Tribune de Madagascar 17/07/02
CODE ÉLECTORALE
: UNE RÉVISION QUI S'IMPOSE
Déclaration faite hier devant les députés, au Palais de Tsimbazaza, par le Premier ministre Jacques Sylla: il y aura bientôt une révision du Code électoral. Le mesure survient en prévision des législatives anticipées dont le principe a été admis par le pouvoir de Marc Ravalomanana. L'annonce en tout cas a été bien accueillie et favorablement commentée dans tous les milieux, hier. Car si Madagascar a été plongé pendant six mois dans le chaos et les affres de la guerre civile, c'est en raison de la confusion électorale née du scrutin présidentiel du 16 décembre. Pour prévenir le retour d'une crise aussi dévastatrice pour l'économie et l'unité nationales, il importe de remanier et d'assainir les textes qui régissent les élections. Le but de l'opération étant de faire en sorte que les élections soient véritablement l'expression du choix populaire, et de permettre l'avénement d'une alternance sans turbulences.
L'histoire récente de l'île fut dominée par le combat pour la moralisation des élections. De réels abus étaient commis sous la Révolution, et de ce fait, l'amiral Didier Ratsiraka s'acheminait vers une présidence à vie à la faveur d'élections présidentielles successives. Triomphant pour la troisième fois au scrutin du 12 mars 1989, le CNOE (Comité National pour l'Observation des Elections), qui venait de naître, fit l'observation suivante, après examen et recoupement des chiffres : "Le président Ratsiraka n'a pas réuni les conditions nécessaires pour être réélu au premier tour". Ce constat, à un dégré ou à un autre, a contribué à l'apparition du vaste mouvement populaire de 1991, dont l'objectif était aussi de renouveler de fond en comble les pratiques politiques.
En 1992, après la chute de la Révolution, des mesures furent adoptées pour corriger les torts en matière d'organisation des élections. Dans le Code électoral révisé, des nouveautés ont fait leur entrée, comme l'exigence d'une pièce d'identité pour l'acte électoral, l'émargement (signature) du registre par l'électeur après l'acte de vote ou l'interdiction pour les candidats de procéder à des inaugurations, etc. Néanmoins les préparatifs et l'organisation des scrutins n'étaient pas enlevés au ministère de l'Intérieur. A son retour au pouvoir en 1997, Didier Ratsiraka combinera ce dernier point avec celui-ci dans sa stratégie électorale pour la conservation du pouvoir : il avait éliminé de la Constitution la mesure (introduite en 1992) qui obligeait le chef d'Etat sortant à se démettre la veille de l'ouverture de la campagne présidentielle.
Son intention de perdurer indûment au pouvoir s'étant ainsi manifesté, des interventions furent entreprises à l'Assemblée pour obtenir une révision des lois réglementant les élections, notamment de la part de l'AVI et du FFKM. Mais le régime, manœuvrant avec sa majorité parlementaire, tua dans l'œuf ces tentatives. C'est dans ces conditions qu'on aborda le dramatique scrutin présidentiel du 16 décembre 2001.
Il importe maintenant de réfléchir sur les points sur lesquels devrait porter la modification. D'abord, par exemple, la possibilité pour le gouvernement de prendre des mesures électorales à l'approche de scrutins, pour handicaper l'adversaire (pensons aux ordonnances sur l'emballage industriel), ensuite, sur la caution de 150 millions de francs destinée à prévenir le 16 décembre la dispersion des voix. Après quoi, se pencher sur la mise sur pied d'une Commission Electorale Indépendante qui se substituera au ministère de l'Intérieur dans l'organisation des élections (jusqu'à la publication des résultats). Puis traiter la question de la validité des PV de bureau de vote, et trancher le problème de leur confrontation. Enfin, statuer sur la Haute Cour Constitutionnelle, sur sa composition et sur la possibilité de faire appel de ses décisions.
La tâche est ardue mais salutaire. Bien avant les candidats, ce sont les juristes qui doivent se mettre en… campagne.
Adelson RAZAFY
Palais d'Iavoloha: A préserver
Palais de Mahazoarivo, Palais d'Iavoloha, domaine d'Ambodiatafana, etc. Tous les réduits longtemps gardés par l'ancien régime sont tombés, et aucun pouce du territoire national n'échappe plus au pouvoir de Marc Ravalomanana. Ce qu'on constate, c'est que ces domaines sont rapidement la proie des voleurs, des vandales et autres malveillants si aucune garde n'y est assurée. Il en était ainsi du Palais d'Iavoloha après le départ de l'amiral Didier Ratsiraka pour son exil parisien en 1994. De graves déprédations y ont d'abord été commises par les soldats de la garde présidentielle, dépités par la chute de leur chef. Puis le nouveau chef d'Etat d'alors, le Pr Zafy Albert n'a pas voulu résider sur les lieux, de triste mémoire depuis la tragédie du 10 août, accentuant ainsi l'abandon du site. Voleurs et maraudeurs sautèrent gaiement la muraille d'enceinte, emportant le restant de marchandises : appareils sanitaires (cuvettes de WC, bidets, baignoires, lavabos, etc.) lustres, rideaux… Certains détachèrent au couteau les lames de parquet en bois précieux dites "parkex"…
Quand l'amiral revint au pouvoir en 1997, il trouva le Palais d'Iavoloha dans un état de délabrement avancé. Cameramen des stations y furent invités en nombre pour rapporter au public les effets de "la négligence et de l'insouciance du régime du Pr Zafy Albert". En tout cas, il convient de mettre des militaires, en faction au Palais d'Iavoloha, lequel figure dans la liste des biens de l'Etat. Et ceci, pour que des travaux de réhabilitation n'engloutissent pas une nouvelle fois l'argent public.
Ministre du travail: Trois candidats ministres
En quatre mois, plusieurs ministres se sont succédé à la tête du ministère du Travail et des Lois Sociales, dans le cadre des gouvernements Sylla : Julien Radanoara d'abord, puis Vola Razafindralambo, ensuite Raondry Longin, et Maharavo Rodelys qui vient de démissionner pour se terminer par le même Vola Razafindralambo qui assure actuellement l'intérim.
Face à cette cascade ininterrompue, le syndicat des Inspecteurs de Travail et le personnel sont désorientés et ne savent à quel saint se vouer. Au terme d'une réunion hier, ils ont adopté deux résolutions majeures : détacher le département du Travail et des Lois Sociales du ministère de la Fonction Publique, et en faire un ministère plein d'abord. Ensuite, avancer les noms de trois inspecteurs du Travail comme candidats des employés au poste de ministre : Dama Arsène, Rasolofoniainarison Lauréat et Razafimbelo Toussaint. A l'évidence, les fonctionnaires du département veulent mettre le Travail et les Lois sociales à l'abri des luttes politiques, et donc des trop fréquents changements de ministre.
Abdoulaye Wade: Reconnaissance…et conseil
La lettre envoyée hier par Abdoulaye Wade à Marc Ravalomanana équivaut à une reconnaissance du pouvoir en place. En voici un passage : "Le Sénégal a décidé d'entretenir avec vous-même et votre gouvernement, des relations normales et fraternelles qui sont celles que nous entrenons avec tous les pays de notre continent…".
Dans un message précédent, Marc Ravalomanana lui ayant demandé des conseils, voici la recommandation du grand frère Abdoulaye Wade. "Je vous suggère de tout faire pour la libération de toutes les personnes détenues dans le cadre de la crise politique".
On ne sait si Marc Ravalomanana mettra en œuvre cet avis qui va l'encontre des souhaits de la population. En tout cas, c'est la première lettre envoyée par Wade à Ravalomanana, et elle commence ainsi : "Monsieur le Président et cher frère".
Maharavo Rodlys: Ministre par accident…
Décidément, face à ce genre d'individu, il est préférable de mettre les points sur les "i". " Je réclame la mise en place d'une commission parlementaire d'enquête ", a réclamé l'ex-ministre éphémère Maharavo R. à certains journaux de la place. Cela, il verra avec l'Assemblée et le Sénat. Mais là où il pousse le bouchon trop loin, c'est lorsqu'il parle "d'actes de dénigrement, rapportés par certaines rédactions de la capitale". Il veut une enquête ? Nous en avons fait une. Elle n'est pas jolie.
Rien que pour le Pr Randrianantoandro François et la famille Kreutzer, ses abus de confiance, violations de domicile, coups et blessures, vol avec effraction aggravé, menaces de mort... se chiffrent à plusieurs centaines de millions Fmg. Un seul dossier comprend 50 pages. Maharavo R. traîne derrière lui des casseroles à n'en pas finir. Ce "juriste d'affaires", selon lui-même, a été rayé de la congrégation juive à Madagascar (KMMJB) le 17 septembre 2001 pour "non respect des us et coutumes. Le 10 octobre 1999, il a été condamné à trois mois de prison ferme et 180.000 fmg d'amende avec Rabenandrasana (3 mois avec sursis et 25.000 fmg d'amende). Ce, pour violation de domicile et vol au domicile de Mme Ralimalala, 11 rue Mahafaka, Tsaralàlana. L'affaire est passée en Correctionnel. Interjetant appel, Maharavo R. comparaîtra le 19 juillet 2002 à Anosy.
Interrogé sur son expulsion du Grad, celui-ci nous a fait savoir que Maharavo R., "simple sympathisant" y est entré en octobre 2001. Et c'est à travers la manifestation de nombreuses personnes ayant eu des "démêlés politico-financères" avec lui, une fois nommé ministre (pour "équilibre régional") que le bureau a décidé de le rayer de sa liste. "Ce, afin qu'il puisse bénéficier, dégagé du poids du parti, de la présomption d'innocence. Il ne s'agissait pas de monopoliser le ministère comme il l'a dit"... Poussant notre enquête plus loin, à la Cnaps plus précisément, nous avons été pétrifiés par une escroquerie institutionnalisée. 10 jours après avoir été nommé ministre, Maharavo R. a pu soutirer plus de 1.200 litres en son nom personnel, ainsi qu'une certaine somme d'argent "pour le fonctionnement de son cabinet".
Jeannot RAMAMBAZAFY
"BARRAGISTES" D'ANKATSO
PAS D'IMPUNITÉ AUSSI
Travaux de nettoyage hier pour les employés du CROUA (Centre Régional des Oeuvres Universitaires d'Antananarivo) dans les rues et ruelles de la cité universitaire d'Ankatso II. Cette activité méritoire avait, en fait, pour but de resserrer la solidarité des employés du CROUA, déboussolés par les événements récents. En effet, pour garder le premier barrage génocidaire, celui de Brickaville érigé le 5 février, les responsables ratsirakistes se sont adressés à ce service pour recruter les premiers "barragistes". Les enrôlés furent des étudiants qui résident à la cité Ankatso II et leurs cadres furent des fonctionnaires du CROUA notamment.
On signalera que Sophie Ratsiraka, la fille de l'amiral, avait ouvert un restaurant universitaire à Ankatso II, convertissant par ce biais de nombreux résidents au ratsirakisme (raison pour laquelle le nom de Sophie Ratsiraka est souvent prononcé dans la mise en place du barrage de Brickaville). En tout cas, pas d'impunité aussi pour les étudiants et employés du CROUA qui ont participé aux barrages. Une liste des présumés copables circule à l'Université d'Ankatso, avec les fameux Willy et Elias, et des arrestations pourraient être opérées. Ce n'est pas trop tôt, car il s'agit de la sinistre bande de
l'Acem…
ECONOMIE: INTERVIEW: SITUATION ÉCONOMIQUE
EMMANUEL RAKOTOVAHINY INTERPELLE
Au moment où le pays ne demande qu'à décoller, les jeux politiques s'élaborent. On accourt de partout car le régime est en train de chercher la voie à suivre et les partenaires dans le cadre de la "réconciliation" avec toutes les composantes de la société politique. Certains demeurent à l'écart. Etonnant! car ils ont toujours été au devant de la scène pour dénoncer en son temps le ratsirakisme. Le président national de l'UNDD, le Docteur Emmanuel Rakotovahiny s'exprime. Interview
Tribune : Vous et votre parti semblent avoir disparu de l'échiquier politique. Est-ce une tactique délibérée ou tout simplement vous êtes dépassé par les événements ?
Emmanuel Rakotovahiny :
Dans votre question, vous suggérez une double réponse. Mais elles ne correspondent pas à la réalité. L'UNDD et moi-même, nous nous sommes toujours opposés à M. Didier Ratsiraka et à son système depuis l'origine. A la différence de tous les autres partis ou presque, nous n'avons jamais côtoyé ce monsieur et son régime. Je rappelle que dès 1997, nous étions les premiers à s'opposer clairement à sa politique. En 1998, nous avons appelé à voter contre son référendum constitutionnel. En 2001, nous avons lancé le fameux " Didier Ratsiraka est le problème de ce pays ". Constructif, nous avons depuis sorti notre projet de société et notre programme de gouvernement dans lesquels on peut lire que l'UNDD milite pour la Justice, la Démocratie et la Régionalisation. Nous sommes intraitables sur ces sujets et vous savez que Emmanuel Rakotovahiny n'a qu'une seule parole : celle de la droiture et de la franchise.
Tribune: Toujours est-il que vos éléments se sont éparpillés. Certains ont soutenu la candidature de Marc Ravalomanana et d'autres celle de Didier Ratsiraka. Vous-mêmes, vous vous êtes posé la question sur l'opportunité et la pertinence de l'élection présidentielle ?
Emmanuel Rakotovahiny : Une élection doit normalement déboucher sur une nouvelle donne politique. Or, les faits nous donnent entièrement raison parce que le dernier scrutin présidentiel, si il a permis dans des conditions contestées et contestables l'alternance à la tête de l'Etat, il a par contre débouché sur une situation chaotique au niveau de la direction des affaires nationales. Nous ne sommes pas le seul parti à avoir fait cette expérience mais il est clair que la dernière élection a servi d'ultime leçon à tous les politiciens malgaches. Quant à l'UNDD, on sait maintenant les gens avec qui on peut travailler sans avoir toujours à la tête que l'on risque à tout moment d'être trahi.
Tribune : Vous éludez la question de l'élection présidentielle. Marc Ravalomanana est-il pour vous le nouveau Président de la République ?
Emmanuel Rakotovahiny : Je vous réponds par une question : est-ce qu'il a besoin de ma voix pour être le nouveau président? Les faits sont là et il faut aller à l'essentiel. Le pays touche le fond. J'aimerais savoir comment le nouveau président et son gouvernement feraient pour sortir les Malgaches de cette misère. Tel que c'est parti et nonobstant la détermination du peuple à tourner la page, la configuration du nouveau régime reste loin d'une équipe solide et solidaire capable d'affronter les défis du vrai développement national et intégral.
Tribune : Vous doutez de la capacité de ce gouvernement de réconciliation nationale à gérer la crise et à apporter le développement rapide ?
Emmanuel Rakotovahiny : A l'évidence, ce gouvernement est un gouvernement de transition qui ne dit pas son nom. Par le fait même, son espérance de vie est limitée. Il tire sa légitimité de la dynamique après la candidature de Marc Ravalomanana. Une clarification s'impose.
Tribune:Vous voulez parlerd'élections législatives après lesquelles une véritable majorité se dégagera ?
Emmanuel Rakotovahiny : Avant de parler élection, il faut parler au moins deux choses. Premièrement, il faut faire en sorte que le peuple retrouve sa dignité en le tirant de cette misère où il a été a conduit. C'est une condition d'éthique et de morale puisque, à notre avis, un peuple affamé n'a pas forcément la tête à une élection. Deuxièmement, le gouvernement doit annoncer ce qu'il veut faire : les Législatives avant ou après le référendum constitutionnel, le code électoral et surtout les dates de ces élections. Le changement devra être inscrit dans les faits.
T OURISME:
LE MINISTRE NTSAY:" RELANCER LES ACTIVITÉS APRÈS LE DÉSASTRE "
Depuis hier, Madagascar n'est plus un pays à déconseiller pour les touristes américains.
L'administration américaine a annoncé que, dorénavant, les américains peuvent choisir librement Madagascar comme destination touristique. Il y a quelques mois, la même administration a interdit à ses citoyens de se rendre dans la Grande Ile en raison des troubles socio-politiques qui y règnent.
Le ministère du Tourisme aura pour principale tâche de faire de Madagascar une zone d'attraction touristique. Mais par rapport aux pays de la région, Madagascar n'a reçu que 178.000 touristes en 2001 contre 650.000 pour l'île Maurice et 500.000 pour La Réunion. Le ministre du Tourisme, lors de la présentation du rapport d'activités de son ministère à Tsimbazaza, appelle les opérateurs touristiques et les partenaires multilatéraux à s'associer avec l'Etat pour "relancer les activités touristiques après un premier semestre désastreux". Aussi, un atelier national regroupant tous les acteurs de développement touristique sera organisé au mois d'août prochain. Il a pour but "d'approfondir toutes les actions à court terme à mettre en œuvre".
Sur le plan de l'investissement, le ministre Christian Ntsay entend restructurer dans les meilleurs délais le Code du Tourisme, en créant un Office national chargé de la gestion des réserves foncières touristiques. Il prévoit également de mettre en place des mécanismes de financement spécifique du secteur pour faciliter l'accès au crédit en faveur des petits et moyens investisseurs.
Le passage du ministre à l'Assemblée nationale a été l'occasion pour lui de présenter l'effet néfaste de la crise politique sur le secteur touristique. A Antananarivo, les chiffres d'affaires des entreprises touristiques ont été réduits au dixième des prévisions. A Antsiranana, Fianarantsoa, Mahajanga, Toamasina, Toliara, des établissements hôteliers ont dû fermer leurs portes et envoyer leur personnel en chômage technique. Des entreprises de loueurs de voitures ont cessé également leurs activités.
D'après le rapport du ministre, "le secteur touristique est le plus touché par la crise politique. 70 % des entreprises évoluant dans ce secteur sont en difficulté due à l'annulation des voyages prévus pour la saison 2002".
H. R.
LETTRE DU PRÉSIDENT A. WADE À SON HOMOLOGUE MALAGASY
"Monsieur le Président et cher Frère,
Votre lettre du 9 juillet 2002 m'est bien parvenue à Durban lors des assises de lancement de l'Union Africaine. Je vous remercie de m'y avoir renouvelé la confiance et l'amitié du peuple malgache et de son Gouvernernent.
Après m'être investi dans une recherche de solution à la crise malgache, au nom de mon attachement de toujours à la paix, au dialogue et à la résolution non violente des contentieux politiques, j'ai décidé de poursuivre mes efforts cette fois pour le retour rapide de Madagascar dans la famille africaine.
Comme vous le savez, la décision de l'Organe Central de l'OUA de renvoyer dos à dos les deux protagonistes de la crise malgache n'avalt pas rencontré mon agrément hier, et encore moins aujourd'hui, à la lumière de vos remarquables efforts pour mettre en œuvre les recommandations de Dakar II.
Je salue en particulier votre décision d'organiser dans les meilleurs délais des élections légisiatives anticipées sous supervision internationale afin d'aider à une recomposition, sans contestation possible, du champ politique malgache.
J'apprécie aussi votre acceptation de la nécessité de constituer un gouvernement d'union nationale qui incluerait les composantes de la classe politique malgache, y compris les fidèles de l'ancien Président Didier Ratsiraka.
Je vous félicite aussi pour vos autres efforts visant - dans un esprit remarquable de pardon et de réconciliation - à amener le peuple malgache à retrouver le chemin de la concorde, de la fratermité, du travail et de la reconstruction nationale.
Monsieur le Président, vous êtes aujourd'hui le Président de tous les malgaches et vos compatriotes sont tous en droit d'attendre de vous leadership, protection et une direction claire pour la renaissance nationale. Au demeurant puisque vous n'avez demandé de vous donner des conseils, Je vous suggère de tout faire pour la libération de toutes les personnes détenues dans le cadre de la crise politique, et pour la préservation des droits de tous les citoyens de votre pays.
Certes, nous n'avons pu obtenir à Durban, votre retour immédiat et sans condition dans les instances de l'Union Africaine, mais le demeure personnellement convaincu que cela ne saurait tarder, si vous poursuivez sans relâche vos efforts et gestes de réconciliation nationale tels que recommandés par Dakar I et Dakar II.
En attendant ce jour, mon pays, le Sénégal a décidé d'entretenir : avec vous même et votre Gouvernement des relations normales et fraternelles qui sont celles que nous entretenons avec tous les pays de notre continent. Mais au-delà, compte tenu de la confiance que vous m'avez accordée dès le départ, je vous assure de ma disponibilité entière pour une coopération fraternelle et dynamique avec vous-même, entre nos deux Gouvemements et entre nos deux peuples.
Vous pouvez donc, Monsieur le Président et cher frère, compter sur ma détermination à accompagner le peuple malgache jusqu'à la résolution complète de cette crise politique qui l'a si durement éprouvé, à la reconstruction de votre pays et à la réconciliation des cœurs.
Mes vœux et celle du peuple sénégalais vous accompagnent !
Veuillez agréer, Monsieur le Président, l'expression de ma fraternelle considération et celle de mes meilleures salutations".
Abdoulaye Wade
L’Express
de Madagascar 17/07/02
Agriculture
et bâtiment : les engrais et le ciment exonérés par le Président
Dans
la foulée, le ciment sera aussi exonéré. Sans plus de précision sur
le plan fiscal entre taxe d'importation et droit de douanes etc... Voilà
une mesure qui ne peut que satisfaire la nombreuse assistance que le
chef de l'Etat avait devant lui pour cette première sortie à la
campagne dans la province d'Antananarivo. La sécurisation des contrées
agricoles a également été promise. Dans quelle mesure cette exonération
sur des produits importés ne contrarie-t-elle pas l'industrie nationale
de production d'engrais et de ciment ? C'est ce qu'une enquête
permettra de déterminer, de même que savoir si cette politique de
suppression de recettes fiscales est conforme à l'orthodoxie financière
du Fmi et de la Banque mondiale. On suppose que des études ont été préalablement
effectuées par les départements spécialisés concernés avant de
permettre au président de la République d'annoncer ces bonnes
nouvelles en faveur des millions de paysans du pays.
Très décontracté devant une foule de
paysans en liesse, le président Ravalomanana a annoncé hier à
Analavory, la détaxation du ciment, des matériels et intrants
agricoles. Un coup de pouce réel aux secteurs agricoles et du bâtiment.
Les spécialistes se sont immédiatement penchés sur l'évaluation
chiffrée des effets induits de la décision présidentielle notamment
en matière fiscale et budgétaire et au vu des grandes orientations de
la politique économique du chef de l'Etat."Je l'ai décidé
hier" (ndlr. la veille) révèle Marc Ravalomanana, rappelant aux
observateurs que le président est coutumier de décisions prises en
instantané. À une époque, il avait expliqué sa candidature à la présidentielle
comme le résultat d'une fulguration. Veste à carreaux et sans cravate,
visiblement à l'aise, le chef de l'Etat a inauguré la foire "Fahamarinana"
-Verité- d'Analavory, une grosse bourgade de la Rn1 vers
Tsiroanomandidy, à 113 km de la capitale. Le chef de l'Etat a justifié
sa décision de supprimer des recettes fiscales, lourde de conséquences
socio-économiques et politiques. "Le pouvoir est à l'écoute du
peuple profond". La détaxation a été présentée comme un
encouragement à plus produire, un facteur pour une meilleure qualité
de vie et une amélioration du mieux-être. "Que tout le monde
devienne plus grassouillet". Analavory est située au coeur de la
zone fertile des terres volcaniques de l'Itasy où tout pousse et s'élève.
Riz, maïs, tomates, tabac, café ou le ver à soie, le porc et les
boeufs. Il a annoncé que les travaux de bitumage de l'axe
Analavory-Faratsiho-Soavinandriana ont commencé et que l'électricité
sera pour Novembre. "Je n'aime pas faire des promesses, comme
certains, je n'annonce que ce qui est entrain de se faire". Tourné
vers la proche Tsiroanimandidy, capitale du marché malgache des bovidés
et centre nerveux du phénomène des "dahalo" ou bandits de
grand chemin, le président Ravalomanana a prévenu que le mois d'Août
qui vient scellera le sort des"dahalo". " Les dahalo,
c'est fini. Qu'ils mettent fin ainsi que leurs commanditaires, à leurs
tristes agissements". Après le bain de foule de la visite des
stands, le président de la République a inauguré l'hôtel de ville rénové.
:
Bank
of Africa - Participation à la reprise économique
En remettant
leurs prix aux heureux gagnants du tirage au sort réservé aux
titulaires de compte d'épargne Tahiry, le Directeur Central de la Bank
Of Africa (BOA), Pierre Moulin Fournier a dévoilé de quelle manière
cette banque entend participer à la reprise économique.
Pour les entreprises, notamment les PME, un
avenant du contrat avec la LDI vient d'être signé; ceci devrait
permettre d'accorder des crédits à des conditions très intéressantes.
La banque a également engagé des discussions avec les bailleurs de
fonds pour trouver des solutions en faveur des PME les plus en difficulté
pour reprendre le travail. Par ailleurs, la banque va lancer de nouveaux
produits qui va relancer la consommation car ces produits sont associés
à de nombreuses entreprises.
La politique générale de la BOA a fait qu'à
la fin de l'année 2001, les autorités monétaires et financières
l'ont reconnue comme occupant la première place en termes de
ressources, grâce à ses nouveaux produits.
Entre
les lignes
o Le capitaine
de vaisseau Jean Victor Rahitso, considérés comme un des plus
dangereux chefs de milices avec le lieutenant-colonel Coutiti Assolant,
été arrêté à Toamasina. L'officier rebelle qui a été immédiatement
transféré à Antananarivo a été surpris dans la maison d'un
particulier sise au niveau de la Zone économique spéciale, à
Betainomby, dans le quartier de Morarano. Amnistié de crimes de sang
commis avec Coutiti lors des évènements de 91, le capitaine de
vaisseau a repris du service à la base aéronavale de Diego-Suarez. D'où
il ressortit, chef de milices terroristes.
o Henri Lecacheur, conseiller spécial du président
de la République, a tenu hier une conférence de presse, à la Grande Résidence
qui servit à Didier Ratsiraka comme domicile officiel avant la
construction d'Ambodiatafana. Selon un journaliste local, Henri
Lecacheur a expliqué qu'"un conseiller spécial est l'oeil, la
bouche et l'oreille du président" Par ailleurs, M. Solamena, présenté
comme vice-Pds de Sikonina Victor, a reçu des personnes en audience
dans le bureau du gouverneur Lahady Samuel, qui devrait revenir à
Tsizaraina Emile, nommé Pds de Toamasina par le président Ravalomanana.
o Une délégation chinoise de haut niveau
effectuera une visite officielle à Madagascar en fin de semaine. Elle
sera conduite par M.Yang Wenchang, vice-ministre des Affaires étrangères
de la République populaire de Chine.
Recueillis par: Mamy Nohatrarivo
Réctificatif
La famille du sénateur
Moïse Rakotosihanaka Andriamiandra, vice-président du Sénat, nous
prie de préciser qu’il s’agit d’un sénateur élu, et non pas
nommé sur le quota de l’ancien président Ratsiraka, comme nous
l’avons écrit dans notre édition du samedi 13 juillet, dans le
compte rendu de son arrestation les jours précédents à Toamasina.
La famille précise également que le
parlementaire Rakotosihanaka Andriamiandra est titulaire de nombreuses décorations
dont la Grand Croix de l’ordre national malgache et commandeur de
l’ordre français de la Légion d’honneur qui a fêté, dimanche 14
juillet, le bicentenaire de sa création.
AFP
| 16.07.02 | 03h21
Le
département d'Etat lève ses avertissements au sujet de Madagascar
Washington
a levé lundi son avertissement déconseillant aux ressortissants américains
de voyager à Madagascar et a autorisé le retour de ses diplomates
"non-essentiels" dans l'île. Début mars, le département d'Etat
avait déconseillé de se rendre à Madagascar en raison des tensions
politiques dans l'île et de la "détérioration de la sécurité".
Lundi, le ministère américain des Affaires étrangères a noté que la
sécurité dans l'île s'était progressivement améliorée, après les
mois d'incertitude qui ont suivi l'élection contestée à la présidence
du pays en décembre, mais a tout de même appelé les citoyens américains
à faire preuve de prudence s'ils décidaient de se rendre sur l'île.
"La situation politique difficile dans laquelle se trouvait le pays
depuis l'élection présidentielle du 16 décembre 2001 a pris
fin", déclare le département d'Etat dans un communiqué. "Au
vu de l'amélioration de la sécurité et de la situation logistique à
Madagascar (...), le département d'Etat lève l'ordre de départ des
familles (de diplomates) ou de membres du personnel qui n'occupent pas
des postes en première ligne", ajoute le texte. Les Etats-Unis ont
été le premier grand pays occidental à reconnaître, fin juin, Marc
Ravalomanana en tant que président de Madagascar. Le président sortant
Didier Ratsiraka, qui ne reconnaît pas la victoire de ce dernier à l'élection
présidentielle, séjourne actuellement en France.
L’Express
de Madagascar 16/07/02
Forte
activité hier Ambohitsirohitra sur le profil économique
Des
salaires des hauts fonctionnaires à la sécurité et à la défense,
d'une meilleure gestion des ressources minières et halieutiques à la
lutte contre la corruption, des recettes fiscales, qui doivent s'améliorer
après le passage à vide de ces derniers mois, à la sensibilisation
des notables et élus locaux de la province de Toamasina, conduits par
leur nouveau Président de délégation spéciale Emile Tsizaraina, le
président Marc Ravalomanana a eu, hier, une journée chargée au palais
d'Ambohitsirohitra.
Le moment fort a également été
l'entretien accordé par le chef de l'Etat à une délégation du Fonds
monétaire internationale, conduite par M. Sacerdotti en compagnie du
représentant résident Gregory Dahl pour discuter des perspectives de décaissement
de la Facilité d'ajustement structurel renforcé (Fasr) d'un montant
total de 70 millions de Dts, et celui avec des représentants de la
Banque mondiale plus spécialement affectés au projet Secaaline d'aide
aux couches de la population les plus démunies.
Pour lutter contre la corruption, le président
Ravalamonana a choisi l'option d'augmenter, dans un premier temps, le
salaire des hauts fonctionnaires de décision et de responsabilité.
C'est une option qui se défend à condition que les sanctions suivent
et soient exemplaires en cas de rechute ! Pour les autres sujets, rien
d'autre pour l'instant que des effets d'annonce, des indications très générales,
dans l'attente des véritables décisions qui donneront l'exacte mesure
des orientations économiques à venir.
Quelques
révélations
Selon le général
Olive Razafindralambo, commandant des opérations de pacification, le
lieutenant-colonel Coutiti Assolant serait dans la région de Mananara
Nord accompagné d'une vingtaine d'éléments armés dont son alter ego,
le lieutenant-colonel Rahitso. Des sources militaires les avaient déjà
signalés, il y a deux semaines, à Sainte-Marie. Ils seraient donc resté
dans une région-clé par laquelle, des personnalités du régime
Ratsiraka, comme le général Tsaranazy ou l'ancien gouverneur de
Toliara, Maharante Jean de Dieu, ont réussi à échapper au filet des
poursuites judiciaires. Activement recherché dès les tous débuts du
conflit post électoral, comme chef des milices terroristes, responsable
notamment de l'assassinat du commandant Raharison du 2 ème Rfi, le
lieutenant-colonel Coutiti aurait cherché à gagner le cap Masoala par
une vedette rapide à travers la baie d'Antongil. Il a été repéré
quand le propriétaire de la vedette a été identifié. "Nous
parachevons actuellement la maîtrise du terrain. Nous nous
concentrerons ensuite sur la recherche des armes et la neutralisation
des bandes d'irréguliers". Le général Olive Razafindralambo
informe par ailleurs que 13 miliciens de Nosy Be, le général
Polycarpe, ancien commandant de la région militaire de Toamasina et un
commissaire général de cette province, viennent d'être transférés
à Antananarivo. :
Mamy
Nohatrarivo
Tombés
il y a un mois à Nosy-Be
Les corps de 5
militaires, tombés il y a un mois à Nosy Be pour la "défense de
la liberté et de la démocratie", selon le général Jules
Mamizara, ministre de la Défense, ont reçu hier après-midi, l'hommage
de la Nation et de leurs frères d'armes, sur l'esplanade d'honneur du
ministère de la Défense nationale à Ampahibe. Le général Mamizara
accompagné du général Sambiheviny Elson Fiandrama, commandant de la
gendarmerie nationale, des généraux Edouard Andriamiharisoa,
secrétaire général et Sylvain Razafimandimby, Chef de l'Etat-major
général de l'armée, a élevé hier aux rangs d'officiers et de
chevaliers de l'ordre national à titre posthume, les gendarmes
Randriamihaja Daniel et Andrianindrina Jean Julien, les sergents
Rakotoarisoa Jean-Pierre et Rakotomampionona Joseph ainsi que le
deuxième classe Randrianarimanana Jean Claude. "Ils étaient
partis, il y a un mois d'Ampahibe, forts de leurs convictions
patriotiques" a rappelé avec une visible émotion, le ministre de
la Défense nationale. Pas moins d'une dizaine de généraux ont honoré
la cérémonie pendant laquelle a officié le pasteur Jean-Bart,
aumônier militaire. On a remarqué le général Olive Razafindralambo,
commandant des opérations de pacification, son adjoint, le général
Razanatiaray et le chef d'Etat-major sur terrain, le général
Randrianafidisoa. Un piquet d'honneur et un détachement de réservistes
a rendu les derniers honneurs. M. Raharinaivo, président du conseil -et
président du parti "Tiako i Magagasikara"- représentant le
maire "intérimaire" Rajemison Rakotomaharo, a conduit une
forte délégation de la municipalité d'Antananarivo, de divers
fokontany et de l'arrondissement. :
Mamy
Nohatrarivo
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Midi de
Madagascar 17/07/02
Toamasina :Arrestation
de Rahitso
Aprèsla prise de la province d'Antsiranana par l'armée régulière,
leslieutenants-colonels Coutiti, Rahitso et ses milices ont rejoint
Ambodiantafana.Mais avec la chute du grand port de l'Est, la panique
s'est emparée despartisans de l'amiral, les routes de ces deux
officiers rebelles se sontséparées. Ainsi le tristement célèbre
Coutiti a pris la direction du Nord, plusprécisément Mananara-Avaratra,
tandisque Rahitso a cherché refuge à Toamasina.
R.d.a.
Le lieutenant-colonel Rahitso avait peut-être cru qu'il serait plus en
sécurité en restant dans une grande ville telle que Toamasina.
Malheureusement pour lui, car selon des sources militaires, des éléments
des forces légalistes ont procédé à son arrestation, hier matin,
dans le quartier de Morarano, dans la ville de Toamasina. Toujours d'après
notre source, cette capture a été réalisée, grâce à la
collaboration du Fokonolona, qui a donné aux autorités compétentes,
les renseignements nécessaires et qui ont facilité la tâche des
forces de l'ordre. Celui qui a hébergé cet officier rebelle a été
aussi appréhendé, étant considéré comme receleur de malfaiteurs. Se
croyant en lieu sûr, Rahitso a voulu peut-être attendre le moment
propice pour sortir de sa cachette, mais le destin en a voulu autrement.
Marge de
manoeuvre
Rahitso a été surtout rendu célèbre, pour avoir écumé la région
de la SAVA en général, et de la ville de Sambava en particulier, et
ce, avec le soutien de Soaline. Il est aussi fortement soupçonné dans
le braquage de l'agence de la banque centrale à Sambava, il y a de cela
quelques mois. Sans parler de l'appartenance de cet officier supérieur
aux forces rebelles, ainsi que les tortures qu'il a fait endurer aux
membres du Kmmr dans la région de la SAVA. Obligeant ces derniers à
quitter leur région natale, leur lieu de travail, pour se réfugier
dans la capitale. En effet, il n'a laissé que tristesse et désolation
sur son passage.
Concernant
Coutiti, sa marge de manoeuvre
est de plus en plus réduite. Tout récemment, il a essayé de rallier
le cap Masoala, avec une vingtaine de personnes à sa suite, y compris
femmes et enfants. Cette tentative a échoué grâce à la vigilance des
forces légalistes. Pour échapper à l'armée régulière, Coutiti et
sa bande pensent que leurs derniers remparts restent la forêt dense
dans cette partie de l'Ile.
UNE BANDE DE
REBELLES TRAQUEE PAR L'ARMEE REGULIERE !
Dans leur fuite, les "Zatovo" ont répandudes fausses rumeurs
selon lesquelles, "l'armée régulière tire sur tout ce quibouge,
sans même épargner les femmes et enfants". Les miliciens avaient
alorsrecommandé, aux uns et aux autres, de hisser le drapeau blanc sur
leur toit.Quand les troupes légalistes ont débarqué dans la ville,
elles ont invité lesgens à enlever les drapeaux blancs puisque leur
mission n'était pas des'attaquer à la population.
E.R.
Quand cette dernière a constaté que les troupes légalistes étaient
venues effectivement pour la libérer, elle a aussitôt troqué les
drapeaux blancs contre le drapeau national. Ce dernier constitue du
reste, actuellement, un commerce (informel) assez florissant dans la
perspective de la visite du président Marc Ravalomanana. Et ce, à
l'occasion de l'installation du nouveau PDS. En attendant, la mission de
pacification continue pour le détachement venu de Tana, qui est basé
au gymnase Soa Vita, en face de l'ancien dojo de Toamasina.
Corps abandonnés
La présence de l'armée régulière rassure les Tamataviens dont une
partie serait encore sous le joug des " Zatovo ". En effet,
une centaine de membres de cette milice se serait réfugiée de force
sinon sous la menace, chez l'habitant, a-t-on appris auprès de l'armée
régulière, qui est en train de traquer une bande de militaires
rebelles, dotés de matériels sophistiqués comme le téléphone
irridium, difficile à localiser sans accord avec une compagnie
satellitaire. Ce qui n'est pas pour décourager les militaires légalistes,
qui procèdent à des arrestations, selon les règles procédurières.
Notons qu'on ne déplore aucun mort dans les rangs des forces de
pacification. Il y avait juste un blessé par accident. D'ailleurs,
Toamasina n'a opposé aucune résistance. Par contre, en cours de route,
on a enregistré 7 à 8 morts dans le camp des rebelles. La population,
voire même leurs familles, n'osent pas récupérer leur corps. Abandonnés
sur place. Ce sont des religieux qui s'en sont occupés. Personne n'ose
non plus toucher aux véhicules des militaires rebelles. Tant en ce qui
concerne la Land Rover, qui a essuyé les tirs des troupes venues de
Tana à Ranomafana que la Nissan pick up de Ben Laden du côté d'Antsampanana.
Toutefois, quelqu'un vient de mettre le feu au second véhicule qui était
encore en bon état à l'issue de l'attaque. Un acte dicté peut-être
par l'exaspération, pour ne pas dire la rancœur, à l'endroit de cet
officier rebelle qui avait semé la terreur sur son passage.
Journal
de l'Ile de la Réunion 17/07/02
Tandis que la
France reste prudente
Madagascar :
Tananarive à nouveau ouverte aux Américains
Washington a levé lundi son avertissement déconseillant aux
ressortissants américains de voyager à Madagascar et a autorisé le
retour de ses diplomates "non-essentiels" dans l'île.
Début mars, le département d'Etat avait déconseillé de se rendre à
Madagascar en raison des tensions politiques dans l'île et de la
"détérioration de la sécurité".
Lundi, le ministère américain des Affaires étrangères a noté que la
sécurité dans l'île s'était progressivement améliorée, après les
mois d'incertitude qui ont suivi l'élection contestée à la présidence
du pays en décembre, mais a tout de même appelé les citoyens américains
à faire preuve de prudence s'ils décidaient de se rendre sur l'île.
"La situation politique difficile dans laquelle se trouvait le pays
depuis l'élection présidentielle du 16 décembre 2001 a pris
fin", déclare le département d'Etat dans un communiqué.
"Au vu de l'amélioration de la sécurité et de la situation
logistique à Madagascar (…), le département d'Etat lève l'ordre de
départ des familles (de diplomates) ou de membres du personnel qui
n'occupent pas des postes en première ligne", ajoute le texte.
LE QUAY D'ORSAY
INVITE À LA PRUDENCE
Les Etats-Unis ont été le premier grand pays occidental à reconnaître,
fin juin, Marc Ravalomanana en tant que président de Madagascar. Le président
sortant Didier Ratsiraka, qui ne reconnaît pas la victoire de ce
dernier à l'élection présidentielle, séjourne actuellement en
France, dont le ministère des Affaires étrangères déconseille
toujours de se rendre à Madagascar, sauf "obligations
professionnelles impératives".
Le Quai d'Orsay indique ainsi dans ses conseils aux voyageurs, dans sa
dernière mise à jour sur ce pays, le 9 juillet : "La sécurité
des étrangers n'est pas spécialement menacée aujourd'hui dans les
villes.
En revanche, dans certaines campagnes où les milices se sont réfugiées
devant l'avancée des troupes de Marc Ravalomanana, il faudra attendre
une pacification qui se fera progressivement dans les prochaines
semaines. Il reste ainsi déconseillé d'utiliser les axes routiers de
manière isolée.
"Les pénuries de carburants vont encore persister quelque temps
pour l'essence et le gazole alors que l'approvisionnement pour les
autres denrées devrait se stabiliser rapidement sur tout le territoire.
"Les zones touristiques du Sud et du Nord (Nosy Be) ne posent pas
de problèmes particuliers hormis la question de l'accès routier.
Toutefois les infrastructures ont beaucoup souffert de la crise et il
est préférable de bien se renseigner sur l'état des installations
avant de se rendre sur place. Les structures sanitaires du pays, en
temps normal peu efficaces, ont également beaucoup souffert de la
crise.
"Dans la capitale, dirigée par la nouvelle administration depuis déjà
plusieurs mois, la sécurité est assurée et la vie reprend rapidement.
Les déplacements touristiques doivent être mis en œuvre avec précaution
compte tenu des difficultés de relance rapide de ce secteur. Les déplacements
professionnels peuvent être organisés dans toutes les villes sauf pour
l'instant à Diégo-Suarez et Tamatave trop récemment passées sous
l'administration du nouveau président pour que l'on soit certains
qu'elles ont totalement été pacifiées. Cette exception devrait
disparaître au bout de quelques jours."
Mais le Quay d'Orsay n'a pas publié de nouvelle note à ce sujet depuis
le 9 juillet…
Midi
de Madagascar 16/07/02
Coutiti retranché
à Mananara nord !
Coutiti,en compagnie d'une vingtaine de personnes, se trouve
actuellement à Mananaranord, où il s'est retranché pour échapper à
l'armée légaliste, qui a investidepuis samedi le bastion d'Ambodiatafana
et qui a déjà pris l'île deSainte-Marie.
Bodo Andrianarisoa
L'information est du général RazafindralamboOlive, chef des opérations
militaires à Ampahibe, qui a expliqué hier, de longen large, le déroulement
des opérations de pacification dans l'île. Cesdernières sont
maintenant au stade de la récupération des armes et de la capturedes
rebelles, après avoir assuré la conquête spatiale. Pour en revenir à
Coutitiet consorts, ce dernier s'est réfugié à Ambodiatafana, après
la prised'Antsiranana, puis à Sainte-Marie après que Toamasina a été
investi. Mais denouveau, l'armée a occupé Sainte-Marie et il a été
acculé avec ses pairs àMananara nord, où ils se trouvent
actuellement. Il serait à la recherche d'unevedette pour rejoindre le
cap Masoala, a fait savoir le propriétaire de laditevedette, qui a été
alléché par la somme conséquente proposée, mais qui a étéempêché
à temps par les légalistes. Selon le Gal Razafindralambo Olive, si
cesfugitifs rejoignaient le cap Masoala, ils seraient exposés à
l'humidité, lachaleur et les moustiques, ce qui faciliterait leur
capture. Des troupes ontd'ailleurs été envoyées à Sainte-Marie, à
Ambatondrazaka et à Mananara nord pourrenforcer la mission de
pacification à l'échelle nationale. Petit à petit,l'étau se resserre
ainsi sur les partisans de l'Amiral, mais désormais, il n'yaura plus
d'arrestation arbitraire, toute personne suspectée ne pourra êtrearrêtée
qu'avec un chef d'inculpation solide, après enquête des autoritésresponsables,
a conclu le Gal Razafindralambo.
5 militaires
décorés à titre posthume, hier
3militaires et 4 gendarmes, dont 4 étaient des réservistes, ont été
décorés àtitre posthume, hier au camp militaire d'Ampahibe.
l.v.s.
Deux ont été faits Chevaliers et trois élevés au rang d'Officiers de
l'Ordre National. Ils sont tombés sur le champ de bataille dans la région
d'Ambilobe et leurs corps ont été enterrés sur place il y a un mois,
avant d'être exhumés et ramenés à Antananarivo. Les deux gendarmes
ont été capturés par les éléments de Coutiti à Ambilobe et sont
morts des suites des tortures que ceux-ci leur ont infligées. Les trois
autres ont trouvé la mort à Ambilomagodro. Pour le sacrifice de leurs
vies, le ministère de la Défense, représenté par le Gal Jules
Mamizara, pour la présentation des condoléances hier, a pris en charge
tous les frais nécessaires à l'acheminement des corps et octroie aux
familles trois mois de salaire.
Ordre de la
Couronne de Fer
Marc Ravalomanana, troisième personnalité mondiale décorée
Le président de la République de Madagascar, Marc Ravalomanana, fait
Chevalier de Grand-Croix de l'Ordre de la Couronne de Fer, est la troisième
personnalité mondiale à être décorée par ce dernier.
r.v.f.
Ce, juste après la présidente de la Croix-Rouge internationale et le
Grand maître du Bali de l'Ordre de Malte. Le Commandeur de l'Ordre,
Robert Rosso, l'a déclaré hier, au cours de la simple cérémonie de décoration
à Ambohitsorohitra. Ce dernier a remis au chef de l'Etat malgache un
cadeau spécial de l'Ordre de Malte, un diplôme, une plaque de l'Ordre,
et la décoration de Chevalier de Grand-Croix avec plaque d'or. Selon
Robert Rosso, l'Ordre de la Couronne de Fer est basé en Italie et en
France. L'Ordre de la couronne de fer fut créé le 5 juin 1805 par
Napoléon Ier - à l'occasion de son couronnement avec la couronne des
rois Lombards, comme Roi d'Italie à Milan le 23 mai 1805 - pour récompenser
les services exceptionnels civils et militaires rendus au Royaume
d'Italie. " Marc Ravalomanana a beaucoup fait pour votre pays. Les
critères sont très stricts ", a précisé Robert Rosso, lequel
est de passage à Madagascar pour d'autres missions universitaires, étant
ingénieur polytechnicien en France.
Tribune
de Madagascar – 15/07/02
BSM:
Enterée !
Quand, l'an passé, "Tribune" a annoncé, à la une, que la
BSM (Banque de la solidarité malgache) est mort-née, l'amiral
Ratsiraka a démenti sur notre titre en affirmant que cette banque est
bel et bien vivante et sera prochainement opérationnelle. Aujourd'hui,
on peut dire que la BSM est morte, enterrée. Quant aux actionnaires,
ils doivent mettre une croix sur leur argent. Outre les dizaines
d'entreprises qui ont été installées sur l'île dans les années 80,
voilà que la BSM rejoint, à son tour, le cimetière des éléphants
blancs… Notons que les principaux promoteurs de cette banque sont,
actuellement, soit en fuite à l'étranger, soit en prison.
Presse: Un confrère
en fuite avec l'amiral
Durant la crise, quelques journalistes se sont engagés à fond en
faveur de la politique génocidaire prônée par l'amiral Ratsiraka. La
presse malgache est, certes, libre, mais certains confrères de
"Canal 6" (chaîne ratsirakiste) ont franchi la ligne rouge en
encourageant la haine raciale, en ne cessant de démontrer l'utilité
des barrages anti-économiques et des milices. Un journaliste s'est spécialement
illustré dans cet exercice odieux et abominable. Il s'agit de Pamphile
Rambelo. Malgré les nombreuses mises en garde de l'Ordre des
journalistes, celui-ci devait continuer quotidiennement, pendant quatre
mois, à partir de Toamasina (siège de "Canal 6"), à proférer,
à l'antenne, des menaces sur les membres du KMMR et les originaires des
Hauts-Plateaux (Merina et Betsileo), établis dans les régions côtières.
Un tel comportement n'est pas d'un digne d'un journaliste.
RFI: Reprise
satisfaisante…
Les membres du club RFI se félicitent de la reprise des émissions sur
FM à Antananarivo. Tout à été décidé en haut lieu au lendemain du
séjour à Madagascar du chef de la diplomatie française, Dominique de
Villepin. Ainsi l'actualité politique, abondante, ces temps-ci, à
Madagascar est largement commentée sur RFI, tout comme l'impact social
de la crise. C'est le cas du plus grand orphelinat de l'Avaradrano, tenu
par l'ancien réalisateur de TVM, Jean Roger Ramanantsalama. Ce dernier
s'est exprimé sur la RFI, dimanche dernier, pour faire état des retombées
de la récession sur la vie des enfants de son établissement. Il a
fallu recourir au marché noir, reprendre le vélo pour se déplacer
pendant ces moments difficiles, faute de produits de première nécessité
et de carburants. Fort heureusement qu'avec l'aide internationale, une
issue est en vue.
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