Midi Mada 22/01/2011 Lettre du colonel Charles à Chissano : Nouvelles révélations sur le « Lundi Noir » et les coups
d’Etat
D’autres révélations sur les coups d’Etat de 2009 se font entendre pendant que les négociations de sortie de crise se poursuivent.
Deux semaines après celle sur la somme d’argent distribuée aux auteurs du coup
d’Etat de mars 2009, le colonel Charles Andrianasoavina fait d’autres révélations sur les faits saillants de la crise, dont le « Lundi Noir » du 26 janvier 2009, le carnage du 07 février et le coup
d’Etat du 17 mars 2009. Le colonel Charles Andrianasoavina en a fait une lettre qu’il a adressée au médiateur Joaquim
Chissano. Sur l’événement du 26 janvier, appelé aussi « Lundi Noir », le Colonel Charles fait savoir qu’une réunion préparatoire s’est tenue le 19 janvier à 22 heures à
Ambatomainty. Cette réunion a vu la présence de plusieurs membres du CST actuel, de deux chefs des gros bras et de 20 gros bras. L’objectif, d’après le colonel Charles, a été de constituer 20 groupes de 30 gros bras chargés de casser les grands magasins tels que Jumbo Score, saccager et incendier les
Magro, la TVM, la RNM ainsi que les biens des nationaux et étrangers proches du régime
Ravalomanana. 07 février 2009.
Sur le carnage du 07 février, le colonel Charles qui croupit actuellement en prison, révèle qu’une réunion préparatoire s’est tenue le 06 février 2009 au début de la
soirée au domicile d’un haut dirigeant de la
HAT. Etaient présents à cette réunion plusieurs membres du CST actuel et des hauts gradés de l’Armée. La nuit du 07 février, une réunion de la mise sur pied du Collectif des jeunes Officiers supérieurs a été présidée par le colonel Charles
Andrianasoavina. L’objectif a été de préparer un coup d’Etat (17 mars 2009). Le 18 février, témoigne le colonel Charles, une réunion sur l’étude du coup
d’Etat a été organisée à l’école d’Etat-Major à Fiadanana. L’objectif consiste à la prise du Régiment
d’Appui de Soutien d’Ampahibe, de faire bouger les véhicules blindés (BRDM) et de renverser le régime de
Ravalomanana. Financements.
Le colonel Charles Andrianasoavina affirme dans sa lettre que les coups d’Etat de 2009 ont été réalisés grâce aux financements apportés par les groupes et les personnalités qui sont actuellement proches de la HAT. Des opérateurs indo-pakistanais très connus de la place y ont injecté plusieurs milliards d’ariary. Trois opérateurs malgaches actuellement favorisés par la HAT sont également cités par le colonel Charles. Un membre du gouvernement et son oncle ont aussi apporté leur contribution financière (200 millions d’ariary) aux coups d’Etat de 2009. Le montant total des financements répertoriés dans les révélations du colonel Charles s’élève 12,2 milliards
d’Ariary.
Recueillis par RAJAOFERA Eugène
Tribune Mada 07/01/2011 Des révélations de Charles Andrianasoavina « Mars 2009 fut un coup d’État mais pas une lutte populaire »
- par Valis
Est-ce par remord, par désir de vengeance ou tout simplement pour divertir la galerie ? Avant son entrée dans le bureau du juge d’instruction, le lieutenant-colonel Charles Randrianasoavina a fait savoir à la presse aux aguets dans les couloirs du Palais de Justice à
Anosy, que l’avènement de Andry Rajoelina au pouvoir a été le résultat d’un coup d’État perpétré par quelques individus et non le résultat de la lutte populaire sur la place du 13 Mai.
Une enveloppe de deux milliards (de francs ?) a été distribuée à un groupe d’officiers dont il faisait partie. Cette somme, dit-il, provenait de quelques officiers supérieurs, d’opérateurs économiques malgaches et étrangers et de politiciens, et elle devait servir à renverser le régime Marc
Ravalomanana.
Le lieutenant-colonel Charles Randrianasoavina avoue avoir perçu le 8 mars 2009, des mains d’un dirigeant en place actuellement, une avance de 100 millions sans aucune précision de la monnaie en question : ariary ou francs. Il affirme avoir perpétré un double coup d’État en 2009, et promet d’autres révélations qui seront vraisemblablement plus croustillantes encore car il a dit que Andry Rajoelina n’a pas tenu parole pour le changement vers un mieux et c’est une des raisons de cette initiative de Comité militaire de salut public ou de la mutinerie de la
BANI.
Midi Mada 08/01/2011 Révélations du colonel Charles : Réactions des trois mouvances
- Dominique R.
C’est prouvé. Ce qui s’est passé, en mars 2009, est un coup d’Etat. La vérité a éclaté au grand jour. Ce qui est grave c’est que l’on arrive à telles révélations.
Les révélations faites par le lieutenant-colonel Charles Andrianasoavina ont focalisé l’attention des observateurs. Certains ont toutefois préféré garder le silence. C’est le cas notamment du lieutenant-colonel Lylison (lire article par ailleurs en page 17). La Grande muette n’a pas également voulu se prononcer. Silence aussi du côté des tenants du pouvoir. Aucun communiqué n’a été sorti, du moins à l’heure où nous mettons sous presse. Par contre, les trois mouvances ont apporté leurs points de vue, concernant les déclarations de l’ancien directeur de la FIS. Implication.
Ange Andrianarisoa de la mouvance Ratsiraka ne s’est pas attendu à de telles déclarations. «C’est déplorable qu’il y ait des gens qui financent de tels actes. Le plus important, c’est de voir la suite.
Les noms des dirigeants actuels ont été même cités. La vérité a éclaté au grand jour. Je crois qu’il a ses raisons, s’il a fait de telles révélations », a-t-il indiqué.
Pour sa part Mamy Rakotoarivelo de la mouvance Ravalomanana de mentionner : « C’est prouvé. Ce qui s’est passé, en mars 2009, est un coup d’Etat. Avec ce que cela comporte comme implication. Celui qui est auteur de coup d’Etat ne peut pas se présenter aux élections, selon la charte de l’Union Africaine des droits de l’homme, en son article 25. La Turquie et le Pakistan qui ont dépêché des ambassadeurs dans le pays soutiennent ainsi un Etat putschiste. La communauté internationale devrait être à l’unisson pour condamner cette autorité de fait ».
Quant à Rakotovahiny Emmanuel de la mouvance Zafy : « Qui détient vraiment la vérité ? Une somme d’argent assez conséquente a été distribuée. L’unité de l’armée n’existe plus, pourtant elle constitue le dernier rempart. Ce qui est grave, c’est que l’on arrive à de telles révélations. Plus que jamais, on a besoin de la réconciliation nationale », constate-t-il.
Midi Mada 07/01/2011 Révélations du Lt-col Charles : 2 milliards pour un double coup d'Etat le 17 mars 2009
- Davis R
L’ancien Codirecteur de la FIS a fait savoir qu’il a reçu une somme de 100 millions de Fmg le 8 mars 2009 et que l’ancien Premier ministre Monja Roindefo a également été payé.
Le Lieutenant-colonel Charles Andrianasoavina a fait des révélations sur le changement de pouvoir qui s'est produit à Madagascar en 2009. C'était hier lors de son déplacement au tribunal
d'Anosy pour une confrontation avec le Chef d'Etat Major Général de l'Armée Malagasy
(CEMGAM), le Général Ndriarijaona André. Une déclaration à la sauvette en quelque sorte puisque l'ancien co-Directeur de la Force d'Intervention Spéciale l'a fait en « forcing » dans le couloir menant vers le bureau du Doyen des Juges. « J'ai commis un double coup
d'Etat avec le président de la HAT, Andry Rajoelina le 17 mars 2009 », a-t-il déclaré. Tout en poursuivant que « je publierai les détails prochainement ». Et lui de révéler au passage l'existence d'une somme de 2 milliards émanant notamment des personnalités étrangères, des politiciens malgaches et des militaires pour financer ce projet. Cette somme a donc été partagée à tous ceux qui ont participé à cette « prise de pouvoir illégale », si l'on se réfère aux révélations de cet Officier. « Moi-même, j'ai reçu 100 millions de Fmg le 8 mars 2009... L'ancien Premier ministre, Monja Roindefo a également été payé », a-t-il fait savoir. Mutinerie.
Faut-il rappeler que le Lieutenant-colonel Charles faisait partie des groupes d'Officiers et de Sous-officiers qui se sont soulevés contre le régime Ravalomanana à l'époque, en organisant une mutinerie au CAPSAT Soanierana le 8 mars 2009. Ce jour-là, le Lieutenant-colonel Charles (Commandant à l'époque) a dirigé les éléments du CAPSAT qui ont érigé des barricades sur les routes avoisinantes de la caserne, notamment à
Ankadimbahoaka. Et ce, par crainte d'une éventuelle attaque préparée par la Garde présidentielle. Deux ans après, l'ancien Codirecteur de la FIS se trouve à Tsiafahy où il est incarcéré avec d'autres Officiers supérieurs tels que l'ancien Ministre des Forces armées de la
HAT, le Général Noël Rakotonandrasana, le Général Raoelina et le Colonel Coutiti Assolant. En effet, ils étaient 16 Officiers et Sous-Offs qui ont été arrêtés suite à la mutinerie qui s'est produite à la Base Aéronavale
d'Ivato le 17 novembre 2010, le jour du référendum constitutionnel organisé par la
HAT. Deal.
A propos de cette affaire, le Lieutenant-colonel Charles a annoncé hier que « nous avons procédé à cette tentative de coup
d'Etat puisque Andry Rajoelina n'a pas respecté notre deal ». Et de déclarer là aussi que les détails seront publiés prochainement. La question est de savoir si l'on peut croire aux déclarations de cet Officier de l'Armée, vu les nombreux revirements de position qu'il a observés depuis le début de cette crise. Concernant la confrontation entre le CEMGAM et le Col Charles, aucune information officielle n'a filtré. A noter juste la déclaration du numéro Un de l'Armée malagasy qui a hurlé en sortant de la salle qu'il n'a signé aucun accord avec les mutins. Questionné sur ces sujets, le
Confrontation
Vidéo Cdt Charles
Lieutenant-colonel Lilyson René, Directeur de la FIS qui a également participé activement à la mise en place de ce régime n'a pas voulu s'exprimer. Je préfère me taire pour le moment, a-t-il soutenu.
En direct d'Afrique du Sud17/02/2011
- Conférence de presse : Déclaration officielle du Président Marc Ravalomanana
En direct d'Afrique du Sud SEM Président Marc Ravalomanana Traduction libre.
Mesdames, Messieurs, merci pour votre présence. Et merci pour l’intérêt que vous portez à Madagascar.
Je suis le Président de Madagascar, élu démocratiquement et conformément à la constitution.
Mais je ne suis pas le seul responsable de l’événement dont vous êtes les témoins aujourd’hui; il fait partie intégrante d’une large stratégie organisée par tous les membres des principaux mouvements politiques à Madagascar.
Je suis fier, aujourd’hui, d’épauler mes concitoyens – et concitoyennes qui se battent pour la liberté de la démocratie – pas seulement ceux de mon propre parti, mais également tous ceux d’autres mouvements politiques, y compris ceux loyaux à d’autres anciens présidents.
Je salue et accueille tous ceux qui nous ont réunis contre le coup d’état qui a mis fin à la démocratie et à la liberté dans notre pays bien-aimé. Il a plongé notre peuple dans une sombre période de souffrance.
Ma présence ici aujourd’hui est destinée à annoncer une initiative importante, multipartite et personnelle dans la lutte pour la démocratie – une initiative qui va dramatiquement changer le débat sur Madagascar, ainsi que son futur et qui va assurer la suprématie de la volonté du peuple Malgache.
Ce régime illégal a obtenu le pouvoir de façon anticonstitutionnelle. Le déclarer un coup d’état illégal ne se base pas sur mon opinion personnelle, mais sur l’opinion officielle de la SADC et de l’UA. Ils ont suspendu le régime de toutes leurs activités et lui ont imposé des sanctions officielles – une réaction assez rare prise à l’encontre d’un autre état africain.
Les USA, la Communauté Européenne, et la communauté internationale dans son ensemble ont refusé de reconnaître ce régime et ont suspendu toute forme de contact et d’assistance.
Tout récemment, de nouvelles informations sur le coup nous sont parvenues d’un officier de l’armée de haut rang. Comme je l’ai souvent répété, ces affirmations confirment l’implication d’une petite partie de l’armée et des forces paramilitaires dans ce coup.
Au lieu de condamner les dirigeants du coup, de fausses accusations ont continué à être faites contre moi. J’ai demandé, en de nombreuses occasions, qu’une commission d’enquête internationale soit mise en place pour investiguer ces accusations sans fondement. Je réitère cet appel aujourd’hui.
La Court Internationale de Justice de La Haye a dit que mon inculpation n’aurait jamais dû avoir lieu.
J’ai apporté mon soutien inconditionnel à la médiation de la SADC effectuée par l’ancien Président Chissano depuis 2009.
En terme d’archives publiques, j’ai signé les Accords de Maputo et l’Acte Supplémentaire d’Addis Ababa, sans réserve. Ma participation dans les pourparlers de Pretoria en avril 2010 a supporté le procédé conçu par le Président Chissano.
J’ai aussi donné mon soutien au rôle prédominant joué par le Président Zuma dans ces médiations. Il a, lui aussi, mentionné l’importance de résoudre cette crise dans sa dernière Adresse à la Nation.
Permettez moi de faire une remarque qu’avant les pourparlers de Pretoria, j’étais déjà au courant qu’un projet alternatif circulait pour contourner l’initiative de la SADC.
Ses points principaux étaient que Rajoelina devrait être un président de transition, avec son propre gouvernement et non un gouvernement d’inclusion.
Selon ce plan, je n’aurais pas été autorisé à regagner mon pays.
Mesdames, Messieurs, ce régime illégal a ouvertement défié les accords de la SADC et n’a implanté aucune de ses recommandations.
Le Sommet Extraordinaire de la SADC, qui s’est tenu au Botswana à la fin de l’année passée et qui a été attendu par 14 Chefs d’Etat et de Gouvernement ou par leurs représentants, a noté :
- la situation politique à Madagascar reste fragile et sans solution. Malgré toutes les tentatives de médiation conduites par la SADC, les accords conclus n’ont pas été respectés ou ont été violés en de nombreuses occasions, notamment par
l’Autorité de Haute Transition (AHT)...
Ceci signifie que le régime illégal a saboté toutes les tentatives de médiation.
Au cours de sa rencontre à Windhoek, la SADC a réaffirmé ceci et a recommandé en plus :
- la SADC, l’Union Africaine et la communauté internationale au sens large doivent apporter leur support politique, technique, matériel et financier au processus de dialogue Malgacho-Malgache.
La situation politique et des droits humains est maintenant autocratique :
- Il n’y a pas de liberté d‘expression.
- Il n’'y a pas de liberté de la presse.
- Il y a une peur de l’intimidation.
- Il y a des détentions arbitraires.
- Il y a une suppression de toute forme de criticisme ou d’opposition.
En 2010, le Conseil des Droits Humains de l’ONU a exprimé ses inquiétudes à propos de la situation à Madagascar.
De nombreux Malgaches sont aujourd’hui en exil ou en prison.
Ce régime illégal est impliqué dans une campagne de propagande destiné à se legitimer lui-même.
La persistante approche unilatérale ne remplace pas un processus de négociation multipartite crédible.
Ce régime est illégal. Il ne peut pas se legitimer lui-même.
Nous pourrions peut être comparer ceci au régime de l’apartheid qui a introduit une nouvelle constitution et des réformes en 1983 mais qui a exclu des dirigeants légitimes comme Nelson Mandela. La communauté internationale n’en a pas été dupe. Comme elle ne l’est pas non plus par les manœuvres de ce régime illégal
Les derniers développements sont un nouveau projet proposé par les médiateurs de la SADC.
Veuillez noter que ceci n’est pas un projet officiel de la SADC mais qu’il est seulement proposé par un individu de l’équipe de médiation.
C’est un plan de transition pro-Rajoelina destiné à me garder hors de Madagascar et hors de toute participation politique.
- Ceci est inacceptable.
- Ceci est antidémocratique.
- Ceci est un mauvais exemple pour l’Afrique.
- Ceci récompense les dirigeants du coup.
- Ceci ignore les résolutions africaines sur les régimes anticonstitutionnels.
- Ceci ne va qu’approfondir la crise.
- Ceci ne résout rien.
- Ceci exclut trop de voix politiques, et confère une légitimité à un régime illégal.
- Ceci empêche les électeurs de choisir qui ils veulent.
- Ceci ne constitue pas les fondations d’une démocratie durable.
Mesdames, Messieurs, dans le contexte d’un pays brisé et de médiation à l’arrêt, laissez-moi révéler notre alternative démocratique.
Nous aurons besoin de l’aide et du support de tous les corps internationaux, de la SADC, de l’Union Africaine, des Nations Unies, de la Communauté Européenne, des Etats Unis – et bien entendu, du monde entier – dans notre lutte pour ramener la démocratie à Madagascar.
Mais ce dont nous avons désespérément besoin est d’un vrai dialogue Malgacho-Malgache. C’est la recommandation de la SADC. C’est par là que nous devons commencer. Alors la communauté international pourra nous supporter.
La société Malgache; tous les membres des quatre mouvements politiques; toutes les parties politiques, les églises, toute la société civile – aussi inclusifs que nous puissions l’être – doivent se réunir pour définir une solution pour eux-mêmes.
La médiation internationale, aussi qualifiée soit elle, ne peut pas remplacer le dialogue entre frères; ni le processus d’ennemis politiques qui se réunissent, en temps que patriotes, dans l’intérêt d’un pays que nous aimons tous -- pour définir une solution pacifique, durable et prospère.
Je crois que seul un vrai consensus national, forgé par le peuple Malgache, au travers de discussions directes dans notre propre pays, peut nous ramener à la démocratie – et peut assurer que personne ne pourra plus jamais saisir le pouvoir illégalement à Madagascar.
Mettons, mettons tous nos différences de côté. Trouvons, et écoutons la voix du peuple. Faisons ce qui est le mieux pour notre pays – et pas ce qui convient à nos propres intérêts personnels.
L’intérêt national est au-dessus de nos intérêts. Je suis prêt à écouter un chacun. Je suis prêt à parler à chacun.
Je fais ceci humblement, de façon à ce que nous puissions retourner à la démocratie, et, ensemble, créer un brillant futur pour Madagascar.
Ceci doit amener des élections libres et loyales, au cours desquelles tout quiconque voudra être candidat pourra l’être.
Pour construire une telle société, pour aider à ramener la démocratie, il est temps que je retourne au pays.
Je veux diriger par l‘exemple. Je veux, avec vous tous, m’élever pour la paix et la démocratie et pour le droit à la liberté de choix pour le Malgache ordinaire.
Ils méritent bien que nous tous leur donnions ce droit. Ils ont souffert et ont subi bien des abus ces derniers temps.
Je veux, avec vous tous, assurer un futur honorable pour notre pays, pour assurer que nous puissions siéger fièrement dans la communauté des nations.
En fonction de quoi, je veux informer tous ceux qui me regardent et m’écoutent aujourd’hui, aussi bien en Afrique du Sud qu’à Madagascar et que dans le reste du monde, que je vais retourner au pays après-demain, le samedi 19 février – mettant fin ainsi à mon exil loin de notre Madagascar bien-aimée.
J’ai l’intention de toucher tous les Malgaches pour construire un consensus pour la paix. Je connais les risques que je cours en retournant, mais je ne peux les laisser entraver le chemin qui nous permettra de restaurer la démocratie. Je n’ai rien à craindre. Je n’ai rien fait de mal.
Mesdames, Messieurs, ceci est un moment important. Nous avons été inspirés et gratifiés par les aspirations démocratiques en Tunisie, en Egypte et dans d’autres pays.
Le désir de liberté brûle dans mon coeur. Notre rêve de liberté ne peut pas être étouffé plus longtemps.
Merci au peuple et au Gouvernement d’Afrique du Sud. J’espère qu’ils vont comprendre et donner leur support à mon retour. Mes actions sont guidées par Dieu et par les meilleurs intérêts pour notre pays. Je suis impatient d’être au pays, avec mes concitoyens – et mes concitoyennes. La vraie démocratie ne demande rien de moins.