Fa
tao anaty aizim-pito
Nandrenesana antsoantso
Feo nikiaka, nikiana fahafahana
No injay nanakoako
Ren’ny tany manako eran-danitra ny kotroky ny basy
Nefa tsy kivy, tsy kivy tsy kivy tsy miato
Ireo Malagasy mitolona Fa
tao anaty aizim-pito
Nandrenesana antsoantso
Feo nikiaka, nikiaka fahafahana
No injay nanakoako
Ren’ny tany manako eran-danitra ny kotroky ny basy
Nefa tsy kivy, tsy kivy tsy kivy tsy miato
Ireo Malagasy mitolona Fa
tao anaty aizim-pito
Nisy rà nipatrapatraka
Ny fahafahany mantsy no zahany
Madio mangarangarana
Nefa rà mikoriana namonto koa ny tany
No setrin’izany
Fa tanam-polo ihany no hany fiadiana
Ny hahatomombana izay notakiany Fa
indry, ery an-danitra ilay masoandro
Efa lasa tara-pahafahana ireo lavo
Efa samy ravo ny fanahin’ireo maritiora mifaly
Ny todin’ny ràny iombonana mantsy
Tsy azo takonana intsony Fa
indry, ery an-danitra ilay masoandro
Efa lasa tara-pahafahana ireo lavo
Efa samy ravo ny fanahin’ireo maritiora mifaly
Ny todin’ny ràny iombonana mantsy
Tsy azo takonana intsony
Tribune Mada 14/04/2010 Editorial: Au royaume du n’importe quoi
- par Georges Rabehevitra
On voudrait être le plus indulgent possible vis-à-vis de la manière dont notre pays est dirigé, mais avouez que ce n’est pas possible malgré toute la bonne volonté du monde. Bon, comme partout dans le monde, vous aurez toujours des fanatiques pour défendre becs et ongles leur idoles, mais même de ce côté-là, les adeptes commencent vraiment à baisser en nombre tellement cela devient difficile de défendre les actes de ce pouvoir.
Dans son éditorial du lundi 12/04, Ndimby a énuméré quelques travers du pouvoir actuel, et surtout sa manière de faire, qui est pire que celle de Ravalomanana. Pourtant, ce dernier, en a fait tellement de belles que l’on pensait que c’était impossible de faire pire. Et bien, si. La HAT l’a fait, ce pire.
Pour ceux qui étudient les sciences politiques, ce serait intéressant d’essayer de chercher si dans l’histoire politique du monde, on ait procédé à des changements en tous genres et n’importe comment, en si peu de temps.
Dans l’éditorial sus cité, Ndimby a rappelé que les prétextes au coup d’Etat (au fait, on persiste et signe toujours qu’il y en a pas eu un ?) ont été « le changement » par rapport aux pratiques plus que détestables de l’époque Ravalomanana. Depuis, on a été servi, mais malheureusement en pire et en plus. Mal parti
Dans touts les domaines, notre cher pays est devenu, en très peu de temps, le pays du n’importe quoi.
Il faut dire que dès le début, quand vous avez des juristes constitutionnels, qui utilisent le mot « extra-constitutionnel », on ne peut qu’être mal parti ! Si en plus, vous avec une Haute Cour Constitutionnelle, qui valide la nomination d’un Président, issu de
l’extra-constitutionnalité, vous avez l’impression d’être dans un théâtre de bouffons. Dans ce genre de théâtre, je le rappelle, le but est de se produire et d’essayer de montrer qui est le plus « comique ou bouffon ». Pour le moment, dans notre pays, il y a trop de candidats et il est difficile de prononcer le nom du gagnant.
Dans le domaine politique, on se demande quelle sera la prochaine bourde de la
HAT.
Après la rupture unilatérale des accords de Maputo, on nomme un Premier Ministre, colonel de
l’Armée, sorti de nulle part, comme un lapin du chapeau du magicien. On se demande si en terme de nominations, la HAT ne procède pas par élimination, non pas élimination par choix, mais élimination par dépit. C’est-à-dire que l’on établit une liste et le premier qui accepte est nommé. Cela veut dire tout simplement que tous les malgaches ayant le profil et les compétences pour prendre la fonction se sont désistés ou ne sont pas du tout intéressés, du coup, on prend celui qui veut bien. Faute de mieux
On nomme un colonel putschiste comme Ministre de la Défense. Pour faire bonne figure, on le nomme Général. Par la suite, on s’empresse de le débarquer. Comme on a aussi nommé un Colonel comme Premier Ministre, du coup, pour faire bonne figure, on le nomme Général et en même temps Ministre de la Défense. À cette allure, ce sera le tour de Charles et de Lylison (d’ailleurs cela semble déjà bien parti) ! Et comme les autres diront aussi : et moi, et moi ! La HAT va peut-être encore nommer d’autres généraux. Dans notre pays, il n’y aura plus que des généraux dans
l’Armée !
Dans le domaine de l’économie, on ne peut rien reprocher à la
HAT. C’est simple, rien n’a été fait. Présenter un budget avec des hypothèses de plus de 25% d’aides internationales qui ne viendront pas, même un étudiant de deuxième année n’aurait pas osé. Du coup, on en est à émettre une circulaire intimant l’ordre aux Ministères d’éviter les déplacements. Dans d’autres pays, on aurait trouvé la situation dramatique et loufoque à la fois.À peu près
C’est dans le domaine du juridique que le n’importe quoi atteint son comble. On peut citer deux exemples.
On a créé un corps (on ne sait pas si cela relève de la Police Judiciaire ou de la Défense Nationale) nommé FIS, qui n’a aucun statut juridique. À partir de là, il ne faut pas s’étonner que ces agents agissent comme bon leur semble, avec ou sans des ordres. C’est vraiment le « fanjakan’i Baroa ».
Sur le modèle français, la justice malgache est dotée de 3 magistratures suprêmes (non pas une comme dans le modèle anglo-saxon), à savoir : la Cour de Cassation, la Haute Cour Constitutionnelle et le Conseil
d’Etat. Ce dernier juge au fond les affaires relevant de l’Administration et comme toute cour suprême, ses décisions sont sans appel. Et bien chez nous, on change la Présidente de cette cour parce que l’on n’est pas content de ses décisions. Comme si la Présidente décidait seule, dans son coin ou dans sa cuisine, des affaires dont le Conseil est saisi. C’est à croire qu’au niveau de la
HAT, la Justice, dans le sens institution d’État, tout le monde s’en fout et que notre pays pourrait s’en passer !
Si on résume, comme il n’y pas d’élus, pas de justice, et qu’il n’y a plus de hiérarchie établie au niveau de
l’Armée, on en conclut aisément que notre pays est désormais sous un régime totalitaire, tous les pouvoirs étant concentrés au niveau de la Présidence de la
HAT.
À l’époque de Ravalomanana, je dénonçais déjà cette concentration du pouvoir. Eh bien, on a fait un coup
d’Etat, avec les conséquences terribles que cela a entraîné, pour faire
lesafriques.com 14/04/2010 Marc Ravalomanana accuse!
Entretien
du 04/11/2009 avec Chérif Elvalide Seye, rédacteur en chef des Afriques
Pour l’ex-président de Madagascar sa chute est due aux
Karanas, d’origine indo-pakistanaises, mais à 80% de nationalité française : « Ils font 1,2% de la population mais détiennent l’essentiel du négoce. Ils se sont sentis menacés par la création du comité de lutte contre la corruption et ont réagi par la désinformation et en exploitant la détresse des plus pauvres pour les jeter dans la rue. »
Les terres agricoles cédées à la compagnie Daewoo : « Ce sont de fausses informations. Un accord avec la compagnie Daewoo nécessite la ratification du parlement. Nous étions encore en phase de négociations. C’est pourquoi, dès qu’il y a eu ces problèmes, Daewoo s’est déployé en République démocratique du Congo où elle a obtenu 4 millions d’ha. »
Andry Rajoelina : « Je peux vous assurer que pendant la négociation à Maputo, le président Ratsiraka a dit "je veux bien avaler une grenouille vivante si cette personne arrive à résoudre les problèmes de Madagascar" ».
pire que lui. Du coup, il ne faut pas s’étonner que l’on se pose vraiment la question : « tout ça pour ça ? ».
Toujours dans le registre du n’importe quoi, il y a aussi cet agissement incompréhensible de Monja Roindefo, ancien Premier ministre de la HAT. Voilà un monsieur qui se prend pour un État dans l’État. Il s’est permis de signer en grande pompe une « convention » avec des investisseurs privés thaïlandais, pour aménager l’Avenue de
l’Indépendance à Antananarivo. Rien que ça. On a du mal à savoir en quelle qualité il se permet ce genre d’acte et quelle en est la valeur juridique. Notre pauvre capitale, déjà privé d’élu et dirigée par un « nommé du prince », se voit donc affublé d’un autre personnage qui se croit en être le propriétaire, ni plus ni moins. Monja Roindefo s’est permis en plus de dire qu’à l’époque où il avait été Premier ministre de la HAT, il avait déjà mis en contact ces mêmes thaïlandais avec la Municipalité
d’Antananarivo, mais que depuis rien n’a bougé. On se demande si ce monsieur, qui à priori a fait des études aux USA, n’est pas tombé sur la tête ou si le passage dans les coulisses du pouvoir de la HAT (ou du pouvoir tout court) rend fou.
Issac Newton disait : « je sais mesurer le mouvement des corps célestes, pas la folie des hommes ». Dans notre pays, cette folie des hommes est vraiment incommensurable, puisque l’on ne peut mesurer le « n’importe quoi ».
Tribune Mada 31/03/2010 Editorial : Le 29 mars des fils de putsch
- par Ndimby A.
On se demande si le nouveau texte de présentation de Madagascar sur le site officiel du Ministère français des affaires étrangères et européennes a été rédigé par un fonctionnaire français, ou par le correspondant d’une agence de News pressée, sinon hâtive. Car si ce texte, qui montre clairement un point de vue partisan reflète l’opinion officielle de l’Hexagone, alors je serais en droit de reprendre l’expression favorite de mon ami Basile Ramahefarisoa : la France tombe le masque ! On lit donc sur cette page diverses affirmations qui tiennent plus du blogging (coquilles y compris) que du site officiel du Ministère des Affaires étrangères de la France.
On y lit au sujet de Marc Ravalomanana, entre autres, que « la déception de la population est à la mesure des espoirs immenses que son accession au pouvoir avait suscités en 2002. En verrouillant la vie politique malgache, il a contribué à entretenir un terreau favorable à une révolte populaire et créé un climat de méfiance généralisée ». « Les dérives autoritaires et autocratiques du Président le conduisent à sa chute », « Le camp de Ravalomanana s’est mobilisé pour renverser les nouvelles autorités. Depuis Tripoli, celui-ci avait désigné le 10 avril Manandafy Rakotonirina, nouveau Premier Ministre, à la réputation sulfureuse ». Et se faisant l’écho de l’argumentaire des blablateurs de la Place du 13 mai, on lit également sur ce site web dépendant de la République française : « Des scandales financiers ont également entaché la crédibilité du Président, en particulier l’achat d’un second avion présidentiel et le contrat passé avec Daewoo Logistics qui a cédé à la société sud-coréenne 1,3 M€ d’ha de terres ». Avec tout cela, il ne manque plus sur ce site que la photo d’un diplomate français portant une écharpe orange, et formant de ses deux doigts le signe V du mot Venin.
Sans aucune preuve, et même avec de solides suspicions, on ne va pas se hasarder à dire que la France est derrière le coup d’Etat. Mais il y a des questions qui deviennent légitimes, dans la mesure où la France cache donc de moins en moins son soutien à Andry Rajoelina et son aversion pour Marc Ravalomanana, celui qui a osé anglo-saxonniser un pré-carré français. Une autre page du même site de la diplomatie française a au moins le mérite d’indiquer avec franchise : « Les relations se sont de nouveau tendues avec le Président Ravalomanana du fait de la volonté de celui-ci de s’affranchir d’une relation jugée trop prégnante ». La reniko soa malala (de l’appellation de reny malala - mère chérie -, donnée à la France par les collabos malgaches et les griots francophiles au temps de la colonie, et de soa, qui signifie bonne) se serait-elle alors fâchée de ces velléités indépendantistes ? Marc Ravalomanana avait osé renvoyer dans ses pénates un ambassadeur de la République française, pour suspicion de mauvais œil : la présence de l’ambassadeur Le Lidec était jugée annonciatrice de troubles. Je ne sais ce qu’il en est de la véracité de cette rumeur, mais je constate juste que la crise a éclaté à Madagascar six mois après son départ. Tout comme je constate qu’il était effectivement en poste à Kinshasa lors de l’assassinat de Laurent-Désiré Kabila (Octobre 2000) et à Abidjan durant la rébellion armée contre le président ivoirien Laurent Gbagbo. Si coincidence il y a, alors elle serait bien malheureuse, à part le fait d’être curieuse. 29 mars 2010 amer
L’Histoire retiendra de cette crise de 2009 le rôle trouble de l’ancienne puissance coloniale. Selon les révélations du rapport de l’International crisis group (publié en Mars 2010), lors de son passage en France en Janvier 2009, Rajoelina avait demandé à la France d’assurer sa protection (p.11 du rapport), avant même que n’éclate la crise. Pourquoi ? La France agit dans ce sens quelques mois plus tard, quand pour lui éviter une arrestation imminente, la France a pris la décision de cacher dans une résidence diplomatique celui qui était à l’époque le leader d’un mouvement insurrectionnel. Pourquoi ? Aux premiers jours après la réussite du coup d’Etat, l’Ambassadeur Châtaignier est le premier à se précipiter pour faire des courbettes au putschiste (Pour le remercier ? Le féliciter ? Le conseiller ? Nul ne le sait), avant d’être le premier et le seul à lui remettre des lettres de créances. Pourquoi ? À chaque problème majeur qu’il doit affronter, Paris est un passage obligé pour Andry Rajoelina, qui y fréquente les sherpas de la diplomatie africaine apparente ou souterraine. Pourquoi ? Seule l’Histoire apportera les éclairages nécessaires, car pour le moment on ne peut que se contenter d’explications oiseuses. Asile en Mars 2009 ? Droits de l’homme… Lettres de créances en Novembre ? Nécessité pour la France d’être présente afin d’accompagner Madagascar à trouver une solution. Présence de conseillers français dans l’entourage d’Ambohitsirohitra ? Illustration de ce souci de la France « d’accompagner les amis Malgaches ». Etc. Mais dans le même temps, Maputo échoue, torpillé par les faucons (et surtout les vrais) du clan Rajoelina, mais peut-être aussi par certains pays que la formule n’arrange pas : lire à ce sujet La françafrique dans l’ombre de Rajoelina, un intéressant article de l’Association Survie.
L’ombre de la France n’est donc finalement jamais bien loin de la Grande Ile. Le 29 mars de l’année du Cinquantenaire sera sans aucun doute un 29 Mars au goût amer. À ceux qui veulent en savoir plus sur cette page tragique, mais surtout aux amnésiques volontaires ou involontaires qui ont la malheureuse tendance à dire qu’il ne faut plus se soucier des évènements de 1947 « parce que c’est du passé et que ce n’est pas constructif de ressasser tout ça », ou encore parce « qu’ils n’étaient pas nés à cette époque », je recommande la lecture de l’excellent papier de la LDH de Toulon.
50 ans après le retour à l’Indépendance en 1960, 63 ans après le 29 Mars 1947, qu’avons-nous fait qui ait été digne du sang de nos ainés versé pour leur patrie ? Qu’est-ce qui nous permettrait de dire, au vu de la situation actuelle, que les dizaines de milliers de morts assassinés par les Français ont servi à donner un avenir meilleur à Madagascar ? Quel sens ont, pour les générations actuelles, cette date et cet évènement ? Car quand on voit des politiciens malgaches s’accoquiner avec l’ancienne puissance coloniale pour arriver au pouvoir, on se dit que finalement, 1947 c’est bien trop loin pour des cervelles nourries de Michael Jackson et de la Star Academy. Que peut bien signifier le 29 Mars pour nous autres vivant sous un régime de putsch ?
À quand une relation d’adultes ?
Au début de l’année 2009, les dirigeants actuels ont tenté de légitimer leur coup d’Etat en promettant la démocratie, le renouveau économique profitable à tous, la solidarité nationale et la bonne gouvernance. Après un an, ce qui n’a pas encore été démontré comme fadaises est en train de l’être sous forme de foutaises. Cinquante ans après 1960, 63 ans après 1947, Madagascar reste un pays pauvre en revenus mais riches en ressources naturelles ; pauvre en dirigeants de qualités mais riches en belles promesses. Quand on pense au dicton qui affirme qu’un peuple n’a que les dirigeants qu’il mérite, on se demande bien ce que les Malgaches ont pu faire à Zanahary (ou certainement au Diable) pour avoir mérité de subir ceux qui se sont succédés, avec plus de succès pour l’intérêt de leur ration que celui de la Nation.
Dans la bouche des hâtifs, comme dans celles d’autres personnes plus censées, on entend souvent ceci : si Madagascar est toujours aussi pauvre, c’est à cause de la communauté internationale. Mais au lieu de chercher toujours le bouc émissaire à tête de vazaha, il faudrait peut-être aussi se demander si notre manie de suivre de façon cyclique n’importe qui disant n’importe quoi sur la Place du 13 mai, n’a pas eu d’impacts sur notre développement. Car si les politiciens Gasy n’avaient pas montré en 50 ans autant de facilités à se déculotter et même offrir la vaseline aux Français, aux Coréens (du Nord ou du Sud) ou aux autres, on n’en serait peut-être pas là.
Mais au-delà des défaillances et des insuffisances de notre classe politique actuelle et passée, la commémoration du 29 mars appelle à se poser certaines questions au sujet de nos rapports avec la France, et in extenso, avec la communauté internationale. Sa juxtaposition avec une crise politique toujours pas irrésolue, notamment du fait d’un mouvement légaliste (au sens noble d’anti-coup d’Etat) au sein de la communauté internationale, invite également à se demander si de pays colonisé et sous la férule sanglante de la France en 1947, Madagascar a été capable de gagner une place dans le concert des Nations en 2010.
Mon ami Patrick A., féru d’analyse transactionnelle, serait sans doute capable de dire quel genre de couple l’association entre Madagascar et la France forme-t-elle ? On lui laissera le soin de réfléchir dessus en mastiquant son wasabi. Les séquelles de la période coloniale ont laissé de part et d’autre des séquelles du parent qui se comporte en pays conquis, et de l’enfant qui ne peut s’empêcher de chercher aide et protection quand il fait des bêtises. A priori, le chemin est donc encore loin avant d’arriver à une relation entre adultes. Ce chemin passe-t-il par la francophobie primaire, comme y appellent certains, ou par la magie de l’oubli et de la page tournée, comme le demandent d’autres ?
Gtt.org 12/05/2010 Le putschiste Rajoelina se prend déjà pour un président
En brandissant un mandat d'arrêt international contre 19 personnes, le « ministère de la justice » de la HAT a une fois de plus dévoilé son incompétence.
Le « ministère de la justice » a oublié que le gouvernement illégal, sanctionné et non reconnu par la communauté internationale n'a aucun droit en dehors de Madagascar. Le document de mandat d'arrêt international n'a donc aucune valeur juridique.
D'autant plus que le ministère de la justice est décimé et a perdu toute sa crédibilité non seulement au sein de la population, mais aussi au sein de ces membres. Les nominations des hommes de mains de la HAT dans toutes les instances judiciaires et cela sans suivre les procédures y ont largement contribué. Pour la population, emprisonner les personnes pour leur opinion politique et laisser le clan Ramaroson et ses milices piller, et commettre des crimes impunément ont largement affecté la crédibilité de celle ci. Rajoelina est un très bon candidat pour répondre de ses actes devant la Cour pénale internationale au vu des pillages, des crimes et des meurtres commis dès le 26 janvier 2009.
Le 7 février est souvent brandi comme une menace contre le gouvernement Ravalomanana. Courte mémoire ou inconscience, le putschiste Rajoelina a totalement occulté sa responsabilité.
Andry Rajoelina peut de moins en moins être considéré comme innocent dans ce massacre. En mémoire, en voici les 10 raisons.
1. Avant la manifestation. Andry Rajoelina annonce la venue de Rossy, un musicien très connu et controversé pour la manifestation "décisive" du samedi 7 février. Le jour même, sur la place du 13
mai 2009, en contrebas du Palais Présidentiel, il s'est entouré de 1500 à 2000 personnes. Pas de trace du musicien. Il harangue la foule: "nous ne nous laisserons pas abattre, notre décision est prise. Quoiqu'il arrive, nous prendrons le Palais.... Il appartient au peuple..."
2. Au début de la manifestation, Andry Rajoelina disparaît volontairement, laissant "son premier ministre" Monja Roindefo et ses milices armées seuls ainsi que la foule face aux militaires qui gardent la "zone rouge" autour du palais.
3. Pendant la manifestation. Le général Dolin est montré dialoguant avec les militaires qui préconisent qu’ils vont tirer si le palais est attaqué et demande à la foule de reculer en dehors de la zone rouge, puis revenant vers la foule: Dolin et son second dit "allons y, ils ne vont pas tirer, on fonce, ils n’oseront pas. Ce sont nos amis" indique-t-il. Mais il s’éclipse discrètement du premier rang, laissant le reste des manifestants sur place.
4. Ensuite tout va très vite. Un peu avant 15h, alors que les policiers anti-émeutes sont vite débordés, la foule se rue vers les grilles du palais et soudain, des tirs éclatent. Alors qui a tiré? La garde présidentielle indiquera avoir fait les sommations et tiré en l'air. Les officiers présents sur les lieux sont prêts à démontrer qu’ils ne sont pas responsables des tirs meurtriers. Aucune information à ce jour ne peut prouver que les militaires ont tiré sur la foule. Rajoelina parle à la télévision de tueurs placés sur les toits des grands hôtels voisins, ce qui a été clairement démenti par les hôteliers.
5. Des témoins ont indiqué avoir vu des personnes sur les toits des immeubles avoisinant. Certains y auraient entendu des coups de feu. Tout cela est relaté en direct sur les vidéos de l'événement.
6. Crime contre les journalistes: Un cameraman de la télévision RTA, Ando Ratovonirina, est tué par balle par derrière sur les images vidéo et non en face de la garde, après avoir filmé toute la scène. Son matériel est volé. Cette tuerie est suivie d'une tuerie sauvage de son collègue à Majunga Razafindraibe Rakotondrajao quelques semaines plus tard. Seules les télévisions contrôlées par Rajoelina diffusent l'évènement. La thèse de témoins gênants subsiste pour ces deux personnes.
7. Le président Ravalomanana, absent de la capitale ce jour là a tout de suite demandé une enquête indépendante et impartiale. Elle n'a jamais été réalisée jusqu'ici alors que Andry Rajoelina a eu toute la liberté de s'en occuper depuis le 17 mars.
8. La ministre de la défense du gouvernement Ravalomanana, Cécile Manorohanta, chef des militaires a démissionné en arguant qu’en tant que mère de famille, elle était contre cette politique meurtrière. Le 23 juillet 2009, au nom du président de la République Française, elle a reçu les insignes de commandeur de l’ordre de la Légion d’Honneur. Un titre accordé pour "grand service rendu à la France". Elle rejoint très vite le gouvernement putschiste de Rajoelina. Par ailleurs, bien avant les évènements, Rajoelina annonce sur la place du 13 mai, que plusieurs militaires hauts gradés sont dans son camp et lui doivent obéissance. On est en droit de se demander à qui obéissait une partie de l'armée déjà à ce moment là.
9. Depuis le 17 mars, date du coup d'état, Andry Rajoelina gouverne grâce à ses hommes de mains conduit par le commandant Charles Andrianasoavina, militaire mutin, lourdement armés qui n'hésitent pas à tirer dans la foule et à tuer froidement des manifestants, des policiers et des passants comme cette vendeuse innocente tuée le 24 avril, et s'atteler à arrêter quiconque pourraient nuire à leur dessein.
10. Quant au président élu Marc Ravalomanana que l'équipe de Rajoelina tente toujours d'accuser de tous les maux alors qu'il est exilé depuis près d'un an, il a toujours montré son refus de la violence et son désir de suivre la voie légale. Depuis la date du 17 mars, des milliers de partisans continuent de manifester dans toute l'île bravant la terreur, pour le retour de la légalité constitutionnelle.