AFP | 26.06.02 | 10h02
Les USA reconnaissent le président Ravalomanana
Les Etats-Unis reconnaissent à partir de mercredi le pouvoir du président élu de Madagascar Marc Ravalomanana, a indiqué à l'AFP un responsable de
l'ambassade américaine à Antananarivo. "Les Etats-unis ont l'intention dès
maintenant de mener normalement les affaires d'Etat avec le gouvernement du président
Ravalomanana", a indiqué ce responsable, ayant requis l'anonymat.
Il s'agit du premier pays occidental à reconnaître M. Ravalomanana en tant
que président. L'ambassadrice américaine Mme Wanda Nesbitt "assistera à la
cérémonie (marquant mercredi le 42ème anniversaire de l'indépendance de
Madagascar) et transmettra dans l'après-midi une lettre du président Bush au
président Ravalomanana", a ajouté ce responsable. "Les Etats-Unis vont
débloquer les avoirs extérieurs de l'Etat malgache", dont la quasi-totalité
se trouve à la réserve fédérale américaine, selon ce responsable.
AFP | 26.06.02 | 10h11
URGENT Les principaux bailleurs de fonds présents sauf la France
Les principaux bailleurs de fonds de Madagascar sont représentés par le numéro un de leur représentation diplomatique à la cérémonie commémorant
mercredi l'indépendance de Madagascar, à l'exception de la France qui n'a
aucun représentant, a constaté l'AFP
AFP | 26.06.02 | 17h06
Ratsiraka, de plus en plus isolé, cherche une "sortie honorable" (PAPIER
Le président sortant malgache, Didier Ratsiraka, de plus en plus isolé avantmême que Washington ne reconnaisse officiellement, mercredi, son rival, Marc
Ravalomanana, cherche une "sortie honorable", selon un de ses collaborateurs. "Il est revenu chercher une porte de sortie honorable, il
veut se placer dans la même posture que De Gaulle en 1968", assure cette
source. M. Ratsiraka continue d'appeler à un référendum entre deux projets
constitutionnels, pour le départager de M. Ravalomanana. Le président élu
refuse catégoriquement, accusant désormais M. Ratsiraka d'avoir perpétré des
"crimes contre le peuple malgache" et réclamant qu'il soit traduit devant la
future Cour Pénale Internationale (CPI). Auparavant, il avait proposé une amnistie à M. Ratsiraka et sa famille. "Cela a provoqué la fureur de
l'amiral", assure un observateur étranger. M. Ratsiraka est obsédé par la
trace qu'il laissera dans l'Histoire de son pays, et n'a de cesse de citer la mini-biographie à son nom dans le dictionnaire français. "Il est
allergique à la simple idée d'être mis dehors et remplacé par celui qu'il
qualifie de +paysan illettré et roi du yaourt+", assure un habitué de l'ancien palais présidentiel. M. Ratsiraka est revenu dimanche à Toamasina,
surprenant à peu près autant son entourage que lorsqu'il avait précipitamment quitté la ville dix jours plus tôt, en catimini, à
destination de Paris. Ce départ avait sonné l'hallali dans son camp,
précipitant les défections. "Les rats quittent le navire de l'amiral Didier
Ratsiraka", a estimé un des proches de M. Ratsiraka, et ils avaient, selon
lui, commencé à l'abandonner avant même que les Etats-Unis ne reconnaissent
officiellement M.Ravalomanana. M. Ravalomanana a reçu en outre la reconnaissance officieuse des principaux pays ou organismes bailleurs de
fonds, représentés à ses côtés à la fête nationale de l'indépendance de
Madagascar, à l'exception remarquée de la France. "T'es encore là ?", se
lancent chaque matin les "ministres", conseillers et proches de M. Ratsiraka
dans leur quartier général, deux grands hôtels de Toamasina, l'ex-Tamatave,
sur la côte est, grand port et fief historique du président sortant, s'amuse
un habitué des lieux. C'est là qu'a élu domicile ce qui reste de l'ancien
gouvernement de M. Ratsiraka, déménagé de force fin février d'Antananarivo,
la capitale, quand M. Ravalomanana y a installé le sien. "C'est une
atmosphère de fin de règne", déplore un responsable du camp Ratsiraka, contacté au téléphone à Toamasina. "Les rats quittent le navire",
ajoute-t-il, en énumérant les ministres qui ont "déjà fui". A 67 ans, l'homme, fatigué physiquement par la maladie, presque aveugle, est président
depuis 1975, à l'exception d'une courte période, de 1992 à fin 1996. "Il vient récemment de se rendre compte qu'il n'est plus du tout populaire à
Madagascar et que son rival, lui, l'est", analyse un de ses proches, sous
couvert de l'anonymat. Les militaires qui lui sont restés fidèles, mais surtout les miliciens payés par son camp, ne contrôlent plus que Toamasina
et le grand port de l'extrême-nord, Antsiranana, l'ex-Diego Suarez. L'armée
de M. Ravalomanana progresse partout sans résistance, et est accueillie en libératrice, a pu constater l'AFP sur au moins trois mini-fronts. Les
lieutenants les plus extrémistes de M. Ratsiraka se sont tristement illustrés récemment, dans les territoires qu'ils écumaient depuis six mois
en pratiquant la chasse aux partisans de M. Ravalomanana. "Les rats qui n'ont pas encore quitté le navire sont acculés à Antsiranana et se défendent
de manière abjecte", commente un observateur étranger, qui souligne que leurs actes n'ont jamais été condamnés par leur chef. Le plus connu d'entre
eux, le lieutenant-colonel Ancelin Coutiti, chef de la sécurité du gouverneur d'Antsiranana, avait déjà fait atrocement mutiler puis abattre
six militaires et deux civils pro-Ravalomanana, mi-juin, sur la petite île
touristique de Nosy Be (nord-ouest). Lundi, il a fait enchaîner sept heures
durant 71 civils du même groupe ethnique que M. Ravalomanana, dont deux femmes, aux grilles du gouvernorat d'Antsiranana, montrant qu'il avait des
boucliers humains, en cas de progression de l'armée du président élu.
Depêche
AFP 26/6/2002
Jacques Chirac pour "une solution de sortie de crise acceptable pour tous"
Le président de la République Jacques Chirac s'est prononcé mercredi pour "une solution de sortie de crise acceptable par tous" à Madgascar. Dans un
message au Peuple malgache à l'occasion de la Fête nationale malgache, rendu
public à Paris, M. Chirac se déclare "convaincu que, seule une solution politique basée sur un dialogue constructif entre toutes les parties, peut
permettre de retrouver le chemin de l'unité, de la paix et du développement"
à Madagascar. Les principaux bailleurs de fonds de Madagascar étaient représentés mercredi à Antananarivo, la capitale malgache, par le numéro un
de leur représentation diplomatique à la cérémonie commémorant mercredi l'indépendance de Madagascar, à l'exception de la France qui n'a aucun
représentant.
Enfin du carburant et du gaz à Antananarivo pour la fête nationale
Pour la fête nationale mercredi, le gouvernement du président Marc
Ravalomanana, rassuré par l'arrivage de carburant importé, avait débloqué
les stocks d'essence, gazole et de gaz pour approvisionner Antananarivo. La capitale était quasiment privée de carburant depuis quatre mois. Dès 08h00
mardi, 12 stations, approvisionnées dans la nuit par quelque 12.800 tonnes de carburant, soit trois semaines de consommation normale pour la capitale,
ont rouvert leurs pompes, provoquant des queues de véhicules gigantesques depuis la veille et le retour des embouteillages. Juste à la veille de la
fête nationale célébrant l'indépendance de 1960, le carburant, du gazole en
majeure partie, a été puisé dans les stocks des ports d'importation de
Mahajanga (nord-ouest), Toliara (sud-ouest) et Manakara (sud-est), désormais contrôlés par l'administration de M. Ravalomanana. Le gouvernement
Ravalomanana a attendu la veille du 26 juin et l'assurance de pouvoir importer à nouveau pour débloquer des stocks qu'il contrôle depuis plusieurs
semaines. "On a voulu rassurer les gens psychologiquement", assure Elysée
Razaka, ministre de l'Energie et des Mines. Depuis quatre mois, privés de carburant du fait du blocus routier mis en place par les partisans du
président sortant de Madagascar Didier Ratsiraka, les automobilistes n'avaient que le marché noir pour s'approvisionner. Le litre d'essence s'y
négociait lundi soir encore à 27.500 francs malgaches (4,75 euros), contre moins d'un euro en temps normal, et celui de gazole à 18.000 fmg (3,1
euros). Du gaz domestique, provenant également de stocks, a aussi été livré
mardi, assure le ministre alors que la quasi-totalité des habitants en étaient revenus à la cuisine au brasero. Mardi matin, il fallait faire une
queue de plusieurs kilomètres pour se voir ensuite limité à 75.000 francs malgaches d'achat pour le gazole et 50.000 fmg pour l'essence à des prix pas
trop supérieurs à ce qu'ils étaient avant la crise. Depuis quatre mois, les
tuyaux de toutes les stations essence avaient été démontés et les employés
mis au chômage technique ou payés à moitié à ne rien faire. "On ne gagne
plus que 100.000 fmg depuis février (un peu moins de 15 euros), contre 200.000 fmg en temps normal, on était là juste pour le service minimum",
confirme un pompiste, heureux de retrouver une activité normale. Soucieux de
faire oublier les privations auxquelles il n'a pu palier depuis la prise du pouvoir dans la capitale par M. Ravalomanana fin février, le
gouvernement pare au plus pressé, mais n'a pas la solution à long terme. "Cette livraison
n'a été possible que parce que du carburant off-shore est arrivé ou va arriver d'ici à juillet dans les ports de Toliara et Mahajanga", explique le
ministre, affirmant que la distribution aux consommateurs, particuliers comme industriels, restera limitée encore plusieurs semaines. Mais le
gouvernement a refusé de s'expliquer sur le déblocage de 3,5 millions de dollars nécessaire à l'importation de ce carburant des Seychelles et du
Kenya. Car le blocage de la Banque Centrale, dont la signature du gouverneur nommé par M. Ravalomanana n'était pas reconnue mardi par les bailleurs de
fonds, n'a pas permis aux distributeurs privés de disposer de devises
suffisantes pour acheter du carburant. Alors que les troupes de M. Ravalomanana contrôlent désormais tout le territoire à l'exception de deux
villes, l'une d'elles, Toamasina, le grand port de l'est et fief de M. Ratsiraka, abrite la seule raffinerie du pays.
|
Nosintsika
, alarobia 26 jona 02
Source : Les chaînes de télévision TVM et MBS ont retransmis en direct le défilé du 26 juin au stade de Mahamasina , à partir de 10 heures .
Il n'a pas fait beau du tout aujourd'hui : le roi soleil n'a pas daigné montrer son nez , ce qui a refroidi , ou tout du moins maintenu la température à un niveau "pas terrible" .
Le stade était plein à craquer : la foule toujours aussi déterminée est venue le remplir . Elle a hissé le drapeau au rythme des chants de la CHORALE forte de centaines de participants en habits un peu légers pour la saison : chemisier blanc et jupe ou pantalon bleu marine .
- Du côté des officiels , ...les officiels au grand complet , membres du gouvernement compris , à part que il nous était impossible de décompter les députés et les sénateurs présents .
- Les Universitaires ont eu leur place .
- Les 4 Chefs de l'Eglise étaient présents avec le Cardinal RAZAFINDRATANDRA et Sa Grâce RABENIRINA ( Anglican) en chapeaux de feutre noirs , ...tant le froid
devait être grand .
- Les Ambassadeurs(drice) des grandes puissances sont venus : nous avons reconnu dans l'assistance les Etats-Unis , l'Allemagne , le Japon , la Suisse , assis "mélangés" avec les Bailleurs de fonds . Les "Seconds" de ces ambassades déjà représentés ont aussi été vus
- Des Consuls représentant les autres pays dont l'Italie étaient présents .
C'est là que l'absence de la France a fait tâche , c'est-à-dire s'est fait plus que remarquer , car elle ne s'est fait représenter en aucune manière que ce soit durant la cérémonie : ni Ambassadeur, ni Seconds .
- Présence aussi forte des Bailleurs de fond (Donors) , dont celle du Représentant Résident du FMI Gregory DAHL , du Directeur des opérations de la BANQUE MONDIALE (BM) Hafez GHANEM pour l'Océan Indien , M. l'Ambassadeur à la Délégation de la Commission Européenne PROTAR (Union Européenne)
- Les Anciens Chefs d'Institution ont été "représentés" par l'ex PM Francisque RAVONY , l'ex Président de l'Assemblée Nationale Richard ANDRIAMANJATO .
Je n' ai pas aperçu l'ex Président Didier RATSIRAKA et ses dévoués Honoré RAKOTOMANANA (Sénat ) et Ange ANDRIANARISOA (Assemblée Nationale ) . L'ex Président de la République ZAFY Albert était aussi absent .
Le FILOHA ( plaque d'immatriculation de sa voiture MERCEDES) ou Président MR est arrivé dans le stade vers 11h15 accueilli par la musique militaire et les applaudissements de l' assemblée , lorsqu'il est sorti de la voiture en manteau noir . Il était censé arrivé au 21è coup de canon (que nous n'avons pas compté ) , selon la coutume . L'hymne national "RY TANINDRAZANAY MALALA O !" a été entonné , mais cette fois-ci en entier , dans ses 3 strophes . Ensuite , MR a fait à pied le tour du stade pour saluer la foule , ce qui est une innovation de la part d' un Président de la République . Les acclamations ont rempli l'air pendant cette "promenade " présidentielle .
Le défilé ou plutôt la parade militaire a commencé ensuite avec les Forces Armées ...presque au grand complet . La cérémonie s'est terminée vers 13h45 ? ( heure non vérifiée ) .
En principe , un déjeuner a été offert ensuite au palais d'Ambohitsorohitra . Le menu aurait été innové cette année avec du riz et le "loaka" (ou plat) , royal : "Varanga velatsihy " .
C'est sur cette note de gourmandise à la malagasy que je vous quitte , en espérant que je vous aurais mis l'eau à la bouche . Mais espérons ensemble que la journée d'aujourd'hui symbolise une ère nouvelle ...
mandrapihaona indrindra ,
Faraniaina PIERRE BERNARD
BBC
News 26/6/2002
Wednesday, 26 June, 2002, 10:47 GMT 11:47 UK
US to recognise Madagascar leader
Ravalomanana was inaugurated but not recognised
The United States is set to become the first major power formally to recognise Marc Ravalomanana as Madagascar's leader.
A letter from President George W Bush will be presented to Mr Ravalomanana later on Wednesday, say diplomats at the US embassy in the capital,
Antananarivo.
The United States now intends to conduct normal affairs of state with the government of President Ravalomanana
Mr Ravalomanana was sworn in as president last month following a recount of votes cast in December's disputed elections but his inauguration was not
internationally recognised at the time.
Madagascar's long-standing leader Didier Ratsiraka has refused to accept his defeat and scores of people have been killed in the dispute.
On Wednesday, ambassadors from all the major donor countries, except former colonial power France, attended an independence day speech by Mr
Ravalomanana, reports the French news agency, AFP.
Correspondents say that other western countries look set to follow the US lead.
Last weekend, the Organisation of African Unity refused to recognise either man as Madagascar's leader.
But the American position is crucial as the bulk of Madagascar's cash assets are held at the US federal reserve, reports AFP.
These have been frozen during the six-month dispute when it was not clear who was running the country.
"The United States now intends to conduct normal affairs of state with the government of President Ravalomanana," a US official in Antananarivo told
AFP.
Mr Ratsiraka set up a rival government in his heartland of Tamatave and imposed blockades on Mr Ravalomanana's base in Antananarivo.
Blockades to the ports of Mahajanga and Toliara have now been dismantled and on
Tuesday, the first major shipment of petrol arrived in the capital for
several months.
This led to long queues of cars outside petrol stations and the return of traffic jams after months of empty
streets.
Earlier this week, Mr Ravalomanana said that his forces would attack those still loyal to Mr Ratsiraka based in Tamatave and the northern town of
Antsiranana.
"Within the next few days, we shall once again control the whole territory,"
he told the French daily La Croix on Monday.
"The reconquest is slow because we want to stick to our philosophy, which is
to do so in a peaceful manner," he said.
Madainfo
26/6/2002
Sent: Monday, June 24, 2002 2:08 PM
Subject: Coup d'état à Addis Abeba
Madagascar-O.U.A: le « coup d'état » d'Addis Abeba
Par Patricia Lehmann, le 24/06/2002 [envoyer cet article]
Le sommet de l'OUA s'est tenu vendredi à Addis Abeba. Avec l'appui de la France, une « décision » a été prise qui s'apparente à un véritable « coup
d'État » vu de Madagascar.
L'O.U.A. compte 52 membres depuis que le Maroc a quitté l'Organisation.
L'Organe Central pour la prévention, la gestion et le règlement des conflits réunit 17 ministres. A Addis Abeba, vendredi dernier, l'Organe Central s'est
réuni en présence de l'ancien président malgache, Didier Ratsiraka, bien que celui-ci soit considéré comme un terroriste dans son pays et condamné à
plusieurs reprises par la communauté internationale. Avec l'appui officiel de l'ex-puissance coloniale Française, les participants ont décidé de
geler » le siège de Madagascar au sein de l'O.U.A. Ils ont refusé de reconnaître le nouveau Président jusqu'au résultat de nouvelles élections
dont ils ont exigé la tenue prochaine.
La demande de procéder à de nouvelles élections est considérée à Madagascar
comme une tentative de « coup d'État ». Sur place, les Malgaches ont écouté
cette décision à la radio dans la consternation totale. « Ils veulent remettre Ratsiraka au pouvoir? » se demande un journaliste.
Germain Rakotonirainy, un des ténors de la politique à Madagascar, pense que les chefs d'Etat Africains ont apparemment bien intégré le message de Didier
Ratsiraka - retransmis sur la grande chaîne de télévision française TF1 et la chaîne d'information française LCI peu avant la tenue de la session
d'Addis Abeba - qui les appellait à s'unir contre le mouvance de la population malgache pour défendre leur pouvoir. « En effet, tous ces
présidents sont montés au pouvoir par des moyens peu clairs » préciseGermain
Rakotonirainy.
Le farce de la fausse-guerre ethnique
Le sommet de l'O.U.A. se déroule suite à une campagne importante de communication dans les médias francophones visant à démontrer que Madagascar
est en guerre civile et que deux chefs d'États s'affrontent au détriment de la population. Alors qu'on parlait de sécession, la campagne de
« libération » des villes de province prises en otage par les anciens gouverneurs » a été menée grâce à l'appui important des populations
locales. On voit que, partout dans le pays, la population reste solidaire de la nouvelle équipe au pouvoir. Les Malgaches souffrent de la crise au delà
de ce que l'on peut imaginer, pourtant, ils s'unissent derrière le seul véritable espoir de sortie du carcan de la corruption mis en place par
l'ancien régime.
Madagascar devra-t-elle quitter l'OUA ?
La charte de l'O.U.A précise que son objectif est, entre autres, de défendre la souveraineté, l'intégrité territoriale et l'indépendance » des
États membres. Pour les Malgaches, la résolution de l'O.U.A porte atteinte à ces trois principes. La « souveraineté » parce qu'elle se substitue à une
décision de sa Haute Cour de Justice qui avait, le 29 avril dernier,
confirmé l'élection de Marc Ravalomanana à la tête de l'état. L' « intégrité » car cette résolution donne désormais du courage aux partisans
de Didier Ratsiraka qui n'ont eu de cesse, depuis le début de la crise, de crier à la sécession du pays : après le sommet, Didier Ratsiraka est
retourné à Tamatave en vainqueur. « Indépendance » car tout porte à penser
que la résolution de l'OUA était programmée par la France.
C'est de France que les critiques du nouveau Président sont les plus pointues. C'est de France que sont partis dernièrement les mercenaires.
C'est en France que s'est réfugié Didier Ratsiraka et c'est la France qui, seule, a immédiatement applaudi la décision de
l'OUA.
Si les Nations-Unies et la Communauté Internationale avalisent cette décision, cela signifiera pour l'Afrique qu'une ex-colonie peut voir
renversé, sur décision de quelques chefs d'États, son gouvernement démocratiquement élu.
Cela signifiera pour Madagascar de nouveaux mois de souffrance et un blocus économique généralisé qui sera bien pire que les barrages de l'ancien
dictateur. Esseulés, les Malgaches devront-ils pour autant accepter le diktat de la « métropole ».
Quels exemples de Démocratie! Les Etats membres de l'organe central de l'OUA chargé de la prévention, de
la gestion et du règlement des conflits sont l'Afrique du Sud, le Cameroun, le Congo, l'Egypte, l'Erythrée, l'Ethiopie, le Gabon, le Ghana, la Guinée,
la Libye, le Lesotho, le Mali, la Namibie, le Sénégal, la Tanzanie, le Togo et la Zambie.
L'Egypte est un pays sous état d'urgence depuis vingt ans. Eyadema (Togo) est le dirigeant ayant le record de longévité au pouvoir. Selon Amnesty
International, les dernières élections au Togo auraient coûté la vie à des centaines de militants de l'opposition. Le leader de l'opposition togolaise
serait d'ailleurs toujours en prison.
Parmis les chefs d'Etats qui étaient physiquement présents au sommet, nombreux sont francophones et économiquement étroitement liés à la France.
Beaucoup d'entre eux musellent leur presse. Tous espèrent pouvoir se faire réélire prochainement dans leur pays. Issu du même sérail, il n'est pas
étonnant que ces chefs d'États se protègent entre eux.
C'est pour cette raison principale que Marc Ravalomanana, Président africain
atypique, ne pense pas avoir à leur rendre des comptes.
Les
archives des évènements sur Mada sur "le Droit
de savoir" www.rainizafimanga.com
|