infraction». L'étrange équipée de douze «mercenaires» français Les douze «mercenaires» français sont rentrés en France dans la nuit de mercredi à jeudi. Leur avion a atterri à Ly! on-Satolas qu'ils ont ensuite quitté libres. Plusieurs voitures de police et cinq fourgons avaient bien été mobilisés à l’aéroport du Bourget, près de Paris. De nombreux journalistes attendaient le retour (peu glorieux) de ce commando «aux allures plus militaires que civiles» qui avait en vain tenté de se poser à Toamasina (ex-Tamatave), dans l’espoir de pouvoir en savoir davantage sur cette étrange tentative de débarquement sur la Grande Ile de Madagascar dans le but évident d’aider les partisans de l’amiral Ratsiraka. Leur déception a été à la mesure des questions qui demeurent sans réponse à propos d’une équipée presque dérisoire mais qui ne peut qu’aggraver la situation qui prévaut à Madagascar depuis les élections de décembre dernier. Première question : qui sont ces mercenaires ? Dès mercredi matin, lorsque leur avion, contraint d’atterrir à Dar-Es-Salam (officiellement pour se ravitailler en kérosène) avait été retenu par les autorités tanzaniennes, apparemment sur demande du gouvernement malgache, il est clair que ces «mercenaires» sont au service de Ratsiraka. L’état-major du nouveau président Ravalomanana, accuse aussitôt l’ancien président de vouloir monter un putsch. Selon des sources concordantes ils sont tous de nationalité française «mais originaires de divers pays». Une source militaire à Antananarivo précise que ces «mercenaires» sont dirigé par un certain «Garibaldi», un personnage bien connu dans les milieux para-militaires français, ainsi que sur plusieurs «fronts» africains. Si l’on croit Le Figaro du 20 juin, ce commando avait pour mission soit d’encadrer des hommes demeurés fidèles à Ratsiraka dans les zones qu’il contrôle encore, soit d’organiser à Antananarivo un attentat contre Marc Ravalomana. Toujours d’après le quotidien français, l’entourage de Ratsiraka a contacté dernièrement à Paris une société spécialisée dans la sécurité et dirigée par un ancien responsable de la DGSE. Celui-ci aurait «sous-traité» cette demande auprès d’une «officine fortement impliquée dans l’ancienne guerre civile congolaise dans le camp du président Sassou Nguesso». Une entreprise dirigée par Marc Garibaldi, qui avait à l’époque dépêché sur Brazzaville une centaine de mercenaires et ainsi contribué à la victoire de Sassou Nguesso sur son adversaire, le président Lissouba. Cette fois-ci, la mission de ces «mercenaires» était de «sécuriser une plate-forme aéroportuaire ainsi qu’un port» malgache ; mais, toujours selon Le Figaro, Marc Garibaldi était déjà «criblé», c’est-à-dire sous surveillance intensive des services de renseignement français. Deuxième question : qui a aidé Ratsiraka à monter cette opération ? Arrivé en France le 13 juin dernier, l’ancien président malgache avait quitté précipitamment son pays de façon quelque peu inattendue dans un Airbus qui avait été mis à sa disposition par la France. Ses explications avaient alors été ambiguës sinon inquiétantes. Tout en précisant qu’il ne «fuyait pas» son île, parce que «ce serait vraiment une désertion», Ratsiraka déclarait en effet qu’il allait «travailler à l’étranger à la recherche d’une solution à la crise malgache». En réalité, ses partisans venaient de perdre plusieurs régions au profit de son adversaire. D’où une certaine précipitation de la part d’un président sortant déterminé à reconquérir le pouvoir à Antananarivo. Mercredi, alors que l’équipée des «mercenaires» semble déjà compromise, Ratsiraka rencontre à Paris son homologue togolais Eyadéma : il apparaît très «décidé et déterminé» à reprendre le pouvoir. Il dit vouloir rentrer au pays dès vendredi ou samedi. Le lendemain, son porte-parole déclare pour sa part qu’il «doit quitter» la capitale française dès ce jeudi soir 20 juin, pour se rendre à Addis Abeba, où doit se tenir vendredi un sommet spécial consacré à la crise malgache. De son côté le secrétaire général de l’OUA Amara Essy évoque l’hypothèse d’un report de ce sommet. En ce qui concerne le Falcon 900 des «mercenaires», seul l’ambassadeur malgache en France, Malalazu Raolison ose s’exprimer. «Il n’y a pas de mercenaires dans l’avion, nous a-t-il déclaré. Ce sont des civils spécialisés dans la sécurisation des lieux publics. Si cela pose des problèmes avec des pays amis, et bien que l’avion fasse demi-tour. On va se former par correspondance». Le ministère français de la Défense déclare pour sa part qu’il n’est «absolument pas concerné» par cette affaire de mercenaires. «L’année dernière des dispositions ont été prises afin de préciser que tout ce qui concerne le mercenariat avec recrutement n’était pas toléré sur le territoire français», a précisé le général Alain Raevel, porte-parole adjoint de la Défense. Quant au ministère français des Affaires étrangères, il a fait savoir mercredi soir : «Dès que nous avons été informés qu’un avion privé ayant à son bord des passagers aux intentions suspectes volait à destination de Madagascar, nous avons immédiatement pris des dispositions appropriées afin d’interrompre ce vol en liaison avec les autorités en Afrique concernées par la route de cet avion». Son porte-parole adjoint Bernard Valéro a ensuite précisé : «Cette affaire me conduit à rappeler que la France condamne avec vigueur ce type d’action et ne saurait tolérer que son territoire soit utilisé pour des opérations de ce type». Quelques heures plus tôt le même porte-parole adjoint avait qualifié de simple «péripétie» l’équipée rocambolesque du Falcon 900 : «Je comprends qu’il s’agit d’un aéronef privé. Nous n’avons donc pas de commentaire particulier au delà des informations de presse que vous évoquez», a-t-il indiqué à la presse. Enfin, il semble bien que le gouvernement français soit intervenu énergiquement pour arrêter une opération vouée à l’échec et aux conséquences politiques incalculables à Madagascar. Mais il est également évident que Didier Ratsiraka a bénéficié de l’aide d’amis basés à Paris. De plus, une source aéroportuaire à Paris citée par l’AFP s’étonnait mercredi que la douzaine d’hommes «aux allures plus militaires que civiles» aient pu «partir sans se faire remarquer par la Police de l’air et des frontières qui peut consulter». Elio COMARIN |
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