" Emeute à Madagascar janvier 2009 - Mars 2010 "
Les Echos de nos correspondants à Mada et d'ailleurs ... le monde entier a les yeux braqués sur Madagascar ...
SeFaFi (18) Communiqués
SeFaFi SEHATRA FANARAHA-MASO NY
FIAINAM-PIRENENA SeFaFi Observatoire de la Vie Publique Rue Rajakoba Augustin Ankadivato Antananarivo Tél. : 22 663 99 Fax : 22 663 59 Email : sefafimd@gmail.com ________________________________________________________________ La société civile et sa fonction
d’interpellation
L'instabilité
politique, économique et sociale est chronique à Madagascar ; elle
trouve son origine dans l'absence de consensus sur les fondamentaux de la
République et dans le manque d'adhésion à une vision commune. Ayant
fait ce constat, le SeFaFi, la FEDMINES, le FNOIM, le KMF/CNOE, le
PME/BTP, le CONECS, MISAINA et le CDE ont publié le 21 janvier 2009, un
communiqué intitulé : « Pour la défense des valeurs républicaines
et la consolidation de la démocratie à Madagascar ». Les
organisations signataires y invitaient les forces vives de la nation à
des Etats généraux de la démocratie et des Valeurs Républicaines du 19
au 21 février 2009. Sous la dénomination de « Comité préparatoire
des Etats généraux de la démocratie et des valeurs Républicaines »
(CP/EGDVR) elles avaient pris l'attache de leurs partenaires techniques et
financiers pour l'organisation de cette manifestation. Mais
le lundi 26 janvier des émeutes éclataient à Antananarivo et d’autre
villes du pays, aboutissant notamment à l'incendie de la RNM (Radio
Nationale), de la TVM (Télévision Nationale), de la Station MBS (Malagasy
Broadcasting System) et de MAGRO. Le lendemain, une séance de travail à
l'Ambassade de France, suscitée par le CP/EGDVR, révéla la discordance
entre les préoccupations du groupe et celles des représentations
diplomatiques à Madagascar. En
vue de la préparation de ces Etats généraux, le SeFaFi publiait le 17 février
2009 une relecture des pratiques politiques et des moyens d’accéder au
pouvoir mis en œuvre depuis 1972. Notre propos étant alors de faire le
bilan en vue d’une refondation pour : -
jeter les
bases d’un Etat dans lequel le citoyen assume ses droits aussi bien que
ses devoirs, et qui garantisse l’égalité de tous devant la loi ; -
réconcilier
la classe politique, pouvoir comme opposition, avec tout le peuple sans
distinction, en surmontant les déchirures politiques et économiques, catégorielles
et régionales.
restauration de la paix sociale, ils
seraient parties prenantes à ces assises. Deux membres du SeFaFi, Gatien
Horace et Jean Eric Rakotoarisoa, ont été parmi les animateurs de cette
manifestation qui eut lieu à Ivato au Centre de Conférence
Internationales.
Dans son
communiqué du 19 avril 2009 intitulé : « Réussir la transition »,
le SeFaFi a livré son analyse de la situation. Il constatait notamment
que l'organisation des Assises nationales d'Ivato avait présenté des
lacunes, et mettaient les autorités de la Transition en garde contre
certaines dérives. Peu
après, huit associations qui avaient été parties prenantes aux Assises
d'Ivato décidèrent d’unir leurs forces pour renforcer le processus démocratique
à Madagascar. Elles créèrent le Groupement des Entités de la Société
Civile pour la Défense de la Démocratie et des Valeurs Républicaines (GESCI),
association sans but lucratif régie par l'Ordonnance 60-133, dont
l’objet est de contribuer au développement de la démocratie dans les régions,
de conforter l’entraide sociale au sein de la communauté malagasy, de
promouvoir l’éducation civique. Le
18 mai, le GESCI
lançait un « Appel au dialogue pour le salut national ». Et
le 2 septembre 2009, il conviait toutes les forces politiques à
reprendre le dialogue et à remettre ensemble la Transition sur les rails,
confor-mément aux attentes de l’immense majorité des Malgaches qui
souffrent et qui espèrent : « Appliquer correctement et entièrement
les accords de Maputo ». En
octobre 2009, le GESCI organisait à Antananarivo un mini-atelier sur le
thème : « Défense de la démocratie et des valeurs républicaines,
promotion de la bonne gouvernance et d’une dynamique économique locale »,
avec des participants venus des diverses régions de l’Ile.
La politique minière à
Madagascar
Le
6 novembre 2008, le CONECS, le SeFaFi, la FEDMINES, le CDE et le KMF/CNOE
réclamaient une nouvelle politique minière ainsi que l’organisation
d’une table ronde à cette fin.
Le 29 mai 2009, le SeFaFi, le CONECS et le KMF/CNOE rappelaient
cette exigence dans un communiqué conjoint et réclamaient la création
d’un Conseil Economique et Social.
Le 17 septembre 2009 les mêmes entités adressaient au nouveau
Ministre des Mines un courrier réclamant une fois de plus une réforme de
la politique minière à Madagascar. Elles faisaient observer aussi
qu’il était important, pour le moment, de surseoir au processus
d’octroi des périmètres miniers de Soalala.
« Caractéristiques et
responsabilités de la société civile »
Tel est le titre du communiqué que le SeFaFi a publié le 14
octobre 2005. Il rappelait que la société civile « n’a pas
d’objectifs ou d’ambitions politiques, et ne se préoccupe ni de la
compétition politique ni de l’exercice du pouvoir (…) La société
civile donne sa légitimité à la société politique, qui exerce son
pouvoir par le biais de l’Etat. Elle se doit d’alerter les politiques
sur les problèmes particuliers des citoyens et des groupements, et
veiller à ce que l’Etat ne déborde pas les limites de sa compétence ».
Il en résulte qu’il est impossible de devenir membre d’une
institution politique au titre de la société civile : dès sa
nomination, la personne en question quitte la société civile et
appartient à la société politique.
Le SeFaFi rappelait aussi les responsabilités de la société
civile : elle « évalue le fonctionnement des institutions
(…) et veille à ce que ces institutions préservent leur développement
et, au-delà, favorisent le développement de l’ensemble du corps social ».
De manière plus générale, elle « attire l’attention du
politique sur les problèmes spécifiques du moment (…), se préoccuper
du bon fonctionnement de la société ». En bref, « il lui
revient de dynamiser les instruments de la régulation sociale ».
Pour ce faire, elle dispose de moyens privilégiés que sont les groupes
de pression, les médias et l’éducation.
On l’aura compris, le pouvoir politique revient à la société
politique. Voilà pourquoi il n’est pas souhaitable de confier la présidence
d’une institution à un membre de la société civile(1).
Il y perdrait aussitôt son statut premier, et prendrait place au sein de
la société politique. La crédibilité de l’une et de l’autre est à
ce prix, ainsi que le bon fonctionnement de la démocratie. Antananarivo,
le 21 octobre 2009
(1)
Sauf
par exemple pour le Conseil Economique et Social, organisme
consultatif, où les personnes siègent en tant que représentants
d'organisations socioprofessionnelles (syndicats de travailleurs,
groupements patronaux, associations diverses, etc.), ou en raison de
leur qualification reconnue dans les domaines économique, social,
scientifique, culturel.
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