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Journal
de l'ile de la Réunion 26/04/2002
LES
ZATOVO DE TAMATAVE RENIENT RATSIRAKA
Les Zatovo, “association” de jeunes très actifs dans le maintien des
barrages à Brickaville, se retournent aujourd’hui contre Didier
Ratsiraka. Par des tracts circulant en ville, cette “association” se
dit, en effet, contre la signature des accords de Dakar par M. Ratsiraka.
Ils ont ainsi renforcé les barrages, avec la démission du gouvernement
Sylla comme seule condition pour les lever. A Tamatave, la population semble
fatiguée de ce blocus et se prépare à manifester pour que son arrêt soit
effectif si, d’ici samedi, aucune action n’est menée dans ce sens.
Selon des informations recueillies sur place, le retour de M. Ratsiraka
serait prévu ce week-end ou lundi prochain.
Journal
de l'ile de la Réunion 25/04/2002 L'accord
de réconciliation de Dakar était toujours dans l'impasse hier à
Madagascar, où les partisans du régime Ratsiraka maintiennent leur blocus
de la capitale en attendant le retour de leur chef, toujours en France, et
les résultats officiels de la présidentielle.
En
attendant les résultats et le retour de Ratsiraka
Madagascar :
L'accord de Dakar dans l'impasse
Le
camp Ravalomanana est resté muet hier, multipliant réunions de conseillers
et de ministres au sujet de la levée des barrages routiers qui asphyxient
Antananarivo et la région des hauts plateaux. “On piétine, la situation
est bloquée, toutes les décisions semblent suspendues à deux choses : le
retour de M. Ratsiraka et la proclamation des résultats de l'élection”,
s'est inquiété un expert étranger.
Depuis l'accord, M. Ratsiraka est en France et observe un mutisme total.
“Chaque jour, on annonce son retour mais personne ne sait”, a remarqué
un autre observateur étranger proche du dossier.
“Nous ne savons pas, nous ne sommes pas prévenus, nous attendons ses
instructions”, a assuré un proche collaborateur de M. Ratsiraka pour
justifier le maintien des barrages.
D'autres observateurs étrangers et malgaches ont assuré qu’il ne contrôle
plus les jusqu'au-boutistes de son camp, dont plusieurs ont assuré ces
jours derniers qu'ils estimaient avoir été “trahis” par leur chef à
Dakar.
L'attention s'est également focalisée sur la Haute cour constitutionnelle
qui, aux termes de l'accord, doit effectuer un nouveau décompte des résultats
du premier tour de la présidentielle.
Selon des membres de la HCC, le décompte a commencé le 17 avril, mais
certaines informateurs proches de l'institution assurent qu'il n'a pas
encore été entamé.
NOSY BE AU BORD DE LA SÉCESSION
Hier, Samuel Lahady, le gouverneur de Toamasina, fief de M. Ratsiraka, a
renforcé le blocus par un décret interdisant tout transbordement de
carburants sur la côte Est, qui dépend de sa province, par un décret. Ces
dix derniers jours, 300 000 litres de carburants au total ont quitté
Toamasina pour le port de Manakara, plus au sud, d'où ils ont pu être
acheminés par la route jusqu'à Antananarivo.
Dans les provinces du Nord, les violences et intimidations contre les
partisans de M. Ravalomanana se multiplient depuis la signature de l'accord,
a-t-on appris de sources étrangères et auprès d'habitants et de
gendarmes.
Sur l'île touristique de Nosy Be, le gouverneur de la province d'Antsiranana,
considéré jusqu'ici comme un des “durs” du camp Ratsiraka, organise
une sorte de sécession, épaulé par des élus locaux et un commando de
militaires qui ont mis la population en coupe réglée depuis deux mois.
Ces élus de Nosy Be, se proclamant “ministres du gouvernement
provincial”, ont réuni hier tous les opérateurs économiques de l'île
pour leur signifier que les impôts seraient désormais levés et utilisés
localement. Ils s'emploient à rechercher des compagnies aériennes et
maritimes prêtes à desservir ce haut lieu du tourisme malgache sans passer
par Antananarivo, ont-ils ajouté.
Sur la côte nord-est, un autre commando mandaté par le gouverneur et dirigé
par une députée ratsirakiste a renforcé sa chasse aux pro-Ravalomanana au
lendemain de l'accord de Dakar, multipliant les arrestations musclées,
a-t-on appris auprès de gendarmes et d'habitants.
L'UNION EUROPÉENNE
S'IMPLIQUE
L'Union européenne va appuyer le ministère des Travaux publics malgaches
pour le rétablissement de la circulation des biens et des personnes sur les
routes nationales. Ces aides concernent la réhabilitation des ponts
(dynamités ou non entretenus) reliant la capitale aux principaux axes
routiers des grandes villes des autres provinces. L'enveloppe financière
consacrée aux actions de première urgence s'élève à 50 000 euros.
Pour la RN2 reliant Antananarivo à Toamasina, il s’agira dans un premier
temps de réparer un pont métallique et d’enlever les éboulements sur la
chaussée de part et d'autre du pont de Brickaville. A moyen terme, l'UE
prendra en charge le financement de la reconstruction des deux ponts dynamités
sur la RN7 (direction du Sud), pour un montant total estimé à 2 millions
d'euros. Le remplacement du pont provisoire de Brickaville, ainsi que la réhabilitation
du pont mixte ferroviaire sont, quant à eux, déjà prévus pour être
financés sur la subvention du Fonds européen de développement pour un
montant de 2,5 millions d’euros.
Retour aux infos du jour
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AFP 28Avril
2002
Madagascar:
Ratsiraka conteste l'application de l'accord de réconciliation
ANTANANARIVO
(AFP) - L'application de l'accord de réconciliation signé à Dakar le
18 avril entre le président sortant Didier Ratsiraka et son rival le
"président autoproclamé" Marc Ravalomanana, parait incertaine,
M. Ratsiraka ayant récusé dimanche par avance les résultats du nouveau décompte
des votes du premier tour de la présidentielle, attendus lundi.
Toutefois,
le président sortant ne remet pas en cause l'accord lui-même, mais en
livre sa propre lecture.
Les
partisans de M. Ratsiraka sont persuadés que la Haute cour
constitutionnelle (HCC) va proclamer lundi M. Ravalomanana élu au premier
tour de la présidentielle, qui a eu lieu le 16 décembre.
Les
pro-Ratsiraka, qui ont déjà refusé de mettre en application l'une des
clauses principales de l'accord, la levée de leur blocus de la capitale,
ont menacé vendredi de proclamer l'indépendance d'au moins deux des six
provinces du pays si M. Ravalomanana était proclamé président.
"Je
ne reconnais pas cette HCC, c'est la HCC invalidée que je reconnais",
a déclaré M. Ratsiraka à son arrivée dimanche matin à l'aéroport de
Toamasina, l'ex-Tamatava, son fief de la côte est, à son retour d'un
voyage privé de près de 10 jours en France.
"Les
résultats de lundi sont par avance nuls et non avenus", a confirmé à
l'AFP le directeur général de la présidence, Gérard Andrialemirovason.
La
HCC avait proclamé les résultats officiels le 25 janvier. M. Ravalomanana,
pourtant en ballottage favorable, a estimé qu'il avait été élu au
premier tour, accusant son rival d'avoir truqué les élections, et s'est
autoproclamé "président de Madagascar" le 22 février.
Le
10 avril, la Cour suprême a invalidé la composition de la HCC, composée
de juges fidèles à M. Ratsiraka, et, dans un arrêt en date du 16 avril, a
confié le nouveau décompte des voix à la composition antérieure de la
HCC, plutôt favorable à M. Ravalomanana bien que ce dernier n'ait en
aucune manière participé à sa désignation.
Les
neuf membres de la "nouvelle ancienne" Haute Cour avaient été
nommés pour la plupart d'entre eux sous le régime de M. Ratsiraka, les
autres sous celui de son prédécesseur, Albert Zafy.
M.
Ratsiraka, en refusant de reconnaître la légalité de cette
"nouvelle" HCC, dont ses partisans soulignent que quatre membres
ont participé à "l'autoproclamation" de M. Ravalomanana, va à
l'encontre de l'accord. Le texte prévoit en effet un "nouveau décompte
contradictoire des voix" en se référant spécifiquement à
"l'arrêt du 16 avril de la Cour suprême".
"Pour
moi, si l'on veut une réconciliation nationale, dans le cadre du référendum
à venir, il faut laisser le peuple faire son choix à la Malgache", a
déclaré M. Ratsiraka dimanche.
Le
référendum qu'il réclame est bien prévu par l'accord de Dakar, mais
seulement dans l'hypothèse où les résultats du décompte de la HCC ne
donnent pas la majorité absolue au premier tour à l'un des deux rivaux.
L'accord prévoit alors un gouvernement de transition, formé à parité par
les deux camps, pour organiser dans les six mois un référendum devant départager
les deux candidats.
M.
Ratsiraka semble se baser sur un accord verbal et secret, conclu à Dakar
par les deux rivaux en marge de l'accord officiel, et prévoyant que la HCC
ne les départage pas, pour ouvrir la voie à la transition et au référendum.
Cet accord verbal existe bien, ont confirmé à l'AFP des sources
concordantes dans les deux camps et des experts étrangers proches des négociations.
Ce
pourrait être en référence à cet accord secret que les partisans de M.
Ratsiraka ont refusé de lever les barrages si le "gouvernement"
de M. Ravalomanana, conduit par le "Premier ministre" Jacques
Sylla, n'était pas dissous. Cette obligation ne figure pas dans l'accord
signé à Dakar.
"Le
premier des barrages, c'est le gouvernement Sylla", a déclaré M.
Ratsiraka. "Il dit que la dissolution du gouvernement Sylla coulait de
source dans l'accord", a assuré à l'AFP un proche conseiller du président.
"La
question est: pourquoi a-t-il signé à Dakar, pourquoi n'a-t-il pas inclue
la dissolution automatique du gouvernement Sylla, pourquoi a-t-il accepté
le nouveau décompte par nouvelle-ancienne HCC", s'interroge l'un des
experts étrangers, ajoutant : "M. Ratsiraka, en invoquant des clauses
non écrites pour contredire des clauses écrites, risque d'être considéré
par la communauté internationale comme ayant renié sa signature".
"Pas
du tout", rétorque le conseiller de M. Ratsiraka: "Il considère
qu'il ne respectera l'accord que si l'autre partie le respecte, en
particulier concernant le gouvernement Sylla".
Ny
Primatiora an’i Toamasina
Nifindra
fonenana any Toamasina avokoa izany izao ireo mpikambana tao amin’ny
Governemantan’Ingahy Tantely Andrianarivo. Ho an’ireo izay efa nanana
trano, ohatra, dia efa mipetraka manorina lasy any, ireo izay tsy manana
kosa dia eo an-dalam-pitadiavana izay hisitrihan’ny lohany, mba
hiara-hientana amin’ny olona nanendry azy. Fantatra ihany koa fa nanaraka
azy any an-toerana ireo mpikambana tao amin’ny kabinetrany isanisany izay
notendren’ireo minisitry ny Governemanta Tantely Andrianarivo, toy ny
Sekretera Jeneraly, Tale Jeneraly, Tale,… Araka izany, any indray izany
izy rehetra niala tamin’ny toerany ireo no mihevitra fa hanangana
fanjakana sy fitondrana kely. Ny nahagaga fotsiny dia ny vady aman-janaky ny
sasany amin’ireo olona efa very seza ireo, dia navelany nijanona eto
Antananarivo, fa naleon-dry zareo namonjy an’i Toamasina.
Loza
loatra mihitsy ity fitiavam-boninahitra sy seza ity.
Andriambelomasina
GAZETIKO-Avaradrano-Soavinandrina
Itasy- Andramasina
Tetezina
isan-trano ireo delege ary angonina ny soniany
Tsy
mitsahatra ny mitady hevitra sy lalana entina hamerenana mafy an’Ing.
Ratsiraka eo amin’ny fitondrana ankehitriny ireo ankolafin’olona nahita
tombontsoa taminy. Amin’izao fotoana efa andinihan’ny Fitsarana Avo
momba ny Lalàmpanorenana ny fanisam-bato, na ny marimarina kokoa angaha
anaovana ny fampitahana ireo voka-pifidianana izao mantsy, dia fantatra
indray fa mihetsiketsika mafy any amin’iny fivondronana Avaradrano,
Soavinandriana Itasy, Andramasina iny, ireo mpanohana ny amiraly. Ataon’izy
ireo amin’izany ny fitetezana isan-trano, ary mandresy lahatra ireo delege
(…) nandray anjara rehetra tamin’ny fifidianana natao ny 16 desambra
2001.
Tambazan’izy
ireo vola iray alina ka hatramin’ny roa alina ariary, miampy fanomezana
vary, labozia, savony, …ireo delege izay tany amin’ny birao
fandatsaham-bato ireo, mba hanasonia antontan-taratasy maromaro. Raha ny
vaovao voaray mikasika ity fitetezan-trano sy fanangonan-tsonia ity mantsy,
dia hoe : Voalohany ireo Fivondronana telo ireo dia
Andramasina-Avaradrano-Soavinandriana Itasy no tena nahitana vato betsaka
indrindra, izay nofoanan’ny H.C.C teo aloha ny voka-pifidianana, ka mba
hanamafisana an’izany, hono, ity fanangonan-tsonian’ireo delege ity.
Faharoa, araka ny maha dika maromaro ireo antontan-taratasy izay asaina
soniavin’ireo delege, dia halefan’ireto mpomba ny amiraly (tahaka ny
mahazatra ) any ivelany ireo (Firenena Mikambana, Vondrona eôrôpeanina )
mba hiarovan-tena mialoha amin’izay mety ho fiovana ambaran’ireo
mpikambana ao amin’ny Fitsarana Avo momba ny Lalàmpanorenana, izay
mamerina ny fanisam-bato ankehitriny. Fahatelo, sady lehibe indrindra,
entina hanasoketana na hanoherana izay didy havoakan’ny HCC, ka ilazana
azy ireo fa mpomba an’Ing. Marc Ravalomanana.
Raha
ny fantatra amin’ity fanangonan-tsonian’ireo delege any amin’ireo
Fivondronana telo ireo tokoa aloha no aravona ho iray, dia ahafantarana avy
hatrany ny fahatahoran’izy ireo ny hihariharian’ny marina, ka atao izay
fomba rehetra handroritana maharitra ny mikasika ity voka-pifidianana ity,
mba hisian’ny fihodinana faharoa.
Andriambelomasina
GAZETIKO
Ny
Primatiora an’i Toamasina
Nifindra
fonenana any Toamasina avokoa izany izao ireo mpikambana tao amin’ny
Governemantan’Ingahy Tantely Andrianarivo. Ho an’ireo izay efa nanana
trano, ohatra, dia efa mipetraka manorina lasy any, ireo izay tsy manana
kosa dia eo an-dalam-pitadiavana izay hisitrihan’ny lohany, mba
hiara-hientana amin’ny olona nanendry azy. Fantatra ihany koa fa nanaraka
azy any an-toerana ireo mpikambana tao amin’ny kabinetrany isanisany izay
notendren’ireo minisitry ny Governemanta Tantely Andrianarivo, toy ny
Sekretera Jeneraly, Tale Jeneraly, Tale,… Araka izany, any indray izany
izy rehetra niala tamin’ny toerany ireo no mihevitra fa hanangana
fanjakana sy fitondrana kely. Ny nahagaga fotsiny dia ny vady aman-janaky ny
sasany amin’ireo olona efa very seza ireo, dia navelany nijanona eto
Antananarivo, fa naleon-dry zareo namonjy an’i Toamasina.
Loza
loatra mihitsy ity fitiavam-boninahitra sy seza ity.
Andriambelomasina
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Agence
Reuters 28/04/2002
Le
président sortant de Madagascar revient sur l'accord de Dakar
Par
Honoré Razafintsalama
ANTANANARIVO
(Reuters) - Le président sortant Didier Ratsiraka est rentré à
Madagascar et a rejeté l'accord qu'il avait signé pour mettre fin à une
crise politique majeure sur l'île, affirmant qu'il s'opposait désormais
au nouveau décompte des bulletins de l'élection du 17 décembre.
L'île
de Madagascar est en pleine crise depuis le scrutin présidentiel que Marc
Ravalomanana, maire très populaire de la capitale Antananarive, affirme
avoir remporté dès le premier tour, accusant de fraude son rival
Ratsiraka.
Mais
les deux parties étaient pourtant arrivées à un accord au début du
mois à Dakar pour permettre un nouveau décompte des voix qui déterminerait
le vainqueur.
L'accord
prévoyait que si aucun des deux candidats ne remportait la majorité
absolue, un référendum serait organisé dans un délai de six mois pour
les départager.
Les
résultats du nouveau décompte des bulletins devraient être annoncés
lundi, mais Ratsiraka, un ancien amiral qui règne sur l'île depuis plus
de vingt ans, a déclaré dimanche qu'il voulait désormais passer
directement au référendum.
La
Haute cour constitutionnelle (HCC), chargée du recomptage des voix, ne
serait pas légalement habilitée à le faire, a estimé le président
sortant.
"Etant
donné que le recomptage des voix par la HCC ne fait pas partie des prérogatives
constitutionnelles de la Cour, la solution consiste à appliquer
directement le plan stipulé dans l'accord de Dakar pour donner au peuple
l'occasion de s'exprimer en organisant un référendum", a-t-il déclaré
au cours d'une conférence de presse tenue depuis son bastion de Toamasina.
Cinq
des six gouverneurs de province, demeurés loyaux à Ratsiraka, avaient
par ailleurs annoncé samedi leur intention de faire sécession si
Ravalomanana était déclaré vainqueur lundi, affirmant que la HCC lui était
d'emblée favorable.
LES
BARRICADES RESTENT EN PLACE
Mais
dimanche, leur menace paraissait plus confuse. L'un d'eux a évoqué une fédération
regroupant six Etats indépendants, dont celui d'Antananarivo contrôlé
par Ravalomanana, tandis qu'un autre préférait une fédération de
quatre Etats, les deux autres restant indépendants.
Selon
l'accord de Dakar, les partisans de Ratsiraka auraient dû immédiatement
lever les barrages entourant la capitale, lesquels ont paralysé l'économie
locale en privant Antananarivo de produits essentiels.
La
plupart des barricades sont pourtant restées en place, mais Ratsiraka,
revenu chez lui pour la première fois depuis la rencontre de Dakar, a
affirmé qu'il n'était pas responsable du maintien du blocus.
"Je
ne suis pas responsable de ces barrages, mais il me paraît évident
qu'ils disparaîtront d'eux-mêmes, selon moi, dès que Ravalomanana et
ses alliés politiques seront rentrés dans la légalité", a estimé
le président sortant.
Soutenu
par une partie de l'armée, Ratsiraka s'était proclamé président le 22
février, plaçant ses hommes à la tête de différentes provinces de
Madagascar.
Mais
si le millionnaire autodidacte est bien implanté dans la province
d'Antananarivo, son influence dans le reste du pays est moins évidente.
Les
ministres des Affaires étrangères du Sénégal, du Mozambique, du Gabon
et du Bénin sont attendus lundi dans la capitale pour contrôler
l'application de l'accord de Dakar.
L’EXPRESS
DU 27 AVRIL 2002
Faute
d'auto-récusation, une femme et cinq hommes décident du sort du pays
L'auto- récusation, pourtant, qui est peut-être
le sens qu'il faut donner à l'absence des trois autres membres, n'aurait
pas été une infamie. Bien au contraire. En leur âme et conscience, avec
le renfort de la loi ignorante de ce cas de figure, tout comme elle l'est
d'ailleurs du "décompte contradictoire", ils ont donc décidé
de proclamer de nouveaux résultats officiels du premier tour de l'élection
présidentielle, conformément aux dispositions de l'accord de Dakar qui
non seulement les y autorise mais leur demande. Une énorme responsabilité
pèse sur les épaules et la conscience de ces hauts magistrats.
Sans diaboliser la situation, sans dramatiser plus
qu'il ne faut les tentations sécessionnistes de deux au moins,
Antsiranana et Toliara officiellement entrées en dissidence, des quatre
provinces restées sous l'autorité des gouverneurs autonomes, le pays n'a
jamais été aussi près de l'éclatement. Avec toutes les conséquences
qui en découleraient, pour l'unité nationale, d'abord, pour la paix
civile, ensuite. Même s'il y a vraisemblablement une part d'esbrouffe et
de pression dans ces intentions indépendantistes du nord et du sud du
pays, le risque et les dangers sont trop importants pour l'avenir de sa
population pour qu'ils soient pris à la légère. C'est peu dire que
l'heure est grave, 48 heures avant l'arrêt que doit rendre lundi en fin
de matinée la HCC pour sceller, dans la paix ou l'inconnu, le sort de
Madagascar.
Paix
civile et unité du pays en jeu
Il s’agit pour les six membres de la nouvelle
Haute cour constitutionnelle, rétablis dans leurs prérogatives, de
proclamer de nouveaux résultats du premier tour de scrutin présidentiel
du 16 décembre, les précédents ayant été fortement entâchés de
suspicion légitime en raison des conditions dans lesquelles avaient été
nommés par le président Ratsiraka les membres invalidés. Autrement dit
récusés.
Le malheur, c’est que les “nouveaux” membres
sont également frappés, au moins par une partie de l’opinion et de la
classe politique, d’une défiance identique puisque quatre au moins
d’entre eux ont participé à la cérémonie d’investiture, de facto
illégale, du candidat Marc Ravalomanana le 22 février dernier.
Il était donc parfaitement utopique d’attendre
d’eux qu’ils accèdent à une demande de récusation introduite par
les partisans de M. Ratsiraka : où a-t-on vu que le prévenu, l’accusé,
le plaignant se jugeait lui-même ?! A-t-on demandé aux anciens
magistrats qui composaient la HCC si leur nomination avait été ou non
entachée d’irrégularités ? Non, bien sûr. On a demandé, car c’est
le minimum requis pour croire à l’indépendance d’une justice, à
d’autres magistrats de statuer sur le cas de leurs pairs.
Ce chantage à la sécession, à l’indépendance
exercé par les gouverneurs des provinces autonomes, dans une forme de
surenchère dans l’absurde, est tout autant irresponsable, irréaliste.
Il st en effet prouvé, par les faits que nous vivons depuis plusieurs
semaines, qu’aucune province ne peut économiquement se passer des
autres et qu’aucun habitant de ce pays, à l’exception de ceux qui
n’ont jamais quitté leur village, n’a l’intention ou l’envie d’être
à l’avenir prisonnier dans sa contrée d’origine !
Aussi, face à l’indépendance tout aussi
contestable de la nouvelle HCC que l’ancienne, face au risque, réel
puisque proclamé par certains extrêmistes des provinces, de voir le pays
s’enfoncer dans le séparatisme aventureux, la dissidence irresponsable,
la sagesse veut que la décision de lundi redonne au peuple la liberté de
choisir et de décider du sort du pays, de son unité et de sa tranquilité.
L’enjeu est trop important, essentiel, colossal
pour qu’il soit confié à une femme et cinq hommes seulement de décider
du destin d’un pays. Il revient normalement, logiquement au peuple de décider
une nouvelle fois puisque les garanties lui sont données, cette fois, que
son choix ne sera pas perverti.
Tout patriote, démocrate confronté à une
situation politique inextricable, aux conséquences durables graves, se
doit d’accepter de revenir aux urnes quand la paix civile et que
l’unité du pays sont en jeu.
Carburants
- Une pénurie totale n'est pas à écarter
Cette constatation alarmante vient des
responsables d'une société de distribution de carburants. "La levée
des barrages, selon eux, sera la bienvenue mais ne résoudra pas entièrement
les problèmes de l'approvisionnement". Ils expliquent "l'enlèvement
des barrages conduira à une forte demande dans la capitale. Or depuis le
mois de mars où étaient installées deux banques centrales, les sociétés
pétrolières ont un grave problème de devises. Ils estiment à près de
80 millions de dollars l'enveloppe nécessaire pour éponger les dettes échues
et honorer les commandes à venir. Par la dualité au pouvoir, Madagascar
est confrontée sur le plan international aux procédures liées à la
reconnaissance de signature. Ces deux paramètres essentiels résument non
interlocuteurs, déboucheront sur un épuisement des stocks existants
(voir Express de Madagascar d'hier) et une pénurie généralisée en découlera,
dans le pire des cas
Une augmentation des prix
à la pompe inévitable dès la reprise
Espérant que la crise politique actuelle aura une
issue prochainement, ces pétroliers annoncent d'ores et déjà qu'une révision
des prix à la hausse des carburants sera inévitable dès le retour à la
normale de la situation. "Il ne s'agit pas d'un prolongement des prix
pharaoniques actuels sur le marché noir auquel nous ne sommes pas du tout
impliqués comme laissent entendre certaines supputations malveillantes.
La structure des prix dépend du cours du bruit sur le marché
international actuellement dopé par la crise au Moyen-Orient (conflit
israëlo-palestinien et menaces américaines sur l'Irak), d'une part, et
le taux de change du Fg vis-à-vis du dollars américain. Selon toute
vraisemblance, le Fmg a perdu beaucoup de sa cotation depuis ces quatre
mois de crise. On sera fixé là-dessus dès l'ouverture du Mid"
expliquent-ils. Aussi toutes les conditions sont pratiquement réunies
pour augmenter les prix à la pompe. Il reste que la fixation des prix
revienne à l'Etat. a ce propos, les pétroliers souhaitent vivement que
la vérité des prix suivent ces facteurs suscités, soit appliquée. Déjà,
déplorent-ils, les prix appliqués actuellement en provinces sont loin de
refléter la réalité.
Une collaboration franche
avec les autorités compétentes
Concernant ses relations avec l'Administration, on
insiste chez cette société qu'elle travaille étroitement avec les
autorités compétentes dans les provinces où elle opère. "C'est
valable pour toutes les autres sociétés exploitant la filière"
ont-ils souligné. Par exemple, c'est grâce à cette collaboration
fructueuse que l'Omh de Behoririka arrive à gérer les stocks stratégiques
dans la capitale. Au passage, ils dédouanent l'Omh sur de possibles
imperfections dans la distribution. "On ne peut pas les en vouloir,
ils sont nouveaux en la matière". Nous maintenons les rouages de
notre système pour pouvoir redémarrer dès que les conditions le
permettent" précisent ces responsables qui, pour l'instant,
n'envisagent pas d'abandonner le marché malgache. En attendant des jours
meilleurs.
Diégo-ville
- Les membres du Kmmr arrêtés à Sambava assignés à résidence
Ils n'ont donc pas été placés dans une prison,
mais plutôt dans une maison ou une villa sous haute surveillance d'où
ils sont interdits de sortie. Leurs destinées sont pour l'instant entre
les mains de la gendarmerie locale à laquelle est confiée l'enquête
d'une série d'arrêstations arbitraires pour le moins incompréhensibles,
dont certaines sont intervenues après la signature, entre les deux
protagonistes, de la Convention de Dakar qui dans son article 5, prévoit
"(...) l'arrêt immediat de toutes les menaces et violences sur les
personnes et les biens (...)". D'autant que selon une autre source
digne de foi, l'"affaire" n'a pas été déférée au Parquet du
Tribunal de Première instance de Diégo.
Le "transfert" de ces "prévenus"
politiques, dans la capitale septentrionale, est par ailleurs bizarre pour
la simple raison qu'ils ont été arrêtés dans la Circonscription
territoriale englobant Sambava, Antalaha, Andapa. En fait, sur le plan
juridique, toutes personnes arrêtées dans la juridiction sus-citée
doivent être présentées au Parquet du Tribunal de Première instance d'Antalaha
qui seul, est habilité à trancher sur leur sort. Cette chasse sans merci
aux militants du Kmmr dans la Province autonome d'Antsiranana n'est que le
renvoi de l'ascensseur fait par les farouches défenseurs de la cause de
Didier Ratsiraka antsiranais, pour se venger du "Haza lambo" décrété
par Ravalomanana à l'endroit de certains supporters et sympathisants de
l'Amiral à Tana, a expliqué un notable de la ville de Diégo, contacté
hier au téléphone. La loi du Talion continue alors d'animer les esprits
des pro-Ratsiraka dans le Grand Nord.
L'absence
de texte ne permet pas de récuser un membre de la Haute cour
constitutionnelle
Les 6 hauts conseillers présents ont fondé leur
décision sur l'absence de texte qui traite de la question et
l'"obligation" qui leur a été faite - par l'arrêt n° 4 de la
Chambre administrative de la Cour suprême, en date du 16 avril dernier,
et l'accord signé le 18 avril à Dakar - de "composer la Haute cour
constitutionnelle jusqu'à la mise en place de cette institution telle que
prescrite par l'article 119 de la Constitution" en vue de
"statuer sur les dossiers électoraux du scrutin du 16 décembre 2001
et en proclamer les résultats". Un réexamen auquel la Cour suprême
avait expressément "renvoyé" la formation et que l'accord de
Dakar définit, de son côté, sous la forme d'un "décompte
contradictoire des voix obtenues par les candidats", qui
s'analyserait, en définitive, comme une "mission spécifique"
relevant du cadre de solutionnement de la présente crise post-électorale.
Dès lors, pour les hauts magistrats, il ne fait pas de doute qu'"il
n'est plus possible de récuser des membres quelconques de la Haute cour
constitutionnelle". Et pour confirmer leur intention d'aller jusqu'au
bout de la mission qui leur a été confiée, ils ont fait savoir qu'ils
procéderont à la proclamation officielle des résultats lundi prochain,
29 avril, au cours d'une audience solennelle qui se tiendra à la Salle
des conférences du ministère des Affaires étrangères, à Anosy.
Principe universel et déontologie
Les griefs invoqués pour récuser les 4 hauts
conseillers - Dieudonné Rakotondrabao Andriantsihafa, Florent
Rakotoarisoa, Jean-Michel Rajaonarivony et Jeanine Hortense
Rakivolaharivony - ont été repris à l'identique dans les requêtes
respectives de Samuel Andriamaditsiferana Ralaidovy, conseiller spécial
du président Ratsiraka et coordinateur de la campagne du parti Arema, et
de 5 associations établies à Toamasina - "Vital Fampandrosoana",
"Vagnonaby", "Toamasina Mitambatra", "Miara-Mirindra",
"Toamasina Tonga Saina" -, que la Haute cour constitutionnelle a
décidé, au demeurant, de joindre. Pour résumer, les quatre membres récusés
avaient officié à la cérémonie d'"autoproclamation" du
candidat Marc Ravalomanana sur la base des seules copies des procès-verbaux
détenus par ce candidat, autrement dit "en violation des règles
constitutionnelles et légales", de sorte qu'ils ont porté
publiquement une appréciation sur le décompte des voix que la Hcc, dans
sa nouvelle composition, se propose d'effectuer. Selon les requérants, un
doute sérieux pèserait ainsi sur leur impartialité dans les activités
envisagées et ce doute aurait été renforcé par leur récente décision
de siéger valablement même en l'absence de quorum. Des moyens qui, en définitive,
n'ont pas été examinés dans la mesure où la haute juridiction s'est
prononcé, d'emblée, en faveur de l'irrecevabilité des requêtes. Si la
décision était, somme toute, prévisible eu égard à la règle
d'exigence de textes spécifiques en matière de procédure et, dans un
certaine mesure, au caractère particulier de la mission qui a été confiée
à l'actuelle formation juridictionnelle, elle n'est pas à l'abri de
critiques pour autant, en raison de l'objet de la démarche intentée par
les requérants.
L'opinion éprouve en effet quelque difficulté à
comprendre que la possibilité de récusation d'un magistrat, ou d'un
avocat, existe en matière de procès civil ou pénal - elle est généralement
perçue, du reste, comme un principe universel relevant de la déontologie
professionnelle - et qu'elle ne puisse être invoquée à l'encontre de
(hauts) magistrats dont dépend l'issue d'une crise politique grave.
D'aucuns en font une question d'honnêteté intellectuelle pour garantir
l'indépendance et l'objectivité des juges, et partant, de l'impartialité
des décisions qu'ils sont appelés à rendre, "en leur âme et
conscience, et hors de tout conflit d'intérêts". De ce point de
vue, les requêtes invitaient les hauts conseillers mis en cause à
"se déporter" - lire : se récuser - en s'abstenant
volontairement de siéger, mais ceux-ci en ont décidé autrement, jugeant
sans doute que leur impartialité n'était pas sujette à caution, ce qui
n'apparaissait pas évident en l'espèce. Le recours au moyen de
l'irrecevabilité aura permis à la haute juridiction de tourner la
difficulté et de trancher sans avoir à se prononcer sur le fond.
Le
Consortium persiste et signe
"Le Consortium des observateurs des élections
insiste pour que les résultats de l'élection du 16 décembre proclamés
par la Haute Cour Constitutionnelle soient publiés bureau de vote par
bureau de vote". Madeleine Ramaholimihaso, président du comité
d'orientation et André Rasolo, coordinateur national, ont réitéré à
la Hcc, nouvelle version, une des exigences formulées à l'endroit de la
précédente évincée par arrêt de la Chambre administrative.
Indrianjafy Georges Thomas, le suucesseur de Boto Victor, avait repondu
par le biais d'un site web, hcc.simicro.mg. Le Consortium formé du Kmf/Cnoe,
de l'Andrimaso Ffkm et de Justice et Paix, a sorti ses propres résultats
et pu effectuer des travaux de confrontation à l'issue desquels, le
Consortium avait déclaré que la différences. "étaient
minimes". Un autre site web, le www.madadeus.com, propose les résulats
d'une confrontation effectués entre ceux du consortium et de la Hcc. Le
Consortium entend donc effectuer une confrontation avec les résultats qui
seront proclamés par la Hcc, nouvelle version.:
Suivi
de l'accord de Dakar
On est sans grande précision de la suite donnée
à la dernière mission de l'Organisation de l'unité africaine (OUA)
programmée par le président sénégalais Abdoulaye Wade avec, cette
fois, l'implication du président zambien Lévy Patrick Mwanawasa, président
en exercice de l'organisation panafricaine.
Les ministres des affaires étrangères des quatre
pays "facilitateurs" (Mozambique, Gabon, Bénin et Côte
d'Ivoire) à la signature de l'accord de Dakar entre MM. Ratsiraka et
Ravalomanana, doivent normalement se retrouver lundi 29 avril à
Libreville, capitale du Gabon, "pour se rendre ensemble à
Antananarivo où doit être parachevé le processus de paix", précise
un communiqué de l'OUA.
"Leur présence permettra, outre de rassurer
les Malgaches, de faciliter la mis en place des structures de transitions
prévues par l'accord de Dakar", selon la même source.
Le texte ne fournit cependant aucune précision
sur la date de départ des ministres pour Madagascar et la durée de leur
mission, sur laquelle aucune nouvelle information n'a été donnée depuis
mercredi.
Cependant, l'organe central de l'OUA pour la prévention,
la gestion et le réglement des conflits, réuni hier à Addis Abeba en
session ordinaire au niveau des ambassadeurs, a exhorté "le président
Ratsiraka et M. Ravalomanana à mettre loyalement en oeuvre l'accord
qu'ils ont signé, dans la lettre et dans l'esprit", a déclare
l'organisation panafricaine dans un communiqué. Dans la matinée, le secrétaire
général de l'OUA, Amara Essy, avait dÈjà exhorté les deux rivaux à
appliquer l'accord "de manière scrupuleuse et sans délai".
L'organe central se félicite également de la
prochaine nomination d'un envoyé spécial de l'OUA ainsi que de la décision
de dépêcher une délégation ministérielle de l'OUA à Madagascar pour
"encourager" les parties à mettre en oeuvre l'accord de Dakar.
Toamasina
- Intimidations chez Victor Sikonina
Malgré les recommandations expresses de l'Accord
de Dakar, il semble que les violences et autres intimidations sont encore
loin de cesser, et que la levée des barrages anti-économiques, notamment
celui de Brickaville, reste encore incertaine. Une incertitude que le président
de la délégation spéciale de la province de Toamasina, Victor Sikonina,
a confortée hier en nous évoquant les derniers événements qui y ont eu
cours.
PERQUISITION NOCTURNE
Le fait est d'abord que Sikonina lui-même, selon
ses explications, a fait, mardi dernier, l'objet d'une
"descente" nocturne de certains éléments extrémistes, à son
hôtel et domicile, au Darafify. Cela s'est passé entre 23h30 et 1h30, où
une trentaine d'hommes armés jusqu'aux dents, des militaires, précise
Sikonina, ont procédé à une perquisition… de fond en comble, de tous
les bâtiments de l'hôtel. Et ce, après avoir menacé les gardiens des
lieux. Sikonina souligne toutefois que cette "opération" aurait
été menée à l'insu et du gouverneur et du procureur de Toamasina, car
aucun mandat dûment signé, au moins par l'une de ces deux personnalités,
n'a été présenté par ces visiteurs nocturnes. Le motif invoqué est
qu'un container chargé d'armes aurait été débarqué et caché au
Darafify. Mais après de longues et minutieuses fouilles des lieux, les
"perquisiteurs" n'ont pu y trouver même l'ombre dudit
container. Néanmoins, ils se seraient ensuite "rabattus" vers
le domicile de la sœur de Sikonina.
Pour le Pds de Toamasina, de tels actes
d'intimidation ne peuvent que relever d'une velléité de leurs auteurs à
ignorer complètement l'Accord de Dakar.
Parmi les autres révélations de Sikonina, il y
aurait actuellement au port de Toamasina, une mobilisation des syndicats
de travailleurs "face aux agissements des ministres de Tantely
Andrianarivo, qui font la queue pour pomper dans les caisses du Port"
LAHADY SOUS PRESSION DES
ZATOVO
En parlant des barrages de Toamasina et de
Brickaville, Victor Sikonina indique avoir déjà eu l'occasion d'évoquer
leur levée avec le gouverneur Samuel Lahady. "Je pense qu'après cet
accord de Dakar, le gouverneur, qui est lui-même un ancien ambassadeur,
est favorable à la levée de tous les barrages. Mais il semble être sous
la pression des Zatovo qui lui réclament des arriérés de salaires
d'environ 300 millions Fmg. Et c'est là le problème, car il sera également
difficile pour Ratsiraka de convaincre ces barragistes, qui ont plus ou
moins fait fortune sur la garde de ces barrages, à respecter cet accord
de Dakar…"
|
LE
JIR DU 28 AVRIL 2002
Les
menaces de sécession brandies vendredi par des élus provinciaux fidèles
au président sortant de Madagascar, Didier Ratsiraka, dans l'éventualité
de la proclamation lundi du succès de son rival, Marc Ravalomanana, réveillent
en fait les vieux démons indépendantistes des régions côtières.
Madagascar
: Le retour des démons indépendantistes des provinces
Les
provinces autonomes de Toliara (sud-ouest) et d'Antsiranana (nord) ont
menacé vendredi de proclamer leur indépendance si la Haute Cour
Constitutionnelle (HCC) déclarait le 29 avril que M. Ravalomanana a été
élu au premier tour de la présidentielle du 16 décembre 2001.
"La crise post-électorale n'a fait que réveiller de façon brutale
et inattendue les vieux rêves indépendantistes des grandes régions
ethniques du pays, occultés par l'histoire contemporaine au nom de la
sacro-sainte unité nationale", estimait hier l'éditorialiste du
quotidien “l'Express de Madagascar”.
Les six provinces qui structurent administrativement le pays depuis sa
colonisation par la France en 1895 correspondent, grosso modo, à des
clivages ethniques et économiques. Elles rappellent aussi les anciens
royaumes que la monarchie Merina des hauts plateaux avait tenté, sans y
parvenir complètement, d'unifier et de placer sous son autorité.
Depuis l'indépendance du pays, en 1960, toute idée de partition ou de
dissidence a été sévèrement réprimée, jusqu'à ce que celle d'une décentralisation
effective apparaisse, au début des années 1990. A son retour au pouvoir,
en 1996, le président Ratsiraka avait fait de l'autonomie des provinces
son nouveau projet politique. Soumise à référendum en 1998, la réforme
constitutionnelle instituant l'autonomie des provinces a été adoptée
par 50,56% des votants. Mais Antananarivo a voté contre (45,56%), de même
qu'Antsiranana, et pour des raisons diamétralement opposées : les
habitants d'Antsiranana, l'ancienne Diego-Suarez, trouvent l'évolution
trop timorée pour leurs souhaits fédéralistes.
«La faute de l
‘autre»
"Depuis 40 ans, selon les milieux fréquentés, on vous dira que si
le pays a raté son développement, c'est la faute de l'autre",
rapporte un homme politique. "L'autre, c'est le côtier pour le
Merina, et le Merina pour le côtier", ajoute-t-il en évoquant l'éternelle
dichotomie ethnique du pays.
"Le blocus économique d'Antananarivo" par les pro-Ratsiraka
depuis le début de la crise "n'a pas d'autre but, au-delà du
conflit électoral, que d'ancrer de façon définitive l'autonomie des
provinces dans la réalité", observe un journaliste politique. Cette
réalité n'a pourtant aucune assise économique viable.
Un document confidentiel de la direction générale des impôts établit
qu'à l'exception des provinces d'Antananarivo et de Toamasina,
ex-Tamatave, le premier port de l'île, aucune autre ne peut vivre sans
des soutiens financiers importants du Trésor public, centralisé dans la
capitale.
Aussi le premier réflexe des "sécessionnistes", ceux de Nosy
Be, par exemple, île à vocation touristique sur la côte nord-ouest dans
la province d'Antsiranana, a-t-il été d'aller "racketter" les
opérateurs économiques, surtout étrangers, affirment ces derniers.
Des "impôts locaux" sont levés là-bas depuis cette semaine,
assortis de menaces sur l'autorisation de séjour. Un hôtelier de
Madirokely, une place cotée de l'île, a vu les portes de son établissement
soudées par une "brigade du fisc" aux méthodes plutôt musclées,
rapportent des habitants.
LE
JIR DU 27 AVRIL 2002
Le
camp Ratsiraka a menacé hier de maintenir le blocus de la capitale et de
faire sécession dans les provinces si la Haute cour constitutionnelle
annonce que Marc Ravalomanana a été élu dès le premier tour.
Madagascar :
Menace de sécession des pro-Ratsiraka
La
HCC a annoncé hier qu’elle rendra lundi un “arrêt proclamant les résultats
du premier tour”. Les proches et conseillers de M. Ratsiraka se disent
persuadés qu'elle proclamera M. Ravalomanana président, décision qu'ils
récusent unanimement, en promettant pour certains la “guerre civile”
le cas échéant.
Le nouveau décompte des résultats du premier tour est l'une des
principales clauses de l'accord signé à Dakar par MM. Ravalomanana et
Ratsiraka, et cosigné par quatre chefs d'État africains, le secrétaire
général de l'Organisation de l'unité africaine (OUA) et un représentant
de l'ONU.
En vertu de l'accord, si aucun des deux rivaux n'obtient la majorité
absolue, un gouvernement de transition composé à parité par les deux
camps sera mis en place, avec pour tâche principale d'organiser dans les
six mois un référendum pour départager les deux candidats.
La HCC s'achemine vers une proclamation de M. Ravalomanana, estiment
unanimement hommes politiques “neutres” et experts étrangers proches
du dossier. “A moins que la communauté internationale n'arrive à
inverser la vapeur”, commente l'un d'eux.
Une mission des ministres des Affaires étrangères de pays africains
arrivera à Madagascar lundi pour “tenter d'éteindre l'incendie”,
affirme un expert étranger proche de la négociation.
Selon une rumeur persistante, les négociations de Dakar comportaient une
clause secrète non écrite selon laquelle la HCC ne trancherait pas et
ouvrirait la période de transition. Mais le refus du camp Ratsiraka de
lever les barrages routiers, alors que Dakar l'imposait, tout comme la
poursuite des violences en province contre les partisans de M.
Ravalomanana ont poussé les “durs” de l'entourage de ce dernier à précipiter
les choses.
Un de ses proches collaborateurs a confié que M. Ravalomanana ne
souhaitait personnellement pas que l'on s'écarte de la solution de la
transition, mais que son camp était divisé sur la question.
Depuis la signature de l'accord de Dakar, les ratsirakistes maintiennent
les barrages qui asphyxient Antananarivo et les hauts plateaux,
contrevenant ainsi à l'accord signé par leur chef. Celui-ci n'aurait
donné aucune instruction depuis la France, où il séjourne, dit-on dans
son entourage.
“M. Ratsiraka ne pourra rien faire si M. Ravalomanana est proclamé car
il a toujours respecté sa signature et sa parole. Il est, de fait,
prisonnier de l'accord, mais cela n'empêchera pas son camp de rejeter
l'arrêt de la HCC et de refuser de lever les barrages”, a averti un de
ses proches conseillers.
“Nous récusons la composition de la HCC et refusons par avance ces résultats”,
a déclaré un très proche collaborateur de M. Ratsiraka. "Si Marc
Ravalomanana est proclamé président lundi, nous retournerons à la
situation de conflit d'avant l'accord de Dakar “, prédit-il.
Velléités sécessionistes
Hier, des députés, sénateurs, conseillers provinciaux et maires de la
province de Tuléar ont déclaré “l'instauration de plein droit d'une
Assemblée constituante pour la mise en place d'un État indépendant de
Toliara” si M. Ravalomanana est proclamé président par la HCC, qu'ils
estiment illégale, et si le gouvernement de M. Ravalomanana n'est pas
dissous.
“En tant que magistrat, je ne peux appuyer des velléités sécessionnistes,
mais si le camp Ravalomanana continue de se conduire dans l'illégalité,
l'indépendance des provinces est un risque, une réponse du berger à la
bergère”, a déclaré le gouverneur de la province, Jean de Dieu
Maharante.
Deux provinces, Antananarivo et Fianarantsoa, les plus peuplées du pays,
sont contrôlées par le gouvernement Ravalomanana. Les gouverneurs et élus
ratsirakistes des trois autres multipliaient ces derniers jours les
menaces de sécession. “Nous, les gouverneurs des cinq provinces
autonomes, partageons l'analyse des élus de Toliara sur ce point”, a déclaré
le gouverneur d'Antsiranana, Jean-Robert Gara, fidèle à M. Ratsiraka
comme ses quatre pairs. “Si M. Ravalomanana est proclamé, nous récusons
ce fait accompli et on sera obligé d'aller vers l'indépendance”,
a-t-il ajouté. Si la province de Tamatave semble également acquise à
Didier Ratsiraka, la situation est plus confuse dans celle de Mahajunga,
qui a voté pour M. Ravalomanana au premier tour.
AFP
27 avril 2002 à18h33
Madagascar, menacé de partition et de violences, attend Ratsiraka
ANTANANARIVO (AFP) - Les Malgaches attendaient samedi avec anxiété le retour de France du président sortant Didier Ratsiraka, prévu dimanche matin, afin de l'entendre donner tort ou raison à ses partisans qui menacent le pays de partition et de guerre civile si son rival, Marc Ravalomanana, est proclamé président lundi.
"M. Ratsiraka a été sans doute un peu gêné par les déclarations belliqueuses des gouverneurs, en particulier sur les menaces de déclaration d'indépendance des provinces, mais cela a eu le mérite au moins de calmer le jeu dans le camp de M. Ravalomanana, qui doit s'interroger sur les risques de le déclarer président lundi", juge un proche conseiller du président sortant.
Le camp Ratsiraka estime que la Haute Cour Constitutionnelle (HCC), qui doit annoncer lundi sa nouvelle version des résultats du premier tour de la présidentielle du 16 décembre dernier, n'est pas légale. Quatre de ses membres, soit la majorité, ont participé à "l'autoproclamation" de M. Ravalomanana le 22 février, rappelle-t-il.
Les "ratsirakistes" sont persuadés que la HCC va proclamer M. Ravalomanana élu dès le premier tour. Ils menacent donc, depuis jeudi, de maintenir le blocus économique de la capitale et des hauts plateaux, fiefs des pro-Ravalomanana, et de proclamer l'indépendance d'au moins deux des six provinces du pays.
L'accord signé à Dakar le 18 avril par MM. Ravalomanana et Ratsiraka et contresigné par les chefs d'Etat de quatre pays africains médiateurs, l'Organisation de l'Unité Africaine (OUA) et l'ONU, imposait dès sa signature la levée des barrages routiers érigés il y a plus de deux mois par les "ratsirakistes" pour asphyxier la capitale.
L'accord de Dakar prévoit également que si la HCC ne peut pas départager les deux candidats, et seulement dans ce cas, un gouvernement de transition formé à parité par les deux camps sera mis en place, avec pour tâche principale d'organiser un référendum pour départager les deux rivaux.
Mais derrière la "lettre" de l'accord de Dakar, il y a "l'esprit". Des sources proches des négociations, dans chaque camp et dans les chancelleries, sont formelles: un accord secret, non écrit, a été conclu sous la pression des médiateurs africains, selon lequel la HCC ne proclamera pas de gagnant, et ouvrira la voie à un gouvernement de transition.
Certaines sources concordantes parlent même d'un "retrait" de M. Ratsiraka avant le référendum.
Or, les "durs" du camp Ravalomanana, encouragés par le refus de leurs rivaux de lever les barrages et par l'intensification des violences anti-Ravalomanana en province, poussent la HCC à rompre l'"esprit de Dakar", s'inquiètent nombre d'observateurs étrangers proches des négociations.
Un des proches collaborateurs de M. Ravalomanana a confirmé ce scénario à l'AFP, assurant qu'il était catastrophé à l'idée d'être proclamé lundi, et de renier ainsi son engagement verbal.
Les Malgaches, soulagés dans leur grande majorité lors de la signature de l'accord de Dakar, voient le spectre de la guerre civile se profiler de nouveau.
Les médias pro-Ravalomanana ont multiplié depuis vendredi les appels à la vigilance, laissant entendre que des "tentatives de déstabilisation" de la part du camp Ratsiraka seraient à redouter durant le week-end.
"L'insistance de tous, dans les deux camps, à assurer que la HCC proclamera Ravalomanana président, me laisse raisonnablement espérer qu'il ne s'agit que d'un leurre pour donner à la population un nouveau sentiment de soulagement quand finalement la commission annoncera qu'elle ne peut départager les deux rivaux", analyse un expert étranger, plus optimiste que la majorité de ses pairs.
Dans l'attente du "verdict" de lundi, les regards sont braqués sur l'aéroport de Toamasina, le fief de M. Ratsiraka sur la côte est, où l'"amiral" est attendu dimanche matin. Les autorités de la ville n'ont pas lésiné sur les moyens pour lui préparer un accueil triomphal, battant le rappel dans les rues et organisant des transports en autobus.
AFP-
26 avril 2002
Madagascar:
menace de sécession si Ravalomanana est proclamé président lundi
ANTANANARIVO
(AFP) - Le camp du président sortant de Madagascar, Didier Ratsiraka,
a menacé vendredi de maintenir le blocus de la capitale et de faire
sécession dans les provinces si la Haute Cour constitutionnelle (HCC)
annonçait que le "président autoproclamé" Marc Ravalomanana a
été élu dès le premier tour.
La
HCC rendra lundi un "arrêt proclamant les résultats du premier tour
de la présidentielle du 16 décembre 2001". Les proches et
conseillers de M. Ratsiraka se disent persuadés qu'elle proclamera M.
Ravalomanana président, décision qu'ils récusent unanimement, en
promettant pour certains la "guerre civile" le cas échéant.
Le
nouveau décompte des résultats du premier tour est l'une des principales
clauses de l'accord signé le 18 avril à Dakar par MM. Ravalomanana et
Ratsiraka, et cosigné par quatre chefs d'Etat africains, le secrétaire
général de l'Organisation de l'unité africaine (OUA) et un
représentant de l'ONU.
En
vertu de l'accord, si aucun des deux rivaux n'obtient la majorité
absolue, un gouvernement de transition composé à parité par les deux
camps sera mis en place, avec pour tâche principale d'organiser dans les
six mois un référendum pour départager les deux candidats.
La
HCC s'achemine vers une proclamation de M. Ravalomanana, estiment
unanimement hommes politiques "neutres" et experts étrangers
proches du dossier. "A moins que la communauté internationale
n'arrive à inverser la vapeur", commente l'un d'eux.
Une
mission des ministres des Affaires étrangères de pays africains arrive
à Madagascar lundi pour "tenter d'éteindre l'incendie", dit un
expert étranger proche de la négociation.
Les
négociations de Dakar entre les deux hommes comportaient une clause
secrète non écrite selon laquelle la HCC ne trancherait pas et ouvrirait
la période de transition, ont confirmé des sources proches des
négociations et des collaborateurs de M. Ratsiraka.
Mais
le refus du camp Ratsiraka de lever les barrages routiers, alors que Dakar
l'imposait, tout comme la poursuite des violences en province contre les
partisans de M. Ravalomanana ont poussé les "durs" de
l'entourage du "président autoproclamé" à précipiter les
choses, selon des sources concordantes proches de la négociation.
Un
de ses proches collaborateurs a confié à l'AFP que M. Ravalomanana ne
souhaitait personnellement pas que l'on s'écarte de la solution de la
transition, mais que son camp était divisé sur la question.
"M.
Ravalomanana subit d'intenses pressions dans son camp et, s'il est
proclamé, les jusqu'au-boutistes de l'autre camp vont tenter de faire
imploser le pays, car M. Ratsiraka ne les contrôle plus", résume un
des experts étrangers.
Depuis
la signature de l'accord de Dakar, les "ratsirakistes"
maintiennent les barrages qui asphyxient Antananarivo et les hauts
plateaux, contrevenant ainsi à l'accord signé par leur chef. Celui-ci
n'aurait donné aucune instruction depuis la France, où il séjourne,
dit-on dans son entourage.
"M.
Ratsiraka ne pourra rien faire si M. Ravalomanana est proclamé car il a
toujours respecté sa signature et sa parole. Il est, de fait, prisonnier
de l'accord, mais cela n'empêchera pas son camp de rejeter l'arrêt de la
HCC et de refuser de lever les barrages", a averti un de ses proches
conseillers.
Vendredi,
des élus de la province de Toliara ont annoncé qu'en cas de proclamation
de M. Ravalomanana ils formeraient "une assemblée constituante pour
la mise en place d'un Etat indépendant de Toliara".
Deux
provinces, Antananarivo et Fianarantsoa (centre-est), les plus peuplées
du pays, sont contrôlées par le "gouvernement" Ravalomanana.
Les gouverneurs et élus "ratsirakistes" des trois autres
multipliaient ces derniers jours les menaces de sécession.
Deux
des trois gouverneurs "ratsirakistes" encore en place ont
confirmé à l'AFP qu'une proclamation de M. Ravalomanana par la HCC
conduirait à la déclaration d'indépendance de leurs provinces.
"Si
M. Ravalomanana est proclamé président, M. Ratsiraka ne pourra rien
faire car, légalement, il ne pourra invoquer un accord non écrit",
analyse un des experts proche des négociations. "Quant à la
communauté internationale, qui a parrainé l'accord, je ne vois pas
comment elle pourra ne pas accepter les résultats de la HCC",
ajoute-t-il.
Jeune
Afrique 26/04/2002
Madagascar
: Le camp Ratsiraka rejette d'avance les résultats de la présidentielle
MADAGASCAR
(JAF) Le camp du président sortant de Madagascar Didier Ratsiraka a
annoncé vendredi à l'AFP qu'il rejetait par avance les résultats
officiels de la présidentielle qui seront proclamés lundi et qu'il
maintiendra les barrages routiers qui asphyxient la capitale Antananarivo.
Les proches et conseillers de M. Ratsiraka interrogés par l'AFP se sont
dits persuadés que la Haute Cour Constitutionnelle (HCC) qui doit
prononcer lundi les résultats s'apprête à déclarer le
"président" autoproclamé Marc Ravalomanana élu au premier
tour de la présidentielle du 16 décembre 2001.
"Nous récusons la composition de la HCC et refusons par avance ces
résultats", a déclaré à l'AFP un très proche collaborateur du
président sortant. "Si Marc Ravalomanana est proclamé président
lundi, nous retournerons à la situation de conflit d'avant l'accord de
Dakar", prédit-il.
"Nous avons déposé une requête en récusation des membres de la
HCC et nous récusons par avance le décompte des suffrages auquel elle se
livre parce qu'il n'est pas contradictoire et se déroule hors la
présence de représentants de M. Ratsiraka", estime le sénateur
Annick Dahy, fidèle de l'amiral Ratsiraka, au nom des gouverneurs
ratsirakistes des cinq provinces autonomes du pays.
"Nous ne lèverons pas les barrages routiers, même après ces
résultats, tant qu'il n'y aura pas de retour à la légalité, notamment
la disparition du gouvernement insurrectionnel de M. Ravalomanana",
ajoute Mme Daahy, conseiller du gouverneur de Toamasina, le grand port de
la côte est, bastion du camp Ratsiraka.
Le nouveau "décompte contradictoire" des suffrages du premier
tour de la présidentielle du 16 décembre 2001 est l'une des clauses de
l'accord signé le 18 avril à Dakar par MM. Ravalomanana et Ratsiraka et
contresigné par quatre chefs d'Etats africains, le secrétaire général
de l'Organisation de l'Unité Africaine (OUA) et le représentant de celui
de l'ONU.
En vertu de l'accord de Dakar, si aucun des deux rivaux n'obtient la
majorité absolue, un gouvernement de transition composé à parité par
les deux camps sera mis en place avec pour tâche principale d'organiser
dans les six mois un référendum pour départager les deux candidats.
"M. Ratsiraka ne pourra rien faire si M. Ravalomanana est proclamé
car il a toujours respecté sa signature et sa parole. Il est, de fait,
prisonnier de l'accord mais cela n'empêchera pas son camp de rejeter
l'arrêt de la HCC et de refuser de lever les barrages", a averti le
conseiller de l'amiral, considéré comme un ratsirakiste
"modéré".
"S'ils se prononcent lundi, c'est que le résultat était connu
d'avance", a-t-il accusé.
Les gouverneurs ratsirakistes des cinq provinces ont déposé dans la
semaine devant la HCC une requête en récusation des membres de la HCC,
au motif que quatre d'entre eux ont participé à
l'"investiture" de M. Ravalomanana comme président le 22
février dernier.
M. Ratsiraka, en France depuis la signature de l'accord, n'a fait aucune
déclaration. Les barrages ratsirakistes sont toujours en place alors que
le texte de Dakar imposait leur levée "dès la signature".
(avec AFP)
GAZETIKO
Ireo
goverinora no tsy mampihatra voalohany ny fifanarahana
“Fanatanterahana
toy ny fampiharana ny lalàna
amin’ny ady heloka be vava no tokony hampiharana ny fifanarahana tany
Dakar”, hoy ity mpampianatra mpikaroka monina ao an-drenivohitra
Betsimisaraka ankehitriny. Teny iray isaky ny andininy amin’io
fifanarahana io no androhitana ny famakafakana azy. Na izany aza anefa,
hoy ity mpampianatra ity, dia mirona ho any amin’ny tombontsoam-bahoaka
ny fifanarahana amin’ny ankapobeny. Fa ny tena nahazendana ity
nifampitafa taminay, dia ny fanitarana ny teny hoe “barrage” ho any
amin’ny rafitra ihany koa, araka ny fanambaràna nosoniavin’Ingahy
Goverinoran’ny faritany mizakatenan’i Toamasina amin’ny anaran’ny
goverinora dimy.
“Fiandrasana
am-pilaminana ny fampifanatrehana ny voka-pifidianana no atrehina
ankehitriny. Kanefa miaraka amin’ny vava ny fanalana ny barazy rehetra
tsy ahafahana mivezivezy”, hoy ihany ity mpampianatra mpikaroka ity.
Manahy sahady ny tenany ny amin’ny tsy hanaiken’ny mpiandany amin’ny
Ingahy Ratsiraka izay vokatra hivoaka ao amin’ny H.C.C. sy ny fitondrana
tetezamita - raha ho tonga amin’izany. Vao aty am-piandohan’ny
famahana ny olana ara-pôlitika dia efa ireo goverinora no tsy mampihatra
ny fifanarahana natao tany Dakar, hoy ihany ity tafaresaka taminay.
Mamaritra ny toe-draharaha amin’ny ankapobeny, aminy, ny fifanarahana.
Anjaran’ireo nanao sonia sy ireo akaiky azy ny mamaritra ny pitsony
madinika.
Tsy
hahapotika ny maha Malagasy antsika àry ve ny fahelan’izay fanazavana
izay ka andairan’ny rivotra pôlitika avy any ivelany ny tanindrazana ?
St.J.C.
MIDI
MADA 26/04/2002
Accord
de Dakar
« C’est la bonne foi qui doit prévaloir »,
déclare le SG de l’OUA, Amara Essy
Une
semaine après la signature de l’Accord
de Dakar, la situation à Madagascar, et plusparticulièrement à
Brickaville, où est érigé le principal barrage antiéconomique, œuvre
des partisans du président sortant Didier Ratsiraka, affiche le statu quo.
Pire, d’après les informations suivies sur TVM, hier soir, Didier
Ratsiraka se serait défendu que «n’étant pas l’auteur des barrages,
il ne lui incombe pas de les lever».
Val
Andriamahaitsimiavona et Mamy Rakotoarivelo
Alors
même qu’il a signé l’accord comportant le fameux article 5 exigeant la
levée des barrages, reconnaissant par là même qu’il y est pour quelque
chose, si ce n’est pour beaucoup. De plus, l’Amiral se dédit dans la
mesure où il a fait savoir, à Antsiranana à une époque, qu’il lui
suffisait de donner un ordre pour faire enlever les barrages. Pour Didier
Ratsiraka, qui a rencontré à Paris le ministre des Affaires étrangères
et l’Ambassadeur du Sénégal venus lui remettre une lettre du Président
Abdoulaye Wade, « le principal barrage est le gouvernement Sylla et
l’installation de Pety Rakotoniaina comme PDS à Fianarantsoa au lendemain
de la signature de l’Accord ». Comme pour mieux se mettre au
diapason des cinq gouverneurs. La cause est claire.
Promesses
Joint
au téléphone à Addis-Abeba, le Secrétaire général de l’OUA, Amara
Essy, qui semble ignorer le contexte actuel à Madagascar, tente
d’interpeller les deux protagonistes pour qu’ils puissent appliquer
l’Accord. Interrogé sur le fait que l’article 5 de l’Accord de Dakar
n’est pas jusqu’ici appliqué, notamment par le camp de Didier
Ratsiraka, Amara Essy de déclarer : « Les termes de l’article
5 sont clairs. (…) C’est dommage. Toutes les parties ont essayé de débloquer
tous les points ». Tout en faisant remarquer que « l’esprit de
l’Accord s’est traduit grâce à la sagesse malgache que vous appelez
« Fihavanana ». Amara Essy reconnaît qu’il y a des
engagements à respecter. « Les deux responsables, à savoir Marc
Ravalomanana et Didier Ratsiraka, doivent expliquer à leurs partisans
respectifs tout ce qui était convenu à Dakar, leurs promesses. La réalité,
c’est que tous les deux puissent arriver à convaincre leurs partisans de
ce qui a été fait à Dakar. C’est la bonne foi qui doit prévaloir.
Quand on a pris des engagements, il faut de la bonne foi », a-t-il
plaidé.
Grandes
puissances
A la question de savoir si l’OUA
dispose de moyens de pression sinon de moyens coercitifs pour obliger les
parties concernées d’une convention à respecter leurs engagements, le
secrétaire général de cette organisation de répondre que l’OUA
n’a pas de moyens d’imposer par la force. « Il faut impliquer le
Conseil de sécurité, c’est-à-dire en accord avec l’ONU. Concernant
l’OUA, nous pourrons faire une déclaration », a précisé Amara
Essy. Il a ajouté que l’OUA était en ce moment en contact avec les
grandes puissances. « Chacun va agir à son niveau : l’Union
européenne, les Etats-Unis, etc. Pour que la paix revienne à Madagascar.
Nous allons tous agir en conséquence », a indiqué Amara Essy. Le
secrétaire général de l’OUA a interpellé, par la suite, les deux
parties « à faire un effort dans un esprit de réconciliation ».
En tout cas, une délégation de ministres des Affaires étrangères des
pays signataires de l’Accord de Dakar sera dans nos murs, lundi, pour
constater de visu la situation. A l’étranger, la pression se profile.
Mais à l’intérieur du pays également, on s’active. Hier, l’Ambassadeur
de France, SEM Stanislas Lefèvre de Laboulaye, en remettant un lot de médicaments
aux hôpitaux, victimes des conséquences des barrages, a exigé
l’application de l’article 5 de l’Accord
de Dakar, « le plus vite possible ».
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